v. Global Macro
Cette stratégie, qui a fait la
célébrité de personnalités telles que Georges Soros
(Quantum) et Julian Robertson (Jaguar), a été la stratégie
phare des années 80 et 90. Les gérants macros suivent
principalement des tendances macroéconomiques. Ils ont une approche
internationale et très opportuniste. Les gérants macro font des
hypothèses sur les facteurs suivants : le prix des actions dans leur
ensemble, les taux de change des monnaies, les taux d'intérêt,
l'inflation, les politiques fiscales.
La flexibilité est le plus grand avantage de cette
stratégie, qui n'est pas confinée à une certaine classe,
géographie, secteur, etc. Le principal risque des fonds macro est le
timing, c'est à dire la détermination du point d'inflexion
à partir duquel le cycle change et leur scénario se
concrétise.
La stratégie macro offre sur 5 ans un rendement annuel
moyen supérieur aux indices classiques, avec une volatilité
inférieure.
La corrélation est très faible par rapport
à ces 2 indices (0,24 et 0,20), dans la mesure où la
flexibilité de la stratégie offre aux gérants un
éventail d'opportunités tel qu'il est indépendant des
marchés. En marché baissier ou haussier, ou même stable, le
gérant trouvera des opportunités sur tous les marchés.
vi. Equity Market Neutral (EMN)
L'objectif de cette stratégie est d'être, comme
son nom l'indique, « neutre en marché action ». On parle aussi
de « statistical arbitrage », pour l'aspect très quantitatif
de la stratégie. Les positions longues et courtes en actions uniquement
permettent d'être Beta neutre.
Le Beta neutre est très difficile à mettre en
place, car les corrélations (et donc le Beta de chaque action) change en
fonction du temps. Il est donc délicat de neutraliser
complètement le Beta lorsque le nombre de positions est important. Une
fois la quasi-neutralité achevée, il reste d'autres risques
à couvrir : change, secteur. Ces risques sont couverts en investissant
dans des titres de manière neutre en dollars.
Bien qu'il existe une similarité avec la
stratégie LSE la principale différence réside dans le fait
que les gérants EMN cherchent à éliminer totalement
l'aspect directionnel avec le marché, alors que les gérants LSE
cherchent à capter une certaine part du mouvement de marché.
Les gérants EMN ont une exposition nette proche de
zéro.
Exposition nette = (Long - Short) / total Capital
Le risque quant à lui n'est pas nul, au contraire. Le
risque systémique est annulé certes, mais il reste l'exposition
à tous les risques spécifiques de chaque titre
sélectionné.
Dans le cas du statistical arbitrage, ce sont des
modèles quantitatifs qui gèrent l'achat et la vente de titres. Ce
sont de réelles « boites noires », et rares sont ceux qui
comprennent leur fonctionnement.
Une des stratégies les plus simples et les plus
communes est le retour à la moyenne d'un titre : lorsqu'un titre
s'éloigne de sa moyenne de manière significative, le
modèle - gérant parie sur un retour à la normale sur le
très court - court terme.
Le grand problème de cette stratégie est le
coût des transactions : jusqu'à plusieurs milliers de transactions
par jour pour certains gérants, ce qui implique des frais de courtage
extrêmement importants, parfois plus importants que les quelques bps
gagnés sur un arbitrage de quelques secondes. Mais les modèles
prennent cet aspect en compte, et les meilleurs gérants font des
bénéfices incroyables, le « meilleur hedge fund
», Renaissance Technologies étant un fonds EMN.
On remarque qu'EMN est une stratégie très
«pure» en Alpha, dans la mesure où les rendements sont
extrêmement peu volatiles.
La corrélation est assez faible avec les marchés
classiques, car les modèles trouvent des opportunités
d'arbitrages quelles que soient les conditions de marché. On note
cependant une performance plus faible en 2001 et 2002, donc en phase avec les
marchés pour la raison suivante : les modèles construits dans les
années 1990 ne sont pas adaptés à une période de
turbulences telles que celle de 2001-2002, et ont tendance à avoir
besoin d'un temps d'adaptation.
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