viii. Fixed Income Arbitrage
Il s'agit de l'arbitrage de taux. Les gérants cherchent
à profiter d'anomalies dans les courbes de taux en
général. Cette stratégie s'est fortement
développée dans les années 1990. Elle a été
boudée par les investisseurs après la crise de LTCM, mais le
désintérêt de l'industrie a permis à de nombreuses
opportunités de se développer depuis.
Les gérants identifient des situations auparavant
stables qui s'écartent de leurs moyennes historiques, ou des situations
dans lesquelles un choc externe peut provoquer des modifications profondes. Les
gérants cherchent à éviter tout lien avec les
marchés et visent, comme c'est le cas en EMN, à produire des
rendements grâce à leur seule habileté à identifier
au bon moment les bons titres (i.e. mal évalués).
Cette stratégie est extrêmement quantitative. Son
principal risque est donc un risque de modèle et de gérant. Les
autres risques, auxquels cette stratégie est confrontée, sont les
risques de change, de crédit, de contrepartie, de liquidité/
timing (c'est ce dernier qui a provoqué la faillite de LTCM).
Il est à noter que l'effet de levier est relativement
important au sein de cette stratégie (10-20).
Les inefficiences sur les marchés de taux sont
essentiellement dues à deux facteurs :
- La segmentation et les restrictions d'investissement,
- La complexité des produits obligataires (du fait
notament des clauses
optionnelles).
Les principales stratégies sont :
- Anticipation sur les déformations de la courbe des taux
:
- aplatissement/ pentification. Par exemple, long 2 ans, short 10
ans à
sensibilité equivalente.
- Butterfly. Par exemple, long 2 ans et 30 ans, mais short 10
ans. L'idée
est de jouer un resserement entre les extrêmes (2 et 30
ans) et le milieu (10 ans) sur la courbe des taux.
- Stratégies de convergence sur des titres similaires. Par
exemple « off the run »
contre « on the run ».
- Arbitrage entre les différents actifs obligataires :
gouvernement, corporate,
MBS, obligations municipales (USA, détaxées pour
les résidents, ce quiprovoque des opportunités
d'arbitrage).
La stratégie FI Arb offre des rendements annuels moyens
sur 5 ans de 5,81%, inférieurs aux rendements des indices obligataires
et actions (Citigroup WGBI 8,90% et DJW 10,54%). Cependant, la
volatilité est moindre par rapport à ces indices (3,64% contre
7,95% pour Citi WGBI et 13,64% pour DJW). La correlation est quasi-nulle par
rapport aux marches actions et obligations (- 0,06 contre le Citi WGBI et 0,05
contre le DJW), ce qui en fait un instrument de diversification
idéal.
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