Paragraphe2 : Analyse des résultats liés
aux problèmes d'impayés
Ce paragraphe sera consacré à
l'analyse des résultats issus des enquêtes et aux observations
statistiques des encours de crédits sains et souffrants.
A- Observations et interprétations de
l'encours de crédits sains et souffrants:
1- Observations et interprétations de
l'encours de crédits sains :
Pour mener à bien notre étude, nous
avions recueilli quelques données statistiques, qui nous permettront de
se prononcer sur l'évolution de l'activité de PAPME dans le
temps. Ces données sont résumées dans un tableau que
voici :
Tableau n°4 : Evolution des encours de
crédits sains
Nombre de clients
|
Années
|
Encours de crédit
|
07
|
2000
|
10 849 396
|
20
|
2001
|
23 182 153
|
821
|
2002
|
737 277 828
|
940
|
2003
|
923 595 054
|
1009
|
2004
|
1 356 491 794
|
1258
|
2005
|
1 757 094 625
|
1050
|
2006
|
1 358 750 723
|
754
|
2007
|
535 725 092
|
Source : PAPME 2007
Observations :
On a constaté que l'activité de
crédit de PAPME s'est accrue exponentiellement durant les six
premières années (de 2000 à 2005) aussi bien en nombre de
dossier qu'en encours .Mais en 2006, on a observé une
légère baisse par rapport à 2005 soit une baisse de
398 343 902
(1 757 094 625-1 358 750 092) ; cette baisse
s'est accentuée en 2007 soit une baisse de 823 025 000 par
rapport à 2006 (voir tableau n°4).
Interprétations :
De 2000 à 2001, l'encours de crédit
n'était que de 23 182 153 ; ce qui se justifie par le
fait que, dans la zone, PAPME était à ses débuts. PAPME
aurait donc mis du temps pour s'installer à cause de l'enracinement de
la FECECAM dans la zone qui était parmi les toutes premières
institutions mutualistes de crédit agricole au
Bénin créée depuis 93; sa présence a fortement
influencé le démarrage des activités de PAPME.
De 2001 à 2005, la croissance observée
était due au fait que PAPME s'est fixé comme objectifs l'octroi
des micros crédits aux personnes ayant une activité
génératrice de revenu et au financement des petites et moyennes
entreprises dans le but du renforcement de leurs capacités. A ce titre,
PAPME a déployé beaucoup d'agents de crédits dans la
zone.
De 2005 à 2006, la baisse observée s'explique
par la méfiance qu'ont observé les institutions de micro finance
de mettre en place le crédit à cause de la morosité
économique qui secoue le pays durant ces dernières années
où des entreprises connaissent la mévente.
De 2006 à 2007, la persistance de la baisse est due
à un fort taux d'impayé (voir tableau n°4 et 6); ce qui a
amené PAPME à adopter une nouvelle politique pour limiter les
impayés et à procéder au recouvrement de ces
impayés.
2-Observations et interprétations de
l'encours de crédits souffrants :
L'observation statistique faite sur l'encours de
crédits souffrants nous a permis de réaliser les tableaux que
voici :
Tableau n°5 : Evolution des encours de
crédits souffrants
Années
|
Nombre de clients
|
Encours de crédit souffrants
|
2000
|
00
|
0
|
2001
|
02
|
382 083
|
2002
|
02
|
167 083
|
2003
|
13
|
5 576 726
|
2004
|
85
|
15 317 932
|
2005
|
175
|
97 216 965
|
2006
|
224
|
124 747 859
|
2007
|
361
|
355 214 449
|
Source : PAPME 2007
Tableau n°6 : Evolution du taux de portefeuille
à risque
Années
|
Crédits sains
|
Crédits souffrants
|
Taux de portefeuille à risque (1)
|
Observations
|
2000
|
10 849 396
|
0
|
0
|
Normes BCEAO est de 3%
|
2001
|
23 182 153
|
382 083
|
1 ,62%
|
|
2002
|
737 277 828
|
167 083
|
0,023%
|
|
2003
|
923 595 054
|
5 576 726
|
0,60%
|
|
2004
|
1 356 491 794
|
15 317 932
|
1,12%
|
|
2005
|
1 757 094 625
|
97 216 965
|
5,24%
|
|
2006
|
1 358 750 723
|
124 747 859
|
8,41%
|
|
2007
|
535 725 092
|
355 214 449
|
39,87%
|
|
Source : PAPME 2007
(1) est le rapport entre les crédits souffrants et
sains ; Taux=crédits souffrants / (crédits
sains+crédits souffrants)*100
Observations :
On a constaté que pendant les trois premières
années, le taux de portefeuille à risque a été
maîtrisé (de 2000 à 2002) soit 0% en 2000; 1,62% en
2001[382 083/ (23 182 153+382083)] et 0,023% en 2002 [167 083/(737
277 828+167083)].
De 2002 à 2003 on constate que le montant des
souffrants a connu une augmentation soit 5 409 643 par rapport
à 2002 (5 576 726-167 083) ainsi que le taux de portefeuille
à risque soit 0,577% (0,60%-0,023%);
De 2003 à 2004, on a connu une augmentation du
montant des souffrants soit 9 741 206 par rapport à 2003 (15
317 932-5 576 726) ainsi que le taux de portefeuille à
risque soit 0,52%(1,12%-0,60%);
De 2004 à 2006, le montant des souffrants a
augmenté considérablement soit 109 429 927 (124
747 859-15 317 932) ainsi que le taux de portefeuille à
risque soit 7,29% (8,41%-1,12%); mais en 2007, la situation s'est
aggravée au point qu'on a assisté à la dégradation
totale du portefeuille de PAPME soit un taux de portefeuille à risque de
39,87%.
Interprétations :(voir
tableau n°5 et 6)
La maîtrise du taux de portefeuille à risque
de 2000 à 2002 (de 0,023% à 1,62%) est due au fait que PAPME
était à ses débuts dans la zone et qu'il devrait
présenter un taux de remboursement d'au moins de 98% afin de mesurer sa
rentabilité dans la zone.
De 2002 à 2004, le taux de portefeuille à
risque s'est accru légèrement (de 0,023% à 1,12%);
cela est dû à l'augmentation du volume d'activité, ce qui
montre que l'institution commence par prendre d'énorme risque.
De 2004 à 2006, l'accroissement de ce taux est
dû à la morosité économique qui secoue notre pays en
ces dernières années; ce qui a entraîné la
méfiance de la plupart des institutions de micro finance à
l'instar de PAPME; ce qui a fait que les normes prescrites par la BCEAO ont
été largement dépassé soit 8,41% en 2006. Mais en
2007, la persistance de ce taux est due à la non maîtrise du taux
de portefeuille à risque soit 39,87%; ce qui a amené les
dirigeants de PAPME à prendre les dispositions nécessaires pour
la baisse du taux en créant la cellule de recouvrement et des
unités de cantonnement dans toutes les régions. Ce qui a fait
aussi ralentir le financement de crédit, ayant entraîné une
régression de l'activité de l'institution.
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