VIII. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
8.1. Conclusions
Les ZICs 1 et 5 jadis considérées comme aire
protégées subissent de nos jours une forte pression humaine. Les
riverains dépendent entièrement des ressources issues de ces
zones : le bois de chauffage, le bois de service, les produits de la
pharmacopée traditionnelle. Le front agricole avance au détriment
de la réserve et les techniques utilisées ne favorisent pas la
régénération du couvert végétal. Trois
principales zones d'attraction sont repérées sur le terrain : la
zone d'habitation, la zone de culture et la zone de brousse. A chaque zone
correspond un type d'activité, les principales étant le
pastoralisme, les défrichements culturaux et le braconnage. Ces
activités ont une conséquence négative sur la faune.
D'après les résultats des études
précédentes, on dénombrait 39 espèces de grands,
moyens et petits mammifères dans la zone ou 35 espèces de grand
et moyens mammifères, nos études en comptent 26 espèces de
grands et moyens mammifères. Les effectifs de quelques espèces
(babouin, patas, cobe de buffon) évoluent positivement tandis que
d'autres ont une tendance décroissante. Les espèces de la classe
A sont les plus visées par le braconnage et leur effectif décroit
de façon alarmante. Les espèces de la classe B subsistent mais
avec un effectif en dessous de la moyenne.
Il y a donc un besoin urgent d'établir des mesures de
conservation pour les zones d'intérêt cynégétique et
plus particulièrement pour les espèces fauniques menacées
d'extinction. La conservation n'est possible si on intègre effectivement
les populations riveraines à la gestion des ressources qui les
entourent. Il faut également accélérer le processus de
game ranching et initier l'élevage en captivité des
espèces menacées (élan de derby, damalisque), sinon, d'ici
peu on parlera de ces espèces sur le papier comme le cas du
rhinocéros noir qui a disparu il y a quelques années.
8.2. Recommandations
> Déterminer et matérialiser les limites de
chaque village situé dans la ZIC afin de contrôler les fronts de
défrichement;
> Initier les projets de reboisement axés sur la
création des bosquets villageois dans chaque village situé dans
la ZIC, ou créer des forêts de particuliers. Cette initiative
pourra les amener à créer et gérer les forêts
artificielles et par conséquent freiner la pression sur les ZICs.
> Organiser régulièrement des campagnes de
sensibilisation dans les villages riverains afin de susciter la conscience des
populations sur l'intérêt de conserver la biodiversité, et
auprès des éleveurs bororos en période de transhumance
;
> Intégrer effectivement les populations dans la
gestion des ressources en leur affectant un pourcentage de revenu raisonnable
pour l'aménagement de leurs structures sociales d'encadrement
(école, centre de santé, électrification rurale) ;
> Accélérer le processus de la
réalisation d'un projet pilote pour la création d'un « Ranch
à gibier » comme celui développé à Nazinga au
Burkina Faso et mettre l'accent sur l'élevage en captivité de
l'élan de derby qui est menacée d'extinction.
> Mener une étude sur les grandes antilopes en
général et sur l'élan de derby en particulier qui
jusqu'à nos jours n'a pas encore fait l'objet d'une étude
spécifique dans la zone.
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