6- Conclusion
Tout au long de ce travail de recherche, nous avons
démontré que la finance islamique représente une bonne
alternative à la finance conventionnelle
Pour cela, nous avons commencé, dans un premier temps,
par expliquer les causes de la dernière crise financière. Celle
-ci a indirectement mis en avant la finance islamique. En effet, tous les pays
ont été impactés par la crise financière qui a vu
le jour aux Etats-Unis pendant l'été 2007. Les pays du Golfe
n'ont pas été touchés par cette crise mondiale. Nous nous
sommes donc penchés sur leur modèle financier afin de comprendre
comment ont-ils pu éviter la récession. Ces pays utilisent un
système financier basé sur leurs croyances religieuses. Le nom
du modèle financier est la finance islamique basée sur les lois
islamiques. Ce modèle financier a suscité un fort
intérêt de notre part, ce qui nous a poussé à
s'intéresser de plus près aux caractéristique de
celle-ci.
Dans un second temps, nous avons débuté par
définir les principes sur lesquels repose la finance islamique. Celle-ci
est basée sur un ensemble de prohibitions telles que les
intérêts (Riba), la spéculation (Maysir, Gharar),
l'investissement dans des secteurs jugés illicite (Haram) par la loi
islamique (Sharia). Nous avons par ailleurs expliquer les principes des
« 3P » (Partage de Profits et de Pertes) et de l'adossement
des actifs tangibles. Toutes ces caractéristiques citées
précédemment traduisent des valeurs morales, humaines et
environnementaux qui sont très important aux yeux de la religion
musulmane. Après avoir vu les bases sur lesquels repose la finance
islamique, nous avons vu les principaux techniques de financement qu'offre la
finance islamique. Nous avons évoqué les instruments
dits : « participatifs » (Murabaha, Mudaraba et
Musharaka) et les instruments de « financement » (Ijara et
Istisna). Après avoir assimilé le fonctionnement de ce
modèle financier, nous avons dû réaliser une étude
afin de qualifier la finance islamique.
Pour répondre à notre problématique, nous
avons dû réaliser une étude qualitative. Nous avons
effectué 12 entretiens semi-directifs auprès des professionnels
qualifiés dans le domaine de la finance islamique.
L'objectif de cette étude était de
vérifier notre problématique (la finance islamique est elle un
rempart à la finance conventionnelle ?). Pour cela nous avons
essayé de sélectionner différents profils notamment des
professionnels exerçant dans le secteur bancaire islamique, des
académiciens et des journalistes économistes afin d'avoir une
meilleure visibilité sur notre hypothèse.
Dans l'ensemble, cette étude a montré que les
professionnels sont unanimement d'accord sur le fait que la finance islamique
peut être une bonne alternative à la finance conventionnelle.
Cependant, malgré leur optimisme, la majorité d'entre eux ont
reconnu que si la finance islamique devait être amenée à
devenir une très bonne alternative à la finance conventionnelle,
elle devra améliorer certains points afin de concurrencer la finance
conventionnelle.
Notre étude nous a montré que si nous avions
appliqué le système de la finance islamique aux Etats-Unis, nous
n'aurions pas connu de crise de « subprimes ». La finance
islamique se base sur des principes éthiques et moraux. A l'inverse, la
place de l'éthique dans la finance conventionnelle est quasi nulle. La
finance islamique propose des techniques de financement intéressantes
sans remettre en cause la stabilité financière. Elles sont
soumises à des contraintes auxquelles elles n'ont pas droit d'y
déroger. En cas d'incertitude sur la conformité de
l'opération, la banque fait appel à la Sharia Board qui va
statuer sur l'opération. Ce qui va diminuer fortement le risque.
Toutefois, notre étude aurait été plus
significative si nous avions eu plus d'intervenants au sein de notre
échantillonnage. La prise de contact avec les professionnels ont
été très difficile. La connaissance d'un jeune
diplômé en finance islamique nous a facilité la tâche
lors de notre mission de prospection. La barrière de la langue a
été un obstacle lors de nos prise de contact. Bon nombre de
conseillers religieux de Sharia Board, dans les pays asiatiques, avaient peu de
notions en Anglais. Cela a constitué un frein à notre
étude car il aurait été intéressant d'avoir leurs
opinions sur notre étude en raison de leurs connaissances profondes en
matière religieuse. Malgré ces freins, nous avons pu
réaliser une étude qui nous a permis de collecter des
données importantes. Notre étude est basée sur des
hypothèses qui sera vérifiée ou non dans les années
à venir.
La France, par la voix de Madame la Ministre de l'Economie et
des Finances (Mme Christine Lagarde), travaille actuellement sur
l'introduction de la finance islamique dans notre système financier.
Fort de ces 5 millions de musulmans, la France, selon Madame la Ministre, peut
être une place attractive pour les investisseurs des pays du Golfe. Elle
souhaite faire de Paris la place de la finance islamique en Europe et par la
même occasion détrôné le Royaume-Uni. Il sera
intéressant de suivre avec attention l'évolution de la finance
islamique en France. Va-t-elle connaitre un succès ? Va-t-elle
attirer des investisseurs ? Dès que l'instauration de la finance
islamique sera effective, nous pourrions réaliser à posteriori
une étude quantitative sur la place de la banque islamique en France.
Cette étude pourra confirmer ou non la tendance dégagée
par notre étude.
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