A. LES TENDANCES DE L'EXTERNALISATION ENTRE 1999 ET
2006
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Si le gouvernement français a décidé
dès 1999 de travailler avec le cabinet Arthur Andersen à
l'analyse annuelle des pratiques et tendances de
l'externalisation, c'est sans doute parce qu'il corroborait à une
remarque. Celle selon laquelle la reprise de la totalité de la
comptabilité d'un géant tel que General Motor, et les
dizaines de partenariats d'Arthur Andersen avec des dizaines de
start-up... démontraient bien « la volonté de ces
porteurs de projets de se concentrer sur la mise en place de leur business
model en laissant Arthur Andersen gérer leurs finances,
comptabilité, paie, secrétariat juridique. » Il voyait
dans l'externalisation une voie d'insertion et de réussite dans la
« nouvelle économie ».
En 2000, les personnes sondées recherchaient en
l'externalisation un meilleur coût, une meilleure compétence et
une plus grande souplesse d'action. A l'inverse, elles formulaient des
obstructions découlant du risque de la perte de contrôle auquel
les exposaient l'option. Néanmoins, Arthur Andersen avait
également noté deux faits : dans la sphère des grandes
entreprises, on était passé de soixante-quatre (64) à
soixante-quatorze pourcent (74%) d'entreprises externalisatrices. Et on
assistait à une entrée fulgurante des entreprises du nouveau
marché dans le mouvement (de 0 à 50% d'entreprises
externalisatrices).
En 2001, Arthur Andersen ne notait pas de changements
majeurs au niveau des taux d'externalisation. Mais par une étude
sectorielle, il remarquait qu'on était plus friand de la pratique dans
l'industrie et la banque.
En 2002, l'analyse s'est voulue dorénavant de plus en
plus fine. Elle a donc commencé à par essayer de comprendre
quelle différence les dirigeants faisaient entre l'externalisation et
les autres stratégies d'impartition. Paiant des taux, il était
constaté une augmentation de la moyenne des fonctions
externalisées (2,2 à 2,7), et un taux de satisfaction
passé de quatre-vingt-sept (87) à quatre-vingt- dix pourcent
(90%).
En 2003, les fonctions ont été
éclatées en sous- fonctions pour plus de précision dans
l'objet de la recherche, introduisant ainsi l'importance du
périmètre de l'externalisation. Par ailleurs on a noté des
diminutions dans le poids des inconvénients de la stratégie (49
à 46% pour la perte de contrôle, 36 à 33% pour les
problèmes de qualité...), ce qui traduisait la capacité de
maitriser l'option avec le temps. Le secteur de la banque et l'assurance
toujours en deuxième position dans le classement apparaît comme un
des secteurs intéressants pour une étude relative à
l'externalisation.
En 2006, l'étude à commencer à sortir de
France, en se explorant notamment le marché tunisien. Les
résultats de 2006 ont rapporté que soixante-dix-sept (77%)
d'entreprises avaient déjà au moins une expérience
d'externalisation. Les aspirations et les craintes étant les mêmes
que celles rencontrées dans les entreprises françaises.
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Puis vient l'année 2008 ou ERNST&YOUNG a élargi
l'espace géographique de cette analyse en vue d'une analyse
comparative.
B. TENDANCES DE L'EXTERNALISATION EN 2008
En 2008, les études d'ERNST&YOUNG ont couvert
plusieurs pays de l'Europe de l'ouest : la France, l'Italie, l'Allemagne, le
Royaume- uni, l'Espagne, et la Belgique.
Pour construire cette analyse des tendances de
l'externalisation en Europe, il (ERNST&YOUNG) a interviewé six cents
(600) dirigeants d'entreprises européennes et recueilli les opinions
d'un échantillon sélectionné d'observateurs
européens, de décideurs internationaux, d'institutionnels et de
membres du réseau Ernst & Young.
De manière résumée, il note à la
fin de l'étude que « L'externalisation est devenue une pratique
courante. Avec un taux global d'utilisation de soixante-dix pourcent (70%) dans
les pays européens, la gestion déléguée est de plus
en plus intégrée aux business models des entreprises.
»
Toutefois, d'un pays européen à un autre
apparaissent des variations significatives : les sociétés
françaises, avec un taux moins élevé (63% des entreprises
interrogées délèguent actuellement la gestion d'au moins
une fonction), montrent une certaine réticence à introduire des
prestataires externes dans leurs activités alors que les
sociétés belges et espagnoles adhèrent beaucoup plus
largement à ce concept (respectivement 81% et 77%). » (Voir
graphique 1 du chapitre II)
GRAPHIQUE 1 : TAUX D'EXTERNALISATION PAR PAYS DANS
L'EUROPE DE L'OUEST
Moyenne européene
Belgique
Espagne
RU
Allemagne
Italie
France
taux moyen d'externalisation
taux d'externalisation
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%
Source : Baromètre de l'outsourcing
d'ERNST&YOUNG, 2008
« Cependant, les entreprises françaises, quand
elles y ont recours, sont parmi celles qui externalisent le plus de fonctions.
Avec une moyenne de cinq (05) fonctions externalisées, la France
arrive dans le peloton de tete des pays couverts par
l'enquete en termes d'utilisation de
|
|
l'externalisation. A l'inverse, le Royaume-Uni semble moins
privilégier ces opérations. La gestion 46
déléguée (ou externalisation) y est une
pratique courante certes, mais son utilisation reste
pragmatique et mature avec une moyenne de trois fonctions par
entreprise utilisatrice. En Belgique, une large palette de
sociétés adhère ouvertement au concept d'externalisation
et, plus encore, chacune d'elles délègue la gestion d'une large
gamme de fonctions (5,3 en moyenne) ».
GRAPHIQUE 2 : NOMBRE DE FONCTIONS TOUCHEES PAR
L'OUTSOURCING
Moyenne européenne Belgique Espagne Royaume
uni
|
|
|
Moyenne de fonctions externalisées
|
Allemagne Italie France
|
|
Nombre de Fonctions externalisées
|
0 1 2 3 4 5 6
Source : Baromètre de l'outsourcing
d'ERNST&YOUNG, 2008
« Les secteurs banque et assurance sont les plus
matures dans le recours à l'externalisation, 88% des
sociétés interrogées déléguant la gestion
d'au moins une fonction. Ces dernières se focalisent néanmoins
sur un petit nombre de fonctions, les plus faciles à externaliser telles
que l'informatique et la comptabilité. »
A l'échelle européenne également,
l'externalisation a ses avantages et ses inconvénients.
« Globalement, le positionnement des pays par rapport
à leurs objectifs qualitatifs montre que [...] si les réductions
de coût restent un objectif important, ce n'est jamais la seule
motivation. Les entretiens individuels menés dans le cadre de cette
enquete corroborent ces résultats. [...] les dirigeants partagent les
memes objectifs stratégiques globaux : réductions de coût,
quete d'une plus grande souplesse et accès à des
compétences spécifiques non disponibles en interne [...]
» ou encore « une amélioration de l'organisation
stratégique ».
Si des craintes telles que la difficulté de
planification, la diminution de la qualité du service rendue, le manque
de réactivité, les coûts, les pertes de contrôle et
d'autonomie demeurent, on note qu'a la différence des avantages
cités aucun de ces faits n'est nommé par plus de 17% des
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entreprises externalisatrices de l'échantillon. «
En général, la gestion déléguée est
perçue comme une solution positive, comprise et ressentie bien plus
comme un avantage que comme un inconvénient. »
GRAPHIQUE 3 : LES PRINCIPAUX AVANTAGES DE L'OUTSOURCING
Réduction des coûts
Qualité
Organisation stratégique
souplesse/ Flexibilité
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%
Avantage de l'externalisation N° 1
Avantages de l'externalisation
Source : Baromètre de l'outsourcing
d'ERNST&YOUNG, 2008
Pour notre part, nous sommes abasourdis de réaliser
qu'il existe une stratégie qui permettent d'obtenir de tels
résultats et que les entreprises du Cameroun continuent d'être
indexées pour leur position en queue de piste dans la course vers la
performance,45 la compétitivité, la création de
valeur etc.
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