Conclusion partielle
Cette seconde partie de notre étude nous a permis de
présenter le CHUP-CDG, ainsi que les résultats de nos
enquêtes et de confirmer les hypothèses de départ. En
effet, le CHUP-CDG souffre d'une insuffisance de crédits mais
également du manque de promptitude des achats dû à la
réglementation des marchés publics.
Dans cette partie il a été également
question de faire des propositions pour un meilleur fonctionnement du CHUP-CDG
en particulier et des hôpitaux du Burkina Faso en
général.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de ce travail, il convient de s'interroger sur le
chemin parcouru à travers ce mémoire, d'en dégager les
principales contributions et les perspectives de la réflexion. Plusieurs
raisons ont sous-tendu cette réflexion : le rôle des
professionnels de la santé et particulièrement celui croissant
des gestionnaires dans la conduite des hôpitaux, le mouvement actuel de
la quête de la performance de l'offre des prestations sanitaires et le
fait que la santé soit un domaine qui interpelle nos valeurs
sociales.
Les deux dernières expressions à savoir la
performance des hôpitaux et les valeurs sociales des hommes posent toute
la problématique du modèle de gestion des services de
santé et particulièrement des EPS. La performance pose le
problème d'une gestion efficace et efficiente afin de garantir des
services de qualité à une population dont la majorité,
malheureusement peine à payer la contrepartie de ces soins. Pourtant
tous doivent avoir accès à ces soins de qualité car «
le principe selon lequel «on doit recevoir ce que l'on a payé»
est généralement considéré comme équitable
dans une transaction commerciale, mais il le paraît beaucoup moins
dès lors qu'il s'agit des services de santé
»25.
Notre problématique de recherche portait sur
l'autonomie de gestion des hôpitaux au Burkina Faso : cas du CHUP-CDG.
Plus particulièrement il s'agissait pour nous de déterminer les
causes du mauvais fonctionnement du CHUP-CDG et partant des hôpitaux du
Burkina Faso. Pour mener cette étude, nous avons formulé un
modèle de recherche composé deux hypothèses : les
insuffisances de crédits et le manque de promptitude des achats. Ces
deux hypothèses ont été vérifiées (à
travers la vérification d'hypothèses intermédiaires) non
seulement à partir des résultats de l'enquête mais
également des données de l'enquête documentaire pour ne pas
se contenter de données subjectives.
A ces causes nous pouvons ajouter le manque de management au
niveau opérationnel et le manque de politique de motivation
relevé par l'enquête et qui pourrait résoudre tant soit peu
les difficultés financières en attirant à
côté de la clientèle qui peine à payer les soins,
une clientèle apte à payer les soins par l'amélioration de
la qualité des prestations.
25 Rapport OMS 2000, Page 25
Comment atteindre cette performance, avec quels moyens
financiers approvisionner l'hôpital, motiver le personnel, remplacer le
matériel vétuste, obsolète ou en panne ? En un mot comment
faire pour assurer à l'hôpital un meilleur fonctionnement ?
La résolution de ces difficultés passe dans un
premier temps par une meilleure organisation de l'hôpital. L'organisation
actuelle de l'hôpital est un mérite des autorités à
saluer, mais l'application et l'appropriation par les acteurs eux-mêmes
de ces principes et règles est une difficulté.
L'Etat doit accorder plus d'autonomie à chaque
établissement, permettre à chaque structure de gérer au
sens large du terme son personnel, assouplir le code des marchés publics
dans son application aux EPS et rendre obligatoire le contrôle de gestion
dans les hôpitaux.
Si l'Etat doit rester garant de la cohérence et de
l'équité de l'accès aux soins, il doit cependant permettre
aux dirigeants des EPS et des EPE en général de gérer et
de rendre compte. Il s'agit de savoir qui est responsable de tel ou tel autre
acte. Ainsi, nous allons vivre un véritable changement culturel et
passer d'une logique basée sur la diligence à une logique de
confiance, d'évaluation et d'efficacité socioéconomique.
Il sera nécessaire de s'interroger sur la pertinence de nos
démarches et d'apprendre à rendre compte de nos actions de
manière efficace.
Cette évolution exige une clarification des
responsabilités et un renforcement de la tutelle stratégique du
ministère de la Santé. La multiplicité de tutelles
pourrait poser un problème de coordination et de définition de
position commune. Il s'agira de clarifier la responsabilité devant le
Parlement au nom de l'Etat.
Ces recommandations devraient être des préalables
à la mise en place de politiques complexes telles que la pharmacie
hospitalière, la médecine privée à
l'hôpital.
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