Conclusion de la partie
empirique
Après avoir présenté dans un premier
chapitre les principales caractéristiques du système bancaire
tunisien, les fondements de la réglementation bancaire tunisienne et ses
perspectives d'évolution, ainsi que, ses stratégies
d'évolution nous avons avancé dans un second chapitre notre cadre
d'analyse empirique et le résultat de recherche réalisée
auprès des banques visitées. Cette recherche nous a permis
d'aboutir à une série de conclusions qui méritent
d'être présentées et qui portent sur l'étude de
l'impact de la réglementation prudentielle sur les stratégies
bancaires. Une étude par période a pu être relevée
et plusieurs constats portant sur les conséquences de cet impact ont pu
être observés :
Concernant la réglementation prudentielle
tunisienne :
Cette réglementation a connu un développement de
son importance et surtout après la libéralisation
financière. Ce résultat est automatique car pour tout pays la
libéralisation financière s'accompagne toujours par
l'implantation de l'assise prudentielle en contre partie de
développement des risques inhérent à l'activité
bancaire.
Ce développement s'est traduit par l'apparition des
règles de solvabilités qui sont le ratio de solvabilité,
le ratio de liquidité et les normes de division des risques. Ces
dispositifs ont connu une évolution à travers le temps traduite
par les changements de leurs principes dont nous pouvons citer le plus
évoqué par les banquiers tunisiens à savoir l'augmentation
de minimum réglementaire du ratio de solvabilité de 5 % à
8 % en 1999. Cette mutation a inscrit une certaine conformité entre ce
ratio et son équivalent international le ratio Cooke et a
implanté la précision sur cette réglementation
après avoir être globale au cours des autres périodes.
Cette évolution est jugée par la plupart des
cadres des banques comme lente. En effet, ce résultat est jugé du
fait que la Tunisie a implanté effectivement le ratio Cooke qu'en 1999
date à la quelle le comité de Bâle a déjà
lancé les reformes de ce dispositif international. D'autres acteurs
bancaires jugent cette évolution comme normale vu que la Tunisie
possède une économie émergente et celle-ci
nécessite de temps pour adopter des normes mondial car l'implantation
soudaine et rapide peut aboutir à des mauvaises répercussions.
Toutefois, les banquiers ont jugé la perspective
d'évolution de la réglementation prudentielle tunisienne vers le
nouvel accord de comité de Bâle comme à la fois une
contrainte et un facteur de décision, de compétitivité et
d'intégration dans l'économie internationale. En fait, la prise
en compte des risques du marché et opérationnel dans le
dénominateur du ratio va imposer aux banques l'augmentation du
numérateur c'est-à-dire les fonds propres par des nouvelles
ressources. En outre, le respect du celui-ci permet à la banque
l'intégration dans l'environnement bancaire international et jouer la
concurrence tout en fixant les décisions stratégiques base de
toute opération commerciale.
Les banquiers ont aussi préféré la
transposition du Bâle II avec modification selon le contexte tunisien
(comme pour Bâle I transposé avec un taux de 5 % pour des raisons
liées à l'économie tunisienne).
Le schéma suivant résume l'évolution de
la réglementation prudentielle (RP) tunisienne :
Entre 1986-92 :
Libéralisation
Nécessité de la RP
Circulaire n°
91-24
Avant 1986 :
SBT encadré par l'Etat RP non
importante.
Après 1992 :
La mise en oeuvre de la base prudentielle et
l'émergence vers le ratio Cooke (1999).
Perspective :
L'implantation de l'accord de Bâle 2
demandée avec modification selon le contexte tunisien par les
banquiers.
Concernant les stratégies des banques
tunisiennes :
Celles-ci ont évolué au cours des
périodes étudiées pour l'évolution de la
réglementation prudentielle.
Le comportement bancaire reflétant le type de la
stratégie a à son tour passé d'un comportement aventurier
et aléatoire et même parfois risqué avant 1986 à
celui prudent après 1992 et c'est proportionnellement à
l'évolution précitée.
En effet, la fixation de la stratégie selon les cadres
interviewés a évolué d'une stratégie fixée
à l'avance (délibérée) à celle fixée
en fonction des situations existences (émergente) et l'impact suivant a
été constatée :
Stratégie émergente
Réglementation prudentielle
Stratégie délibérée
&
Le type des stratégies bancaires s'est
développé des stratégies de diversifications et de
spécialisations constatées avant la libéralisation
à la diminution de cette dernière sur les autres périodes
et l'intensification de la première (presque toutes les banques se sont
diversifiées). Toutefois, ces changements sont jugés partiels par
les interviewés et c'est du au fait de l'existence de la diversification
depuis longtemps au sein du SBT.
Pour les causes qui ont contribué à cette
évolution : nous avons constaté que les fondements du
management bancaire ont à leur tour changé. En fait, ceux-ci se
sont passés du management par ressources avant 1986, à un ajout
d'un autre fondement entre 1986-92 qui est l'objectif et enfin à un
management par objectif et par contrainte pour la dernière
période et parmi les contraintes figure bien évidemment la
réglementation prudentielle.
En outre, la base du choix de la stratégie de la banque
a selon les interrogés convergé de l'emploi optimal des
ressources en vue de maximiser les profits vers la valorisation des potentiels
et la création des avantages distinctifs pour affronter la concurrence
de plus en plus croissante ces dernières années à qui il
s'est ajouté la restructuration en fonction des dispositifs prudentiels
suite à son évolution et la formulation de son fondement.
Donc, la réglementation prudentielle est devenue un
facteur très important et qui influence le choix de la stratégie
bancaire.
Concernant l'impact de la réglementation prudentielle
sur les stratégies bancaires :
Pour l'impact des normes prudentielles tunisiennes, le ratio
de solvabilité et surtout après ses changements de 1999 a
imposé aux banques la stratégie de diversification et a
favorisé les autres stratégies et surtout les fusions et
acquisitions (prise de participation) :
Fusions
Prise de participation
Diversification par client
Diversification par client
Ratio de solvabilité
Au-delà de son aspect réglementaire, le ratio de
solvabilité induit d'importants effets sur la gestion stratégique
des établissements de crédit.
Pour les produits et les activité, la logique induite
par ce ratio conduit les établissements de crédit à
préviligier le développement des produits et des services peu
consommateurs de fonds propres (l'ingénierie financière,...), ou
les produits dont la pondération est la moins pénalisante en
fonds propres (prêts hypothécaires, ou le crédit bail
immobilier).
Le ratio de solvabilité a également eu un effet
sur le développement des segments de clientèle, en incitant les
banques à développer les clientèles à moindre
pondération de risque. D'où l'impact de ce ratio sur la
stratégie de développement commercial.
Pour la recherche de fonds propres et pour l'optimisation du
coût d'obtention de ces fonds propres, des fusions et des prises de
participation peuvent être aussi des meilleurs moyens pour arriver
à respecter le ratio de solvabilité ce qui explique l'orientation
vers ces opérations.
Par suit, ces actions stratégiques doivent s'accommoder
avec la réglementation.
En ce qui concerne l'impact des règles prudentielles
internationale, les mêmes résultats démontrés avec
le ratio de solvabilité tunisien sont présentés avec le
ratio Cooke et c'est logique puisque notre ratio national est jugé selon
notre enquête conforme à son homologue mondial.
Pour le ratio McDonough, les impacts futurs sont
diversifiés sur les trois piliers qui les composent : le premier
tend selon les banquiers à imposer la diversification et c'est pour les
mêmes cause évoqués pour le premier ratio de
solvabilité international et à favoriser les autres
stratégies, le deuxième va les favoriser et ainsi pour le
troisième.
La diversification
Impose
Bâle II
La spécialisation
Favorise
Favorise
L'internationalisation
Favorise
Les fusions et acquisitions
Ici, nous évoquons que ces deux ratios tendent, selon
la plupart des interviewés, à renforcer les choix
stratégiques.
Se sont donc, les principaux scénarios trouvés
qui expliquent l'impact existant entre la réglementation prudentielle et
la gestion stratégique de la banque.
En conclusion, nous pouvons mentionner les deux essentiels
résultats suivants :
Le ratio Cooke oriente donc les stratégies bancaires en
imposant la diversification et en favorisant la spécialisation,
l'internationalisation et les fusions et acquisitions.
Le ratio McDonough oriente les stratégies bancaires
à travers ses trois pilier : le pilier 1 impose la diversification
et favorise les autres stratégies et les piliers 2 et 3 favorisent
toutes les stratégies.
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