Fêtes de village et nouvelles appartenances. Les fêtes rurales en Hainaut occidental (Belgique)( Télécharger le fichier original )par Etienne Doyen Université Catholique de Louvain - Licence en Sociologie 2007 |
III. LES FÊTES RURALES EN HAINAUT OCCIDENTAL3.1. MéthodologieUne démarche ethnographique et ethnologiqueLa démarche qui a été la nôtre tout au long de ce travail est basée sur la distinction entre ethnographie et ethnologie proposée par Lévi-Strauss107(*). Ce travail est, avant tout, le fruit d'une démarche ethnographique. Les réflexions qui le composent sont le résultat d'un travail conséquent sur le terrain. La récolte personnelle d'un matériau actuel a ainsi constitué, dès l'origine, une priorité. L'objectif que nous souhaitions atteindre, au terme de ce mémoire, était de livrer une description précise, hic et nunc, des fêtes de village en Hainaut occidental. On retrouvera ainsi, dans les deux parties du volet empirique, des passages relativement précis portant sur le déroulement de ces fêtes, sur le contenu de leurs programmes, sur le public drainé. Nous allons également raconter certains épisodes emblématiques de nos observations108(*). Nous avons enfin inséré à notre analyse des clichés pris sur le terrain, qui complèteront nos descriptions écrites et permettront, nous l'espérons, de saisir au mieux le matériau sur lequel nous nous basons. Nous estimons que nous ne pouvons faire l'économie d'une description fine, qui rendra notre interprétation plus fondée. Tout ce travail de compte rendu s'inscrit dans une volonté de témoigner, proche de la démarche de Dibie109(*). Nous voulons présenter la ruralité contemporaine, décrire comment celle-ci se joue, concrètement, lors d'évènements particuliers. Ce travail minutieux, pour autant qu'il soit correctement effectué, constitue en soi un objet digne d'intérêt. Et si nous avons pu contribuer, fût-ce d'une manière minime, à enrichir les connaissances portant sur les fêtes rurales actuelles, nous considérerions alors déjà ce travail comme une réussite. Nous n'entendons donc pas élaborer une science éthérée ; loin de réaliser ici une oeuvre de théorie sociologique, nous avons voulu effectuer une recherche qui s'ancre dans le concret et fasse la part belle à l'empirie. Pourtant, nous n'entendons pas nous arrêter à une simple ethnographie. À partir du matériau récolté, nous voulons dépasser le stade de la description pour arriver à mettre en oeuvre une ethnologie. Nos données n'ont pas été rassemblées uniquement dans une visée ethnographique, mais parce qu'elles vont nous permettre de confirmer ou d'infirmer les hypothèses émises dans notre problématique. À partir de ce matériau agencé en fonction de nos intérêts, nous allons procéder à un saut théorique pour pouvoir livrer une interprétation. C'est cette visée ethnologique qui nous importe le plus et qui va permettre à notre travail de se démarquer du statut de recueil de données pour constituer une véritable analyse, portant sur les nouveaux mécanismes d'appartenance en milieu rural. * 107 Lévi-Strauss C., Anthropologie structurale, Paris, Plon, 1958, pp. 386-389. * 108 On retrouvera ainsi l'épisode de l'hymne de village à Basècles ainsi que l'intronisation de la confrérie de la « planteuse à patates » à Thimougies. Cf. infra. * 109 Dibie, op. cit., 2006. |
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