UNIVERSITE CATHOLIQUE D'AFRIQUE CENTRALE FACULTE
DE SCIENCES SOCIALES ET DE GESTION Master Administration Des
Entreprises
THEME
L'EXTERNALISATION : UN MYTHE OU UNE
STRATEGIE POUR LES ENTREPRISES DU CAMEROUN
-L'EXEMPLE DES BANQUES COMMERCIALES-
Mémoire présenté en vue de l'obtention
d'un Master Administration des Entreprises - option Management et
Contrôle de Gestion
Rédigé par :
Géraldine Marlène FOUALEM
MAKAMNE
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Sous la direction de : Dr. Vincent
TACHOUOLA
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Années académiques 2009-2010 / 2010-2011
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DEDICACE
M. FOUALEM ; un papa unique
MENTION PARTICULIERE ii
L'Université Catholique d'Afrique Centrale n'entend
donner aucune
approbation ou imp robation aux opinions contenues dans ce
mémoire.
Celles ci doivent être considérées comme
étant propres à leur auteur.
Dédicace i
mention particuliere ii
Sommaire iii
Remerciements iv
Liste des sigles, acronymes et abréviations v
Liste des encadres, tableaux et figures vi
Introduction générale 1
Partie I.L'EXTERNALISATION : CE QUE L'ON PEUT EN DIRE
D'EMBLEE
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12
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Chapitre I. L'EXTERNALISATION : DE L'IDEE AU
CONCEPT
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13
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Section I. LES ORIGINES L`IDEE D'OUTSOURCER
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14
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Section II. LE CONCEPT D'EXTERNALISATION
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25
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TERNALISATION RE
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31
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Section I. LA DEMARCHE D'EXTERNALISATION REUSSIE: LE MODELE DE
FIMBEL
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32
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Section II. LE CONCEPT DE SUCCES EN OUTSOURCING
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42
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Partie II. L'EXTERNALISATION VUE DU « SECTEUR
BANCAIRE » CAMEROUNAIS
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48
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Chapitre III.LES OUTILS D'ANALYSE DE LA
RECHERCHE
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49
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Section I. LA BANQUE : SES ACTIVITES ET SES DOMAINES
EXTERNALISABLES
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50
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Section II. L'APPROCHE METHODOLOGIQUE D'ENSEMBLE
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55
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C'OUTSOURCING, UNE BEST PRACTICE AU SEIN DES BANQUES
COMMERCIALES DU CAMEROUN
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65
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Section I.A L'ORIGINE DE L'OUTSOURCING
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66
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Section II. DU FONCTIONNEMENT ET DES PERSPERCTIVES DE
L'OUTSOURCING
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73
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Conclusion générale
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82
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Bibliographie
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87
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Annexes
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I
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Table des matières
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XIII
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iv
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier toutes les personnes qui par leurs
observations et orientations pertinentes ont contribués à la
finalisation de ce mémoire. Nous pensons spécialement :
v' A notre directeur de mémoire le Dr. Vincent TACHOUOLA
;
v' Au Dr .Zozo NKOULOU ;
v' A M. Pierre Sam DOUMBE ;
v' A de nombreux cadres et dirigeants de banques exerçant
au Cameroun ;
v' A nos camarades de classes.
v
LISTE DES SIGLES, ACRONYMES ET ABREVIATIONS
AIMS : Association Internationale de Management
Stratégique.
BEAC : Banque des Etats de l'Afrique
Centrale.
BSTP : Bourse de Sous-Traitance et de
Partenariat.
COBAC : Commission Bancaire pour l'Afrique
Centrale.
DSCE : Document de Stratégie pour la
Croissance et l'Emploi.
GE : Grandes Entreprises.
INS : Institut National de la Statistique.
l'ONUDI : Organisation des Nations Unies pour le
Développement Industriel.
MINEFI : Ministère de l'Economie et des
Finances.
MINPMESSA : Ministère des Petites et
Moyennes Entreprises de l'Economie Sociale et de
l'Artisanat.
PME : Petites et Moyennes Entreprises.
RGE : Recensement Général des
Entreprises
RU : Royaume Uni
vi
LISTE DES ENCADRES, TABLEAUX ET
FIGURES
Encadré N° 1 : SYNTHÈSE DES APPORTS DE LA
THÉORIE DES COÛTS DE TRANSACTION ET
DE LA THÉORIE DE LA RESSOURCE 24
Encadré N° 2 : ETAPE DE LA PHASE PREDECISIONNELLE
D'UN OUTSOURCING 32
Encadré N°3 : ETAPE DE LA PHASE DE MISE EN OEUVRE
D'UN OUTSOURCING 37
Encadre N° 4 : ETAPES DE LA PHASE D'EXPLOITATION D'UN
OUTSOURCING 39
Graphique 1 : TAUX D'EXTERNALISATION PAR PAYS DANS L'EUROPE
DE L'OUEST 45
Graphique 2 : NOMBRE DE FONCTIONS TOUCHEES PAR L'OUTSOURCING
46
Graphique 3 : LES PRINCIPAUX AVANTAGES DE L'OUTSOURCING
47
Exhibit I : THE VALUE CHAIN 51
Tableau 1 : TAUX DE RETOUR 63
Tableau 2 : TABLEAU DE REPONSES DE LA VARIABLE `MOTIVATIONS
DE
L'EXTERNALISATION'' 66
Tableau 3: TABLEAU DE REPONSES DE LA VARIABLE `ENJEUX D'UN
OUTSOURCING'' 68
Graphique 4: ACTIVITES EXTERNALISEES PAR LES BANQUES
COMMERCIALES DU
CAMEROUN 72
Graphique 5 : LES OUTILS DE PILOTAGE 75
Graphique 6: LES INCONVÉNIENTS DE L'EXTERNALISATION
76
Graphique 7:SATISFACTION APRES L'EXPÉRIENCE 78
Tableau 4 : TABLEAU DES RÉPONSES `PRÉVISIONS/
PROJETS D'OUTSOURCING'' 79
Graphique 8: LES OUTSOURCING EN COURS 79
« J'imagine une société plus efficace,
totalement centrée sur son coeur de
métier»1
I. LE CONTEXTE DE L'ETUDE
Un constat inhabituel sur dix (10) années
S'il est une chose indiscutable en Europe depuis une
décennie, c'est bien qu'on assiste à un processus rapide de
restructuration des business models. Il faut dire que dans un contexte
caractérisé par un rythme d'évolution vertigineux et une
pression concurrentielle toujours plus accrue, les entreprises se voient dans
l'obligation d'adopter des solutions originales qui concilient
compétence, performance et sécurité. Un impératif
d'expertise qui ne concerne désormais plus que leurs coeurs de
métier mais aussi les fonctions- support qui contribuent à leurs
croissances globales (MULLER, 2008).
Il y a quelques temps encore, seule l'organisation interne
était jugée à même d'assurer toutes les fonctions
clés de l'organisation (MULLER, 2000). Aujourd'hui, il apparait assez
clair que c'est un démembrement complet des chaînes de valeur
traditionnelle qui assure une présence ferme des entreprises sur leur
marché (MULLER, 2008).
Certes, les réflexions quant à ce
démembrement de la chaine de production remontent au moins au
XIXème siècle. Les unités qui ne pouvaient
alors assurer l'ensemble des processus en interne se développaient en se
focalisant sur leurs compétences principales et utilisaient un
réseau de prestataires externes pour les autres activités et
fonctions. Une évaluation «faire ou acheter» permettait
d'éclairer la prise de décision (Théories de la firme). La
nuance en ce siècle tient à ce qu'alors que les acteurs de la
chaîne de valeur étaient intégrés dans une structure
hiérarchique verticale, dorénavant on a recours à des
spécialistes qui pénètrent chaque niveau de la
chaîne de valeur en anéantissant la structure hiérarchique
traditionnelle. En effet, les organisations se voient dotées de
structures où le rôle de la direction consiste désormais
moins à superviser une seule organisation hautement
intégrée qu'à piloter un réseau connecté de
spécialistes contribuant à la chaîne de valeur
indépendamment de la stricte perception du top management (MULLER,
2008). Dans une telle structuration, chaque fonction devient rentable pour elle
(BARTHELEMY, 2002).
Le phénomène est d'une telle importance en
Europe que depuis 1999, le gouvernement français, en collaboration avec
les cabinets Andersen puis Ernst & Young, analyse et
diffuse, chaque année un outil appelé « Baromètre
de l'Outsourcing ». Lequel outil présente les résultats
d'une
1Directeur financier d'une société
italienne de services de manutention pour l'aéronautique (cité
par le Baromètre de l'outsourcing d'ENRST & YOUNG, 2008)
2
étude annuelle (ou biennale tout au plus) des pratiques et
tendances du marché de l'externalisation en France, en Europe et en
Afrique du nord.
En 2008, ledit baromètre rapportait que le choix de
l'externalisation est déjà celui d'une moyenne de 70% des
entreprises européennes. Avec une moyenne de quatre (04) fonctions
touchées par l'outsourcing au sein de chaque entreprise et des
prévisions à la hausse pour les deux (02) prochaines
années. Constat qui légitime la stupéfaction du
responsable du département outsourcing
d'ERNST&YOUNG (2008) qui en arrivait à se demander si
on « allait vers une adoption généralisée de
l'externalisation devant la nécessité d'évoluer pour
survivre ».
Une autre remarque importante tient au fait que les
résultats d'études menées à la fois du point de vue
de l'entreprise externalisatrice et du prestataire révèlent que
la stratégie ne profite pas qu'a l'entreprise externalisatrice. FIMBEL
(2002) par exemple souligne qu'un des facteurs clés de succès
(FCS) d'une externalisation consiste en ce qu'elle aboutit à
l'enrichissement des deux (02) agents économiques. Par ailleurs, il
constate que dans la majorité des opérations d'externalisation,
les entreprises externalisatrices sont les grandes entreprises (GE) et celles
prestataires les petites et moyennes entreprises (PME). Ce qui nous laisse voir
en cette stratégie à la fois une voie de
rationalisation2 pour les GE et une voie d'émergence pour les
PME.
Pour notre part, le questionnement de MULLER3 et
les statistiques publiées par ANDERSEN/ ERNST&YOUNG depuis
1999 laissent entrevoir la conviction grandissante que les dirigeants
européens mettent dans le recours à l'externalisation. Bien plus,
ils suscitent en nous la question de savoir quels avis émettraient les
dirigeants des entreprises implantées au Cameroun quant à ce mode
de fragmentation. Interrogation qui cependant suscite la
nécessité de répondre à que question
préliminaire : celle de savoir dans quel contexte socio-
économique dans évoluent nos entreprises
d'intérêt.
Un contexte global marqué d'importants changements
structurels
Globalement, les entreprises du Cameroun évoluent
depuis 2005 dans un contexte plus que jamais tourné vers
l'émergence. En effet, l'engagement gouvernemental a depuis le
début de la seconde décennie des années 2000 fait preuve
d'un dynamisme assez marquant.
Particulièrement en 2010, le pays est entré dans
une phase de réalisation de multiples projets présentés
par le gouvernement dans son document stratégique pour la croissance et
l'emploi (DSCE)4. Projets touchant pratiquement à tous les
secteurs et sous- secteurs de l'économie : l'énergie
électrique, les ressources pétrolières, les
énergies renouvelables et biomasse, le bitumage,
2La rationalisation renvoyant pour sa part à la
définition d'une somme d'actions a initier en vue de rendre
l'activité de l'organisation plus efficace; à la réflexion
et la mise en application de méthodes et techniques spécifiques
et adéquates.
3 Responsable du département Outsourcing d'ERNST et
YOUNG, 1999 - 2008.
4 Initialement Document de Stratégie pour la
Réduction de la Pauvreté (DSRP)
la réhabilitation et l'entretien du réseau
routier, la construction d'infrastructures portuaires, l'accroissement des
télé-densités fixes, mobiles et des TIC en
général, l'eau et l'assainissement, le 3 développement des
productions agricole, animale, halieutique et forestière, la gestion
durable des ressources rurales, l'exploitation minière, l'industrie
métallurgique, l'artisanat, etc.
Le rôle essentiel de l'intermédiation
financière n'est plus à démontrer dans un tel contexte.
Aussi, la préoccupation qu'il y a lieu d'avoir serait plutôt celle
de savoir comment des institutions financières et notamment des banques
commerciales qui jusque-là évoluaient dans un environnement
marqué par des transactions routinières (entre acheteurs et
vendeurs de pétrole brut, bois, cacao, café, coton, banane,
aluminium, télécom5), s'organisent dans un contexte
dorénavant grouillant d'opportunités (entre financeurs, maitres
d'ouvrage, maitres d'oeuvres, sous- traitants...). D'autant plus qu'on a
assisté à des faits assez marquants dans ce sous- secteur ces dix
(10) dernières années.
D'abord un niveau de développement peu commun. En
effet, entre 2001 et 2008 on a vu arriver six (06) agents sur ce marché.
Puis les remarques de la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC,
2008) quant à l'indice de concentration Herfindahl-Hirschman
(HHI) du Cameroun semblent n'avoir pas tardé à se faire entendre
; en 2009 on a vu deux (02) banques commerciales intégrer la branche et
à la fin 2011 il était annoncé6
l'arrivée d'un quinzième (15ème) offreur. Une
telle hate d'investisseurs confirme qu'effectivement on est en présence
d'un marché non encore saturé. Mais aussi laisse anticiper de
fortes exigences de performance, de compétitivité, de
création de valeur etc. à moyen terme.
Pour l'heure, les banques commerciales7 se sont
livrées à de remarquables extensions de leurs réseaux ou
encore à l'intégration de « la banque au détail
» dans leurs porte- feuilles de métier. On devine que cela a
été en vue de la conquête de l'important marché
potentiel8 (au moyen d'une politique de proximité) et en
prélude aux grands chantiers actuels.
Ces actions commerciales sont des réponses du
management aux besoins latents ou subits des consommateurs. Mais la question de
l'organisation interne qui les accompagne demeure. D'autant plus que «
l'extension d'un réseau bancaire »pose le vétilleux
impératif de croissance contrôlée, tandis que «
l'activité de banque au détail » pose l'impératif de
disposer des compétences en suivi de petites et moyennes entreprises.
Grosso modo, les deux (02) politiques pose la nécessité de
définir une stratégie qui combine « consolidation de
l'organisation interne » et « bon positionnement marché
».
5 Rapport annuel SGBC 2009
6 Annonce officieuse quant a l'évolution d'une
microfinance vers le statut de banque
7 Rapports annuels AFB, BAC, BGFIBank, BICEC, Ecobank, NFC, UBC,
SCB, SGBC, UBA (2008 à 2010)
8 Rapport COBAC 2008
4
L'externalisation comme levier de structuration de
l'activité, de performance, de compétitivité est un fait
confirmé dans plus d'un pays, mieux, dans plus d'une région du
monde (Baromètre de
l'outsourcing d'ERNST&YOUNG, 2002 à 2008).
Cependant il s'est agi jusqu'ici de régions dont le Cameroun n'en
faisait pas partie. Et devant la question des tendances et pratiques de
l'externalisation, au Cameroun nous n'arrivons pas, a priori, à formuler
une réponse qui puisse satisfaire les attentes.
L'actualité managériale camerounaise, la
bibliographie, les espaces de dialogue managériaux9, etc.
sont restés plutôt silencieux sur le sujet jusque-là. Seule
semble effectivement en étude le cas de la sous- traitance. Car à
la suite du projet pipeline, des Petites et Moyennes Entreprises (PME)
se sont mobilisées pour la création d'une organisation dont la
mission consisterait à défendre les intérêts des
entreprises de sous-traitance camerounaises (ABANDA KPAMA10, 2011).
Aujourd'hui, avec le soutien de l'Organisation des Nations Unies pour le
Développement Industriel (ONUDI) une Bourse de Sous-Traitance et de
Partenariat (BSTP) a vu le jour. Seulement elle en est encore à un stade
où elle est concentrée sur les problématiques de la sous-
traitance dans le secteur des bâtiments et travaux publics. Aussi la
problématique plus globale du partenariat reste peu
explorée11 (Source BSTP, 2011).
Nonobstant, le fait d'avoir suivi un cours dispensé par
un dirigeant de banque12 qui a consacré tout un chapitre et
des TP13 au thème de l'externalisation nous laisse penser que
le marché de l'externalisation n'est pas aussi morose qu'il paraît
a priori, et qu'en réalité on pourrait juste être
(dans le cas du Cameroun) en présence d'un mutisme médiatique et
scientifique sur une stratégie qui a fait ses preuves.
En somme, quoique les retours d'expériences des
entreprises externalisatrices du nord soient impressionnants et que la
stratégie apparait être une réponse à la situation
de l'entreprise du Cameroun, le phénomène y est de prime abord
à explorer.
Le champ de l'étude : l'ensemble des banques
commerciales du Cameroun.
Si nous considérons la région d'origine des
propriétaires comme critère essentiel, le secteur
d'activité oü il est certain de rencontrer un maximum de filiales
étrangères nordiques est le secteur bancaire et plus
précisément le sous- secteur de la banque commerciale. Car sur
les treize (13) institutions qui opèrent sur ce marché, sept (07)
sont détenues de manière exclusive ou proportionnelle par des
groupes européens ou nord africains. De plus, une petite analyse de
la
9 Journée de management, Journées des PME, Salon de
l'entreprise...
10Directeur Général de CETIA Sarl,
Président de la Filière Génie-Mécanique
d'ADESCAM.
11 Déjà que pour que le partenariat
renvoie a l'externalisation il faudrait s'accorder avec ces experts qui citent
l'esprit de partenariat comme facteur de succès de l'outsourcing (SEBTI,
2007 ; DEMOS, 2010).
12 Secrétaire général de lafiliale
camerounaise de la banque africaine de l'année des « African
bank eraward 2010 » 13«Travaux pratiques»
5
géographie du capital de celles- ci
révèle que, qu'elles soient d'origine camerounaises,
ouestafricaines ou nordiques, ces banques sont au moins à 10%
détenues par des particuliers ou personnes morales européennes
(COBAC, 2008).
Le second critère que nous utilisons dans la
délimitation de notre champ d'étude -et qui confirme
l'orientation donné par le premier- repose sur deux remarques
bibliométriques.
Nous avons en effet noté que plusieurs auteurs
s'accordent sur le point de vue selon lequel ceteris
paribus, les grandes entreprises externalisent plus
que les petites (CHANSON, 2003 ; Baromètre ERNST et YOUNG, 2005
; BARTHELEMY, 2001). De même le Baromètre ERNST et YOUNG
(2008) et FIMBEL (2002) notent que le secteur des banques et assurances sont
les plus matures dans le recours à l'externalisation14.De
fait, dans un raisonnement analogique, il serait astucieux de se tourner vers
les grandes entreprises du secteur bancaire. D'autant plus que le sous- secteur
de la banque commerciale présente une fois de plus l'avantage de ne
recensé que des entreprises de taille importante.
Par ailleurs il s'agit fort probablement de l'un des secteurs
les plus organisés et structurés du pays. L'INS range toutes les
unités de ce secteur dans la catégorie des entreprises
formalisées du pays (RGE, 2009) et le secteur est sous l'observation
d'une commission.
C'est également le lieu de noter que, comme
définition de la notion de grandes entreprises (GE) nous avons retenu
celle de la Loi N°2010/001 du 13 Avril 2010 du MINPMESSA15.
Ainsi, par grandes entreprises (GE), il faudra entendre les entreprises
réalisant plus d'un (01) milliard de francs FCA (1.524.390,25 euro) de
chiffre d'affaires hors taxes annuel et employant plus de cent (100)
personnes.
II. LA PROBLEMATIQUE
Quelques références théoriques sur le
thème
Les premières utilisations du mot «
externalisation » remontent aux années 1980. Et trente (30) ans
plus tard il n'est toujours pas possible d'arriver à un consensus sur la
définition de l'externalisation (BLANCHARD, 2006). Dans cet essai nous
avons a priori opté pour la définition que MULLER (2008) ressort
de la somme des entretiens conduits auprès des dirigeants de son
échantillon. A savoir : l'externalisation est « la
délégation d'une fonction préalablement
réalisée en interne à un prestataire de services
extérieur (spécialiste) à l'entreprise, sur une
durée pluri- annuelle... l'entreprise s'en remet largement audit
prestataire quant au choix des moyens à mettre en oeuvre et ne formule
à l'endroit de ce dernier que des exigences de résultats.
».
14« Quoique ces institutions n'externalisent que des
domaines relativement moins complexes » (Baromètre
d'ERNST&YOUNG, 2003).
15 Ministère des Petites et Moyennes
Entreprises de l'Economie Sociale et de l'Artisanat
6
La deuxième ambigüité qui ressort d'un
travail bibliométrique sur l'outsYVT4ing relève de ce
qu'il s'agit d'une variante de stratégie d'impartition -a priori- pas
aisée à spécifier. Notamment quand il s'agit de la
distinguer de la stratégie de sous- traitance.
Dans ce propos nous avons principalement épousé
la terminologie comptable québéquoise. Elle révèle
que le principe de faire- faire fut introduit dans la littérature sous
le vocable d'impartition. A ce terme les canadiens ont donné un
sens générique du point de vue de l'entreprise qui fait appel
à un tiers. L'impartition engloberait donc, entre autres, la
sous-traitance, la co-traitance, la coentreprise,
l'externalisation16.
La terminologie poursuit en précisant que la
sous-traitance est une pratique qui consiste pour l'entreprise
à confier à un tiers l'exécution d'actes de production de
biens et de prestation de services, en imposant des paramètres
d'exécution ou en établissant un cahier des charges. Ainsi, en
matière de sous- traitance on parle d'actes de gestion et en
matière d'outsourcing on parle de fonction ou sous- fonction.
L'entreprise conserve la responsabilité de définir tant les
moyens que les résultats. Tandis que dans une externalisation le
prestataire assure le management de l'activité externalisée. Ce
qui, fondamentalement, signifie que l'externalisation se distingue de la
soustraitance, parce qu'elle implique une modification durable des
frontières de la firme (en soustraction de la firme vers le
marché) et de la configuration structurelle de ses ressources (HAMDOUCH,
1996). Nous reviendrons (dans le chapitre premier et quatrième) sur
cette distinction. Ainsi que sur la distinction entre l'externalisation et ces
autres concepts qui lui sont proches.
Les chercheurs se sont, après les questions de
perception et spécification, interrogés sur celles des
circonstances qui portent à l'externalisation, des domaines
concernés par la pratique, de la démarche, des avantages/
inconvénients, des facteurs de réussite etc.
Jusque-là une bonne palette de facteurs ont
été recensés causes de l'externalisation de sept (07)
fonctions et des dizaines de sous- fonctions dans les entreprises
(Baromètre d'Ernst et Young, 2000). Notamment la
nécessité de se recentrer sur son métier et ses
compétences clés, de réduire les coûts,
acquérir expertise et meilleure qualité (BARTHELEMY, 2004).
Par ailleurs de tels enjeux et un nombre aussi important de
domaines généralement externalisés ne signifient nullement
qu'externaliser un domaine soit une option au déploiement trivial. Au
contraire, l'externalisation obéit à toute une
démarche.
Comme dans la plupart des processus, la démarche
d'outsourcingJs'articule autour d'une décision prise sur la
base d'un diagnostic. Ce diagnostic interroge tant les besoins, atouts et
manquements internes (défaut de ressources, performance insatisfaisante,
possibilité ou non de
16Ordre des comptables agréés du
Québec « faire mieux en faisant faire : sous- traitance,
externalisation, impartition » Terminologie comptable, avril 2002
Vol. 3, n° 6
mettre en place un dispositif de suivi/ pilotage interne...)
que les opportunités et les limites de l'environnement
(Développement du marché des prestataires, développement
des NTIC, style de 7 leadership ou alors Manque de prestataires fiables dans
des domaines techniques pointus, Frein psychologique...) (AKSISSOU, 2006).
Ensuite interviennent les phases cruciales de mise en oeuvre
et de suivi stratégique. Si pour de nombreux actes managériaux,
l'opportunité de la décision concentre plus fréquemment
l'attention que l'examen des facteurs de succès liés au
fonctionnement du choix stratégique ou opérationnel
opéré, on ne peut se permettre un tel déséquilibre
en matière d'outsourcing (FIMBEL, 2002). En effet, le pilotage
tant de la prestation que de la relation avec le partenaire est cité
comme le principal sinon l'unique moyen de vaincre les
désagréments que présente l'option dans certains cas
(Baromètre ERNST et YOUNG, 2005).
Enfin l'on doit procéder à l'évaluation/
contrôle stratégique. Ce sont ceux qui ont atteint cette
étape du processus qui ont aidé à enrichir la
littérature de témoignages quant aux avantages et
inconvénients la stratégie.
Entre autres ils citent d'un côté : la
réduction des coûts par conversion d'un ensemble de coûts
fixes en coûts variables, l'amélioration de la gestion etc. Et de
l'autre : le dérapage de coûts pendant la phase de transition, la
difficulté de coordination, le risque de perte de contrôle de la
fonction/ sous fonction externalisée (qui porte à de la
dépendance vis-à-vis du prestataire) etc. (CHALAYE et BARTHELEMY,
2007).
Au regard de cet ensemble de notes issus de notre premier
travail bibliométrique on pourrait avoir l'impression que toutes les
problématiques spécifiques de l'externalisation ont fait l'objet
de recherche au moins une fois ces dix (10) dernières années.
Experts et chercheurs ayant abordé diverses facettes de la
stratégie. (De la définition du concept aux conditions de
backsourcing en passant par le processus de décision
d'externaliser, les enjeux stratégiques, le périmètre de
l'externalisation, la mise en oeuvre d'un outsourcing, le pilotage de
la prestation et la relation, les explications des théories de la firme
etc.).Pour autant, on ne saurait éluder la problématique
liminaire des « pratiques et des tendances » de la stratégie
pour le cas particulier du camerounais.
Notre question fondamentale et ses aspects
complémentaires
Dans la mesure où nous abordons le thème de
l'externalisation notre contexte d'intérêt, notre étude a
avant tout un caractère préliminaire. De fait, elle
s'attèlera à apporter une réponse à la question
:
8
L'externalisation/outsourcing
constitue-t-elle/-il une« combinaison de voies et moyens
»17 ou juste un mythe18 pour l'entreprise du
Cameroun ?
Ainsi, de manière sous-jacente, et en nous focalisant sur
le sous- secteur de la banque commerciale, il s'agira de répondre aux
questions :
- Les situations qui portent les entreprises à
l'externalisation d'une activité sont- elles celles
- Quelle conception ces structures ont elles de
l'externalisation/ outsourcing - - Les
démarches d'externalisation camerounaises arrivent elles à se
rappr comme démarche conduisant au succès d'un
outsourcing ?
- - Les banquiers « externalisateurs » du
Cameroun disent ils avoir fait u
monde?
Les objectifs et intérêts de notre
étude
Ainsi, notre objectif principal est de produire un «
baromètre de l'outsourcing »19 du
sous-
secteur des banques commerciales du Cameroun.
Ce qui implique que, de manière secondaire nous objectons
de:
- Présenter la perception que les
«banquiers» du Cameroun ont de la stratégie l'externalisation
;
- Examiner ce qui se fait, pourquoi et
comment en matière d'outsourcing au sein des
banques
commerciales du Cameroun ;
-- Confirmer ou infirmer le recours à
l'externalisation comme « une combinaison de voies et moyens ~ lorsqu'on
est une entreprise et spécifiquement une banque au Cameroun.
Dans quel (s) intérêt (s) ?
Nous pensons que, d'un point de vue théorique, cette
étude commencera à enrichir la littérature
managériale sur une pratique managériale exceptionnelle pour ses
fruits ailleurs mais apparemment encore peu explorée ou
référencée dans notre contexte d'étude. Tout au
moins, elle constituera un premier essai sur le sujet parlant du cas
particulier du Cameroun.
D'un point de vue pratique, les destinataires de ce travail sont
de trois (03) ordres :
- - Les banques commerciales, dans la mesure
où, au terme de ce travail elles auront un
support leur présentant les pratiques et tendances de
IRXTIRXrF/Q/ au Cameroun lequel
pourra être un élément pour le
benchmarking. Eventuellement, elles pourront également
17 Définition de la « stratégie
» donnée par BEGNE (1992). ). La combinaison de voies et moyens
vise l'atteinte des objectifs et des buts que l'organisation s'est
fixée. Ce que l'on pourrait résumer sous le terme de «
rationalisation ».
18 Il serait utopique d'envisager un outsourcing
réussi en contexte camerounais
19
Cette expression empruntée au Cabinet ERNST &YOUNG
signifie tour simplement « présentation des pratiques et tendances
de l'externalisation/outsourcing » nous la préférons
parce que notre étude s'inspire grandement des baromètres
d'ERNST&YOUNG mais aussi nous trouvons qu'il est plus synthétique de
le dire ainsi.
9
apprendre davantage sur la thématique de
l'externalisation (concepts, motivations, enjeux, démarche, techniques,
territorialité, domaines externalisables...).
- Les PME, en ce sens que ce moyen de rationalisation des GE
procède (dans la mesure de leurs disponibilités sur le
marché) de la participation des PME. Il est donc possible qu'au terme de
ce propos, les PME disposent d'idées de projets d'entreprise ou encore
d'orientations stratégiques (des points de vue commercial et
organisationnel).
- Plus loin l'Etat du Cameroun, qui face à ses soucis
actuels de développement compte sur « le dynamisme du secteur
privé »20 et mise principalement d'émergence
des PME. En effet une stratégie qui profite à la GE et à
la PME constituera un véritable moyen pour l'atteinte de « la
vision à l'KRrizRn 11111 ».
Enfin, ayant ressorti plus haut les caractéristiques
essentielles du sous- secteur des banques commerciales au Cameroun, nous ne
revenons pas ici sur l'intérêt empirique de cette étude.
D'autant plus que nous en parlerons dans le prochain paragraphe consacré
à la méthodologie de la recherche.
III. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
La vision de la recherche
Notre vision de la recherche s'inscrit dans la logique de
découverte et de compréhension d'un phénomène. De
manière pragmatique cela implique l'adoption de quatre (04) positions
épistémologiques :
- Nous avons rejoint l'idée qu'au lieu de « forcer
» des théories « sur » les données empiriques pour
les interpréter, le chercheur doit s'ouvrir à l'émergence
d'éléments de théorisation ou de concepts qui sont
suggérés par les données de terrain et ce, tout au long de
la démarche analytique (GUILLEMETTE, 2006). Autrement dit nous
rejoignons le raisonnement constructiviste.
- Puisque, dans une recherche quantitative on a des chiffres
ou des échelles de valeurs comme données, le type ou la forme de
données que nous aurons à collecter nous oriente vers une
recherche qualitative21.
- Des trois (03) types d'exploration de THIERTART et
al (2003), nous retiendrons celle hybride. Car elle nous laisse la
liberté de mobiliser des concepts de la littérature pour
expliquer notre sujet de recherche et nous permet de donner un sens aux
observations empiriques par un raisonnement adductif (BLAUG, 1982).
20 DSCE, 2010
21I.e. des mots, locutions, textes... (MILES et
HUBERMAN, 1991).
10
- Enfin nous n'avons pas la prétention d'aboutir
à la production d'une loi (finalité du raisonnement
inductif).Aussi notre induction est de type adductif.
De manière résumée donc, nous menons un
raisonnement constructiviste pour une étude qualitative, exploratoire-
adductive. Le premier impératif d'une telle approche étant
qu'elle doit partir de la possibilité pour le chercheur de formuler une
(des) proposition (s) de recherche (GUILLEMETTE, 2006).
Les propositions de recherche
Le point de vue de GUILLEMETTE (2006) sus-souligné
était déjà celui d'AMBOISE en 1996. Celui-ci affirmait en
effet que « qu'il soit novice ou expérimenté, le chercheur a
une opinion quant à la réponse la plus probable aux questions de
recherche. Il exprimera ces opinions sous forme de propositions de recherche,
de telles propositions tenant place d'hypothèses de recherche ».
Pour notre part, les constats relevés dans le paragraphe
sus- dédié au contexte de notre étude, nous laissent
subodorer les réalités ci-après:
P1 :Les défis auxquels les banquiers
du Cameroun font face sont les mêmes que ceux auxquels sont
confrontés leurs homologues de l'hémisphère nord.
P2:Les banques du Cameroun copient le
modèle de management du groupe/consortium auquel leur entreprise
appartient. Ce qui les porte indéniablement à
l'externalisation/outsourcing best pratique européenne et
nord-africaine.
P3 :Pour assurer le succès de la
stratégie procède les banques commerciales du Cameroun adoptent
la démarche en trois (03) phase et dix- sept (17) étapes.
P4 :La pratique ne connait pas des effets
aussi fulgurants qu'ailleurs du fait des structures peu formalisés des
PME (RGE, 2009), principaux prestataires de services externalisés
(FIMBEL, 2002).
La possibilité de confirmer/ d'infirmer ces intuitions
tiendra principalement à l'approche adoptée pour saisir les
positions de nos unités d'étude
La démarche proprement dite
« La méthodologie est la réflexion
préalable sur la méthode qu'il convient de mettre au point pour
conduire une recherche » (MUCCHIELLI, 1996). Elle recouvre les questions
de : type d'investigation et d'échantillonnage, méthode de
collecte de données et types de mesures.
Le type d'investigation : Pour une recherche
qualitative inductive basée sur des narrations d'expériences sans
possible intervention du chercheur, l'étude sur le terrain est la
méthode la plus appropriée (AMBOISE, 1996). Il sera donc question
pour nous de mener une étude non expérimentale se voulant
explicative des faits tels qu'ils sont vécus par les praticiens au
quotidien.
11
L'échantillonnage : Du point de vue de la
technique, l'échantillonnage en méthode qualitative
n'obéit fondamentalement qu'à un critère : celui du niveau
de richesse d'information qu'il est possible d'obtenir sur le lieu
investigué (AMBOISE, 1996). Du fait justement de son
accessibilité, nous avons choisi de conduire ce projet dans le
sous-secteur des banques commerciales en activité au Cameroun. Lequel
compte treize (13) individus (Rapport annuel SGBC, 2009).
La collecte des données : ici la recherche
qualitative- inductive privilégie les entretiens (COUTELLE, 2005). Le
cas échéant nous choisissons ceux semi-directifs. Afin de
permettre aux informateurs de s'exprimer certes librement, mais sur des
questionnements précis.
Les mesures : Elles tiendront à la
spontanéité et l'insistance des répondants sur diverses
caractéristiques ou dimensions de leurs points de vue.
Dans l'optique d'une « recherche assistée par
ordinateur », le logiciel d'analyse qualitative Sphinx plus2
sera l'outil utilisé. De l'élaboration guide d'entretien à
la rédaction du rapport d'investigation.
Ceci dit, il ne reste plus qu'à présenter la
structure à laquelle obéira cet exposé.
IV. PLAN DU MEMOIRE
Le plan de notre mémoire obéit à la
structure en deux (02) parties.
Dans la première partie -théorique- nous
présentons ce que l'on peut d'emblée dire de
l'externalisation/outsourcing. Aussi, dans un premier chapitre nous
recensons les motivations du recours à la stratégie et le champ
conceptuel lié au terme. Puis dans un deuxième chapitre nous
présentons une synthèse de la démarche à suivre
pour une « externalisation réussie », et nous sortons de la
partie en fournissant quelques illustrations du phénomène.
Dans la seconde partie -plus pragmatique ou plus contextuel-
nous présentons l'externalisation/outsourcing tel qu'elle/il
est perçu(e) par les banquiers du Cameroun. Dans un troisième
chapitre donc, nous présentons d'une part la banque commerciale et ses
sous- fonctions externalisables et d'autre part l'outil d'analyse qualitative
utilisée. Et enfin dans un quatrième chapitre nous exposons la
perception « camerounaise » de l'outsourcing ;de sa
conceptualisation à ses résultats en passant par ses motivations,
sa mise en oeuvre, son fonctionnement, ses avantages et
inconvénients.
12
Partie I.
ETAT DE LIEU THEORIQUE
SUR L'EXTERNALISATION :
Dans cette première partie, nous essayons de produire
une synthèse de ce qui a été retenu par la
communauté scientifique sur le thème de l'externalisation/
outsourcing. En premier lieu, nous recensons les motifs de recours
à l'outsourcing. Partant des résultats d'études
antérieures, nous présentons les points de vue d'experts en
externalisation et les arguments avancées par les théories de la
firme quant aux origines du recours à l'outsourcing. Ensuite,
il sera question de préciser le concept d'externalisation/
outsourcing, puis de présenter la « démarche d'une
externalisation réussie ». Enfin, nous présentons quelques
illustrations du phénomène.
13
Chapitre I.
L'EXTERNALISATION :
DE L'IDEE AU CONCEPT
« Il ne s'agit pourtant pas d'un simple effet de mode,
mais d'une véritable prise de conscience de la part des
entreprises, des avantages dont elles peuvent bénéficier en
externalisant »22
INTRODUCTION
Lorsqu'on flirte avec les recherches en entrepreneuriat, on se
rend compte que de manière générale on arrive à la
création d'entreprise par l'une des deux (02) voies suivantes : soit une
limite suscite une idée dans l'esprit de l'entrepreneur, soit son
ouverture d'esprit, son regard sur le monde lui permet de détecter un
besoin latent dans son contexte. Dans le premier cas, tout se passe comme si
l'insuffisance précédait l'idée et dans le second comme si
on partait de la connaissance (de l'idée) pour révéler une
latence. Le chemin qui mène à l'externalisation peut suivre l'une
et l'autre logique. L'idée de faire- faire peut venir à l'esprit
du dirigeant lorsque survient des insuffisances auxquelles la structure interne
de son entité ne peut répondre, ou tout simplement lorsque se
posent des situations qu'il n'estime pas assez prioritaires pour y affecter des
ressources internes. Pareillement, le dirigeant peut penser au marché
lorsqu'il réalise qu'une manière de procéder pourrait
consister à impliquer, de manière durable et stable des
opérateurs externes dans son projet managérial. En tout
état de cause, ce qui émerge de la réflexion du dirigeant
est l'idée d'une externalisation (Section I). Pour le chercheur qui
s'intéresse au sujet, une certaine précision est requise, car si
le praticien peut se permettre des « abus de langage », lui il doit
être bien renseigné sur le concept
d'externalisation/outsourcing (Section II).
22 Karim ZAZ, Directeur général de MAROC CONNECT,
filiale du groupe France Télécom (2003, cité par AKSISSOU
2006)
SECTION I. LES ORIGINES L`IDEE D'OUTSOURCER
14
« Comment les entreprises arrivent- elles à
l'externalisation ? »23. Il est possible de répondre
à cette question de deux (02) points de vue. Du point de
vue pragmatique de dirigeants interrogés sur le thème(I) et du
point de vue plus scientifique des théories des organisations (II).
I. UN ANGLE PRAGMATIQUE DU CONTEXTE DE L'EXTERNALISATION
En écoutant les managers, les chercheurs ont
noté que l'idée de recourir durablement à un prestataire
externe relativement à un domaine de l'entreprise tient à deux
(02) faits. En effet, elle tient d'une part aux situations auxquelles les
managers sont confrontés (A.) et d'autre part aux enjeux ou avantages
que garantit cette stratégie (B.).
A. LES SITUATIONS IMPULSANT LE RECOURS A L'EXTERNALISATION
En y regardant de manière subtile, on remarque qu'en
fonction du contexte oü nait l'idée de recourir à
l'externalisation il est possible de distinguer deux (02) catégories
d'outsourcing. L'outsourcing «contraint» (1.) et
l'externalisation contractée en vue de saisir une opportunité
(2.). Ainsi, en nous inspirant principalement des travaux de BARTHELEMY (2002),
nous déroulons ici une liste de situations/ facteurs qui ont contraint
des dirigeants à 11111111111II un domaine, ou alors leur ont
permis de voir dans l'externalisation une opportunité à
saisir.
1. Les situations «contraignant» l'entre~rise a
outsourcer
Les situations contraignantes sont celles qui poussent
l'entreprise à externaliser un domaine parce qu'elle ne peut en assurer
efficacement ou de manière efficiente la gestion elle-méme. D'un
adapté de la liste de BARTHELEMY(2002) on peut dire que cela est le cas
lorsque l'entreprise est confrontée aux cinq (05) situations ci-
après :
· Le besoin de pallier à un
défaut de ressources en interne
C'est notamment le cas des entreprises qui se retrouvent
emprunt à l'externalisation parce qu'elles ne disposent pas d'un
personnel qualifié ou d'une certaine expertise en interne. Celui des
entreprises ne disposant pas de moyens pour suivre les évolutions
technologiques. Ou encore n'ayant pas les moyens de maitriser la
technicité d'une activité pas très proche de son coeur de
métier.
23 BARTHELEMY, problématique de l'article publié
dans le revue l'expansion Management Review N° 104, Mars2002,
pp.44-53
· 15
Une suggestion de
l'environnement
STEWART (2000, cité par BARTHLEMY, 2004) a par exemple
démontré dans une étude aux Etats- unis que, «
l'annonce de la signature d'un contrat d'externalisation avait influencé
le cours des actions en bourse de vingt-sept (27) entreprises ». Ce qui
voulait dire que, le marché financier suggérait aux entreprises
des Etats- unis de recourir à l'externalisation si elles visaient un bon
positionnement sur le marché et par la même créer de la
valeur pour leurs actionnaires.
· La nécessité de faciiter le
processus d'une obligation légale
Certaines activités sont, d'un point de vue
légal ou réglementaire, sujettes à des certifications.
Pour en alléger le processus, certaines entreprises finissent par
confier toute l'activité à l'agent certificateur dans les cas
où ce dernier peut faire office de gestionnaire (prestataire) et
certificateur.
· Le besoin de réduire les
coûts.
L'externalisation est source de trois (03) avantages financiers
en ce sens qu'elle permet : - De tirer profits des économies
d'échelle des prestataires ;
- D'améliorer de la performance induite par l'expertise
(la courbe d'expérience) du prestataire ;
- De faire des économies soit du fait de la limitation
des investissements induite par le transfert d'activité, soit à
cause des fonds issus de la cession de l'actif auparavant utilisé pour
gérer l'activité en interne.
L'entreprise qui ne dispose pas de moyens pour réduire
ses coûts recourra obligatoirement ou rationnellement à
l'outsourcing.
· Effet de mimétisme externe
A mi-chemin entre les deux (02) catégories on a
l'externalisation par mimétisme externe.
Le mimétisme externe fait référence au
fait pour certaines entreprises de copier les stratégies des concurrents
qu'elles admirent le plus. En effet les actes de gestion des géants du
management ont tendance à légitimer la pratique à laquelle
ils ont recours. Ce recours à l'outsourcing motivé par
effet de mimétisme apparaît comme une contrainte lorsque l'image
tient une place importante dans l'esprit des clients et comme une
opportunité si l'entreprise s'inscrit dans une position de suiveur.
2. L'externalisation comme opportunité a saisir
Si le but de toute stratégie est avant tout la
minimisation des coûts ou la création de la valeur, certaines
situations laissent penser que l'entreprise décide d'externaliser par
pur choix. On peut alors externaliser pour les quatre (04) raisons ci-
après.
· Se recentrer sur le coeur de métier
BARTHELEMY (2002) note que certaines entreprises ont
externalisé des activités parce que 16 la politique de
l'entreprise consistait à se concentrer sur le coeur de métier ou
les compétences clés. De fait, les ressources internes devaient
être affectées à ce qui avait été fixé
comme priorités ou aux domaines dans lesquels l'entreprise excellait. Et
tout ce qui était en dehors du périmètre ainsi fixé
devait etre confié à des agents économiques dont
c'était le coeur de métier ou de compétences.
Il prend comme illustration la réalité selon
laquelle il est désormais d'usage de se défaire de la fonction
épineuse « informatique » ou encore de l'activité de
« transfert de fonds » au sein des banques, afin de se recentrer sur
les questions d'intermédiation financière.
· Effet de mimétisme interne
Généralement, les entreprises commencent par se
délester des activités peu sensibles. Puis, à mesure
qu'elles y tirent la satisfaction escomptée elles font de même
avec des fonctions de plus en plus délicates jusqu'à atteindre le
coeur de métier.
· Pour une meilleure gestion et
structuration de l'activité
L'externalisation permet d'améliorer la gestion et la
structuration de l'activité en évaluant la qualité de
gestion et l'efficience de certaines fonctions de l'entreprise. BARTHELEMY
(2004) remarque par exemple que les fonctions- supports sont souvent peu
efficientes du fait de l'impossibilité de les mettre en
compétition sur le marché. L'externalisation est un moyen d'en
améliorer la gestion en confrontant la
performance/compétitivité de la prestation livrée par le
tiers contractant à celle de ses concurrents.
· Pour déplacer certains risques
L'externalisation peut etre le moyen pour l'entreprise de
transférer un risque vers le prestataire. Il s'agit principalement des
risques liés au stock, aux investissements ou à la formation des
salariés (BIAMBA et VOLTAT, 2006).
· Du fait du développement du
marché des prestataires et le développement des N
TIC24
Dans ces cas, on externalise pour véritablement saisir
une opportunité offerte par l'environnement. L'idée peut partir
du constat de l'existence ou l'émergence d'un marché de
prestataires présentant un rapport information/ qualité/ prix
intéressant pour l'entreprise. Généralement, cette
situation est rattachée au développement des TIC qui facilitent
la recherche et la gestion d'une relation entreprise - partenaire.
24Nouvelles Technologie de l'Information et de la
Communication
17
L'externalisation n'est pas l'unique recours pour l'entreprise
confrontée aux situations sus- citées. Si des managers toutefois
restent sur l'intuition que l'externalisation serait la solution, c'est parce
que l'outsourcing présente des enjeux pertinents.
B. LES ENJEUX OU AVANTAGES DE L'EXTERNALISATION
«Quels paris l'entreprise fait-elle en externalisant ?
»
Pour répondre à cette question, FIMBEL (2003) a
soumis cent quarante (140) dirigeants et responsables d'entreprises
européennes disposant d'expériences réussies en
matière d'externalisation à une estimation des gains et des
pertes associés à l'outsourcing de leurs
activités informatique, logistique, finance, service après-vente
et maintenance industrielle.
Le premier enseignement qu'il a déduit des
expériences de ces managers peut ainsi être résumé :
l'externalisation de ces fonctions -particulièrement
l'infogérance- est porteuse de forte intensité de gains de
flexibilité, compétitivité, commerciaux, expertises et
compétences stratégiques, qualité de service,
identité, financiers. Et la décision du dirigeant est
essentiellement guidée par l'espérance d'obtenir durablement tout
ou partie de ces gains.
Nous avons réparti ces variables en deux
catégories : les variables porteuses d'enjeux directement perceptibles
de celles porteuses de gains à long terme.
1. L'anticipation d'effets stratégiques
directs
Les enjeux directs de l'externalisation sont ceux
exprimés par le besoin méme de l'entreprise, c'est-à-dire,
on persiste dans l'idée d'outsourcer parce que cette
orientation garantit :
· Une meileure
qualitéMeilleure qualité du domaine
presté et par ricochet de l'offre de l'entreprise.
· Des gains financiers
Dans le sens sus- décrit (voir «la contrainte de
réduction des coûts»).
· L'acquisition d'expertises et
compétences
Cet enjeu tient à ce que l'externalisation permet de
mobiliser des ressources qu'il n'était pas possible de constituer en
interne. Notamment dans les domaines qui nécessite l'existence d'un
mécanisme de veille.
2. L'anticipation d'effets stratégiques a long
terme
Le dirigeant qui externalise est celui qui entrevoit à
long terme des possibilités en termes de flexibilité,
performance, compétitivité, gains commerciaux,
identité.
· La flexibilitéLa
flexibilité comme résultat de l'externalisation est induite par
un allégement considérable 18
de la structure organisationnelle et une transformation d'un
ensemble de charges fixes et variables en charges variables25.
Lesquelles entrainent un accroissement de sa capacité réactive
dans un environnement technologique et managériale en permanente
évolution. (BIAMBA et VOLTAT 2006).
· La performance
L'externalisation répond à la logique de
performance en ce sens qu'elle participe à la rationalisation des
fonctions de support (MULLER, 2000).
· La
compétitivitéL'outsourcing est
source de compétitivité, dans la mesure oü l'externalisation
offre à
l'entreprise externalisatrice la latitude de se concentrer
sur le développement de ses aptitudes ou capacités clés,
et par la méme d'entrer, se maintenir, se développer durablement
dans un environnement concurrentiel en proposant une offre porteuse de valeur
pour le marché (MOUNGOU, 2005).
A titre d'illustration, dans les secteurs ou la marque joue
un rôle essentiel, certaines entreprises, ont poussé la logique
d'externalisation à son extrême en inaugurant le modèle
d'entreprise sans usine. (C'est notamment le cas pour Nike, Coca- cola ou
Apple) Ces entreprises se sont totalement déchargées de l'aspect
matériel de leur activité pour se concentrer sur le design, le
marketing et l'aspect commercial (BIAMBA et VOLTAT 2006).
· Les gains commerciaux
Les gains commerciaux sont la première
conséquence du gain en compétitivité. Dans la durée
en effet, le fait de se défaire de certains domaines entraine la
libération de ressources en vue de leur concentration sur les
activités qui entraine l'accroissement des ventes.
· L a construction de l'identité de
l'entreprise
Enfin, FIMBEL (2005) note qu'à terme l'externalisation
contribue à conférer une identité aux organisations.
De MULLER (2000) à FIMBEL(2006), les chercheurs ne se
sont pas contenter de présenter les opinions des dirigeants quant
à ce qui les avaient conduits jusqu'à l'externalisation. En
effet, et comme il est requis dans certaines les études à
orientation exploratoires, l'on s'est livré à de
25 L'entreprise prestataire supportant
désormais les charges fixes de l'entreprise externalisatrice, celle-ci
se voit facturés de manière proportionnelle les charges induites
par la variation de son niveau d'activité.
19
l'abduction. Soit à un exercice impliquant des aller
-et- retour entre littérature et terrain afin d'inclure dans les
analyses les théories qui expliquaient la décision de recourir
à des prestataires externes.
II. L'EXTERNALISATION DANS LES THÉORIES DES
ORGANISATIONS
Trois (03) principales théories des organisations
expliquent le recours à l'extérieur : deux (02) institutionnelles
et une centrée sur les ressources.
A. LES THEORIES NEO- INSTITUTIONNELLES
Il nous a semblé jusque-là que deux (02)
principales théories néo- institutionnelles principalement ont
été utilisées pour expliquer le choix de
l'externalisation. Il s'agit de la théorie des coûts de
transactions (TCT) et la théorie positive de l'agence (TPA).
1. La théorie des coûts de transactions
La théorie des coûts de transaction (TCT) fut la
première avancée par pour expliquer le choix de l'externalisation
par les organisations. Elle postule que la forme organisationnelle retenue par
l'entreprise doit permettre de minimiser la somme des coûts de production
ou de transaction ex ante et ex post, (QUELIN, 2003).
En réalité, l'auteur de cette théorie
conclut son propos en prescrivant la stratégie d'intégration
verticale aux entreprises. Pour WILLIAMSON (1975), en effet, le recours au
marché entraine des coûts de transaction liés à la
sélection du contractant (prix et qualité), à la
négociation et la rédaction du contrat. Et des coûts de
transaction liés aux ajustements lors des perturbations non
anticipées, aux coûts de mise en place, de surveillance et de
contrôle, aux coûts de résiliation ou de
renégociation du contrat (JOFFRE, 1999). Coûts par ailleurs
difficilement maitrisables du fait de cinq (05) facteurs
26(CHARREAUX, 1999) :
- La spécificité des actifs, le cas
échéant la spécificité de l'activité
à externaliser (BARTHELEMY, 2006) ;
- L'incertitude, la complexité de l'environnement et
l'asymétrie de l'information ;
- La difficulté de traiter l'information de
manière fiable, et donc de rédiger des contrats exhaustifs ;
- Le nombre parfois peu élevé des acteurs -en
notre sens des prestataires- et la fréquence des transactions ;
26 Ces deux premiers facteurs sont particulièrement
sensibles en matière d'infogérance (BOUATTOUR, 2004) et
d'externalisation d'une activité de production.
20
- Et enfin, l'opportunisme, menaçant la rentabilité
d'une éventuelle relation
d'externalisation aussi bien sous la forme de risque
moral27 et de sélection adverse28 que de
hold-up29.
Mais l'avènement des technologies de l'information et
de la communication (TIC) permet pendant les années 1990
d'établir que ces coûts de transactions peuvent être
considérablement réduits et maîtrisés par rapport
aux coûts d'organisation, principalement ceux inhérents au niveau
de flexibilité. Ainsi des auteurs peuvent opposer des critiques
radicales au paradigme.
MALONE, YATES et BENJAMIN (1997 cité ; par JOFFRE
1999) les premiers démontrent que le champ d'efficacité du
marché s'élargit avec l'avènement des TIC. Ils arguent que
ces dernières permettent de mieux repérer les acheteurs parmi une
grande quantité d'informations électroniques relatives à
un produit donné. Mais plus encore, le caractère programmable de
ces technologies rend les actifs de production plus flexibles, soit moins
spécifiques. De même la possibilité de reprogrammer
régulièrement les équipements permet de suivre
l'évolution des caractéristiques des produits. En somme, et comme
commentent CAMAGNI et RABELLOTTI (1992) le développement de
l'électronique rend le marché plus transparent et
attractif30.
DONALDSON (1995, cité par JOFFRE 1999) lui, argumente
que la considération qui est faite de l'opportunisme dans le TCT est
surestimée. En effet l'opportunisme y renvoie à une conception
régressive de l'individu, elle propose en réalité une
théorie de la « délinquance managériale »,
tandis que dans le monde réel, la « finasserie » n'est qu'un
des comportements possibles du manager qui n'est généralement
privilégié qu'à court terme. Bref, l'opportunisme dont
parle l'approche transactionnel rapproche l'Homme de l'agent décrit par
Mc GREGOR (1960) dans sa théorie X alors que dans le monde réel
les agents s'insèrent davantage dans la théorie Y.
Enfin EVERAERE (1993) propose d'accorder une valeur
économique au temps passé à la transaction. La transaction
devient alors un investissement dont la dépense initiale est liée
au processus d'apprentissage collectif et la motivation à un
enrichissement postérieur, cognitif et financier qui peut
développer un projet commun. De sorte que le choix de s'opposer à
la recommandation de WILLIAMSON est nourri par l'anticipation de gains
futurs.
La liste n'est pas bien exhaustive, cependant elle illustre
comment peu à peu la désintégration verticale a
été légitimée dans la cour des théoriciens
du périmètre de l'entreprise.
27Encore appelé aléa moral, il
consisterait pour le prestataire à prendre plus de risque dans la
gestion qui lui a été transférée après la
signature de contrat.
28Encore appelé anti-sélection, elle
renvoie a l'asymétrie informationnelle ante.
29 Développement de techniques contribuant a rendre
l'entreprise externalisatrice dépendante du prestataire.
30Les mécanismes de coordination marchande
sont devenus d'autant plus attractifs que les zones d'échanges marchands
ont été protégées par les règles bien
définies par l'État.
21
Les attaques reçues par la TCT à cause de son
insistance sur l'opportunisme ont également atteint les théories
qui explicitement ou non, s'appuyaient sur cette hypothèse. En
matière d'externalisation, il s'est particulièrement agit de la
TPA.
2. La théorie positive de l'agence et
l'incomplétude des contrats
Il faut dire que l'analyse de l'externalisation du point de vue
de la relation d'agence ne s'est faite que conjointement à la TCT
(FIMBEL, 2005).
Le point de départ de la TPA est la relation
conflictuelle entre les personnes au sein d'une organisation. Elle
étudie notamment les mécanismes organisationnels participant aux
systèmes d'incitation- contrôle entre un donneur d'ordre et un
exécutant. (CHARREAUX, 1999).
CHANSON (2003) par exemple récupère le principe
de cette théorie en opérationnalisant l'externalisation du point
de vue de ce qui est incertain, observable, mesurable et programmable au sein
d'une relation entreprise- prestataire. Il conclut alors qu'au-delà de
la maitrise des incertitudes, le recours à l'externalisation est
motivé par le fait, la relation d'agence qui en découle peut
aujourd'hui être marquée par :
- La possibilité de programmer les taches externalisables
;
- La possibilité de mesurer les résultats du
prestataire.
- Ce qui rassure les candidats à
l'outsourcing.
A ce stade, QUELIN et BARTHÉLEMY (2001) notent que la
TPA comme la TCT restent axées sur l'idée de maximisation du
résultat pour le « principal » (l'entreprise).
Délaissant par voie de conséquence les aspects fondamentaux de
l'organisation que sont les ressources organisationnelles, humaines et
sociales. Ce qui ne saurait rester sans objections car une décision
aussi stratégique que l'externalisation ne peut se départir d'une
approche de l'entreprise conçue comme un creuset de compétences
individuelles et organisationnelles.
B. LA THEORIE DES RESSOURCES ET DES COMPETENCES
La théorie des ressources et des compétences
(TRC) est en réalité une combinaison de quatre (04) courants de
pensée centrés sur les compétences et les capacités
organisationnelles des entreprises (1.), complétés par l'analyse
de trois (03) concepts (2.) (GHOZZI, 2008).
1. La TRC ; une combinaison de quatre (04) branches.
Au sens strict de l'expression, nous ne saurions dire s'il
existe une théorie dite des ressources et des compétences. Nous
avons jusque-là rencontré soit des théories de
capacité ressources matérielles, soit des théories des
compétences. Toutes plaident toutefois pour un déplacement de
l'analyse de la firme du point de vue de sa rentabilité
financière à celui de ses ressources interne
22
(GHOZZI 2008). Nous empruntons pour cet exposé la
synthèse produite par GHOZZI (2008) et regroupant quatre (04) d'entre
elles : la Resource Based ViewTheory, la théorie des
compétences centrales, la théorie des capacités dynamiques
et la théorie évolutionniste.
· La Resource Based View Theory
La Resource Based ViewTheory ou théorie
basée sur les ressources de WERNERFELT (1984) et BARNEY (1986), prescrit
une gestion de la firme qui procède de l'identification des ressources
respectant les critères VRIS31 (BARNEY, 1986). Les choix de
ce qui devrait ou non être externalisé tiendrait alors à ce
qui en interne serait vecteur ou non de la mise en place d'un avantage
concurrentiel.
· La théorie des compétences
centrales
La théorie des compétences centrales de HAMEL
et PRAHALAD (1990), argumente que la gestion de la firme passe par la
déclinaison des compétences clés en produits centraux ou
finaux et par la mise en place d'objectifs ambitieux, créant un
environnement de créativité.
Un tel angle d'analyse permet de vérifier si la firme
intègre les activités oü elle peut décliner ses
compétences clés. Autrement dit, si l'entreprise fait- faire les
activités ou les compétences ne s'avèrent pas être
des acquis par elle.
· La théorie des capacités
dynamiques
Sous les plumes TEECE et CHUEN (1997), auteurs de cette
théorie, l'intégration ou la désintégration des
activités sont avant tout déterminées par l'aptitude de la
firme à détenir des capacités «dynamiques».
Lesquelles lui permettraient de faire face aux changements du marché, de
la technologie, etc.
· La théorie évolutionniste
Les évolutionnistes (NELSON et WINTER, 1982) pensent
que la survie de l'entreprise dépend de son aptitude à modifier
ses routines. La théorie n'offre pas de prescriptions claires (GHOZZI,
2008). Néanmoins on peut rapprocher son principe de la
nécessité de se recentrer sur coeur de métier afin de
surmonter ses routines.
Ainsi présentées, les théories
fondatrices de la TRC n'épuisent pas l'approche conceptuelle de
frontières de la firme. Aussi, GHOZZI (2008) y a associé
l'explication de concepts liés aux ressources plus techniques.
31 Ressources valorisables, rares, non imitables et non
substituables
2. Quelques concepts rattachés à la TRC
23
Dans l'idée de considérer la firme comme un
ensemble de compétences plutôt qu'un
ensemble de contrats (HODGSON, 1998), trois (03) principaux
concepts furent mis en lumière : la complémentarité,
l'interdépendance et le différentiel d'aptitude.
· La
complémentarité
CONNER (1991) illustre ainsi le concept de
complémentarité.
Si on considère deux activités «S» et
«T», celles-ci seront entreprises en interne (« S+T ») si
elles nécessitent une même culture et les mêmes routines,
car cela permettrait une transmission plus facile de l'information et
produirait des effets de synergie32. Ainsi une justification de
l'externalisation se trouve dans le manque d'adéquation de certains
actifs avec ceux qui génèrent des « dés
économies » d'échelle d'envergure au sein de
l'entreprise.
· L'interdépendance
Les notions d'interdépendance et de
complémentarité sont assez proches, le principe qui les soutient
est le même. Cependant, alors que dans le second cas on parle
d'activité, dans le premier on parle d'étapes du processus.
Egalement, la conclusion de l'exposé sur l'interdépendance ne va
pas dans le même sens non plus. Car s'il est aisé de dissocier les
activités d'une organisation, c'est une tache parfois bien ardue de
partitionner un processus.
L'interdépendance des activités renvoie à
la juxtaposition des étapes d'un processus. GRANT (1996) explique qu'au
sein d'un processus à étapes interdépendantes,
l'efficience d'un transfert de connaissances vers le marché est
tributaire de la maitrise par celui- ci de la connaissance utilisée en
interne à l'étape préalable et/ou de celle qui suivra
l'étape extériorisée. De fait, les exigences de bonne
gestion des interdépendances de tâches et d'harmonisation du
processus via une bonne synchronisation fait que ce concept éloigne
davantage la firme de l'outsourcing que celui de
complémentarité.
· Le différentiel d'aptitude,
Le différentiel d'aptitude enfin, est
développé par KOGUT et ZANDER (1992, 1996). Pour ces auteurs, le
concept d'opportunisme ne peut constituer un point de départ
réaliste de l'arbitrage « firme ou marché », car la
firme n'existe pas « par défaut » au marché mais bien
parce qu'elle procure une action volontariste s'appuyant sur des principes
d'organisation supérieur à ceux du marché. Ce point de vue
est soutenu par une étude de CONNER et PRAHALAD (1996) qui arrive
à
32
Cette idée est également présente dans les
raisonnements issus de la théorie des coûts de transaction ainsi
que de l'économie industrielle. Mais, la théorie des coûts
de transaction n'en relève l'importance de la spécificité
que si elle est associée a de l'incertitude et donc a des risques
d'opportunisme
24
la conclusion selon laquelle « c'est avant tout le
différentiel de connaissance > qui affecte le choix organisationnel
sus-évoqué33.
En définitive, nous adoptons avec BARTHELEMY (2004) la
synthèse ci-après relativement aux des deux(02) principales
théories explicatives du recours à l'externalisation.
Logique sous-jacente Réduction des
coûts de l'activitéexternalisée
|
Optimisation de l'allocation des ressources
financières et managériales au niveau de l'ensemble de
l'entreprise.
|
|
ENCADRE N° 1 : SYNTHÈSE DES
APPORTS DE LA THÉORIE DES COÛTS DE TRANSACTION ET DE LA
THÉORIE DE LA RESSOURCE
Théorie des coûts de transaction
Théorie de la ressource
Positionnement par
rapport à la problématique
Question de l'externalisation
délaissée au profit de celle l'internalisation
Question des ressources périphériques
délaissée au profit de celles des ressources
«stratégiques >.
Règles de décision
menant au succès d'une
opération
d'externalisation
|
L'externalisation est possible sous réserve que les
risques contractuels soient suffisamment faibles
|
L'externalisation est possible pour toutes les
activités qui ne font pas partie du « coeur de métier »
et lorsqu'un différentiel de performance doit être
comblé
|
|
Source : BARTHELEMY (2004)
Par ce propos de BARTHELEMY (2004), nous épuisons notre
tentative de réponse à la question « Comment les entreprises
arrivent-elles à l'externalisation ? Pourquoi les entreprises
optent-elles pour l'externalisation ? >. A présent, nous allons
essayer de cerner le concept d'externalisation, soit de répondre
à la question « de quoi est-il exactement question?>
33 La firme peut ne pas intégrer lorsque l'opportunisme
est élevé : la non intégration est alors attribuée
au fait que le partenaire fournit une connaissance supérieure. Et
l'activité peut être intégrée lorsque l'opportunisme
est faible : dans ce cas la firme fournit une connaissance supérieure
à celle du marché.
SECTION II. LE CONCEPT D'EXTERNALISATION
25
Les premières tentatives d'une meilleure connaissance
d'un sujet consistent indubitablement à
rechercher ce que l'on peut en dire de manière
générale (I). Puis, étant donné qu'en gestion les
faits/ phénomènes sont souvent proches les uns des autres, il
faut s'enquérir du vocabulaire qui traduit les réalités
plus ou moins proches du fait/ phénomène en cause (II).
I. GENERALITES
Par généralités, nous entendons ce qui peut
être présenté à titre d'historique (A.) et de
définition (B.) en matière d'outsourcing.
A. HISTORIQUE
Si on l'entend comme la prise en charge de par un organisme
externe d'activités, alors l'externalisation a été
pratiquée de tout temps et en tous lieux. A titre d'illustration, les
rois de l'ancienne France déjà externalisaient la collecte des
impôts auprès des fermiers généraux (RENARD,
2003).
Quoique le raisonnement se soit fait à
l'échelle macroéconomique, la pratique commence à
être clairement définie dans les réflexions classiques sur
le dilemme « faire » ou « faire- faire ». En effet, en 1776
déjà, SMITH prescrivait que chaque économie (pays) se
spécialise dans la production du bien pour lequel il disposait d'un
avantage absolu, car disait-il, « un père de famille n'a
pas intérêt à produire lui-même ce qu'il peut acheter
». Et RICARDO de compléter la pensée en recommandant qu'a
défaut d'un avantage absolu, l'économie devait se
spécialiser dans la fabrication de produits pour lesquels elle
était les plus avantagés ou les moins désavantagés
(avantage comparatif). A une échelle micro- économique,
l'unité d'analyse devenait « l'unité de production ».
Et l'idée des économistes revenait à demander à ces
dernières de se recentrer sur ce qu'elles faisaient le plus
rationnellement et d'externaliser ce qui relevait de l'avantage absolu ou
comparatif d'un autre agent économique.
Toutefois, cette approche microéconomique
n'apparût explicitement dans la littérature et les propos que deux
(02) siècles plus tard, lorsque les entreprises se sont mirent à
procéder à des arbitrages entre intégration verticale et
intégration par la hiérarchie.
L'externalisation en tant qu'opération
réglementée n'a été observée qu'à
partir du XXème siècle. La diligence fut fortement
entreprise dans la gestion municipale aux États- unis dans les
années 1960. (BLANCHARD, 2006). L'on a tendance à attribuer
l'anglicisme outsourcing à ce dernier fait. Mais RENARD (2003)
précise que lorsqu'on passe de l'anglais au français,
c'est-à-dire, de
26
l'outsourcing à l'externalisation, le mot
français implique le transfert de personnel, modalité qui n'est
pas nécessairement incluse dans le vocable original.
Suivant une observation de commission bancaire française
(2004, cité par BOUEDEAUX,
2008) le secteur bancaire (européen) apparaît
assez prématuré dans la pratique. En effet, elle note trois (03)
principales vagues d'évolution du phénomène dans ce
secteur dont la première date des années 1970. A cette
époque, l'outsourcing concerne déjà les
activités administratives de support. Puis, dans les années 80 et
90, le phénomène s'est poursuivi dans le domaine des
systèmes d'information, notamment lié au développement des
technologies informatiques. Plus récemment, enfin, la tendance a
été et est à l'externalisation d'activités plus
stratégiques (coeur de métier).
Notons également que, lorsque les scientifiques ont
commencé à traiter du thème, certains auteurs
français ont privilégié le concept d'«
extériorisation » pour mieux traduire le terme anglosaxon
outsourcing (FIMBEL, 2002), tandis que les canadiens le confondait au
concept d'impartition. (AUBERT, 1997). Ce n'est que dans la décennie
2000, face à un taux de pratique toujours plus croissant que l'on a
trouvé la nécessité de nommer et définir
explicitement cette manière de faire si remarquable, dont
témoignaient des dirigeants lors de rencontres managériales
(MEDEF34 2002, Tables rondes, AIMS35 2003, 2005...).
B. DEFINITION
Rendus à la seconde moitié des années
2000, on ne saurait parler d'un consensus sur la définition de
l'externalisation (CHADUTEAU et al, 2002). D'un auteur à
l'autre, la définition est tantôt très large, tantôt
très restrictive. Partant des définitions « exhaustives
» à celles « simplistes » nous avons retenu celles de
deux chercheurs, d'une association professionnelle et d'un expert.
BARTHELEMY (2004, cité par AKSISSOU, 2006) dans son
ouvrage « stratégies d'externalisation » la
définit comme : « [...] Le fait de confier une activité
et son management à un fournisseur ou à un prestataire
extérieur plutôt que de la réaliser en interne. Une
opération d'externalisation peut s'accompagner du transfert de personnel
et d'équipements vers le fournisseur ou le prestataire. »
Autrement dit, et comme l'explique FIMBEL (2002),
l'externalisation est un processus (en trois étapes) concernant un
domaine (ou une fonction) auparavant assumer en interne. Pour qu'il y ait
externalisation, il faut obligatoirement qu'existe antérieurement une
gestion internalisée, et que ledit processus s'accompagne d'un transfert
d'actifs et/ou de personnel que l'entreprise dédiait à cette
activité, d'une possibilité de réversibilité en
cours ou au terme du contrat. Lorsque toutes ces
34
Groupement patronale français
35 Association Internationale de Management
Stratégique
27
dimensions ne sont pas incluses dans la stratégie de
faire- faire de l'entreprise, on est dans un cas de « sous- traitance
» (subcontracting) ou de délégation
d'activités.
Dans une acception complémentaire, le MEDEF soutint
pendant le colloque européen sur l'externalisation36que
« l'externalisation consiste à confier la totalité d'une
fonction ou d'un service à un prestataire externe,
spécialisé, pour une durée pluriannuelle [...] Elle
s'inscrit dans une perspective stratégique, implique un engagement
contractuel équilibré et clair, met l'Homme au coeur de la
démarche [...] et nécessite une culture partagée.
»
Enfin, des définitions données par les
praticiens de l'externalisation interrogés par Ernst et Young,
T. MULLER retient que l'externalisation est « la délégation
d'une fonction préalablement réalisée en interne à
un prestataire de services extérieur à l'entreprise
(spécialiste), sur une durée pluri- annuelle [...] L'entreprise
s'en remet largement audit prestataires quant au choix des moyens à
mettre en oeuvre et ne formule à l'endroit de ce dernier que des
exigences de résultats. »
Cette dernière définition nous apparaissant
synthétique et davantage pratique, c'est elle que nous avons retenu de
prime à bord dans ce travail de recherche. Ce qui, toutefois, n'implique
pas que nous passions outre la remarque insistante de FIMBEL quant à la
frontière étroite entre l'externalisation et maintes autres
stratégies d'extériorisation.
II. L'EXTERNALISATION ET LES AUTRES MODES
D'IMPARTITION
Nous le disions en introduction, l'outsourcing n'est
qu'un élément de la palette des stratégies de faire -
faire présentes dans les organisations. Il se pose la
nécessité de rappeler les nuances entre l'externalisation et les
stratégies s'apparentant juste à elle (A). Et même, la
nécessité de nuancer les variantes de l'externalisation elle-
même (B).
A. LES AUTRES STRATEGIES D'IMPARTITION
Il existe une variété importante de
stratégies d'impartition et plus ou moins proches de l'externalisation.
Parmi celles qui prétent le plus souvent à confusion quand on
parle d'outsourcing, on cite :la délégation
d'activité, la sous- traitance, le centre de gestion partagé,
l'essaimage, le joint- venture.
· La délégation
d'activité
Déléguer une activité c'est «
créer une nouvelle activité et en confier la gestion, dès
sa création, à un prestataire ». Dans ce cas, il n'y a pas
de transfert d'actifs et /ou de personnel, pas de phase de migration et de
bascule, encore moins de réversibilité possible en cours ou au
terme du contrat l'antériorité internalisée n'existant pas
(FIMBEL, 2002). Ainsi FIMBEL (2002) semble
36Tenu en 2000
28
affirmer que c'est par « abus de langage
»37, les praticiens assimilent l'externalisation à de la
délégation d'activité.
· La sous- traitance
Le terme « Sous- traiter » est celui qui
préte le plus à confusion lorsque l'on aborde la question de
l'externalisation. Comme nous le remarquions déjà en
introduction, la sous- traitance concerne des actes ponctuels de gestion. Pour
BARREYRE (1992), la sous-traitance est une option occasionnelle
possédant une connotation technico-juridique. Il s'agit d'un contrat
impliquant une relation de subordination et le sous-traitant exécute la
tâche selon les directives du donneur d'ordre.
Au quotidien, cette manière de faire- faire prend la
forme d'une gestion de projet, (notamment lorsqu'on est dans un cas de
co-traitance). L'entreprise désigne alors un chef de projet responsable
de la définition des directives et la coordination des tâches
effectuées par différents acteurs (Baromètre ERNST et
YOUNG, 2002).
· Les centres de gestion partagée :
« Contrairement à l'externalisation, la
création de centres de services partagés constitue une
opération interne, regroupant dans un même lieu un ensemble de
fonctions back office. Dans les deux cas, le mode opératoire
demeure néanmoins similaire »38. C'est la raison pour
laquelle, du point de vue du site qui transfert une partie de sa gestion vers
ledit lieu, l'on pourrait confondre l'acte avec une externalisation
(Baromètre E&Y 2008).
· La filialisation
La filialisation est le fait pour l'entreprise
(généralement un groupe) de créer une entreprise (filiale)
dont le coeur de métier consiste à faire une activité
qu'elle ne peut plus réaliser en interne. Elle n'est pas une
externalisation au sens propre du terme dans la mesure oü l'entreprise y a
des parts et dans les cas d'un contrôle exclusif la filiale est un juste
un démembrement de l'entreprise.
· / 'essDIPDJe
Aux Etats- unis spin- off, l'essaimage est une
impartition qui relève essentiellement du style de leadership. Il
rejoint une politique de ressources humaines qui vise à gérer les
sureffectifs en encourageant ou aidant les salariés à reprendre
une activité de l'entreprise.
Plus clairement, DESCAMPS (2000, cité par AKSISSOU,
2006) énonce que l'essaimage - stratégique- est « [...]
l'implication et l'appui d'une entreprise à un projet de création
d'entreprise
37Au sens de FIMBEL (2002)
38Frédéric LE GOUVERNEUR, directeur
financier ORACLE- France 2002
29
nouvelle, reposant sur l'externalisation et la mise en valeur
d'une de ses activités, et sur le transfert des compétences et
des emplois des salaires affectés à cette activité [...]
».
Cette option se distingue donc de l'externalisation en ce qu'en
matière d'essaimage (comme de filialisation), le transfert de ressources
entraine des gains financiers convertis en prises de participation ou de
contrôle dans l'entreprise prestataire.
· Le joint -venture :
Dans un joint-venture, « deux entreprises (ou plus)
mettent en commun des ressources au sein d'une organisation commune et
indépendante. Les profits générés sont donc
répartis en fonction des investissements de chacun sans qu'il soit
nécessaire de spécifier ex ante la performance ou le comportement
attendus [...] elle évolue généralement vers un retrait
progressif de l'entreprise cliente afin de dégager sa
responsabilité sur trois volets importants : le management
opérationnel, le financement des investissements, la gestion du
personnel » (QUELIN, 2003).
B. LES VARIANTES DE L'EXTERNALISATION
Comme variante de l'externalisation, nous avons retenu :
l'externalisation traditionnelle, celle stratégique, le
Downsizing, l'externalisation offshore- nearshore- onshore,
la co- externalisation.
· L'externalisation traditionnelle
L'externalisation traditionnelle est l'externalisation (au sens
sus- défini) des activités en marge du coeur de métier.
Les auteurs semblent les avoir réparties en deux catégories :
- Les activités basiques (CHANSON, 2003) ou fonctions/
sous- fonctions annexes. Eg : Nettoyage, gardiennage, restauration,
garderie...
- - Les activités de simple gestion des installations et
des équipements ou facilities management (GOOSE, 2002)
· L'externalisation stratégique
L'externalisation stratégique renvoie à
l'externalisation des activités qui contribuent substantiellement
à la création d'une partie de la valeur ajoutée par
l'entreprise. Ou encore, les activités qui contribuent fortement
à la qualité du service ou du produit, et donc à la
création de valeur pour le client (QUELIN et BARTHELEMY, 2001).
C'est le cas des activités dites supports (PORTER,
1985) tel que l'informatique, le transport, la logistique, les
télécommunications, la gestion immobilière. Et de plus en
plus des activités relevant du coeur de métier (CHANSON,
2006).
·
30
Le downsizing
Recourir au downsizing signifie simplement améliorer
l'efficacité, la productivité et la compétitivité
d'une organisation en réduisant sa taille, généralement
via des suppressions d'emplois (QUELIN, 2003) et le
désinvestissement.
· Le crowdsourcing
Le crowdsourcing est une forme d'externalisation qui
consiste pour une organisation à confier via un site web, la gestion
d'une activité à un grand nombre d'individus dont
l'identité est le plus souvent anonyme. On parle
également d'externalisation ouverte (LEBRATY, 2009).
· L'externalisation offshore- nearshore-
onshore
Ces trois (03) termes mettent tout simplement l'accent sur
l'éloignement -géographique- du
prestataire par rapport à son client. HUGON et LOUPY
(2006) les définissent ainsi :
- - L'offshore, est un ensemble de services
réalisés en totalité ou en partie à
l'étranger (pays
du prestataire) et consommés dans le pays de l'entreprise
externalisatrice.
- Le nearshore désigne lR/RKR(e
réalisé dans un pays proche.
Eg : Maghreb et de l'Europe de l'Est pour la France.
- - L'onshore consiste à faire
travailler dans le pays de l'externalisateur du personnel venant des pays
offshore.
· La co- externalisation
Elle consiste à lier la rémunération du
prestataire à l'atteinte de certains objectifs.
Eg : En 1996, Perot Systems a conclu un
accord de co-externalisation avec Citibank, prévoyant que
Perot Systems serait rémunéré en fonction des
revenus générés par le système qu'il avait mis en
place. (WILLCOKS, 2002)
CONCLUSION
Somme toute, ce chapitre premier se sera attelé
à répondre aux questions « pourquoi externaliser? » et
« qu'est-ce que l'externalisation ? ». Il a tour à tour
recensé les situations qui ont sous- tendu le choix de
IRXWRX(Piff par les top-management d'un bon nombre d'entreprises,
justifié la pertinence de la stratégie au moyen des enjeux
qu'elle présente, relevé les arguments des théoriciens de
la firme sur le sujet, défini le concept même d'externalisation et
ressorti la distinction que l'on fait entre cette stratégie et la grande
palette de stratégies d'impartition qui lui sont homologues. A
présent, nous essayerons de répondre aux questions « comment
s'y prendre pour arriver à des résultats satisfaisants? » et
nous examinerons quelques illustrations du phénomène.
31
Chapitre II
LA DEMARCHE D'UNE
EXTERNALISATION REUSSIE
« Outsourcing can offer definite Advantages but only if
you do it right »39
INTRODUCTION
Les études des tendances de recours à
l'externalisation en Europe et en Afrique du nord
affichent des résultats à la limite
spectaculaires. Cependant, bien que des théories soient arrivées
à légitimer cette stratégie, il apparaît
évident qu'il ne suffit pas d'y penser ou d'y recourir automatiquement
lorsqu'on est face à certaines situations. La garantie d'un retour
d'expérience frappant tient à la réussite de
l'implémentation du processus d'externalisation. A cet effet, le plus
grand apport littéraire est fort probablement celui de FIMBEL (2002). Ce
chercheur a, au terme d'une thèse consacrée à
l'identification des facteurs qui ont conduit au succès de quatre-vingt-
quatorze (94) externalisations au sein de l'union européenne,
proposé une démarche à laquelle plusieurs auteurs se sont
greffés en y apportant de plus amples commentaires. Ce dernier fait nous
est apparu comme une légitimation de la richesse ou «
l'exhaustivité » de l'approche brodée par le
spécialiste de l'externalisation, d'oü notre choix de le prendre
nous aussi comme point de départ.
Ce chapitre s'attèlera à présenter un
modèle (section I), et tout en précisant la notion de
succès, il apportera quelques illustrations (Section II) pour
étayer cette première partie de notre propos.
39 WARREN, 1996
SECTION I. LA DEMARCHE D'EXTERNALISATION REUSSIE: LE
32
MODELE DE FIMBEL40
Formaliser une démarche qui permette aux entreprises
d'arriver à un jugement positif de l'externalisation revient à
leur proposer un mode opératoire qui inclut certains
éléments essentiels. Organiser une équipe de projet,
prendre les engagements managériaux nécessaires, définir
leurs besoins, leurs objectifs, les priorités de l'organisation,
identifier et choisir l'alternative appropriée, évaluer les
risques et bénéfices de cette option, négocier un contrat
d'outsourcing, prendre en compte les mécanismes
d'administration et contrôle de la relation, du contrat et de la
prestation (WARREN, 1996). Pour FIMBEL (2002) cela tient à une
démarche en trois (03) phases et dix- sept (17) étapes. Une phase
pré- décisionnelle (I), une phase de mise en oeuvre et une phase
de fonctionnement- exploitation (II).
I. LA PHASE PRÉ- DÉCISIONNELLE
L'un des arguments avancés par ceux qui
considèrent l'externalisation comme une stratégie est le fait que
la décision d'outsourcer repose sur un diagnostic
stratégique (MANASOVIC, 2010). La phase pré-décisionnelle
est probablement la plus importante de trois (03). Elle est celle pendant
laquelle on étudie la faisabilité du projet, on émet des
objections, etc. (B.). Elle est celle présentée dans
l'encadré N°1 du chapitre II (A.)
A. PRESENTATION DE LA PHASE
Dans l'acception de FIMBEL (2002), la phase pré-
décisionnelle peut être synthétisée tel que le
présente l'encadré N°1 (1.) qui néanmoins doit
être assorti des facteurs qui déterminent (2) la phase.
PHASE PRE-DECISIONNELLE ; 6 étapes
MOMENT-CLE n°1
ET.1 : Emergence (subie ou suscitée) des facteurs
initialisant la démarche d'externalisation
5 étapes suivantes :
ET.2 : Explicitation de la volonté d'affronter
l'alternative
ET.3 : Etude multidimensionnelle de l'alternative ET.3a- Etude
économique
ET.3b- Etude technique
ET.3c- Etude humaine et sociale
ET.3d- Etude organisationnelle
ENCADRE N° 2 : ETAPE DE LA PHASE
PREDECISIONNELLE D'UN OUTSOURCING
Source : FIMBEL (2002)
40 Eric FIMBEL est docteur es-sciences de gestion,
titulaire de l'H.D.R (Habilitation a Diriger des Recherches),
Professeur a Reims Management School, membre du laboratoire de
recherche LIPSOR (Laboratoire d'Investigation en Prospective, Stratégie
et Organisation) du CNAM, ses travaux de recherches et ses enseignements sont
centrés sur les systèmes d'information, la logistique,
l'externalisation et les relations inter-entreprises.
|
|
1. Les principales étapes de la
phase
|
33
|
|
|
|
· Les étapes N°1 et 2
Le moment clé N°1 ou étape N°1
correspond à la survenance ou l'observance de facteurs suggérant
l'outsourcing à l'entreprise. Concrètement, il s'agit
d'un constat -généralement fait par le responsable d'un
département de l'entreprise- qui exprime un besoin que l'on peut
traduire en l'un ou plusieurs des motifs décrits dans le second
paragraphe de la section deuxième du chapitre précédant.
Le domaine concerné peut être une fonction, une sous- fonction ou
tout simplement une opération de l'un des départements suivant :
Informatique- Télécommunications, Distribution, Logistique-
Transport, Services Généraux, Ressources Humaines,
Administration- Finances, Production ou Marketing- Communication
(Baromètre ERNST & YOUNG, 2002).
L'externalisation à ce moment n'est encore qu'une
possible solution. Le top management l'explore en commençant par la mise
sur pied d'un premier comité de direction dont la première
tâche consistera à justifier l'idée en vérifiant le
besoin auquel l'entreprise fait face et les alternatives dont elle dispose.
· L'étape N°3 et ses
facteurs de succ~s
Le comité de direction est ensuite chargé de
planifier, contrôler les investigations relatives à la
faisabilité du projet. Il suit pas-à-pas, non seulement les
études économiques et financières, techniques, sociales et
organisationnelles, mais aussi politiques, juridiques entre autres.
2. Les facteurs de succès
Le succès de ces étapes tient essentiellement
à deux choses :
· La composition du comité de
direction des études.
Le comité de direction doit inclure des membres du
comité exécutif de l'entreprise, les responsables de division
touchés par une éventuelle opération
d'outsourcing, des experts en externalisation indépendants
(WARREN, 1996).
· La maitrise de l'environnement de
l'entreprise par le comité de direction
La maitrise de l'environnement global et du secteur
d'activité de l'entreprise et la compréhension du domaine en
cause sont deux (02) compétences clés dont doivent disposer les
acteurs de ces études.
B. QUELQUES DETAILS SUR LES ETUDES
34
Si le comité de direction peut présenter ses
résultats dans une matrice SWOT41, il est en
revanche difficile de concevoir une matrice globale car, on
ne peut statuer sur les atouts ou faiblesses des entreprises de manière
générale. Ce qui est atout pour un dirigeant devient facilement
frein pour un autre. A titre d'illustration, un atout dont peut disposer une
entreprise est d'avoir parmi ses ressources Critiques un personnel
compétent qu'elle pourrait affecter à la gestion des interfaces
entre l'entreprise et le prestataire ou encore à la gestion du
changement. Pour l'entreprise qui ne peut miser sur une telle ressource
«l'atout» devient faiblesses. Nous nous sommes de fait,
limités à quelques obstructions (en termes de risques et de
freins) couramment faites à la décision d'externaliser à
cette étape du processus.
1. Les tisques
· Les risques financiers
En matière d'outsourcing les risques
financiers s'analysent à partir des causes d'un échec ayant
impliquant des pertes financières ou des couts d'opportunité.
Deux (02) principales causes sont alors souvent citées : la
pérennité économique du prestataire et la
compétence du prestataire.
Pour illustrer lien entre la pérennité
économique et l'outsourcing QUELIN et BARTHELEMY(2001)remarque
que : « certains marchés connaissent des vagues de nouveaux
entrants attirés par une forte croissance ne peuvent apporter les gages
ni de l'ancienneté, ni de l'expérience accumulée
».Autrement dit, il arrive qu'on observe un afflux de prestataires de
domaines externalisables sans que cela ne constitue une opportunité car
la capacité du prestataire à suivre l'évolution
économique de l'entreprise est un critère déterminant. Une
offre qui ne peut pas s'adapter à l'extension de l'entreprise induira
à moyen ou à long terme des couts de résiliation. Or un
problème majeur pendant la phase d'étude tient à la
possibilité d'avoir toute l'information nécessaire et fiable pour
mener une analyse poussé de la solidité financière du
prestataire.
Concernant la compétence du prestataire, elle constitue
un problème dans un contexte tel que le Cameroun où quatre-vingt
et un pour cent (81%) des entreprises ont moins de dix (10) ans d'fige (RGE-
INS, 2009) et donc ne disposent pas d'une certaine expérience.
· Les risques de concentration et de
contrepartie
Le risque de concentration découle du fait que le nombre
des prestataires extérieurs est parfois limité et que le
marché est relativement concentré. Cette situation est courante
dans le
41Strengt, Weakness, Opportunities, Threatness
35
secteur bancaire notamment s'agissant du transport de fonds ou du
traitement des chèques (BOURDEAUX, 2008).
La difficulté -voir l'impossibilité- de trouver
dans l'environnement des prestataires compétents à moindre
coûts est le moindre des maux, car dans un tel contexte, on est
exposé à une forte probabilité de voir le risque de
contrepartie se réaliser, c'est-à-dire, de devoir in
fine être victime de la défaillance du prestataire. Cette
limite du prestataire peut se traduire par : l'inefficacité des
résultats produits par l'entreprise- prestataire, l'atteinte aux
conditions de confidentialité et sécurité des informations
de l'entreprise (AKSISSOU, 2006).
· Le risque technologique
Le risque technologique recouvre l'incertitude à propos
de la capacité du prestataire à faire les bons choix
technologiques pour offrir le meilleur service, à meilleur
coût.
Pour l'informatique, les télécommunications, la
logistique et la R&D, le risque technologique également
apparaît important dans la mesure où plus le temps
s'écoule, et moins il est facilement observable par le client. A terme,
l'un des dangers est de se voir imposer une solution propriétaire dont
on ne peut facilement se défaire (QUELIN et BARTHELEMY, 2001).
· Le risque de dépendance
vis-à-vis du prestataire
TONDEUR et HUYNH (2011) sous- divisent le risque de
dépendance en quatre (04) niveaux :
- Le risque de perte de savoir-faire. Il est
inhérent au fait que l'entreprise externalisatrice se
défait de ses ressources soit en les transférant
soit en les cédant. Elle peut alors perdre sa
capacité à innover, à se
métamorphoser (QUELIN et BARTHELEMY, 2001) ;
- Le risque de Perte de contrôle, perte de
maîtrise. L'on est en présence de la réalisation du
risque de perte de contrôle lorsque l'entreprise n'est
plus à méme d'évaluer la qualité de la
prestation qui lui est servie, mais elle peut encore changer de
prestataire ;
- Le risque de dépendance. On a ici passé
le risque de perte de contrôle et atteint un stade ou l'externalisation
n'est pas transférable ;
- Le risque de hold- up. On parle de hold- up
lorsque l'entreprise est dorénavant si dépendante du prestataire
qu'elle ne peut faire autrement que comme celui- ci le lui demande.
· Les risques de mouvements sociaux
Les risques de mouvements sociaux sont liés soient aux
changements organisationnels subséquents à l'externalisation
(démotivation suite à une redéfinition des postes et des
fonctions, des tâches, des méthodes de travail ...), soit aux
conséquences sociales immédiates de
36
l'externalisation (transfert de ressources, licenciements,
reclassements parmi ceux qui sont transférés chez le prestataire)
(VERA42, 2002).
Pour les surmonter, on recourt généralement
dans le premier cas, à des techniques de gestion de changements
organisationnels procédant de la communication, la formation des
employées... Et dans le second à l'inclusion dans le processus de
choix du prestataire de critères relatif aux conditions de travail du
prestataire ou à des réflexions quant aux indemnités de
licenciements (le GOUVERNEUR, 2002).
2. Les freins
? Les freins psychologiques
Les freins psychologiques font référence soit
au manque de volonté ou de maturité intellectuelle des dirigeants
d'entreprise, soit à un manque de confiance prononcée aux
prestataires à maints égards (compétence, aptitude
à garder le « secret professionnel) (AKSISSOU, 2006).
? Le degré de proximité de la
fonction avec le coeur de métier
Il s'agit là d'une limite qui ne tient que pour les
novices dans l'externalisation. Ceux qui ont une dizaine d'années
d'expérience en la matière en effet se livrent de plus en plus
à l'outsourcing de domaines relevant du coeur de métier
(CHANSON, 2007).
S Le niveau de fiabilité de
l'environnement juridique
L'environnement juridique doit être fait d'acteurs
capables de statuer en toute impartialité en cas de conflit entre les
contractants. De méme le contexte de l'entreprise doit être nanti
d'une de la législation du travail souple en matière de mouvement
de personnel et qui statue avec précision sur les questions
d'échange d'employé.
Si au terme de ces études le premier comité de
direction du projet arrive à des constats satisfaisants ou surmontables,
il passe le relais à l'organe décisionnel.
II. L'AVENTURE DE L'EXTERNALISATION PROPREMENT DITE
Par aventure de l'externalisation, nous entendons le moment
ou le déploiement de la stratégie comme à être
effectif au sein de l'entreprise. Elle va donc de la mise en oeuvre de
l'outsourcing (A.) à son exploitation (B.).
42 Directeur fondateur de BIPORIS, entreprise intervenant
BIPORIS dans la mise en place de Centres de Services Partagés (CSP), de
contrats d'externalisation.
A. LA MISE EN OEUVRE DE L'EXTERNALISATION
37
La phase de mise en oeuvre (encadré N°2) est
marqué par cinq principales étapes (1.) assorties
de facteurs déterminants (2.).
ENCADRE N°3 : ETAPE DE LA PHASE DE MISE EN
OEUVRE D'UN OUTSOURCING
PHASE DE MISE EN OEUVRE : 5 étapes MOMENT-CLE
n°2
ET.4 : Décision d'externaliser (attentes et motivations,
périmètre, durée, ...) 4 étapes suivantes :
ET.5 : Appel au marché et choix du (ou des)
prestataires
ET.6 : Formalisation et contractualisation des engagements
ET.7 : Mise en oeuvre de la solution ou préparation de
la conduite opérationnelle du projet
ET.7a- Mise en oeuvre technique
ET.7b- Mise en oeuvre organisationnelle (communication,
formations, préparation des changements, ...)
Source : FIMBEL (2002)
1. Les étapes de la phase
· Le moment clé ou étape
N°4
L'étape N°4 est celle de la décision
d'externaliser. Elle repose sur les besoins de l'entreprise,
l'opportunité que présente cette option, la matrice SWOT de
différentes études réalisées par le premier
comité de gestion du projet et sur des fondements plus encrés
notamment la politique générale de l'entreprise. C'est la raison
pour laquelle la décision d'externaliser est généralement
du ressort du conseil d'administration (WARREN, 1996). Du moins lorsque la
fonction/ sous- fonction en cause représente de grands enjeux pour
l'entreprise.
· Les étapes N° 5, 6 et
7
Une fois la décision prise, on procède à la
définition des critères de choix d'un prestataire, à un
appel d'offre, à la préparation d'un cahier de charges et d'un
contrat.
L'examen des soumissionnaires à l'appel procède
de plusieurs moyens : les entretiens, le recueil d'information sur le
marché financier, les relectures d'articles des revues
spécialisées ayant parlé de l'entreprise- prestataire,
l'examen de leurs rapports annuels. Les critères de choix sont
généralement centrés sur le niveau de formalisation de la
démarche du soumissionnaire, sa taille et la qualité de son
staff, sa courbe d'expérience, ses capacités physiques et
financières, ses valeurs et les alliances stratégiques qu'il
aurait éventuellement contracté.
38
Le contrat, lui sera élaboré en mettant un point
d'honneur sur les traitements attribués au prestataire, le droit de
contrôle de la banque, les mesures de sécurité, les
obligations actuelles et celles qui suivront avec le développement de
l'entreprise, le prix, la durée et date d'effet du contrat, la
résiliation- suspension - nullité - émission de
Notifications, les différends et attribution de
juridiction etc.
La réussite de l'externalisation se joue dans la phase
de mise en oeuvre opérationnelle. Le bon déroulement de cette
phase, qui peut durer d'un (01) à six (06) mois selon les cas,
conditionne la réussite opérationnelle et le retour sur
investissement de l'externalisation. La transition se compose de multiples
activités de natures très différentes et chacune
essentielle. La communication interne, l'attribution des
responsabilités, la mise en place des mécanismes d'accompagnement
du changement (séminaires de formation, gestions des résistances
tant organisationnelles qu'humaines au changement...), le redéploiement
du système d'information et révision éventuelle de la
technologie de l'entreprise... (DEMOS, 2010)43.
2. Les facteurs des succès
A ce stade du projet, des aptitudes et capacités
spécifiques sont requises à la Maitrise d'ouvrage (MOA) et la
maitrise d'oeuvre (MOE).
? Les facteurs dépendant de la MOA
La MOA doit être capable :
- De définir explicitement et en tout réalisme les
objectifs et le périmètre de la prestation souhaitée ;
- De formaliser un contrat au plus possible exhaustif et de
qualité ;
- D'anticiper les phénomènes sociaux liés
à l'externalisation ;
- De faire preuve d'efficiente en management de projet.
? Les facteurs dépendant de la MOE
Tandis que la MOE doit pouvoir :
- Notifier des références antérieures
conséquentes ;
- Comprendre les motivations et des objectifs de la M.O.A ;
- Comprendre l'environnement économique (contexte,
secteur, ...) de celle-ci.
B. LE PILOTAGE DE L'EXTERNALISATION
43Frédéric DEMOS est le directeur
d'affaires de DemosOutsourcing cabinet de conseil en management
français.
39
Le pilotage est l'anticipation de l'évolution de
l'activité d'une entité en vue de d'une réaction rapide et
efficace. Anticiper l'évolution d'une opération d'externalisation
reviendra à en suivre le fonctionnement (1.) et pour notre part en
observer l'évolution de ses déterminants (II).
1. Description de la phase de fonctionnement -
exploitation
La phase de fonctionnement- exploitation est
résumée tel que le présente l'encadré N° 3 ;
un moment clé et des étapes suivantes.
·
ENCADRE N° 4 : ETAPES DE LA PHASE
D'EXPLOITATION D'UN OUTSOURCING
PHASE DE FONCTIONNEMENT-EXPLOITATION ; 6 étapes
MOMENT-CLE n°3
ET.8 : Basculement et mise en fonction
5 étapes suivantes :
ET.9 : Exploitation
ET.9a- Fonctionnement et utilisations des prestations
livrées
ET.9b- Gestion du partenariat
ET.9c- Liaisons opérationnelles avec le « restant
internalisé »
ET.10 : Mesure et décision
ET.10a- En cours de contrat
ET.10b- En fin de contrat (réversibilité,
transférabilité, reconduction, ...)
Source : FIMBEL (2002)
Le moment clé N° 3 ou étape
N°8
Le début de la phase de fonctionnement- exploitation
de FIMBEL (2002) chevauche avec la fin de la phase de transition de DEMOS
(2010) et BARTHELEMY (2001). Le basculement qu'il choisit comme moment
clé est ce que DEMOS(2010) décrit comme étape pendant
laquelle on voit s'opérer des transferts entre l'externalisateur et le
prestataire (transferts de ressources informationnelles, mais aussi, dans les
cas complexes, transfert des actifs et du personnel). C'est également le
moment, dans les cas «simples», oü l'on assiste à des
vagues de réaffectation ou de licenciements du personnel, des cessions
d'actifs au sein de l'entreprise.
Il apparaît nécessaire de noter par ailleurs que
les coûts générés à cette étape
(coûts de transition) ne sont pris en compte ni par le TCT, ni par la TRC
(BARTHELEMY, 2004).
· Les étapes N° 9 et 10
L'essentiel de l'exploitation de l'externalisation réside
dans la coordination.
MINTZBERG (1999 cité par ROY, 2008) distingue six (06)
niveaux ou mécanismes de coordination, c'est-à-dire, six (06)
« façons qui permettent aux individus de s'assurer que le travail
de l'autre soit fait»44.
44L'ajustement mutuel : réaliser le travail
par un simple processus de communication informelle. Deux personnes discutent
et se
40
Dans le cadre de la coordination inter-organisationnelle et
précisément en matière d'externalisation, le premier
impératif est celui d'un système de coordination qui
dépasse le simple ajustement mutuel (HUYNH et TONDUER, 2010), car, il
n'est pas toujours aisé de s'assurer que le prestataire remplit bien les
exigences fixées par le contrat. De fait, un tel système doit
être davantage orienté vers la standardisation des
résultats, la standardisation des normes et la standardisation des
qualifications et du savoir de la coordination. La coordination devra alors
disposer de la compétence nécessaire pour assurer les services
d'un système de suivi- évaluation de la prestation. Lequel passe
par la conduite des activités du comité bipartite
(réunions régulières), l'élaboration de Tableaux de
bord et reporting, les enquêtes de satisfaction auprès
des utilisateurs, les travaux d'inspection (BARTHELEMY, 2004).
La cellule de pilotage doit également disposer de
compétences juridiques pour gérer le contrat, d'aptitudes
relationnelles (négociation, et parfois coaching inter-
organisationnel), mais aussi et surtout avoir une véritable expertise
technique. De ce point de vue, on peut avec SEBTI (2007) répertorier
trois (03) principales approches : l'approche transactionnelle, l'approche
relationnelle et l'approche par le contrôle organisationnel.
Dans l'approche transactionnelle, le moyen de gérer la
relation d'externalisation est essentiellement le contrat. A travers sa
formalisation et la mise en place de mécanismes complexes d'incitation,
de coercition et de surveillance, il peut, lorsqu'il est bien
élaboré, permettre de supprimer toute incertitude, toute
velléité d'opportunisme. Pour les tenants de cette approche, les
relations de coopération ne peuvent être conçues comme une
succession d'épisodes disjoints, car, ce sont des relations qui ont une
histoire passée, présente et future. « La confiance peut
servir de substitut ou de complément à des structures de
gouvernance plus formelles » (ARINO et al, 2001 ; p 110 ; cité par
BARTHELEMY, 2006).
Enfin, les chercheurs en contrôle inter organisationnel
ont développé des typologies de gestion des stratégies
d'impartition inspirées de la trilogie contrôle par le
marché, contrôle bureaucratique et contrôle clanique d'OUCHI
(1980). Cette approche de contrôle inter- organisationnel recommande de
procéder par :
- La mise en concurrence des prestataires potentiels ;
répartissent le travail ;
La supervision directe : Une seule personne donne des ordres et
des instructions à plusieurs autres qui travaillent en interrelations ;
La standardisation des procédés de travail : La technostructure
spécifie les procédés de travail pour le centre
opérationnel ;
La standardisation des résultats : Les standards sont
établis par la Technostructure ;
La standardisation des qualifications et du savoir de la
coordination (formation spécifique de celui qui exécute le
travail) ;
La standardisation des normes Les normes dictent le travail,
elles sont établies et contrôlées par l'ensemble De l
`organisation.
41
- L'élaboration d'un cahier de charges et l'insertion
de clauses autorisant une intervention directe de l'organisation
externalisatrice dans les procédés de travail du prestataire.
(LANGFIELD-SMITH et SMITH, 2003 ; cités par SEBTI 2007) ;
- Une démarche «Faisant appel à la
socialisation des individus qui agissent au sein de l'organisation : un
contrôle par la culture d'entreprise, par la solidarité,
c'est-à-dire par l'informel, l'invisible» (BOUQUIN, 2004 ; p
150).
Les mesures en cours de contrat consistent en des
révisions/ renégociations ou, éventuellement, des
résiliations/ annulations.
2. Les facteurs de succès de la phase
Pour pouvoir témoigner de l'externalisation comme une
voie pertinente, il faut de prime abord que sa phase de fonctionnement ait
honoré les caractéristiques:
- De maîtrise antérieure, par des
compétences internes, du périmètre nouvellement
externalisé ;
- De compétence technique de la M.O.E ;
- De recours à un maximum de composants technologiques
dits « standards », un avantgardisme technologique et la
fiabilité des solutions mises en oeuvre ;
- D'une bonne gestion des liens (interfaces) entre le
périmètre externalisé et le « resté
internalisé» pour une appropriation des prestations issues de
l'externalisation par le publiccible ;
- De pilotage de la M.O.E par la M.O.A (coordination,
contrôle...) ;
- D'attitude coopérative des deux opérateurs.
Par ce dernier paragraphe nous épuisons la
présentation du modèle de FIMBEL (2002). Peutêtre
faudrait-il cependant préciser quel sens FIMBEL (2002) donne à la
notion de succès.
SECTION II. LE CONCEPT DE SUCCES EN OUTSOURCING
42
D'emblée et comme dans l'acception courante, le
succès d'un outsourcing est « l'atteinte d'un
résultat heureux/satisfaisant » (Petit Larousse,
2010). Du moins, c'est la définition qui se lit trivialement sur un
schéma ou un rapport d'étude sur l'externalisation (II.). D'un
point de vue plus scientifique, la chose se mesure au moyen de variables bien
précises. C'est notamment le cas de la définition donnée
par FIMBEL (2002) à cet effet (I.).
I. LE SUCCES AU SENS DE FIMBEL
Au regard de ce qui a été rapporté dans
le paragraphe précédent, ce qui traduit en réalité
la réussite de l'outsourcing est le renouvellement du contrat
ou encore l'extension de la pratique à d'autres domaines de
l'entreprise.
FIMBEL (2002) affirme qu'on ne peut reconduire cette
expérience qu'au regard de l'appréciation qu'en fait
l'évaluateur. On peut classer les éléments
d'appréciation en deux (02) catégories. Les effets
inhérents aux attentes intrinsèques des clients de
l'externalisation (A.) et les effets liés à la qualité du
contrat.
A. LA SATISFACTION DES ATTENTES INTRINSEQUES DES
UTILISATEURS
Quatre (04) attentes peuvent être citées ici. Elles
tiennent essentiellement aux produits immédiats de la stratégie
et à la démarche.
· La stratégie a produit les
principaux effets attendus
Dans ce cas, l'expérience de recours à un
partenaire externe permet à l'entreprise de réaliser les effets
escomptés. Elle surmonte les situations «contraignantes»
auxquelles elle était confrontée, elle saisit des
opportunités, elle se voit plus flexible, compétitive, etc.
· La stratégie a
financièrement enrichi in fine les deux partenaires
Le but de tout acte managérial est avant tout
d'enrichir un peu plus l'entreprise. L'externalisation n'échappe pas
à cette maxime. Bien plus, les gains financiers ne doivent pas concerner
la seule entreprise demanderesse ; pour qu'il soit stable, le partenariat
d'outsourcing doit être gagnant- gagnant.
· Le basculement a été
réalisé dans les conditions prédéfinies
Les coûts supportés par l'entreprise pendant
l'étape de basculement de l' « internalisation vers externalisation
» ne sont pris en compte ni par la TCT, ni par le TRC (BARTHELEMY, 2004).
De fait, les organisations ne disposent pas d'une application ou d'un
modèle précis sur lequel
43
s'appuyer. A ce stade de la démarche, tout tient
essentiellement à la capacité managériale des deux (02)
opérateurs, d'oü -probablement- l'insistance de l'auteur.
· La démarche a été
suivie conformément à l'état de l'art Il
est question sous cette expression de souligner la nécessité de
procéder d'une démarche
formalisée. De sorte qu'il soit aisé de piloter
autant la prestation que la relation.
B. LA QUALITE DU CONTRAT
FIMBEL (2002) note que si on peut porter un jugement positif
sur l'externalisation, c'est aussi parce que le contrat a pu être
renouvelé ou encore a présenté les quatre (04)
caractéristiques ci- après :
· Le contrat est allé à son
terme
Le contrat est allé à son terme
conformément à la durée initialement prévue. Ce qui
par ailleurs signifierait qu'il n'y ait pas eu de dénonciation formelle.
Aucune pénalité majeure n'a été facturée au
prestataire (ni aucune contre-performance imputée à
l'externalisateur).
·
Reconductibilité
La reconductibilité implique que le contrat ait
été renouvelé à échéance avec les
mêmes partenaires. Plus largement, le contrat a été
étendu avant l'échéance initiale (extension du
périmètre initial avant le terme)
· Transférabilité
Dans un pareil cas, il a été possible de
renouveler le contrat à échéance avec un autre
prestataire
·
Réversibilité
La configuration de la prestation a été faite de
sorte que l'entreprise puisse si elle le souhaite réinternaliser le
domaine sans désagrément majeur.
Ressortons à nouveau du cadre très scientifique
pour laisser parler les managers.
II. DES STATISTIQUES AUTO-EXPRESSIVES
Nous le disions en introduction, l'intérêt pour
la stratégie d'externalisation remonte aux années 50. Dans la
sphère francophone (qui nous a grandement inspiré), les
études les plus marquantes sont fort probablement celles
d'ERNST&YOUNG. Nous les présentons ici en deux temps : les
évolutions notées pendant leurs neuf (09) premières
années d'études et les résultats du baromètre de
l'outsourcing 2008.
A. LES TENDANCES DE L'EXTERNALISATION ENTRE 1999 ET
2006
44
Si le gouvernement français a décidé
dès 1999 de travailler avec le cabinet Arthur Andersen à
l'analyse annuelle des pratiques et tendances de
l'externalisation, c'est sans doute parce qu'il corroborait à une
remarque. Celle selon laquelle la reprise de la totalité de la
comptabilité d'un géant tel que General Motor, et les
dizaines de partenariats d'Arthur Andersen avec des dizaines de
start-up... démontraient bien « la volonté de ces
porteurs de projets de se concentrer sur la mise en place de leur business
model en laissant Arthur Andersen gérer leurs finances,
comptabilité, paie, secrétariat juridique. » Il voyait
dans l'externalisation une voie d'insertion et de réussite dans la
« nouvelle économie ».
En 2000, les personnes sondées recherchaient en
l'externalisation un meilleur coût, une meilleure compétence et
une plus grande souplesse d'action. A l'inverse, elles formulaient des
obstructions découlant du risque de la perte de contrôle auquel
les exposaient l'option. Néanmoins, Arthur Andersen avait
également noté deux faits : dans la sphère des grandes
entreprises, on était passé de soixante-quatre (64) à
soixante-quatorze pourcent (74%) d'entreprises externalisatrices. Et on
assistait à une entrée fulgurante des entreprises du nouveau
marché dans le mouvement (de 0 à 50% d'entreprises
externalisatrices).
En 2001, Arthur Andersen ne notait pas de changements
majeurs au niveau des taux d'externalisation. Mais par une étude
sectorielle, il remarquait qu'on était plus friand de la pratique dans
l'industrie et la banque.
En 2002, l'analyse s'est voulue dorénavant de plus en
plus fine. Elle a donc commencé à par essayer de comprendre
quelle différence les dirigeants faisaient entre l'externalisation et
les autres stratégies d'impartition. Paiant des taux, il était
constaté une augmentation de la moyenne des fonctions
externalisées (2,2 à 2,7), et un taux de satisfaction
passé de quatre-vingt-sept (87) à quatre-vingt- dix pourcent
(90%).
En 2003, les fonctions ont été
éclatées en sous- fonctions pour plus de précision dans
l'objet de la recherche, introduisant ainsi l'importance du
périmètre de l'externalisation. Par ailleurs on a noté des
diminutions dans le poids des inconvénients de la stratégie (49
à 46% pour la perte de contrôle, 36 à 33% pour les
problèmes de qualité...), ce qui traduisait la capacité de
maitriser l'option avec le temps. Le secteur de la banque et l'assurance
toujours en deuxième position dans le classement apparaît comme un
des secteurs intéressants pour une étude relative à
l'externalisation.
En 2006, l'étude à commencer à sortir de
France, en se explorant notamment le marché tunisien. Les
résultats de 2006 ont rapporté que soixante-dix-sept (77%)
d'entreprises avaient déjà au moins une expérience
d'externalisation. Les aspirations et les craintes étant les mêmes
que celles rencontrées dans les entreprises françaises.
45
Puis vient l'année 2008 ou ERNST&YOUNG a élargi
l'espace géographique de cette analyse en vue d'une analyse
comparative.
B. TENDANCES DE L'EXTERNALISATION EN 2008
En 2008, les études d'ERNST&YOUNG ont couvert
plusieurs pays de l'Europe de l'ouest : la France, l'Italie, l'Allemagne, le
Royaume- uni, l'Espagne, et la Belgique.
Pour construire cette analyse des tendances de
l'externalisation en Europe, il (ERNST&YOUNG) a interviewé six cents
(600) dirigeants d'entreprises européennes et recueilli les opinions
d'un échantillon sélectionné d'observateurs
européens, de décideurs internationaux, d'institutionnels et de
membres du réseau Ernst & Young.
De manière résumée, il note à la
fin de l'étude que « L'externalisation est devenue une pratique
courante. Avec un taux global d'utilisation de soixante-dix pourcent (70%) dans
les pays européens, la gestion déléguée est de plus
en plus intégrée aux business models des entreprises.
»
Toutefois, d'un pays européen à un autre
apparaissent des variations significatives : les sociétés
françaises, avec un taux moins élevé (63% des entreprises
interrogées délèguent actuellement la gestion d'au moins
une fonction), montrent une certaine réticence à introduire des
prestataires externes dans leurs activités alors que les
sociétés belges et espagnoles adhèrent beaucoup plus
largement à ce concept (respectivement 81% et 77%). » (Voir
graphique 1 du chapitre II)
GRAPHIQUE 1 : TAUX D'EXTERNALISATION PAR PAYS DANS
L'EUROPE DE L'OUEST
Moyenne européene
Belgique
Espagne
RU
Allemagne
Italie
France
taux moyen d'externalisation
taux d'externalisation
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%
Source : Baromètre de l'outsourcing
d'ERNST&YOUNG, 2008
« Cependant, les entreprises françaises, quand
elles y ont recours, sont parmi celles qui externalisent le plus de fonctions.
Avec une moyenne de cinq (05) fonctions externalisées, la France
arrive dans le peloton de tete des pays couverts par
l'enquete en termes d'utilisation de
|
|
l'externalisation. A l'inverse, le Royaume-Uni semble moins
privilégier ces opérations. La gestion 46
déléguée (ou externalisation) y est une
pratique courante certes, mais son utilisation reste
pragmatique et mature avec une moyenne de trois fonctions par
entreprise utilisatrice. En Belgique, une large palette de
sociétés adhère ouvertement au concept d'externalisation
et, plus encore, chacune d'elles délègue la gestion d'une large
gamme de fonctions (5,3 en moyenne) ».
GRAPHIQUE 2 : NOMBRE DE FONCTIONS TOUCHEES PAR
L'OUTSOURCING
Moyenne européenne Belgique Espagne Royaume
uni
|
|
|
Moyenne de fonctions externalisées
|
Allemagne Italie France
|
|
Nombre de Fonctions externalisées
|
0 1 2 3 4 5 6
Source : Baromètre de l'outsourcing
d'ERNST&YOUNG, 2008
« Les secteurs banque et assurance sont les plus
matures dans le recours à l'externalisation, 88% des
sociétés interrogées déléguant la gestion
d'au moins une fonction. Ces dernières se focalisent néanmoins
sur un petit nombre de fonctions, les plus faciles à externaliser telles
que l'informatique et la comptabilité. »
A l'échelle européenne également,
l'externalisation a ses avantages et ses inconvénients.
« Globalement, le positionnement des pays par rapport
à leurs objectifs qualitatifs montre que [...] si les réductions
de coût restent un objectif important, ce n'est jamais la seule
motivation. Les entretiens individuels menés dans le cadre de cette
enquete corroborent ces résultats. [...] les dirigeants partagent les
memes objectifs stratégiques globaux : réductions de coût,
quete d'une plus grande souplesse et accès à des
compétences spécifiques non disponibles en interne [...]
» ou encore « une amélioration de l'organisation
stratégique ».
Si des craintes telles que la difficulté de
planification, la diminution de la qualité du service rendue, le manque
de réactivité, les coûts, les pertes de contrôle et
d'autonomie demeurent, on note qu'a la différence des avantages
cités aucun de ces faits n'est nommé par plus de 17% des
47
entreprises externalisatrices de l'échantillon. «
En général, la gestion déléguée est
perçue comme une solution positive, comprise et ressentie bien plus
comme un avantage que comme un inconvénient. »
GRAPHIQUE 3 : LES PRINCIPAUX AVANTAGES DE L'OUTSOURCING
Réduction des coûts
Qualité
Organisation stratégique
souplesse/ Flexibilité
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%
Avantage de l'externalisation N° 1
Avantages de l'externalisation
Source : Baromètre de l'outsourcing
d'ERNST&YOUNG, 2008
Pour notre part, nous sommes abasourdis de réaliser
qu'il existe une stratégie qui permettent d'obtenir de tels
résultats et que les entreprises du Cameroun continuent d'être
indexées pour leur position en queue de piste dans la course vers la
performance,45 la compétitivité, la création de
valeur etc.
CONCLUSION
En définitive, ce chapitre nous a dans ses
dernières lignes fourni les retours d'expérience impressionnants
de quelques praticiens de l'externalisation. Mais surtout nous a
expliqué dans ses premières lignes d'oü viennent ces
résultats. En effet, pour être satisfait de son externalisation,
il faudrait s'être auparavant donné les moyens d'en tirer
avantage, notamment en procédant d'une démarche
appropriée.
Dans ce qui va suivre, il sera question de présenter
l'activité du sous-secteur que nous avons estimé
privilégié pour cette première exploration. De même,
la méthodologie et les outils d'analyse utilisés pour passer les
points de vues et explications scientifiques sus-recensés au crible du
management vu du Cameroun.
45Note du propos sous le thème « RSE et
performance des entreprises camerounaises» lors du colloque RSE-UCAC,
2011.
48
Partie II.
L'EXTERNALISATION VUE
DU « SECTEUR » BANCAIRE
CAMEROUNAIS
La finalité de cette seconde partie de notre exposé
est la production d'une illustration supplémentaire du
phénomène « externalisation/outsourcing
».Puisque l'illustration sera élaborée à partir du
sous-secteur des banques commerciales du Cameroun, nous commençons par
rappeler le métier de la banque et ses activités selon qu'elles
sont ou pas externalisables et nous présentons l'outil d'analyse de
donnée. Puis rapportons tour à tour les points de vue des
opérateurs du secteur sur : la perception qu'ils ont de l'outsourcing,
son fonctionnement et les perspectives que présente la stratégie
dans notre champ d'étude.
49
Chapitre III.
LES OUTILS D'ANALYSE DE LA
RECHERCHE
« La validité des résultats d'une analyse
qualitative tient aux techniques utilisées pour appréhender et
rendre compte des systèmes de valeurs, normes et
représentations des interviewé »s46.
INTRODUCTION
La réflexion quant à la manière
d'approcher le terrain nous a suggéré deux (02) niveaux
d'analyse. A un premier niveau, il a été question de nous
préoccuper de l'angle sous lequel il fallait examiner nos organisations
d'intérêt. Du moment que nous nous intéressons à la
pratique de l'externalisation, il nous a semblé que nous nous devons de
regarder les unités de notre population essentiellement du point de vue
de leurs activités et des domaines qui y sont externalisables (Section
I). Autrement dit, il nous apparait opportun de nous pencher sur les questions
de découpage ou d'« optimisation organisationnelle ». A un
second niveau, nous nous sommes appliqués au peaufinage les outils
d'investigation ou de recueil et d'analyse des données (Section II).
46 MICHELAT, 1975 cité par PIRES et al, 1997
SECTION I.LA BANQUE : SES ACTIVITES ET SES DOMAINES
50
EXTERNALISABLES
Le thème de l'externalisation interroge deux (02)
points de l'organisation : d'un côté son métier de base et
toutes les activités qui de près ou de loin participent à
l'exécution de la mission qu'elle s'est donnée. De l'autre celles
de ces activités qui peuvent ou non être exécutées
par l'entreprise elle-même. Il s'agit de questions d'optimisation
organisationnelle. Et trois (03) concepts sont généralement
utilisés par les experts et les chercheurs en externalisation : le
principe de frontière -optimale- de la firme, la notion de coeur de
métier et la chaine de valeur. Les deux derniers ont la
particularité d'être assortis d'outils de découpage
organisationnel (I). Nous ne nous appesantissons donc que sur eux puisque notre
objectif à ce stade de notre travail est de partitionner nos structures
d'intérêt en activités/fonctions c'est-à-dire
d'élaborer des applications desdits outils au cas particulier de la
banque (II.).
I. DEUX CONCEPTS AU SERVICE DE L'ANALYSE
ORGANISATIONNELLE
Nous présentons ici deux (02) outils d'analyse souvent
cités par les chercheurs en externalisation : la notion de « coeur
de métier » (CHANSON, 2007 ; BARTHELEMY, 2001) (A.) et le concept
de « chaine de valeur » (PORTER, 1980) (B.).
A. LA NOTION DE COEUR DE METIER
L'idée qui sous- tend la notion de « coeur de
métier » est celle du « recentrage de l'entreprise sur son
activité première ». QUINN et HILMER (1994) argumentent
à cet effet que, dans une optique d'optimisation organisationnelle,
l'entreprise doit concentrer l'essentiel de ses ressources sur les fonctions de
son coeur de métier afin de les maîtriser comme ne le ferait
aucune autre entreprise. Elle ne doit pas s'épuiser à investir
dans des fonctions périphériques, qui d'ailleurs, en vertu d'un
principe de spécialisation, appartiennent au coeur de métier
d'autres entreprises spécialisées (BARTHELEMY, 2000).
Mener un diagnostic organisationnel reviendrait alors à
définir qu'est ce qui fait, ou non, partie du métier de base de
l'entreprise, et par suite, est prioritaire dans l'allocation des ressources
humaines et financières de l'entreprise. Et pour une contrainte de
ressources vraiment restrictives, les fonctions lésées dans le
partage seront confiées à un prestataire qui permettra à
l'entreprise de bénéficier de prestations de meilleure
qualité à moindre coût. Ce qui légitime la position
selon laquelle : « Le critère de décision central en
matière d'externalisation repose sur la distinction
51
entre les activités qui font partie du "coeur de
métier" et celles qui n'en font pas partie [...] »
(BARTHELEMY, 2001 p 84 ; cité par CHANSON, 2007).
Notons cependant que, le coeur de métier ici
considéré regroupe plusieurs activités. Des
activités qui doivent etre comprises, non pas dans le sens des domaines
d'activités stratégiques (DAS), mais dans le sens des
activités de la chaîne de valeur de PORTER (CHANSON, 2007).
B. LA CHAINE DE VALEUR COMME OUTIL D'OPTIMISATION DE
L'ORGANISATION.
La chaine de valeur est un « enchaînement
d'activités permettant d'aboutir à un produit valorisable sur le
marché » (PORTER, 1980). « Elle répartit les
activités accomplies par l'entreprise en activités
technologiquement et économiquement distinctes appelées
«value activities» que l'entreprise doit soit réaliser
à moindre coût, soit différencier afin de créer un
avantage concurrentiel. » (PORTER, 1985).
Les «value activities'' d'une organisation se
répartissent en deux (02) groupes et neuf (09) catégories
génériques :
- Les activités primaires : ce sont la Logistique
interne, les Opérations, la Logistique externe, le Marketing et les
Ventes, les Services.
Globalement il s'agit d'activités intervenant à un
moment ponctuel du processus de production et de réalisation de l'objet
social de l'entreprise.
- Les activités supports : elles font
référence aux Infrastructures de la firme, à la Gestion
des ressources humaines (GRH), au Développement technologique, aux
Equipements. Bref, les activités de soutien intervenant de
manière transversale dans l'ensemble du processus d'offre de
l'entreprise (PORTER, 1980)
Support Firm
Activities Infrastructure
HRM
Technology Development
Procurement
Logistic
Inboud
Services
Outbound
Logistic
Marketing
and Sales
Operations
Margin
Primary activities
Exhibit I : THE VALUE CHAIN
Source : PORTER et MILLAR (1985)
Schématiquement, cela se traduit ainsi qu'il suit
(voir EXIBIT I) :
52
Pour SIMON et JOFFRE (1999), un outil « extrêmement
intéressant » dans la recherche d'optimisation de l'organisation
est la chaine de valeur de PORTER en ce sens qu'« il sert par exemple
à savoir s'il faut ou non externaliser une fonction ». En effet,
l'outil est utilisé pour mener un diagnostic interne de l'entreprise, en
termes d'identification des composantes de l'organisation, d'évaluation
de leurs rôles respectifs dans la création de valeur
ajoutée et de définition des liens existant entre elles.
L'objectif étant d'avoir une orientation quant à une allocation
des ressources financières et humaines concentrée sur les
fonctions les plus stratégiques de l'entreprise.
Ainsi, pour les activités avérées
inefficientes par l'audit, si l'entreprise ne peut ni intervenir en agissant
sur les coûts, ni jouer la carte de la différenciation, l'action
rationnelle consistera à contracter avec des tiers qui ont lesdites
fonctions comme coeur de métier, mieux, qui possèdent un avantage
concurrentiel en la matière (PORTER, 1980).
En somme, les outils sus- cités suggèrent deux (02)
manières d'analyser une organisation : - Procéder à une
répartition « coeur de métier Vs fonctions
périphériques » ;
- Définir les « Values- activities »
qui sont l'ensemble des fonctions relevant de l'activité
première de l'entreprise ou encore le coeur de
métier et les fonctions qui lui sont intimes.
Illustrons ces constructions de BARTHELEMY (2001) et PORTER
(1980) en les appliquant au cas particulier d'une banque.
II. LES DOMAINES EXTERNALISABLES AU SEIN D'UNE BANQUE
Notre analyse ne vise pas une présentation des
activités de la banque en tant que telles, mais essentiellement la
détermination de celles de ces activités qui sont
externalisables.
Il a été démontré que le recours
à l'externalisation se fait de manière progressive (Commission
Bancaire de France, 2004 ; Baromètre d'ERNST&YOUNG, 2002 à
2008). Après le partitionnement de l'activité globale de la
firme, on commence par outsourcer les fonctions les moins
risquées puis, on évolue peu à peu vers les fonctions les
plus complexes de l'organisation. Nous irons donc dans notre listing, des
activités périphériques (A.) aux activités du coeur
de métier de l'entreprise (B.) (CHANSON, 2007).
NB : Nous tirons le listing d'activités ci-
dessous de trois (03) sources : le « baromètre de
l'outsourcing » d'ERNST&YOUNG (2003), les travaux de DIOURI
(2006), la « fiche de bonne pratique de la fonction comptable et
financières externalisées » de la chambre de commerce et
d'industrie de Lyon (2001). Trois (03) listing issus de recherche
centrée sur un inventaire au plus possibles exhaustif des domaines
respectivement externalisables dans une entreprise, en général
dans une banque, dans un département comptable et financier.
A. LES FONCTIONS PERIPHERIQUES EXTERNALISABLES DE LA
BANQUE. 53
Par fonctions périphériques, CHANSON (2007) entend
des fonctions accessoires/ subsidiaires
au travail de la banque. Le Baromètre de l'outsourcing
d'ERNST&YOUNG (2003) parle de fonctions annexes et cite :
Dans le domaine des services
généraux
|
Gestion et Maintenance matériel et mobilier de bureau,
facilities management (ménage, jardinage, gardiennage,
Restauration, garderie), Administration de Sites (Salle de réunion,
mobilité interne, relocalisation, space management),
Maintenance des supports de fournitures non stockables
(électricité, climatisation, ascenseurs, plomberie...)
|
En matière de gestion de la flotte automobile.
logistique et transports
|
|
B. LES « VALUE ACTIVITIES »
EXTERNALISABLES DANS UNE BANQUE.
Globalement, les values activities sont les
activités qui relèvent du coeur de métier de l'entreprise
ou qui lui sont intimement liées. Les banques affirment qu'il est
possible et rationnel d'externaliser, suivant différentes
catégories, les activités ci- après.
En matière de :
Opérations (métier premier de la
banque)
|
Traitement- compensation chèques et virements effets,
Traitement- chèques et virements inter- agences,
Dématérialisation des chèques, Traitement des fonds
(classement de billets et pièce par nature, comptage et
conditionnement...), Monétique (Production et personnalisation
chéquiers et cartes bancaires), Gestion des guichets
automatiques.
|
Logistique interne
Télé-services (accueil- standard,
secrétariat, chauffeurs), manutention.
Logistique externe
Routage/Éditique, Mise sous pli et Affranchissement,
Expédition/
Transport de courriers, Transport des fonds.
Marketing et Ventes Communication
externe (promotion, publicité, événementiel), Etudes de
marché, gestion de la base clients, force de
ventes/apporteurs d'affaires.
|
Services SAV/ Relations clients
(centres d'appels), économat.
Infrastructure de la firme
|
conseil juridique, conseil fiscal, Comptabilité
(centralisation des opérations comptables, Gestion des clients et
fournisseurs, Elaboration de situations intermédiaires et de comptes
annuels, Consolidation des comptes, Reporting à la maison
mère), rapport- COBAC, Gestion de titres et actifs, Archivage,
Reprographie.
|
GRH Formation, Recrutement des
employés, recrutement du top management, 54
Gestion de la paie (bulletin de paie, déclarations
fiscales et sociales), mutuelle et assurances employés (Retraite
complémentaire...), gestion des mouvements et carrières, gestion
conditions de travail.
Développement technologique
|
Recherche et développement, Gestion du parc informatique,
Gestion des réseaux et des serveurs, Maintenance applicative (y compris
développement informatique notamment développement et gestion de
logiciels) Gestion des télécommunications (la flotte
téléphonies portables, système internet- intranet-
extranet), Système de sécurité...
|
Equipements/ Achats de fournitures,
e-procurement ~
approvisionnement
Quoique élaborée sur la base
d'expériences de banquiers d'ailleurs, la liste des domaines dont la
banque pourrait ou « devrait » se défaire (et les enjeux que
présente la stratégie d'externalisation) apparaît assez
longue pour qu'une banque -même du Cameroun- s'inscrive dans une logique
d'intégration verticale pure. Tout se jouera donc dans notre niveau
d'aptitude en termes d'écoutes, de compréhension et d'analyse du
phénomène.
SECTION II.L'APPROCHE METHODOLOGIQUE D'ENSEMBLE
55
La définition des étapes de collecte et analyse de
données apparait être l'aboutissement d'un
travail de clarification de la méthodologie
utilisée. Aussi, pensons-nous qu'il convienne avant de présenter
les ressources mobilisées (II.) au cours desdites étapes,
d'apporter quelques détails quant à la vision adoptée au
départ (I.).
I. LA VISION DE LA RECHERCHE
L'intérêt que nous trouvons dans le fait de nous
appesantir sur la vision la recherche réside dans ce qu'en
précisant l'orientation donnée à l'étude dès
le départ (A) est qu'il est plus aisé ensuite de justifier le
type d'instrument de collecte de données utilisé (B.).
A. LES ORIENTATIONS DE LA RECHERCHE
Il est question dans ce paragraphe de reprécisons, le
positionnement épistémologique épousé par notre
recherche (1.). Cependant, pour une certaine harmonie dans la forme du texte
nous embrayons sur le déroulement de notre travail de terrain en
présentant le type d'échantillonnage adopté par
l'étude (2.).
1. Le positionnement épistémologique de
la recherche
Traiter du positionnement épistémologique de la
recherche c'est stipuler le paradigme épousé par celle- ci. Etant
entendu qu'un paradigme est une manière de penser, de voir le monde et
d'en aborder les phénomènes, il s'agit d'une notion assez
complexe du fait du manque d'uniformité relevé au milieu des
auteurs en la matière. Néanmoins, les chercheurs sont
généralement partagés entre deux (02) principaux courants
: le positivisme et le constructivisme (NGUYEN-DUY et LUCKERHOFF, 2007).
Dans l'esprit positiviste, le chercheur a une idée
claire de ce qu'il cherche, il s'inscrit dans une logique de
vérification. Il regarde les organisations comme des structures
formées de composantes observables et mesurables, ayant des relations
déterminées et prévisibles entre elles (CHARREIRE, et
DURIEUX 2003).
Le constructivisme lui, puise ses origines dans l'approche
phénoménologique, c'est-à-dire, comme le soulignent USINER
et al (1999, cité par MONGOU, 2005) dans l'idée que la
réalité est socialement construite plutôt que
déterminée objectivement. L'objet de la recherche y est donc
davantage défini comme un « territoire à explorer » ou
un phénomène à comprendre progressivement que comme une
question de recherche. De fait, le défi du chercheur est de percevoir un
phénomène selon le point de vue des sujets observés et
d'essayer d'y découvrir des formes communes de compréhension
(AMBOISE, 1996).
56
En bref, et de manière triviale, on est devant cette
préoccupation de positionnement au prise d'une opposition qui stipule
que « soit le chercheur sait ce qu'il cherche, soit il cherche
à savoir
quelque chose » (COOMBS 1974, cité par
BRABET 1988).
Notre vision de la recherche se rapproche davantage de celle
de la découverte, soit celle constructiviste. Nous souhaitons en effet,
recueillir auprès des concernés des descriptions, impressions et
explications des événements tels qu'ils les vivent. Puis partir
de ces témoignages, pour dégager des schèmes communs
d'interprétation qui expliqueraient leurs comportements devant l'option
« externalisation » (AMBOISE, 1996). De fait, il siéra d'une
part de procéder d'une démarche discursive de reformulation,
d'explicitation ou de théorisation de
témoignages/d'expériences (analyse qualitative)(PAILLE, 1996 ;
cité par COUTELLE, 2005). Et d'autre part de nous orienter vers la
compréhension- explication- prédiction d'un
phénomène (exploration). Laquelle pourra éventuellement
nous permettre de conclure soit de la constatation de certains faits à
l'existence d'autres faits, soit de la régularité de certains
faits à leur constance (THIERTART et al, 2003).
Ce qui précède implique que nous ne nous sommes
pas orientés vers une explication par évaluation de la pertinence
d'hypothèses issues d'une phase exploratoire (recherche
hypothético- déductive), ou encore par évaluation d'un
modèle ou d'une théorie dans une démarche syllogistique
(recherche déductive) puisqu'ignorant la teneur de ce que nous pourrions
mettre au jour. Nous avons cherché à comprendre plus en
profondeur que ne le permettait la littérature (CHARREIRE, et DURIEUX
2003). Cependant, nous ne cherchons pas non plus à opérer un lien
entre deux champs théoriques qui n'avaient pas été
liés au cours des travaux de recherche antérieurs (exploration
théorique), ni à élaborer des éléments
nouveaux indépendamment des connaissances antérieures
(exploration empirique). Nous nous efforçons plutôt de faire des
aller- retours entre la théorie et les observations au fin de fournir
explications et conjectures47 () (THIERTART et al,
2003).
Par ailleurs, comme le font remarquer THIERTART et al
(2003),en « sciences sociales l'objectif n'est pas réellement
de produire des lois universelles mais plutôt de proposer de nouvelles
conceptualisations théoriques valides, robustes et rigoureusement
élaborées ». Aussi, nous positionnons-nous dans un
raisonnement adductif (BLAUG, 1982).
En définitive, nous procédons d'une combinaison
approche/raisonnement : constructiviste- qualitative- exploratoire (hybride)-
adductif. Un tel positionnement implique à son tour des décisions
méthodologiques dont celles particulièrement importantes (le cas
échéant) relatives aux méthodes de collecte de
données et d'échantillonnage. Nous présentons tout de
suite la méthode d'échantillonnage.
47Exploration hybride de THIETART et al
(2003)
2. L'échantillonnage qualitatif
57
Par échantillonnage, AMBOISE (1996) entend l'apport de
précisions quant à la population
étudiée notamment des points de vue du nombre
d'unités d'analyse de la stratégie qui sera adoptée pour
constituer un échantillon.
Maints auteurs s'accordent à dire que les objectifs
d'un échantillonnage se rattachant à une étude adductive
(inductive) ne sont pas relatifs à la taille, ou à la
représentativité (DESLAURIERS, 1991, p.58). Et donc le besoin de
procéder de ces techniques qu'on connait à l'approche
hypothético-déductive par exemple ne se pose pas (AMBOISE,
1996).
Toutefois, en suivant PIRES et al(1997), l'on peut avoir
une conception un peu plus structurée de l'échantillonnage en
recherche qualitative et donner toute sa place à l'informateur.
· Les techniques d'échantiionnage
qualitatif.
Dans le cadre d'échantillonnage par cas multiples,
PIRES et al (1997) distinguent : l'échantillon par contraste,
l'échantillon par contraste- approfondissement, l'échantillon par
contraste-saturation, l'échantillon par homogénéisation et
l'échantillon par quête du cas négatif.
Le type d'échantillonnage qui rejoint notre vision de
la recherche est celui par homogénéisation. En effet,
l'échantillon par homogénéisation renvoie au choix d'un
groupe relativement homogène, c'est-à-dire, « un milieu
organisé par le même ensemble de rapports sociostructurels »
(BERTAUX, 1980 ; cité par PIRES). Il présente la
particularité de permettre la description de la diversité interne
d'un groupe et d'en autoriser la généralisation empirique par
saturation.
Cette technique légitime notre choix en ce sens que
notre étude porte sur un groupe constitué de banques, d'une part
toutes commerciales et ayant un siège social au Cameroun et d'autre part
originaires de trois (03) régions : Afrique du nord - d'Europe, Afrique
de l'ouest et Cameroun.
Cependant, comme le souligne PIRES et al (1997),
l'essentiel de cette étape ne réside pas tant dans le choix des
unités d'analyse mais davantage dans la définition des
informateurs.
· Les critères de choix des
interviewés.
Instruits par des travaux empiriques antérieurs, il est
apparu clair que nous devrions nous adresser à des personnes relevant du
top management (dans la mesure où elles auraient une vue transversale
sur l'ensemble de l'entreprise), notamment un directeur général,
un directeur financier (Baromètre ERNST&YOUNG 2002), un
secrétaire général, un contrôleur de gestion, un
responsable des achats/support (DIOURI, 2006). Nous avons également
recherché tout dirigeant ou cadre cité comme responsable d'une
fonction partiellement externalisée, responsable du pilotage de fonction
externalisée, ou ayant fait partie du comité de projet d'une
externalisation.
58
Pour absorber la durée d'attente (et peut être
vaine) que cela aurait pu demander d'obtenir un rendez- vous, nous avons
dès le départ constitué un répertoire de managers
observant à la fois les critères d'informateurs sus- cités
et à même de nous mettre en contact avec soit leurs homologues (de
la concurrence), soit un supérieur hiérarchique (dans le cas
où ils étaient des responsables de fonctions totalement ou
partiellement externalisées). Autrement dit, nous avons comme
procédé par boule de neige (EVRAS et al, 2003 ;
cité par TACHOUOLA, 2006), pour ce qui était du choix des
interviewés.
Ceci dit, nous pouvons aborder la question de la collecte de
données ou mieux encore présenter les instruments utilisés
pendant cette étape.
B. LES INSTRUMENTS DE COLLECTE DE DONNEES
Etapes déterminantes dans l'analyse inductive (CORBIN et
STRAUSS, 1990), il s'agit icide revenir sur les instruments de
recueil auxquels nous avons eu recours (1.) tout particulièrement sur
l'outil central de la recherche qualitative qu'est l'entretien (2.).
· Le recueil des données.
Une recherche qualitative peut s'effectuer à partir de
six (06) outils de recueil de donnés : la documentation,
l'enregistrement des archives, l'entretien, l'observation directe,
l'observation participante, la simulation (AKSISSOU, 2006). Avec RISPAL (2002),
nous nous limitons à trois (03) d'entre eux.
- L'observation (directe et participante) : en
réalité, c'est peut être un abus de citer cet outil, car,
l'expérience que nous avons de l'externalisation ne porte pas sur
quelques les unités incluses dans notre échantillon, mais sur
quelques unités de plus petites tailles ;
- La documentation a l'avantage de présenter une
validité supérieure à celle des discours non
publiés. Ou encore de permettre de valider ou de nuancer les propos des
acteurs (RISPAL, 2002).Nous n'avons pas échappé à la
difficulté d'accès à certains documents. Néanmoins
nous avons eu l'avantage de parcourir des ouvrages assez récents et
d'actualité. Particulièrement en ce qui concernait : les rapports
annuels de nos unités d'analyse, les contrats d'externalisation, les
fiches techniques/fiches d'évaluation, les articles de revues
spécialisées, les articles universitaires etc.
- L'entretien pour une information directe et des
possibilités. La crainte avec cette méthode est souvent celle de
l'indisponibilité des interviewés ou de la qualité de
l'information recueillie. Nous détaillons ci- après le
déroulement de ces moments d'écoute.
-
59
· Le cas particulier de l'entretien
On peut parler d'entretien, d'entrevue ou d'interview.
Globalement on distingue deux (02) formes d'entretien :
- - Le focus group qui est une forme
spécifique d'entretien qui s'intéresse aux interactions entre les
acteurs et à la construction groupale d'explications et de
représentations ;
- L'entretien individuel qui consiste en une conversation face
à face, téléphonique, en
messagerie instantanée, etc. bref, en une interview en
temps réel avec un informateur.
Nous n'avons utilisé que ce dernier type d'entretien qui
à son tour possède deux variantes :
- - L'entretien Non-directif, pendant lequel
la conversation est libre et ouverte sur des thèmes
préalablement définis. Le chercheur n'intervient
que pour recentrer et reformuler le discours
de l'acteur ;
- - L'entretien Semi-directif, au cours duquel
l'acteur s'exprime librement, mais sur des questionnements précis, sous
le contrôle du chercheur.
L'entretien semi-directif cette spécificité
d'être la combinaison de quelques thèmes et questions
fondamentales qui charpentent le déroulement de l'entretien et de
questions secondaires dites de relance choisies, posées en fonction de
l'évolution de l'entretien. Il présente ainsi l'avantage de
recueillir des données pas très éparses. Toutefois, elle
requiert un important investissement en temps ainsi que des interviewers
qualifiés (AKSISSOU, 2006).
Le cas échéant, nous avons
procédé à des entretiens semi- directifs individuels face-
à- face. Peut- être sied-il de noter que, dans trois (03) cas, les
deux (02) premiers thèmes -et même le sixième- furent
abordés par téléphone. Puis, la conversation allant, nous
avons été invités à un face- à-face. De
même, dans deux (02) cas les questions n'ont pas été
épuisées pendant le face- à- face et les
interviewés nous ont fourni les données supplémentaires
par mails.
Globalement, les face- à- face se sont
déroulés dans un intervalle de vingt- une (21') minutes à
une heure et trente- trois (1h 33') minutes. Dans trois (03) cas cela s'est
fait au bout de deux (02) rendez- vous, la prise de note se faisant au moyen de
papier- stylo et magnétophone (pour les interviewés qui n'avaient
pas d'objection à ce que la communication soit enregistrée).
En annexe nous consignons « le guide d'entretien »
construit à l'aide de « Sphinx plus2 »,
outils d'analyse de cette étude.
II. LE TRAITEMENT DE DONNEES AVEC SPHINX
PLUS2
Nous avons utilisé comme outil d'aide à
l'analyse « le SPHINX » et plus précisément « le
Sphinx plus2 », logiciel assistant le chercheur
pendant les trois (03) principales phases de son travail de terrain (B.). Il
nous semble nécessaire de commencer par justifier le choix de ce
software (A).
60
A. LE SPHINX El LE SPHINX PLUS2
Sous un tel titre normalement, nous devrions nous contenter de
présenter l'outil et justifier le
choix de son utilisation (1.). Mais, dans un souci de mise en
forme, il s'étendra au premier traitement de l'application à
savoir l'élaboration du questionnaire/ guide d'entretien (2.).
1. Du choix de Sphinx Plus2
Les « études quali » se définissent
par opposition aux « études quanti ». Principalement, le
qualitatif apparaît lorsqu'une conversation remplace l'administration
d'un questionnaire. Il s'en suit la mise à la disposition du chercheur
d'un matériau considérable (réponses aux questions
ouvertes de l'enquête, revue bibliographique, étude de documents,
tous des corpus ayant en commun d'être essentiellement formés de
données textuelles dont le sens n'est pas fixé a priori). Ce qui
pose le problème de traitement d'informations abondantes.
Problème qui en réalité n'en est véritablement plus
un lorsqu'on procède d'une recherche assistée par ordinateur
(MOSCAROLA, 1999).
L'offre est désormais assez abondante. De sorte que le
choix du logiciel tienne au type d'analyse envisagé et au degré
de spécialisation des fonctions proposées. On peut distinguer
trois (03) grandes classes de logiciels :
- Les logiciels d'analyse de données textuelles : ils
abordent le texte par le biais de la statistique (Spad T, Alceste,
Hyperbase, Sphinx Lexica) ;
- Les logiciels d'analyse thématique et de contenu :
ils aident au repérage, à la codification et à
l'organisation des idées du texte, ainsi qu'à leur analyse et
à leur synthèse (Nud'ist, Atlas ti, Modalisa, Sphinx
Lexica) ;
- Les logiciels de recherche : Ils permettent de retrouver
dans le texte des passages en fonction du contenu ou du contexte et mettent en
oeuvre des procédures plus ou moins sophistiquées pour produire
du verbatim (Lexico, Word Mapper, Diction, Sphinx Lexica). Nous
remarquons que Sphinx lexica apparaît être le logiciel
approprié pour chacune de ces situations nécessitant une analyse
textuelle.
Si la spécificité de lexica tient
surtout à sa capacité de traitement de données
essentiellement textuelles issues de réponses aux questions ouvertes
d'une enquête, la phase de traitement dans ce logiciel s'est
avéré fastidieuse et superfétatoire pour nous. En effet,
l'utilisation de lexica nous aurait demandé :
- De saisir entièrement les interviews
administrées et de les baliser ;
- De mener une analyse de contenu (construction d'une grille
de thèmes, lecture, interprétation et codage de contenus en vue
de la production des verbatim de contexte et de contenu) ;
61
- De produire enfin l'analyse statistique. (MOSCAROLA, 2000).
Or, ce travail préalable de catégorisation nous
était fourni de manière quasi exhaustive par la bibliographie sur
l'externalisation (AKSSISOU, 2006 ; FIMBEL, 2002 etc.). A telle enseigne que
nous n'avions plus qu'à procéder d'un « verbatim
préétabli » -par analogie au « codage
préétabli » de SAUBESTY (2006)- ou du moins presque. Par
ailleurs la taille de notre échantillon est très réduite
et le nombre d'observations enregistrées l'est encore moins. Donc, un
logiciel moins sophistiqué/ développé nous a semblé
tout à fait approprié.
Sphinx lexica est une composante de la suite logicielle
SPHINX. La suite est également composée de Sphinxprimo
et Sphinx plus2, tous des logiciels de recherche «
quanti » et « quali ».
Sphinx Plus2 est le plus proche de
Sphinx lexica dans la suite. Notamment en ce sens qu'il permet
d'analyser des fichiers contenant des nombres et/ ou du texte (BOUVEROT, 2004).
C'est donc Sphinx Plus2 que nous avons utilisé comme
logiciel pendant les différentes phases d'analyse, en commençant
par l'étape d'élaboration du questionnaire.
2. L'élaboration du guide d'entretien avec Sphinx
Plus2
Pour «un objectif de consultation, un mode de
collecte en face à face, un public cible constitué de
Collaborateurs et un nombre de réponses attendues inférieure
à cent(100) »48, l'évaluateur du logiciel
nous a suggéré un questionnaire de trente (30) à quarante
(40) questions.
Nous avons donc, sous ce conseil, et sur la base des
résultats du pré-test de notre premier guide d'entretien
(réalisé lors d'une interview accordée par un chef
d'agence), désagrégé les questions initialement
ébauchées. Aménagements qui ont rendu le questionnaire
plus détaillé -pour un travail plus approfondi- tout en prenant
compte les effets de consistance, fatigue, redondance et introduisant quelques
split question (COUTELLE, 2005).
Finalement, nous avons débouché sur un guide
d'entretien de trente- deux (32) questions, soit trente- deux (32) variables
réparties en six (06) thèmes :
- Une dizaine (10) de questions fermées uniques :
à échelles dichotomiques et nominales ; - Vingt- deux (22)
questions ouvertes.
Présentant principalement deux (02) caractères
:
- Des questions à but descriptifs (de la pratique et des
tendances du phénomène) ; - Des questions analytiques (visant la
compréhension de son fonctionnement).
Il va sans dire que face à autant de questions et comme
le souligne l'évaluateur- logiciel, les phases subséquentes de
l'analyse sont à appréhender.
48 Assistant logiciel Sphinx plus2
B. LA COLLECTE ET L'ANALYSE AVEC SPHINX
PLUS2
62
Par traitement de données, nous entendons la collecte
(1.) et le traitement/analyse (2.) de
données avec Sphinx Plus2. Nous
décrivons donc dans ce paragraphe les tâches effectuées de
la préparation de l'administration des entretiens, à la
présentation des résultats de l'analyse.
1. Enregistrement numérique des observations
La collecte de données recouvre essentiellement les
travaux d'enregistrement des observations et de construction d'une grille
d'analyse thématique (AKSISSOU, 2006). De manière
séquentielle, cela consiste en « la transcription des
données brutes, une relecture attentive et approfondie, l'identification
et la description des premières catégories, la révision/
raffinement des catégories préliminaires » (BLAIS et
MARTINEAU, 2006).
Nous le disions plus haut, pour une étude exploratoire
telle que la nôtre, les trois (03) dernières tâches de BLAIS
et MARTINEAU (2006) sont pourvues. Ce qui modifie la structure des
données à transcrire.
Concrètement, cela veut dire que nous avons pu
élaborer des verbatim de contexte et contenu de de
manière ante. Et ce sont des données retraitées
(et non pas brutes) que nous avons soumises à l'analyse de Sphinx
plus2.En effet, les lectures sur le thème ont in
fine eu l'avantage de nous familiariser mieux, de nous permettre de nous
approprier le vocabulaire49 de l'outsourcing. De sorte
qu'au moment oü nous administrions les entrevues, ce ne sont pas des
phrases que nous consignions dans notre bloc-notes, mais nous repérions
les mots clés dans les citations des interviewés. Qu'ensuite nous
notions directement sous la forme de la modalité de laquelle ils se
rapprochaient et enfin nous rattachions à une catégorie. Bien
entendu, dans notre bloc-notes des espaces étaient
réservés aux vocables non encore rencontrées.
Une autre chose qu'il faut noter est que l'approche de la
Grounded Theory50 -dont est issu le raisonnement adductif -
propose de réaliser en alternance et en interaction les épisodes
de collecte et d'analyse des données. (Glaser et Strauss ; 1967
cité par GUILLEMETTE, 2006). Par ailleurs, « L'émergence
n'est jamais pure. On ne peut pas procéder exclusivement par induction ;
il y a toujours aussi de la déduction dans la « conversation »
entre les données de terrain et la sensibilité théorique
de l'analyste [...] il faut qu'il approche le terrain avec des
éléments théoriques qui vont lui permettre de
sélectionner les situations dans lesquelles il va cueillir les
données jugées pertinentes. » (GUILLEMETTE, 2006).
49 Ce que les anglais appelle le « sensitizing concepts
» (BLUMER, 1969 ; GLASER & STRAUSS, 1967 ; Cité par
GUILLEMETTE, 2006).
50 Théorie de l'analyse qualitative inductive
élaborée par GLASER et STRAUSS en 1969 en réponse aux
limites de l'analyse quantitative traditionnelle.
Partant de la transcription numérique de chaque
interview, dans les vingt- quatre (24) heures, nous a au fur et à mesure
permis d'une part, de confirmer51 les catégorisations
effectuées et 63 de les ajuster (en prenant en compte les nouvelles
expressions) pour les prochaines interviews. Et d'autre part de commencer le
traitement de données en enregistrant les observations de manière
qu'elle se prête directement au dépouillement et à
l'analyse par le logiciel. C'est d'ailleurs le moment de restituer
l'évaluation du jeu de données fourni par Sphinx
plus2 au terme de cette collecte de données.
En premier lieu, nous rapportons le taux de retour de 69%
(voir tableau 1 chapitre III).
TABLEAU 1 : TAUX DE RETOUR
Nombre de guides CRItTHOHNIAo é
13 09 11 07
Nombre de retours
11P ETI C'inteTAIIK administrées
Nombre de
guides proprement exploitables
Nous avons soumis treize (13) guides d'entretien aux treize
(13) institutions qui constituaient notre population/ échantillon. Neuf
(09) d'entre elles nous ont recontactés. Des neuf (09) banques, deux
(02) d'entre elles deux n'ont pu allez au-delà du « thème 2
» du guide. L'une parce que les projets d'externalisation étaient
en cours52 , et l'autre parce que le thème relevait des
informations classées stratégiques au sein de leur
institution53.Ainsi, seules sept (07) banques ont pleinement
participé au projet, d'oil le chiffre sept (07) dans la colonne «
nombre de guides proprement exploitables ». Il sied peut-être
rappeler distinctement que le caractère non exploitables des notes
d'entrevue tient essentiellement au niveau d'épuisement des
thèmes/ questions du guide.
Cependant, nous n'avons pas eu une seule entrevue par
organisation. Dans certains cas, les réponses ont été
apportées par deux (02) managers (voir annexe 2), d'oil le nombre onze
(11) de la colonne « nombre d'interviews administrées ». Et en
réalité, c'est surtout dans un souci de cohérence des
résultats qui allaient être renvoyés par le logiciel que
nous avons retenu sept (07) plutôt que onze (11) observations. C'est dire
aussi qu'une des étapes préliminaires à la collecte
numérique des données a consisté à cumuler les
entretiens pour ne retenir qu'une observation par institution.
En second lieu, nous notons un taux de remplissage des guides
de 89%. Et un taux de concentration des réponses aux questions
fermées assez élevé (76 /100), signe que nous avons
atteint la saturation empirique54. Ce qui sera étayé
par le traitement/ analyse des données.
51
Notamment en écoutant les enregistrements audio.
52« Le thème est intéressant mais nous ne
pouvons vous en dire plus, pour le moment car des projets dans ce sens sont en
cours dans la maison» manager la banque commerciale B02.
53« Les questions que vous posez renvoient à des
informations stratégiques au sein de notre banque» manager
banque B10.
54« Phénomène par lequel le chercheur
juge que les derniers documents, entrevues ou observations n'apportent plus
d'informations suffisamment nouvelles ou différentes pour justifier une
augmentation du matériel empirique. Il est moins un critère de
constitution
64
L'insistance et la spontanéité des
réponses ont été relevées via le classement des
modalités dans leur ordre d'apparition dans la liste déroulante
des interviewés.
Notons aussi que la première étape de
construction de l'anonymat des guides consistait à faire choisir, au
hasard, une valeur entre un (B01) et treize (B13) par le premier
interviewé de chaque banque. C'est par les codes attribués lors
de ce premier codage qu'ils seront cités dans ce propos.
2. Traitement et analyse des données
Après avoir procédé à la
deuxième étape de construction de l'anonymat, qui consistait
à attribuer un chiffre entre un (1) et neuf (9) à chacun des
guides d'entretien remplis (désormais appelés observations O01
à O09) et compte tenu de nos objectifs de départ, nous avons
procédé à plusieurs types d'analyse.
D'abord des tris à plat de deux (02) sortes :
- Des analyses verticales en vue d'apprécier la mesure
dans laquelle les différents thèmes ont été
abordés. D'établir une fiche de synthèse sur chaque
entretien ;
- Des analyses horizontales brutes permettant d'obtenir la
distribution d'effectifs et de fréquences relatives aux variables, de
repérer les thèmes et sous thèmes les plus
fréquents sur l'ensemble des entretiens et enfin d'effectuer des
comparaisons entre les points de vue des interviewés à sur
différents thèmes, sous- thèmes.
Puis, des tris croisés recherchant les liens entre les
variables et les contextes.
CONCLUSION
Il était question dans ce chapitre de présenter
les outils d'analyse mobilisés par l'étude. Il faut dire que nous
avons mené une analyse à deux (02) niveaux. D'abord nous avons
examiné l'organisation de nos structures d'intérêt, puis
nous avons élaboré une approche de recueil des données
approfondies relativement à notre thème de recherche. Ainsi, au
premier niveau nous avons procédé de la notion de « coeur de
métier » et du concept « chaine de valeur ». Au second,
nous avons tour à tour détaillé notre positionnement
épistémologique (constructiviste- qualitatif- exploratoire-
inductif), nos décisions méthodologiques (en insistant sur celle
relative à l'échantillonnage et les outils de collecte de
données) et le logiciel d'analyse textuelle utilisé. Gela fait,
nous pouvons présenter les résultats de la recherche.
de l'échantillon qu'un critère
d'évaluation méthodologique de celui-ci. Elle remplit deux
fonctions capitales : d'un point de vue opérationnel, elle indique
à quel moment le chercheur doit arrêter la collecte des
données, lui évitant ainsi un gaspillage inutile de preuves, de
temps et d'argent ; d'un point de vue méthodologique, elle permet de
généraliser les résultats à l'ensemble de l'univers
de travail (population) auquel le groupe analysé appartient
(généralisation empirico-analytique) » (PIRES et al,
1997).
65
Chapitre IV
L'OUTSOURCING : UNE BEST
PRACTICE AU SEIN DES BANQUES
COMMERCIALES DU CAMEROUN
« Je ne sais pas pour vous, mais je ne connais pas un
autre moyen d'~tre efficace. »55
INTRODUCTION
VAN DE VEN (1999) dit que « la seule façon de
véritablement comprendre une activité est d'échanger avec
les personnes qui l'exercent ». Au quatre (04) questions sous-
jacentes de départ,
ce dernier chapitre apporte les quatre (04) réponses
« camerounaises». Autrement dit, il est consacréà la
synthèse des « tête-à-tête » que nous avons
eus avec des praticiens de l'externalisation dans la
sphère bancaire camerounaise. Sa structure sera celle
habituelle en deux (02) sections, une consacrée aux questions
descriptives (section I.) et l'autre à celles analytiques (section
II.).
55 Responsable des moyens généraux de la filiale
camerounaise d'une banque ouest africaine- B13
SECTION I.A L'ORIGINE DE L'OUTSOURCING
66
Sous le vocable « à l'origine de
l'outsourcing » à ce stade notre propos, nous avons
entendu deux (02) choses : les points de vue des managers des banques
commerciales du Cameroun quant aux situations/suggestions qui avaient
suscitées en eux l'idée d'externaliser (I.) et ce que recouvre
exactement le concept d'externalisation pour ces derniers (II.)
I. LE CONTEXTE «CAMEROUNAIS» DE
L'OUTSOURCING
Comment les banques commerciales du Cameroun
arrivent- elles à l'externalisation
C'est à la question initiale des motivations/raisons
de l'externalisation (A.) et des enjeux à court moyen et long terme du
recours à cette stratégie (B.) que ce paragraphe essayera
d'apporter une réponse argumentée.
A. LES MOTIVATIONS DU RECOURS A L'EXTERNALISATION AU
CAMEROUN
Avec BARTHELEMY (2004), nous avions recensé neuf (09)
situations face auxquels l'outsourcing se posait comme la solution
pour l'entreprise. Une analyse horizontale des modalités de
réponses à la question des raisons du recours à
l'outsourcing nous a révélé que pour les managers
du Cameroun, les principales motivations sont les mêmes à deux
(02) modalités près (voir tableau1 du chapitre IV).
TABLEAU 2 : TABLEAU DE REPONSES DE LA VARIABLE «MOTIVATIONS
DE L'EXTERNALISATION»
Recentrage sur le c XI11Je 1P ptieI 7/7 100%
Réduire les coûts 5/7 71.4%
Déplacer certains risques 5/7 71.4%
Mimétisme interne 4/7 57.1%
Défaut de ressources en interne 2/7
28.6%
Développement du marché des prestataires
et des NTIC 2/7 28.6%
Copie sur le modèle du groupe 5/7
71.4%
Offre reçue d'un prestataire 4/7
57.1%
Pour toutes les institutions enquêtées, la
première raison pour laquelle on contracte avec un prestataire externe
est le besoin de se recentrer sur le coeur de métier. Ce n'est
qu'ensuite que l'on pense à réduire les coûts,
déplacer les risques, etc. un banquier formule ainsi ce point de vue
« on n'attend pas en premier lieu, du moins pas explicitement, d'un
contrat d'externalisation qu'il soit
67
financièrement rentable. On souhaite surtout profiter
de la souplesse induite par la mise en oeuvre d'une telle
stratégie pour ~tre plus disponible sur le
marché. »56Autrement dit, l'externalisation est
une sorte de tremplin, un moyen indirect d'enrichissement.
Les motivations « copie sur le modèle du groupe
» et « offre reçue d'un prestataire » sont des
modalités ayant émergé du travail de
catégorisation. A priori, on les regrouperait -respectivementavec les
modalités « mimétisme externe » et «
développement du marché des prestataires ». Mais, comme nous
le soulignions en introduction, d'une part les mesures utilisées
tiennent à l'insistance des interviewés, et d'autre part, le but
est de formuler fidèlement leurs représentations et points de vue
(MICHELAT, 1975 ; cité par PIRES et al, 1997).
La raison « copie sur le modèle du groupe »
a surtout été retrouvée dans les banques qui se sont
implantées ces cinq (05) dernières années. «
Réfléchir à des raisons impliquait que nous ayons une
certaine expérience. D'un autre point de vue, Il était clair que
nous n'allions pas réinventer la roue. Une banque se gère
dorénavant d'une certaine manière et nous avions l'avantage de
pouvoir bénéficier de l'expérience des experts du groupe
pour tout besoin de monitoring dans le déploiement de cette
stratégie.»57
Nous avons rencontré la raison « offre
reçue du prestataire » dès notre premier entretien. Le
manager nous expliquait que « quand on arrive dans un contexte comme
le Cameroun ou on ne peut pas vraiment miser sur la compétence des PME,
on pense à toutes les stratégies sauf celle qui consisterait
à faire équipe avec l'une d'entre elles. La banque a donc, au
départ, évolué de manière très
intégrée. Puis, un jour nous avons reçu une offre de
service ; une PME qui présentait un staff aux profils assez
intéressants et jouait la carte du `satisfait ou remboursé''. La
banque a mis quelques cadres en réflexion et a finalement
décidé de tenter l'aventure»58.
Nous n'avons pas voulu ranger cette modalité dans
celle « développement du marché des prestataires et des NTIC
» parce que, primo, le marché de prestataire existe
quoiqu'on lui reproche son niveau d'expérience, la qualité de ses
services et son arrimage aux NTIC. Secundo, nous voulions surtout
noter le fait que l'externalisation d'un domaine n'est pas toujours une
idée de l'entreprise externalisatrice. Un prestataire, notamment
lorsqu'il est une PME camerounaise, peut susciter chez la grande entreprise la
volonté de rentrer dans un « partenariat ».Un autre angle sous
lequel il a fallu regarder le contexte de l'outsourcing et celui des
paris que l'on fait lorsqu'on externalise une activité.
56Manager de la banque commerciale B05.
57
Manager de la banque commerciale B03 installée au
Cameroun il y a deux (02) ans
58
Manager Banque 05
B. LES ENJEUX DE L'OUTSOURCING DANS LE «SECTEUR
BANCAIRE»
De ce point de vue, les résultats ne sont pas très
loin de ceux de la littérature empirique (voir
tableau2 du chapitre IV).
68
TABLEAU 3: TABLEAU DE REPONSES DE LA VARIABLE «ENJEUX D'UN
OUTSOURCING» Performance 7/7 100%
Alléger la GPEC 1/7 14.3%
Expertises/Compétences 6/7 85.7%
Meilleure qualité 6/7 85.7%
Flexibilité/Réactivité 6/7
85.7%
Economies/Gains financiers 5/7 71.4%
Gains commerciaux 4/7 51.7%
Compétitivité 2/7 28.6%
La « performance » est citée par tous et en
premier lieu. Il nous a semblé en écoutant qu'il s'agissait
davantage des performances opérationnelle puis organisationnelle.
Ensuite, viennent la recherche d'expertise et de
qualité non disponible en interne à terme. Il faut dire que
« la qualité est EIMurd'1=0de-Fterrains sur lequel se joue la
concurrence nationale etVInternURQW [... ] Au CamH_oXQ et TEAfrique ce-Wale,
plusieurs entreprises de services ont comprTI l'imporBVe deFOLITu11111
HRUJccorGV YCe atteintion particX0ère. C'est le cas de BGF, Bank
... qu011o2nt cert111és 716O 9i001 [r( @,. La
norme définissant « [... ] noCBeKOment les bDTes des
systèmes de gestion de la qualité, mais également des
systèmes de management en général de l'fentfIprisLW ]
»59.
Cela semble prêter à répétition de
voir cités « meilleur qualité » et « expertise
». Mais il n'en est rien car les managers précisent que, la
qualité ici renvoie à l' inscription de l' outsourcing
dans la dynamique de qualité totale de la banque. Tandis que
l'expertise fait référence au développement
de techniques spécifiques contribuant à la qualité d'un
service précis grace à des mécanismes de veille. La
compétitivité n'a curieusement pas souvent été
citée, quoique le rapprochement entre externalisation et gains
commerciaux ait pu être établi . Plus loin dans l'analyse, nous
sommes arrivés à attribuer cette absence au fait que pour la
plupart, l'expérience de l'externalisation ne dure que depuis deux
(02) à cinq (05) ans. De plus, compte tenu du contexte économique
global dans
59
C. TAYO (2010), Auditeur qualité certifié IRCA ISO
9001, responsable pôle conseil - PANESS Conseil
69
lequel elles évoluent, les banques commerciales du
Cameroun ne concluent que des contrats d'externalisation à Court
Terme.
Découvrons à présent ce que recouvre le
concept d'externalisation au Cameroun.
II. EXTERNALISATION : DEFINITION ET PRATIQUE DANS LES
BANQUES COMMERCIALES DU CAMEROUN
Quelle conception ces structures ont- elle de
l'externalisation ?
A la suite de MULLER et al (2001, 2002...2008), nous
rapportons dans les lignes ci- après le sens que les praticiens de
l'externalisation du Cameroun donnent au vocable (A.) et nous illustrons leurs
propos en citant les domaines qu'ils citent comme relevant dorénavant
d'un « partenaire » extérieur (B.).
A. LE CONCEPT D'EXTERNALISATION DANS LE JARGON DES
BANQUIERS DU CAMEROUN
Nous ne sommes pas arrivés à un consensus de la
définition de l'externalisation. Dans les définitions des
managers, nous retrouvons les expressions :
Prestataire indépendant
Activités ; " Valueactivities
"
Antérieurement internalisée ;
Eloigné du coeur de métier de la banque
Contrat Pluriannuel ; Contrat annuel
renouvelable
Transfert de ressources humaine ; Réaffectation
du personnel
Tous s'accordent sur le fait que l'externalisation consiste
à faire appel à un prestataire indépendant de
l'entreprise.
Pour ceux qui ont plus de cinq (05) ans d'expériences en
la matière, il s'agit de confier audit prestataire une value
activity antérieurement internalisée dans le cadre d'un
contrat pluriannuel.
Nous n'avons rencontré de transfert de ressources
humaines que dans un seul cas. La banque qui justement parmi ses motivations
citait l'« allègement de la GPEC ». C'est dire qu'au
sein des banques commerciales du Cameroun, on est dans l'RAIIRArF/Q/
-plutôt que dans l'externalisation- (RENARD, 2003).
Pour les banques nouvellement arrivées au Cameroun, on
sollicite le prestataire pour une
activité éloignée du coeur de métier
de la banque. Et on signe avec lui un contrat annuel
renouvelable. Ce qu'on pourrait attribuer au fait que «
la base de données des prestataires ne peut
déjà tre constituée lorsqu'on a que
deux (02) à cinq (05) d'ge dans un environnement »60 70
Cependant, un manager nous a laissé entendre qu'
« un contrat pluriannuel serait l'idéal. Mais lorsque vous
travaillez avec les PME, une durée de contrat qui va au-delà d'un
(01) an produit presqu'automatiquement des effets pervers La chose semble
acquise et alors on se permet des légèretés L'astuce pour
nous c'est de les maintenir dans une certaine incertitude. Ce qui par ailleurs
nous protège des coûts de renégociation trop
élevés.»61
Enfin, l'externalisation ne renvoie pas toujours à des
sous- fonctions antérieurement internalisées. Cela parce que
« la banque se gère dorénavant d'une certaine
manière » comme on le soulignait déjà plus haut.
De plus « Si on est banquier, on ne devrait faire que de la banque
parce que le reste relève du domaine d'une autre
entreprise.»62
Une autre préoccupation tenait à la
capacité des interviewés d'établir une nette
différence entre l'externalisation et les autres stratégies
d'impartition. Nous avons d'entrée insisté sur le concept de
sous-traitance.
- La sous- traitance
Pour tous, la différence est claire. Un contrat de sous-
traitance concerne un acte ponctuel
exécuté par un opérateur externe certes,
mais sous la responsabilité de l'entreprise. Puis les managers ont
cité :
- L'achat de services
L'achat de service consiste de faire- faire une
activité éloigné du coeur de métier (notamment les
facilities management). En principe, il s'agit de ce que nous
appelions d'emblée l'externalisation traditionnelle. Mais pour les
managers qui l'ont souligné, on ne peut voir en cela de
l'externalisation car l'outsourcing relève de la
stratégie d'entreprise et de telles activités relèvent
très fortement de l'opérationnel voir de l'accessoire.
- - L'offshoring
Comme variante de l'externalisation. Cette variante a
été citée par toutes les banques qui
externalisent de manière partielle ou totale la fonction
informatique et la monétique. - - Les autres
impartitions
Ils ont également cité : la filialisation, les
centres de gestion partagés et les joint- venture. Ce au sens où
nous l'entendions déjà au chapitre premier.
60
Manager de la banque commerciale B04 61Manager de
la banque commerciale B03 62Manager de la banque commerciale B01
|
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B. LES FONCTIONS EXTERNALISEES PAR LES BANQUES
COMMERCIALES DU
|
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71
|
|
CAMEROUN
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|
L'informatique, la monétique. nous avons retrouvé
une palette d'activités externalisées dans nos institutions
d'intérets (voir graphique 1 du chapitre IV).
Signalons que la liste des activites externalisees etait
assez longue. Un seul manager a ete assez disponible pour nous fournir un
listing exhaustif. Du reste, nous avons laisse les interviewes nous citer les
sous- fonctions qui leur venait immédiatement à l'esprit, car le
but premier est de pouvoir dire si oui ou non la pratique est effective. Puis,
à la relecture des fiches des uns et des autres, il se degageait une
certaine complementarite.
Le transfert de plis et le ramassage/ transport de fonds sont
les premières activites nommees par toutes les banques. Ce qu'on
attribue respectivement au développement du marché de transport
de plis pendant la seconde decennie 2000 et à un imperatif de
deplacement de risques. Puis, viennent « les autres maintenances »,
les facilities management (pour ceux qui ne prennent pas cela pour de
l'achat de service), les services informatiques, la gestion du système
de sécurite, les téléservices.
Nous avons au fur et à mesure note que très peu
de value activities etaient trivialement citees, et que cela ne tenait
pas au fait que les listes ne soient pas exhaustives. A la remarque en effet,
les managers nous repondent par exemples « nous sommes d'accord pour
l'externalisation mais une externalisation qui touche à des fonctions
très proches de notre coeur de métier... pas tout à fait
»63 ou encore « la délicatesse de notre métier
et le contexte qui est le nôtre font que la réalisation d'un
risque négatif soit très difficile à surmonter. Du coup,
nous limitons les partenariats et procédons à d'autres
stratégies telle que la filialisation»64
63
Manager de la B03 64Manager de la B04
GRAPHIQUE 4: ACTIVITES EXTERNALISEES PAR LES BANQUES
COMMERCIALES DU CAMEROUN
·
· e ·
·
72
Une analyse croisée des variables « activités
externalisées » et « région d'origine de la
rne 2
société », révèle
également que les filiales des banques d'Europe et Afrique du nord sont
plus
a flotte téléphnies portables
2tème internet- ntranet extranet
familières avec la pratique, en ce sens que, ce sont elles
qui citent trivialement un grand nombre de
2
hiedomaines externalisés.
sC'est par ailleurs après cette question que certains
interviews se sont arr~tés. Dans un cas pour
1
non- existence à proprement parler de l'objet de la
recherche, et dans un autre pour confidentialité
1
marché
de l'information souhaitée.
Wmoire de Master Administration Des Entreprises Géraldine
FOUALEM
SECTION II.DU FONCTIONNEMENT ET DES PERSPERCTIVES DE
73
L'OUTSOURCING
Nous abordons dans cette section des questions plus
analytiques, car il était également question de vérifier
si d'éventuels retours d'expérience négatifs
étaient imputables à la démarche adoptée par les
praticiens de l'outsourcing de notre secteur d'étude. Nous
examinons donc ici les processus d'externalisation des banques commerciales
(I.) et nous rapportons les bilans qui ont été fait du choix de
cette option (II.)
I. LA DEMARCHE D'OUTSOURCING «
CAMEROUNAISE »
Les démarches d'externalisation «
camerounaises » arrivent elles à se rapprocher
de celle testée comme démarche
conduisant au succès d'un outsourcing ?
« Tout se joue dans les études»65
(A.). Du reste, on s'assure que les conditions clés soient
satisfaites (B.).
A. LES ETUDES : ETAPES CLES DU PROCESSUS
Le seul moment du processus qui incombe essentiellement
à la filiale est la phase pré- décisionnelle. La suite est
gérée avec l'appui et les ressources de la société
mère. Une phase prédécisionnelle plus tournée vers
les questions techniques et juridiques (1.) que sur les axes sociaux et
organisationnelles (2.).
1. Des points de vue techniques et luridiques
Partant des externalisations qui ont représenté
le plus de défis pour chacune d'entre elles (Transport/ Ramassage fonds,
Affranchissement du courrier, Monétique et Gestion des guichets
automatiques, Développement informatique, Système de
sécurité...), les banques nous ont tour à tour
confié que :
- Le comité de direction du projet d'externalisation
implique, le directeur général et le « CODI
»66 de l'entreprise (à titre consultatif et
décisionnel), le responsable de l'activité externalisée,
et quelques cadres de la section concernée. Seul deux (02)
opérateurs ont cité l'appel à un consultant/expert
à cette étape du processus ;
- Les études techniques sont essentiellement
centrées sur le prestataire et son marché. Le premier aspect que
l'on regarde est la qualité et la technicité de la prestation et
la qualité de son staff. Une garantie de qualité semble
l'emporter sur tout autre critère. Le deuxième
65 Manager B01
66 Comité de direction (responsable financier,
responsable juridique, responsable de l'audit interne...)
74
est l'arrimage au TIC. Dans la mesure oü il est essentiel
de travailler ou d'échanger en temps réel ;
- La concentration des marchés des prestataires, autre
point sensible, pour la plupart des activités clés
externalisées, il existe sur le territoire national deux (02) à
quatre (04) opérateurs. Ce qui porte nos unités d'analyse
davantage vers l'offshoring. On souligne également les
capacités financière du prestataire. La courbe
d'expérience et la notoriété n'ont cependant pas
été mentionnées avec insistance. La qualité/
technicité présumée des prestataires semble
s'évaluer à d'autres indicateurs qui ne nous ont pas
été clairement révélées ;
- Naturellement, le prix du prestataire est un critère
;
- D'un point de vue juridique, la préparation du
contrat /cahier de charges est assez fin. Cet outil, en effet est au coeur de
la prévention des risques. Notamment les risques de contrepartie (en
termes de contre-performance, de non confidentialité pour les
activités de transport de fonds ou de transport de plis), de
dépendance (dans le domaine informatique).
2. Les études sociales et organisationnelles
Dans le méme ordre d'idées :
- Les études sociales et organisationnelles
évaluent les coûts financiers et psychologiques des
réaffectations et redéfinitions des postes, de formation, de
communication et dans les cas exceptionnels les coûts financiers et
psychologiques d'un plan social ou transferts de ressources humaines. (Dans ce
dernier cas les conditions de travail du prestataire sont un critère de
choix).
- Au niveau organisationnel, la banque se concentre sur la
préparation du système de coordination inter- entreprise, la
gestion des changements qui seront induits , l'anticipation de la mise en
oeuvre d'un mécanisme de pilotage des prestations et du partenaire.
Voilà de façon résumée, ce qui a pu
nous être communiqué comme information par les managers sur la
question des études.
Les autres phases ont été examinées en
termes de facteurs clés de succès (FCS).
B. LES FCS D'UN OUTSOURCING AU
«CAMEROUN» DES PHASES DE MISE EN OEUVRE ET DE
FONCTIONNEMENT/EXPLOITATION
Globalement, les expériences et avis des
interviewés sur les questions relatives aux phases de mise en oeuvre
(1.) et exploitation (2.) n'ont été qu'une confirmation de ce qui
a pu être dit par leurs homologues d'autres régions (ou
travaillant au sein de la société mère de leur banque).
75
1. Quelques commentaires sur la phase de mise en
oeuvre Nous avons retrouvé des assertions quant aux :
- - Contrat et ses nombreuses clauses principalement celles
relatives à la définition des attentes des uns et des autres, au
droit de contrôle de la banque, aux différends et attribution de
juridiction ;
- Choix du prestataire après appel d'offre ou
consultation de la base de données ; - - Actions d'implémentation
(communication, formation, transferts des ressources). Cependant, et comme
ailleurs, une étape fondamentale de la démarche reste celle du
pilotage.
2. Les outils de pilotage de la stratégie
Il est question ici de visiter les mécanismes de
coordination et d'évaluation des services reçus.
En matière de coordination on cite :la
spécification progressive des procédés de travail et des
normes, les échanges informationnels/ la gestion des interfaces, les
calendriers d'exécution des tâches, le mode de transmission des
prestations, etc. On va jusqu'à penser aux détails tel que le
port des signes extérieurs d'appartenance au staff de l'entreprise
prestataire (tenus, badges, etc.) pendant l'exécution de leur taches au
sein de la banque67.
Les FCS à ce niveau sont : le maintien des
compétences en interne, l'attitude coopérative des parties et la
mise en place des outils de pilotage. (Voir graphique 2 du chapitre IV)
GRAPHIQUE 5 : LES OUTILS DE
PILOTAGE.
En annexe3, nous consignons un exemple de fiche
d'évaluation68 des prestations délivré par
Défintion des besons à mesure du temps
un interviewé. Notons aussi que, les taches d'inspection
sont du ressort de l'audit interne et non pas de la section responsable du
pilotage de la stratégie.
67
Les ressources humaines étant dans la plupart des cas
redéployées, c'est le staff du prestataire qui assume
l'entièreté des tâches qui lui sont confiés.
68
Dans ces institutions le service de contrôle de gestion
est récent et même, est un département de la direction
financière. Il n'est de fait pas particulièrement
développé et des fiches techniques font office de tableau de
bord.
76
En somme, le processus d'externalisation au sein des banques
commerciales du Cameroun s'apparente à celui que l'on a pu voir
ailleurs. Quoiqu'avec une plus grande concentration de ressources et
d'attention sur la phase pré- décisionnelle et sur le choix du
prestataire. D'éventuels retours d'expérience négatifs ne
tiendront donc pas au processus en soi.
II. L'OUTSOURCING : CE QUE L'ON EN
DIT AU CAMEROUN
Les banquiers externalisateurs du Cameroun
disent- ils avoir fait une expérience aussi satisfaisante (voir
remarquable) que le témoignent leurs homologues d'autres régions
du monde ?
L'un des FCS d'une externalisation cité par FIMBEL (2002)
est l'enrichissement in fine de l'entreprise externalisatrice et de
l'entreprise prestataire.
Infirmer ou confirmer notre intuition tenait à
deux(02) égards : Celui des retours d'expérience
(A.),c'est-à-dire l'examen de ce que la banque disait avoir tiré
comme avantages de cette option et celui des perspectives elle arrivait
à formuler après les expériences faites (B.).
A. LES RETOURS D'EXPERIENCES DES BANQUIERS DU CAMEROUN
Ce paragraphe entend rapporter l'évaluation qui a
été faite de la mise en oeuvre de l'externalisation par les
managers des banques commerciales de notre échantillon. Globalement,
nous pouvons dire que, quoiqu'ils ne soient pas de nature à amenuiser
pas les nombreux avantages citées par les banquiers (2.) du Cameroun,
l'outsourcing présente des inconvénients (1).
1. Les inconvénients du choix de
l'externalisation
« Quels inconvénients présentent la
stratégie d'externalisation ? » (Voir graphique 3 du chapitre
IV)
GRAPHIQUE 6: LES INCONVÉNIENTS DE
L'EXTERNALISATION
gociatin
Pour les banquiers, les revers de la stratégie
d'externalisation ont été jusque-là :
2
- La perte de compétence, dans la mesure où lors
des transferts de ressources humaines, il
af 1
arrive que l'on se défasse des ressources
stratégiques ;
77
-- L'apparition du risque négatif (nous y reviendrons)
;
- La nécessité de renégociation qui est due
au fait qu'une des mesures de prévention de
risques est la conclusion de contrats « annuels
renouvelables » ;
- - La durée de transition et de mise
en oeuvre : elle peut s'étendre sur plus de six (06) mois, ce qui est
assez long car « quand on arrive juste sur un marché on a
tellement de paramètres à gérer que passer autant de temps
à mettre quelque chose sur pied est un handicap
»69.
- - La difficulté de coordination en
temps réel : « il y a des blocages au niveau de la supervision
directe. Tiens par exemple, nous avons communiqué à notre
prestataire en informatique une liste des nouvelles recrues il y a quelques
semaines. Jusqu'à ce jour nous attendons toujours qu'il nous
envoie leurs `habilitations- système''. C'est peut ~tre une question de
temps de réponse. N'emprche que devoir revenir sur cette instruction en
les relançant constitue un désagrément dans la poursuite
des tâches et instructions entre les uns et les
autres.»70
La réponse quelque inattendue a cependant
été celle « Aucun de majeur ».
Expliquée par exemple en ces termes : « Pour ma part, je pense
que rien ne peut être parfait. Et les hics de cette option relève
des détails qui ne peuvent rtre maitrisés et qui de toute
façon n'empiètent pas vraiment sur les résultats
»71. Il faut dire que ce sont les banques qui ont plus de
cinq (05) ans d'expérience en matière d'externalisation qui
trouvent que l'outsourcing ne présente aucun
inconvénient majeur.
Mais observons les résultats obtenus.
2. Des évaluations de satisfactions
Nous avons demandé aux interviewés à
quoi il mesurait le succès d'une externalisation. Et à la
question : « les cas d'externalisation de votre banque présentent-
elles ces caractéristiques ? » Nous sommes, pendant la construction
du verbatim arrivés à formuler deux (02)
modalités de réponses : « pas exactement » ; «
tout à fait » (voir graphique 4 du chapitre IV).
69
Manager B03
70
Manager B05
71
Manager B09
GRAPHIQUE 7:SATISFACTION APRES L'EXPÉRIENCE
78
On n'a « pas exactement » été
satisfait par le choix de l'outsourcing parce la performance attendue
du prestataire n'a pas été atteinte.« Le prestataire n'a
pas fait preuve de la technicité et de la compétence qu'il nous
avait annoncé et que son dossier laissait
présumer»72.
D'un autre côté, on a été «
tout à fait » satisfait principalement parce que tout en
étant transférable, le contrat a permis de :
- Libérer des ressources qui ont été
réaffectées au développement de l'activité
principale, ce qui a amélioré la qualité de l'offre de la
banque et par ricochet accru la valeur de la 3 banque ;
- - Faire des économies de coûts
;
- Performer des activités que l'on ne maitrisait pas et
qui pourtant participaient à créer de la valeur.
En somme, des expériences particulièrement
satisfaisantes, des témoignages tels qu'on en a entendu
déjà (voir introduction et Section II-chapitre II) et qui se
justifient d'ailleurs par le fait que les banques ne comptent pas en rester aux
contrats mis sur pied jusqu'ici, que des réflexions sur ce qu'elles
devraient également faire- faire se poursuivent.
B. LES PERSPECTIVES
Dans ce dernier paragraphe, nous présentons la
«vision» que les banquiers ont de la pratique de l'externalisation
ces prochaines années (1.) et leurs avis quant à une
généralisation de la pratique au Cameroun (2.).
72
Manager B04
1. Prévisions/ projections au sein des banques
commerciales 79
A la question : « pensez- vous que des sous- fonctions
seront externalisées dans les deux (02)
années avenir ? », nous avons obtenu trois
types de réponses (voir tableau 3 du chapitre IV).
TABLEAU 4 : TABLEAU DES RÉPONSES
«PRÉVISIONS/ PROJETS D'OUTSOURCING»
Prévisions
|
eff.
|
Fréq.
|
Peut-être pas dans les deux (02) ans, mais plus
tard certainement
|
2/7
|
28.6%
|
Des projets sont en cours
|
3/7
|
42.8%
|
C'est en réflexion
|
2/7
|
28.6%
|
|
-- « Je serais pour l'externalisation de
certains traitements comptables si des questions organisationnelles se posaient
à nouveau, c'est-à-dire, la centralisation des enregistrements,
la préparation des comptes annuels. Et je sais que nous
arriverons à cela »73. Telle est une des assertions
qui soutient la réponse « peut-être pas dans les deux
(02) ans, mais plus tard oui »
- - Les projets en cours sont ceux qui sont entre
l'étape de la soumission de l'idée d'externaliser au CODI et
celle du choix du prestataire. Les activités concernées sont : le
« payroll »74, l'achat de fournitures, Rapport
COBAC (voir graphique 5 du chapitre IV).
GRAPHIQUE 8: LES OUTSOURCING EN COURS
-- Enfin, « sECous poXvions avoir
quelqu'un qXM'occupe de ITchCaCUt m' r me lP XgestioCHe nos stocks de
fourniture de bureau ou encore de nos archives, ce serait un
réel
73
Manager B03
74 C'est le vocable que nos banquiers
préfèrent parlant des bulletins de paie
80
soulagement »75 est un exemple des
citations que nous avons mis dans la modalité « en réflexion
».
De telles confidences nous sont apparues importantes dans la
mesure où elles expriment un besoin non satisfait et pas tout à
fait envisagé à cause d'un marché de prestataire qui reste
« sournois », qui n'est pas assez connu. Plus encore, elles semblent
indirectement rappeler la nécessité pour les potentiels
d'insister sur la prospection commerciale, et même suggérer des
idées de projet d'entreprise, particulièrement pour les PME.
2. Point de vue sur une globalisation de
l'outsourcing
Abordant la question de l'outsourcing de
manière globale, nous nous sommes intéressés aux parties
prenantes de la mise en oeuvre d'un outsourcing d'une part, et aux
intuitions/hypothèses qu'on pouvait formuler concernant d'autres
sous-secteurs ,d'autre part.
En premier lieu, nous avons demandé à nos
interviewés de nous parler de leurs prestataires (leurs
catégories -au sens du MINPMESSA et du MINEFI-, leurs lieux
d'implantation-offshore, nearshore...- leurs
nationalités etc.) ceci en vue d'avoir une idée de ce que
pourrait etre la conjoncture économique globale si la pratique se
généralisait.
La réponse que nous avons obtenue était : «
cela dépend de l'activité ».
Les entreprises du Cameroun, pour l'essentiel des PME,
semblent etre tantôt spécialistes de fonctions
périphériques ou peu risquées, tantôt absentes du
processus. Certes, parfois pour des raisons de courbe
d'expérience/compétences, mais aussi pour les diverses raisons
sus -- citées (communication, coeur de métier de
ces opérateurs...).
Une dernière question enfin, interrogeait les
interviewés sur le fait que l'externalisation soit une option applicable
et à appliquer dans tout le secteur d'activité. Tous sont
unanimes : ce n'est pas qu'une question de banques ou de filiales c'est une
question de concentration (par opposition à la dispersion). «
Toute entreprise à un coeur de métier il ne sert à
rien de vouloir tout faire soi- même. Je dirai même que c'est
irrationnel de vouloir s'encombrer de ce que sait faire un autre et qui plus le
fait mieux que nous »76.
CONCLUSION
Globalement, il ressort de nos échanges avec les
banquiers « externalisateurs » du Cameroun qu'il s'agit surtout d'une
pratique qui fait son chemin. Certes, on est encore majoritairement à
l'outsourcing de fonctions périphériques au Cameroun. Ce
qui s'explique d'une part à par l'appréhension que l'on a quant
aux compétences des opérateurs que l'on trouve sur le
75
Manager B13
76
Manager B01
marché des prestataires, ou encore au caractère
peu « communicateur » dudit marché. D'autre part par le fait
notre champ d'étude est lui-même un sous-secteur en constitution
et donc, les 81 projets/prévisions y sont en réflexion, encours,
ou ont été reportés dans le moyen terme. Néanmoins
l'expérience que l'on a jusque-là est « tout à
fait satisfaisante ».
Au finish donc, nous confirmions nos trois (03)
premières intuitions de départ. A savoir, « Les
défis que doivent relevés les banques commerciales du Cameroun
sont les mêmes que ceux auxquels sont confrontés leurs homologues
du nord », « aux prises des impératifs de performance,
création de valeur etc. elles copient le modèle de management de
leurs sociétés- mères ou de leurs FRCFXILFn/P NRXr lIs
EDJXhI OlRLIIICI FDPH_RXnD101 ») et enfin« la
démarche utilisée est bien celle en trois (03) phases et dix-sept
(17) étapes. Cependant il faut noter pour ce dernier
résultat
IXe FRQ/rDRePIn/ DXx FRPPig/Dires DESRr/és SDr Ce
EDIRPè/W Oe IRX/IRXrFIQg Oil( 5 1 67171<2 81 * e1 117173 lP/DEe
Oé/eIPICDn/1 n'est pas celle du pilotage de la stratégie mais
celle des études et principalement du choix du prestataire
».Pour ce qui est de notre quatrième proposition, nous
l'infirmons. Car l'expérience faite en matière d'outsourcing a
été satisfaisante pour les uns et les autres. Cette contradiction
s'explique par le fait qu'initialement nous supposions que les banques auraient
recours aux PME. Or les prestataires des banquiers du Cameroun sont des
moyennes et grandes entreprises parfois filiales d'entreprises prestataires
dans le nord.
CONCLUSION GENERALE 82
Si nous sommes une banque, faisons de la banque. Si
nous sommes autre chose, faisons autre chose77.
Rappel de la question centrale
La définition d'une vision à long terme et la
spécification de ses grandes orientations et plans d'actions (DSCE,
2010) sont les actions gouvernementales dont peuvent témoigner les
agents économiques du Cameroun depuis le début du deuxième
millénaire. L'objectif est celui de « l'amélioration des
performances économiques »78 du pays.«Pour
relever ce défi, les autorités entendent jouer pleinement leur
rôle tout en comptant sur le dynamisme du secteur privé ...
»79. En effet, le rôle de l'Etat80dans ce
mouvement vers l'émergence ne consistera jamais qu'à créer
un environnement favorable aux affaires. Car, c'est à une échelle
microéconomique que seront conduites la réflexion et la mise en
oeuvre de stratégies et techniques leviers des performances attendues.
C'est dire que l'essentiel de la concrétisation de la vision«
horizon 2035 » tiendra avant tout aux déploiements astucieux de
best practices managériales par les opérateurs
microéconomiques, de manière que par un mécanisme «
de main invisible »81 le pays arrive à des
agrégats macroéconomiques plus viables.
Intrinsèquement, notre de projet recherche se voulait
titre un projet qui participe à cet élan vers le
développement. En ce sens qu'ayant découvert une stratégie
qui ailleurs avait constitué un véritable levier de performance,
nous avons essayé d'en comprendre les contours puis d'aller vers les
opérateurs de l'économie camerounaise les plus susceptibles de
l'avoir implémenté dans leurs systèmes de gestion. Cela en
vue de confirmer ou d'infirmer la pertinence de la stratégie en contexte
camerounais et éventuellement de la suggérer à l'ensemble
des agents microéconomiques aux prises des meilleures combinaisons de
voies et moyens dans un contexte marqué par une tension de plus en plus
prononcée pour l'émergence.
Fondamentalement donc, notre étude cherchait à
savoir si envisager
Op tpEIlRINK/outsourcing au Cameroun
était simplement utopique ou si cette stratégie constituait un
véritable vecteur de rationalisation pour les entreprises de ce
pays/contexte. Autrement dit et de manière prosaïque nous
nous sommes tout au long de ce travail atteler à répondre la
question: Est-ce que cela marche (ou peut marcher)au Cameroun
?
77 Responsable support de la filiale camerounaise de
la banque de l'année des « africanbanker award
2010»
78 DSCE, 2010.
79Philémon YANG, premier ministre du Cameroun
2009- 2012
80 Sus-nommé l'autorité
81 Adam SMITH, 1776
83
De bout en bout de l'interrogation, il s'est donc agit de :
- Prendre connaissance des situations auxquelles les banques
commerciales du Cameroun etaient confrontees ;
- - Cerner les enjeux que présentaient
le choix de l'externalisation/ outsourcing au Cameroun ;
- Nous assurer que nous parlions bel et bien de
l'externalisation/outsourcing(etant donne le nombre considerable
strategie d'impartitions qui lui sont proches) ;
- - Verifier si la demarche utilisee etait
celle testee comme appropriee pour mener à des resultats aussi
remarquables que ceux enregistres ailleurs et sinon interroger les
particularites de l'approche « camerounaise » et les raisons de ces
des specificites dans la demarche,
- Interroger enfin les retours d'expérience des banquiers
et leurs perspectives en matière d'outsourcing.
Les principaux résultats
A la suite de MULLER et al (1999, 2000, 2001...
2008), FIMBEL (2000, 2002, 2006), BARTHELEMY (2001, 2004, 2006), CHANSON (2007)
etc. en France et en Europe, de WARREN (1996), STEWARD (2000) etc. aux
Etats-Unis, de SEBTI (2007), AKSISSOU (2006), DIOURI (2006)
etc. au Maroc, de BOUATOUR (2004), MULLER et
al (2006) etc. en Tunisie, nous arrivons aux principales conclusions
suivantes concernant le Cameroun ou plus precisement le « secteur »
bancaire camerounais :
- Du point de vue des raisons de recours à
l'outsourcing
Le motif unanime de recours à l'externalisation dans
les banques commerciales du Cameroun est la necessite voir l'imperatif de se
recentrer sur le métier de base de l'entreprise. La conviction est
clairement exprimee, « se recentrer sur son coeur de métier est
le moyen le plus opérant pour atteindre ses objectifs ou remplir les
missions qu'on s'est donné. [...] »82.
On cite egalement deux (02) motivations contextuelles. A
savoir : « copier sur le modèle du groupe » (ce qui
confirme notre intuition initiale) et « offre reçue du
prestataire ». Cette dernière motivation signifiant la
réalité selon laquelle l'idée d'outsourcer est
parfois impulsee par les prestataires.
- Du point de vue des enjeux
Les enjeux sont pratiquement ceux habituellement rencontres :
performance, expertise et qualite, flexibilite/reactivite... Cependant les
nombres d'années d'expérience en matière
d'outsourcing sont encore insuffisants pour etablir le lien entre la
strategie et la competitivite.
82Responsable support de la filiale camerounaise de
la banque de l'année des « african banker award
2010»
84
- Du point de vue de la conceptualisation
Le recours à un prestataire indépendant ne
concerne pas nécessairement des activités antérieurement
externalisées. La stratégie est d'emblée perçue
comme best practice et on l'adopte aussitôt qu'on s'est
implanté sur le territoire.
Elle est rarement suivie d'un transfert de ressources,
notamment humaines. On est donc plus dans une logique d'outsourcing
que d'externalisation (RENARD, 2003). Ce qui présente l'avantage, d'un
côté de préserver l'externalisateur du risque de perte de
compétences et d'un autre d'alléger les contraintes liées
à la reprise de ressources pour le prestataire.
Enfin, on est autant sinon plus familier à ce mode
d'impartition qu'on l'est de la sous- traitance et des centres de gestion
agréés.
- Concernant les périmètres touchés par la
pratique
L'outsourcing est à ses débuts dans le
contexte. Les domaines touchés par la stratégie relèvent
encore fortement des fonctions périphériques.
- Pour ce qui est de la démarche
La démarche est celle en trois (03) phase et dix-sept
(17) étapes. Et concernant la limite souvent décriée au
niveau du mécanisme et des outils de pilotage, on a taché
d'assimiler la phase de fonctionnement/exploitation de la stratégie
aussitôt que l'on a commencé l'aventure. En fait le «
casse-tête chinois » des outsourcing « du Cameroun
» se trouve en amont du processus ; au niveau des étapes « 3a
» à « 3d ». Les banques ont dû et doivent continuer
de consacrer une partie importante des ressources affectés à
l'ensemble du projet aux études.
- Des résultats
Si pour d'aucun il reste difficile d'assurer une coordination
en temps réel ou encore de maitriser la durée de transition et
les risques de contrepartie d'un contrat d'outsourcing, les plus
expérimentés disent n'avoir rencontré aucun
inconvénient majeur à recourir à un prestataire
minutieusement choisi. L'option a contribué à performer des
activités, à réduire les coûts, à une
meilleure qualité de l'offre de l'entreprise, à un accroissement
du chiffre d'affaire de la banque, à une plus grande
flexibilité/souplesse.
- Des tendances
Les tendances sont plutôt «timides». Quelques
projets sont en cours ou en réflexion. Néanmoins les
activités en vue confirment les projections/prévisions des
managers quant à une évolution progressive vers des
sous-fonctions de plus en plus intimes à l'organisation.
85
Les limites, suggestions et perspectives de l'étude
Il convient tout de même de signaler les limites que
présente cette étude. Nous en avons dénombré deux
(02) :
- Le fait de n'avoir pu rencontrer que neuf (09) des treize (13)
opérateurs du sous- secteur des banques commerciales du Cameroun,
- - Le fait de n'avoir in fine pu
traiter que (07) des observations. Soit sept (07) points de vue sur les treize
(13) attenus.
Au demeurant, nous pensons que deux (02) issus ressortent de
nos va-et-vient entre littérature et terrain relativement au souci
majeur rencontré par les banques dans le rapport avec les PME à
savoir la maitrise du FCS couts des études.
On peut, comme tel est déjà le cas dans nos
entreprises d'intérêts, continuer de considérer les
coûts (de technicité, d'opportunité et financiers)
engagés pendant les phases des études comme des coûts
d'investissement à long terme et coûts d'apprentissage. Mais, nous
pensons qu'on pourrait également transformer ces coûts en
coûts de Responsabilité Sociale de Entreprises (RSE). Ce concept a
également fait son entrée au Cameroun pendant la décennie
2000. Si dans les contextes industrialisés il prend
généralement la forme de gestion éthique ou gestion
durable des affaires, dans les pays « encore à la recherche
d'un modèle de développement adapté à son contexte
»83 comme le Cameroun le concept peut prendre bien de formes encore.
TCHAKOUNTE (2009) fait par exemple le commentaire ci-après : «
[...] c'est la responsabilité économique et sociale des
grandes entreprises de favoriser l'éclosion des TPE/PMI/PME ».
Car« on ne le dira jamais assez, la synergie entre TPE/PMI/PME et
grandes entreprises est à la base de toute croissance économique
forte et soutenue [...] ». Autrement dit, « faire équipe
» avec les PME peut s'inscrire dans la politique de RSE de la GE. En
accompagnant l'initiative d'une communication bien élaborée et
ciblée l'entreprise externalisatrice pourrait in fine compenser
les couts d'études et les risques que présentent les contrats
avec les PME par des gains en« citoyenneté ».En effet, le fait
pour une GE de se positionner comme une organisation qui « choisit »
d'allouer des ressources dans la construction de relations avec des PME dans un
contexte ou 99% sont des PME ne saura certainement rester sans portée.
Naturellement cette issue ne concerne que les métiers accessibles
auxdites PME, car notre argumentation fait référence à
cette palette encore importante d'activités à risques
modérés jusque-là restées internalisées par
les banques commerciales ayant participé à notre étude.
83
BRIBA, pendant son discours d'ouverture que colloque RSE a l'UCAC
en 2011
86
Au-delà du fait que nous sortons de cette étude
convaincus comme CHADUTEAU et al (2002), que
l'outsourcing/externalisation est « un mode d'organisation
à exploiter davantage » au Cameroun, il demeure
nécessaire, pour confirmer nos résultats, de poursuivre et
vérifier (comme le préconise d'ailleurs l'approche
exploratoire-hybride) les résultats sus-présentés. Ce qui
reviendra à tester l'efficacité de la stratégie
d'externalisation/outsourcing dans d'autres secteurs
d'activités. Mener une étude plus approfondie sur la question
auprès des PME, prestataires des services externalisés en vue de
confirmer la pertinence (en termes de performance financière et
adaptation culturelle etc.) du modèle- réseau dans lequel elles
s'insèrent lorsqu'elles se donnent pour mission de servir les GE.
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Une approche exploratoire, ISCAE- Maroc-Mémoire de Master ès
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COLLECTIF."Recensement Général des Entreprises en
2009: Principaux résultats". Institut National de la Statistique du
Cameroun, Editions 2010.
COLLECTIF. "Rapport annuel 2008" COBAC Edition 2009.
COLLECTIF. "Rapport annuel 2008" Groupe UBA Edition
2009.
COLLECTIF. "Rapport annuel 2009" BICEC Edition 2010.
COLLECTIF. "Rapport annuel 2009" Ecobank Edition
2010.
COLLECTIF. "Rapport annuel 2009" SGBC Edition 2010.
COLLECTIF. "Rapport annuel 2010" Afriland First Bank
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COLLECTIF. "Rapport annuel 2010" Groupe BGFIBank Edition
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informatiques, HEC- Paris et MINES- Paris, France- Mémoire de
Master ès Système d'information.
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d'administration des entreprises de Nantes, France- Thèse de doctorat
ès Science de gestion
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pratique et tendance en Europe", Cabinet Ernst et Young.
édition 2008.
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XIIème Conférence de l'Association Internationale
de Management Stratégique, Carthage, 2003
FOLTZER K. et FIMBEL E., "Le pilotage de la relation
client-prestataire dans une opération d'externalisation : état et
perspectives" XVèmeConférence Internationale de
Management Stratégique, Genève, 2006.
ROY P. "Les mécanismes de coordination"
Université de Lilles, Module 2- leçon 8, 2007. SAUBESTY
C. "Quels apports du codage des données qualitatives ?"
XIVème Conférence Internationale de Management
Stratégique, Annecy Genève, 2006.
VERA J-C, DUVAL J-P, GOUVERNEUR (Le) F, QUELIN B.
"Externalisation : enjeux économiques et stratégiques,
méthodologie, risques et opportunités, restitution de
l'enquête DFCG-HEC de Mai 2002", Table ronde - "Réunion Club
du jeudi" du DFCG- Groupe Ile-de- France2002
ANNEXES
Annexe 1 : Guide d'entretien
Annexe 2 : Accusés de réception de demande
d'information Annexe 4 : Visas des interviewés
Annexe 3 : Un exemple de fiche d'évaluation de
prestation
II
Nous vous sollicitons par la présente dans le cadre d'un
travail de recherche.
Le programme de « Master ès Administration des
entreprises - option management et contrôle de gestion » de
l'Université Catholique d'Afrique Centrale est couronné par la
production d'un mémoire.
Ledit mémoire doit être la présentation
des résultats d'une confrontation entre : l'approche théorique
d'une pratique managériale et la conception pragmatique qu'en donnent
les managers exerçant au Cameroun.
Le guide d'entretien ci-joint vise donc un tel objectif
relativement à « LA PRATIQUE DE L'EXTERNALISATION AU SEIN
DES BANQUES CAMEROUN ».
Votre participation, anonyme*, à cette initiative sera un
précieux apport pour le réalisme des résultats de ce
travail.
Monsieur, Madame
Respectueusement.
|
UNIVERSITE CATHOLIQUE D'AFRIQUE CENTRALE
MASTER ADMINISTRATION DES ENTREPRISES -option Management
et Contrôle de gestion-
|
III
Pratiques et Tendances de l'outsourcing au
Cameroun : -l'exemple des banques commerciales-
Préliminaires
1. Be quelle catégorie d'entreprise (Au sens du
MINPESSA et du MINFI) votre institution relève? o ME o GE
2. Be quelle région est originaire votre
société mère?
o Europe de l'ouest et Afrique du nord o Cameroun
o Afrique de l'ouest o Autres
La réponse est obligatoire
Thème 1 : Cerner la perception de
l'outsourcing
3. Comment définiriez-vous
l'externalisation?
La réponse est obligatoire.
4. Une entreprise dispose de plusieurs options
lorsqu'elle pense qu'elle devrait faire- faire; lesquellespouvez-vous nous en
citer?
La réponse est obligatoire.
5. Comment distinguez-vous l'externalisation de ces
autres stratégies d'impartition? o Oui o Non
Les modalités ici ne notent que le fait que
l'interviewé établit ou non une différence claire entre
l'externalisation et les autres stratégies d'impartition qu'il connait.
La distinction elle-même sera présentée dans le rapport
d'investigation.
6. Existe-t-il des activités externalisées
au sein de votre entreprise?
o Oui o Encours
o Non o Information stratégique
7. Quelles sont-elles?
IV
La réponse est obligatoire. La question n'est
pertinente que si Existence-Objet de la recherche = "oui" La question n'est
pertinente que si Existence-Objet de la recherche = "oui"
Thème 2 : Cerner le contexte de l'idée
d'outsourcer
8. A quelles contraintes (suggestions) votre banque
était-elle confrontée -relativement à ces
activités- pourque vous en arriviez à
l'externalisation?
La réponse est obligatoire.
La question n'est pertinente que si Existence-Objet de la
recherche = "oui"
9.
Quels paris fait-on - à court, moyen et long
terme- quand on externalise un domaine?
Thème 3 : Cerner le processus
décisionnel
Pour les trois (03) prochains thèmes nous nous
concentrons sur la fonction externalisée qui présente le plus
d'enjeux.
10. combien d'années d'expérience avez-
vous dans la pratique de l'externalisation? o [0- 4] o [5- 9] o 10 et
plus
11. Quel contrat présente le plus d'enjeux pour
la banque?
La réponse est obligatoire. La question n'est
pertinente que si Existence-Objet de la recherche = "oui"
12. Quelles ont été les personnes
enrôlées dans ce comité (en termes de fonction
occupée)?
V
Cette phase commence par la constitution d'un comité
de direction du projet.
13. Sur quels points a-t-il fallu être
particulièrement regardant pendant les études techniques,
financièresdu projet?
Nous abordons ainsi une suite de questions relatives aux
études de faisabilité.
14. Et des points de vues social et
organisationnel?
15.
Enfin sur quoi était centrées les autres
études notamment juridiques?
16.
Quels étaient les risques/freins majeurs devant
l'idée?
La réponse est obligatoire. La question n'est
pertinente que si Existence-Objet de la recherche = "oui"
ELE
BQXHBaB111Bl'oLIMBcIZUpBenBdW11Br11AMBdIBIPWIrBdeBsiBl'RAMEUMBERIitBmI Be1 9
X111Bc11te option?
VI
18. Quels ont été les critères
saillants dans le choix du prestataire?
La réponse est obligatoire.
La question n'est pertinente que si Existence-Objet de la
recherche = "oui"
20. Parlez-nous de vos prestataires. Leurs
catégories, nationalités etc.
o PME- nationale o PME-
multinationale/offshore
La réponse est obligatoire.
La question n'est pertinente que si Existence-Objet de la
recherche = "oui"
|
o GE- multinationale
|
|
21. Quelles sont les clauses indispensables à un
contrat/cahier de charges d'externalisation?
Thème 5 : Cerner le fonctionnement/
exploitation d'un outsourcing
23. En quoi consiste le travail du(des) responsable(s)
interne(s) de cette activité externalisée
particulièrement?
25. Quelles inconvénients présentent la
gestion d'une activité externalisée?
Thème 4 : Cerner le processus de mise en
oeuvre de la décision
VII
Thème 6 : Cerner le bilan qui a pu ~tre
fait de la mise en oeuvre de la stratégie
23. A quoi mesurez- vous le succès d'une telle
opération?
La réponse est obligatoire. La question n'est
pertinente que si Existence-Objet de la recherche = "oui"
24. Avez-vous fait une évaluation de ce choix
stratégique depuis son déploiement? o Oui o Non
La réponse est obligatoire
La question n'est pertinente que si Existence-Objet de la
recherche = "oui"
25. Les cas d'externalisation de votre entreprise
présentent- ils les caractéristiques de succès sus-
cités? o tout à fait o pas exactement o pas du tout
La réponse est obligatoire.
La question n'est pertinente que si Evaluation
stratégique = "oui"
26. Pourquoi cela a votre avis?
La réponse est obligatoire.
La question n'est pertinente que si Satisfaction = "pas
exactement"
27. Quelles explications vous donnez à ce
fait?
La réponse est obligatoire.
La question n'est pertinente que si Evaluation
stratégique = "non"
28.
In fine quels auront été (sont) les
déterminants de la réussite d'un tel recours?
II
29. Pensez-vous que des domaines seront prochainement
externalisés au sein de votre banque?
o Oui bien sur o Nous n'y pensons pas
o Peut-être pas dans les deux ans, mais plus tard o C'est
en réflexion
oui
La question n'est pertinente que si Existence-Objet de la
recherche = "oui"
30. Pouvez- vous nous dire lesquels?
La réponse est obligatoire. La question n'est
pertinente que si Prévisions = "Oui bien sur"
31. Comment cela, puisque vous en avez été
assez satisfait jusque-là?
La réponse est obligatoire. La question n'est
pertinente que si Prévisions = "Nous ne pensons pas" et Satisfaction =
"tout à fait"
32. A une échelle macroéconomique, et au
regard des entreprises du Cameroun, quel commentaire feriez-vous de
l'externalisation?
o Certainement o Pas spécialement
o Oui, mais sous certaines conditions tout de même
Cette question ne mentionne que les réponses à
la question "pensez-vous que l'externalisation soit une option pour les
entreprises du Cameroun?" les commentaires proprement dit seront fournis dans
le rapport.
* Nous avons interviewé Madame NGASSAM, Directrice des
ressources et de l'exploitation de Afriland First Bank le 11 janvier
2012.
Madame EKOUM, Directrice des ressources humaines de
CITIBank nous a fait parvenir son point de vue pas mail le 25 janvier
2012.
IX
XI
L'externalisation : un mythe ou une stratégie pour les
entreprises du Cameroun -l'exemple des banques commerciales-
XII
FICHE D'EVALUATION DES PRESTATAIRES DE
SERVICE
Mise à Jour Février 2011
PRESTATAIRE : SERVICE : TRANSPORT DE FONDS
&
VALEURS
1
2
3
0
I. CONFORMITE
APPRECIATION :
TOTAL /18
I.2 Le Prestatairedispose t-il d'une Assurance satisfaisante
couvrant les services
offerts a ......................... ?
I.5 Dans ses activités, le Prestatairerespecte t-il des
normes environnementales et sociales ?
I.4 Le Prestataire a-t-il fait évidence d'une politique de
lutte contre le
blanchiment ?
I.1 Le Prestatairedispose t-il d'un Agrément en cours de
validité ?
I.3 Le Prestataire a-t-il fait enregistrer le Contrat ?
I.6 Le personnel du Prestatairerespecte t-il le Règlement
Intérieur de
........................... (Instructions relatives aux
Prestataires externes) ?
II. QUALITE DU SERVICE
II.1 Les agents du Prestataire sont-ils présents aux
heures indiquées ?
II.2 Les agents du Prestataire disposent-ils des
équipements requis ?
II.3 Des erreurs de comptage imputables au Prestataire sont-elles
régulièrement signalées ? Quelle est leur fréquence
?
II.4 Les Agents du Prestataire sont-ils
régulièrement formés ?
II.5 Nos plaintes et réclamations sont-elles
convenablement prises en compte ?
II.6 Quelle est la réactivité et l'accompagnement
du Prestataire lors d'incidents ?
APPRECIATION :
|
|
|
APPRECIATION GENERALE:
|
/36
|
|
VISAS
|
|
|
DATE
|
Notation : 3 : Très
satisfaisant
|
2 : Satisfaisant
|
1 : Moyennement satisfaisant
|
TOTAL / 18
0
3
1
2
0 : Pas satisfaisant
L'externalisation : un mythe ou une stratégie pour les
entreprises du Cameroun -l'exemple des banques commerciales-
|
|
|
|
TABLE DES MATIERES
|
XIII
|
|
Dédicace i
mention particuliere ii
Sommaire iii
Remerciements iv
Liste des sigles, acronymes et abréviations v
Liste des encadres, tableaux et figures vi
Introduction générale 1
I. LE CONTEXTE DE L'ETUDE 1
Un constat inhabituel sur dix (10) années 1
Un contexte global marqué d'importants changements
structurels 2
Le champ de l'étude : l'ensemble des banques
commerciales du Cameroun. 4
II. LA PROBLEMATIQUE 5
Quelques références théoriques sur le
thème 5
Notre question fondamentale et ses aspects
complémentaires 7
Les objectifs et intérêts de notre étude
8
III. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 9
La vision de la recherche 9
Les propositions de recherche 10
La démarche proprement dite 10
IV. PLAN DU MEMOIRE 11
Partie I.L'EXTERNALISATION : CE QUE L'ON PEUT EN
DIRE D'EMBLEE 12
Chapitre I. L'EXTERNALISATION : DE L'IDEE AU CONCEPT
13
Introduction 13
Section I. LES ORIGINES L`IDEE D'OUTSOURCER 14
I. UN ANGLE PRAGMATIQUE DU CONTEXTE DE L'EXTERNALISATION 14
A. LES SITUATIONS IMPULSANT LE RECOURS A L'EXTERNALISATION
14
1. Les situations «contraignant» l'entreprise a
outsourcer 14
· Le besoin de pallier à un défaut de
ressources en interne 14
· Une suggestion de l'environnement 15
· La nécessité de faciliter le processus
d'une obligation légale 15
· Le besoin de réduire les coûts. 15
· Effet de mimétisme externe 15
2. L'externalisation comme opportunité a saisir 15
· Se recentrer sur le coeur de métier 16
· Effet de mimétisme interne 16
· Pour une meilleure gestion et structuration de
l'activité 16
· Pour déplacer certains risques 16
· Du fait du développement du marché des
prestataires et le développement des N TIC. 16
B. LES ENJEUX OU AVANTAGES DE L'EXTERNALISATION 17
1. L'anticipation d'effets stratégiques directs 17
· Une meilleure qualité 17
· Des gains financiers 17
· L'acquisition d'expertises et compétences 17
2. L'anticipation d'effets stratégiques à long
terme 17
· La flexibilité 18
· La performance 18
· La compétitivité 18
· Les gains commerciaux 18
|
·
|
·
|
|
|
|
·
La construction de l'identité de l'entreprise 18
II. L'EXTERNALISATION DANS LES THÉORIES DES ORGANISATIONS
19 XIV
A. LES THEORIES NEO- INSTITUTIONNELLES 19
1. La théorie des coûts de transactions 19
2. La théorie positive de l'agence et
l'incomplétude des contrats 21
B. LA THEORIE DES RESSOURCES ET DES COMPETENCES 21
1. La TRC ; une combinaison de quatre (04) branches. 21
· La Resource Based View Theory 22
· La théorie des compétences centrales 22
· La théorie des capacités dynamiques 22
· La théorie évolutionniste 22
2. Quelques concepts rattachés à la TRC 23
· La complémentarité 23
· L'interdépendance 23
· Le différentiel d'aptitude, 23
Section II. LE CONCEPT D'EXTERNALISATION 25
I. GENERALITES 25
A. HISTORIQUE 25
B. DEFINITION 26
II. L'EXTERNALISATION ET LES AUTRES MODES D'IMPARTITION 27
A. LES AUTRES STRATEGIES D'IMPARTITION 27
· La délégation d'activité 27
· La sous- traitance 28
· Les centres de gestion partagée : 28
· La filialisation 28
· L'essaimage 28
· Le joint -venture : 29
B. LES VARIANTES DE L'EXTERNALISATION 29
· L'externalisation traditionnelle 29
· L'externalisation stratégique 29
· Le downsizing 30
· Le crowdsourcing 30
· L'externalisation offshore- nearshore- onshore 30
· La co- externalisation 30
Conclusion 30
TERNALISATION RE 31
Introduction 31
Section I. LA DEMARCHE D'EXTERNALISATION REUSSIE: LE MODELE DE
FIMBEL 32
I. LA PHASE PRÉ- DÉCISIONNELLE 32
A. PRESENTATION DE LA PHASE 32
1. Les principales étapes de la phase 33
· Les étapes N°1 et 2 33
· L'étape N°3 et ses facteurs de succès
33
2. Les facteurs de succès 33
· La composition du comité de direction des
études. 33
· La maitrise de l'environnement de l'entreprise par le
comité de direction 33
B. QUELQUES DETAILS SUR LES ETUDES 34
1. Les risques 34
· Les risques financiers 34
· Les risques de concentration et de contrepartie 34
· Le risque technologique 35
· Le risque de dépendance vis-à-vis du
prestataire 35 XV
· Les risques de mouvements sociaux 35
2. Les freins 36
· Les freins psychologiques 36
· Le degré de proximité de la fonction avec
le coeur de métier 36
· Le niveau de fiabilité de l'environnement
juridique 36
II. l'AVENTURE DE L'EXTERNALISATION PROPREMENT DITE 36
A. LA MISE EN OEUVRE DE L'EXTERNALISATION 37
1. Les étapes de la phase 37
· Le moment clé ou étape N°4 37
· Les étapes N° 5, 6 et 7 37
2. Les facteurs des succès 38
· Les facteurs dépendant de la MOA 38
· Les facteurs dépendant de la MOE 38
B. LE PILOTAGE DE L'EXTERNALISATION 38
1. Description de la phase de fonctionnement - exploitation
39
· Le moment clé N° 3 ou étape N°8
39
· Les étapes N° 9 et 10 39
2. Les facteurs de succès de la phase 41
Section II. LE CONCEPT DE SUCCES EN OUTSOURCING 42
I. LE SUCCES AU SENS DE FIMBEL 42
A. LA SATISFACTION DES ATTENTES INTRINSEQUES DES UTILISATEURS
42
· La stratégie a produit les principaux effets
attendus 42
· La stratégie a financièrement enrichi in
fine les deux partenaires 42
· Le basculement a été réalisé
dans les conditions prédéfinies 42
· La démarche a été suivie
conformément a l'état de l'art 43
B. LA QUALITE DU CONTRAT 43
· Le contrat est allé à son terme 43
· Reconductibilité 43
· Transférabilité 43
· Réversibilité 43
II. DES STATISTIQUES AUTO-EXPRESSIVES 43
A. LES TENDANCES DE L'EXTERNALISATION ENTRE 1999 ET 2006 44
B. TENDANCES DE L'EXTERNALISATION EN 2008 45
Conclusion 47
Partie II. L'EXTERNALISATION VUE DU « SECTEUR
BANCAIRE » CAMEROUNAIS 48
Chapitre III.LES OUTILS D'ANALYSE DE LA RECHERCHE
49
Introduction 49
Section I. LA BANQUE : SES ACTIVITES ET SES DOMAINES
EXTERNALISABLES 50
I. DEUX CONCEPTS AU SERVICE DE L'ANALYSE ORGANISATIONNELLE 50
A. LA NOTION DE COEUR DE METIER 50
B. LA CHAINE DE VALEUR COMME OUTIL D'OPTIMISATION DE
L'ORGANISATION. 51
II. LES DOMAINES EXTERNALISABLES AU SEIN D'UNE BANQUE 52
A. LES FONCTIONS PERIPHERIQUES EXTERNALISABLES DE LA BANQUE.
53
B. LES « VALUE ACTIVITIES » EXTERNALISABLES
DANS UNE BANQUE. 53
Section II. L'APPROCHE METHODOLOGIQUE D'ENSEMBLE 55
I. LA VISION DE LA RECHERCHE 55
A. LES ORIENTATIONS DE LA RECHERCHE 55
1. Le positionnement épistémologique de la
recherche 55
2. L'échantillonnage qualitatif 57
· Les techniques d'échantillonnage qualitatif. 57
XVI
· Les critères de choix des interviewés. 57
B. LES INSTRUMENTS DE COLLECTE DE DONNEES 58
· Le recueil des données. 58
· Le cas particulier de l'entretien 59
II. LE TRAITEMENT DE DONNEES AVEC SPHINX PLUS2
59
A. LE SPHINX ET LE SPHINX PLUS2 60
1. Du choix de Sphinx Plus2 60
2. L'élaboration du guide d'entretien avec Sphinx
Plus2 61
B. LA COLLECTE ET L'ANALYSE AVEC SPHINX PLUS2 62
1. Enregistrement numérique des observations 62
2. Traitement et analyse des données 64
Conclusion 64
C'OUTSOURCING, UNE BEST PRACTICE AU SEIN DES BANQUES
COMMERCIALES DU CAMEROUN 65
Introduction 65
Section I.A L'ORIGINE DE L'OUTSOURCING 66
I. LE CONTEXTE «CAMEROUNAIS» DE l'OUTSOURCING
66
A. LES MOTIVATIONS DU RECOURS A L'EXTERNALISATION AU CAMEROUN
66
B. LES ENJEUX DE L'OUTSOURCING DANS LE «SECTEUR
BANCAIRE» 68
II. EXTERNALISATION : DEFINITION ET PRATIQUE DANS LES BANQUES
COMMERCIALES DU CAMEROUN 69
A. LE CONCEPT D'EXTERNALISATION DANS LE JARGON DES BANQUIERS DU
CAMEROUN 69
B. LES FONCTIONS EXTERNALISEES PAR LES BANQUES COMMERCIALES DU
CAMEROUN 71
Section II. DU FONCTIONNEMENT ET DES PERSPERCTIVES DE
L'OUTSOURCING 73
I. LA DEMARCHE D'OUTSOURCING « CAMEROUNAISE »
73
A. LES ETUDES : ETAPES CLES DU PROCESSUS 73
1. Des points de vue techniques et juridiques 73
2. Les études sociales et organisationnelles 74
B. LES FCS D'UN OUTSOURCING AU «CAMEROUN» DES
PHASES DE MISE EN OEUVRE ET DE FONCTIONNEMENT/EXPLOITATION 74
1. Quelques commentaires sur la phase de mise en oeuvre 75
2. Les outils de pilotage de la stratégie 75
II. L'OUTSOURCING : CE QUE L'ON EN DIT AU CAMEROUN 76
A. LES RETOURS D'EXPERIENCES DES BANQUIERS DU CAMEROUN 76
1. Les inconvénients du choix de l'externalisation 76
2. Des évaluations de satisfactions 77
B. LES PERSPECTIVES 78
1. Prévisions/ projections au sein des banques
commerciales 79
2. Point de vue sur une globalisation de l'outsourcing
80
Conclusion 80
Conclusion générale 82
Rappel de la question centrale 82
Les principaux résultats 83
Les limites, suggestions et perspectives de l'étude 85
Bibliographie 87
Ouvrages 87
Articles universitaires, Articles de revues et Articles de sites
web 87
Rapports, Mémoires et Thèses 89
Notes de Conférences, colloques etc. 90
Annexes I
Table des matières XIII
XVII
MEMOIRE SOUTENU LE 18 MAI 2012
JURY
Président Pr. Hubert
NGNODJONM
Rapporteur Dr. Vincent TACHOUOLA
Assesseur Dr. André
TIOUMAGNENG
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