WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Problematique de la scolarisation des élèves vulnerables au rwanda

( Télécharger le fichier original )
par Benjamin MIGISHA
Université libre de Kigali -  2006
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

EPIGRAPHE

Les projets que forme le coeur dépendent de l'homme,

Mais la réponse que donne la bouche vient de l'Eternel.

Recommande à l'Eternel tes oeuvres et tes projets réussiront.

Proverbes 16 :1,3

DEDICACE

A l'Eternel Tout puissant ;

A notre cher père ;

A notre regrettée mère ;

A nos frères et soeurs ;

A mes oncles et tantes ;

A vous amis et connaissances.

REMERCIEMENTS

Au terme de ce travail nous remercions spécialement l'Eternel pour sa protection et sa grâce depuis notre existence jusqu'à ce jour, que son nom soit exalté.

Ensuite la réalisation de ce travail n'aurait pas été possible sans le concours de différentes personnes auxquelles nous devons une profonde gratitude.

De prime abord nous exprimons notre profonde gratitude au Président et Représentant Légal de l'U.L.K, Professeur Docteur RWIGAMBA BALINDA pour son initiative, ses conseils, son dévouement et son soutien qui nous ont aidé à devenir ce que nous sommes maintenant, que Dieu le bénisse.

Nos sincères remerciements s'adressent également au CCA CYEZE Emmanuel le Directeur de ce mémoire, ainsi qu'à l'Assistant MANZI A. Stanley le codirecteur qui n'ont ménagé aucun effort pour l'aboutissement de ce travail.

Nous disons grand merci aux autorités et aux Professeurs de l'U.L.K. pour leur formation solide qui nous a aidé à ouvrir les horizons afin d'édifier notre pays.

Que toutes les personnes qui d'une façon ou d'une autre nous ont fourni des informations relatives à notre sujet de recherche trouvent ici nos plus sincères remerciements.

Enfin, à toute personne ayant de près ou de loin contribué à la réalisation de ce travail, nous garderons toujours la reconnaissance.

MIGISHA Benjamin

SIGLES ET ABREVIATIONS

Al.  : Alii (autres).

APEFE : Association de Parents pour l' Education et la Formation des

Enfants.

B.M  : Banque Mondiale.

BIT : Bureau International du Travail.

CCA  : Chargé des Cours Associé.

DSRP  : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté.

ESBF : Ecole Secondaire Baptiste de la Fraternité.

ESIG : Ecole Secondaire Islamique de Gisenyi.

ESSA : Ecole des Sciences de la Santé

FAE  : Fonds d'Appui à l' Education.

Hab. : Habitant.

http  : hypertext transfer protocol.

Ibidem : Même auteur, même ouvrage et même page.

ICICAEA  : Institut de Coopération Internationale de la Confédération Allemande pour l' Education des Adultes.

IDH : Indicateur du Développement Humain.

J.O  : Journal Officiel.

KIE : Kigali Institute of Education.

MINECOFIN: Ministère des Finances et de la Planification Economique.

MINEDUC  : Ministère de l' Education.

MVG  : Monographie de la Ville de Gisenyi.

ONG  : Organisation Non Gouvernementale.

PIB : Produit Intérieur Brut.

PNUD  : Programme des Nations Unies pour le Développement.

PUF  : Presses Universitaires de France.

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat.

SIDA  : Syndrome d'Immunodéficience Acquise.

SRP  : Stratégie de Réduction de Pauvreté.

ULK  : Université Libre de Kigali.

UNESCO :United Nations, Education, Scientific and Cultural Organization.

UNICEF : United Nations for Children's Fund

USD  : United States Dollar.

VIH  : Virus d'Imminodéficience Humaine.

www  : World Wide Web.

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1  : Taux de transition du primaire vers le secondaire..................24

Tableau 2  : Effectif des élèves supportés par FAE/Ville de Gisenyi par sexe et selon l'année scolaire................................................28

Tableau 3  : Effectifs et proportions des élèves enquêtés selon les écoles fréquentées..........................................................................31

Tableau 4 : Répartition de la population scolaire de la ville de Gisenyi âgée de 6 à 35 ans par secteur selon le niveau d'études........34

Tableau 5  : Effectif des élèves enquêtés selon l'âge et le sexe....................35

Tableau 6  : Situation familiale des élèves vulnérables..............................36

Tableau 7  : Effectifs des membres de la famille........................................37

Tableau 8 : Représentation du niveau d'instruction.................................38

Tableau 9 : Activité des chefs de ménage.................................................40

Tableau 10 : Les chefs de ménage selon les tranches d'âges........................41

Tableau 11 : les chefs de ménages selon le sexe.........................................42

Tableau 12 : Effectif des personnes productives et improductives................43

Tableau 13 : Existence des terres cultivables.............................................44

Tableau 14 : Superficie du terrain en hectare.............................................45

Tableau 15 : Argent dépensé par chaque élève par an.................................46

Tableau 16 : Problèmes Socio-éducatifs.....................................................49

Tableau 17 : Les élèves ayant une autre aide pour résoudre les problèmes scolaires...............................................................51

Tableau 18 : Effectif des élèves ayant des problèmes en vacances...............51

Tableau 19 : Représentation des problèmes des élèves au cours des vacances............................................................................52

Tableau 20 : Occupation des élèves en vacances........................................53

Tableau 21 : Effectif des élèves dont les problèmes ont affecté leur rendement scolaire...............................................................54

Tableau 22 : Résultats obtenus à la fin de l'année scolaire 2005.................55

Tableau 23 : Effectif des élèves connaissant les cas des abandons..............56

Tableau 24 : Nombre d'abandons scolaires par manque de moyens.............57

Tableau 25 : Opinion des enquêtés sur le paiement du minerval par le FAE/Ville de Gisenyi............................................................61

Tableau 26 : Représentation d'autres sources des frais scolaires.................62

Tableau 27 : Informations des enquêtés face à l'assistance du FAE.............64

Tableau 28 : Opinion des enquêtés sur leur suivi par les agents du FAE.....65

Tableau 29 Opinion des enquêtés face aux visites de l'agent du FAE à

leurs écoles..........................................................................66

Tableau 30 : Opinion des enquêtés face au fonctionnement du FAE............67

ANNEXES

Annexe 1 : Questionnaire adressé aux élèves supportés par FAE /Ville de

Gisenyi.

Annexe2 : Questionnaire concernant les chefs d'établissements Scolaires.

Annexe 3 : Guide d'entretien avec les élèves vulnérables.

Annexe 4 : Questionnaire concernant les agents du FAE/Ville de Gisenyi.

Annexe 5 : Statuts du FAE /Ville de Gisenyi (version KINYARWANDA).

Annexe 6 : Liste des élèves indigents supportés par FAE/Ville de Gisenyi,

frais scolaires du premier trimestre 2005.

Annexe 7 : Note de recommandation. TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE i

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

SIGLES ET ABREVIATIONS iv

LISTE DES TABLEAUX vi

ANNEXES viii

TABLE DES MATIERES ix

INTRODUCTION GENERALE 1

1. CHOIX ET INTERET DU SUJET 1

1.1 Intérêt personnel 1

1.2 Intérêt académique 1

1.3. Intérêt scientifique 2

1.4. Intérêt social 2

2. DELIMITATION DU TRAVAIL 2

2.1. Délimitation dans le temps 2

2.2. Délimitation dans l'espace 2

2.3. Délimitation dans le domaine 3

3. PROBLEMATIQUE 3

4. HYPOTHESES DU TRAVAIL 6

5. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 6

5.1. Objectif global 6

5.2. Objectifs spécifiques 7

6. DEMARCHES METHODOLOGIQUES 7

6.1. Techniques 7

6.1.1. Technique documentaire 8

6.1.2. Technique de questionnaire 8

6.1.3. Technique d'entretien 9

6.1.4. Echantillonnage 9

6.2. Méthodes 10

6.2.1. Méthode comparative 10

6.2.2. Méthode historique 11

6.2.3. Méthode qualitative 11

6.2.4. Méthode quantitative 11

7. SUBDIVISION DU TRAVAIL 12

CHAPITRE 1. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE 13

1.1. DEFINITION DES CONCEPTS 13

1.1.1. Scolarisation 13

1.1.2 Education et Instruction 13

1.1.3. Enfant 14

1.1.4. Pauvre, indigent et Vulnérable 15

1.1.4.1. Pauvre 15

1.1.4.2. Indigent 16

1.1.4.3. Vulnérable 16

1.1.5. Assistance sociale 17

1.2. ORIENTATION THEORIQUE 18

1.2.1. Aperçu général sur la scolarisation 18

1.2.1.1. Education au service du développement humain 18

1.2.1.2. Discrimination, un obstacle à l'éducation 19

1.2.1.2.1. Inégalités liées au rang social 19

1.2.1.2.2. Inégalités sociales liées au sexe 21

1.2.1.2.3. Disparités régionales et raciales 22

1.2.2. Aperçu sur l'éducation au Rwanda 22

1.2.2.1. Historique sommaire de la scolarisation au Rwanda 22

1.2.2.2. Enseignement secondaire au Rwanda 23

1.2.2.2.1. Clarification sur l'enseignement secondaire 23

1.2.2.2.2. Transition du primaire vers le secondaire 24

1.2.2.2.3. Disparités du genre dans l'éducation du Rwanda 24

1.2.3. Situation de la pauvreté au Rwanda 26

CHAPITRE 2. LES CAUSES PRINCIPALES DE LA VULNERABILITE DES ELEVES DE L'ECOLE SECONDAIRE ET LEURS PROBLEMES SOCIO-EDUCATIFS 28

2.1. ECHANTILLONNAGE ET DEROULEMENT DE L'ENQUETE 28

2.1.1. Population 28

2.1.2. Constitution de l'échantillon 29

2.1.3. Elèves enquêtés selon les écoles 30

2.1.4. Déroulement de l'enquête 31

2.2. PRESENTATION DU FAE/VILLE DE GISENYI ET DU MILIEU D'ENQUETE 32

2.2.1. Présentation Du FAE/Ville De Gisenyi 32

2.2.1.1. Définition du FAE/Ville de Gisenyi 32

2.2.1.2. Objectifs du FAE/Ville de Gisenyi 32

2.2.1.2.1. Objectif global 32

2.1.1.2.2. Objectifs spécifiques 32

2.2.2. Présentation du milieu d'enquête 33

2.2.2.1. Sommaire 33

2.2.2.2. Population de la ville de Gisenyi 33

2.2.2.3. Niveau de scolarisation 34

2.3. PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS DE L'ENQUETE 35

2.3.1. Identification des élèves enquêtés 35

2.3.1.1. Age et sexe des enquêtés 35

2.3.1.2. Caractéristiques des élèves enquêtés 36

2.3.1.3. Taille de la famille des élèves enquêtés 37

2.3.2. Informations concernant les familles des enquêtés 38

2.3.2.1. Niveau de scolarisation des membres de famille 38

2.3.2.2. Activités exercées par les chefs de ménage 40

2.3.2.3. Age des responsables des familles 41

2.3.2.4. Sexe des chefs des ménages 42

2.3.2.5. Nombre de personnes productives 43

2.3.2.6. Propriété foncière 44

2.3.2.7. Dimensions du terrain cultivable 45

2.3.3. Dépenses scolaires par an 46

2.3.4. Opinion des élèves sur les causes de leur vulnérabilité 47

2.3.5. Problèmes Socio-éducatifs des élèves enquêtés 48

2.3.5.1. Problèmes à l'école 48

2.3.5.2. Problèmes des élèves en vacances 51

2.3.5.3. Activités des élèves pendant les vacances 53

2.3.6. Impact des problèmes Socio-éducatifs au rendement des élèves vulnérables..................................................................... 54

2.3.7. Abandons scolaires par manque de moyens 56

2.3.8. Propos des autorités scolaires face aux problèmes des élèves 57

vulnérables 57

CHAPITRE 3. LA CONTRIBUTION DU FAE/VILLE DE GISENYI A LA SCOLARISATION DES ELEVES VULNERABLES 61

3.1. MINERVAL 61

3.2. INFORMATIONS SUR D'AUTRES SOURCES DE REVENUS 62

3.3. OPINION DES ENQUETES FACE A L'ASSISTANCE DU FAE 64

3.3.1. Admiration des élèves enquêtés face à l'assistance 64

3.3.2. Le Suivi des bénéficiaires Par Le FAE 65

3.4. INFORMATIONS SUR LE FONCTIONNEMENT DU FAE 67

3.5. OPINION DES ELEVES LORS DE L'ENTRETIEN CONCERNANT L'ASSISTANCE 68

3.6. PROPOS DES RESPONSABLES DES ETABLISSEMENTS SCOLAIRES FACE A L'ASSISTANCE DU FAE 69

CONCLUSION GENERALE 73

BIBLIOGRAPHIE 79

ANNEXES

INTRODUCTION GENERALE

Plusieurs chercheurs dans le domaine de l'éducation ont tenté de décrire et de comprendre l'influence du milieu sur l'éducation. Ainsi dans le présent travail intitulé «Problématique de la scolarisation des élèves vulnérables au Rwanda, cas du FAE (Fonds d'Appui à l'Education) de la Ville de Gisenyi » nous allons pouvoir analyser les causes majeures de la vulnérabilité chez les élèves assistés par FAE de la ville de Gisenyi, l'impact de cet état d'indigence sur la vie socio-éducative de ces élèves ainsi que la contribution du FAE/Ville de Gisenyi dans la résolution des problèmes socio-éducatifs de ces élèves vulnérables.

1. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Nous avons choisi ce sujet dans le cadre d'épingler les causes et les conséquences des problèmes confrontés par les élèves vulnérables au cours de leur vie socio-éducative, ainsi que la part du FAE dans le processus de promouvoir l'éducation de ces derniers.

1.1 Intérêt personnel

Ayant presté dans le service d'enseignement, nous sommes témoin d'innombrables problèmes socio-éducatifs, surtout chez les élèves indigents.

Au cours de cette étude nous avons voulu montrer la problématique de la scolarisation chez cette catégorie défavorisée.

1.2 Intérêt académique

Sur le plan académique, notre étude s'inscrit dans le cadre de répondre aux exigences de l'Université Libre de Kigali qui oblige à tout étudiant terminant le cycle de licence de faire une recherche afin de concilier les théories apprises aux réalités du milieu dans lequel il est appelé à travailler.

1.3. Intérêt scientifique

Sur le plan scientifique, ce travail permettra aux futurs chercheurs intéressés par le domaine de l'éducation des vulnérables de travailler sur des sujets analogues et enfin de permettre la généralisation des résultats.

1.4. Intérêt social

Sur le plan social, notre étude pourra aider différents partenaires impliqués dans les domaines éducatif et social à s'y investir rigoureusement, car nous essayons de dénoncer l'ampleur des problèmes socio- éducatifs heurtés par les élèves vulnérables. Ainsi donc, les résultats issus de cette étude pourront aider les élèves vulnérables, les enseignants, les autorités locales, voire même le gouvernement par le biais du MINEDUC.

2. DELIMITATION DU TRAVAIL

2.1. Délimitation dans le temps

Notre étude couvre la période de 2002 à 2005. Nous avons choisi cette période parce que l'année 2002 commence avec les FAE au niveau de tous les Districts du Rwanda par l'initiative du ministère ayant les affaires sociales dans ces attributions (MINALOC).

2.2. Délimitation dans l'espace

La présente étude s'étend sur la Province de Gisenyi, plus précisément sur la ville de Gisenyi qui abrite trois secteurs administratifs à savoir : Byahi, Gisa et Gisenyi. Lors de notre recherche nous avons considéré les structures administratives d'avant la restructuration administrative de 2006 car avec les nouvelles structures il nous serait difficile de trouver les données, une autre raison est que notre sujet a été conçu avant ladite restructuration.

2.3. Délimitation dans le domaine

Ce travail cadre avec les politiques sociales en ce sens qu'il veut faire l'analyse de l'assistance octroyée aux vulnérables, il embrasse aussi la sociologie de l'éducation car il s'intéresse à l'éducation des enfants indigents.

3. PROBLEMATIQUE

Aucun pays ne peut prétendre sortir de la pauvreté alors que la grande majorité de sa population souffre de l'analphabétisme. L'analphabétisme est l'un des indicateurs du sous-développement.

« La pauvreté a de multiples dimensions. Ce n'est pas seulement la faiblesse du revenu (moins de 1 dollar par jour) qui caractérise le quotidien des pauvres, mais aussi l'analphabétisme, la mauvaise santé, l'inégalité des sexes et la dégradation de l'environnement. », Banque Mondiale (B.M, 2004 :2).

Dans son syllabus du cours de théorie de classes et mobilité sociale, GATARAYIHA (2003 :104) fait remarquer que l'influence de la famille sur la mobilité de ses descendants provient de l'hérédité et de l'éducation. Par l'éducation, les familles orientent les jeunes vers le maintien de leurs positions sociales ou la promotion à des positions supérieures.

Dans son rapport, la B.M (2004 :130) montre que  « Les systèmes d'éducation connaissent les problèmes qui sont de manière générale ceux de la prestation de services, le fait que l'école soit inabordable pour certains, les dysfonctionnements de l'école, etc. Cependant, tous les pays ne connaissent pas ces mêmes problèmes. Dans un certain nombre de pays parmi les plus pauvres, une partie consistante de la population n'a toujours pas les moyens de bénéficier de l'école. Les pauvres y ont moins accès, ils sont plus éloignés, et l'éducation dont ils peuvent bénéficier est de mauvaise qualité que pour les personnes mieux loties. La qualité technique en matière d'instruction et d'apprentissage est scandaleusement mauvaise, surtout chez les pauvres. Enfin même les pays les plus avancés ont du mal à rendre les systèmes éducatifs plus productifs ».

Le même rapport de la B.M (2004 :130-131) suggère les lacunes du système éducatif dans différents pays : « A Madagascar 52% seulement des jeunes de 15 à 19 ans, parmi les plus pauvres de la population, étaient déjà allés à l'école en 2004, et 4 % seulement sont allés ne serait ce que jusqu'à la fin de la cinquième année. Au Brésil, 89% des adolescents pauvres ont été en première année d'école primaire, mais seulement 30% ont terminé la cinquième année, du fait des taux importants d'abandon et de redoublement. En Turquie, il y a peu d'abandons du primaire, mais beaucoup plus à l'école secondaire, ce qui indique que des solutions systémiques et institutionnelles s'imposent pour que davantage d'enfants aillent au bout de leur scolarité. Au Bangladesh, 60% seulement des adolescents pauvres ont terminé la première année primaire et seulement 36% la cinquième ».

La B.M continue à faire remarquer que dans les pays qui sont véritablement les plus pauvres, les lacunes de la scolarisation s'étendent à toutes les couches de la population, mais elles se concentrent pour l'essentiel chez les enfants des ménages pauvres. Dans les pays dont le taux de scolarisation est particulièrement peu élevé comme le Mali, la population est essentiellement rurale, et l'on observe des lacunes substantielles en matière de scolarisation primaire même parmi les familles urbaines, et parmi les familles relativement aisées (B.M, 2004 :131).

Le Rwanda faisant partie des pays pauvres, connaît aussi des lacunes en matière d'éducation, malgré certains progrès, concernant l'accès à l'éducation. La situation de pauvreté empêche beaucoup d'enfants d'aborder l'école surtout au niveau du secondaire car à ce niveau les frais scolaires sont chers, ainsi ces enfants se voient dans l'obligation de rester à la maison sans aucun espoir de l'avenir.

Selon le Ministère des Finances et de la Planification Economique (MINICOFIN, 2002 : 300), en 2001/2002, le secteur de l'éducation a fait des progrès en terme d'accès à l'éducation avec augmentation du taux brut de scolarisation de 2,7% dans l'enseignement primaire ; 19% dans l'enseignement secondaire et 17% dans l'enseignement supérieur.

Au niveau primaire le taux net de scolarisation est passé de 72,2% en 2000, à 73,3% en 2002 soit une augmentation de 1,1%. Le taux de redoublement s'est par ailleurs amélioré passant de 37,6 % à 31,8%, tandis que le taux d'abandon s'est empiré passant de 12,6% à 14,2 %.

Le nombre d'élèves inscrits au secondaire a aussi augmenté chaque année, excepté l'année scolaire 1997/1998, quand il y avait des problèmes d'infiltrés au Nord-ouest du pays qui ont conduit à la fermeture de certaines écoles. Au cours de l'année scolaire 200/2001, il y avait 141.163 contre 125.124 élèves en 1999/2000 soit une augmentation de 12 % (MINECOFIN, 2002:301).

Malgré cette augmentation d'effectifs des élèves du secondaire, le taux de transition du primaire au secondaire est très peu élevé, 37% au cours de l'année scolaire 2000/2001, 43% en 2002 et 48,2% en 2003. Ceci montre que seulement un petit nombre d'enfants du primaire continue au secondaire. Une des raisons est que les enfants échouent l'examen de fin du cycle primaire et sont obligés de reprendre l'année ou se décident d'abandonner (MINECOFIN, 2002:301).

D'autres raisons potentielles incluent le manque des frais scolaires directs et indirects d'envoyer les enfants au secondaire, le besoin, particulièrement en milieu rural, des enfants de travailler et de faire les activités domestiques, l'inexistence d'une école dans leur milieu, etc. (MINECOFIN, 2002:301).

La situation de la ville de Gisenyi qui est notre milieu d'étude n'est pas aussi satisfaisante comme c'est le cas dans tous le pays.

Les résultats du Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH, 2002) montrent que 75% de la population habitant la ville de Gisenyi, de 6 ans et plus, ont terminé l'école primaire, 5,4% ont fait l'école secondaire et seulement 2% ont fait des études Universitaires (Ville de Gisenyi 2005 : 19).

Néanmoins, malgré des engagements rhétoriques répétés pour atteindre une scolarisation universelle, même l'objectif modeste d'une scolarité primaire complète universelle n'a pas encore été réalisé.

Dans la présente étude, nous sommes engagé à faire l'analyse de la situation des élèves vulnérables de la ville de Gisenyi, et à répondre aux questions suivantes :

Ø Quelles sont les causes majeures de la vulnérabilité des élèves du secondaire dans la Ville de Gisenyi?

Ø L'assistance du FAE est- elle suffisante pour résoudre adéquatement les problèmes socio-éducatifs des enfants vulnérables de la ville de Gisenyi?

4. HYPOTHESES DU TRAVAIL

L'hypothèse est une proposition de réponse à la question posée. Elle tend à formuler une relation entre des faits significatifs. Même plus ou moins précise, elle aide à sélectionner les faits observés. Ceux- ci rassemblés, elle permet de les interpréter, de leur donner une signification qui, vérifiée, constituera un élément possible de début de théorie (GRAWITZ 1996 :360).

Les hypothèses de notre travail sont les suivantes :

Ø Les causes de la vulnérabilité des élèves du secondaire seraient multiples et cette vulnérabilité pourrait affecter leur vie socio- éducative ;

Ø L'assistance du FAE serait insuffisante pour résoudre adéquatement les problèmes socio-éducatifs des enfants vulnérables de la ville de Gisenyi.

5. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE

5.1. Objectif global

L'objectif global de cette étude est de faire une analyse sur la scolarisation des élèves vulnérables résidents de la Ville de Gisenyi en vue de promouvoir leur intégration socio-éducative.

5.2. Objectifs spécifiques

La présente étude vise les objectifs spécifiques suivants :

Ø Identifier les causes de la vulnérabilité des élèves du secondaire au Rwanda en général et dans la ville de Gisenyi en particulier ;

Ø Analyser les problèmes socio-éducatifs affrontés par les élèves vulnérables ;

Ø Montrer l'impact de l'assistance du Fonds d'appui à l'Education sur la résolution des problèmes socio- éducatifs des enfants vulnérables.

Ø Proposer les voies et moyens pouvant permettre l'intégration socio-éducative adéquate des enfants vulnérables.

6. DEMARCHES METHODOLOGIQUES

6.1. Techniques

Plusieurs auteurs ont défini les techniques de recherche.

Selon LOUBET (2000:19) les techniques sont «  les procédés de recherche qui serviront à mettre en oeuvre concrètement et à réaliser les opérations correspondant aux différentes étapes de la méthode ».

Une technique est définie comme un ensemble de démarches préétablies à effectuer dans un certain ordre et éventuellement dans un certain contexte. (DEKETELE, J. M et ROGIERS, 1996 :139).

Partant de ces deux définitions nous pouvons préciser que les techniques sont des moyens et des outils qui sont au service de la méthode. Au cours de notre recherche nous avons utilisé les techniques suivantes : la technique documentaire, le questionnaire, l'échantillonnage et l'entretien.

6.1.1. Technique documentaire

Faisant allusion à l'importance de la documentation, TREMBLAY (1968 :28) précise qu'elle apporte « certains types de matériaux sur des événements passés que d'autres techniques seront incapables de procurer, elle évite des démarches inutiles là où les matériaux existants sont suffisamment riches pour admettre une analyse directe sans nécessité de supplémenter les faits et attitudes rapportés. Elle comble des lacunes et des vides ou vient renforcer des points de vue au moment de l'analyse, elle peut fournir des opinions contraires et contradictoires sur les problèmes étudiés suggérant ainsi de nouvelles venues d'exploitation de la réalité ».

C'est dans ce cadre que différents ouvrages et autres documents inédits ont été exploités au cours de notre étude.

6.1.2. Technique de questionnaire

Le questionnaire est selon GAUTHIER (1984 :319) «  un instrument de mise en forme de l'information fondée sur l'observation des réponses à un ensemble des questions posées à un échantillon d'une population ».

La définition proposée par QUIVY et CAMPANHOUDT (1995 : 190) semble être la plus complète. Pour eux  « l'enquête par questionnaire consiste à poser à un ensemble des répondants, le plus souvent représentatif d'une population, une série de questions relatives à leur situation sociale, à leur attitude à l'égard d'opinions ou d'enjeux humains et sociaux, à leurs attentes, à leurs niveau de connaissance ou de conscience d'un événement ou d'un problème ou encore sur tout autre qui intéresse les chercheurs ».

Dans notre étude nous avons opté pour le questionnaire lors de l'enquête, car l'utilisation de cette technique est très bénéfique dans la mesure où c'est un instrument qui permet de recueillir un maximum de données par le biais de questions, le moins de temps possibles,permet un retour rapide des informations,peut être adapté en fonction de la population et en fonction de l'objet de recherche.

Ainsi nous nous sommes servi d'un questionnaire à questions fermées et ouvertes. Le questionnaire a été administré aux élèves choisis supportés par le FAE de la ville de Gisenyi, ainsi que les responsables de leurs écoles.

6.1.3. Technique d'entretien

L'entretien est défini comme « un type de relation interpersonnelle que le chercheur organise avec les personnes dont il attend des informations en rapport avec le phénomène qu'il étudie » LOUBET (200 :47).

Selon GRAWITZ (1996 : 585) le terme entretien correspond mieux à la notion anglaise d'interview. L'interview dans le langage courant, revêt un aspect journalistique, souvent spectaculaire, alors que l'entretien conserve un caractère sérieux et confidentiel. L'élément commun qui nous intéresse est constitué par le fait qu'il s'agit dans les deux cas d'un tête- à- tête et d'un rapport oral entre deux personnes, dont l'une transmet à l'autre des informations.

Dans notre étude l'interview a été utilisée pour compléter le questionnaire. Nous avons fait appel à cette technique parce qu'elle donne aux répondants l'occasion de s'exprimer beaucoup plus sur un sujet donné. En outre les informations qui n'ont pas été recueillies par le questionnaire sont collectées à l'aide de l'interview.

Etant donné la pluralité d'entretien, l'entretien centré ou « focused interview » a été utilisé au cours de cette étude. Ainsi nous nous sommes entretenu avec quelques élèves assistés par le FAE/ville de GISENYI et pour se faire, un cadre de questions ou guide d'entretien a été établi d'avance pour plus de précision.

6.1.4. Echantillonnage

Lorsque nous parlons de l'échantillonnage, on sous entend deux concepts qui sont : la population et l'échantillon.

Pour QUIVY et CHAMPANHOUDT (1995 :159) la population est la totalité des éléments ou des unités constitutives de l'ensemble considéré. Selon DEKETELE (1991 :12) échantillonner c'est choisir un nombre limité d'individus dont on observe et mesure un caractère dans le but de tirer des conclusions applicables à la population entière à l'intérieur de laquelle le choix a été fait ou à laquelle on s'intéresse.

La question reste celle de savoir comment tirer un échantillon représentatif. Pour répondre à cette question, certains auteurs proposent des formules pour constituer un échantillon représentatif de la population.

JAVEAU (1987 : 46) propose de prendre 20% de la population mère. MUCHELLI (1975 : 2) dit que « si l'univers de l'enquête est réduit, il est mieux d'interroger tous ceux qui en font partie ».

L'échantillonnage nous a été utile dans la mesure où il nous a permis de recueillir beaucoup d'informations dans un court délais, ce qui ne serait pas le cas si nous avions enquêté toute la population cible.

Pour constituer la taille de notre échantillon nous avons pris 20% de la population mère. Etant donné que notre univers est de 370 individus, la taille de l'échantillon a été de 74 personnes.

6.2. Méthodes

A l'avis de LOUBET (2000 : 19), la méthode de recherche est «  la marche rationnelle de l'esprit pour arriver à la connaissance ou à la démonstration de la vérité ».

Lors de notre étude, les méthodes ci-après ont été utilisées : la méthode comparative, méthode historique, méthode qualitative ainsi que la méthode quantitative.

6.2.1. Méthode comparative

Madeleine GRAWITZ (1996 :380) affirme que « l'absence de possibilité d'expérimentation fait de la comparaison l'unique moyen permettant au sociologue d'analyser le donné concret, d'en dégager les éléments constants, abstraits et généraux, lorsqu'il abordera l'explication sociologique ».

Pendant notre étude nous avons comparé les phénomènes sociaux (comme la scolarisation) à l'échelle mondiale en vue de dégager quelques éléments de ressemblance et de dissemblance.

6.2.2. Méthode historique

« L'histoire est la seule concurrente de la sociologie, dans l'étude des phénomènes sociaux totaux en marche ». GRAWITZ (1996 : 382).

Cette méthode nous a permis de faire une analyse du système éducatif en général et celui du Rwanda en particulier tout en révélant son évolution dans le temps.

6.2.3. Méthode qualitative

Les données qualitatives constituent des réponses aux questions ouvertes et des comptes rendus d'entretien menés auprès des enquêtés.

Selon POURTOIS, J. et DESMET, J.M.V cités par BISENGIMANA (2005 :12) « la méthode qualitative sert à analyser les données recueillies par observation participante, l'entretien non directif, questions ouvertes dans le questionnaire ».

La méthode qualitative nous a été utile dans l'analyse de données difficilement quantifiables entres autres, les résultats des questions ouvertes, ainsi que ceux de l'entretien.

6.2.4. Méthode quantitative

Selon GRAWITZ (1988 :105) « les items fermés se prêtent facilement à une analyse quantitative. Celle-ci s'intéresse à la fréquence des thèmes, mots, symboles retenus dans une communication ».

Cette méthode nous a aidé à analyser les données quantifiables tout en les présentant sous forme de tableaux et de graphiques, en vue de leur donner un sens significatif.

7. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Ce travail est constitué de trois chapitres précédés par l'introduction générale est terminé par une conclusion générale ainsi que des suggestions. Le premier chapitre présente le cadre conceptuel et théorique. Le deuxième chapitre analyse les causes principales de la vulnérabilité des élèves de l'école secondaire et leurs problèmes socio-éducatifs. Le troisième chapitre concerne la contribution du FAE à la scolarisation des élèves vulnérables.

CHAPITRE 1. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE

Au cours de ce chapitre nous allons définir les concepts clés liés à la scolarisation et tous les problèmes y relatifs, mais aussi nous allons passer en revue différentes théories en rapport avec notre sujet.

1.1. DEFINITION DES CONCEPTS

1.1.1. Scolarisation

Selon le dictionnaire, Petit Larousse (1998 :924) le mot scolarisation signifie le fait de doter un pays ou une région des établissements nécessaires à l'enseignement de toute une population. La scolarisation est aussi l'action d'admettre un enfant ou un groupe à suivre l'enseignement d'un établissement scolaire.

1.1.2 Education et Instruction

v Education

Selon le dictionnaire, petit Larousse, (1998 :363) l'éducation est l'action d'éduquer, de former, d'instruire quelqu'un, c'est aussi la manière de comprendre, de dispenser et de mettre en oeuvre cette formation.

L'éducation signifie encore l'action de développer méthodiquement une faculté particulière.

L»éducation est une initiation à un domaine particulier de connaissances, un ensemble des acquisitions morales, intellectuelles et culturelles, une connaissance de bons usages de la société.

BEITONE (1995 : 189) nous donne la définition proposée par Durkheim « L'éducation est l'action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres pour la vie sociale. Elle a pour objet de susciter et de développer chez l'enfant un certain nombre d'états physiques, intellectuelles et moraux que réclament de lui et la société politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est partiellement destiné ».

D'après MACAIRE (1993 : 5), l'éducation est l'art d'élever les enfants. Elle les prépare à devenir des hommes complets, instruits, consciencieux, utiles à la société. Elle vise à développer la personnalité de l'enfant, tel est le premier objectif.

v Instruction

On dit qu'une personne est instruite quand elle a fait des études et acquis des connaissances intellectuelles étendues. Mais pour l'éducation la personne a acquise une formation morale, physique et intellectuelle.

Le dictionnaire Petit Larousse (1998 : 551) définit l'instruction comme l'action de donner les connaissances nouvelles ou un enseignement à quelqu'un. L'instruction est aussi le savoir acquis par l'étude, par l'enseignement reçu.

L'instruction s'intéresse à la formation intellectuelle, et constitue une partie de l'éducation, car cette dernière se contente de la formation totale de l'enfant : intelligence, volonté, sensibilité, culture, etc.

Donc on peut être très instruit, mais mal éduqué, quand on a une connaissance intellectuelle sans conscience morale.

1.1.3. Enfant

Selon Petit Larousse (1998 : 380), l'enfant est un garçon ou une fille de l'âge de l'enfance. Citant la convention des nations unies sur les droits de l'enfant, CASTELLE (1990 :9) déclare : « Est considéré comme un enfant tout être humain âgé de moins de 18ans, sauf si une loi nationale accorde la majorité plus tôt. »

Selon les lois canadiennes, l'âge de la majorité est fixé à 18 ans en ce qui concerne les infractions au code criminel et aux lois fédérales. En matière de protection sociale, l'âge varie selon les provinces, mais dans la plupart des cas, comme au Québec, il est fixé à 18 ans (Ibid.)

Selon la loi rwandaise no 27/2001 du 28/04/2001 relative aux droits et à la protection de l'enfant contre les violences, à son article premier, on entend par enfant tout être humain âgé de moins de dix-huit ans de naissance sauf dispositions contraires (J.O. no 23 du 1/12/2001, p. 74).

1.1.4. Pauvre, indigent et Vulnérable

1.1.4.1. Pauvre

La pauvreté est un concept qui n'est pas facile à définir, pour le définir il faut comprendre ses caractéristiques.

Selon UNESCO (2002 : 20-22) «  Au Mali, la pauvreté est quelques fois désignée par l'impuissance en opposition à la puissance qui permet d'accéder à la richesse. La pauvreté est corrélée de ce fait au rang social qui est enviable ou pas et qui permet ou non d'accéder à des richesses. »

« Le PNUD et les institutions de Bretton woods producteurs de savoirs et de recherches sur la pauvreté, situent la barre de l'extrême pauvreté en dessous du seuil monétaire de moins d'un dollar US de revenu par jour » Op.cit.(2002 :130).

Dans son rapport, PNUD (1998 : 16) donne quelques définitions de la pauvreté après avoir catégorisée celle-ci :

- Pauvreté humaine : Manque des capacités humaines essentielles comme savoir lire et écrire et d'être correctement nourri ;

- Pauvreté extrême : Indigence et misère, par quoi l'on entend généralement l'incapacité de satisfaire les besoins alimentaires minimaux :

- Pauvreté relative : Pauvreté définie selon les normes qui peuvent varier d'un pays à l'autre ou dans le temps. La pauvreté relative peut correspondre par exemple à un seuil de pauvreté fixé à la moitié de revenu moyen par habitant et qui signifie que ce seuil peut augmenter en même temps que le revenu. Ce terme est souvent utilisé comme équivalent approximatif de pauvreté générale ;

- Pauvreté générale : Niveau de pauvreté moins grave, généralement défini comme l'incapacité de satisfaire les besoins alimentaires et non alimentaires essentiels. Elle peut varier sensiblement d'un pays à l'autre ;

- Pauvreté absolue : Pauvreté définie par une norme fixe. Par exemple, le seuil de pauvreté au niveau international est fixé à un dollar US par jour, ce qui permet de mesurer est souvent utilisé comme équivalent approximatif de pauvreté extrême.

1.1.4.2. Indigent

Selon MUREKATETE (2004 :16) citant la Publication du bureau social urbain/Caritas, est considéré comme indigent  «  le bénéficiaire prioritaire de l'aide sociale, y compris la force physique comme ressource, pour subvenir à ses besoins fondamentaux de nourriture, d'hébergement et de santé et qui se trouve sans assistance, faute de membre de famille capable de la prendre en charge ».

Dans son rapport le MINECOFIN (2002 : 18) dit que les indigents (Abatindi nyakujya) sont ceux qui doivent mendier pour survivre. Leurs ménages ont les caractéristiques suivantes :

- Ils n'ont pas de terre ni de bétail et manquent de logement, de vêtement et de nourriture ;

- Ils tombent souvent malades et n'ont pas accès aux soins médicaux ;

- Leurs enfants sont mal nourris et ne peuvent pas les envoyer à l'école.

1.1.4.3. Vulnérable

On entend par vulnérabilité la faible capacité de se prémunir contre le risque élevé de connaître l'état de pauvreté. Le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté du Niger retient six groupes socio-économiques considérés comme vulnérables au Niger : les femmes chefs de ménages ou femmes sans ressources, les personnes handicapées, les personnes âgées, les sans emploi et les exclus du système scolaire (UNESCO, 2002 : 188).

Dans son rapport de stage, UMULISA (2002 : 13) fait remarquer qu'une personne vulnérable est celle qui non seulement n'a pas de ressources matérielles pour assurer son existence, mais en outre est :

- Inapte physique en raison d'un handicap, d'une maladie débilitante comme le Sida, du jeune âge ou de la vieillesse ;

- Livrée à lui-même, n'ayant aucun appui de parents ou d'une quelconque organisation.

De la précédente définition, il ressort deux types de vulnérabilité :

- La vulnérabilité chronique ou structurelle d'une part ;

- La vulnérabilité conjoncturelle ou temporaire d'autre part.

L'handicapé physique, le malade chronique et la personne âgée sans soutien, sont des vulnérables chroniques. L'enfant non accompagné est un vulnérable conjoncturel. Sont également vulnérables conjoncturels, les victimes de catastrophes naturelles.

Le vulnérable du premier type a besoin d'une assistance permanente pour survivre. Le vulnérable conjoncturel par contre, a besoin d'une assistance destinée à lui permettre de traverser les circonstances défavorables et d'un appui qui lui servirait de tremplin pour se prendre en charge.

1.1.5. Assistance sociale

Ce concept comprend deux significations selon les notes du cours de politiques sociales. La première est liée au droit social et la deuxième à la politique sociale. L'assistance sociale comprend toutes les formes d'assistance que la collectivité publique donne aux personnes nécessiteuses ou en besoins. En effet, la nature de l'assistance sociale doit être entendue dans le cadre de l'assistance publique (INTERAYAMAHANGA, 2004).

1.2. ORIENTATION THEORIQUE

1.2.1. Aperçu général sur la scolarisation

Selon PHILIP (1985 : 20) « l'éducation et la scolarité étaient jadis assimilées à une même notion. Jusqu'en 1970 les deux concepts pouvaient signifier un système éducatif formel bien connu qui va des classes du primaire aux plus hautes spécialisations universitaire ». 

La définition précédente permettait l'évaluation du degré d'instruction d'un individu en fonction des années d'études, du type de diplôme obtenu.

1.2.1.1. Education au service du développement humain

L'éducation occupe une place cruciale dans le processus de développement humain. L'idée de PHILIP (1985 : 60) est convaincante quand il dit :  «  il est bien connu que l'éducation occupe une place centrale dans tout processus du développement et elle permet d'ailleurs une ouverture sur le monde extérieur. Depuis la seconde guerre mondiale, on a remarqué que c'est le développement lui-même qui a engendré la multiplication des besoins éducatifs de la population mondiale ».

Dans son rapport, la B.M (2004 :131) suggère que « l'instruction universelle est le moteur du développement ».

Aucun pays ne peut prétendre accéder au développement alors qu'il est victime de la non scolarisation de la plupart de sa population.

Je partage l'idée avec l'Institut de Coopération Internationale de la Confédération Allemande pour l'Education des Adultes (ICICAEA) dans sa revue semestrielle concernant l'éducation des adultes en Afrique, en Asie et en Amérique latine, où on montre que l'on a souvent fait la promotion de l'alphabétisation en disant qu'elle constituait une aide au développement et concourrait à soulager la misère. Dans ce contexte, le développement est bien entendu largement interprété en tant qu'amélioration des conditions de vie, ce qui se traduit pour les gens par un soulagement de la misère(ICICAEA, 1999, p.51).

Dans la plupart des ouvrages destinés à inciter les gens à s'alphabétiser, on leur a expliqué qu'apprendre à lire et à écrire ferait d'eux, entre autres, des meilleurs mères, hommes d'affaires ou artisans et se traduirait à long terme par une amélioration de la qualité de la vie.

Concernant l'importance de l'éducation, l'UNESCO (2002 : 35-36) fait remarquer que « L'éducation au Niger est considérée comme un outil indispensable pour réaliser les idéaux de paix, de liberté, de justice sociale mais aussi pour faire reculer la pauvreté,...Diverses autres initiatives visent à lier l'éducation à la lutte contre la pauvreté ».

1.2.1.2. Discrimination, un obstacle à l'éducation

La discrimination se manifeste de différentes manières. Les personnes défavorisées, c'est à dire les vulnérables n'accèdent pas forcément à l'éducation et même celles-là qui y parviennent sont victimes de la déperdition scolaire ou trouvent un enseignement de mauvaise qualité.

En outre, il y a souvent inégalités sociales liées au rang social, au sexe, aux régions, aux ethnies et/ou aux races.

1.2.1.2.1. Inégalités liées au rang social

Etant donné que tout bien ou service que l'homme a besoin engage de dépenses en argent, le pauvre n'y trouve pas toujours accès.

« L'égalité des chances d'accès à l'éducation est considérée comme essentielle dans la stratégie de lutte pour l'éradication de la pauvreté au Mali. » UNESCO (2002 :35).

Sachant que la base de la population est constituée d'enfants, de jeunes, d'hommes et de femmes, vivant dans des communautés rurales et des quartiers pauvres des villes, trouver un intérêt personnel pouvant être lié à l'alphabétisation dans le but d'en faire un concept commercialisable, constitue un défi (ICICAEA, 1999 : 51).

J'épouse l'idée de la Banque Mondiale quand elle dit que les parents pauvres voient dans l'éducation la possibilité pour leurs enfants de vivre mieux, mais il arrive aussi qu'ils attendent de l'éducation scolaire le renforcement des valeurs traditionnelles. Les élites peuvent vouloir une éducation universelle, mais souvent, elles veulent que les dépenses publiques pour améliorer l'éducation profitent à leurs enfants. (Banque Mondiale 2004 :135).

La B.M (2004 : 137) continue à faire observer que « les enfants des pauvres sont presque toujours les derniers à être scolarisés. Une étude réalisée en Inde a montré que les dépenses d'éducation n'étaient pas plus favorables aux pauvres».

Pour les enfants des pauvres, un des principaux problèmes, dans presque tous les cas, est le fait qu'ils abandonnent l'école avec une plus forte fréquence. Avec le système éducatif il fallait s'attendre à la suppression des inégalités sociales, car l'instruction est un vrai outil pouvant entraîner la mobilité sociale ascendante du bénéficiaire, mais le résultat fut contraire comme le fait remarqué GRAS (1974 : 91) en ces termes :  « l'école est vite devenue un mécanisme essentiel, si non exclusif, de la sélection et de la mobilité sociale. Au moins en parole, la famille en effet, continue de jouer un rôle important tant dans l'apprentissage des règles habituelles de la vie sociale que dans celui des principaux éléments de l'idéologie officielle».

En outre les enfants des pauvres sont contraints de faire les travaux lourds en vue d'assurer leur survie au lieu de poursuivre leurs études,ainsi ils se préparent à la paupérisation perpétuelle.

Les auteurs SCHLEMMER et al. (1996 : 224) font remarquer que « c'est au nom de la logique de la pauvreté que l'on justifie l'emploi d'enfants : les enfants des pauvres complètent les revenus des pauvres et leur apportent un espoir de survie, le droit à avoir de quoi vivre ne doit pas leur être refusé par le rejet idéaliste du droit des enfants à participer au travail.

Selon ce point de vue, il n'est pas réaliste d'espérer contrer le « Cycle de la pauvreté » qui n'a pas pour seul effet de maintenir pauvres les pauvres, mais de les rendre plus pauvres encore».

Cette argumentation poursuit en ces termes : « Une entrée précoce sur le marché du travail est l'assurance d'un analphabétisme quasi général dans la population des enfants travailleurs, qui les accompagnera tout au long de l'enfance et de l'âge adulte. Pauvreté et analphabétisme se combinent pour rendre les enfants travailleurs vulnérables, sujets faciles pour l'exploitation. Ces traits resteront leurs compagnons naturels, tout au long de leur vie de travail » (Ibid.).

Le Rwanda étant parmi les pays pauvres n'a pas échappé à ce phénomène d'inégalité sociale, car les écoles privées surtout au primaire et à la maternelle ne sont que l'apanage des enfants issus des familles mieux loties.

1.2.1.2.2. Inégalités sociales liées au sexe

Le concept  « Inégalité sociale » entre les hommes n'est pas récent, mais plutôt un phénomène qui tire son origine de la création de l'homme.

« Que les femmes soient soumises à leurs maris comme au Seigneur (.....) Fils, obéissez à vos parents dans le Seigneur. (.........) Esclaves obéissez à vos maîtres terriens avec crainte, respect et coeur sincère comme au Seigneur ». (Saint Paul, Epître aux éphésiens, 5-6, cité par SCHLEMMER, B. et al, 1996 :31).

ARISTOTE cité par les mêmes auteurs, abonde dans le même sens quand il dit :

«Toute cité est composée de la famille (.....) et parfaite est la famille composée d'esclaves et de libres (......) et les composantes fondamentales de la famille sont le maître et l'esclave, le mari et l'épouse, le père et les fils ».

Les auteurs montrent différentes catégories de personnes constituant la société et que ces catégories doivent exister dans toute cité ou du moins dans toute société.

1.2.1.2.3. Disparités régionales et raciales

Ils existe de profondes disparités entre différentes régions et différentes races, voire même entre les continents. C'est pour cette raison qu'il existe des appellations comme pays du tiers monde, pays en développement, pays industrialisés, pays avancés, etc. « Les niveaux d `éducation de base varient en fonction de la « race », du sexe et de la situation géographique. La « race » reste le seul critère éducatif déterminant variable en Afrique du sud. En matière d'alphabétisation fonctionnelle, près de 33% d'Africains, 26% de métis, 12% d'Indiens et seul 1% de blancs sont illettrés »ICICAEA (1999 :112).

L'apartheid de l'Afrique du sud est un exemple frappant de la discrimination raciale en matière d'éducation.

«  Les activités d'éducation des adultes ont traversé une période sombre sous l'apartheid. A cette époque, alphabétiser les noirs était considéré comme illégal par la loi Bantou de 1954 sur l'éducation (à moins que les cours n'eussent lieu dans des écoles du soir officiellement enregistrées et approuvées, la plupart étant rayées du registre et fermées) » (ICICAEA, 1999 :115).

1.2.2. Aperçu sur l'éducation au Rwanda

1.2.2.1. Historique sommaire de la scolarisation au Rwanda

Au dire de MINEDUC (2003.3), l'école a été introduite au Rwanda par les missionnaires. Son objectif était d'évangéliser et de former les administrateurs au pouvoir. Tout au départ, la scolarisation a connu nombre d'obstacles dans la société rwandaise grâce aux facteurs psychologiques, économiques et socio - culturels. Sur le plan psychologique, les Rwandais se méfiaient de l'arrivée des blancs et considéraient ces derniers comme un danger à la société.

Dans le cours d'histoire du Rwanda, HABIMANA G. (2003) parlant à propos de l'explorateur STANLEY nous dit : « Il tentait de pénétrer à l'intérieur du Rwanda par le GISAKA, le 11 mars 1876, mais il est accueilli par un volet des flèches empoisonnées et il passa par les brousses chemins pour retourner au KARAGWE».

Sur le plan économique, les Rwandais de l'époque ne voyaient aucun profit de l'éducation. Les enfants de l'âge scolaire à cette époque étaient bons pour les travaux ménagers, champêtres, garder les troupeaux, etc.

Sur le plan socio-culturel, il y avait des disparités du genre, car on préférait scolariser le garçon au détriment de la fille.

1.2.2.2. Enseignement secondaire au Rwanda

1.2.2.2.1. Clarification sur l'enseignement secondaire

Le programme dans l'enseignement secondaire est de six ans. Le premier cycle est de 3 ans appelé communément tronc commun : c'est l'extension de l'éducation de base. Le second cycle 3ans aussi comporte de principaux choix d'une section ; le plus souvent le choix de la section est fait suivant les aptitudes de l'élève ou sa capacité après un test d'entrée commun. Les candidats non sélectionnés dans les écoles publiques et libres subsidiées poursuivent en général la section de leur choix d'après les options qui sont dans le même établissement scolaire qu'ils fréquentaient comme les sciences et lettres , les autres choix sont fait dans les institutions différentes.

MINECOFIN (2002 : 301).

1.2.2.2.2. Transition du primaire vers le secondaire

Tableau 1 : Taux de transition du primaire vers le secondaire

Le taux de transition du primaire vers le secondaire est un indicateur clé pour analyser le rendement du système éducatif. Il indique l'effort réalisé pour que les élèves du primaire puissent poursuivre leur formation au secondaire mais cela dépend non seulement de capacité d'accueil mise en place par l'Etat et le secteur privé mais aussi et surtout des moyens financiers de la part des parents de ces élèves.

 

Garçons

Filles

Total

2001

2002

2003

2001

2002

2003

2001

2002

2003

Publique et libre subsidié

23,5%

24,6%

-

16,6%

16,4%

-

20,2%

20,6%

-

Privé

14,3%

20,1%

-

20,0%

24,9%

-

17,0%

22,4%

-

Total

37,7%

44,6%

51%

36,6%

41,3%

45,4%

37,2%

43,0%

48,2%

Sources : MINEDUC, Rapport 2004

Selon le tableau 1, le taux de transition du primaire vers le secondaire s'augmente progressivement suivant les années, malgré que toujours très faible (37,2% ; 43% et 48,2%) respectivement pour les années 2001, 2002 et 2003. Pour l'année 2003, le taux global de transition est de 48,2, celui des garçons (51%) est supérieur à celui des filles (45,4%)

Selon le rapport du MINEDUC (2004), nous pouvons signaler que le taux brut de scolarisation au secondaire a atteint 15,5% en 2004 contre 12,3% en 2003. Quant au taux net, il était de 10,6% (9,4% en 2003).

1.2.2.2.3. Disparités du genre dans l'éducation du Rwanda

D'une façon générale, au cours de l'année scolaire 2003/2004, les filles scolarisées étaient légèrement moins nombreuses que les garçons : 97.011 filles contre 106.540 garçons, soit une proportion des filles de 47,7%.

Ce rapport est identique que ce soit au niveau du tronc commun qu'au niveau du second cycle. Toutefois, là encore, des différences s'observent en premier lieu entre les régions. Quatre Provinces présentent une proportion des filles égale ou supérieure à 50%, à savoir Kigali-Ngali qui a le taux le plus élevé (53%), Gitarama, Kigali-ville et Butare. A l'inverse, cinq sont caractérisés par une sous scolarisation des filles avec moins de 45% : en premier lieu Byumba où les filles ne représentent que 41,4% du total des élèves, puis Ruhengeri, Gisenyi et Kibuye. Ces différences se remarquent ensuite selon le statut des écoles, le secteur public est toujours caractérisé par une sous-représentation de filles de façon globale (37, 9%) mais spécialement dans le second cycle (34,8%). A l'opposé, le privé scolarise beaucoup plus des filles globalement (55,2%) et semble avoir une politique d'accueil plus équilibrée tant au niveau du tronc commun (54,7%) que du second cycle (55,8%). Les établissements libres subsidiés scolarisent 44,6% des filles avec des écarts allant de 46,1% pour le Tronc Commun et 42% pour le second cycle (ineduc.gov.rw/minefrench htm).

En référence aux enseignants des écoles secondaires, au cours de l'année scolaire 2003/2004, le rapport du MINEDUC nous révèle ce qui suit : « Le personnel enseignant dans les écoles secondaires s'élève à 7.750 personnes (7.058 en 2003). Il est essentiellement masculin puisque que les femmes ne représentent que 19,9% du total » (ineduc.gov.rw/minefrench htm).

De ce qui précède, on peut se féliciter de l'effort fourni par la société rwandaise en vue de promouvoir l'éducation de la fille. Cependant, l'effort de scolarisation des filles se différent selon les régions et selon le statut des établissements scolaires. Il semblerait que le secteur public soit plus accessible aux garçons qu'aux filles (problèmes des résultats au concours, de développement des filières, d'éloignement de l'école, de possibilités d'hébergement, ...Cela serait à analyser). Le secteur privé au contraire, semble permettre l'égalité d'accès à l'enseignement secondaire.

1.2.3. Situation de la pauvreté au Rwanda

Le Rwanda est un des pays le plus pauvre du monde (classé 159ème sur 177 au classement IDH 2004) avec un taux moyen de pauvreté qui atteint 60% et un taux d'extrême pauvreté à 24%. La durée de vie est de 40 ans pour les hommes et 41 pour les femmes. Le génocide a accentué cette situation.

En 1994, le PIB/habitant ne dépassait pas les 143 USD. Depuis 1995, la situation s'améliore. En 2003, le PIB/hab. était de 220 USD.

Les opportunités économiques sont limitées. Avec 83% de sa population qui tire ses revenus de l'agriculture, le Rwanda est l'un des pays les moins urbanisés de la planète. Une croissance de la population de 2.9% par an en moyenne a pour conséquence la réduction progressive de la taille des exploitations. (La moitié des fermiers ont en moyenne un domaine de 0.7 hectares)

Bien que les statistiques montrent une évolution encourageante en terme de pauvreté (48% de la population vivait sous le seuil de pauvreté en 1990, 78% en 1994 et 60% aujourd'hui), l'extrême inégalité dans la répartition des richesses du pays reste frappante.

Les 20% des plus pauvres disposent de 10% du revenu tandis que les 20% les plus riches disposent de 40% des revenus. En outre, il faut noter les écarts très importants entre Kigali et les autres provinces et entre zones urbaines et rurales. Environ 68% de la population vivant dans les zones rurales sont pauvres tandis que ce chiffre n'est que de 23% dans les zones urbaines et 12% à Kigali..

Les femmes, notamment les chefs de ménage (34% des foyers), les enfants (nombreux orphelins suite au génocide), les personnes handicapées, les Twa (minorités marginalisées) et les personnes âgées sont les catégories les plus touchées par la pauvreté.

La pauvreté au Rwanda est étroitement liée à un ensemble de questions interdépendantes, notamment la terre, la démographie, la dégradation de l'environnement, la mauvaise gestion des affaires publiques et l'insuffisance de la croissance (http : WWW. belgium.iom.int.).

CHAPITRE 2. LES CAUSES PRINCIPALES DE LA VULNERABILITE DES ELEVES DE L'ECOLE SECONDAIRE ET LEURS PROBLEMES SOCIO-EDUCATIFS

2.1. ECHANTILLONNAGE ET DEROULEMENT DE L'ENQUETE

L'objectif global de la présente étude est celui de faire une analyse sur la scolarisation des élèves vulnérables résidents de la Ville de Gisenyi en vue de promouvoir leur intégration socio-éducative.

Etant donné que le temps et les moyens financiers sont limités, nous n'avons pas pu embrasser tout le large champ de la problématique des élèves vulnérables, mais plutôt nous avons pris un groupe spécifique des élèves vulnérables supportés par le FAE de la ville de Gisenyi.

2.1.1. Population

Pour savoir la taille de notre univers, il s'est avéré nécessaire d'approcher le service social de la ville de Gisenyi qui nous a donné toutes les informations ayant trait aux effectifs des élèves pris en charges par FAE/Ville de Gisenyi depuis l'année 2002 jusqu'en 2005 ainsi que les écoles fréquentées par ces élèves au cours de l'année scolaire 2005. Ces effectifs sont présentés dans le tableau suivant.

Tableau 2 : Effectif des élèves supportés par FAE/Ville de Gisenyi par sexe et selon l'année scolaire

 

Proportions

Année scolaire

Garçons

Filles

Total

Garçons

Filles

Total

2002 - 2003

203

163

366

55,5%

44,5%

100

2003 - 2004

147

116

263

55,9%

44,1%

100

2005

223

147

370

60,3%

39,7%

100

Source : Service social/ville de Gisenyi 2005

Les chiffres du tableau 2 nous révèlent l'ampleur de l'indigence dans la ville de Gisenyi car en dehors de ces élèves supportés par FAE/ville de Gisenyi, il y a d'autres assistés par FARG, CARITAS et autres associations caritatives ou partenaires différents.

2.1.2. Constitution de l'échantillon

Pour tirer l'échantillon de notre enquête nous avons appliqué le sondage aléatoire simple. Concernant cette méthode de tirage de l'échantillon, dans son syllabus du cours de mathématique appliquée aux statistiques de la population, MANZI fait remarquer que les échantillons aléatoires ont en commun de faire intervenir le hasard dans la désignation des éléments à interroger.

Le même syllabus poursuit en montrant que pour le tirage simple au hasard ou sondage aléatoire simple on tire directement dans la base de sondage les sujets qui composent l'échantillon simple au hasard en donnant à chaque individu une chance égale d'être sélectionné. Un tel sondage consiste à tirer dans la population de taille N un échantillon de taille fixée n sans remise, à partir des seuls identifiants de façon à ce que chaque individu ait la même probabilité d'inclusion dans l'échantillon et cela sans aucune manipulation préalable de la population (MANZI 2005 :10).

Notre échantillon a été constitué sur base de l'effectif de l'année 2005 contenu dans le tableau 2 car en 2006 la restructuration administrative avait déjà eu lieu, ainsi il nous serait difficile de trouver les données concernant la ville de Gisenyi qui est notre milieu d'étude.

Cependant, comme notre univers est de 370 individus, nous avons opté pour prendre 20% de la population mère comme échantillon de notre enquête. Pour trouver notre échantillon nous avons appliqué la formule suivante :

N=Taille de la population

n=Taille de l'échantillon

En remplaçant N par sa valeur nous avons :

En plus de ces 74 élèves échantillonnés, un questionnaire a été administré aux différents responsables des écoles échantillonnées et aux agents du FAE/Ville de Gisenyi. Pour tous les cas le questionnaire était accompagné d'un entretien.

2.1.3. Elèves enquêtés selon les écoles

Dans le service social de la ville de Gisenyi nous avons trouvé la liste de tous les élèves vulnérables assistés par FAE de la ville de Gisenyi selon les écoles fréquentées, laquelle liste nous a aidé dans le choix des écoles et des élèves à enquêter. Les écoles échantillonnées ainsi que le nombre des élèves enquêtés pour chaque école sont présentés dans le tableau ci-après.

Tableau 3 : Effectifs et proportions des élèves enquêtés selon les écoles fréquentées

Le choix des écoles à enquêter a été fait en prenant de manière aléatoire 20% des écoles fréquentées par les élèves bénéficiaires de l'assistance du FAE/Ville de Gisenyi. Après le choix des écoles à enquêter nous avons décidé de prendre au hasard plus ou moins 50% des effectifs pour chaque école échantillonnée.

Ecole

Effectif total

Effectif enquêté

Pourcentage

1. ESSA/ Gisenyi

2. Collège de Gisenyi

3.ESBF

4. APEFE/Mweya

5. Collège Nazaréen

6. ESIG

43

39

20

18

14

11

22

20

10

9

7

6

29,7

27,0

13,5

12,2

9,5

8,1

TOTAL

145

74

100

Source : Résultats de notre enquête de mars 2006.

A l'ESSA/Gisenyi nous avons enquêté 22 élèves soit 29,7% de l'échantillon total, 20 élèves enquêtés au Collège de Gisenyi soit 27,0%, 10 élèves enquêtés à l'ESBF soit 13,5% de l'échantillon, 9 enquêtés à l'APEFE/Mweya soit 12,2% de l'échantillon, 7 enquêtés au Collège Nazaréen soit 12,2% et enfin nous avons enquêté 6 élèves à l'ESIG soit 8,1% de notre échantillon.

2.1.4. Déroulement de l'enquête

Notre enquête a commencé en mi-mars 2006 et s'est effectuée dans un bon climat, car nous avions à faire aux intellectuels (autorités scolaires) qui connaissaient le bien-fondé d'une telle enquête.

A toutes les écoles enquêtées nous avons été bien accueillis par les responsables qui n'ont ménagé aucun effort pour nous chercher l'occasion de nous entretenir avec les élèves cibles tout en nous fournissant les informations de leur part. Là où il n'était pas possible de trouver le moment propice de l'entretien avec les enquêtés, un rendez-vous était fixé au jour ultérieur. Le constat qui s'est dégagé du contact avec les élèves vulnérables est que ces derniers étaient contents de notre entretien et manifestaient l'intérêt de répondre au questionnaire qui leur était administré.

2.2. PRESENTATION DU FAE/VILLE DE GISENYI ET DU MILIEU D'ENQUETE

2.2.1. Présentation Du FAE/Ville De Gisenyi

2.2.1.1. Définition du FAE/Ville de Gisenyi

Le FAE/Ville de Gisenyi est une association des habitants de la ville de Gisenyi ayant pour but la scolarisation des enfants indigents. Cette association est constituée de toute la population majeure de la ville de Gisenyi (c'est à dire âgée d'au moins 18ans), toute personne exerçants une activité dans ladite ville, qu'elle soit native de la ville ou non, toute personne intéressée par le développement de la ville, tous les élèves et étudiants, les institutions étatiques et privées,ainsi que les confessions religieuses oeuvrant dans la ville de Gisenyi (Statuts du FAE).

2.2.1.2. Objectifs du FAE/Ville de Gisenyi

2.2.1.2.1. Objectif global

L'objectif global du FAE/Ville de Gisenyi est la scolarisation des élèves indigents résidents de ladite ville.

2.1.1.2.2. Objectifs spécifiques

Le FAE/Ville de Gisenyi vise les objectifs spécifiques ci-après :

Ø Collecter et gérer les fonds réservés au développement de l'éducation ;

Ø Chercher dans le pays et à l'étranger les aides pour le développement de l'éducation ;

Ø Assistance aux élèves indigents en leur donnant le prêt-bourse remboursable avec son intérêt prévu par les statuts du FAE, après leurs études secondaires ;

Ø Etablir une politique suivie lors de l'octroi de l'assistance, ainsi que sa manière d'utilisation ;

Ø Recouvrement des prêts-bourses donnés aux élèves indigents, ainsi que leurs intérêts (Statuts du FAE).

2.2.2. Présentation du milieu d'enquête

2.2.2.1. Sommaire

Lors de notre recherche nous avons considéré les entités administratives d'avant la restructuration administrative de 2006, compte tenu de données disponibles. Avec les nouvelles structures administratives il nous serait difficile de trouver les données car la mairie de Gisenyi qui comptait trois secteurs a été remplacée par le District de Rubavu qui compte actuellement douze secteurs, donc il y a eu fusion des districts.

Cela étant, nous avons limité notre étude à la ville de Gisenyi avec ses trois secteurs d'avant la restructuration administrative. Ces secteurs sont : Gisenyi, Gisa et Byahi.

Parmi les trois secteurs constituant la ville de Gisenyi, seul le secteur Gisenyi a un statut de la ville Byahi et Gisa étant des secteurs ruraux.

2.2.2.2. Population de la ville de Gisenyi

Les données du service de l'état civil de la ville de Gisenyi montrent qu'elle compte une population de 70.564 habitants. Les femmes sont au nombre de 33.306 soit 47,2% les hommes sont au nombre de 37.258 soit 52,8%. Les jeunes âgés de moins de 25 ans s'élèvent à 47.984 soit 68% de toute la population. Ceci montre que la ville de Gisenyi a une population très jeune. La densité moyenne est de 2.853 hab./km2. La population est plus dense dans le secteur Gisenyi que dans les deux secteurs, Byahi et Gisa (Ville de Gisenyi, 2005).

2.2.2.3. Niveau de scolarisation

Le tableau suivant montre que dans la ville de Gisenyi 75% de la population ont terminé l'école primaire, 17,6 % ont fait l'école secondaire et seulement 2% ont fait les études supérieures. En général, le pourcentage va en diminuant selon le niveau de formation. On voit en plus que les femmes sont moins instruites que les hommes.

Tableau 4: Répartition de la population scolaire de la ville de Gisenyi âgée de 6 à 35 ans par secteur selon le niveau d'études

Secteur

Primaire

Post primaire

Secondaire

Supérieur

M

F

T

M

F

T

M

F

T

M

F

T

Ville de Gisenyi

1. Byahi

2. Gisa

3. Gisenyi

74,2

88,2

89,2

70,6

75,8

93,5

92,3

71,7

75,0

90,6

90,8

71,2

5,1

4,8

1,8

5,6

5,6

2,3

0,8

6,7

5,4

3,6

1,3

6,1

18,1

7,1

8,2

20,7

17,2

4,2

6,6

19,9

17,6

5,7

7,4

20,3

2,5

0,0

0,7

3,1

1,4

0,0

0,3

1,7

2,0

0,0

0,5

2,4

Source : GRPH/2002.

2.3. PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS DE L'ENQUETE

2.3.1. Identification des élèves enquêtés

2.3.1.1. Age et sexe des enquêtés

Q1. Quel âge avez-vous et quel est votre sexe

Tableau 5 : Effectif des élèves enquêtés selon l'âge et le sexe

Age

Sexe

Total

F

M

Nombre

%

14 ans

15 ans

16 ans

17 ans

18 ans

19 ans

20 ans

21 ans

22 ans

23 ans

24 ans

0

4

0

4

3

3

3

3

5

4

1

1

7

7

6

10

5

2

2

0

3

1

1

11

7

10

13

8

5

5

5

7

2

1,3

14,9

9,4

13,5

17,6

10,8

6,8

6,8

6,8

9,4

2,7

Total

30

44

74

100

Source : Résultats de notre enquête de mars 2006.

Nous constatons que les filles sont plus âgées que les garçons, car pour la tranche d'âges 20-24 elles sont au nombre de 16 contre 8 garçons. La raison de ce retard scolaire chez les filles est qu'elles sont souvent victimes de travaux managers et d'encadrement de leurs cadets, ainsi celles qui tentent de poursuivre les études y parviennent difficilement, avec beaucoup d'interruptions.

Il ressort de ce tableau que 41,9%de nos enquêtés ont l'âge compris entre 18-21 ans. Les enquêtés ayant l'âge compris entre 14-17 ans occupent 39,2% et enfin 18,2% de nos répondants ont l'âge compris entre 22-24 ans.

Normalement les élèves vulnérables commencent les études avec retard car l'enfant qui a débuté les études à temps, l'échec mis à part, devra terminer l'école secondaire à l'âge de 18ans. Ce retard est dû à l'état de vulnérabilité de ces élèves car nos enquêtés nous ont affirmé qu'ils ont d'autres responsabilités en dehors des études et sont souvent contraints d'interrompre leurs études pour assurer leur survie ou ils commencent l'école primaire tardivement. Cette idée est conforme à celle de la Banque mondiale vue dans la notion « d'inégalités liées au rang social » à la page 20 là où on fait observer que les enfants des pauvres sont presque toujours les derniers à être scolarisés(B.M 2004 :137).

2.3.1.2. Caractéristiques des élèves enquêtés

Q2. Quelle est votre situation familiale

A ce point nous voulons montrer la situation des élèves vulnérables assistés par FAE de la ville de Gisenyi et comment leur état de vulnérabilité résulte de plusieurs variables.

Tableau 6 : Situation familiale des élèves vulnérables

Caractéristiques

Nombre

Proportions

Parents indigents

31

41,9

Orphelin de père

16

21,6

Orphelin de mère

5

6,7

Orphelin avec tuteur

11

14,9

Orphelin sans tuteur

10

13,5

Aucune réponse

1

1,4

TOTAL

74

100

Source : Résultats de notre enquête du mars 2006

Il ressort du tableau 6 que les élèves supportés par le FAE ont des problèmes différents selon la situation familiale de chacun. La plupart des élèves enquêtés sont issus des familles très pauvres soit 41,9%, d'autres sont orphelins soit du père (21,6%) ou de la mère (6,7%).

Concernant les orphelins de deux parents, les uns sont élevés par les tuteurs soit 14,9%, les autres se prennent en charge soit 13,5%.

En faisant l'analyse de ces résultats nous pouvons ressortir les éléments qui sont à la base de la vulnérabilité des élèves à charge du FAE.

Ces éléments sont les suivants :

Ø Le fait que ces élèves sont issus des familles indigentes maintient ces derniers dans la même situation ou leur situation devient pire que celle de leurs parents ;

Ø La situation d `orphelinage soit d'un ou de deux parents aggrave la vulnérabilité des élèves cibles.

2.3.1.3. Taille de la famille des élèves enquêtés

Q3. Dans la famille où vous vivez, êtes-vous au nombre de combien ?

Ici nous allons montrer l'impact du nombre élevé des membres de familles d'origine sur la vulnérabilité des élèves enquêtés.

Tableau 7 : Effectifs des membres de la famille

Nombre de personnes par famille

Fréquence

Pourcentage

3

4

5

6

7

8

9

10

11

15

Aucune réponse

4

4

9

8

16

13

10

2

2

4

2

5,4

5,4

12,2

10,8

21,6

17,6

13,5

2,7

2,7

5,4

2,7

Total

74

100

Source : Résultats de notre enquête de mars 2006.

Ce tableau 7 montre que les élèves enquêtés sont issus des familles nombreuses. Parmi 74 familles des enquêtés, 49 comptent les membres compris entre 7 et 15, soit une proportion de 63,5%, les 25 familles qui restent soit 36,5% ont les membres compris entre 3 et 6.

L'examen de données contenues dans le tableau 7 suscite l'idée de conditions de vie difficiles des élèves enquêtés car leurs familles comptent beaucoup de membres alors qu'elles sont démunies comme cela nous a été révélé dans le tableau 6 (parents indigents 41,9% ou orphelins en général 58,1%).

En bref nous pouvons conclure que l'effectif élevé des membres de famille des élèves enquêtés est l'un des facteurs de leur vulnérabilité.

2.3.2. Informations concernant les familles des enquêtés

2.3.2.1. Niveau de scolarisation des membres de famille

Q4. Parmi les membres de votre famille combien ont étudié ?

L'instruction est un indicateur important du développement humain et peut provoquer une mobilité ascendante facilement. Ainsi à partir des résultats de notre enquête, ce point va nous relater la situation scolaire des familles des enquêtés.

Tableau 8: Représentation du niveau d'instruction

Niveau d'instruction

Nombre

Pourcentage

Analphabète

Niveau primaire

Niveau secondaire

Ont terminé le Secondaire

Niveau supérieur

Aucune réponse

150

265

96

11

3

4

28,35

50,0

18,15

2,1

0,6

0,8

Total

529

100

Source : Résultats de notre enquête de mars 2006.

Dans ce tableau 8 nous constatons que le total dépasse de loin l'effectif des répondants, car ici nous avons considéré tous les membres de familles des enquêtés (voir tableau 7).

En considérant le niveau de scolarisation des membres de famille chez les élèves enquêtés nous remarquons que la plupart ont fréquenté l'école primaire, avec une proportion de 50,0%, 28,35% étant des analphabètes, ce qui est regrettable car l'analphabétisme contribue à la pauvreté. Ceux qui ont fréquenté l'école secondaire sont à 18,15% mais seulement 2,1% ont terminé les humanités. Quant au niveau supérieur seulement 0,6% ont fréquenté l'université.

Après l'analyse de ces résultats du tableau 8 nous constatons que les familles de nos enquêtés sont victimes d'un alphabétisme et que même ceux qui ont tenté de fréquenter l'école, la majorité ne s'est arrêtée qu'au niveau du primaire.

Comme nous l'avons signalé au départ dans la problématique à la page 3, ce n'est pas seulement le faible revenu qui caractérise le quotidien des pauvres, mais aussi l'analphabétisme. Ainsi nous pouvons déduire que le faible niveau d'instruction des membres de familles des enquêtés est parmi les causes majeures de l'indigence des élèves vulnérables.

2.3.2.2. Activités exercées par les chefs de ménage

Q5. Quelle est l'activité exercée par le responsable de la famille ?

Tableau 9: Activité des chefs de ménages

Activités

Fréquence

Pourcentage

Agri-éleveur

Fonctionnaire de l'Etat

Petit Commerce

Chauffeur

Travaux ménagers

Elève

Autres activités

22

4

23

3

5

5

12

29,7

5,4

31,1

4

6,8

6,8

16,2

Total

74

100

Source : Résultats de notre enquête de mars 2006.

A partir de ce tableau 9 nous remarquons que 23 chefs de ménages soit 31,1 % vivent du petit commerce et 29,7% sont des agri-éleveurs. Ceux qui exercent d'autres différentes activités génératrices de revenus sont à 16,2% et seulement 5,4 % sont fonctionnaires de l'Etat, 4% sont des chauffeurs. Les restes parmi les chefs de ménages sont des élèves (6,8%) et ceux qui exercent les travaux ménagers (6,8%).

La situation de ces chefs de ménages s'avère précaire car les agriculteurs n'ont pas de terrains suffisants et ceux disponibles ne sont exploités que pour la survie. Le commerce dont il est question n'est qu'informel et manque de rentabilité à cause du faible niveau de scolarisation de ceux qui l'exerce et cela entraîne le manque de suivi ou de contrôle.

Outre les activités précitées les chefs de ménages exercent d'autres différents travaux entre autres : faire la garde (cas des sentinelles), faire le taxi au vélo, transporter les marchandises d'autrui frauduleusement de Goma à Gisenyi moyennant paiement d'un montant convenu.

Le constat est que tous ces autres travaux sont difficiles, incertains et n'apportent pas assez de revenus pouvant couvrir tous les besoins primaires des familles de ceux qui les exercent.

D'une façon générale nous pouvons conclure que la précarité de l'activité du chef de ménage contribue à l'exacerbation de la situation de pauvreté chez les élèves vulnérables.

2.3.2.3. Age des responsables des familles

Q6. Quel est l'âge du chef de votre famille?

 

Tableau 10 : Les chefs de ménage selon les tranches d'âges

Tranches d'âges

Fréquence

Pourcentage

10-20

21-30

31-40

41-50

51-60

61-70

71-80

81-90

Aucune réponse

2

7

2

17

21

11

8

3

3

2,7

9,5

2,7

23

28,4

14,9

10,8

4

4

TOTAL

74

100

Source : Résultats de notre enquête du mars 2006.

A partir du tableau ci-haut nous constatons que la majorité des chefs de ménages des élèves enquêtés ont l'âge compris entre 51 et 60 ans soit 28,4%, 23% des chefs de ménages ont l'âge compris entre 41 et 50 ans. Nous pouvons aussi signaler le problème des responsables de familles trop jeunes ainsi que ceux qui ont l'âge avancé. Ainsi les plus jeunes des chefs de ménages ont la tranche d'âges 10-30 et sont estimés à 12,2%, alors que les plus âgés avec l'âge compris entre 71-90 occupent 14,8%.

Ces résultats nous amènent à conclure que certaines familles des élèves assistés par le FAE de la ville de Gisenyi connaissent le problème d'avoir comme chefs de ménages les personnes vulnérables (personnes âgées et trop jeunes), ce qui fait que ces élèves persistent dans l'état de vulnérabilité, n'espérant qu'à l'assistance extérieure pour satisfaire leurs besoins socio-éducatifs.

Les résultats ci-dessus nous montrent qu'il y a même des élèves qui se prennent en charge, étant en même temps responsables de leurs familles.

2.3.2.4. Sexe des chefs des ménages

Q6. Quel est le sexe du chef de votre famille ?

Tableau 11 : les chefs des ménages selon le sexe

Sexe

Nombre

Pourcentage

Masculin

49

66,2

Féminin

25

33,8

Total

74

100

Source : Résultats de notre enquête de mars 2006.

Il ressort de ce tableau que 66,2% des chefs de ménages sont des hommes contre 33,8% des femmes.

Pour analyser les résultats issus de ce tableau nous allons partir de l'idée exprimée par l'UNESCO en ces termes: « le document de stratégie de réduction de pauvreté du Niger retient six groupes socio-économiques considérés comme vulnérables qui sont les femmes chefs de ménages ou femmes sans ressources, les personnes handicapées, les personnes âgées, les sans emploi et les exclus du système scolaire» (UNESCO, 2002 :1888).

Néanmoins, selon le tableau 11, 33,8% des chefs de ménages chez nos enquêtés sont des femmes, ce qui montre que ces familles doivent nécessairement être vulnérables dans la mesure où ces femmes ne sont même pas instruites (voir tableau 8) pour se débrouiller dans la recherche de l'emploi.

En définitive nous pouvons déduire que le fait d'avoir un nombre élevé de femmes chefs de ménages est l'une des causes de la vulnérabilité des élèves supportés par FAE de la ville de Gisenyi.

2.3.2.5. Nombre de personnes productives

Q7. Combien sont productifs en famille ?

Tableau 12 : Effectif des personnes productives et improductives

Membres de famille

Effectif

Pourcentage

Productifs

98

18,6

Improductifs

431

81,4

Total

529

100

Source : Résultats de notre enquête de mars 2006.

Selon le tableau 12, parmi les membres des familles des élèves enquêtés seulement 18,6 % exercent au moins une activité génératrice de revenu, 81,4% étant improductifs, c'est à dire qu'ils dépendent des autres pour assurer leur survie, ainsi que leurs besoins primaires.

Parmi les improductifs nous pouvons citer les élèves, les petits enfants, les personnes âgées, les invalides physiques, ainsi que ceux qui manquent toute activité devant générer un revenu.

Le fait qu'il existe une minorité qui doit supporter un nombre important d'improductifs contribue à maintenir les concernés (les membres des familles des enquêtés) dans l'indigence perpétuelle. Les élèves enquêtés nous ont révélé les sortes d'activités exercées par cette minorité des membres des familles.

Ces activités sont prédominées en premier lieu par le commerce informel, ensuite par l'agriculture qui ne parvient même pas à couvrir tous les besoins alimentaires des familles des élèves vulnérables comme l'ont fait remarquer ces derniers lors de l'entretien, et puis vient le cas de fonctionnaires de l'Etat, des sentinelles, des pêcheurs, des chauffeurs, des travailleurs ménagers et des artisans, tous à faible taux.

Toutes ces informations précédentes nous amènent à affirmer que les faible taux des personnes productives parmi les membres des familles des enquêtés est l'une des causes de l'indigence des élèves cibles.

2.3.2.6. Propriété foncière

Q8. Avez-vous une propriété foncière

Tableau 13 : Existence des terres cultivables

Caractéristiques

Fréquence

Pourcentage

Elèves dont les parents ont du terrain

25

33,8

Elèves dont les parents n'ont pas du terrain

46

62,2

Elèves qui n'ont rien répondu

3

4

Total

74

100

Source : Résultats de notre enquête de mars 2006.

Partant du tableau ci-haut, nous déduisons que beaucoup de parents des élèves assistés par le FAE de la ville de Gisenyi n'ont pas du terrain cultivable, soit 62,2%, 33,8% ont affirmé que leurs parents possèdent des terres cultivables et 4% n'ont rien révélé.

Signalons que la non possession des parcelles cultivables constitue l'un des causes de la pauvreté chez les familles des élèves vulnérables, car la plupart des chefs des ménages de ces élèves n'ont pas d'autres activités pouvant apporter assez de revenus, comme nous l'avons constaté précédemment à partir du tableau 9.

2.3.2.7. Dimensions du terrain cultivable

Q9. Si oui, quelles sont ses dimensions?

Tableau 14 : Superficie du terrain en hectare

Superficie en ha

Fréquence

Pourcentage

0- 1

2

3

N'ont rien répondu

21

1

1

2

84

4

4

8

Total

25

100

Source : Notre enquête de mars 2006.

Un petit nombre de répondants ont signalé qu'ils ont des parcelles cultivables, mais d'autres ont suggéré qu'il n'ont rien, raison pour laquelle le nombre total des répondants (33) est inférieur au nombre des enquêtés (74).

Selon les résultats du tableau 14 beaucoup de familles possèdent un terrain inférieur ou égal à 1ha (84%), seulement 4% ont 2 ha et c'est le même pourcentage pour 3 ha, 8% n'ont rien répondu.

Parmi ceux qui ont du terrain arable, la quasi-totalité (84%) a une parcelle inférieure ou égale à un hectare, ce qui montre l'insuffisante du terrain même parmi la minorité qui affirme en avoir.

Selon les propos des élèves vulnérables, les sols arables ne sont plus fertiles ce qui entraîne la dégradation de la production. La plupart préfèrent la culture de bananeraie à bière alors que celle-ci ne donne pas assez de rendement comme le ferait la bananeraie à bananes directement consommables.

Suite à ce choix de bananeraie à bière, la majorité des hommes passent la grande partie de leur temps en train de prendre la bière de banane « Urwagwa » qu'ils trouvent chez les voisins même s'ils n'ont pas un sou pour payer, nous ont affirmé les élèves enquêtés, ainsi cette situation aggrave la pauvreté des familles des enquêtés.

Après l'analyse et l'interprétation de ces résultats nous pouvons déduire que l'insuffisance et l'infertilité du sol arable accompagnés du mauvais choix de culture, agissent de concert pour accentuer la pauvreté des familles des nos enquêtés qui sont bien entendu eux aussi affecté par cette situation, qui par la suite affecte leur vie socio-éducative.

2.3.3. Dépenses scolaires par an

Q10. Combien d'argent dépensez-vous par an ?

Tableau 15 : Argent dépensé par chaque élève par an

Sortes de dépenses

Montant en Frw

1. Matériels scolaires

2. Transport

3. Frais scolaires

4. Uniforme

5. Nécessaires pour soin corporel

6. Autres

3000-20.000

1.000-5.000

55.500-150.000

4.000-10.000

3.000-32.000

5.000-56.000

Source : Résultats de notre enquête de mars 2006.

On constate des écarts remarquables concernant les dépenses pour toutes les rubriques parce que les élèves assistés par FAE fréquentent différentes écoles et ont les sources de revenu différentes, malgré leur état de vulnérabilité.

Une autre raison expliquant ces écarts entre les dépenses scolaires est que certains élèves vivent à l'internat, alors que les autres sont externes, ainsi l'élève externe ne parvient pas à comptabiliser les dépenses de la maison, ce qui fait que celles-ci soient moins nombreuses que celles de l' élève interne.

Enfin les frais de transport se différent selon le trajet parcouru par chaque élève. Signalons aussi que certains élèves étudient en rentrant chez eux et n'ont pas besoin de l'argent pour le transport et le logement.

En définitive nous pouvons déduire que les dépenses scolaires énormes viennent aggraver la situation des élèves supportés par FAE de la ville de Gisenyi lesquels élèves étaient au départ vulnérables, ainsi ce facteur (dépenses scolaires) s'inscrit parmi les causes de la vulnérabilité des bénéficiaires du FAE/Ville de Gisenyi.

2.3.4 Opinion des élèves sur les causes de leur vulnérabilité

Pour identifier les problèmes liés à l'éducation des élèves vulnérables assistés par le FAE, ainsi que les causes majeures de leur vulnérabilité nous avons organisé un entretien avec ces élèves afin de compléter les informations recueillies par le questionnaire.

Lors de l'entretien, les élèves pris en charge par le FAE nous ont révélé différentes causes de leur indigence.

Selon les propos des élèves vulnérables, les causes majeures de leur vulnérabilité sont les suivantes :

Ø L'inexistence ou l'insuffisance des terres arables, ainsi que l'infertilité des sols disponibles ;

Ø Le génocide et massacres qui ont occasionné différentes catégories de personnes vulnérables comme les orphelins, les veuves, les handicapés, et d'autres catégories des vulnérables ;

Ø La guerre des infiltrés (Abacengezi) qui a déstabilisé le pays, surtout la région nord-ouest entre 1997 et 1998 ;

Ø Le nombre élevé des membres de la famille,

Ø Le faible niveau d'instruction des membres de la famille en général et du chef de ménage en particulier ;

Ø Le problème des femmes et enfants chefs des ménages ;

Ø Les personnes âgées chefs de ménages alors qu'elles n'ont pas d'autres sources de revenu outre leur force physique ;

Ø La faible proportion des personnes productives parmi les membres des familles des enquêtés.

2.3.5. Problèmes Socio-éducatifs des élèves enquêtés

2.3.5.1. Problèmes à l'école

Au cours de l'entretien, les élèves vulnérables ont suggéré de multiples problèmes auxquels ils se heurtent durant leur vie estudiantine et ont révélé que ces problèmes ont un impact négatif sur leur scolarisation. D'après les résultats de l'entretien avec les élèves vulnérables, les difficultés encourues au cours de leurs études sont les suivantes :

Ø Le long trajet et le fait de ne pas manger à midi pour les élèves externes ;

Ø Le manque de lit et de la nourriture pour les élèves internes. La plupart des élèves internes ont suggéré qu'ils n'ont pas souvent l'accès à la restauration et même au lit sous prétexte qu'ils ont une dette de l'école. Face à une telle situation, la victime essaie de se débrouiller en cherchant un ami (collègue) qui pourrait le supporter (partager le lit et la nourriture par exemple) ;

Ø L'insuffisance des matériels scolaires et d'autres nécessaires exigés par l'établissement scolaire ;

Ø Le manque de soins de santé qui entraîne souvent l'absentéisme ;

Ø La frustration par les voisins et / ou les collègues à cause de l'état d'indigence ;

Ø L'insuffisance de l'assistance du FAE qui entraîne l'endettement perpétuel de l'élève vulnérable vis à vis de son école.

Q11. Quels sont les problèmes rencontrés au cours de votre

scolarisation ?

Tableau 16 : Problèmes Socio-éducatifs

Problèmes

Fréquence

Pourcentage

1. Minerval

47

25,8

2. Matériel scolaire

53

29,1

3. Long trajet

28

15,4

4. Restauration

32

17,6

5. Soins médicaux

7

3,9

6. Logement

3

1,6

7. Stress

4

2,2

8. Autres problèmes

5

2,8

9. N'ont rien répondu

3

1,6

Total

182

100

Source : Résultats de notre enquête de mars 2006.

Le total des répondants dépasse le nombre d'enquêtés du fait que la plupart des élèves affirment avoir beaucoup de problèmes à la fois.

Il ressort du tableau 16 que les élèves assistés par le FAE ont le problème de trouver les matériels scolaires (29,1%) en premier lieu, ensuite le problème de minerval (25,8%).

Concernant le minerval, les enquêtés ont fait remarquer que le FAE ne supporte pas tous les frais et que même le montant payé par ce dernier est versé irrégulièrement, souvent avec un retard, ainsi les élèves sont chassés et frustrés éventuellement par l'école.

Outre ces deux problèmes précités, les élèves enquêtés ont d'autres différents problèmes, entre autres, le problème de restauration 17,6%,long trajet 15,4 % manque des soins médicaux 3,9 %, autres problèmes 2,8 %, le stress 2,2%, enfin le problème de logement 1,6 %.Selon les résultats précédents nous constatons que le FAE supporte les élèves ayant de multiples problèmes au cours de leur vie Socio-éducative.

Ø Concernant le matériel scolaire, c'est la majorité des élèves vulnérables qui déclare avoir ce problème compte tenu de leur état de pauvreté ou d'orphelinage et étant donné que le FAE ne leur donne rien comme matériel scolaire.

Ø Par manque de moyens financiers pour payer l'internat certains enfants parcourent un long trajet pour venir à l'école ou pour rentrer chez eux. Suite à cette situation, ces élèves nous ont affirmé qu'ils n'ont pas le temps de réviser les matières apprises et cela affecte leurs résultats scolaires.

Ø  Les élèves enquêtés ont suggéré que de par leur insolvabilité, souvent l'école leur refuse l'accès au restauration ainsi que l'accès au lit dans le dortoir.

Ø Il  y a ceux qui ont révélé qu'ils ne trouvent pas des soins médicaux adéquats alors qu'ils ont déjà payé leurs cotisations à la mutuelle de santé par le biais de l'école.

Ø Grâce à tous ces problèmes les élèves sont à la merci de stress en portant l'imagination à leur avenir médiocre,

Ø Pour ce qui est d'autres problèmes les élèves enquêtés ont évoqué les travaux ménagers qui les empêchent de revoir les notes de cours ainsi que le manque d'argent de poche. Le fait que d'autres élèves sont visités à l'école presque chaque mois entraîne le mécontentement des élèves indigents qui terminent toute l'année scolaire sans aucune visite.

Face à ces problèmes, très peu d'élèves ont suggéré qu'ils ont les gens pour leur venir en aide en dehors du FAE qui est leur premier bailleur de fonds, d'autres ont signalé qu'ils ne trouvent aucune autre assistance sauf celle du FAE et ils constituent la grande majorité comme nous le montre le tableau suivant.

Q12. Y a-t il des personnes qui vous aident dans ces problèmes ?

Tableau 17 : Les élèves ayant une autre aide pour résoudre les

problèmes scolaires

Elèves

Fréquence

pourcentage

Trouve une autre aide

16

21,6

Aucune autre aide

55

74,3

N'ont rien répondu

3

4,1

Total

74

100

Source : Résultats de notre enquête de mars 2006.

Ce tableau montre que la majorité des élèves vulnérables n'ont aucune autre assistance en plus de celle du FAE et ont une proportion de 74,3%. Ceux qui déclarent avoir une autre assistance sont à 21,6%, et 4,1% n'ont rien répondu.

Parmi ceux qui affirment avoir d'autres soutiens, personne ne cible une association caritative quelconque, mais plutôt des amis, des familiers, des connaissances et d'autres différents bienfaiteurs.

2.3.5.2. Problèmes des élèves en vacances

Q13. Auriez-vous des problèmes pendant les vacances ?

Tableau 18 : Effectif des élèves ayant des problèmes en vacances

Elèves

Fréquence

Pourcentage

Ont des problèmes

N'ont pas de problèmes

N'ont rien répondu

61

10

3

82,4

13,5

4,1

Total

74

100

Source : Résultats de notre enquête de mars 2006.

Selon le tableau 18, 82,4% des enquêtés ont signalé avoir des problèmes pendant les vacances, 13,5% ont répondu qu'ils n'ont pas eu des problèmes et 4,1% n'ont pas montré leur position. Les problèmes évoqués par ces élèves sont présentés dans le tableau suivant.

Q14. Si Oui, quels sont ces problèmes ?

Tableau 19 : Représentation des problèmes des élèves au cours des vacances

Problèmes

Fréquence

Pourcentage

Carence de nourriture

8

9,5

Maladie

5

6

Manque d'activité pécuniaire

18

21,5

Stress de travaux

8

9,5

Menaces

6

7,1

Manque d'argent

10

11,9

Manque de matériel scolaire

13

15,5

Incertitude de l'avenir

6

7,1

Autres différents problèmes

10

11,9

Total

84

100

Source : Résultats de notre enquête de mars 2006

D'après le tableau 19 nous remarquons que le total des répondants (84) dépasse le total des élèves ayant affirmé avoir des problèmes pendant les vacances (61). Cette différence est due au fait qu'un élève peut avoir deux ou trois problèmes à la fois.

En majorité les enquêtés évoquent le problème du manque d'activité génératrice de revenu au cours des vacances, soit 21,5%.

Les autres nous ont affirmé qu'ils manquent les matériels scolaires, soit 15,5%, ceux qui ont le problème de manque d'argent occupent 11,9% et ce pourcentage est le même pour ceux qui ont d'autres différents problèmes.

9,5% sont stressés par les travaux qui les empêchent de faire l'étude, 9,5% évoquent la carence de la nourriture, 7,1% ont l'incertitude de leur avenir, 6% évoquent le problème de la maladie.

A partir de tous ces résultats nous pouvons déduire que les élèves assistés par le FAE connaissent beaucoup de problèmes et que ces problèmes sont le résultat de l'indigence qui frappe les familles de ces enfants, laquelle indigence a aussi ses causes principales comme cela nous a été révélé par les élèves enquêtés lors de l'entretien.

Face à ces problèmes les élèves vulnérables sont obligés de travailler dur pendant tout le temps de vacances pour leur survie, c'est dans ce sens que le tableau ci-dessous va nous présenter différentes activités exercées par ces élèves lors de vacances.

2.3.5.3. Activités des élèves pendant les vacances

Q15. Que faites-vous pendant les vacances?

Tableau 20 : Occupation des élèves en vacances

Activité

Fréquence

Pourcentage

1. Travaux champêtres

2. Petit commerce

3. Travaux domestiques

4. Stage

5. Etude à domicile

6. Visite

7. Autre

8. Aucune réponse

11

9

40

3

2

9

9

2

12,9

10,6

47

3,5

2,4

10,6

10,6

2,4

Total

85

100

Source : Résultats de notre enquête de mars 2006.

A partir du tableau 20 nous voyons que le total (85) est supérieur au nombre des élèves enquêtés (74), car certains élèves se sont prononcés avoir exercé plus d'une activité pendant les vacances.

Il ressort de ce tableau 20 que seulement un petit nombre (2,4%) d'élèves vulnérables assistés par le FAE essaie de revoir la matière ou de faire l'étude chez eux durant la période des vacances,3,5% ont répondu qu'ils s'occupent de leur stage.

La majorité des ces élèves cibles s'occupent des travaux domestiques, soit 47%, 12,9% exercent les travaux champêtres, d'autres font un petit commerce, soit 10,6 %, la visite des amis et familiers est faite aussi par 10,6% et c'est le même pourcentage pour ceux qui exercent d'autres différentes activités. Parmi les élèves enquêtés 2,4 % n'ont rien donné comme réponse.

L'examen des résultats ci-dessus nous montre que la vulnérabilité des élèves enquêtés influe négativement sur leur vie socio-éducative car lors des vacances ils sont victimes des travaux pénibles et n'ont pas le temps de revoir leurs notes des cours.

2.3.6. Impact des problèmes Socio-éducatifs au rendement des élèves vulnérables

Q16. Les problèmes rencontrés ont-ils eu un impact négatif sur vos

résultats scolaires ?

Tableau 21 : Effectif des élèves dont les problèmes ont affecté leur rendement scolaire

Elèves enquêtés

Fréquence

Pourcentage

1. Les problèmes vécus ont affecté le rendement scolaire

47

63,5

2. Les problèmes vécus n'ont pas effectué le rendement scolaire

7

9,5

3. Ne sait pas

15

20,3

4. Aucune réponse

5

6,7

Total

74

100

Source : Résultats de notre enquête de mars 2006.

Selon le tableau 21, 63,5% affirment que les problèmes vécus ont affecté leur rendement scolaire, 20,3% ne savent pas si les problèmes affrontés ont eu un impact négatif sur leurs résultats ou non, 9,5% disent que les problèmes franchis n'ont pas affecté leur rendement scolaire, 6,7 % n'ont rien donné comme réponse.

Les élèves vulnérables ont évoqué qu'ils sont souvent chassés de l'école à cause du minerval, d'autres sont contraints par les parents de s'absenter pour chercher un Job « Ikiraka » afin de compléter leur revenu familial, d'autres n'étudient pas bien à cause de stress dû à la pénurie de nourriture, au manque du matériel scolaire et aux différentes frustrations.

La majorité des élèves enquêtés affirment que tous ces problèmes évoqués ci-haut ainsi que ceux présentés dans les tableaux 16 et 19 affectent leur rendement scolaire.

Q17. Quels sont les résultats obtenus à la fin de 2005

Tableau 22 : Résultats obtenus à la fin de l'année scolaire 2005

Résultats en %

Fréquence

Pourcentage

80,1-90

1

1,3

70,1-80

11

14,9

60,1-70

33

44,6

50,1-60

22

29,7

45-50

2

2,7

Aucune réponse

5

6,8

Total

74

100

Source : résultats de notre enquête de mars 2006

Il ressort de ce tableau 22 que 44,6% des élèves enquêtés ont obtenu les points compris entre 60,1% et 70%, ce qui est à féliciter car ce sont des résultats moyens. 29,7% ont obtenu les points compris entre 50,1 et 60 %, 14,9 % ont eu entre 70,1 % et 80 %, ceux qui ont trouvé entre 45 % et 50% comptent 2,7 % et 1,3% ont obtenu entre 80,1 et 90% de points.

Ces résultats nous amènent à penser que si ces élèves n'avaient pas beaucoup de difficultés au cours de leur vie socio-éducative devraient avoir de très bons résultats, car ils ne sont pas naturellement faibles.

Signalons aussi que parmi ceux élèves vulnérables il y en a ceux qui ont occupé la première et/ ou la deuxième place à la fin de l'année 2005.

2.3.7. Abandons scolaires par manque de moyens

Q18. Y a-t-il des enfants voisins qui n'étudient plus par manque de

minerval ou de matériel ?

Tableau 23 : effectif des élèves connaissant les cas des abandons

Répondants

Fréquence

Pourcentage

Connaissent les abandons solaires suite à la pauvreté

64

86,5

Ne connaissent pas les cas des abandons scolaires

10

13,5

Total

74

100

Source : Résultats de notre enquête de mars 2006

Selon les résultats du tableau 23, 86,5% des enquêtés affirment qu'il y a des élèves qui ont abandonné leurs études suite à l'indigence.

Ces abandons résultent de différents problèmes socio-économiques. Signalons aussi que le FAE arrête son assistance pour l'enfant qui échoue et qui redouble la classe, ainsi la plupart des enfants qui échouent sont contraints d'abandonner les études car ils sont incapables de se prendre en charge. Le nombre d'abandons par manque de moyens financiers est présenté dans le tableau ci -après.

Q19. Si oui combien d'abandons connaissez-vous ?

Tableau 24 : Nombre d'abandons scolaires par manque de moyens

Nombre

Fréquence

Pourcentage

2-5

6-10

11-15

16-20

Plus de 20

27

20

8

2

7

42,18

31,25

12,50

3 ,13

10,94

Total

64

100

Source : Résultats de notre enquête de mars 2006.

Parmi les 86,5% des élèves qui ont témoigné connaître les cas des abandons scolaire, chacun connaît au moins deux élèves ayant arrêté leurs études suite à l'état de pauvreté. Ici nous constatons que le phénomène d'abandon scolaire est de grande envergure du fait qu'il y a même les élèves qui ciblent plus de 20 camarades ayant rompu leurs études.

Ces résultats nous montrent sans doute que la pauvreté a un impact négatif sur la vie socio-éducative des élèves vulnérables, car nous voyons beaucoup d'abandons scolaires causés par le manque de ressources pouvant leur servir de frais scolaires.

2.3.8. Propos des autorités scolaires face aux problèmes des élèves

vulnérables

Dans le but d'avoir de plus amples informations sur les problèmes socio-éducatifs des élèves vulnérables supportés par le FAE, nous avons administré un questionnaire aux responsables de différents établissements scolaires (directeur, préfet ou intendant) qui nous ont fourni bien d'informations.

Tous les répondants sont d'accord que les élèves vulnérables assistés par FAE sont submergés par de multiples problèmes et que ces problèmes suscitent leur frustration quotidienne.

Les problèmes suivants ont été évoqués par les responsables de différentes écoles cibles :

Ø Vu que le FAE ne parvient pas à payer tous les frais scolaires pour l'élève vulnérable, ce dernier est souvent renvoyé à cause des dettes à l'endroit de l'école ;

Ø Face à cette situation d'endettement, certains élèves vulnérables optent pour vivre l'externat et sont obligés d'aider leurs parents dans la recherche de leur survie, ainsi ils n'ouvrent les cahiers que lorsqu'ils sont en classe et sont souvent absents ;

Ø Les élèves vulnérables internes n'ont pas les mêmes avantages que leurs collègues. Ils ne mangent pas à leur faim et ne trouvent des places dans le dortoir que difficilement à cause des dettes à l'égard de l'école.

Ø Ces élèves ont souvent le complexe d'infériorité vis-à-vis de leurs collègues de par leur pauvreté ;

Ø Ils manquent certains matériels scolaires, voire même le frais de transport pour rentrer chez eux ;

Ø Tous ces problèmes affectent la vie socio-éducative des élèves pris en charge par le FAE et sont à la base de leur mauvais rendement.

v VERIFICATION DE LA PREMIERE HYPOTHESE

Le but de ce deuxième chapitre était de déceler les causes principales de la vulnérabilité des élèves de l'école secondaire, notamment les élèves assistés par le FAE de la ville de Gisenyi, ainsi que leurs problèmes socio-éducatifs.

Après l'analyse et l'interprétation des résultats de ce deuxième chapitre de notre travail nous constatons que la vulnérabilité des bénéficiaires du FAE est due à plusieurs facteurs, entre autres :

Ø La guerre et génocide de 1994, ainsi que la guerre des infiltrés qui a lieu entre les années 1997-1998. Cette situation a augmenté les groupes vulnérables comme les femmes et les enfants chefs des ménages, les orphelins sans tuteurs et beaucoup d'autres catégories de personnes vulnérables ;

Ø L'indigence des familles d'origine : selon le tableau 6, 41,9% des élèves enquêtés sont issus des familles indigentes, ce qui les maintient dans la même indigence ;

Ø Le nombre élevé des membres de la famille:49/74 familles soit 63,5% comptent entre 7 et 15 membres ; avec les faibles proportions des personnes productives ;

Ø Le faible niveau d'instruction des membres des familles:28,35% sont analphabètes et seulement 2,1% ont terminés les humanités ;

Ø La précarité de l'activité des chefs de ménages révélée par le tableau 9 ;

Ø Les chefs de ménages trop âgés ou trop jeunes: 14,8% ont l'âge compris entre 71 et 90,12,2% ont l'âge compris entre 10 et 30 ;

Ø Les femmes chefs de ménages:25/74 chefs de ménages soit 33,8% sont des femmes ;

Ø Le faible taux de personnes productives parmi les membres de familles: 18,6% sont productives,81,4% étant improductifs ;

Ø L'insuffisance ou le manque de terres arables: 25/74 familles soit 33,8% seulement possèdent du terrain cultivable, parmi ceux qui ont du terrain la quasi-totalité, soit 84% ont un terrain inférieur ou égal à 1hectare ;

Ø Les dépenses scolaires énormes aussi aggravent la vulnérabilité des bénéficiaires du FAE de la ville de Gisenyi (voir tableau 15) ;

Cet état de vulnérabilité des élèves entraîne de multiples problèmes socio-éducatifs comme nous le montrent les tableaux 16et 19 ainsi que les propos des différents responsables des établissements scolaires à la page 55 et 56.

Ø 47/74 élèves enquêtés ont affirmé que les problèmes vécus ont affecté leur rendement scolaire ;

Ø 64/74 élèves enquêtés ont signalé les cas des enfants qui abandonné leurs études à cause de la situation de pauvreté.

Notre première hypothèse stipule que : « les causes de la vulnérabilité des élèves du secondaire seraient multiples et cette vulnérabilité pourrait affecter leur vie socio-éducative ». A la lumière des résultats de notre deuxième chapitre nous concluons sans doute que notre première hypothèse est confirmée et retenue car nous avons ressorti différentes causes de la vulnérabilité des élèves supportés par FAE de la ville de Gisenyi, ainsi que les conséquences y relatives.

CHAPITRE 3. LA CONTRIBUTION DU FAE/VILLE DE GISENYI A LA SCOLARISATION DES ELEVES VULNERABLES

Au cours de ce chapitre nous allons pouvoir analyser la part du FAE/Ville de Gisenyi dans l'intégration socio-éducative des élèves indigents. Tout au long de ce chapitre il sera question de faire l'analyse des données issues de différents intervenants entre autres, les élèves vulnérables, les responsables des établissements scolaires échantillonnées ainsi que les agents du FAE /Ville de Gisenyi.

3.1. MINERVAL

A partir de ce point nous voulons savoir la contribution du FAE/Ville de Gisenyi dans le paiement du minerval des élèves vulnérables.

Q20 : Est-ce que le FAE paie la totalité du minerval pour vous ?

Tableau 25 : Opinion des enquêtés sur le paiement du minerval par le FAE/Ville de Gisenyi

Répondants

Fréquence

Pourcentage

Affirment que le FAE ne paie pas la totalité de minerval

63

85,1

Affirment que le FAE paie la totalité de minerval

11

14,9

Total

74

100

Source : Résultats de notre enquête de mars 2006.

A partir du tableau ci-haut, 85,1% des enquêtés affirment que le FAE ne supporte pas la totalité des frais du minerval, 14,9% disent que le FAE paie la totalité de minerval en leur faveur.

Signalons que cette minorité qui témoigne le fait que le FAE supporte tout le minerval est constitué des élèves externes surtout de l'APEFE-MWEYA.

Pour s'assurer de ces informations des élèves vulnérables nous avons enquêtés les agents du FAE/Ville de Gisenyi qui nous ont fourni des données supplémentaires. Pour se faire un questionnaire a été élaboré et administré à deux personnes ayant les affaires sociales dans leurs attributions dont le Vice-Maire chargé des affaires sociales ainsi que le technicien chargé des affaires sociales. Le questionnaire était accompagné d'un interview pour enrichir les informations.

Les agents du FAE/ville de Gisenyi ont affirmé que le FAE n'est pas à même de supporter tous les frais scolaires des élèves vulnérables, dans ce sens que ces élèves sont nombreux par rapport au patrimoine du fonds. Néanmoins les agents du FAE partagent équitablement le peu de revenu qu'ils disposent entre les bénéficiaires du FAE/Ville de Gisenyi, car aucun enfant remplissant les conditions de vulnérabilité ne peut être exclu de cette assistance du FAE.

3.2. INFORMATIONS SUR D'AUTRES SOURCES DE REVENUS

Q21 : Si non, quelle est la source du reste de minerval ?

Tableau 26 : Représentation d'autres sources des frais scolaires

Source de revenus

Fréquence

Pourcentage

1. Amis

12

16,22

2. Famille

32

43,24

3. Bienfaiteur

11

14,86

4. Accumuler les dettes de l'école

9

12,16

5. Exerce une activité quelconque

10

13,52

Total

74

100

Source : Résultats de notre enquête de mars 2006.

A partir du tableau 26, 43,24% des enquêtés affirment que leurs familles se débrouillent pour payer les frais scolaires excédents de l'assistance du FAE, 16,22% sont aidés par les amis et 14,86% par différents bienfaiteurs.

12,16% disent qu'ils n'ont pas d'autres sources du minerval, raison pour laquelle ils accumulent les dettes à l'égard de l'école et sont toujours victimes de frustration et de stress. D'autres élèves, soit 13,52% exercent quelques activités génératrices de revenus après cours et/ou pendant les détentes.

Ø Signalons que même ceux qui affirment qu'ils sont aidés par leurs familles ne s'acquittent pas régulièrement de leurs dettes, car ils nous ont révélé que l'argent est trouvé à peine et souvent tardivement, ce qui fait que ces élèves soient souvent chassés ou manquent certains avantages comme les lits dans le dortoir ou l'accès au réfectoire par exemple. Ceux-là qui exercent certaines activités ne trouvent pas le temps de revoir leurs notes de cours, car ils sont toujours occupés et sont à la merci de l'absentéisme.

Ø Les élèves qui ont affirmé avoir des amis pour leur venir en aide nous disaient que c'est par hasard que les amis leur rendent visite à l'école et leur laissent quelque somme d'argent ou pour certains ils s'approchent des voisins ou autres connaissances en vue de solliciter une aide qu'ils trouvent par chance ou des fois rentrent main bredouille.

Ø Pour ceux qui exercent une activité quelconque afin de compléter l'assistance du FAE, ils ont signalé différentes activités suivantes :

· Certains élèves vulnérables ont suggéré qu'ils font le taxi avec des vélos de tierces personnes après convention avec ces dernières, convention dans laquelle on fixe un montant à verser chez le propriétaire du vélo par jour, ainsi le reste profite à l'enfant qui se débrouille pour s'acquitter des obligations scolaires;

· D'autre cherche un job qu'ils dénomment (Ikiraka) par le biais des amis ou familiers adultes. Ces élèves ont affirmé qu'ils aident les maçons dans les chantiers de constructions par exemple.

3.3. OPINION DES ENQUETES FACE A L'ASSISTANCE DU FAE

3.3.1. Admiration des élèves enquêtés face à l'assistance

Ici l'objectif est de savoir le degré d'admiration des élèves cibles vis-à-vis de l'assistance octroyée par le FAE/Ville de Gisenyi. Pour se faire il sera question de faire l'analyse des informations données par les élèves enquêtés à l'aide du questionnaire.

Q22 : La contribution du FAE est-elle suffisante ?

Tableau 27 : Informations des enquêtés face à l'assistance du FAE

Opinion des enquêtés

Fréquence

Pourcentage

Assistance insuffisante

Assistance suffisante

68

6

91,9

8,1

Total

74

100

Source : Résultats de notre enquête de mars 2006

Selon les résultats du tableau 27, 91,9% des enquêtés affirment que l'assistance du FAE est insuffisante pour permettre à l'élève vulnérable d'étudier sans problème.

Lors de notre enquête exploratoire au service social de la ville de Gisenyi nous avions pu exploiter les listes de paiement du minerval et la situation était telle que dans la plupart de cas pour tout élève assisté par FAE on avait payé 14.000Frw (Francs rwandais) par trimestre pour l'année scolaire 2005 ce qui signifie que l'on a payé 42.000Frw par an pour chacun.

Cette somme est insignifiante comparativement aux dépenses scolaires des élèves vulnérables révélées au deuxième chapitre (tableau 15). La moyenne de ces dépenses scolaires par an peut être évaluée à 164.750Frw ce qui montre que réellement l'assistance du FAE est insuffisante pour résoudre adéquatement les problèmes socio-éducatifs des élèves vulnérables.

Face à cette situation nous avons voulu savoir comment les élèves vulnérables parviennent à surmonter ce problème pertinent des frais scolaires et ces derniers ont signalé différentes sources de revenus.

Outre le FAE qui est le premier parent des élèves enquêtés, d'autres sources de frais scolaires sont présentées dans le tableau suivant.

3.3.2. Le Suivi des bénéficiaires Par Le FAE

Vu que l'assistance matérielle ne suffit pas pour résoudre les problèmes socio-éducatifs des élèves vulnérables nous avons jugé bon de faire l'analyse d'autres facteurs pouvant contribuer à l'intégration socio-éducative plus ou moins adéquate chez les élèves enquêtés. Parmi ces facteurs il y a le suivi des bénéficiaires qui se caractérise par : les visites de l'agent du FAE aux écoles abritant les élèves assistés et le contrôle des bulletins scolaires des élèves assistés par FAE/Ville de Gisenyi à la fin d'année scolaire.

Q23 : Est-ce que le FAE fait le suivi de vos études ?

Tableau 28: Opinion des enquêtés sur leur suivi par les agents du FAE

Elèves enquêtés

Fréquence

Pourcentage

Affirment qu'il y a le suivi

45

60,8

Affirment qu'il n'y a pas de suivi

29

39,2

Total

74

100

Source : Résultats de notre enquête de mars 2006

Parmi les enquêtés, 60,8% affirment que le FAE fait le suivi de leurs études, 39,2% ont répondu que le FAE ne fait pas leur suivi.

Ø Selon ces données nous constatons que la majorité des élèves vulnérables sont conscients que leur bailleur de fonds (FAE) fait le suivi de leurs études, ces élèves ont soutenu qu'on leur oblige d'amener les bulletins scolaires après chaque fin d'année pour vérifier leurs résultats, ainsi l'assistance est rompue pour celui qui a échoué.

Ø Pour la minorité des enquêtés l'agent du FAE organise des visites à l'école en leur intention. Les informations relatives aux visites de l'agent du FAE aux écoles des élèves vulnérables sont présentées dans le tableau suivant.

Q24 : Est-ce que l'agent du FAE parvient à vous visiter à l'école ?

Tableau 29 Opinion des enquêtés face aux visites de l'agent du FAE à

leurs écoles

Ici nous avons voulu savoir si les agents du FAE effectuent des visites aux établissements scolaires fréquentés par leurs bénéficiaires afin de s'enquérir de leur situation en milieu scolaire.

Répondants

Fréquence

Pourcentage

Ont été visités

28

37,84

N'ont pas été visité

46

62,16

Total

74

100

Source : Résultats de notre enquête de Mars 2006

Selon le tableau ci-haut 28 sur 74 élèves soit 37,84% montrent qu'ils ont été visités par l'agent du FAE à l'école au cours de l'année scolaire 2005, 46 sur 74 élèves soit 62,16% déclarent qu'ils n'ont pas été visités.

Ø Pour compléter ces informations, nous avons recueilli les propos des agents du FAE qui nous ont informé que de par l'ampleur du service social, l'agent du FAE n'est pas à même de visiter toutes les écoles abritant les élèves assistés par FAE/Ville de Gisenyi.

Ø D'autre part, les élèves assistés par FAE ont souhaité les visites de leur bailleur de fonds en vue de s'assurer de leur situation à l'école et de les encourager dans leurs difficultés.

Ø D'après ces données nous constatons que le suivi des élèves vulnérables n'est pas bien assuré car ces élèves en difficulté ont besoin d'une quelconque personne pour les consoler et cela demande des visites organisées dans différents établissements scolaires abritant les bénéficiaires du FAE pour savoir la situation de ces derniers en milieu scolaire.

Ø En résumé, les enfants vulnérables ne sont pas satisfaits du suivi de leur bailleur de fonds qu'ils considèrent comme leur parent, ils souhaitent les visites de l'agent du FAE pour s'assurer de leur situation en milieu scolaire, car ces élèves disent qu'ils sont troublés par le fait qu'ils manquent quelqu'un à qu'ils peuvent exposer leurs problèmes. Pour ces élèves les visites à l'école sont d'une importance irremplaçable.

3.4. INFORMATIONS SUR LE FONCTIONNEMENT DU FAE

Tableau 30 : Opinion des enquêtés face au fonctionnement du FAE

Fonctionnement

Fréquence

Pourcentage

Satisfaisant

16

21,6

Non satisfaisant

54

73

N'ont rien répondu

4

5,4

Total

74

100

Source : Résultats de notre enquête de mars 2006

Selon le tableau 30, 73% des enquêtés révèlent que le fonctionnement du FAE n'est pas satisfaisant, 21,6% affirment que le fonctionnement est satisfaisant et 5,4 % n'ont rien répondu.

Le constat est que la plupart des élèves enquêtés ne sont pas satisfaits du fonctionnement du FAE qui les prend en charge. Ces élèves nous ont révélé qu'ils sont humiliés et frustrés à cause de leur état d'indigence nonobstant les efforts de l'Etat pour la scolarisation des enfants indigents.

Ensuite les élèves enquêtés ont suggéré qu'ils sont humiliés en se comparant avec les élèves supportés par d'autres associations caritatives. Ils ont ciblé surtout le cas du FARG (Fonds d'Assistance aux Rescapés du Génocide) en disant que ses bénéficiaires sont mieux placés car ils trouvent la totalité de frais scolaires ainsi que les matériels scolaires, ce qui n'est pas le cas chez les élèves assistés par FAE.

Ces élèves souhaitent qu'ils soient assistés au même titre que ceux assistés par FARG, c'est-à-dire que l'assistance devrait couvrir tous les besoins socio-éducatifs des bénéficiaires (totalité de minerval, frais de l'internat et restauration, objets scolaires,etc.) .

3.5. OPINION DES ELEVES LORS DE L'ENTRETIEN CONCERNANT L'ASSISTANCE

Au cours de l'entretien, les élèves assistés par le FAE se sont félicité d'abord de la bonne initiative du gouvernement rwandais qui n'a ménagé aucun effort pour assister les enfants vulnérables dans leurs études et a mis en place un fonds en leur faveur.

Cependant, ces élèves ont suggéré quelques failles surtout au niveau du fonctionnement ou de l'organisation du FAE.

Voici leurs opinions:

Ø La plupart des élèves ont fait remarquer que les agents du FAE n'effectuent pas des visites à l'école pour s'assurer de leur situation ;

Ø Les enquêtés ont signalé que souvent l'assistance du FAE est versé tardivement, après que les bénéficiaires aient subi le sort de leur insolvabilité (renvoi, privation de lit au dortoir et de la restauration par exemple) ;

Ø Ils ont évoqué le problème d'arrêt de l'assistance pour les bénéficiaires redoublants, sans tenir compte du motif du redoublement de classe pour chaque cas ;

Ø L'assistance du FAE est insuffisante disent les enquêtés, ils souhaitent qu'ils soient assistés au même titre que les élèves supportés par d'autres associations comme le FARG.

3.6. PROPOS DES RESPONSABLES DES ETABLISSEMENTS SCOLAIRES FACE A L'ASSISTANCE DU FAE

Tous les responsables enquêtés ont affirmé que le FAE pose des problèmes à leurs écoles. Les problèmes évoqués sont les suivants :

Ø Le paiement non régulier de la part du FAE, qui désorganise le budget de l'école ;

Ø Le FAE ne supporte pas la totalité du minerval et l'enfant assisté se retrouve dans l'impossibilité de payer le reste, ce qui affecte l'exécution du budget de l'école ;

Ø Les élèves vulnérables croient que l'école comblerait les besoins non satisfaits par FAE et en cas échéant ces élèves prennent l'école pour un mauvais parent.

3.7. OPINION DES AGENTS DU FAE FACE A L'ASSISTANCE DESTINEE

AUX ELEVES VULNERABLES

Dans le but d'avoir de plus amples informations sur l'assistance octroyée aux élèves indigents, nous avons administré un questionnaire aux agents du FAE, entre autres au vice-maire chargé des affaires sociales ainsi qu'au technicien chargé des affaires sociales de la ville de Gisenyi. Ce questionnaire était accompagné d'un entretien pour enrichir nos informations.

Ø Selon les agents du FAE/Ville de Gisenyi, les problèmes des élèves vulnérables sont de grande envergure car certains manquent même le frais de transport pour arriver à l'école ;

Ø Les agents du FAE ont affirmé que l'assistance donnée aux élèves vulnérables n'est pas proportionnelle à leurs besoins car le nombre d'élèves assistés dépasse de loin la capacité du fonds. Donc on ne fait que partager le peu d'argent disponible entre les bénéficiaires sans toutefois couvrir tous leurs besoins socio-éducatifs. Ainsi, la part qui reste incombe aux familles des élèves vulnérables ;

Ø Quant au suivi des élèves vulnérables les agents du FAE ont avoué que le moyen le plus usuel pour faire le suivi des bénéficiaires de leur assistance est celui de vérifier les bulletins scolaires de ces élèves afin d'évaluer leurs résultats. En effet, pour créer l'émulation, le FAE arrête l'assistance pour tout élève qui échoue et redouble de classe. Toujours en guise du suivi, l'agent du FAE (chargé des affaires sociales) effectue des visites aux différentes écoles fréquentées par les bénéficiaires du FAE/Ville de Gisenyi mais compte tenu de beaucoup d'autres tâches lui assigné, il n'est pas à même de visiter toutes les écoles abritant les élèves assistés par FAE/Ville de Gisenyi ;

Ø Pour les agents du FAE/Ville de Gisenyi, l'assistance du fonds aux élèves indigents est insuffisante pour faire face aux problèmes socio-éducatifs de ces élèves.

Néanmoins, ces agents du FAE proposent la participation de chaque habitant de la ville de Gisenyi pour atténuer ces problèmes des élèves vulnérables et promouvoir l'éducation afin d'atteindre l'éducation pour tous comme le souhaite le gouvernement rwandais.

v Vérification de la deuxième hypothèse

Au cours de ce troisième chapitre nous avons montré la contribution du FAE à la scolarisation des élèves vulnérables.

Pour vérifier notre deuxième hypothèse nous nous sommes servis des opinions des élèves vulnérables, des agents du FAE/Ville de Gisenyi ainsi que celles des responsables des écoles abritant les élèves assistés par FAE/Ville de Gisenyi.

Partant des résultats de ce chapitre nous pouvons conclure que, malgré les efforts fournis par l'Etat rwandais pour l'éducation des vulnérables, le chemin et encore long car ceux qui accèdent à la scolarisation ne sont que très peu nombreux et même ceux-là qui y accèdent étudient dans des conditions difficiles.

Après l'analyse et l'interprétation des données de ce troisième chapitre nous constatons ce qui suit :

Ø 63/74 élèves enquêtés soit 85,1% ont affirmé que le FAE ne paie pas la totalité du minerval en leur faveur ;

Ø 68/74 élèves enquêtés soit 91,9% disent que l'assistance du FAE/Ville de Gisenyi est insuffisante par rapport à leurs besoins socio-éducatifs ;

Ø 29/74 élèves enquêtés soit 39,2% montrent qu'il n'y a pas de suivi de leurs études émanant des agents du FAE qu'ils considèrent comme leur parent.

Ø 46/74 élèves enquêtés soit 62,16% ont témoigné qu'ils n'ont pas trouvé aucune visite de la part des agents du FAE au cours de l'année scolaire 2005 ;

Ø Outre l'assistance du FAE, les élèves vulnérables ont fait observer que les sources des revenus pouvant les aider à surmonter les problèmes relatifs à leur scolarisation sont incertaines, ainsi ces élèves sont à la merci du désespoir car ils doutent de leur avenir ;

Ø 54/74 élèves enquêtés soit 73% ne sont pas satisfaits du fonctionnement du FAE/Ville de Gisenyi ; ils proposent le paiement de la totalité du minerval ainsi que les visites de l'agent du FAE à l'école ;

Ø Au cours de l'entretien, les élèves enquêtés ont montré que l'assistance en leur faveur apparaît insuffisante pour faire face aux problèmes socio-éducatifs encourus ;

Ø Les propos de différents responsables des écoles échantillonnées ainsi que ceux des agents du FAE/Ville de Gisenyi montrent que l'aide du FAE/Ville de Gisenyi aux élèves vulnérables n'est pas suffisante pour permettre à ces élèves de poursuivre leurs études convenablement.

A la lumière de tous ces résultats du troisième chapitre notre deuxième hypothèse selon laquelle « l'assistance du FAE serait insuffisante pour résoudre adéquatement les problèmes socio-éducatifs des élèves vulnérables dans la ville de Gisenyi » est vérifiée, confirmée et retenue.

CONCLUSION GENERALE

Notre recherche avait le but de faire une analyse sur la scolarisation des élèves vulnérables au Rwanda, le cas du FAE /Ville de Gisenyi.

Deux questions ont guidé notre étude. La première question était de savoir les causes majeures de la vulnérabilité des élèves de l'école secondaire dans la Ville de Gisenyi, la deuxième était formulée de manière à savoir si la contribution du FAE à la scolarisation des élèves vulnérables de la Ville de Gisenyi est suffisante pour résoudre adéquatement leurs problèmes socio-éducatifs.

A ces deux questions nous avons fait correspondre deux hypothèses suivantes :

Ø Les causes de la vulnérabilité des élèves du secondaire dans la Ville de Gisenyi seraient multiples et cette vulnérabilité pourrait affecter leur vie socio-éducative ;

Ø L'assistance du FAE serait insuffisante pour résoudre adéquatement les problèmes socio-éducatifs des enfants vulnérables de la Ville de Gisenyi.

En grande partie, cette étude a été réalisée sur terrain, où nous avons administré un questionnaire auprès des élèves vulnérables assistés par le FAE, aux responsables de différentes écoles enquêtées, ainsi qu'aux agents du FAE/Ville de Gisenyi..

En outre, pour compléter les informations du questionnaire, des entretiens ont été menés auprès des nos enquêtés.

L'objectif global de la présente étude est celui de faire une analyse sur la scolarisation des élèves vulnérables résidents de la Ville de Gisenyi en vue de promouvoir leur intégration socio-éducative.

La présente étude visait les objectifs spécifiques suivants :

Ø Identifier les causes de la vulnérabilité des élèves du secondaire au Rwanda en général et dans la ville de Gisenyi en particulier ;

Ø Analyser les problèmes socio-éducatifs auxquels se heurtent les élèves vulnérables de la Ville de Gisenyi ;

Ø Montrer l'impact de l'assistance du FAE sur l'intégration socio-éducative des élèves vulnérables ;

Ø Proposer les voies et moyens pouvant permettre l'intégration socio-éducative adéquate des enfants vulnérables.

Au cours de ce travail, il a été question de développer trois chapitres commencés par une introduction générale et terminés par une conclusion générale et des recommandations.

Le premier chapitre traitait du cadre conceptuel et théorique, là où nous avons pu clarifier quelques concepts clés utilisés dans ce travail, parlait aussi de la théorie en rapport avec la scolarisation et la pauvreté.

Le but du deuxième chapitre était de déceler les causes principales de la vulnérabilité des élèves de l'école secondaire, notamment les élèves assistés par le FAE de la ville de Gisenyi, ainsi que leurs problèmes socio-éducatifs.

Après l'analyse et l'interprétation des résultats de ce deuxième chapitre de notre travail nous constatons que la vulnérabilité des bénéficiaires du FAE est due à plusieurs facteurs, entre autres :

Ø La guerre et génocide de 1994, ainsi que la guerre des infiltrés qui a eu lieu entre les années 1997-1998 et qui a augmenté les groupes vulnérables ;

Ø L'indigence des familles d'origine ;

Ø Le nombre élevé des membres de la famille avec un petit nombre de personnes productives ;

Ø Le faible niveau d'instruction de membres des familles ainsi que la précarité de l'activité des chefs de ménages révélée par le tableau 9 ;

Ø Les chefs de ménages trop âgés ou trop jeunes et les femmes chefs de ménages ;

Ø L'insuffisance ou le manque de terres arables ainsi que les dépenses scolaires énormes aggravent la vulnérabilité des bénéficiaires du FAE de la ville de Gisenyi ( voir tableau 15) ;

Cet état de vulnérabilité des élèves entraîne de multiples problèmes socio-éducatifs comme nous le montrent les tableaux 16 et 19 ainsi que les propos des différents responsables des établissements scolaires ;

Ø 47/74 élèves enquêtés soit 63,5% ont affirmé que les problèmes vécus ont affecté leur rendement scolaire ;

Ø 64/74 élèves enquêtés soit 86,5% ont signalé les cas des enfants qui ont abandonné leurs études à cause de la situation de pauvreté.

Notre première hypothèse selon laquelle « les causes de la vulnérabilité des élèves du secondaire dans la Ville de Gisenyi seraient multiples et cette vulnérabilité pourrait affecter leur vie socio-éducative » a été vérifiée par les résultats du deuxième chapitre et nous l'avons confirmée et retenue.

Au cours du troisième chapitre nous avons montré la contribution du FAE/Ville de Gisenyi à la scolarisation des élèves vulnérables.

Pour vérifier notre deuxième hypothèse nous nous sommes servis des opinions des élèves vulnérables, des agents du FAE/Ville de Gisenyi ainsi que celles des responsables des écoles abritant les élèves assistés par FAE/Ville de Gisenyi.

Après l'analyse et l'interprétation des données de ce troisième chapitre nous constatons ce qui suit :

Ø 85,1% des élèves enquêtés ont affirmé que le FAE ne paie pas la totalité du minerval en leur faveur ;

Ø 91,9% disent que l'assistance du FAE/Ville de Gisenyi est insuffisante par rapport à leurs besoins socio-éducatifs, 39,2% montrent qu'il n'y a pas de suivi de leurs études émanant des agents du FAE qu'ils considèrent comme leur parent ;

Ø 62,16% des enquêtés ont témoigné qu'ils n'ont pas trouvé aucune visite de la part des agents du FAE au cours de l'année scolaire 2005 ;

Ø Outre l'assistance du FAE, les élèves vulnérables ont fait observer que les sources de revenus pouvant les aider à surmonter les problèmes liés à leur scolarisation sont incertaines, ainsi ces élèves sont à la merci du désespoir car ils doutent de leur avenir ;

Ø 73% des enquêtés ne sont pas satisfaits du fonctionnement du FAE/Ville de Gisenyi 

A la lumière des résultats du troisième chapitre notre deuxième hypothèse selon laquelle « l'assistance du FAE serait insuffisante pour résoudre adéquatement les problèmes socio-éducatifs des élèves vulnérables dans la ville de Gisenyi » a été vérifiée, confirmée et retenue.

A partir des résultats obtenus, nous pouvons conclure que nos objectifs ont été atteints et nos hypothèses vérifiées.

Cependant, nous ne pouvons pas affirmer avoir épuisé l'immense champ de la question ayant trait à la scolarisation, toutefois nous pensons que les chercheurs ultérieurs pourront nous compléter.

Enfin nous proposons aux futurs chercheurs intéressés par le domaine de la scolarisation des élèves vulnérables de se focaliser notamment sur :

- La problématique de la sélection des enfants qui doivent bénéficier de l'assistance afin de poursuivre leurs études ;

- L'évaluation du degré d'atteinte des objectifs du FAE ;

- La scolarisation des enfants comme facteurs de développement.

RECOMMANDATIONS

* A l'Etat

- Créer beaucoup d'activités génératrices de revenus surtout en milieu rural, pour que les parents vulnérables en profitent aussi ;

- Sensibiliser beaucoup la population afin de verser leurs cotisations dans le FAE ;

- Augmenter le montant versé dans les Fonds d'Appui à l'Education.

- Promouvoir l'agriculture et l'élevage tous en incitant les habitants à exploiter judicieusement leurs terrains insuffisants (remplacer les bananeraies à bière par celles comestibles par exemple).

* Au FAE

- Etre très vigilent dans le choix des enfants à assister pour que le fonds ne profite pas à ceux qui ne le méritent pas ;

- S'assurer des motifs de redoublement du bénéficiaire avant de stopper l'assistance ;

- Faire le suivi des bénéficiaires en effectuant des visites aux écoles et verser l'assistance à temps;

- Supporter tous les frais scolaires ainsi que les matériels scolaires pour les plus vulnérables, ceci peut être possible si on procède par la sensibilisation de la population résidente de la ville de Gisenyi en vue d'alimenter le FAE.

* Aux parents des élèves vulnérables

- Ne pas tout attendre de l'Etat, épargner pour l'éducation de leurs enfants ;

- Se regrouper dans des associations où ils peuvent trouver des financements pour l'éducation de leurs enfants ;

- Faire connaître à temps leur état de vulnérabilité aux autorités de base et visiter l'école afin de coopérer avec les autorités scolaires ;

- Exploiter judicieusement les sols disponibles en vue de remplacer l'agriculture de survie par l'agriculture marchande.

* Aux élèves vulnérables

- Avoir le courage et l'endurance de supporter les difficultés, sachant que c'est par les études que leurs familles sortiront de cet état de vulnérabilité ;

- Etudier sérieusement afin de ne pas abuser de la clémence du gouvernement qui a mis en place les FAE.

* A l'entourage des enfants vulnérables

- Eviter toute sorte de frustration vis-à-vis des enfants vulnérables, plutôt les aider moralement et matériellement s'il y a lieu ;

- Avoir l'esprit de charité pour soutenir les Fonds d'Appui à l'Education.

BIBLIOGRAPHIE

I. Ouvrages Généraux

1. BEITONE, A et al., Sciences sociales ,éd.Sirey, Paris , 1995.

2. BIT, La condition du personnel enseignant, éd. BIT, Genève, 1984.

3. CASTELLE, K., L'enfant, son intérêt, ses droits, édition canadienne Canada ,1990.

4. CHAMBRESR, Développement rural, la pauvreté cachée, éd.

Karthala et CTA, Paris 1990.

5. DEKETELE, J.M., Méthodologie de recueil d'information, Bruxelles

Deback, 1991.

6. GAUTHIER, B., Recherche sociale : de la problématique à la collecte des

données, Québec, Presse universitaire de Québec, 1984.

7. GRAWITZ, M, Lexique des sciences sociales, 8e éd. Dalloz, Paris 2004.

8. GRAWITZ, M, Méthodes des sciences sociales, Paris, Dalloz, 1996.

9. JAVEAU, C., Enquête par questionnaire, Bruxelles, éd. Université de Bruxelles, 1987.

10. LOUBET, J.L., Initiation aux méthodes des Sciences Sociales, 2000.

11. MACAIRE, F, Notre bon métier, manuel de pédagogie appliquée, les classiques africains, Paris 1993.

12. MUCHIELLI, R., Le questionnaire dans l'enquête psychosociale, Librairie technique, 1975.

13. QUIVY et CAMPENHOUDT, Manuel de recherche en sciences sociales, Paris Dunod, 1995.

14. ROBERT, L et al., Aperçus sur l'enseignement dans le monde, situation et tendances, éd. Casterman. Tournoi 1982.

15. SCHLEMMER, B. et Al, L'enfant exploité, oppression, mise travail,

Prolétarisation, éd. Karthala, Paris 1996.

16. TRAMBLAY, M.A., Initiation à la recherche dans les Sciences Humaines, Macgraw Hill, Montréal, 1968.

17. UNESCO, La pauvreté, une fatalité Promouvoir l'autonomie et la

sécurité humaine des groupes défavorisés, Karthala, Paris 2002.

II. Rapports et autres documents

1. ICICAEA, Education des adultes et développement/iz/DVV, 1999.

2. Loi no 27/2001 du 28/04/2001 relative au droit et à la protection de l'enfant contre la violence, J.O no 23 du 01/12/2001.

3. MINECOFIN, Evaluation participative de la pauvreté, Kigali, 2002.

4. MINECOFIN, Indicateur du développement du Rwanda, No5, Kigali 2002.

5. PNUD, Rapport du PNUD sur la pauvreté. Vaincre la pauvreté humaine, éd. PNUD, New York, 1998.

6. UMULISA, G., Rapport de stage effectué au sein du programme national de réduction de la pauvreté, ULK Kigali, 2002.

7. UNESCO, Rapport mondial sur l'éducation 2000, le droit de l'éducation vers l'éducation pour tous tout au long de la vie. éd. UNESCO 2000.

8. VILLE DE GISENYI, Monographie de la ville de Gisenyi, 2005.

III. Dictionnaires

1. FERREOL, G., Dictionnaire de Sociologie, Armand Colin, Paris ,1995.

2. Petit Larousse en couleurs, Paris 1998

IV. Mémoires et Notes de Cours

1. BISENGIMANA,E.,Décentralisation et gestion de la carrière enseignante :Enquête réalisée en Province de Ruhengeri,UNR BUTARE, 2004.

2. GATARAYIHA, G., Cours de théories des classes et mobilité sociale,inédit ULK Gisenyi,2003.

3. HABIMANA, G., Cours d'histoire du Rwanda, inédit, ULK Gisenyi, 2003.

4. INTERAYAMAHANGA, R., Cours de politiques sociales, inédit, ULK Gisenyi,

5. MANZI, A.S. , syllabus du cours de mathématique appliquée aux

statistiques de la population, inédit ,ULK Gisenyi, 2005.

6. MUREKATETE, M.C., La Caritas face aux problèmes socio-éducatifs des

élèves indigents au Rwanda, cas de l'Archi-diocèse de KIGALI, ULK Kigali,

2004.

7. NDAGIJIMANA, A., Croissance démographique et qualité de

l'enseignement primaire au Rwanda, (1989-2002), ULK Kigali, mars 2004.

8. UWIMANA, K.F., Inégalités sociales et fréquentation scolaire dans la ville

de Kigali, cas du District de Nyamirambo, ULK Kigali, 2004.

V. Documents électroniques

1. ineduc.gov.rw/Minefrench htm, visité le 11 mai 2006.

2. http : www.belgium.iom.int, visité le 11 mai 2006.

ANNEXE 3 

FICHE DE RECHERCHE

GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES ELEVES VULNERABLES

1. Quelles sont les causes principales de votre indigence?

2. Quels sont les problèmes socio-éducatifs rencontrés au cours de votre scolarisation ?

3. a. Trouvez -vous la façon de sélectionner les élèves indigents adéquate?

b. Quelles sont les stratégies utilisées pour connaître ces enfants?

4. Comment voyez -vous l'assistance octroyée par le FAE ? Est -elle suffisante pour résoudre vos problèmes socio-éducatifs?

5. Est -ce que le FAE fait -il le suivi de vos études? Si non proposez vos souhaits.

6. Donnez vos souhaits pour la bonne marche de vos études.

· A l'Etat ;

· Au FAE ;

· Aux autorités scolaires ;

· Aux parents ;

· A l'entourage.






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"