Problématique de la générativité dans le monde des Affaires en RDC

I.2. LA GENERATIVITE

I.2.1 Du point de vue psychologique

L'attitude de la générativité correspondrait au 7^ème état du développement personnel (ERIKSON)^6(*) et donc de l'âge adulte. Etre adulte est une question historiquement subordonnée à l'âge. Dans les efforts de définir l' « adulte », au 18^ème S l'âge adulte commence à partir de 25 ans (majorité coutumière Féodale), il a été rabaissé à 21 ans jusqu'à 1974 (Société postindustrielle), après 1974, la majorité légale est avancée à 18 ans accomplis, alors que socialement à partir des années 1975-1980, les jeunes dépendant de leurs parents, de l'école, de la société, ne s'insérant que vers 25-30 ans. La délimitation sociologique tend spontanément à assimiler adulte et vie active et dans un flou parfois inquiétant considère que :

- le jeune de 20 - 25 ans non inséré socio-professionnellement n'est pas encore adulte ;

- le retraité de 65 ans qui s'apprête à entrer dans ce que l'on appelle désormais le troisième âge et à plus forte raison le vieillard de 85 ans qui est installé dans le quatrième âge ne font plus partie de l'âge adulte^7(*).

J.P. BOUTINET situe donc l'âge adulte entre 18 et 65 ans (âge de l'activité).

Les chercheurs en psychologie ont pris l'habitude de remplacer la notion certes élastique d'adulte, laissée en dehors de leur champ de préoccupations, par une autre notion encore plus élastique aux connotations métaphysiques, celle des « personne ». La psychologie de la personne adulte (Osterieth, 1967).

La psychologie définit l'adulte comme étant la personne dans la force de l'âge^8(*).

En cette étape, l'un de désir le plus puissant est de préserver l'espèce, c'est-à-dire d'engendrer et de s'occuper d'une nouvelle génération. Au cours de la vie, la plupart des êtres humains deviennent, par choix ou par hasard des parents^9(*).

Lillian Troll, Sarah Miller et Robert Atchley (1979) soulignent que les liens entre les enfants adultes et leurs parents sont en général étroits. Les jeunes adultes comptent souvent sur les parents pour obtenir une aide financière, faire garder leurs enfants et recevoir un soutien affectif. En retour, les adultes d'âge mûrs sont satisfaits de la relation avec leurs enfants adultes sur le plan affectif et obtiennent un sentiment de camaraderie et de réalisation de la générativité. Ils ont engendré des enfants autonomes, responsables et affectueux qui assurent leur continuité. Chez certains adultes d'âge mûr, la réussite de leurs enfants devient une façon de satisfaire certains de leurs désirs et de leurs buts non atteints.

Beaucoup des parents d'âge mur sont heureux de voir leurs enfants quitter le foyer familial. Pour (Troll, 1980), les grands parents jouent un rôle important au sein de la structure familiale. Ils procurent aux générations plus jeunes un soutien affectif et des conseils concernant, entre autres, les valeurs fondamentales, le mode de vie, l'emploi, l'éducation, le rôle de parent.

En définitive, selon la théorie psychosociale d'Erikson, les adultes d'âge mur doivent résoudre la crise de la générativité ou stagnation. La générativité consiste principalement à établir et à guider la génération suivante.

Chez certains, la générativité s'explique dans un contexte familial, par des relations affectueuses avec les conjoints et les enfants, chez d'autres, elle prend la forme de la productivité au travail ou de rôle de mentor auprès des travailleurs plus jeunes, en les guidant et en les aidant dans leur développement professionnel. Dans certaines cultures, on peut atteindre la générativité grâce à la transmission rituelle des traditions des rites et des coutumes à la généralisation suivante. La générativité est le lien individuel avec le futur, le moyen par lequel l'être peut transcender sa mortalité.

A l'opposé de la générativité se trouve la stagnation c'est-à-dire un sentiment d'appauvrissement personnel, d'ennui et de préoccupation excessive pour soi-même.

Pour éviter la stagnation, il convient aux jeunes adultes et aux adultes d'âge mûr de préparer et de former les jeunes enfants, les époux et épouses, les proches dans le but de pérenniser les activités et surtout économiques.

* ⁶ Bernard Guerrin : op cit p137.

* ⁷ Jean-Pierre BOUTINET : Psychologie de la vie adulte, éd. Que sais-je, 4^ème édition mise à jour, PUF, 2005,

pp.16-17.

* ⁸ Jean-Pierre BOUTINET, idem. p.28.

* ⁹ Jean-Jacques KAPENGA KASONGO : Psychologie de l'adulte, cours, Inédit, Ecole Doctorale,

UPN, Sous Bureau de Goma, 2008-2009, p.50.