Conclusion de la première partie
Ainsi, nous avons vu que la crise de notre rapport à la
Nature -éco-ernergético-technologique - et la crise de
notre socio-système propre - socio-économico-culturelle
- devaient être analysée comme une seule et même crise.
Cette crise systémique composée donc de deux
sous-systèmes, peut être analysée comme la crise du
développement et de la société de
croissance, l'hubrys en constituant l'axiome déterminant.
En particulier, la démesure de l'emprise de l'économie, de son
Ç esprit È, de ses nouvelles formes, sur nos
sociétés, semble au fondement de la crise systémique,
outre une approche anthropocentrée 107 et
cornucopienne108 de la Nature.
Nous avons vu que le prolongement des logiques et des
fantasmes à l'origine de la crise systémique bicéphale
conduit à l'effondrement systémique109, notamment par
amplification des phénomènes. Cette amplification est souvent
liée à des mécanismes qui, du fait en particulier de
l'organisation de l'anthroposystème en société de
croissance, échappent au moins partiellement à la
régulation éthique et politique. A cet égard, il semble
que le développement durable et les actions menées en
son nom, prolongeant largement les schémas du
développement, ne saurait constituer une métamorphose
suffisante à empêcher l'effondrement.
1 0 7 Catherine et Raphael LARRERE, Du bon usage de la
Nature, Aubier, 1997, 355p.
108 Du latin cornu copiae, la Ç corne d'abondance
È.
1 09 Avec une forte incertitude en termes de temporalité
selon la nature du phénomène devenant déterminant
(déplétion des ressources fossiles, impacts du changement
climatique, crise économiqueÉ)
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