UNIVERSITE DE DSCHANG
THE UNIVERSITY OF DSCHANG
----------------- --------------------
FACULTE D'AGRONOMIE ET DES
FACULTY OF AGRONOMY AND
SCIENCES AGRICOLES
AGRICULTURAL SCIENCES
---------------- ------------------
DEPARTEMENT D'ECONOMIE DEPARTMENT
OF AGRICULTURAL
RURALE
ECONOMICS
--------------------------
--------------------------
ANALYSE DE LA PRINCIPALE FILIERE D'APPROVISIONNEMENT DE
LA VILLE DE YAOUNDE EN BANANE PLANTAIN
Mémoire de fin d'études, présenté en
vue de l'obtention du Diplôme d'Ingénieur Agronome,
Option : Economie et Sociologie Rurales
Par
TCHUISSEU TCHEPNKEP Rivellie Aimée, Epouse NZONKWO
Matricule : 02A093
Décembre 2007
UNIVERSITE DE DSCHANG
THE UNIVERSITY OF DSCHANG
----------------- --------------------
FACULTE D'AGRONOMIE ET DES FACULTY OF
AGRONOMY AND
SCIENCES AGRICOLES
AGRICULTURAL SCIENCES
---------------- ------------------
DEPARTEMENT D'ECONOMIE DEPARTMENT OF
AGRICULTURAL
RURALE
ECONOMICS
-------------------------- --------------------------
ANALYSE DE LA PRINCIPALE FILIERE D'APPROVISIONNEMENT DE
LA VILLE DE YAOUNDE EN BANANE PLANTAIN
Mémoire de fin d'études, présenté en
vue de l'obtention du Diplôme d'Ingénieur Agronome,
Option : Economie et Sociologie Rurales
Par
TCHUISSEU TCHEPNKEP Rivellie Aimée, Epouse NZONKWO
Matricule : 02A093
Encadreurs
Dr Achille BIKOÏ
Dr Fidoline NGO NONGA
Chercheur, CARBAP
Chargée de Cours,
Université de Yaoundé II-Soa
Superviseur
Pr Jean ONGLA
Maître de Conférences,
Université de Dschang
Décembre 2007
FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU TRAVAIL
Je soussignée, Tchuisseu Tchepnkep Rivellie
Aimée, épouse Nzonkwo, atteste que le présent
mémoire est le fruit de mes travaux de recherche effectués dans
la Province du Centre, particulièrement dans les Départements du
Mbam et Kim, de la Mefou et Afamba, et du Mfoundi et ce, dans le cadre des
activités du CARBAP et du REPARAC. Ce travail s'est fait sous la
supervision du Pr Ongla Jean, Maître de Conférences à
l'Université de Dschang et le co-encadrement de Dr Achille Bikoï,
Chercheur au CARBAP et de Dr Ngo Nonga Fidoline, Chargée de Cours
à l'Université de Yaoundé II- Soa.
Ce mémoire est authentique et n'a pas
été antérieurement présenté pour
l'acquisition de quelque grade universitaire que ce soit.
Il a été soutenu le 19 Décembre 2007 et
a été sanctionné par la mention Très Bien.
Il a été revu et corrigé selon les
observations des membres du jury et accepté le 12 Janvier 2008.
DEDICACE
« Que le sage écoute, il augmentera son
savoir, et celui qui est intelligent acquerra de l'habileté. Ecoute, mon
fils, l'instruction de ton père et ne rejette pas l'enseignement de ta
mère ». Proverbes 1 : 5 et 8.
Je dédie ce mémoire :
· A mon feu père, papa Robert :
l'éducation que j'ai reçue de toi est un bien
précieux ;
· A ma mère, maman Régine, pour ton amour,
ton soutien et tes précieux conseils que tu ne cesses de
m'apporter ;
· A mon époux, Mathurin Nzonkwo, chair de ma chair
et os de mes os, pour ton amour inconditionnel, tes encouragements pendant
toute cette période de formation et ta présence à mes
côtés dans les moments de joie et de peine.
· A mes enfants adorés Dario Clifford, Ruth
Elvanie et Aude Charlotte pour l'espoir que vous gravez de jour en jour dans
mon coeur ;
· A ma grand-mère maman Anne, mes frères
Yanick et Otis, pour votre amour et vos encouragements.
· A ma belle-mère, maman Hélène
Nzonkwo, pour tes prières, ton amour, tes conseils et ton soutien
pendant ces dernières années de formation.
REMERCIEMENTS
La rigueur scientifique et les exigences d'un travail de
recherche sont souvent au-delà des seules capacités de
l'étudiant. Il serait audacieux pour nous d'entrer dans le vif du sujet
sans nous acquitter d'une dette de reconnaissance auprès des personnes
qui ont contribué à la réalisation de ce modeste travail.
Je saisis l'occasion qui m'est offerte, pour exprimer ma profonde
reconnaissance à toutes ces âmes généreuses qui
m'ont aidée de près ou de loin à mener et à
finaliser de ce travail.
J'exprime ainsi ma reconnaissance à:
Ø Pr Jean Ongla pour avoir accepté de superviser
ce travail en dépit de ses multiples
occupations, pour les conseils, l'encouragement et la patience
dans les lectures et les corrections ;
Ø Dr Achille Bikoï pour avoir suivi ce stage et
pour les entretiens édifiants ;
Ø Dr Fidoline Ngo Nonga pour avoir suivi ce stage, pour
les lectures et la pertinence des
corrections apportées à ce
mémoire ;
Ø M. Hervé Mvondo et M. Alphonse Nti,
respectivement Délégué d'Arrondissement
de l'agriculture de Ntui et d'Awaé et Mme Mballa
Joséphine, Responsable du service de la Promotion de la Femme et la
Famille de l'Arrondissement de Ntui qui ont bien voulu disposer de leur temps
dans le suivi des activités sur le terrain ;
Ø Tous les producteurs de banane plantain de Ntui,
Mbangassina et Awaé ; tous les
commerçants de banane plantain des marchés de
Mokolo, Mfoundi et Mvog Mbi et les transporteurs de banane plantain des lignes
Ntui/ Mbangassina/ Awaé?Yaoundé qui se sont volontiers
prêtés aux enquêtes menées dans le cadre de cette
étude ;
Ø La famille Tchouamo pour l'encadrement et le soutien
qu'ils m'ont apportés tout au
long de cette période de formation à la
Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles de l'Université de
Dschang ;
Ø Mes belles soeurs Minette N., Collette C. et Ida
N. ; mes beaux frères Nasser T. , Seize
H., Samuel T., pour votre amour, vos prières et vos
encouragements durant toute cette formation ;
Ø Samuel W., Dénise et Roger T., Josué N.
Clarisse et Eric M., Laurice M., Bélias M.,
Félicien T., Josiane K., Christelle N., Madeleine S.,
Hamid G., Andrew L., Bayiha, Emmanuel W., qui m'ont beaucoup encouragée
ces dernières années.
Ø Tous ceux dont je n'ai pas pu citer les noms, mais
qui m'ont, d'une manière ou d'une
autre, apporté leur appui : qu'ils sachent que je
leur suis très reconnaissante.
TABLE DES MATIERES
FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU
TRAVAIL
i
FICHE DE CERTIFICATION DE CORRECTION APRES
SOUTENANCE
ii
DEDICACE
iii
REMERCIEMENTS
iv
TABLE DES MATIERES
v
LISTE DES TABLEAUX
ix
LISTE DES FIGURES ET DES CARTES
x
LISTE DES ANNEXES
xi
RESUME
xii
ABSTRACT
xiii
LISTE DES ACRONYMES ET DES ABREVIATIONS
xiii
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION
1
1.1 CONTEXTE
1
1.2 PRESENTATION DU PROBLEME
2
1.3 OBJECTIFS DE L'ETUDE
4
1.4 HYPOTHESES DE L'ETUDE
5
1.5 IMPORTANCE DE L'ETUDE
5
1.5.1 Sur le plan théorique
5
1.5.2 Sur le plan pratique
5
1.6 ORGANISATION DU DOCUMENT
6
CHAPITRE 2 : CLARIFICATION DES
CONCEPTS, CADRE
7
THEORIQUE ET REVUE DE LA LITTERATURE
7
2.1 CLARIFICATION DES CONCEPTS
7
2.1.1 La notion
d'approvisionnement
7
2.1.2 La notion de marché
7
2.1.3 La notion de marketing
7
2.1.4 La notion de filière
8
2.2 CADRE THEORIQUE
9
2.2.1 L'approche filière
9
2.2.1.1 La délimitation de la
filière
9
2.2.1.2 L'analyse comptable
10
2.2.2 Le modèle SCP ( Structure, Conduite et
Performance)
11
2.2.2.1 La structure du marché
12
2.2.2.2 La conduite du marché
13
2.2.2.3 La performance du marché
13
2.3 REVUE DE LA LITTERATURE
14
2.3.1 Identification des acteurs et leurs fonctions
dans la filière banane
14
plantain d'approvisionnement
14
2.3.2 Identification des circuits ou des
chaînes de commercialisation
16
du plantain
16
2.3.3 Quantités moyennes de régimes
manipulées par acteurs
17
2.3.4 Charges de commercialisation
18
2.3.5 Prix pratiqués sur les
marchés
18
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE
21
3.1 CHOIX ET JUSTIFICATION DES ZONES D'ETUDE
21
3.1.1 Zones de production
21
3.1.2 Zone de consommation
24
3.2 POPULATION DE L'ETUDE ET ECHANTILLONNAGE
26
3.2.1 Choix des zones de production et des
producteurs
26
3.2.2 Choix des marchés et des
commerçants
28
3.2.3 Choix des transporteurs
29
3.3 LES DONNEES ET LEURS SOURCES
30
3.3.1 Les données secondaires
30
3.3.2 Les données primaires
31
3.4 APPROCHE METHODOLOGIQUE DE COLLECTE DES
DONNEES
32
3.4.1 La délimitation de la
filière
32
3.4.2 La structure du marché
33
3.4.3 La conduite du marché
34
3.4.4 L'analyse comptable et la performance du
marché
34
3.5 ANALYSE DES DONNEES
35
3.5.1 Traitement des données
35
3.5.2 Statistiques utilisées
36
CHAPITRE 4 : RESULTATS :
PRESENTATION, ANALYSE ET DISCUSSION
37
4.1 LES ACTEURS DE LA FILIERE ET LEURS
FONCTIONS
37
4.1.1 Quelques caractéristiques
démographiques des acteurs
37
4.1.1.1 Le sexe
37
4.1.1.2 L'âge
38
4.1.1.3 Le niveau d'éducation
39
4.1.2 Catégorisation des acteurs
40
4.1.2.1 Les producteurs
41
4.1.2.2 Les commerçants
41
4.1.2.3 Les transporteurs
45
4.2 CIRCUITS DE COMMERCIALISATION DU PLANTAIN
46
4.2.1 Structure globale de la filière
46
4.2.2 Les différents types de circuits
47
4.2.2.1 La chaîne à un
intermédiaire
47
4.2.2.2 La chaîne à deux
intermédiaires
48
4.2.2.3 La chaîne à trois
intermédiaires
48
4.2.3 Les relations entre acteurs
49
4.3 NOMBRE DE REGIMES MANIPULES PAR ACTEURS
50
4.3.1 Financement des activités
50
4.3.2 Quantité de régimes
manipulés
51
4.3.3 Les pertes enregistrées par les
acteurs
52
4.4 LES CHARGES SUPPORTEES PAR LES ACTEURS
53
4.4.1 Les charges des producteurs
53
4.4.2 Les charges des commerçants
55
4.4.2.1 Les charges des super grossistes
55
4.4.2.2 Les charges des super grossistes
-grossistes-détaillants
56
4.4.2.3 Les charges des
grossistes-détaillants
57
4.4.4.2 Les charges des détaillants
58
4.4.3 Les charges des transporteurs
58
4.5 LES PRIX PRATIQUES PAR LES ACTEURS DE LA
FILIERE
59
4.5.1 Les prix pratiqués par les
producteurs
59
4.5.2 Les prix pratiqués par les
commerçants
61
4.6 LES MARGES DE COMMERCIALISATION DES ACTEURS
62
4.6.1 Les marges de commercialisation des
producteurs
62
4.6.2 Les marges de commercialisation des
commerçants
64
4.6.3 Les marges de commercialisation des
transporteurs
65
4.7 VERIFICATION DES HYPOTHESES
66
CHAPITRE 5 : CONCLUSION,
RECOMMANDATIONS ET LIMITES
69
5.1 CONCLUSION
69
5.2 RECOMMANDATIONS
71
5.3 LES LIMITES DE L'ETUDE
72
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
74
ANNEXES
79
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Quelques organismes et les actions menées en
vue de l'amélioration de la
performance de la filière banane
plantain.................................................3
Tableau 2. Répartition des producteurs
enquêtés à Ntui et à
Mbangassina.......................27
Tableau 3. Répartition des producteurs
enquêtés par zone de vulgarisation fonctionnelle dans
la localité
d'Awaé...........................................................................28
Tableau 4. Répartition des commerçants
enquêtés par
marché....................................29
Tableau 5. Répartition des acteurs par groupe et par
sexe..........................................37
Tableau 6. Répartition des acteurs
enquêtés par groupe et par tranche
d'âge....................38
Tableau 7. Répartition des acteurs de la filière
par groupe et par niveau d'éducation..........40
Tableau 8. Nombre moyen de régimes manipulés
par semaine, et par vendeur sur les
différents
marchés...........................................................................51
Tableau 9. Pertes moyennes enregistrées par chaque
catégorie de commerçants par marché..52
Tableau 10. Charges supportées par le producteur qui
vend au bord champ en F CFA
par
hectare...................................................................................54
Tableau 11. Charges supportées par le super grossiste par
marché (en F CFA)..................55
Tableau 12. Charges supportées par le super grossiste
-détaillant (F CFA)......................56
Tableau 13. Charges supportées par le
grossiste-détaillant (en F CFA/régime)..................57
Tableau 14. Les charges supportées par les transporteurs
(F CFA/semaine).....................59
Tableau 15. Les prix de vente moyens par régime et par
kilogramme pratiqués par les
producteurs selon les lieux de
vente....................................................60
Tableau 16. Les prix d'achat et de vente moyens pratiqués
par chaque catégorie de vendeur,
par classe de régimes et par
kilogramme en F CFA..................................61
Tableau 17. Marge nette/kg des producteurs selon leurs lieux de
vente(en F CFA)............63
Tableau 18. Marge nette/ kilogramme des super grossistes et des
super grossistes-détaillants
par marché en F
CFA.....................................................................64
Tableau 19. Marge nette/kg des grossistes-détaillants et
des détaillants par marché
en F
CFA....................................................................................65
Tableau 20. Récapitulatif des marges nettes des acteurs de
la filière en F CFA/kg.............66
Tableau 21. Récapitulatif de vérification des
hypothèses nulles (Ho) et alternatives (HA)....68
LISTE DES FIGURES ET DES CARTES
Figure 1. L'analyse en termes d'économie
industrielle.............................................12
Figure 2. Carte de localisation de la Province du Centre au
Cameroun...........................22
Figure 3. Carte de localisation de Ntui, Awaé et
Mbangassina dans la Province du Centre...23
Figure 4. Carte de localisation des marchés de
Mokolo, Mfoundi et Mvog-Mbi dans
la ville de
Yaoundé...........................................................................25
Figure 5. Distribution des fréquences du lieu de
vente de la banane plantain par les
producteurs....................................................................................41
Figure 6. Lieu de provenance et quantité de la
banane plantain vendue sur les marchés
enquêtés dans la ville de
Yaoundé..........................................................42
Figure 7. Répartition des super grossistes
enquêtés sur les marchés de
Yaoundé...............43
Figure 8. Répartition des super grossistes-
détaillants sur les marchés de
Yaoundé............43
Figure 9. Proportion des grossistes-détaillants sur les
marchés de Yaoundé.....................44
Figure 10. Répartition des détaillants sur
les marchés de
Yaoundé................................45
Figure 11. Graphe d'approvisionnement de la ville de
Yaoundé en banane plantain............47
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1. Questionnaire d'enquête pour les producteurs de
banane plantain
de Ntui, Awaé et
Mbangassina...........................................................79
Annexe 2. Questionnaire d'enquête pour les
commerçants.........................................83
Annexe 3. Questionnaire d'enquête pour transporteurs de
banane plantain......................86
Annexe 4. Prix des outils de travail de la culture de la banane
plantain...........................87
Annexe 5. Coûts des opérations culturales relatives
à la culture de la banane plantain.........87
Annexe 6. Part du producteur qui vend au bord champ par rapport
au prix de vente toutes
les catégories de vendeurs (en
pourcentage).............................................87
Annexe 7. Départements, chefs-lieux, superficies,
Arrondissements et Districts de la
Province du Centre,
Cameroun..........................................................88
RESUME
La banane plantain devient de plus en plus chère sur
les marchés de Yaoundé. Cette hausse de prix à la
consommation ne se répercute cependant pas chez les producteurs. En
effet, ces derniers ne sont pas encouragés à améliorer
leurs productions. Il n'est donc pas impossible d'entrevoir une pénurie
de cette denrée sur les marchés de cette ville dans les
années à venir. Compte tenu de ce constat, la présente
étude s'est proposée d'analyser l'approvisionnement de la ville
de Yaoundé en banane plantain. La méthodologie a consisté
en l'exploitation à la fois des données secondaires et des
données d'enquête. Pour ces dernières, la technique
d'échantillonnage a consisté au choix de façon
raisonnée et non aléatoire des producteurs des zones à
haute production (bassin de production) situées dans la zone péri
urbaine de Yaoundé et à cibler les différents
marchés qu'elles approvisionnent, marchés sur lesquels ont
été choisis les commerçants et les transporteurs. Les
différents objectifs ont été réalisés
(identification des acteurs, identification des circuits de commercialisation,
détermination du nombre de régimes, détermination des
charges, prix et marges des acteurs) sur la base des informations recueillies
à l'aide des questionnaires et des observations. Les données ont
été analysées avec les logiciels SPSS et Excel.
Les résultats des analyses montrent que 58, 26 et 16 %
des producteurs vendent leurs régimes respectivement au bord champ, sur
les marchés locaux et sur les marchés de Yaoundé. Sur les
marchés, on retrouve les super grossistes (31 %), les super grossistes-
détaillants (11 %), les grossistes-détaillants (35 %), les
détaillants (23 %). On y retrouve également les transporteurs,
les manutentionnaires et les acteurs indirects. 95 % des producteurs
reconnaissent être individualistes et désorganisés. Les
charges totales en F CFA par kilogramme varient entre 29 et 60 pour les
producteurs selon leurs lieux de vente; 27 et 43 pour les super
grossistes ; 5 et 7 pour les détaillants et 10 et 15 pour les
transporteurs. Les prix pratiqués par les producteurs varient de 47
à 167 F CFA/kg selon le lieu de vente. Les prix de vente de gros
à Yaoundé varient entre 100 et 433 F CFA/kg et les prix de
détail entre 137 et 566 F CFA/kg. Les marges nettes moyennes sont de 41,
111, 63, et 14 F CFA/kg respectivement pour le producteur, les super
grossistes, les détaillants et les transporteurs.
L'étude recommande aux producteurs de s'entendre pour
fixer les prix aux revendeurs et, aux pouvoirs publics de veiller à ce
que soient supprimées les tracasseries policières. Quant aux
organismes de recherche, il leur est suggéré d'approfondir les
études sur cette filière afin que tous les acteurs
impliqués puissent trouver satisfaction.
ABSTRACT
Plantain banana is becoming more and more expensive on the
Yaoundé markets. The increasing of the price at the consumption
level is not experienced by the producers level. This situation evidently
doesn't encourage the latter's to improve their productions. It is safe,
therefore to assume that there might be a shortage of this staple food product
in the next years on this town's markets. This study aims at analysing the
Plantain Banana supply of Yaoundé Town. The methodology used consisted
of reasoned and non random selection of producers in the high production areas
situated in the surroundings of Yaoundé Town and to focus on the various
markets that they supply; markets among which carriers and sellers are chosen.
The various specific objectives were achieved (identification of marketing
agents, of marketing channels and network, determination of marketing costs,
prices and marketing margins). The analysis was based on the information's from
the administered questionnaires and observations. The results have been
analysed using SPSS and Excel softwares.
The results obtained show that 58, 26, and 16 % of producers
sell their products at the farms gates, in the local markets and in
Yaoundé markets respectively. In markets are found super wholesalers (31
%), super wholesalers- retailers (11 %), wholesalers-retailers (35 %) and
retailers (23 %).One can also find carriers, packers and indirect actors. Nine
teen five per cent of producers admit to be independent and not organised. The
total charge in F CFA per kilogram and weekly vary between 29 and 60
for producers ; 27 and 43 for the super wholesalers, 5 and 7 for the
retailers, 10 and 15 for carriers. Prices given by producers vary between F CFA
47 and 167 per kilogram depending on the place where they are being sold.
Wholesale prices in Yaoundé vary between CFA 100 and 433 and retail
prices between F CFA 137 and 566 per kilogram. From the above results it is
worth mentioning that the average free margin is F CFA 41, 111, 63 and
14, per kilogram for the producers, super-wholesalers, retailers and
carriers respectively.
The study recommends that producers do organise themselves in
order to fix common price, and that authorities do stop police annoyances. As
far as this network is concerned, research organisations ought to go further
into studies so that the whole actors involved in the process may be
satisfied.
LISTE DES ACRONYMES ET DES
ABREVIATIONS
CARBAP : Centre Africain de Recherche sur
Bananiers et Plantains.
DSCN : Direction de la Statistique et de la
Comptabilité Nationale.
EFA : Exploitations Familiales Agricoles.
FAO : « Food and Agricultural
Organisation ».
FASA : Faculté d'Agronomie et des
Sciences Agricoles.
FRBC : Fonds de Recherche sur Base
Compétitive.
GIC : Groupe d'Initiative Commune.
IITA : « International Institute for
Tropical Agriculture ».
IRAD : Institut de Recherche Agricole pour le
Développement.
Kg : Kilogramme.
Km : Kilomètre.
MIDEVIV : Mission de Développement des Cultures
Vivrières.
MINADER : Ministère de l'Agriculture et du
Développement Rural.
MINAGRI : Ministère de l'Agriculture.
ONG : Organisation Non Gouvernementale.
PCP : Pôle de compétence en
Partenariat.
PDP : Part Du Producteur.
PIB : Produit Intérieur Brut.
PRFP : Programme de Relance de la Filière
Plantain.
PRP : Projet de Recherche en Partenariat.
REPARAC : Renforcement des Partenariats de la Recherche
Agronomique au Cameroun.
SOCAPALM : Société Camerounaise des
Palmeraies.
SPSS : Statistical Packages for Social
Sciences.
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION
Dans ce chapitre introductif, il est question de circonscrire
le contexte dans lequel se déroule la présente étude, de
poser le problème à résoudre et de définir les
différents objectifs et les hypothèses qui aideront à la
résolution du malaise identifié. Cette introduction permettra
également de comprendre pourquoi il est important de conduire une telle
étude et donnera les différentes articulations de ce document.
1.1 CONTEXTE
Le PCP grand Sud Cameroun (2004) relève que
malgré la réduction relative de son importance depuis
l'indépendance, le secteur rural garde une grande place sur le plan de
l'économie nationale de par sa contribution au PIB. La DSCN (2005)
évalue le PIB agricole à 5,518 milliards de FCFA, soit 44,5 % du
PIB national, relève que le secteur rural est le premier employeur (4
550 000 travailleurs, soit 65 % de la population active au Cameroun) et le
premier pourvoyeur de devises (45 % des recettes en devises, 15 % des
ressources budgétaires avec 60 % du total des exportations). Sa
contribution à l'autoconsommation au Cameroun est donc
indéniable, la production nationale des produits vivriers étant
à 70 % auto consommée. En 2007, l'économie camerounaise
reste donc avant tout agricole et peut compter, en fonction de la
diversité écologique du pays, sur une large gamme de produits, en
particulier les vivriers.
En effet, depuis quelques années déjà,
les paysans sont tentés de négliger les cultures d'exportation
au profit des cultures vivrières, moins soumises aux aléas des
coûts mondiaux et aux prélèvements de l'Etat. Ces cultures
vivrières (arachides, céréales, oignions, cultures
maraîchères, tubercules, maïs et banane plantain ; pour
ne citer que celles-là) répondent aux besoins croissants des
populations et alimentent aussi le commerce de plus en plus important à
l'exportation. En ce qui concerne la banane plantain, les statistiques de la
FAO (2006) indiquent que le Cameroun a exporté 10 tonnes de plantain en
2004 vers l'Europe, ce plantain étant principalement du plantain
biologique destiné au marché Européen.
La banane plantain constitue l'une des denrées de base
de l'alimentation dans les provinces méridionales du pays (Bikoï et
al., 2004 ). Déjà en 1998, Bikoï notait que la
banane plantain jouait un rôle de premier ordre dans la
sécurité alimentaire au Cameroun. Pour l'auteur, plus de 40 % de
la banane plantain produite est consommée dans les villes, notamment
Douala et Yaoundé. Il poursuit en déclarant que la banane
plantain est l'un des vivriers les plus commercialisés et les plus
rémunérateurs, même si sa culture apparaît comme
secondaire en terme de superficie cultivée.
A la suite de ces auteurs, Efandem et al. (2005)
révèlent que l'importance de la filière banane plantain au
Cameroun peut être donnée par le nombre d'acteurs impliqués
(plus de 600 000 producteurs, environ 40 000 commerçants), la
production annuelle obtenue (1,4 millions de tonnes) et sa contribution
à l'économie nationale (120 milliards FCFA de valeur
ajoutée, 2 % du PIB). D'après une étude récente, la
filière plantain absorbe quelques 600 mille producteurs et plus de 50
mille autres acteurs (commerçants, transporteurs, restaurateurs,
autres), pour une production annuelle d'environ 1,3 millions de tonnes
(REPARAC, 2007). Par ailleurs, Dury et al.( 2002 ); Temple et
Bikoï (2002 ); Ngoma (2003) ont montré que la culture du
plantain est devenue un moyen efficace de diversifier les sources de revenus et
de réduire divers risques agricoles que les paysans ont connus avec les
traditionnels produits de rente (cacao, café).
Vu la place qu'occupe la banane plantain dans
l'économie et l'alimentation des camerounais en général,
de la population de la ville de Yaoundé en particulier, il
s'avère impératif de mettre en exergue les différents
circuits d'approvisionnement de cette ville.
1.2 PRESENTATION DU PROBLEME
Dans la zone forestière humide autour de
Yaoundé, 66 % de producteurs déclarent produire la banane
plantain en priorité pour la commercialisation (Temple et al.,
2002). Par ailleurs, la demande de banane plantain est en pleine croissance au
Cameroun, en relation avec la pression démographique et l'accroissement
de la population urbaine (Nkendah et Temple, 2003). La demande de banane
plantain est également forte du fait de ses diverses formes de
consommation. La banane plantain est un produit de base de grande consommation
au Cameroun, aussi bien dans les campagnes que dans les villes. Comme le fait
remarquer Newilah (2005), le plantain constitue un produit de base
consommé sous plus d'une vingtaine de formes sur le plan national ;
en fonction des régions et des ethnies. Dans la ville de Yaoundé
spécifiquement, il se consomme sous forme bouillie, bouillie et
pilée, de bouillon, frite, de chips, braisée,
découpée, bouillie et mélangée à
l'huile pour ne citer que celles là.
Cependant, la production de banane plantain n'a pas connu
d'accroissement significatif au niveau des EFA depuis plus de deux
décennies pendant que la population du Cameroun a pratiquement
doublé au cours de la même période, avec un boom dans les
villes en particulier comme le montrent Nkendah et Temple (2003).
L'approvisionnement des marchés de la ville de Yaoundé est
insuffisant, les périodes de pénurie deviennent de plus en plus
fréquentes et le consommateur paie de plus en plus cher depuis 1994
(CARBAP, 1999) et (Temple, 2000). Face à cette situation, plusieurs
organismes et centres de recherche se sont donnés pour objectif
l'amélioration de la performance de la filière plantain. Leurs
actions sont consignées dans le tableau 1.
Tableau 1. Quelques organismes et les actions
menées en vue de l'amélioration de la
performance de la filière
banane plantain.
Organismes
|
Actions menées
|
PRFP
CARBAP
IITA
FRBC
REPARAC
|
Création des nouvelles variétés, suivi
des producteurs, suivi des marchés, diffusion des innovations à
travers les agents affectés dans les différents services
crées sur l'étendue du territoire National.
Création des variétés résistantes
aux ravageurs, du matériel végétal saint, des
variétés améliorées des bananes plantain à
cuire, des variétés à haut rendement ; suivi des
marchés ; diffusion des innovations par les journaux et des
séances de formation
Contrôle biologique et lutte contre les adventices
Transfert des techniques culturales et autres innovations sur
la culture du bananier plantain au bénéfice des producteurs
Renforcement des capacités des producteurs face aux
différentes contraintes de production et à la maîtrise de
leur terroir
|
Malgré ces multiples efforts, il existe des
dysfonctionnements au sein de la filière. En l'occurrence le prix du
plantain qui ne cesse de grimper sur les marchés de la ville de
Yaoundé.
Les prix sont très bas pour les producteurs
(marchés situés dans les zones de production dans les zones
péri-urbaines) et très élevés pour les
consommateurs (marché de consommation) (Dury, 2003). De même, Les
conclusions tirées par le REPARAC (2007) permettent de constater
que la hausse de prix à la consommation ne se répercute que
de manière partielle chez le producteur.
Il s'en suit un déséquilibre persistant entre
l'offre stagnante du plantain et la demande de plus en plus croissante des
consommateurs, notamment au niveau des villes au point que le plantain y est
devenu un produit de luxe (REPARAC, 2007).
La non répercussion de la hausse des prix
observée sur les marchés de consommation au niveau des
producteurs n'encourage pas ces derniers à améliorer leurs
productions. Il n'est pas impossible d'entrevoir une pénurie
définitive de banane plantain dans la ville de Yaoundé au
courrant des années à venir, surtout que les inputs eux,
augmentent en coût.
Face à cette situation confuse, il devient
nécessaire, de décrypter le processus de l'approvisionnement de
la ville de Yaoundé en banane plantain. Pour ce faire, on pourrait
apporter des éléments de réponse à la question
principale qui est celle de savoir comment améliorer de façon
durable l'approvisionnement de la ville de Yaoundé en banane plantain
à travers les questions de recherche suivantes :
1. Quels sont les différents acteurs qui interviennent
dans le processus d'approvisionnement de la ville de Yaoundé en
banane plantain et quelles sont leurs fonctions ?
2. Quels sont les différents circuits de
commercialisation et quel genre de relations entretiennent les
différents acteurs ?
3. Quelles sont les marges des différents acteurs
de la filière ?
1.3 OBJECTIFS DE L'ETUDE
L'objectif global de la présente étude est
d'analyser l'approvisionnement de la ville de Yaoundé en banane
plantain, afin de comprendre pourquoi la hausse des prix sur les marchés
de Yaoundé n'est pas répercutée au niveau des producteurs.
Plus spécifiquement, il s'agira :
· d'identifier les acteurs et leurs fonctions dans la
filière plantain d'approvisionnement de la ville de Yaoundé;
· d'identifier les circuits de commercialisation du
plantain ;
· de déterminer les marges des acteurs de la
filière.
1.4 HYPOTHESES DE L'ETUDE
Pour analyser la filière banane plantain
d'approvisionnement de la ville de Yaoundé
afin de comprendre pourquoi la hausse continue des prix sur le
marché n'est pas répercutée au niveau des producteurs, les
hypothèses suivantes sont formulées :
1. La chaîne d'intermédiaires est longue et les
acteurs sont désorganisés.
2. Le producteur a la plus petite marge dans la
filière.
1.5 IMPORTANCE DE L'ETUDE
La présente étude a un double
intérêt en raison de son importance, non seulement sur le plan
théorique, mais aussi sur le plan pratique.
1.5.1 Sur le plan
théorique
Peu d'études portant sur l'acheminement de la banane
plantain des zones de production (zones péri-urbaines de Yaoundé)
vers les zones de consommation (Yaoundé) ont été jusqu'ici
conduites. Pourtant, des études pareilles seraient d'une importance
capitale pour une mise en disponibilité du produit au consommateur
à un prix raisonnable et une distribution convenable des marges entre
producteurs et revendeurs. Puisqu'il s'agit du cas spécifique de
l'approvisionnement de la ville de Yaoundé en banane plantain, la
présente étude apportera sa modeste contribution pour, sinon
combler, du moins ajouter un plus à la littérature relative au
fonctionnement des acteurs de la filière banane plantain de la ville de
Yaoundé. Elle pourra par ricochet ouvrir d'autres axes de recherches.
1.5.2 Sur le plan pratique
Cette étude présente un intérêt
certain tant pour les acteurs de la filière que pour les pouvoirs
publics. Ses résultats devraient permettre :
o Aux producteurs de comprendre pourquoi la hausse du prix du
plantain sur les marchés
de Yaoundé n'est pas répercutée
à leur niveau. Ils pourront également avoir des
informations susceptibles de les éclairer dans leurs
prises de décision ;
o Aux commerçants d'avoir à leur disposition
diverses informations relatives à la filière, informations qui
les aideront aussi dans leurs prises de décision ;
o Aux organismes et personnels d'encadrement de comprendre
pourquoi leurs recommandations en vue de l'amélioration et
l'augmentation de la production ne sont pas appliquées par les
producteurs ;
o Aux organismes de recherche d'appréhender les types
de problèmes nécessitant leur attention pour rendre plus efficace
la filière d'approvisionnement de la ville de Yaoundé en
plantain ;
o Aux pouvoirs publics de prendre des mesures plus efficaces
dans la recherche de la sécurité alimentaire.
1.6 ORGANISATION DU DOCUMENT
Ce mémoire s'articule autour de cinq chapitres:
v Le premier présente le contexte de l'étude, la
problématique, les objectifs, les hypothèses et l'importance de
l'étude ;
v Le deuxième est consacré à la
clarification de quelques termes et concepts qui explicitent le thème de
l'étude, au cadre théorique et à la revue de la
littérature ;
v Le troisième présente la méthodologie de
l'étude ;
v Le quatrième est consacré aux résultats de
l'étude et à leurs discussions ;
v Le cinquième présente enfin les conclusions
auxquelles l'étude a abouties, suggère quelques recommandations
et identifie les limites de l'étude.
CHAPITRE 2 : CLARIFICATION
DES CONCEPTS, CADRE
THEORIQUE ET REVUE DE LA LITTERATURE
Il est question dans ce chapitre d'avoir une idée
précise des concepts et du cadre théorique qui soutiendront
l'étude. Il est également question de passer en revue les
résultats que d'autres auteurs ont obtenus dans les investigations
antérieures et relatives à ce travail, que ce soit dans la ville
de Yaoundé ou ailleurs.
2.1 CLARIFICATION DES CONCEPTS
2.1.1 La notion d'approvisionnement
D'après le dictionnaire Petit Larousse illustré
(2001), l'approvisionnement est l'action de ravitailler, de munir de
provisions. Dans le cas de la présente étude, l'approvisionnement
est vu sous deux angles :
q L'approvisionnement des commerçants de banane
plantain par les producteurs ;
q L'approvisionnement des consommateurs par les
commerçants.
Tous ces acteurs opèrent soit au bord champ, soit au
sein d'un marché.
2.1.2 La notion de
marché
Duteurtre et al. (2000) définissent le
marché comme le lieu de rencontre (éventuellement abstrait)
où les offres des vendeurs rencontrent les demandes des acheteurs
rencontrent les offres des vendeurs qui s'ajustent à un certain prix.
C'est alors le lieu de confrontation des offreurs et des demandeurs d'un bien
et d'un service ou d'un facteur de production, parfaitement identifié.
Le résultat étant la fixation d'un prix dynamique et la
détermination du produit engagé, la finalité étant
de satisfaire les besoins des consommateurs.
Selon la Banque Mondiale (2003), les marchés ont
besoin d'être soutenus par d'autres institutions pour la confiance, le
contrôle et les incitations. En plus des opérations menées
dans les marchés, plusieurs autres activités sont menées
en vue de la satisfaction du bien-être des consommateurs. Ceci conduit
à la notion de marketing
2.1.3 La notion de marketing
Le marketing est l'ensemble des
activités économiques et de comportement dans la coordination des
diverses activités allant de la production à la consommation
(Ayissi, 1998).,
Les activités de marketing peuvent comprendre, selon
les cas, l'assemblage, le transport, le triage, le lavage, le contrôle de
la qualité, la transformation ou le conditionnement, l'emballage, la
recherche des fournisseurs et des débouchés, le stockage,
l'assurance du risque de détention des stocks, l'adaptation des produits
aux goûts des consommateurs, l'information des consommateurs au sujet de
la disponibilité et de la qualité des produits, la
présentation des produits sous des formes et dimensions
convenables ; pour ne citer que celles-là.
Foundjem (2000) définit le marketing des produits
agricoles comme un pont entre les producteurs et les consommateurs. Il
précise que c'est une distribution physique et économique mise en
place pour faciliter le mouvement et l'échange des denrées des
champs vers les marchés.
Partant de là, la notion de commercialisation
s'interpose et, d'après Thorelli (1964), elle est un déploiement
vertical de consommateurs, de firmes, de marchés et d'institutions
associés et impliqués dans la distribution d'un produit. Elle
s'articule de ce fait autour de deux composantes à savoir l'offre et la
demande. Approvisionnement, marché et marketing peuvent être
regroupés en un terme global: la filière.
2.1.4 La notion de
filière
La notion de filière ne fait pas l'objet d'une
définition précise et unique. Montigaud (1989) la définit
comme la prise en compte d'une succession d'activités étroitement
imbriquées les unes aux autres, liées verticalement par
l'appartenance à un même produit ou des produits voisins et dont
la finalité consiste à satisfaire les besoins des consommateurs.
Pour Aube (1994), la filière est l'ensemble comprenant
les acteurs intervenant dans la production, la distribution, la transformation
et la consommation d'un produit ou groupe de produits donnés et les
inter-relations multiples et complexes entre ces acteurs. Fabre (1994) parle de
filière de production comme l'ensemble des agents ou fractions d'agents
économiques qui contribuent directement à la production, puis
à la transformation et à l'acheminement jusqu'au marché de
réalisation d'un même produit agricole. Moustier et Pages (1997)
la présentent comme une succession d'opérations qui, partant de
l'amont d'un produit, aboutissent à son aval, après plusieurs
stades de transfert dans le temps, l'espace et la forme, à un produit
fini au niveau du consommateur.
Duteurtre et al. (2000) l'assimilent à un
système d'agents qui concourent à produire, transformer,
distribuer et consommer un produit ou un type de produit. Quant à Gassu
(2002), elle est un ensemble d'acteurs et d'activités en relation avec
un produit ou groupe de produits liés à un espace précis.
Mvogo (2004) pense que la filière est un découpage du réel
délimitant un champ qui englobe l'ensemble des opérations
techniques et économiques ayant trait à la production, la
transformation, la distribution et à la commercialisation d'un
produit.
Ces multiples définitions donnent une idée
claire des concepts à utiliser pendant l'étude. Elles permettent
également de choisir les théories qui cadrent le plus à
l'étude.
2.2 CADRE THEORIQUE
Cette étude sur l'analyse de la filière banane
plantain d'approvisionnement de la ville de Yaoundé repose sur deux
approches théoriques. Il s'agit de l'approche filière et de la
méthode d'organisation du marché. Ces méthodes
d'étude permettent d'identifier les acteurs, de mieux comprendre les
mécanismes de structuration des prix, d'identifier et de
caractériser les activités liées au commerce d'un produit
afin de concevoir des actions pour lever les contraintes. Bref, elles
permettent d'avoir une connaissance fine de l'objet étudié et
seront de ce fait utilisées de façon simultanée.
2.2.1 L'approche filière
Elle est basée sur quatre principaux points :
§ la délimitation de la filière qui
consiste à définir l'objet étudié et en ressortir
les principaux contours ;
§ la typologie des acteurs qui a pour objectif de
comprendre les stratégies des différents types d'acteurs de la
filière ;
§ l'analyse comptable qui étudie les
différents niveaux de prix dans la filière, ainsi que les marges
et les profits des acteurs commerciaux aux différents échelons
des circuits ;
§ l'analyse organisationnelle qui essaie de comprendre
les relations entre acteurs et les règles qui régissent ces
relations.
L'étude filière étant très
globale, le présent projet de recherche se propose de s'appuyer sur deux
points: la délimitation de la filière et l'analyse comptable.
Toutefois, les autres points pourront aider dans l'analyse de façon
secondaire.
2.2.1.1 La délimitation de
la filière
Gassu (2002) relève que délimiter la
filière que l'on souhaite étudier revient à définir
le(s) produit(s) retenu(s), à déterminer sur le plan vertical (de
la production à la consommation) et horizontal (système de
production, de commercialisation et de consommation) l'étendue de la
filière et préciser les espaces géographiques et temporels
sur lesquels la filière doit être étudiée. Ceci
implique l'identification des zones de production et des lieux de
réalisation des transactions notamment par des enquêtes et des
quantifications des flux. Cette définition donne une cartographie des
zones d'approvisionnement et des flux d'échange du produit
concerné (Temple et Bikoï, 2000).
Dans le cadre du présent travail, le concept de
délimitation de la filière va permettre :
o d'identifier les différents acteurs de la
filière d'approvisionnement de la ville de Yaoundé en banane
plantain;
o d'identifier les fonctions de ces acteurs ;
o d'établir le graphe de la filière à
Yaoundé ;
o d'estimer les quantités moyennes vendues par
acteur.
2.2.1.2 L'analyse comptable
L'analyse comptable de la filière
comprend l'étude des prix des produits, des coûts dans la
filière, des comptes des agents et des comptes dans la filière
(Duteurtre et al., 2000). Les mêmes auteurs
révèlent que l'étude des comptes des acteurs permet
d'aborder les niveaux de rentabilité (liés au savoir-faire,
différentes techniques utilisées, pouvoir de marché,
niveaux des prix, revenus complémentaires obtenus dans d'autres
activités) des diverses activités dans la filière. Ils
déclarent qu'en effet, les comptes de filière permettent de
suggérer les voies de diminution du prix final aux consommateurs et
d'évaluer la distribution des revenus dans la filière. Ils
concluent enfin que cette analyse permet d'apprécier l'importance de la
valeur ajoutée nationale de la filière et d'étudier les
principaux lieux d'accumulation du capital et de la création des
richesses.
Dans le cadre de cette investigation, l'analyse comptable
s'appuie sur le calcul des marges de commercialisation.
Les marges de commercialisation se calculent au moyen des prix
pratiqués à chaque niveau de marché et des
différentes charges supportées par chaque catégorie
d'acteurs. Les formules utilisées sont les suivantes :
Ø MBC = PV- PA ;
Ø MNC = MBC-CTC ;
Avec : MBC = Marge Brute de Commercialisation ;
PV = Prix de Vente ;
PA = Prix d'Achat ;
MNC = Marge Nette de Commercialisation ;
CTC = Coût Total de Commercialisation.
· La marge nette du producteur est estimée suivant
la formule
1- MNP = Prix de vente au grossiste - coût de production
- transport pour les zones de collecte - pertes pour celui qui vend bord champ
- pertes
2- MNP = Prix de vente au grossiste - coût de production
- transport pour les zones de collecte - transport des zones de collecte pour
le marché - pertes pour le producteur qui vend au marché.
· La marge nette du transporteur est trouvée selon
la formule
MNT = Coût de transport - total des charges
Il est à préciser que toutes ces marges sont
données par régime pour une meilleure comparaison.
La part du producteur notée PDP est estimée
suivant la formule de calcul proposée par Pomeroy et Trinidad (1998).
Ø PDP = (PAp x 100) / PVc
Avec: PAp = Prix d'Achat au Producteur ;
PVc = Prix de
Vente du Commerçant.
L'analyse comptable permet :
o de relever les prix pratiqués ;
o d'étudier les charges de production et de
commercialisation;
o de déterminer les marges des acteurs de la
filière.
A ces deux notions de filière, il est nécessaire
de joindre les notions typiques au fonctionnement du marché.
2.2.2 Le modèle SCP (
Structure, Conduite et Performance)
Ongla et Davis (1979) proposent la théorie de
l'organisation du marché. Elle repose sur trois composantes: la
structure, la conduite et la performance. Toutefois, comme l'a si bien
relevé Pomeroy et Trinidad (1998), il existe un flux causal entre les
trois composantes. Sherer (1990) illustre cette assertion à travers la
figure 1.
La « conduite » du marché par les
entreprises
-Politique des prix
-Stratégie du produit et publicité
-Recherche et innovation technologique
-Stratégies institutionnelles
-planification des approvisionnements
Les « structures » du marché
-Nombre d'acheteurs et de vendeurs
-Différenciation du produit
-Barrière d'entrée
-Structures de coût
-Intégration verticale
-technologie de l'offre
-Politique CEE
Quelques « performances » de la
filière
-Prix par rapport au prix moyen de production
-Efficacité des opérations de production et de
l'allocation des ressources
-Taux des salaires
-Distribution verte du profit
Figure 1. L'analyse en termes d'économie
industrielle.
Source : Sherer ( 1990: 5).
Cette méthode, complémentaire à
l'étude filière, permettra à la présente
réflexion d'analyser le système de marketing.
2.2.2.1 La structure du
marché
La structure du marché se
réfère aux dimensions physiques du système de marketing
(Epouhé, 1990). D'après Rhodes (1983), elle est aussi l'ensemble
des caractéristiques du marché qui affectent de façon
significative le comportement et les interventions des vendeurs.
Ongla et Davis (1979) orientent les recherches sur les
degrés de concentration du marché (nombre d'acteurs sur le
marché et leur distribution par taille ou autre mesure de
concentration), de différenciation du produit et les conditions
d'entrée et de sortie du marché. Il ressort que ces
caractéristiques influencent de manière individuelle ou en
combinaison la nature de la compétition et des prix sur le
marché.
Tsafack (2004) souligne que la structure du marché
affecte la conduite ou le comportement des participants. Elle est
également caractérisée selon Pomeroy et Trinidad (1998)
par son organisation susceptible d'influer de façon stratégique
sur la concurrence et le mode de fixation des prix sur le marché. Dans
le même ordre d'idées, Ayissi (1998) relève que
l'efficacité du système de marketing agricole peut être
déterminée par sa structure.
La structure du marché implique donc des
intermédiaires en relation avec leurs activités dans le marketing
des biens et services. Pour le cas d'espèce de la ville de
Yaoundé, elle permet par des observations et des questionnements
d'examiner les activités des différents intermédiaires
impliqués dans le marketing du plantain de la dite ville et cela
nécessite :
· Une considération du nombre
d'intermédiaires engagés dans le processus de
distribution du producteur au consommateur et les conditions
d'entrée et de sortie dans le processus.
· Une comparaison des niveaux de prix à chaque
stade de marketing et leur impact sur
la décision du producteur à produire davantage
ou non.
· Une connaissance des attitudes des différentes
catégories d'intermédiaires lors de la
transaction entre les producteurs de plantains et ces
derniers.
2.2.2.2 La conduite du
marché
Ongla et Davis (1979) notent que la conduite du marché
renvoie au profil du comportement des participants dans l'ajustement et
l'adaptation au marché où ils opèrent. Cette
définition implique d'après Pomeroy et Trinidad (1998) qu'on
analyse les profils de comportement humain que l'on ne peut pas identifier,
obtenir ou quantifier aisément. Epouhé (1990) assimile la
conduite du marché au comportement des firmes sous différentes
structures du marché (oligopole, monopole, compétition), et
spécialement aux types de décisions que les gestionnaires
pourront prendre face aux nombreuses structures du marché.
Conséquemment, elle est d'après Ayissi (1998) influencée
par la structure du marché.
De manière spécifique, la conduite du marché
est identifiée par :
§ des principes ;
§ des méthodes et des actions mises en oeuvre par
des entreprises et des individus dans
la fixation de leurs prix (individuels ou collectifs),
§ la recherche de l'information relative au
marché,
§ le mécanisme ou le processus d'interaction, de
coordination ou des politiques des
vendeurs en compétition (Pomeroy et Trinidad, 1998).
Dans cette étude, la conduite du marché permet
d'analyser le processus de l'offre, de communication et d'association entre les
différents intermédiaires impliqués dans le marketing du
plantain dans la filière d'approvisionnement de la ville de
Yaoundé. La conduite du marché est abordée du point de vue
des arguments qu'utilisent les acteurs dans la négociation du prix et le
mode de paiement utilisé.
2.2.2.3 La performance du
marché
La performance du marché réfère aux
attributs du processus de marketing, donc à la production et à
l'échange des produits qui améliorent directement le
bien-être des participants et de la société (Ongla et
Davis, 1979). La performance du marché se rapporte aussi à
l'impact de la structure et du fonctionnement mesuré par les prix, les
coûts et les volumes des produits (Pomeroy et Trinidad, 1998). La
performance du marché peut aussi être perçue comme la
manière par laquelle le système de marketing remplit les
fonctions que la société et les agents du marché attendent
d'elle (Epouhé, 1990). Elle peut être considérée
comme la facilité par laquelle les produits passent des producteurs aux
consommateurs. Ce processus étant très souvent conflictuel, les
compromis sont donc nécessaires pour satisfaire le consommateur, le
producteur et la société. D'après Pomeroy et Trinidad
(1998), le niveau des prix influence très largement les marges des
acteurs. Ainsi, en analysant le niveau des marges et la composition des
coûts de commercialisation, on peut évaluer l'impact des
caractéristiques de la structure et de la conduite sur les
performances.
Ndoye (1995) souligne que la performance serait la
conséquence de la structure et de la conduite du marché. Il
affirme que Les critères d'évaluation de performance du
marché sont : les prix, les coûts de commercialisation, les
marges commerciales, les variations saisonnières et périodiques
des prix, l'ajustement aux changements des prix, l'intégration des prix
suivant les marchés et les relations qui lient les différents
acteurs.
Dans la présente étude, la performance du
marché renvoie à la production et à l'échange du
plantain, qui influencent directement le bien être de tous les
participants.
2.3 REVUE DE LA LITTERATURE
Cette section permet d'avoir une idée des
résultats des études déjà menées dans le
domaine. Cette revue est articulée autour des différents
objectifs spécifiques de l'étude.
2.3.1 Identification des acteurs
et leurs fonctions dans la filière banane
plantain d'approvisionnement
Fabre (1994) appelle agent tout acteur économique,
c'est à dire une cellule élémentaire intervenant dans
l'économie, un centre autonome d'action et de décision. Il peut
s'agir d'une personne physique (producteur, commerçant, consommateur) ou
d'une personne morale (entreprise, administration, organisme de
développement)
Ainsi, Nyoungou (1992) déclare que dans la ville de
Douala, les agents intervenant dans la vente de la banane plantain sont
classés en trois grands groupes :
o Les grossistes qu'on retrouve sur les marchés de gros
ou marché de type I. Ils
vendent en gros aux revendeurs des autres marchés de la
ville. Les activités des détaillants restent négligeables
car elles ne prennent corps qu'après toutes les opérations de
vente en gros.
o Les grossistes et demi-grossistes qu'on retrouve au
marché de type II. Ils achètent les
plantains dans les zones de production, mais leur
particularité est le fait qu'ils vendent en gros aux détaillants
et en détail aux consommateurs.
o Les détaillants du marché de détail ou
de type III. Ils sont plus nombreux que les agents des marchés de type I
et II. Ils vendent directement aux consommateurs dans la majorité des
cas et beaucoup moins aux revendeurs. Ces commerçants se retrouvent sur
les marchés rapprochés des zones résidentielles.
Dans la même lancée, une étude
menée par Bikoï et al. (2004) révèlent que
les acteurs de la filière banane plantain d'approvisionnement de la
ville de Douala peuvent être classés en deux groupes : les
acteurs directs et les acteurs indirects.
· Les acteurs directs qui sont impliqués dans la
production, la prospection, l'achat, la
collecte, le groupage, l'expédition, le transport, la
mise en marché, bref toutes les autres opérations qui ont trait
à la manipulation du plantain avant le stade de consommation. Ces
acteurs sont des agents plus ou moins spécialisés, et on
rencontre des situations où un même agent effectue plusieurs
opérations. Les auteurs groupent ces acteurs en quatre
catégories : les producteurs, les commerçants, les
transporteurs, les agents des services publics.
· Les acteurs indirects qui interviennent en appui aux
acteurs directs. Ils sont représentés
par l'administration des marchés (sous la
responsabilité des municipalités) et les services de
sécurité (gendarmerie et police).
Par ailleurs, en conclusion à une recherche
menée par Ngoma (2003) et suite à une enquête menée
en 2002, il ressort que dans la filière plantain d'approvisionnement de
la ville de Douala, les femmes représentent 72 % de l'effectif des
commerçants et les hommes 80 % de l'effectif des producteurs. Il conclue
donc que les femmes sont plus exposées aux activités de
commercialisation tandis que les hommes s'investissent plus dans la production.
En ce qui concerne le niveau d'instruction, le même auteur signale que 75
% des producteurs sont lettrés et que tous les commerçants
enquêtés ont au moins fait le primaire.
Dans le même ordre d'idées, Efandem et
al. (2005) remarquent que les grossistes qui achètent le
plantain dans les zones de production autour de Yaoundé et livrent dans
les différents marchés de consommation de la ville de
Yaoundé sont appelés les « Bayam-sellam » et
sont constitués essentiellement de femmes.
Enfin, Ngom et al. (2006) soulignent que dans la
ville de Dschang, les grossistes qui approvisionnent les marchés de la
ville en banane plantain sont constitués totalement des femmes (100 %).
Au vu de ce qui précède, plusieurs intervenants contribuent
à l'acheminement du plantain depuis les zones de production jusqu'aux
marchés de consommation.
2.3.2 Identification des circuits
ou des chaînes de commercialisation
du plantain
Ongla et Davis (1979) établissent que les composantes
d'un système de
commercialisation sont les grossistes et les
détaillants qui y jouent un rôle fondamental et constituent de ce
fait un maillon essentiel dans la relation qui lie les producteurs aux
consommateurs. Pour ce faire, il est important d'analyser les circuits de
commercialisation qui permettent d'avoir selon Pomeroy et Trinidad (1998) une
connaissance systématique du flux des biens et services depuis le
producteur jusqu'au consommateur. Kohls et Uhl (1980) notent que les
intermédiaires sont souvent différenciés par les services
qu'ils rendent. Ils poursuivent que ces derniers sont habituellement
classés en commerçants, agents intermédiaires,
spéculateurs et transformateurs.
Nyoungou (1992) dénote quatre circuits entre production
et consommation de plantains dans la ville de Douala qu'il appelle
respectivement circuit de type I, type II , type III et de type IV. Le circuit
de type I est le plus long et retrace l'ensemble des transactions qui
s'opèrent entre les zones de production (Moungo et Sud Ouest) et les
marchés de consommation de Douala. Ainsi, le plantain part des zones de
production vers les marchés de New-Deido, Central, Plantain, Madagascar
et Bonassama selon le schéma suivant:
Producteurs grossistes grossistes et
détaillants détaillants
Quant au circuit de type II, il regroupe l'ensemble des
transactions entre les zones de production, les marchés de gros et les
marchés de détail.
Le circuit de type III suit le schéma
Producteurs grossistes détaillants
Enfin, celui de type IV suit le chemin Producteurs
détaillants. L'auteur mentionne que plus la chaîne des
intermédiaires est longue, plus le nombre d'acteurs intervenant
augmente.
Le même auteur signale que les agents sont
individualistes, chacun vend en fonction de son prix d'achat et
indépendamment des autres. Ainsi il déclare que plus de 90 % des
enquêtés n'ont conclu aucune entente concernant la fixation du
prix d'achat du produit, ne sont jamais tombés d'accord pour fixer un
prix minimum commun de vente et jugent qu'il est inutile de s'associer
dans le but de réduire les frais de transport.
Dans la même optique, Bikoï et al. (2004)
mettent en évidence, à partir du repérage des lieux de
transaction, trois principaux types de circuits classés selon le nombre
des intermédiaires entre le producteur et le consommateur dans la
filière plantain d'approvisionnement de la ville de Douala.
o Le circuit à un intermédiaire entre le
producteur et le consommateur ; c'est à dire
Producteur revendeuse itinérante ou « bayam
sellam » consommateur. Cet intermédiaire collecte la
marchandise en brousse (bord champ, domicile) ou sur le marché de
production auprès du producteur ou du collecteur et fait appel aux
transporteurs locaux pour les acheminer à Douala où ils seront
vendus en détail.
o Le circuit à deux intermédiaires implique le
grossiste itinérant et le détaillant en plus évidemment
du producteur et du consommateur. Les grossistes qui s'approvisionnent en
brousse opèrent en deux temps. Ils font un premier tour en brousse pour
passer la commande et après, ils reviennent avec un véhicule
transporter la marchandise.
o Le circuit à trois
intermédiaires implique le grossiste itinérant, le grossiste
sédentaire et le détaillant.
Epouhé (1990) analyse la structure, la conduite et la
performance du système de commercialisation de l'igname dans le
département du Fako (Sud-Oest, Cameroun) et conclue que les relations
entre vendeurs sont marquées par un faible niveau de communication entre
ces derniers sur les marchés. Il souligne qu'ils sont jeunes et peu
organisés. De même, Gassu (2002), dans l'analyse de la variation
des prix de plantain à Douala, montre que les producteurs et les
vendeurs sont désorganisés. Dans la même lancée,
Soua et Gockowski (2004) identifient la faible coordination entre acteurs comme
l'un des problèmes liés à la distribution du poisson d'eau
douce à Yaoundé.
Les intermédiaires constituent les différents
échelons que le produit traverse avant d'arriver dans l'assiette du
consommateur. Ceci aura sans nul doute une influence sur les quantités
de régimes manipulés.
2.3.3 Quantités moyennes de
régimes manipulées par acteurs
Bikoï (2004) affirme que le nombre de régimes
vendus (acheminés) par commerçant dans les réseaux Mile 20
et Muyuka d'approvisionnement de la ville de Douala au cours d'un cycle de
commercialisation en rapport avec son fond de roulement varie selon que le
concerné est soit collecteur, grossiste, demi- grossiste,
détaillant itinérant ou détaillant. Il note par ailleurs
que le cycle de commercialisation correspond à la durée qui
sépare l'acte d'achat et l'acte de revente d'une quantité
donnée de plantain. En effet, le collecteur et le détaillant ont
un fonds de roulement de 50 000 F CFA et manipulent respectivement 30 à
50 régimes d'une part et 5 à 10 d'autre part. Le
détaillant itinérant manipule 40 à 70 régimes avec
un fonds de 150 000 F CFA. Quant au demi- grossiste, il manipule 50 à
100 régimes avec un fonds de 250 000 F CFA. Enfin, les grossistes sont
ceux qui manipulent le plus grand nombre de régimes 100 à 200 et
le fonds de roulement est de 500 000 F CFA.
Dans la même lancée, Efandem et al.
(2003) déclarent que les « Bayam-sellam » de la
ville de Yaoundé s'approvisionnent dans les zones de production
périurbaine de la ville de Yaoundé, en moyenne une fois par
semaine, et que le nombre moyen des régimes manipulés par
revendeuse s'élève à 79. En ce qui concerne les
détaillants, le nombre de régimes manipulés est de 12 pour
ceux qui sont au marché de Mvog-Mbi et 21 au marché d'Etoudi. Sur
l'ensemble des marchés, la moyenne des ventes s'élève
à 14 régimes par semaine et par revendeur. Cette variation des
quantités manipulées implique nécessairement une variation
des coûts de commercialisation du plantain.
2.3.4 Charges de
commercialisation
Botomogmo (1985) décrit et analyse la distribution de
l'huile de palme de la SOCAPALM et indique que les frais de transport
représentent plus de 70 % des frais de commercialisation. De même,
Epouhé (1990) souligne que le coût de transport constitue la
charge explicite de commercialisation la plus élevée chez les
vendeurs d'ignames dans le département du Fako, soit 30 % des
coûts totaux. Il représente 41 % de la totalité des
coûts variables chez les pêcheurs de Matalom (Pomeroy et Trinidad,
1998).
Nyoungou (1992), lors d'une étude sur la variation des
prix de la banane plantain dans la ville de Douala, évoque que les
coûts de commercialisation varient suivant le type de marché.
Ainsi, selon les agents des marchés de gros, ces coûts regroupent
l'ensemble des charges liées au transport (en moyenne 45 F CFA par
régime), déplacement personnel (en moyenne 80 F CFA par
régime), la manutention (en moyenne 10 F CFA par régime), les
frais de patente ( en moyenne 75 F CFA par régime). Pour ce qui est des
marchés de détail, les coûts de commercialisation
regroupent les coûts de transport (en moyenne 95 F CFA par
régime), le déplacement personnel (en moyenne 100 F CFA par
régime), les coûts de manutention (en moyenne 30 F CFA par
régime), les frais de patente (en moyenne 5 F CFA par régime) et
les frais de gardiennage (en moyenne 5 F CFA par régime). Les charges en
régime s'élèvent à 210 F CFA pour les grossistes et
235 F CFA pour les détaillants. L'analyse des charges supportées
par les agents permet d'expliquer comment, avant d'arriver sur un
marché, les produits peuvent afficher des prix et tarifs
différents.
2.3.5 Prix pratiqués sur
les marchés
Il est important de relever qu'en économie classique,
le prix se forme au niveau de la
rencontre entre la demande et l'offre. Depuis la
révolution Keynésienne, la formation du prix n'obéit plus
toujours à la loi classique. De plus, elle se fait parfois selon la
nature du marché.
En Outre, Friedman (1983) relève que la théorie
des prix tente d'expliquer comment les interactions de centaines de millions de
personnes, réparties sur la surface du globe, se répercutent sur
le marché pour déterminer le prix d'un bien ou d'un service, la
rémunération d'une heure de travail ou le coût d'une
unité de capital.
Sop (1981), étudiant l'impact de la MIDEVIV sur les
prix des produits vivriers à Yaoundé, relève que les
coûts de marketing (coûts de transport, frais de gardiennage et de
stockage, la patente...) concourent à la hausse des produits vivriers.
Pour lui, plus le nombre de maillons intervenant est élevé, plus
grand sera le prix au consommateur, car chaque intermédiaire veut
réaliser un certain profit.
Lendres (1990), dans son analyse de la filière de
commercialisation du plantain au Cameroun, fait remarquer que les prix se
discutent et ne sont pas contrôlés, suite à une absence de
normalisation du produit. D'ailleurs, nous pouvons noter que cette situation
n'est pas propre à la banane plantain. En effet, sur tous les
marchés, au Cameroun, les prix se discutent, même quand le produit
est normalisé.
Nyoungou (1992) note que dans les marchés de
détail de Douala, sur une moyenne de onze observations, le prix moyen de
détail du kilogramme de plantain est de 125 F CFA. La moyenne des prix
minima est de 93 F CFA tandis que celle des prix maxima est de 151 F CFA. Il
relève que ces prix varient par marché de détail et entre
les agents d'un même marché. Par ailleurs, il souligne que dans
les marchés de gros et de détail, le prix moyen du kilogramme de
plantain est, sur une moyenne de quinze observations, de 88 F CFA. Les prix
minima et maxima étant respectivement de 49 F CFA et 147 F CFA. Dans
l'ensemble, le prix moyen du kilogramme de plantain dans la ville de Douala est
de 106 F CFA. Pour lui, la grande variation des prix d'un marché
à un autre et d'un agent à un autre au sein d'un même
marché s'expliquerait par le type d'organisation liant les agents, la
structure des charges et la qualité du produit.
Dans la même lancée, Ngoma (2003) relève
que le prix moyen de gros par kilogramme de plantain sur les marchés de
production qui ravitaillent Douala est d'environ 180,34 F CFA tandis que le
prix moyen de détail par kilogramme sur les marchés de Douala est
d'environ 275,59 F CFA.
Les charges et les prix étant connus, les marges des
acteurs de la filière permettent-elles de juger la rentabilité de
la filière du point de vue du bien-être de tous les acteurs?
2.3.6 Marge de
commercialisation
Ce concept est d'une grande importance en marketing agricole. Il
représente la
différence entre le prix payé au premier vendeur
ou producteur et celui payé par l'acheteur final du produit ou
consommateur. C'est en d'autres termes la récompense du service rendu
dans le circuit de commercialisation d'un produit. Dans le cas de la
commercialisation des produits agricoles, les producteurs reçoivent une
partie de la marge de commercialisation. Lorsqu'ils assurent aussi les
activités de commercialisation, ils bénéficient
également d'une part supplémentaire de la marge totale.
Pomeroy et Trinidad (1998) déclarent qu'il n'y a pas de
terme lié à la commercialisation agricole plus mal compris que le
concept de marge commerciale. En effet, les activités d'échange
ajoutent au produit un profit de propriété et
génèrent aussi un revenu pour les vendeurs. La totalité de
ce revenu n'est pas un bénéfice pur. En réalité,
une marge importante de commercialisation peut déboucher sur un profit
limité ou nul, voire une perte pour le vendeur concerné, tout
dépendant des coûts de commercialisation ainsi que du prix d'achat
et du prix de vente. Pour les mêmes auteurs, lorsqu'il y'a plusieurs
acheteurs dans une chaîne de commercialisation, on calcule la marge en
cherchant les variations des prix aux différents segments, puis en les
comparant avec le prix final à la consommation. Ainsi, la part du prix
payé par le consommateur final et qui revient au producteur est la part
du producteur (PDP). Ils concluent qu'elle est de 41 % pour les pêcheurs
dans le prix de détail à Matulon, aux Phlippines, tandis que
celles des grossistes et des détaillants sont respectivement de 22 % et
30 %.
La revue de la littérature ci-dessus conduit à
penser qu'aucune étude n'a été menée sur ce
thème pour la ville de Yaoundé ; Ceci justifie une fois de
plus la nécessité de conduire la présente étude
pour apporter un plus à cette revue, surtout celle relative à la
filière banane plantain d'approvisionnement de cette ville.
La réalisation des objectifs spécifiques et, par
la suite des hypothèses énoncées au départ, passent
par l'usage de certains outils scientifiques et techniques qu'il est important
de décrire. Cette description fera l'objet du chapitre suivant.
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE
Le présent chapitre traite de la présentation
du cadre dans lequel s'est déroulée l'étude, du choix de
la population ciblée et des méthodes d'échantillonnage. Il
examine également la méthode de collecte des données et
d'opérationalisation des variables.
3.1 CHOIX ET JUSTIFICATION DES
ZONES D'ETUDE
3.1.1 Zones de production
L'étude d'une filière inclut
l'ensemble des acteurs intervenant dans la production, la distribution, la
transformation et la consommation d'un produit ou groupe de produits
donné et les interrelations multiples et complexes entre ces acteurs
(Aube, 1994). En ce qui concerne la filière d'approvisionnement de la
ville de Yaoundé en banane plantain, plusieurs zones de production sont
concernées. Le plantain vendu sur les différents marchés
de la ville provient des provinces de l'Ouest, de l'Est et du Centre. La
province du Centre est celle qui participe le plus à cet
approvisionnement et par conséquent la cible pour cette étude.
Cette province est l'une des dix que compte la République du Cameroun;
comme l'indique la figure 2.
Figure 2. Carte de localisation de la Province du
Centre au Cameroun.
Source : Eketi (1988 :3).
A l'intérieur de la Province du Centre, les
enquêtes se déroulent dans trois bassins de production :
Ntui, Awaé et Mbangassina. Ces bassins sont les zones de grande
production et se trouvent dans les Départements du Mbam et Kim et de la
Mefou et Afamba comme le montre la figure 3.
Figure 3. Carte de localisation de Ntui, Awaé et
Mbangassina dans la Province du Centre.
Source : Adapté de Eketi
(1988 :9).
3.1.2 Zone de consommation
Dans la présente étude, Yaoundé est la
principale zone de consommation. Cette ville est la capitale
politique de la République du Cameroun. Elle est une zone de grande
consommation de plantain qui est de l'ordre de 66 kg par habitant et par an
(Temple et al., 2000). Certains grossistes, détaillants et
consommateurs se ravitaillent sur les différents marchés de la
ville. Dans l'ensemble, ces marchés se tiennent quotidiennement. Il
existe des marchés des vivres et des marchés des produits
manufacturés. La ville de Yaoundé comporte au moins autant de
marchés que de quartiers. Chaque marché de gros et détail
ou « grand marché » porte le nom de son quartier.
C'est ainsi que le marché de Mokolo est situé au quartier Mokolo,
de même pour les marchés d'Essos, de Mvog-Mbi, ou encore du
marché de Mfoundi parce que situé près du cours d'eau,
qui, passant par le centre commercial a donné son nom au
Département. Les marchés de gros et détail sont ainsi
dénommés parce qu'ils accueillent directement les fournisseurs
venus des zones périphériques ou d'autres régions du pays.
Les marchés de détail ou marchés secondaires ont une
accessibilité relativement difficile pour les camions de transport des
marchandises. Ils sont de ce fait ravitaillés par les marchés de
gros et détail et survivent grâce aux activités des
revendeurs ou « bayam sellam ». Les marchés de
consommation ciblés pour cette étude sont ceux de Mokolo, Mfoundi
et Mvog-bi et sont présentés sur la figure 4.
Figure 4. Carte de localisation des marchés de
Mokolo, Mfoundi et Mvog-Mbi dans
la ville de Yaoundé.
Source : Adapté de Ndengué
(2005 :24).
3.2 POPULATION DE L'ETUDE ET
ECHANTILLONNAGE
La population de la présente
étude est constituée des :
ü producteurs de banane plantain de la zone
périurbaine de Yaoundé, notamment
ceux de Ntui, d'Awaé et de Mbangassina,
ü transporteurs de banane plantain des zones de
production vers les marchés de la
ville de Yaoundé et
ü intervenants impliqués dans la commercialisation
du plantain dans les marchés de
la ville de Yaoundé (grossistes,
détaillants).
Il est vrai qu'il existe des manutentionnaires qui s'occupent
du chargement et du déchargement. Dans la présente étude,
ils ne seront pas pris en compte puisque dans les localités
concernées, ce sont les commerçants qui supportent ces frais. De
plus, ces manutentionnaires dans la majorité des cas pratiquent d'autres
activités. Dans les zones de production, ils sont soit des producteurs
qui ont des plantations auprès des zones de collecte, soit des
élèves libres à ce moment précis et qui se
retrouvent dans des plantations ou encore des gens qui passent par-là au
moment du chargement. Dans les zones de consommation, ce sont pour la plupart
des pousseurs ou des chargeurs.
3.2.1 Choix des zones de
production et des producteurs
Efandem et al. (2002)
révèlent que les principaux marchés de consommation de
Yaoundé sont alimentés par du plantain d'origine très
variée provenant des zones péri-urbaines. Les mêmes auteurs
déclarent que les localités de Mbangassina, Ntui, Essé,
Zoétélé, Akonolinga, Awaé contribuent
respectivement de 41 %, 23 %, 8 %, 4,7 %, 3,9 % et 3,9 %. Le reste soit 15,5 %
provient des autres provinces. Il ressort de cette étude que
Mbangassina, Ntui et Awaé contribuent pour 67,9 % à
l'approvisionnement de la ville de Yaoundé en banane plantain. Ces
localités sont ciblées par le Projet REPARAC à travers le
PRP plantain et le CARBAP comme les bassins de production de plantain. C'est
donc cette forte contribution des localités concernées qui a
motivé le choix de ces dernières comme zones de production. En ce
qui concerne les producteurs, deux catégories ont été
choisies pour deux principales raisons :
ü La première catégorie de producteurs se
trouve dans les localités de Ntui et d'Awaé. Ces
producteurs sont suivis par les CARBAP et le PRP plantain,
d'où la nécessité de collaborer avec eux;
ü La deuxième catégorie des producteurs
est ciblée à partir des marchés de production
et des informations fournies par d'autres producteurs. Bien
que ces derniers n'appartiennent pas aux GIC suivis par les organismes
d'encadrement sus-cités, leur implication dans la culture du plantain
mérite qu'on leur accorde une attention dans le cadre de cette
investigation.
A Ntui, la méthode utilisée pour le choix des
producteurs est celle des quotas raisonnés par zone de production. Le
taux d'échantillonnage varie de 12 à 20 %. Pour les producteurs
appartenant aux GIC (zone de Koussé et Mambongué), le choix est
aléatoire et se fait à partir de la liste des membres. Pour ceux
des producteurs qui n'appartiennent pas aux GIC, la méthode
utilisée est celle du pistage. Il s'agissait de construire une piste
« transec » dans la zone d'enquête, en choisissant un
producteur tous les trois kilomètres. Le tableau 2 donne la
répartition du nombre d'enquêtés par zone de production
dans le département du Mbam et Kim.
Tableau 2. Répartition des producteurs
enquêtés à Ntui et à Mbangassina.
Zone de haute production
|
Nombre de producteurs
|
Nombre d'enquêtés
|
Pourcentage
|
Bilik-Bindimi
Bilanga-Nkoumbé
Mambongué
Koussé
Mbangassina
Total
|
30
28
26
25
47
156
|
4
4
3
5
7
23
|
13
14
12
20
15
/
|
Il ressort du tableau 2 que quatre producteurs ont
été enquêtés à Bilik-Bindimi, 4 à
Bilanga-Nkoumbé, 3 à Mambongué, 5 à Koussé
et 7 à Mbangassima. Un total de 23 producteurs ont donc
été enquêtés pendant le séjour à Ntui
. Bilik-Bindimi, Bilanga-Nkoumbé, Mambongué, Koussé, et
Mbangassina sont situées respectivement à 20, 16, 10, 7 et 35 Km
de Ntui.
En ce qui concerne Awaé, les producteurs ont
été choisis par la méthode des quotas raisonnés par
zone de vulgarisation fonctionnelle. Il existe en réalité 08
zones de vulgarisation créées dont 04 sont fonctionnelles. Le
taux d'échantillonnage pratiqué varie entre 25 et 42 %. Il
s'agissait également de construire une piste
« transec » dans la zone d'enquête en choisissant un
enquêté par kilomètre, par deux kilomètres et demi
et par trois kilomètres et demi respectivement pour les localités
de Zili et Awaé I, Awaé II et Ngat. Le nombre de producteurs
enquêtés dans les zones de haute production et de vulgarisation
fonctionnelle dans l'arrondissement d'Awaé est mentionné dans le
tableau 3.
Tableau 3. Répartition des producteurs
enquêtés par zone de vulgarisation fonctionnelle dans
la localité d'Awaé.
Zone de haute production
|
Population de producteurs
|
Nombre d'enquêtés
|
Pourcentage
|
Ngat
Zili
Awaé I
Awaé II
Total
|
20
16
13
12
61
|
5
5
5
5
20
|
25
31
38
42
/
|
Il ressort du tableau 3 que 5 producteurs ont
été enquêtés par zone de vulgarisation fonctionnelle
à Awaé.
Les localités de Ngat, Zili, Awaé I et
Awaé II sont situées respectivement à 18, 6, 9 et 13 Km
d'Awaé.
3.2.2 Choix des
marchés et des commerçants
Une liste des marchés de Yaoundé et leur
localisation géographique a été établie au
préalable. Ensuite, une typologie des marchés a été
faite sur la base des critères suivants :
ü l'effectivité des activités de
commercialisation de la banane plantain ;
ü la provenance de la marchandise ;
ü le nombre de vendeurs de banane plantain ( au moins
quinze) ;
ü l'importance des transactions (quantité de
marchandises achetées et vendues en
moyenne par agent et par semaine) ;
ü la régularité de la
périodicité du marché ;
Cette typologie permet d'obtenir les unités primaires
telles que les marchés de gros et
détail d'une part, et les marchés de
détail d'autre part. Trois marchés sont retenus de ce fait pour
l'étude. Ce sont les marchés du Mfoundi, de Mokolo et de
Mvog-Mbi. D'ailleurs, les informations recueillies auprès des
commerçants sur la provenance de la marchandise sont les mêmes que
celles données par les producteurs sur la provenance de leurs acheteurs.
Le plantain produit à Ntui est vendu principalement au marché du
Mfoundi et à Mokolo, celui de Awaé à Mvog-Mbi. Outre ces
particularités, les marchés sélectionnés sont
à la fois les marchés de gros et de détail et regroupent
de ce fait toutes les catégories d'acteurs.
Une fois ces marchés repérés, pour
obtenir la liste des commerçants de banane plantain, un comptage des
comptoirs des vendeurs est fait au début de chaque opération
d'enquête. Le nombre total des vendeurs est la moyenne du nombre obtenu
par comptage et de celui donné par les commerçants. Les
marchés de Mfoundi et Mokolo ont plusieurs secteurs de vente de la
banane plantain. Pour des raisons d'uniformisation de l'échantillon,
celui de Mfoundi est divisé en quatre et Mokolo en trois. Les
enquêtés ont été choisis de façon
aléatoire avec un taux d'échantillonnage de 30 %. Au Mfoundi,
deux vendeurs ont été interviewés par secteurs de vente. A
Mokolo certains vendent en bordure de route et d'autres sont installés
dans les hangars à l'intérieur du marché. Le questionnaire
est administré à 5 vendeurs du hangar, 5 qui vendent en bordure
de route et 3 qui sont vers les lieux de stationnement des véhicules. Le
nombre de personnes enquêtées dans chaque marché se
résume dans le tableau 4.
Tableau 4. Répartition des
commerçants enquêtés par marché.
Nombre de commerçants
Nombre d'enquêtés
|
Mfoundi
|
Mokolo
|
Mvog-Mbi
|
Total
|
27
8
|
43
13
|
16
5
|
88
26
|
Il ressort du tableau 4 que 8, 13 et 5 commerçants ont
été enquêtés respectivement au marché du
Mfoundi, de Mokolo et de Mvog-Mbi.
Il est à noter que le même questionnaire est
administré à tous et hors de leurs lieux de vente. Chaque
commerçant est entretenu pendant l'interview soit par une boisson, soit
par un sandwich ou encore un déjeuner selon les désirs de chacun
et selon les moyens financiers disponibles.
3.2.3 Choix des transporteurs
Les transporteurs de banane plantain ont été
choisis à la fois dans les zones de production et dans les
marchés de consommation à Yaoundé. Dans la ville, environ
62 transporteurs ont été identifiés. Cette information est
la moyenne du nombre donné par ceux des transporteurs et certains
commerçants rencontrés. Le taux d'échantillonnage
pratiqué a été de 30 %. Le choix des interviewés a
été fait de façon aléatoire car ceux qui sont
enquêtés étaient les transporteurs trouvés en pleine
livraison lors des différents passages dans les marchés. Ainsi,
la procédure consistait au choix du transporteur de la première
voiture alignée, ensuite du troisième, du cinquième
jusqu'à l'atteinte du quota déterminé. Cinq transporteurs
ont donc été enquêtés au marché du Mfoundi, 6
au marché de Mokolo et 3 au marché de Mvog-Mbi, Soit un total de
14 transporteurs interviewés à Yaoundé. La seule zone de
production où les transporteurs ont pu être rencontrés est
Mbangassina. Ils étaient au nombre 5, soit de 2 conducteurs de pick-up
et 3 conducteurs de camions de 3 tonnes. Ils étaient soit des
transporteurs-propriétaires, soit des transporteurs simples ou
chauffeurs titulaires. Au total donc 9 transporteurs ont fourni des
informations pendant cette étude. Il est difficile de donner le nombre
de transporteurs par marché car la plupart interviennent dans tous les
marchés de Yaoundé et même dans d'autres villes.
3.3 LES DONNEES ET LEURS
SOURCES
Deux types de données ont été
collectées lors de cette étude, les données secondaires et
les données primaires.
3.3.1 Les données
secondaires
Les données secondaires sont les publications des auteurs
reconnus par la communauté scientifique. Ce sont les citations, les
phrases et même les paragraphes relatifs à notre sujet et pouvant
aider d'une manière ou d'une autre à la rédaction de notre
document.
Ces données secondaires proviennent
de plusieurs sources :
o la Bibliothèque Centrale de l'Université de
Dschang ;
o la Bibliothèque du CARBAP ;
o la Bibliothèque du REPARAC ;
o les Bibliothèques personnelles des encadreurs et des
enseignants ;
o INTERNET.
Elles ont aidé :
Ø à une meilleure compréhension du
thème (notamment les définitions des termes et concepts utiles
pour la conduite de l'étude) ;
Ø à situer notre travail par rapport aux
études précédentes.
Nous les avons référencées dans la
section bibliographie de ce mémoire.
3.3.2 Les données
primaires
Trois types de questionnaires ont été
élaborés. L'un pour les producteurs, l'autre pour les
transporteurs et le dernier pour les commerçants. Certaines
données sont obtenues au moyen des entretiens et par des observations
directes. La langue d'administration des questionnaires était le
français. Le questionnaire soumis aux producteurs a été
testé pendant la période du 31 mai au 1er Juin 2007.
Celui administré aux commerçants et aux transporteurs l'a
été du 02 au 07 juillet 2007. Cette période de test a
été déterminante dans la mesure où elle a permis un
repérage des marchés approvisionnés par les
localités choisies. Elle a permis également d'établir un
climat de familiarité et de confiance avec les acteurs. Les
enquêtes proprement dites se sont déroulées à Ntui
du 10 au 22 juillet 2007, à Awaé du 30 juillet au 10 août
2007 et à Yaoundé du 13 au 28 Août 2007. Les marchés
de Ntui et Awaé se tiennent chaque samedi, celui de Mbangassina tous les
dimanches. Les revendeurs accompagnés des transporteurs
propriétaires et transporteurs simples se ravitaillent une fois par
semaine dans les zones de collecte au bord champ. Les enquêtes ont donc
été programmées en fonction de ces disponibilités
relevées lors du premier passage. A Yaoundé, les marchés
se tiennent tous les jours. Les entretiens durent environ 45 minutes par
personne pour les producteurs, 40 minutes par personne pour les
commerçants et 15 minutes pour les transporteurs.
Plusieurs autres instruments ont été
utilisés pendant les enquêtes. Il s'agit :
q D'un peson pour mesurer le poids des régimes et le tas
de plantain vendus et/ou achetés ;
q des fiches de collecte de données pour l'enregistrement
du poids des régimes, des
prix et des charges de commercialisation.
Des hypothèses ont été émises
lors de la collecte des données et éventuellement en fonction de
certaines difficultés rencontrées sur le terrain. Ce sont :
Ø Chaque producteur organise sa production de banane
plantain sur un hectare.
L'étude ne prend en compte que les parcelles qui
comportent le plus grand nombre de pieds de bananiers, les régimes
destinés à l'auto consommation pouvant être
prélevés dans les autres parcelles du producteur. Les producteurs
travaillent généralement sur des superficies variées. Les
écartements qu'ils pratiquent sont fonction des nombres de plants
disponibles et des associations culturales qu'ils pratiquent. Pour rester dans
leur logique, une moyenne des plants par hectare a été
calculée par bananeraie et ensuite par producteur (1321 plants).
Ø Toutes les variétés de banane plantain
dans la filière ont été confondues.
Que ce soit au niveau des marchés de production ou de
consommation, on a rencontré une grande diversité
variétale de banane plantain, à savoir les variétés
french, vrai cornes, faux cornes et bâtard. Face à la
complexité du travail qui aurait consisté à suivre
séparément chaque variété ou ne suivre qu'une seule
tout le long de la filière, la présente étude, compte tenu
du temps disponible, a écarté le critère variétal.
Tous les types de plantain présentés sur les marchés ont
de ce fait été observés indifféremment.
Ø On a observé trois catégories de banane
plantain sur tous les marchés.
Sur les marchés des zones de production, tous ces types
de plantain se vendent en lots de régimes, en régimes ou en tas
de doigts. En considérant que tous les plantains sont de même
type, une difficulté demeure, celle du poids et du prix. Pour une
meilleure évaluation et une comparaison des charges, des prix et des
marges, toutes les formes de vente ont été converties en trois
unités de mesure : les petits régimes (4-9 kg), les moyens
régimes (10-20 kg) et les grands régimes >20kg. Pour avoir le
prix par kilogramme, le poids moyen d'un régime est
considéré comme étant de 15 kg. Ceci s'explique par le
fait que le plantain qui vient des zones de production ciblées ne sont
certes pas de grande taille, mais appartiennent beaucoup plus aux
variétés cornes et faux cornes. Non seulement les doigts ont un
poids considérable, mais la hampe aussi.
Ø Tous les plantains trouvés dans les
différents lieux de vente ont été considérés
de bonne qualité. En considérant que tous les plantains sont de
même type, et catégorisé en trois, un problème est
resté : Celui de la qualité. Aussi, dans la présente
étude, nous avons supposé que tous les régimes
étaient de bonne qualité et avons fait abstraction de la couleur
lors de la vente.
Ø Les régimes embarqués par semaine dans
les différents marchés de production et dans
les zones de collecte sont commercialisés la même
semaine. De même, sur les marchés de Yaoundé, on a
supposé que les commerçants achètent et vendent leurs
produits la même semaine.
3.4 APPROCHE METHODOLOGIQUE DE
COLLECTE DES DONNEES
Cette partie montre comment l'approche filière à
travers la délimitation de la filière et l'analyse comptable de
la filière, la théorie de l'organisation du marché
à travers la structure, la conduite et la performance du marché
ont été opérationnalisées. Elle présente
également comment les différents objectifs spécifiques
sont réalisés.
3.4.1 La délimitation de la
filière
La délimitation de la filière est
évaluée lors de l'étude au moyen de nombreux
critères. De manière spécifique, une partie de la
délimitation de la filière a été
réalisée durant les enquêtes préliminaires ou
pré-enquêtes. Au moyen de l'orientation du thème de
recherche, des informations fournies par les acteurs, des observations faites,
de la littérature disponible, cette partie a permis de délimiter
géographiquement la filière. Ces éléments
permettent également de circonscrire de façon claire les
différentes zones prises en compte, de déterminer la nature des
différents partenaires dans la filière, d'identifier les
différents lieux de transaction selon l'époque et la
régularité. Ces critères aboutissent de façon
pratique à la réalisation du premier objectif à savoir
l'identification des acteurs et leurs fonctions dans la filière.
D'autres critères de la délimitation de la
filière comme la détermination de la quantité et dans une
certaine mesure la qualité du produit ont été
utilisés. Ainsi, on a abouti à des résultats qualitatifs
qui aideront à la compréhension du fonctionnement des
opérateurs et à identifier la chaîne des
intermédiaires et les relations entre acteurs, deuxième objectif
de l'étude. Les données quantitatives quant à elles
ont permis de donner le nombre moyen de régimes manipulés par
jour ou par semaine par chaque catégorie d'acteurs, troisième
objectif de l'étude ; afin d'établir un graphe de la
filière. La présente étude fait abstraction des
stratégies utilisées par les acteurs. En effet, l'idée
maîtresse qui guide cette étude de filière est d'identifier
les raisons pour lesquelles la hausse des prix sur les marchés de
Yaoundé n'est pas répercutée sur les marchés de
production ou au bord champ. L'accent est donc mis sur les différentes
charges supportées et les prix pratiqués par les acteurs.
3.4.2 La structure du
marché
L'analyse de la structure du marché est basée
sur les objectifs de caractérisation et de quantification des
composantes de la chaîne de commercialisation de la banane plantain dans
la ville de Yaoundé. Les évaluations ont consisté en
l'identification et à la description des différents acteurs
impliqués dans la filière à savoir, les producteurs, les
transporteurs, les grossistes et les détaillants. Elle est ainsi venue
renforcer la délimitation de la filière en donnant plus
d'informations pour la réalisation des trois premiers objectifs de
l'étude.
L'analyse a porté sur les informations relatives aux
rôles des acteurs à chaque niveau du système de
commercialisation par les critères de délimitation de la
filière.
En ce qui concerne les producteurs, les grossistes et les
détaillants, les données démographiques ont
été obtenues à l'aide de questionnaires directs dans les
zones de production et sur les marchés. Ces données ont
porté sur l'âge, le niveau d'éducation, le domicile et le
statut matrimonial.
Enfin, les conditions d'entrée et de sortie du
marché ont été évaluées sur la base des
réponses fournies par les commerçants quant à la
possibilité de vendre le plantain dans d'autres marchés ou
d'investir dans d'autres secteurs d'activités.
3.4.3 La conduite du
marché
La conduite du marché a
été évaluée sur la base de la
caractérisation du comportement des acteurs impliqués.
Spécifiquement, l'attention a été portée sur la
taille et les pratiques de l'offre de la banane plantain, le degré de
communication dans les marchés, les associations au sein du
marché, les principales fonctions du système.
Les informations relatives à l'offre ont
été évaluées à l'aide de données des
enquêtes relatives aux stratégies de fixation des prix, le mode de
payement lors des transactions, le mode de transport utilisé et les
personnes responsables de ces transactions.
Quant au mode de communication entre acteurs, il a
été évalué sur la base des informations concernant
le système de circulation de l'information dans le marché et le
type de coordination qui existe entre les acteurs (Association ou GIC de
producteurs ou de revendeurs de plantain).
3.4.4 L'analyse comptable et la
performance du marché
La performance du marché est
évaluée dans cette étude au moyen des critères tels
que les coûts de commercialisation, les marges commerciales et les
difficultés rencontrées. De façon explicite, le
critère coût de commercialisation aide dans la présente
étude à évaluer les charges de production et de
commercialisation du producteur qui vend soit au bord champ soit au
marché situé dans les zones de production ou encore sur les
marchés de Yaoundé. Les charges sont ensuite données par
hectare et par régime en supposant que tous les régimes produits
sont vendus, à l'exception des pertes pré et post
récoltes. Le producteur qui vend bord champ supporte de ce fait les
charges de production et le transport du champ pour la route. Celui qui vend au
marché de production supporte en plus des charges
précédentes les frais de transport du champ vers le marché
de production et les taxes communales payées chaque jour de
marché.
L'ensemble des charges commerciales du marchand se calcule par
catégorie de vendeurs rencontrés sur les marchés. Les
coûts de commercialisation sont évalués en prenant en
compte les frais de transport des commerçants des zones de production
vers les marchés de Yaoundé, des lieux de déchargement
vers les secteurs de vente. Les impôts payés dans les
marchés, les transports dans les marchés (porte-tout, brouette),
les taxes sanitaires (frais de balayage) et communales (ticket de
marché), les coûts de location des magasins ou des
entrepôts, les frais de gardiennage, de chargement et de
déchargement sont également pris en compte. Ces charges
données par trimestre, mois ou semaine sont converties en charges
hebdomadaires et calculées par régime et par kilogramme.
En ce qui concerne les transporteurs, les coûts sont
donnés sur la base des informations recueillies par les questionnaires.
Le présent travail donne les charges liées au pick-up d'une
contenance d'environ 350 régimes, Chaque transporteur étant
supposé faire un voyage par semaine. Les charges de ce dernier incluent
les frais d'amortissement du véhicule, les frais d'essence, les frais
d'entretien du véhicule après chaque voyage, les frais de
péage et les contrôles routiers. Ces charges sont également
données par régime et par catégorie de transporteurs. La
première catégorie étant formée de ceux qui vont
à Ntui et Mbangassina et la deuxième ceux qui vont à
Awaé. Il est à noter que les infrastructures routières
sont évaluées à travers les coûts de transport par
régime.
La performance du marché va donc de pair avec l'analyse
comptable. L'analyse comptable de la filière ici est menée
à l'aide des paramètres tels que les prix au producteur (au bord
champ et sur les marchés de collecte), les prix de gros, de demi-gros et
les prix au consommateur. De façon spécifique, les prix à
tous les niveaux de la filière sont obtenus à partir des prix
d'achat et de vente donnés par les acteurs. De façon pratique,
les prix sont relevés sur les marchés de collecte par observation
et écoute lors de la vente. Pour les producteurs qui vendent au bord
champ, les prix sont relevés dans le questionnaire. Une moyenne des prix
est donnée pour chaque catégorie de régimes. Sur les
marchés de Yaoundé, la procédure utilisée pour
avoir les prix de vente et d'achat est l'observation des transactions entre les
commerçants les matins et l'achat de certains régimes chez les
détaillants. Les transporteurs quant à eux ont des coûts de
transport fixes par régime suivant les différentes lignes. La
connaissance des charges de commercialisation et des prix permet de calculer
les marges.
La performance du marché et l'analyse comptable
permettent la réalisation des trois derniers objectifs
spécifiques. Une fois les données collectées, une analyse
s'impose en vue de l'obtention des résultats qui serviront à la
vérification des hypothèses.
3.5 ANALYSE DES DONNEES
3.5.1 Traitement des
données
Les données primaires obtenues, suite à
l'administration des différents questionnaires, des relevés des
poids et des prix pratiqués ont d'abord été
dépouillés manuellement. Ensuite les logiciels SPSS 12.0 et Excel
sont utilisés pour un traitement détaillé. Ces
données portaient sur les caractéristiques démographiques
des acteurs de la filière (âge, niveau d'éducation, statut
matrimonial et sexe), la nature des relations entre les différents
acteurs de la filière, le nombre de régimes manipulés par
les différents acteurs de la filière.
3.5.2 Statistiques
utilisées
· Une analyse des fréquences simples a permis de
faire une description de l'échantillon.
En effet, elle a permis de catégoriser les acteurs, de
donner le nombre de régimes manipulés par acteur et de
déterminer la nature des relations entre acteurs.
· Les corrélations simples ont
été le principal outil statistique utilisé pour
déterminer le
degré d'association entre les variables explicatives et
les variables expliquées. R² est le coefficient de
détermination et permet de savoir s'il existe une association
linéaire entre deux variables. Il doit être supérieur ou
égal à 0,5. Le coefficient de corrélation de Pearson quant
à lui indique l'intensité et la direction de la relation
linéaire existant entre deux variables x et y au sein d'un
échantillon. Sa valeur absolue varie entre 0 et 1. Les résultats
de l'échantillon peuvent être généralisés
à la population si n = 25 (biais négligeable). Il est à
noter que les deux variables sélectionnées doivent être les
variables d'échelle.
Le coefficient de régression linéaire R² et
le coefficient de corrélation simple de Pearson ont permis de mesurer
le degré d'association entre les charges totales supportées par
les acteurs et les différents prix pratiqués.
Les conclusions de ces analyses sont présentées
dans le chapitre 4.
CHAPITRE 4 : RESULTATS :
PRESENTATION, ANALYSE ET DISCUSSION
Les entretiens ont été conduits et les
questionnaires administrés suivant la méthodologie
précédemment décrite à 43 producteurs, 28
commerçants et 19 transporteurs, soit un total de 90
enquêtés. Ce chapitre présente les principaux
résultats du dépouillement, du traitement et de l'analyse des
données recueillies. Il est composé de 7 parties. Ces
différentes parties traitent respectivement de l'identification des
acteurs et de leurs fonctions dans la filière banane plantain
d'approvisionnement de la ville de Yaoundé, de l'identification des
circuits de commercialisation, du nombre de régimes manipulés par
acteurs, des charges que ces derniers supportent, des prix pratiqués,
des marges des acteurs et de la vérification des hypothèses.
4.1 LES ACTEURS DE LA FILIERE ET
LEURS FONCTIONS
4.1.1 Quelques
caractéristiques démographiques des acteurs
Les caractéristiques démographiques des acteurs
retenus ici sont l'âge, le sexe et le
niveau d'éducation. Ces variables permettent d'avoir
une idée sur le comportement des acteurs de la filière.
4.1.1.1 Le sexe
Le sexe des enquêtés est relevé et
classé par groupe d'acteurs. Cette caractéristique
permet de savoir quelles sont les activités les plus
pratiquées par l'un ou l'autre groupe d'acteurs. Le tableau 5 donne les
résultats.
Tableau 5. Répartition des acteurs par groupe et
par sexe.
Groupe
Sexe
|
Producteurs
|
Commerçants
|
Transporteurs
|
Fréquence
|
pourcentage
|
Fréquence
|
pourcentage
|
Fréquence
|
pourcentage
|
Féminin
Masculin
Total
|
8
35
43
|
19
81
100
|
22
4
26
|
85
15
100
|
0
19
19
|
0
100
100
|
Le tableau 5 révèle que les hommes (81 %) sont
fortement impliqués dans les activités de production. Ce
pourcentage élevé pourrait s'expliquer par le fait que dans les
localités concernées, l'objectif principal des producteurs pour
la culture de banane plantain est la vente. Dans les zones de production, ce
sont les hommes qui sont responsables de la production des cultures annuelles
et pérennes tandis que les femmes se contentent de pratiquer celles
destinées à l'autoconsommation. Dans le même ordre
d'idées, Ngoma (2003) affirme que 80 % des producteurs dans la
filière d'approvisionnement de la ville de Douala sont les hommes car ce
sont eux qui possèdent et gèrent la terre. De même, la
totalité (100 %) des transporteurs est de sexe masculin. En outre, rares
sont les femmes qui s'investissent dans ce domaine. Celles qui osent
s'aventurer exercent plutôt dans les transports urbains où les
routes sont moins mauvaises et les risques réduits.
En effet, les femmes (85 %) seraient plus nombreuses dans les
activités de commercialisation. Ceci s'expliquerait par le fait que les
ménagères qui souhaitent exercer une activité rentable
commencent par vendre le plantain au détail devant leurs maisons.
Prenant goût à l'activité, elles se trouvent un espace dans
les marchés où elles sont détaillantes. Peu à peu
elles créent des contacts avec les grossistes et les transporteurs puis
commencent à voyager. Ngom et al. (2006) arrivent à la
conclusion selon laquelle les acteurs de la commercialisation de plantain dans
la ville de Dschang sont constitués totalement de femmes (100 %). Ces
hommes et ces femmes producteurs, transporteurs et commerçants
appartiennent à plusieurs classes d'âges.
4.1.1.2 L'âge
Les personnes enquêtées sont classées par
groupe (producteurs, commerçants et
transporteurs) et par tranche d'âge. Les
résultats sont présentés dans le tableau 6.
Tableau 6. Répartition des acteurs
enquêtés par groupe et par tranches d'âge.
Groupe
Classe(années)
|
Producteurs
|
Commerçants
|
Transporteurs
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
[20-30[
[30-40[
[40-50[
[50-60[
[60-70[
Total
|
6
9
5
21
2
43
|
14
21
11
49
5
100
|
4
8
11
3
0
26
|
15
31
42
12
0
100
|
4
8
5
2
0
19
|
21
42
26
11
0
100
|
Il ressort du tableau 6 que 49 et 5 % des producteurs ont un
âge compris entre [50-60[ et [60-70[ ans respectivement. Cette forte
représentation pourrait s'expliquer par le fait que dans les zones
rurales, on retrouve très souvent les fonctionnaires retraités
qui, de retour au village se réinvestissent dans l'agriculture. On
pourrait penser que ces derniers s'investissent dans la culture du plantain
parce qu'elle est moins exigeante que les cultures vivrières et
nécessite alors moins d'efforts physiques.
Contrairement à cette situation, 15, 31 et 42 % de
commerçants ; 21, 42 et 26 %
des transporteurs ont un âge compris entre [20-30[,
[30-40[ et [40-50[ ans respectivement. Ces pourcentages élevés
pourraient s'expliquer par le fait qu'à ces tranches d'âge, le
corps humain supporte encore les exigences dues à l'exercice des
activités de commercialisation et de transport. Ces activités
comprennent entre autres les multiples voyages pour l'approvisionnement, les
opérations de chargement et de déchargement, l'exposition aux
intempéries, les bousculades pour l'acquisition des marchandises, les
secousses dues au mauvais état des routes, les nuits à la belle
étoile dues aux pannes des véhicules ; pour ne citer que
celles-là.
Ngoma (2003) relève plutôt que 80 % de
producteurs ont un âge compris entre 20 et
49 ans. Cette jeunesse pourrait s'expliquer par le fait que
les zones de production ciblées pour le déroulement de la
présente étude sont encore très enclavées, raison
pour laquelle le pourcentage de jeunes est plutôt bas (14 %). Ce faible
pourcentage pourrait également s'expliquer par le fait qu'à cet
âge, les jeunes ont plus tendance à se déplacer vers les
centres urbains (Fongang, 1998).
L'âge des acteurs est un critère important
certes, mais le niveau d'éducation l'est encore peut être plus.
4.1.1.3 Le niveau
d'éducation
Le niveau d'éducation de chaque acteur est important pour
comprendre le
fonctionnement de la filière. Les informations
recueillies sont consignées dans le tableau 7.
Tableau 7. Répartition des acteurs de la
filière par groupe et par niveau d'éducation.
Groupe
Niveau d'éducation
|
Producteurs
|
Commerçants
|
Transporteurs
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Jamais scolarisé
Primaire
Secondaire
Universitaire
Total
|
3
24
15
1
43
|
7
56
35
2
100
|
7
13
3
3
26
|
27
50
12
11
100
|
2
15
2
0
19
|
11
79
10
0
100
|
Le tableau 7 révèle que 7 % seulement des
producteurs n'ont jamais été à l'école, mais aussi
que 56 et 35 % de ceux-ci ont fait l'école primaire et l'enseignement
secondaire. Ceci constitue un atout important et très favorable pour
l'introduction des innovations (adoption des nouvelles variétés,
nouvelles techniques culturales pour ne citer que celles là). Ngoma
(2003) tire la même conclusion avec un pourcentage de 75 % de producteurs
scolarisés.
Le même tableau révèle que 27% seulement
des commerçants n'ont jamais été à l'école,
mais aussi que 50, 12 et 11 % de ceux-ci ont fait l'école primaire,
l'enseignement secondaire et le supérieur. Egalement, ce tableau indique
que 11% seulement des transporteurs n'ont jamais été à
l'école, mais aussi que 79 et 10 % de ceux-ci ont fait le primaire et le
secondaire. Ceci constitue un atout important et très favorable pour
l'amélioration du circuit de distribution.
Ces données recueillies sur les
caractéristiques démographiques des enquêtés ont
permis de catégoriser les acteurs de la filière en fonction des
activités qu'ils mènent.
4.1.2 Catégorisation des
acteurs
Les acteurs de la filière sont ceux
qui participent à l'acheminement du produit des zones de production vers
les marchés de consommation.. Les fonctions retenues sont : la
production, la commercialisation, le transport et la régulation. Ces
fonctions ont conduit conséquemment à quatre catégories
d'acteurs : les producteurs, les commerçants , les
transporteurs et les régulateurs. Parmi les régulateurs, certains
sont des acteurs directs ( les manutentionnaires) et d'autres sont des acteurs
indirects (les agents collecteurs d'impôts et des taxes, les gardiens et
les agents des forces de l'ordre).
4.1.2.1 Les producteurs
Ce sont eux qui permettent de rendre disponible la marchandise
soit au bord champ, au marché local ou marché de production et
dans les marchés de consommation à Yaoundé. Il est
nécessaire de catégoriser les producteurs par lieux de vente afin
d'avoir une idée des lieux où ces derniers écoulent leur
production. Cette ré catégorisation du producteur est
illustrée par la figure 5.
Figure 5. Distribution des fréquences du lieu de
vente de la banane plantain par les
producteurs.
Il ressort de la figure 5 que plus de la moitié des
producteurs (58 %) vendent au bord champ pour limiter au maximum les charges de
commercialisation et notamment les coûts de transport vers les
marchés locaux. Cette catégorie est rencontrée à
Ntui. 16 % des producteurs vendent à Yaoundé. C'est le cas des
producteurs rencontrés à Awaé. Ceci est dû au bon
état des routes et surtout à la quasi inexistence d'un
marché de plantain local. Dans ces différents lieux de vente, le
producteur rencontre les commerçants venus de Yaoundé.
4.1.2.2 Les commerçants
Ils vivent tous à Yaoundé et ont, comme
fonction principale, l'acheminement du plantain des zones de production vers
les marchés de la ville. Ils s'approvisionnent dans la Province du
Centre et même ailleurs. La figure 6 présente les
différentes localités d'approvisionnement de ces derniers.
Awaé
Ntui
Mbangassina
Autres Arrondissements de la province du
Centre
Yaoundé
Province de l'Ouest
Province de l'Est
91%
24% 42%
20%
5%
6%
3%
9%
Figure 6. Lieu de provenance et quantités de la
banane plantain vendue sur les marchés enquêtés
dans la ville de Yaoundé.
Il ressort de la figure 6 que 5, 24, 42 et 20 % du plantain
vendu sur les marchés enquêtés à Yaoundé
proviennent respectivement d'Awaé, de Ntui, de Mbangassina, et des
autres arrondissements de la Province du Centre. Ces chiffres prouvent que la
zone péri-urbaine de Yaoundé a des potentialités de
production de banane plantain. En effet, seulement 9 % du plantain vendu
provient des localités hors de la province. Ceci est un indice favorable
pour le circuit de distribution de la filière. Au sein de cette
filière, les commerçants ne jouent pas tous les mêmes
rôles.
Selon le rôle de chacun dans la filière ils
peuvent être catégorisés en sous groupes de la
manière suivante :
Ø Les super grossistes. Ils représentent 31 % de
l'effectif total des enquêtés et vendent
seulement aux grossistes. Ces acteurs ont des relations
suivies avec les producteurs et les transporteurs. Ils ravitaillent leurs
clients à une fréquence bien précise, environ deux fois
par semaine. Ils achètent leurs produits dans les zones de collecte
localisées par les producteurs (bord champ) et dans les marchés
de production. Ces acteurs n'ont pas de comptoir dans les marchés et
fonctionnent sur rendez-vous. Il est vrai qu'en saison de pluies, il devient
difficile pour eux de respecter leurs contrats à cause du mauvais
état des routes. Ils sont présents dans tous les marchés
comme l'indique la figure 7.
Figure 7. Répartition
des super grossistes enquêtés sur les marchés de
Yaoundé.
La figure 7 montre que 25, 37 et 38 % des super grossistes
enquêtés se trouvent au marché de Mvog-Mbi, Mokolo et
Mfoundi respectivement. Cette répartition traduit le fait que les
marchés de Mfoundi et de Mokolo peuvent être
considérés comme les marchés de gros plus que de
détail. Les super grossistes ne sont pas les seuls qui font le
déplacement pour les zones de production, car on retrouve
également les super grossiste -grossiste -détaillants.
Ø Les super grossistes- détaillants qui font
également le déplacement pour les zones
d'approvisionnement mais à une plus petite
fréquence. Ils sont peu nombreux (11 % du total des
enquêtés). Ils ont tous des comptoirs dans le marché
où ils exercent leurs activités de commercialisation. Ils
revendent aux grossistes -détaillants, aux détaillants et aux
consommateurs. La figure 8 donne leur répartition par marché.
Figure 8. Répartition des super grossistes-
détaillants sur les marchés de Yaoundé.
Il ressort de la figure 8 que 67 % des commerçants de
cette catégorie se trouvent au marché du Mfoundi contre 33 %
à Mokolo. Ces chiffres démontrent que le marché du Mfoundi
comporte le plus grand nombre de super -grossistes -détaillants. Cette
situation est liée à la position géographique de ce
marché. De plus, c'est le plus grand lieu d'approvisionnement par
rapport aux autres. Cette catégorie est absente à Mvog-Mbi parce
que les producteurs d'Awaé viennent vendre leur plantain sur place, ce
qui réduit de façon considérable le nombre de super
grossistes- détaillants.
Tous les grossistes rencontrés dans les marchés
ne font pas tous le déplacement vers les zones d'approvisionnement. Ce
qui est le cas des grossistes -détaillants.
Ø Les grossistes-détaillants (35 % du total des
enquêtés) vendent la banane plantain aux
détaillants et aux consommateurs. Ils ont tous des
comptoirs dans les différents marchés et se ravitaillent
auprès des deux catégories d'acteurs précédents. De
ce fait, ils ne font pas le déplacement pour les zones de production.
Leur répartition par marché est illustrée par la figure
9.
Figure 9. Proportion des grossistes-détaillants
sur les marchés de Yaoundé.
Il ressort de la figure 6 que 56%, 22% et 22% des
grossistes-détaillants enquêtés se trouvent respectivement
dans les marchés de Mokolo, du Mfoundi et Mvog-Mbi. Cette situation
impliquerait que le marché de Mokolo a un plus grand nombre de comptoirs
de vente de plantain que d'autres. Les grossistes détaillants ne sont
pas les seuls qui ne voyagent pas. Il existe une autre catégorie de
vendeurs qui achètent et revendent sur place.
Ø Les détaillants (23% du total des
enquêtés) constituent l'autre catégorie d'acteurs qui
achètent et revendent sur place. Ils vendent seulement
aux consommateurs et achètent leurs marchandises de façon
journalière. Ils n'ont pas de comptoirs et dans tous les marchés,
ils s'installent habituellement en bordure de route ou aux différentes
entrées. Les détaillants vendent les régimes en mains dans
la plupart des cas. Ils ne font pas le déplacement vers les zones de
production. Leur répartition est schématisée par la figure
10.
Figure 10. Répartition des détaillants
sur les marchés de Yaoundé.
La figure 10 ci dessus montre que 66, 17 et 17 % des
détaillants enquêtés se trouvent respectivement à
Mokolo, Mfoundi et Mvog-Mbi. Le marché de Mokolo est donc celui
où on retrouve le plus grand nombre de détaillants. Ce
pourcentage dénote qu'à Mokolo, plusieurs vendeurs n'ont pas de
comptoir et sont obligés de vendre au bord de la route. Ne pas avoir de
comptoir traduirerait le stock limité de magasins.
Nyoungou (1992) classe les commerçants de banane
plantain de la ville de Douala en trois groupes. Les fonctions qu'il assigne
à chacun des groupes, ceux qui achètent en gros et revendent sur
place aux détaillants et aux consommateurs
(grossistes-détaillants) sont absents. Cette situation pourrait
être expliquée par le fait que les zones d'approvisionnement de la
ville de Douala sont non seulement peu éloignées, mais les routes
sont de loin plus praticables.
Que ce soit au niveau du détaillant ou des
différents grossistes, les transporteurs jouent un rôle
capital.
4.1.2.3 Les transporteurs
Le plantain est transporté du champ vers les coins de
collecte soit par port sur la tête, sur le dos dans la hotte, à
l'aide d'une brouette ou d'un porte tout (les prix variant de 25 à 50 F
CFA). Rendu à ce niveau, le plantain peut être transporté
directement à Yaoundé lorsque les producteurs s'entendent avec
les revendeurs. Le produit peut également être transporté
par des taxis, des pick-up et les camions des marchés de production vers
ceux de la ville de Yaoundé. Ces transporteurs sont contactés par
les revendeurs et ne voyagent que sur rendez-vous. Dans ce deuxième cas,
les producteurs attendent le jour du marché, généralement
une fois par semaine pour apporter leurs marchandises au marché.
Les transporteurs sont aidés dans l'exécution de leurs
tâches par une catégorie de personnes qui ont un rôle non
négligeable.
Les manutentionnaires qui chargent et déchargent les
régimes des véhicules dans les lieux de collecte, marchés
de production et de consommation. Ils fixent les prix par régime dans
les zones de collecte et les marchés de production. Dans les
marchés de consommation, ils fixent les prix par régime (25
à 50 F CFA). Dans les marchés de Yaoundé, le taux est
forfaitaire et varie entre 5 000 et 10 000 F CFA selon les quantités de
régimes transportés. Après le déchargement, ils
transportent le produit vers les lieux de vente des commerçants
concernés à raison de 50 à 75 F CFA par régime
suivant la distance.
Les producteurs, les super-grossistes, les super grossistes
-détaillants, les grossistes-détaillants, les détaillants,
les transporteurs et les manutentionnaires interviennent directement dans
l'acheminement du produit des plantations vers les différents lieux de
vente. Ce sont les acteurs directs. Bikoï et al. (2004) les
appellent également les acteurs directs, mais y ajoutent les agents
publics. La présente étude classe les agents publics comme
acteurs indirects car ils ne sont pas directement liés aux
activités qui incluent la manipulation de la banane plantain. Ce sont
entre autres les collecteurs d'impôts et de taxes diverses (Impôt
libératoire, taxes communales), les gardiens et les agents de force de
l'ordre qui exercent soit autour des marchés, soit sur les lignes de
transport.
La catégorisation des acteurs de la filière
permet de déterminer le nombre d'intervenants avant l'arrivée du
produit chez le consommateur. Ceci implique qu'il existe des
intermédiaires dans la filière.
4.2 CIRCUITS DE COMMERCIALISATION
DU PLANTAIN
4.2.1 Structure globale de la
filière
Le producteur peut aller directement au marché vendre
sa production. Cette catégorie de producteurs ne constitue que 16 % du
total des producteurs. Parmi eux, 9 % préfèreraient vendre au
bord champ si les intermédiaires faisaient preuve d'un peu plus
d'honnêteté. Selon les producteurs, les revendeurs respectent peu
les rendez-vous et les obligent dans la majorité des cas à
accepter les prix qu'ils offrent. Ces derniers déclarent qu'ils
enregistrent beaucoup de pertes et déplorent les coûts de
transport élevés. Cependant, les producteurs les
considèrent comme « un mal nécessaire ».
C'est la raison pour laquelle 84 % de producteurs déclarent avoir besoin
des intermédiaires pour l'écoulement de leurs produits. Ce
chiffre pourra atteindre 93 % si les intermédiaires et les producteurs
réussissent à trouver un terrain d'entente. Ceci montre que ces
derniers sont d'une importance capitale dans le processus de commercialisation
de la banane plantain et donc du bon fonctionnement de la filière. Ces
informations permettent de construire le graphe de la filière comme
l'indique la figure 11.
Zones de production (Ntui, Awaé,
Mbangassina)
?
?
Bord champ
Bord champ ?
?
ou
Marchés
Marchés
locaux
locaux
Producteur
Super grossiste/Super
grossiste-détaillant
Super grossiste/Super
grossiste-détaillant
Super Grossiste -détaillant
Grossiste -détaillant
Détaillant
Consommateur
Zone de consommation (Yaoundé)
?
?
? ?
?
Légende :?: port par tête
? : porte-tout et /ou brouette
? : taxi
: camion 5 tonnes
: camion 3 tonnes
? : pick-up 1 tonne
Figure 11. Graphe d'approvisionnement de la ville de
Yaoundé en banane plantain.
Les transactions que les différents acteurs
mentionnés sur le graphe 11 opèrent permettent d'identifier
certains circuits de commercialisation.
4.2.2 Les différents types
de circuits
4.2.2.1 La chaîne à
un intermédiaire
C'est la chaîne la plus courte du circuit. Il existe
une seule catégorie d'acteurs entre le producteur et le consommateur. A
ce niveau, trois sous circuits sont identifiés :
· Producteur ? grossiste -détaillant ?
consommateur : Dans ce cas, le producteur se
rend lui-même au marché de consommation où
il vend directement aux grossistes détaillants. Nyoungou (1992)
identifie ce circuit comme étant le plus court, mais de type IV. Le
consommateur qui achète à ce grossiste peut réaliser des
économies par rapport à celui qui achète à la
catégorie suivante.
· Producteur ? super grossiste-détaillant ?
consommateur : Ici, le super grossiste-
détaillant fait la collecte dans les marché de
production et au bord champ. Ils cherchent les transporteurs qui acheminent le
produit à Yaoundé. Puisqu'ils ont leurs comptoirs, c'est
là qu'ils vendent directement aux consommateurs après avoir vendu
les trois quarts de la marchandise aux grossistes. C'est cette deuxième
sous catégorie que Bikoï et al. (2004) ont
identifié comme circuit à un intermédiaire dans la
filière banane plantain d'approvisionnement de Douala. Il existe des
circuits à deux intermédiaires.
4.2.2.2 La chaîne à
deux intermédiaires
C'est la chaîne moyenne du circuit. Ici, le
consommateur paye plus cher le même produit. En effet, chaque
intermédiaire cherche naturellement à inclure toutes les charges
qu'il supporte dans le prix de vente. Deux sous catégories sont
également identifiées :
· Producteur ? grossiste -détaillant ?
détaillant ? consommateur : Le producteur se
rend sur les marchés de Yaoundé, vend au
grossiste-détaillant qui revend à son tour aux
détaillants. Le prix au détaillant dans ce cas est
inférieur à celui du super grossiste -grossiste-
détaillant.
· Producteur ? super grossiste- détaillant ?
détaillant ? consommateur : Le super
grossiste- détaillant ici vend plus cher au
détaillant parce qu'il a également un comptoir où il vend
en détail au consommateur. Il cherche donc à se ravir le plus
grand nombre de clients afin de terminer sa marchandise pour retourner dans les
zones de production. Ces deux sous-groupes appartiennent au circuit de type III
et II, car, ils regroupent les opérations de vente en gros et en
détail (Nyoungou, 1992). Les acteurs de ces deux catégories
opèrent en deux temps, un premier voyage pour la collecte et un second
pour le transport des produits (Bikoï et al., 2004). La
chaîne la plus longue du circuit comporte trois intermédiaires.
4.2.2.3 La chaîne à
trois intermédiaires
Plus la chaîne est longue, plus le consommateur paie
cher. Dans cette catégorie, on
note deux sous groupes :
· Producteur ? Super grossiste ? Grossiste
détaillant ? Détaillant ? Consommateur
· Producteur ? Super grossiste -détaillant ?
Grossiste -détaillant ? Détaillant ? Consommateur
Il est vrai que le commerçant paie plus cher.
Cependant, celui qui achète dans la chaîne où le super
grossiste intervient peut réaliser des économies car ce dernier
n'ayant pas de comptoirs, cherche à écouler sa marchandise au
plus vite. Cette chaîne correspond au circuit de type I dans le circuit
d'approvisionnement de la ville de Douala (Nyoungou, 1992).
Les différents circuits de commercialisation
expliquent les variations de prix d'un commerçant à un autre.
Elles permettent également de savoir quel est le prix le plus bas qu'un
consommateur peut payer pour un même régime de plantain.
Cependant, la difficulté qui demeure est celle de savoir comment
identifier les acteurs sur le marché pour un consommateur qui vient
s'approvisionner. Il est de ce fait important pour les acteurs d'entretenir
entre eux des relations de communication et d'entente pour ne plus mettre le
consommateur dans une situation d'embarras.
4.2.3 Les relations entre
acteurs
Les producteurs et les commerçants ne s'entendent que
sur les jours de livraison. En ce qui concerne la fixation des prix, les
producteurs sont parfois obligés d'accepter les prix bas que leur
offrent les commerçants. Ils justifient ce comportement par le fait
qu'ils aient été abusés plusieurs fois par les revendeurs.
Ces derniers achetaient certes cher à crédit en promettant de
revenir rembourser, chose qui arrivait malheureusement rarement.
Quatre vingt quinze pour cent des producteurs reconnaissent
qu'ils sont individualistes et désorganisés. Ils sont
également conscients du fait que les prix bas que leur offrent les
commerçants résultent de leurs comportements qui donnent la force
aux revendeurs. Ces résultats rejoignent ceux de Gassu (2002) qui
analyse la variation des prix du plantain à Douala et conclue que les
producteurs et les vendeurs sont désorganisés. Les producteurs
devraient s'organiser afin se faire un lobbying au niveau local. Ils peuvent
par exemple pratiquer la vente groupée et par contrat avec les
revendeurs.
Pour ce qui est des commerçants, tous affirment ne pas
être membres d'une association de vendeurs de plantains et ignorent
même l'existence de telles associations. Ceci dénote un faible
niveau de communication et de coordination entre eux. Le fait qu'ils soient
regroupés aux mêmes endroits dans différents marchés
leur permet juste de savoir qui vend en gros, demi gros ou au détail.
Ces résultats viennent confirmer ceux de Nyoungou (1992) qui affirment
que 92 % des commerçants de plantain de Douala jugent qu'il est inutile
de s'entendre pour réduire les frais de transport. Ce cas de figure est
propre aux vendeurs des produits vivriers en général ; car,
Epouhé (1990) remarque que les relations entre les vendeurs d'ignames
dans le département du Fako (Sud-Ouest, Cameroun) sont marquées
par un faible niveau de communication entre eux dans les marchés. Les
mêmes observations sont faites par Soua et Gockowski (2004) qui
identifient la faible coordination entre acteurs comme l'un des
problèmes liés à la distribution du poisson d'eau douce
à Yaoundé.
Cependant, lors des opérations de vente et d'achat de
banane plantain à Yaoundé, 81 % s'accordent mutuellement
(super-grossiste, super -grossiste -grossiste -détaillant, grossiste-
détaillant et détaillant) des crédits. Ceci est une marque
de confiance et un indicateur favorable pour la création des
associations ou des GIC de vendeurs de banane plantain et par ricochet pour
l'amélioration du système de commercialisation au sein de la
filière.
Les commerçants de la filière, bien que
désorganisés au niveau global, fonctionnent individuellement avec
tact et rigueur du fait du caractère périssable du produit qu'ils
manipulent. Ils savent très bien combien de voyages faire chaque
semaine, combien de régimes acheter par voyage afin de minimiser les
risques.
4.3 NOMBRE DE REGIMES MANIPULES
PAR ACTEURS
4.3.1 Financement des
activités
La quantité de régimes
manipulés dépend des catégories d'acteurs
rencontrés dans les marchés. Elle dépend également
des différentes sources de financement qui s'offrent aux vendeurs dans
l'exercice de leurs activités. C'est ce qu'on appelle fonds de
roulement.
Quatre ving dix sept pour cent des détaillants
rencontrés dans les marchés enquêtés
déclarent que leurs sources de financement proviennent uniquement de
leurs économies personnelles. 94% d'entre eux affirment aussi n'avoir
pas accès aux crédits et se déclarent près a
augmenter leur capital si jamais les possibilités de crédits leur
étaient offertes. Par contre, 3% déclarent ne pas être
prêts à contracter un crédit parce qu'ils s'estiment
incapables de supporter les risques dus à la vente en gros.
Quatre vingt six pour cent de grossistes-détaillants
font des emprunts pour le fonctionnement de leurs activités
auprès des tontines et des amis. Le reste, 14% opèrent avec leurs
économies personnelles et sont prêts à faire des emprunts
pour augmenter le nombre de régimes qu'ils achètent.
Cent pour cent des super grossistes et super
grossistes-détaillants affirment qu'ils fonctionnent toujours avec des
emprunts qu'ils obtiennent auprès des tontines. Ceci, parce que les
transporteurs sont
payés en espèces.
4.3.2 Quantité de
régimes manipulés
Comme signalé plus haut, les sources de financement
influencent les quantités de régimes manipulés par
acteurs. Les moyennes des quantités de régimes manipulés
sont consignées dans le tableau 8.
Tableau 8. Nombre moyen de régimes
manipulés par semaine, et par vendeur dans les
différents
marchés.
Catégorie de l'acteur
|
Super grossiste
|
Super grossiste- détaillant
|
Grossiste- détaillant
|
Détaillant
|
Marchés
|
Mokolo
|
Mfoundi
|
Mvog-Mbi
|
Mokolo
|
Mfoundi
|
Mokolo
|
Mfoundi
|
Mvog-Mbi
|
Mokolo
|
Mfoundi
|
Mvog-Mbi
|
Nombre de régimes
|
200
|
210
|
150
|
220
|
230
|
95
|
88
|
60
|
40
|
36
|
19
|
Moyenne
|
187
|
225
|
81
|
32
|
Il ressort du tableau 8 que le nombre moyen de régimes
manipulés par semaine par les super grossistes, les super grossistes -
détaillants, les grossistes -détaillants et les
détaillants est respectivement de 187, 225, 81 et 32 régimes. Le
super grossiste -détaillant manipule le plus grand nombre de
régimes parce que non seulement il voyage, mais il a un comptoir dans le
marché pour écouler les marchandises non vendues avant le
prochain voyage. Les revendeurs qui voyagent manipulent en moyenne 187 ou 225
régimes.
Le grossiste détaillant manipule en moyenne 81
régimes par semaine. Ce qui n'est pas très différent des
résultats trouvés par Efandem et al. (2003),
résultats selon lesquels les revendeuses ou
« bayam-sellam » voyagent une fois par semaine pour
l'approvisionnement et manipulent en moyenne 79 régimes. Il
déclare également que le détaillant de Mvog-Mbi manipule
12 régimes par semaine. La différence entre ce chiffre et celui
trouvé (19) traduirait une augmentation de l'offre du plantain à
Yaoundé. Cependant, cette augmentation est moins que proportionnelle
à la demande qui demeure insatisfaite.
Par ailleurs, ces résultats rejoignent ceux de
Bikoï (2004) qui relève que les revendeurs grossistes de plantain
de la ville de Douala manipulent 100-200 régimes par semaine. Le
même auteur révèle que les demi -grossistes manipulent
50-100 régimes. Cette catégorie correspond aux grossistes
détaillants qui manipulent une moyenne de 81 régimes par semaine.
De même, il estime que le nombre de régimes des détaillants
est compris entre 30 et 50. La moyenne des régimes manipulés par
semaine chez les détaillants de Yaoundé est de 32. Le fait que
les résultats de Douala dépassent légèrement ceux
de Yaoundé pourrait être dû à la population qui est
plus dense à Douala qu'à Yaoundé. Ceci pourrait
également être expliqué par le fait que les producteurs des
zones péri-urbaines de Yaoundé ne soient pas encore
véritablement encouragés à produire plus.
4.3.3 Les pertes
enregistrées par les acteurs
La manipulation des régimes de banane plantain engendre
souvent des pertes qui sont supportées par les commerçants. Ces
pertes sont parfois enregistrées pendant le déplacement du
plantain des zones de production vers les marchés de consommation et
pendant la manipulation des régimes. Le tableau 9 montre les pertes
qu'enregistre chaque catégorie de revendeurs par marché de
consommation.
Tableau 9. Pertes moyennes enregistrées par
chaque catégorie de commerçants par marché.
Catégorie de l'acteur
|
Super grossiste
|
Super grossiste- détaillant
|
Grossiste- détaillant
|
Détaillant
|
Marchés
|
Mokolo
|
Mfoundi
|
Mvog-Mbi
|
Mokolo
|
Mfoundi
|
Mokolo
|
Mfoundi
|
Mvog-Mbi
|
Mokolo
|
Mfoundi
|
Mvog-Mbi
|
Nombre de régimes
|
200
|
210
|
150
|
220
|
230
|
95
|
88
|
60
|
40
|
36
|
19
|
Nombre moyen de régimes perdus
|
6
|
7
|
5
|
6
|
7
|
2
|
2
|
1
|
1
|
1
|
1
|
Pourcentage de pertes
|
3
|
3
|
3
|
3
|
3
|
2
|
2
|
2
|
3
|
3
|
5
|
Il ressort du tableau 9 que les super grossistes et les super
grossistes -détaillants qui vendent aux marchés de Mokolo, du
Mfoundi et du marché de Mvog-Mbi enregistrent les pertes de l'ordre de 3
% du volume total des produits vendus. Les grossistes-détaillants quant
à eux enregistrent 2 % des pertes. Les détaillants du
marché de Mvog-Mbi enregistrent le plus grand nombre de pertes. Ceci est
du à leurs situations géographiques (en bordure de route). En
effet, les régimes sont souvent endommagés par les voitures. Leur
pourcentage de pertes est également élevé du fait qu'ils
manipulent peu de régimes par semaine.
Il existe également des pertes au niveau des
producteurs. Celles-ci sont d'ailleurs plus importantes. En effet, pour une
surface d'un hectare, 10 % de pertes pré-récolte ont
été enregistrées contre 2 % de pertes post-récolte,
soit un total de 12 % par rapport au volume total du plantain vendu pour les
producteurs qui vendent à Yaoundé et sur les marchés
locaux, 11 % pour ceux qui vendent au bord champ. Les pertes sont plus grandes
au niveau de la production.
En effet, N'da Adopo (1991) et Temple et al. (1996)
ont prouvé qu'en ce qui concerne la culture de la banane plantain, les
pertes sont plus importantes au niveau de la production qu'au niveau de la
commercialisation et atteignent parfois 70 %. Il est à noter que les
véhicules qui transportent le plantain dans la filière
d'approvisionnement de Yaoundé ne parcourent pas les grandes distances.
Les durés de transport, 2 à 5 heures au maximum sont donc
courtes, particulièrement dans le cas d'espèce de la ville de
Yaoundé qui est entourée par sa zone d'approvisionnement distante
de 30 à 60 Km en moyenne (Lendres, 1990).
Au sein de la filière banane plantain
d'approvisionnement de Yaoundé, la manipulation des régimes aussi
petit que soit leur nombre implique certaines charges tant au niveau des
producteurs qu'au niveau des commerçants.
4.4 LES CHARGES SUPPORTEES PAR
LES ACTEURS
4.4.1 Les charges des
producteurs
Dans le circuit de commercialisation, le producteur est celui
qui est responsable de l'approvisionnement de la filière en plantain.
Celui- ci supporte certains coûts avant la mise du plantain à la
disposition des premiers acheteurs. Ces coûts sont relatifs à la
production et dans une certaine mesure des opérations de
commercialisation pour certains d'entre eux.
Dans la logique précédente nous pouvons ainsi
distinguer des producteurs qui vendent leur plantain au bord champ et d'autres
qui vendent sur les marchés de production ou de consommation. Ces deux
catégories de producteurs impliquent l'existence de deux types de
charges. Il s'agit des charges de production et des charges de
commercialisation.
Les charges de production sont celles que le producteur
supporte depuis l'acquisition du terrain jusqu'à la récolte. Une
remarque importante mérite d'être faite. Cent pour cent des
producteurs enquêtés ont acquis les terres par héritage.
Ils pratiquent la culture soit sur des terres laissées en
jachère, soit sur les nouvelles défriches forestières. Le
présent travail fait donc abstraction des coûts de terrain et des
frais d'amortissement. Le tableau 10 donne un récapitulatif des
différentes charges et leurs implications financières par
hectare.
Tableau 10. Charges supportées par le
producteur qui vend bord champ en F CFA par hectare.
Rubriques
|
Prix
|
1) Achat des rejets (1321 plants)
2) Achat des outils de travail(Annexe 4)
3) Achat des pesticides
4) Opérations culturales (Annexe 5)
7) Transport pour les zones de collecte
8) Total
9) Charge unitaire(par régime)
10) Charge par kilogramme
|
99 075
17 500
5 000
421 175
29 100
571 850
433
29
|
Le tableau 10 révèle que le producteur qui vend
au bord champ supporte une charge de 433 F CFA/ régime, soit 29 F
CFA/Kg. Il est à noter que le producteur qui vend au bord champ paie 25
F CFA/régime, pour le transport du plantain de la plantation au lieu de
stationnement du véhicule. C'est la seule charge de commercialisation
qu'il supporte. Les opérations culturales constituent 74 % des charges
supportées par ce producteur et les frais de transport pour les zones de
collecte 6 %.
En ce qui concerne les producteurs qui vendent sur les
marchés locaux, En plus des charges ci dessus, ils paient une moyenne de
200 FCFA/régime et 5 F CFA de taxe communale. Ses charges reviennent
donc à 638 F CFA/régime soit 43 F CFA/kg. Dans ce cas, les frais
de transport représentent 35 % des charges totales. Ce cas de figure est
propre aux producteurs de la localité de Ntui et Mbangassina.
Seize pour cent des producteurs d'Awaé vendent leur
production à Yaoundé. Dans ce cas, le total des charges est de
898 FCFA/régime, soit 60 F CFA/kg avec 465 F CFA/régime comme
frais de transport (25 F CFA de frais de transport pour les zones de collecte,
400 de Awaé à Yaoundé et 40 F CFA pour le transport du
producteur). Les frais de transport représentent alors 52 % des charges
totales.
Il est important de noter ici que 90 % des producteurs
pratiquent la culture de la banane plantain en association avec le cacao, les
fruitiers et parfois d'autres cultures vivrières. Ils ne
détiennent pas de documents leur permettant de comptabiliser les
dépenses spécifiques à chaque culture présente dans
l'exploitation. Ceci est un indice défavorable pour eux quant à
la fixation des prix lors de la vente non seulement de la banane plantain, mais
aussi des autres produits récoltés dans leurs différentes
plantations. Dans ce cas, ils seront moins rigoureux lors des
négociations, ce qui donnera un avantage considérable aux
acheteurs.
Les producteurs ne sont pas les seuls à supporter les
charges. Les commerçants ne sont pas du reste, même s'ils ne
supportent que les charges de commercialisation.
4.4.2 Les charges des
commerçants
Les charges des commerçants diffèrent selon la
catégorie de ces derniers et selon le marché dans lequel ils
exercent.
4.4.2.1 Les charges des super
grossistes
Cette catégorie de commerçants est
rencontrée dans tous les trois marchés. Les exigences dues
à l'exercice de leurs activités sont consignées dans le
tableau 11.
Tableau 11. Charges supportées par le super
grossiste par marché (en F CFA).
Rubriques
|
Chargement
|
Transport
|
Frais d'entrée
|
Déchargement
|
Impôts et taxes
|
Marchés de Yaoundé ou provenance
|
Zone de production
|
Ntui/Mbangassina
|
Awaé
|
Mokolo
|
Mfoundi
|
Mokolo
|
Mfoundi
|
Mvog-Mbi
|
Mokolo
|
Mfoundi
|
Mvog-Mbi
|
Coût par semaine
|
/
|
/
|
/
|
1000
|
1000
|
10 000
|
10 000
|
10 000
|
2250
|
2250
|
2250
|
Coût par régime
|
25
|
500
|
300
|
5
|
5
|
50
|
48
|
67
|
11
|
11
|
15
|
Il ressort du tableau 11 que les charges de commercialisation
des super grossistes varient selon les marchés et selon les lieux
d'approvisionnement. Ainsi :
q Les super grossistes en provenance d'Awaé ne vendent
qu'au marché de Mvog-Mbi.
Ils supportent une charge de commercialisation de 407 F
CFA/régime, soit 27 F CFA/kg.
q Ceux en provenance de Ntui et Mbangassina vendent soit au
marché de Mokolo, soit
au marché du Mfoundi. Quand ils vendent au
marché de Mokolo, leurs charges s'élèvent à 591 F
CFA/régime, contre 589 F CFA/régime au marché du Mfoundi,
soit 39 F CFA/kg pour les deux marchés.
Les super grossistes sont liés aux super grossistes -
détaillants du fait qu'ils voyagent, mais le fait que ces derniers aient
un comptoir cause des variations au niveau des charges. Il est donc
nécessaire de relever les charges des super
grossistes-détaillants retrouvés aux marchés du Mfoundi et
de Mokolo. Cette catégorie n'ayant pas été
retrouvée au marché de Mvog-Mbi.
4.4.2.2 Les charges des super
grossistes -grossistes-détaillants
Les commerçants qui appartiennent à cette
catégorie se retrouvent dans les marchés de Mokolo et Mfoundi
seulement. Le récapitulatif de l'ensemble des charges qu'ils supportent
est résumé dans le tableau 12.
Tableau 12. Charges supportées par le super
grossiste -détaillant (F CFA).
Rubriques
|
Chargement
|
transport
|
Frais d'entrée
|
Déchargement
|
Impôts et taxes
|
Gardiennage
|
Balayage
|
Transport vers les comptoirs
|
Marché
|
Zone de production
|
Ntui Mbangassina
|
Mokolo
|
Mfoundi
|
Mokolo
|
Mfoundi
|
Mokolo
|
Mfoundi
|
Mokolo
|
Mfoundi
|
Mokolo
|
Mfoundi
|
Mokolo
|
Mfoundi
|
Coût par
Semaine
|
/
|
/
|
1000
|
1000
|
10 000
|
10 000
|
3650
|
3650
|
375
|
750
|
500
|
500
|
/
|
/
|
Coût par régime
|
25
|
500
|
5
|
5
|
50
|
48
|
17
|
16
|
2
|
3
|
2
|
2
|
50
|
50
|
Il ressort du tableau 12 qu'en plus des charges
supportées par le super grossiste, le super grossiste -détaillant
paie les frais de gardiennage, de balayage et de transport dans le
marché. De plus, ses impôts et taxes sont revus à la hausse
parce qu'il paie la taxe communale de 200 F CFA/jour. En somme, ses charges
s'élèvent à 649 F CFA/régime pour celui qui est au
marché du Mfoundi et de 651 F CFA/régime pour celui qui se trouve
au marché de Mokolo, soit 43 F CFA/kg pour les deux marchés.
Les résultats trouvés sont supérieurs
à ceux de Nyoungou (1992), selon lesquels les charges des grossistes
s'élèvent à 210 F CFA/régime. Cette
différence s'expliquerait d'une part par la différence
géographique, et par le fait que certaines charges de
commercialisation ont pratiquement doublé d'autre part. Ce sont entre
autres : le mauvais état des routes (surtout en saison des
pluies), la hausse du prix du carburant qui est passé du simple au
double et à l'augmentation des impôts et taxes diverses.
Cependant, Ongla et Davis (1979) rapportent que les frais de
transport représentent plus de 50 % des coûts totaux de
commercialisation et constituent le problème majeur du système de
commercialisation. Dans le même ordre d'idées, Botomogmo (1985)
indique que les frais de transport représentent plus de 70 % des frais
de commercialisation de l'huile de palme. A sa suite, Epouhé (1990)
souligne que le coût de transport constitue la charge de
commercialisation la plus élevée, soit 30 % des coûts
totaux. Les résultats de notre étude viennent confirmer ces
conclusions.
En effet, les frais de transport des producteurs sont
respectivement de 32 et 50 % selon qu'ils vendent les produits sur les
marchés de production ou sur les marchés de Yaoundé. Les
frais de transport des super grossistes qui s'approvisionnent à
Awaé représentent 74 % des charges totales et 84 % pour ceux
d'entre eux qui s'approvisionnent à Ntui et Mbangassina. Quant aux super
grossistes -grossistes- détaillants, les frais de transport
représentent 77 % des charges totales de commercialisation. Ces chiffres
démontrent que le problème de transport a toujours
été un des problèmes majeurs du système de
commercialisation des produits vivriers en général et de la
banane plantain en particulier. Les chiffres montrent également que le
problème va grandissant puisque les pourcentages augmentent. Il est donc
nécessaire d'y porter une attention particulière pour la bonne
marche de la filière. Ce problème ne touche pas directement tous
les acteurs de la filière. Certains y sont indirectement touchés
du fait qu'ils achètent leurs marchandises sur place à
Yaoundé. C'est le cas des grossistes-détaillants.
4.4.2.3 Les charges des
grossistes-détaillants
Les enquêtés de cette catégorie sont
présents dans tous les marchés. Les charges qu'ils supportent
varient d'un marché à un autre. La totalité de ces charges
est donnée dans le tableau 13.
Tableau 13. Charges supportées par le
grossiste-détaillant (en F CFA/régime).
Rubriques
|
Transport vers comptoir
|
Impôts et taxes
|
Gardiennage
|
Balayage
|
Marché
|
Mokolo
|
Mfoundi
|
Mvog-Mbi
|
Mokolo
|
Mfoundi
|
Mvog- Mbi
|
Mokolo
|
Mfoundi
|
Mvog- Mbi
|
Mokolo
|
Mfoundi
|
Mvog- Mbi
|
Coût/ semaine
|
/
|
/
|
/
|
1650
|
1650
|
1650
|
375
|
750
|
500
|
500
|
500
|
500
|
Coût/ré-gime
|
50
|
50
|
50
|
17
|
19
|
28
|
4
|
9
|
8
|
5
|
6
|
8
|
Le tableau 13 fait remarquer que les grossistes
détaillants du marché de Mokolo paient 50, 17, 4 et 5 F CFA
respectivement pour les frais de transport de la marchandise vers leurs
comptoirs, impôts et taxes, le gardiennage et le balayage, soit un total
de 76 F CFA/régime dont 5 F CFA/kg des charges de commercialisation.
Ceux du marché du Mfoundi paient 84 FCFA/régime pour les
mêmes charges tandis que ce coût s'élève à 94
F CFA pour ceux de Mvog-Mbi, soit 6 F CFA/kg pour les deux derniers
marchés.
Les charges par régime sont plus élevées
à Mvog-Mbi du fait du nombre de régimes manipulés par ces
acteurs qui est inférieur aux autres. Dans l'ensemble, les charges
supportées par les grossistes-détaillants sont très
inférieures à celles supportées par les super grossistes.
D'ailleurs, les grossistes- détaillants ne supportent pratiquement aucun
frais de transport à part les frais qu'ils paient aux pousseurs pour
transporter la marchandise des lieux de déchargement jusqu'à
leurs comptoirs. Les détaillants également supportent presque ces
mêmes charges.
4.4.4.2 Les charges des
détaillants
Les détaillants se rencontrent dans tous les
marchés. Ils sont ceux qui sont le plus en contact avec les
consommateurs certainement à cause de leurs positions dans les
marchés. Ceux du marché du Mfoundi et Mvog-Mbi supportent les
mêmes charges que les grossistes détaillant à savoir 84 et
94 F CFA respectivement, soit 6 F CFA/kg. Les détaillants du
marché Mokolo paient plutôt 75 F CFA pour le transport de leur
marchandise des lieux de déchargement vers leurs comptoirs qui sont
situés en bordure de route. Ceci ramène leurs charges de
commercialisation à 101 F CFA/régime, soit 7 F CFA/kg. Les
charges de commercialisation des détaillants de la ville de
Yaoundé s'élèvent au plus à 101 F
CFA/régime. Ces coûts sont inférieurs à ceux des
détaillants de Douala qui étaient de 235 F CFA/régime
(Nyoungou, 1992). Cette différence serait due au fait que les
détaillants de cette ville s'approvisionnent dans les marchés de
gros et paient le transport plus cher.
Les détaillants supportent les frais de transport lors
de l'achat de leurs produits. Ceux qui supportent directement ces coûts
sont les super grossistes. Il devient donc nécessaire de
déterminer les charges de transporteurs puisque ces charges sont
supportées par tous les membres de la filière.
4.4.3 Les charges des
transporteurs
Les transporteurs supportent eux aussi de multiples charges,
à savoir les frais d'amortissement de leurs véhicules, d'achat du
carburant, les frais d'entretien de leur véhicule, les frais de route
(péage) et ceux dus aux tracasseries policières. Ces charges et
leurs implications financières sont consignées dans le tableau
14.
Tableau 14. Les charges supportées par les
transporteurs (F CFA/semaine).
Rubriques
|
Charges
|
|
Ntui/Mbangassina Awaé
|
1) Amortissement du véhicule
2) Carburant
3) Entretien
4) Tracasseries policières et péage
5) Total
|
19231 19231
20000 10000
25000 15000
15000 10000
79231 54231
|
Du tableau 14, se dégage ceci :les producteurs qui
vont à Ntui ou à Mbangassina et à Awaé supportent
respectivement 79231 F CFA de charges par semaine, soit 226 F
CFA/régime, dont 15 F CFA/ kg et 54231 F CFA, soit 155 F
CFA/régime, dont 10 F CFA/kg. Les charges de ceux d'Awaé sont
réduites parce que les routes sont non seulement plus praticables d'une
part, mais plus courtes d'autre part.
Il est à noter que l'amortissement utilisé ici
est l'amortissement linéaire. En effet, nous supposons le coût
d'acquisition d'une pick-up seconde main à 5 000 000 F CFA. Ce
véhicule peut être amorti au bout de cinq années. Alors,
l'amortissement annuel est de 1 000 000 F CFA. En supposant que le
propriétaire fait un voyage par semaine, l'amortissement hebdomadaire
sera de 19231 F CFA.
Les charges que tous les acteurs de la filière
supportent influencent sans nul doute la fixation des prix. Il est important de
relever et d'analyser les prix pratiqués par les acteurs de la
filière.
4.5 LES PRIX PRATIQUES PAR LES
ACTEURS DE LA FILIERE
4.5.1 Les prix pratiqués
par les producteurs
Le producteur a trois objectifs principaux quand il se lance
dans la production d'une culture donnée : la vente,
l'autoconsommation ou les deux. La présente étude
s'intéresse à ceux dont l'objectif de production de la banane
plantain est surtout la vente. Ceci implique qu'une fois le produit
récolté, il faut l'écouler et rapidement du fait de son
caractère périssable. Les prix de vente du producteur
diffèrent selon qu'il vende au bord champ, sur les marchés locaux
ou sur les marchés de Yaoundé et selon la taille du
régime. Le tableau 15 donne le récapitulatif des prix
pratiqués par les producteurs.
Tableau 15. Les prix de vente moyens par régime
et par kilogramme pratiqués par les
producteurs selon les lieux de
vente en F CFA.
Classe de régime
|
Prix de vente moyens
|
Bord champ
|
Marchés locaux
|
Yaoundé
|
Petit régime (4-9 Kg)
Moyen régime (10-20 Kg)
Grand régime (>20 Kg)
|
700
1300
1500
|
800
1500
2000
|
1500
2000
2500
|
Prix moyen par kilogramme
|
78
|
96
|
133
|
Le tableau 15 montre que les petits régimes sont vendus
à 700, 800 et 1500, les moyens à 1300, 1500 et 2000, les grands
régimes à 1500, 2000 et 2500 respectivement au bord champ, sur
les marchés de production et sur les marchés de Yaoundé.
Il découle également du tableau 15 que le producteur vend le
kilogramme de banane plantain à 78, 96 et 133 FCFA respectivement au
bord champ, sur les marchés locaux et sur ceux de Yaoundé.
Il est possible de calculer les écarts entre les
différents prix de vente pour voir quel est le lieu de vente (bord
champ, marchés locaux et marchés de Yaoundé) qui permet au
producteur de gagner plus. Ainsi, l'écart entre le prix moyen de vente
bord champ et le prix de vente moyen sur les marchés locaux est de 18 F
CFA/kg. Etant donné que les frais de transport pour le marché
local s'élèvent à 14 F CFA/Kg, le producteur qui vend au
marché de production vend plus cher de 4 F CFA/kg. De même,
L'écart entre le prix de vente au bord champ et le prix de vente sur les
marchés de Yaoundé est de 55 F CFA/kg. Les frais de transport
pour les marchés de Yaoundé s'élèvent à 31
FCFA/kg, ce qui signifie que le producteur qui vend à Yaoundé
vend plus cher de 24 F CFA/kg.
De ces calculs, on remarque que :
o Plus les producteurs s'éloignent de leurs
plantations, plus ils vendent cher. Cependant, on ne saurait leur demander
d'aller vendre à Yaoundé. Ceux d'Awaé le font parce que
non seulement la route est bonne, mais ils ne produisent pas en grande
quantité. Il faudrait juste que les intermédiaires leur proposent
des prix plus raisonnables.
Les prix que pratiquent les producteurs dans la zone
péri-urbaine de Yaoundé (133
F CFA/kg au plus) sont inférieurs à ceux que
pratiquent les producteurs des zones qui approvisionnent Douala (180,34 F CFA
au plus). Ceci pourrait renforcer l'idée selon laquelle les producteurs
qui approvisionnent Yaoundé ont un faible pouvoir de manipulation des
prix.
Les producteurs vendent aux super grossistes, grossistes et
détaillants et les prix de vente aux détaillants et consommateurs
diffèrent suivant la catégorie du revendeur.
4.5.2 Les prix pratiqués
par les commerçants
Une fois le produit mis à la
disposition du commerçant, il est manipulé par plusieurs
catégories d'acteurs. C'est ainsi que les prix diffèrent d'une
catégorie à une autre en fonction de la classe du régime.
Le tableau 16 donne les différents prix d'achat et de vente des
revendeurs de plantain en fonction des classes.
Tableau 16. Les prix d'achat et de vente moyens
pratiqués par chaque catégorie de vendeur,
par classe de régimes et
par kilogramme en FCFA.
Classe
de
régime
|
Catégorie de commerçants
|
Super grossiste
|
Super grossiste- détaillant
|
Grossiste- détaillant
|
Détaillant
|
Prix d'achat en FCFA
|
4-9 Kg
10-20 Kg
>20 Kg
|
800
1500
2000
|
800
1500
2000
|
1500
3025
6200
|
1750
4300
6500
|
Prix moyen en kg
|
96
|
96
|
238
|
279
|
Prix de vente en FCFA
|
4-9 Kg
10-20 Kg
>20 Kg
|
1500
3400
6000
|
1600
3500
6500
|
2050
4950
8000
|
2575
5200
8500
|
Prix moyen en kg
|
242
|
258
|
333
|
362
|
Le tableau 16 indique que le super grossiste et le super
grossiste- détaillant pratiquent les mêmes prix d'achat (96 F
CFA/kg). Ils pratiquent également les prix les plus bas. Ceci s'explique
par la simple raison que les deux groupes s'approvisionnent dans les
mêmes localités. Les prix d'achat varient moins que les prix de
vente. Ce qui prouve que le producteur a une très petite marge de
manoeuvre des prix. D'ailleurs, quand on compare les prix moyens
pratiqués par les producteurs et ceux aux consommateurs (102 F CFA/kg et
299 F CFA/kg), on remarque que le prix des revendeurs aux consommateurs est
plus du double du prix du producteur au revendeur. Il est vrai que le calcul
des marges viendra confirmer ou infirmer cette assertion.
Mais déjà, cette situation pourrait s'expliquer
par le fait que les producteurs se retrouvent en grand nombre face à un
nombre très limité d'acheteurs. Ceci réduit
considérablement leur pouvoir de négociation et surtout de
décision. Ils sont donc toujours obligés d'accepter les prix que
leur offrent les revendeurs venus de la ville.
Le producteur se retrouve dans une situation de soumission,
surtout que 95 % d'entre eux affirment vendre pour satisfaire les besoins
primaires de la famille (nutrition, scolarité des enfants et
santé). Ils déclarent qu'ils n'ont pas de choix que d'accepter
tous les prix, surtout que leur produit est une denrée très
périssable, qu'il faut écouler absolument. Pourtant, dans la
ville de Yaoundé, les acheteurs sont plus nombreux que les
commerçants. Cette situation donne une grande marge de manoeuvre aux
commerçants. Ces derniers fixent donc les prix sur les marchés
selon leurs convenances.
Cependant, sur les marchés, les prix au niveau des
grossistes détaillants et détaillants varient beaucoup. Lendres
(1990) explique cette variation par une absence de normalisation du produit.
Les détaillants vendent plus cher aux consommateurs. Cela s'expliquerait
non pas par la longueur de la chaîne de commercialisation, mais
plutôt par le caractère malin des intermédiaires qui
profitent de leur pouvoir de décision auprès des producteurs. Ils
achètent très souvent au grossiste détaillant qui
achète au super grossiste. Ces résultats sont différents
de ceux de Sop (1981) qui attribue la hausse des prix au consommateur au nombre
d'intermédiaires intervenant qui, dans le cas présent, n'est pas
vraiment élevé. Les prix d'achat et de vente des
commerçants sont liés au coût de transport que les super
grossistes paient aux transporteurs. Il faudrait noter que tous les prix
pratiqués par ces acteurs ne sont pas annuels ; ils sont
saisonniers et varient en fonction de l'offre.
La pratique de ces prix est souvent justifiée par
l'existence des charges et devrait conduire à une marge de
commercialisation positive ou négative.
4.6 LES MARGES DE
COMMERCIALISATION DES ACTEURS
Les marges de commercialisation se calculent au moyen des prix
pratiqués à chaque niveau de marché et des
différentes charges supportées par chaque catégorie
d'acteurs.
4.6.1 Les marges de
commercialisation des producteurs
La marge nette du producteur est estimée suivant les
formules :
· MNP = Prix de vente au grossiste - coût de
production - transport vers les zones de collecte pour celui qui vend au bord
champ - pertes.
· MNP = Prix de vente au grossiste - coût de
production - transport vers les zones de collecte - transport des zones de
collecte vers le marché de production pour le producteur qui vend au
marché de production - pertes.
En principe, le producteur après la vente de ses
régimes devrait se retrouver avec une
marge nette qui couvre d'abord tous ses frais de production,
l'aide à la résolution de ses problèmes et lui permet de
pérenniser son activité de production. Les marges nettes par
catégorie de régime et selon les lieux de vente sont
consignées dans le tableau 17.
Tableau 17. Marge nette/kg des producteurs selon leurs
lieux de vente(en F CFA).
Lieux de vente
|
Charges totales
|
Prix de vente
|
Valeur des pertes
|
Marge nette
|
Bord champ
Marchés locaux
Marchés de Yaoundé
|
29
43
60
|
78
96
133
|
8
11
16
|
41
42
57
|
Il ressort du tableau 17 que les producteurs qui vendent bord
champ ont une plus petite marge nette (41 F CFA/kg) que ceux qui vendent aux
marchés locaux (42 F CFA/kg). La marge de ces derniers est
inférieure à celle des producteurs qui vendent à
Yaoundé (57 F CFA/kg). Il est important de remarquer que les producteurs
rentrent dans leurs coûts de production.
Il ne faudrait pas perdre de vue le fait que les producteurs
interviewés travaillaient sur des jachères ou des nouvelles
défriches forestières, et avaient acquis leurs terrains par
héritage. Ce qui implique que pour ceux qui pratiquent la culture de
banane plantain dans la même zone, mais qui achètent leurs
terrains, la marge sera réduite, car, il faudra prendre en compte les
frais d'amortissement du terrain au niveau des charges. Ce constat concerne
également ceux qui cultivent sur des terrains déjà
exploités. Ces derniers verront leurs marges réduites du fait de
la quantité de leurs récoltes. Autrement dit, les marges
ci-dessus mentionnées sont les plus élevées qu'un
producteur de banane plantain peut avoir dans les localités
ciblées.
Le producteur n'est pas le seul qui bénéficie
des fruits de son travail. Les intermédiaires devraient normalement
avoir une marge.
4.6.2 Les marges de
commercialisation des commerçants
Les différentes catégories de commerçants
vendent pour réaliser des bénéfices. Ils ont de ce fait
des marges brutes et nettes qu'il est nécessaire de déterminer.
Ces marges sont calculées à partir des formules
suivantes :
Ø MBC = PV - PA ;
Ø MNC = MBC - CTC- pertes ;
Avec : MBC = Marge Brute de Commercialisation ;
PV = Prix de Vente ;
PA = Prix d'Achat ;
MNC = Marge Nette de Commercialisation ;
CTC = Coût Total de Commercialisation.
Pour des raisons de commodité, le tableau 18 donne les
marges nettes des super grossistes et des super grossistes -détaillants
par kg et par marché.
Tableau 18. Marge nette/ kilogramme des super
grossistes et des super grossistes-détaillants
par marché en F CFA.
Vendeurs
|
Super grossiste
|
Super grossiste -détaillant
|
Marchés
|
Mokolo
|
Mfoundi
|
Mvog-Mbi
|
Mokolo
|
Mfoundi
|
Prix d'achat
Charges
Prix de vente
Pertes
|
96
39
242
7
|
96
39
242
7
|
96
27
242
7
|
96
43
258
8
|
96
43
258
8
|
Marge nette
|
100
|
100
|
112
|
111
|
111
|
Le tableau 18 révèle que les super grossistes
des marchés de Mokolo et Mfoundi ont les marges nettes d'une valeur de
100 F CFA/kg. Ceux du marché de Mvog-Mbi ont une marge nette de 112 F
CFA/kg, plus élevée du fait de leurs charges de commercialisation
réduites. Les super grossistes- détaillants ont une marge nette
de 111 F CFA/kg. Cette deuxième catégorie d'acteurs a une marge
plus élevée du fait qu'ils exercent non seulement les
activités de gros, mais aussi de détail.
D'une manière générale, on remarque que
les marges nettes des super grossistes représentent plus du double de
celle des producteurs. Les marges nettes des commerçants sont
supérieures à celles des producteurs.
Pour confirmer ces résultats, il faut encore
déterminer les marges nettes des grossistes- détaillants et des
détaillants. Le tableau 19 récapitule les marges nettes de ces
deux catégories d'acteurs.
Tableau 19. Marge nette/kg des
grossistes-détaillants et des détaillants par marché en F
CFA.
Vendeur
|
Grossiste détaillant
|
Détaillant
|
Marchés
|
Mokolo
|
Mfoundi
|
Mvog-Mbi
|
Mokolo
|
Mfoundi
|
Mvog-Mbi
|
Prix d'achat
Charges
Prix de vente
Pertes
|
238
5
333
7
|
238
6
333
7
|
238
6
333
7
|
279
7
362
11
|
279
6
362
11
|
279
6
362
18
|
Marge nette
|
83
|
82
|
82
|
65
|
66
|
59
|
Il ressort du tableau 19 que les marges nettes des acteurs de
ces catégories sont inférieures à celles des
catégories précédentes. Ces marges sont aussi
réduites du fait du petit nombre de régimes manipulés par
les grossistes détaillants et les détaillants. Malgré cela
ces marges sont toujours supérieures à celles des producteurs.
Ces calculs viennent infirmer les déclarations des
commerçants qui justifient la hausse des prix sur les marchés de
Yaoundé par le coût total des charges qu'ils supportent. Ces
derniers profitent donc de l'ignorance des producteurs quant aux valeurs
réelles des charges de commercialisation qu'ils supportent.
4.6.3 Les marges de
commercialisation des transporteurs
La marge nette du transporteur est trouvée selon la
formule
MNT = Coût de transport - total des charges
Les transporteurs ont les prix uniques et non discutables.
Ceux qui vont à Ntui et Mbangassima transportent le plantain à
500 F CFA le régime. Ce qui donne une marge nette de 95769 F CFA par
semaine, soit 274 F CFA/ régime, soit 18 F CFA/kg. Pour les
transporteurs qui vont à Awaé, le coût de transport par
régime est de 300 F CFA. Ce qui leur donne une marge nette de 50769 F
CFA par semaine, soit 145 F CFA/ régime, soit 10 F CFA/kg. Rendu
à ce niveau, il est nécessaire de dresser un tableau
récapitulatif des marges.
Tableau 20. Récapitulatif des marges nettes des
acteurs de la filière en F CFA/kg.
Acteurs
|
Producteur
|
Super grossiste
|
Super grossiste- détaillant
|
Grossiste-détaillant
|
Détaillant
|
Transporteurs
Ntui Awaé
|
Marge nette
|
41
|
111
|
111
|
82
|
63
|
18
|
10
|
Le tableau 20 permet de constater que le transporteur a la
plus petite marge. Ceci s'explique par le fait qu'ils transportent non
seulement la banane plantain, mais beaucoup d'autres vivres. Il obtient
également sa marge après un voyage et ne supporte aucune perte.
Donc en fait cette marge n'est pas aussi petite qu'on puisse le croire. Celui
qui en réalité a la plus petite marge est le producteur. Cette
assertion est également vérifiée par les calculs de la
part du producteur (annexe 6).
La détermination des marges nettes des transporteurs
clôture cette section sur le calcul des marges des acteurs, dernier
objectif de la présente étude. Rendu à ce niveau, il est
crucial de vérifier les hypothèses énoncées au
départ.
4.7 VERIFICATION DES
HYPOTHESES
Au début de cette étude, deux hypothèses
avaient été formulées.
1. La première hypothèse supposait que la
chaîne des intermédiaires est longue et que les acteurs sont
organisés. Les résultats du présent travail montrent qu il
existe des circuits à un, deux et trois intermédiaires au sein de
la filière. Toutefois, cette chaîne ne peut être
considérée comme étant longue. En effet, les collecteurs
sédentaires et itinérants sont absents et le produit va
directement des marchés de production vers ceux de consommation. Les
acteurs sont désorganisés et fonctionnent individuellement. Cette
hypothèse est donc rejetée.
2. Le producteur a la plus petite marge dans la filière.
Cette hypothèse est vérifiée par l'utilisation du
coefficient de corrélation R² et le coefficient de
corrélation simple de Pearson r au seuil de signification á.=
0,05. Ces coefficients sont calculées et données par le logiciel
SPSS.
En ce qui concerne le producteur R ² = 0,965 pour ce qui
est des charges totales et du prix pratiqué. r = + 0,965 ; Ceci
signifie qu'il existe une association linéaire très forte et
positive entre les charges totales et les prix pratiqués.
Pour ce qui est des commerçants, R² =
0,940 et r = - 0,940 : Il existe une association linéaire
très forte et négative entre les charges totales et les prix
pratiqués.
Du côté des transporteurs, R² = 0,999 et r =
+ 0, 999 : Il existe une association linéaire très forte et
positive entre les charges totales et le coût de transport de la banane
plantain.
Cette hypothèse n'est pas rejetée avec 5 % de
chance de se tromper. Il est à noter que ces résultats peuvent
être généralisés à la population totale dans
le cas des producteurs et des commerçants car la taille de
l'échantillon est supérieure ou égale à 26. Quant
aux transporteurs, ces résultats restent au niveau de
l'échantillon.
Egalement, Les résultats de la présente
étude montrent que le producteur et le détaillant ont les plus
petites marges dans la filière. Mais celle du producteur est la plus
infime. La part du producteur varie entre 22 et 32 % par acteur (annexe 6). Le
producteur, moteur de la filière devrait avoir une marge d'au moins 50 %
pour être encouragé à produire. Cette hypothèse est
donc vérifiée. Le tableau 21 récapitule les
hypothèses énoncées au début de cette étude
et les décisions issues des vérifications de ces
hypothèses.
Tableau 21. Récapitulatif de
vérification des hypothèses nulles (Ho) et alternatives (HA).
Hypothèses
|
Enoncé
|
Méthode de vérification
|
Décision
|
Conclusion
|
1.
|
Ho :La chaîne d'intermédiaire n'est pas
longue et les acteurs ne sont pas organisés
|
Fréquences
|
Acceptée
|
La chaîne d'intermédiaires est courte et les
acteurs sont désorganisés
|
HA :La chaîne d'intermédiaire est longue et
les acteurs sont organisés
|
Rejetée
|
2.
|
Ho :Le producteur n'a pas la plus petite marge dans la
filière
|
* Coefficient de corrélation R² et coefficient de
corrélation simple de Pearson r (seuil de signification á.= 0,05)
donnés par le logiciel SPSS.
* PDP (Part du producteur) par rapport aux prix
pratiqués par les commerçants
|
Rejetée
|
Le producteur a la plus petite marge dans la filière
|
HA :Le producteur a la plus petite marge dans la
filière
|
Acceptée
|
CHAPITRE 5 : CONCLUSION,
RECOMMANDATIONS ET LIMITES
5.1 CONCLUSION
L'objectif global de la présente investigation
était l'analyse de la filière banane plantain d'approvisionnement
de la ville de Yaoundé. Pour atteindre ce but, six objectifs
spécifiques ont été formulés et résolus.
L'objectif numéro un était d'identifier les
acteurs et leurs fonctions dans la filière banane plantain
d'approvisionnement de la ville de Yaoundé. Les résultats ont
montré que 81 % d'hommes, 85 % de femmes et 100 % d'hommes sont
impliqués respectivement dans les activités de production, de
commercialisation et de transport. Egalement, 54 % de producteurs ont un
âge compris entre [50-70[ ans, 88 % de commerçants et 89 % de
transporteurs ont un âge compris entre [20-40[ et [40-50[ ans
respectivement. 93, 73 et 79 % des producteurs, commerçants et
transporteurs respectivement ont au moins fait le primaire. 58, 26 et 16 % des
producteurs vendent leurs régimes respectivement au bord champ, sur les
marchés locaux (marché de Mbangassina) et de Yaoundé. 5,
24, 42, 20, 6 et 3% du plantain vendu sur les marchés
enquêtés à Yaoundé proviennent respectivement
d'Awaé, de Ntui, de Mbangassina, des autres arrondissements de la
province du centre, de la province de l'Ouest et de la province de l'Est. Les
revendeurs sont divisés en quatre groupes et se retrouvent sur tous les
marchés : Ce sont les super grossistes (31 %), les super
grossistes- détaillants (11 %), les grossistes-détaillants (35
%), les détaillants (23 %) et sont aidés dans l'exécution
de leurs tâches par les manutentionnaires et les acteurs indirects.
L'objectif numéro deux était d'identifier
les circuits et réseaux de commercialisation du plantain. Nos
enquêtes ont révélé qu'il existe trois types de
circuits, à savoir les chaînes à un, deux et trois
intermédiaires. En ce qui concerne les relations entre acteurs, 95 % des
producteurs reconnaissent qu'ils sont individualistes et
désorganisés. 100 % des commerçants affirment ne pas
être membre d'une association de vendeurs de plantains et ignorent
même l'existence d'une telle association mais 81 % d'entre eux
s'accordent mutuellement des crédits. Les commerçants s'entendent
avec les producteurs rien que pour les jours de livraison et contactent les
transporteurs dès qu'ils ont fini la collecte.
L'objectif numéro trois était de
déterminer le nombre de régimes manipulés par les
revendeurs. Nos travaux ont montré que la quantité de
régimes manipulée par commerçants dépend des
différentes sources de financement de leurs activités de
commercialisation. Ainsi, les super grossistes, les super grossiste-
grossistes- détaillants, les grossistes détaillants et les
détaillants manipulent respectivement une moyenne de 187, 225, 81 et 32
régimes par semaine.
L'objectif numéro quatre était de
déterminer les charges de commercialisation des acteurs. Les
résultats obtenus ont montré que les charges étaient de
29, 43 et 60 F CFA/kg respectivement pour les producteurs qui vendent au bord
champ, dans les marchés locaux et dans les marchés de
Yaoundé. Quant aux super grossistes, ils supportent les charges d'un
total de 39, 39 et 27 F CFA/kg respectivement pour ceux qui vendent aux
marchés de Mvog-Mbi, Mokolo et Mfoundi. Les super grossistes
-détaillants supportent 43 F CFA/kg de charges par régime quand
ils vendent à Mokolo ou au Mfoundi. Les charges des grossistes-
détaillants s'élèvent à 5, 5 et 6 F CFA/kg pour
ceux qui sont a Mokolo, Mfoundi et Mvog- Mbi. Les détaillants supportent
les mêmes charges à l'exception de ceux de Mokolo qui supportent 7
F CFA/kg. Du côté des transporteurs, leurs charges
s'élèvent à 15 et 10 F CFA/kg pour ceux de la ligne de
Ntui /Mbangassina ? Yaoundé et Awaé ? Yaoundé
respectivement.
Le cinquième objectif était de relever et
analyser les prix pratiqués par les acteurs. Nos investigations ont
révélé que les prix pratiqués par les producteurs
varient de 78 à 133 F CfA/kg selon le lieu de vente du régime.
Les prix de vente de gros varient entre 100 et 433 F CFA/kg et les prix de
détail entre 137 et 567 F CFA/kg. Le producteur pratique les prix les
plus bas dans la filière. La PDP par rapports aux revendeurs est
inférieure à 33%. Quant aux transporteurs, leurs coûts sont
fixes et connus de tous. Les super grossistes paient 500 et 300 F
CFA/régime respectivement pour les lignes de Ntui /Mbangassina ?
Yaoundé et Awaé ? Yaoundé.
Le dernier objectif était de déterminer les
marges commerciales des acteurs de la filière. Les résultats ont
montré que les marges nettes sont de 41, 111, 111, 82, 63, 18 et 10 F
CFA/kg respectivement pour le producteur, le super grossiste, le super
grossiste-détaillant, le grossiste-détaillant, le
détaillant, les transporteurs des lignes Ntui/Mbangassina
?Yaoundé et Awaé ?Yaoundé.
La réalisation de ces objectifs a permis de
déceler quelques raisons pour lesquelles la hausse des prix sur les
marchés de Yaoundé n'est pas répercutée au niveau
des producteurs. Ce sont entre autres :
1) Les producteurs se retrouvent en grand nombre face à
un nombre très limité
d'acheteurs (situation d'oligopsone). Ceci réduit
considérablement leur pouvoir de négociation et de
décision. Le producteur est donc toujours obligé d'accepter les
prix que lui offrent les revendeurs venus de la ville. Pourtant, dans la ville
de Yaoundé, les consommateurs sont plus nombreux que les revendeurs
(oligopole). Cette situation donne une grande marge de manoeuvre de prix aux
commerçants. Ces derniers fixent les prix sur les marchés de la
ville selon leurs convenances.
2) Le producteur, lors de la vente, se retrouve dans une
situation de soumission. En effet,
95 % d'entre eux affirment vendre la banane plantain pour
satisfaire les besoins primaires de la famille (nutrition, scolarité des
enfants et santé). Ils déclarent qu'ils n'ont pas de choix que
d'accepter tous les prix, surtout que leur produit est une denrée
très périssable, qu'il faut écouler absolument.
3) Les producteurs sont parfois obligés d'accepter les
prix bas que leur offrent les
commerçants parce qu'ils veulent être payé
en espèces. Ils justifient ce comportement par le fait qu'ils aient
été abusés plusieurs fois par les revendeurs. Ces derniers
achetaient certes à des prix raisonnables, mais à crédit
en promettant de revenir rembourser ; chose qui arrivait malheureusement
rarement.
4) L'étude a montré que les charges
supportées par les commerçants ne varient pas en
fonction des prix qu'ils pratiquent. Pourtant, ces derniers
clament aux producteurs que leurs charges de commercialisation sont très
élevées, ce qui place le producteur dans une position de
faiblesse.
5) Les producteurs reconnaissent être individualistes et
désorganisés. Les prix bas que
leur offrent les commerçants résulteraient
également de leurs comportements qui donnent la force aux revendeurs.
Ces derniers achètent évidemment à celui qui fixe les plus
bas prix.
6) Il est important de noter ici que ce travail a
montré que 90 % des producteurs
pratiquent la culture de la banane plantain en association
avec le cacao, les fruitiers et d'autres cultures vivrières. Ils ne
détiennent pas de documents leur permettant de comptabiliser les
dépenses spécifiques à chaque culture présente dans
l'exploitation. Même s'ils ont une idée vague des charges qu'ils
supportent, le simple fait de n'en être pas sûr les rend moins
rigoureux lors des opérations de vente et donne un avantage
considérable aux acheteurs.
5.2 RECOMMANDATIONS
Fort de ce qui précède, nous recommandons
à la suite de nos investigations et analyses que :
v Les producteurs doivent s'entendre pour avoir un intervalle
de prix de vente par
catégorie de régime. Pour ce faire, ils doivent
avoir un cahier où ils relèvent toutes les dépenses qu'ils
effectuent non seulement pour la culture du plantain, mais aussi pour d'autres
cultures. Ceci leur permettra d'avoir la marge nette qu'ils méritent et
facilitera la tâche aux futurs enquêteurs dans
l'établissement de leurs comptes d'exploitation. Ils doivent
également créer entre eux des réseaux de circulation
d'informations au sujet des différents passages des revendeurs et de
leurs comportements.
v Les commerçants doivent communiquer pour une
meilleure circulation de
l'information entre eux afin que le bénéfice ne
soit plus l'apanage d'une seule catégorie.
Il est suggéré aux :
v organismes d'encadrement intervenant dans les zones de
production de renforcer le
suivi des producteurs en mettant l'accent non seulement sur
les méthodes et pratiques culturales, mais aussi et surtout sur la
manière de s'organiser pour se faire un Lobbying.
v aux pouvoirs publics de certes jouer leurs rôles en
matière de réglementation, mais
de fournir des efforts pour que soient supprimées les
tracasseries policières auxquelles les transporteurs font face. Les
pouvoirs Publics devraient également améliorer les
infrastructures routières, ce qui contribuera à la baisse du
coût de transport par régime.
v à la recherche de continuer l'analyse de la
filière banane plantain
d'approvisionnement de la ville de Yaoundé en se
penchant par exemple sur les contraintes liées au transport, et une
analyse qui prenne en compte d'autres zones d'approvisionnement. Avec la
relance de la filière cacao qui encourage l'association cacaoyers -
vergers -plantain, il est nécessaire d'envisager une étude sur la
durabilité de la culture de la banane plantain dans les provinces du
Centre, Est et Sud.
5.3 LES LIMITES DE L'ETUDE
Les limites de cette étude concernent
le recueil des données et la période de déroulement des
enquêtes.
Le présent travail ne prend en compte que la zone
péri-urbaine de Yaoundé comme zone d'approvisionnement de la
ville de Yaoundé. Dans la province, deux localités seulement ont
été prises en considération pourtant, plusieurs zones
approvisionnent la ville de Yaoundé. Certains acteurs de la
filière ne coopèrent (réticence et méfiance) pas
toujours et parfois cela crée un problème au niveau de
l'échantillonnage ; cette situation nous a obligé souvent
à enquêter le vendeur d'un comptoir voisin de celui qui devait
être normalement enquêté.
Il n'est pas facile de donner le nombre exact de
commerçants dans les marchés enquêtés. En effet, le
plantain connaît au cours de l'année une période
d'abondance et de pénurie. La présente investigation s'est faite
en période de pénurie. Ceci implique que certains
commerçants abandonnent cette activité et se reconvertissent dans
d'autres secteurs d'activités. De même les prix, coûts et
marges évidemment varient. Il serait souhaitable de conduire une autre
étude en période d'abondance afin d'avoir des
éléments permettant de faire une bonne comparaison. D'ailleurs,
une étude de filière mériterait d'être conduite
pendant plusieurs années. Toutefois ces limites ne peuvent remettre en
cause la validité des données et par suite des
résultats.
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Mémoire de fin d'études. FASA/Université de
Dschang. Cameroun.
ANNEXES
Annexe 1. Questionnaire d'enquête pour les
producteurs de banane plantain de
de Ntui, Awaé ou
Mbangassina.
Préambule
Ce questionnaire est adressé aux producteurs de banane
plantain de Ntui, Awaé ou Mbangassina. Les informations recueillies
seront utilisées pour l'analyse de la filière d'approvisionnement
en banane plantain de la ville de Yaoundé. Ces informations seront
utilisées uniquement à ces fins et resteront de ce fait
confidentielles.
1. Identification de l'enquêté
Nom de la
localité..........................................................................................
Nom du
producteur.......................................................................................
Sexe : Masculin ? Féminin ?
Age ............................................................................................................
Domicile......................................................................................................
Province
d'origine...........................................................................................
Situation matrimoniale : Marié(e) ?
Célibataire ? Divorcé(e) Veuf(ve) ?
Niveau de l'instruction :
Jamais allé(e) à l'école ? Primaire
? Secondaire ? Supérieur ?
2. Fonctionnement de l'appareil de
production.
1. Quels sont vos principaux objectifs dans cette
culture ?
Auto-consommation ? Ventes ? Autres (à
préciser) ?........................................
2. Quelle place ou position occupe -t- elle parmi les cultures
que vous pratiquez au sein de votre exploitation ?
Première place ? Seconde place ? Autre (à
préciser) ?...........................................
3. Utilisez-vous les fertilisants pour cette culture ?
Oui ? Non ?
Si oui,
lesquels ?........................................................................................
Si non
pourquoi ?.......................................................................................
4. Comment obtenez-vous les semences
utilisées ?
Achat ? si oui,
Coût.................................. Production personnelle
?
Autre (à préciser)
? ..............................................................................
5. Donnez le coût d'achat de des outils de travail
spécifiques à cette culture
.................................................................................................................
NB :Au cas vous avez plus
d'un champ, nous allons vous interroger sur celui qui comporte le plus grand
nombre de pieds de bananier.
6. Quelle est la superficie de ce
champ ?..............................................................
7. Combien de bananiers y ont été
plantés ?
.........................................................
8. Avant la création de la bananeraie y avait-il une
ou d'autres cultures sur cette parcelle ?
Oui ? Non ? lesquelles
..........................................................................
9. Les bananiers sont ils attaqués dans ce champ
(maladies, insectes, ravageurs, etc. ?
Oui ? non ?
10. Si oui, par quoi ?
.....................................................................................
11. Menez-vous une lutte contre ces ennemis du bananier?
Oui ? Non ?
Si non
pourquoi ?.......................................................................................
Si oui, quels sont les moyens de lutte utilisés?
.........................................................
12. Si vous utilisez les produits phytosanitaires, comment
vous vous les procurez ? ...........
...............................................................................................................
13. A quels coûts ?
......................................................................................
14. Calendrier des opérations menées dans cette
parcelle depuis l'année dernière :
En indiquant celui (ou ceux) qui les a (ont)
réalisées et ce que chacune vous a coûté
(éventuellement)
opérations
|
cultures concernées
|
Période
|
exécutants
|
coût
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
15. Production obtenue dans cette parcelle au cours de
l'année dernière
Banane plantain
|
Quantité de la production récoltée
|
Proportion vendue
|
|
|
|
|
|
|
16. Avez-vous eu des pertes( sur bananier dans la parcelle )
avant et après récolte?
Oui ? Non ?
Si oui :
17 Avant :
quelle quantité ?
........................................................................................
18 Après :
quelle quantité ?
........................................................................................
19. Quels sont les principaux problèmes (de production
de plantain), qui vous empêchent d'augmenter votre production ?
(Par ordre d'importance)
Manque de terre ?
Conflits fonciers ?
Manque de main d'oeuvre (chère, non disponible) ?
Manque de crédit ?
Manque de semences améliorées ?
Manque d'engrais (chimique, organique) ?
Manque de produits phytosanitaires ? Autre (à
spécifier) ? ..................................
3. Commercialisation
1. Où vendez-vous souvent vos régimes
(banane/plantain) ?
Bord champ ? Marchés locaux ? (les
préciser)
Hors Arrondissement ? (à préciser) : nom
du (ou des) marchés ........................
...........................................................................................................
2. Où préférez vous les
vendre ?.....................................................................
pourquoi ?
................................................................................................
3. A qui vendez-vous généralement ?
Aux grossistes ? Aux consommateurs
?
Aux détaillants ? Autres
(à préciser) ?
4. Avez-vous des relations suivies avec les acheteurs ?
Oui ? Non ?
5. Connaissez-vous la provenance de ces acheteurs ?
Oui ? Non ?
6 Quel est le prix de vente moyen par unité de mesure
(à préciser) ............................
7. Existe t-il des moments de l'année où le
produit se vend mal ? Oui ? Non ?
Si oui quand et à quel prix?
...........................................................................
8. Que faites-vous alors de votre produit dans cette
situation ? .................................
9. Pratiquez vous la vente groupée au sein d'une
association ou d'un GIC ? Oui ? Non ?
10. Si non
pourquoi ?.....................................................................................
11. Si oui quels avantages
retirez-vous ?..............................................................
12. Quels sont vos problèmes majeurs de
commercialisation ?
Transport (cher, non disponible) ? Stockage ?
Conservation ? Prix trop bas ?
Intermédiaires malhonnêtes ? Autres
(à préciser) ? .........................................
13. Comment pensez-vous que ces problèmes peuvent
être résolus ?..............................
14. Avez-vous recours aux services des institutions
financières pour vos activités de production et/ou de
commercialisation des bananes plantains ? Oui ? Non ?
15. Si oui
lesquelles ?....................................................................................
4. Utilisation du revenu des ventes des bananes et
plantain
1. Quelles sont vos motivations quand vous
vendez?..................................................
2. Que faites vous de l'argent obtenu de la vente des
bananes et plantain ?.....................
3. Détenez-vous les documents comptables pour suivre
vos bénéfices ? Oui ? non ?
4. Si oui, qui s'en occupe ?
..........................................................................
Merci pour votre collaboration
Annexe 2. Questionnaire d'enquête pour les
commerçants.
Préambule
Ce questionnaire est adressé aux commerçants de
banane plantain dans les marchés de Yaoundé (grossistes et
détaillants). Les informations recueillies seront utilisées pour
l'analyse de la filière d'approvisionnement en banane plantain de la
ville de Yaoundé. Ces informations seront utilisées uniquement
à ces fins et resteront de ce fait confidentielles.
1. Identification de l'enquêté
Nom du
Marché.............................................................................................
Nom du
commerçant.......................................................................................
Sexe : Masculin ? Féminin ?
Age ............................................................................................................
Domicile......................................................................................................
Province
d'origine...........................................................................................
Situation matrimoniale : Marié(e) ?
Célibataire ? Divorcé(e) ? Veuf(ve) ?
Niveau de l'instruction :
Jamais allé(e) à l'école ?
Primaire ? Secondaire ? Supérieur ?
2. Délimitation de la filière et
caractéristique de la structure du marché
1. Depuis quand vendez-vous la banane
plantain ?...................................................
2. Quel type de commerçant êtes-vous ?:
Grossiste- Détaillant ? Producteur- Grossiste ?
Détaillant ?
Collecteur ? Autres (à préciser) ?
...............................................
2. Quels autres produits vendez-vous ?
...........................................................
3. Avez-vous souvent besoin de main d'oeuvre ? Oui ?
Non ?
4. Si oui pour quelle(s) tâche(s) et combien de
personnes ?
5. Quelles sont les périodes mortes et les
périodes actives sur le marché du plantain ?
6. Disposez-vous d'un magasin de stockage dans le
marché ? Oui ? Non ?
7. Auprès de qui avez-vous acheté le plantain
pendant les cinq derniers mois ?
Producteurs ? grossistes ?
Producteurs- Grossistes- Transporteurs ? Autres
(à préciser) ? .............................
8. De quelle(s) région (s) provient(ent) le plantain
que vous vendez ?............................
9. Comment le savez-vous ?
...........................................................................
10. Pouvez-vous vendre dans les autres marchés de la
ville ? Oui ? Non ?
11. Pourquoi ?
............................................................................................
12. Qui sont vos clients ?
Grossistes ? Détaillants ?
Consommateurs ?
3. Conduite du marché
1. Le plantain que vous achetez est-il toujours de bonne
qualité ? Oui ? Non ?
2. Quels sont les critères sur lesquels vos clients
insistent lors de l'achat des plantains ?
Grandeur du régime ? Variété ?
L'aspect ? Autres (à préciser) ?.....................
3. Où achetez-vous vos plantains ?
Marché de gros ? Marché de
production ? Bord champ ?
A Yaoundé ? Autres (à préciser)
?........................................
4. Par quels moyens effectuez- vous le transport de vos
plantains ?
Camion ? Taxi ? Pick-up ?...............
5. Combien de fois achetez vous le plantain par
semaine ?..........................................
6. Quel est le nombre moyen de régimes par
achat ?.................................................
7. Avez-vous souvent les pertes pendant le transport et / ou
le stockage ? Oui ? Non ?
8. Quelles sont les différentes formes d'achat que vous
pratiquez ?
A crédit ? Par cash ? Par
avance de paiement ?
9. Quelles sont les différentes formes de vente que
vous pratiquez ?
A crédit ? Par cash ? Par
avance de paiement ?
10. Quels sont les facteurs déterminant à la
fixation des prix que vous pratiquez ?
Prix d'achat ? Poids du régime ? Coût de
transport ? Prix des autres vendeurs ? L'offre et la demande ? Vos
besoins financiers ? Autres (à préciser)
?.....................
11. Qui vous renseigne sur la variation des prix ?
Vous même en allant aux marchés ? Producteurs ?
Transporteurs ?
Autres commerçants ? Vos clients ? Autre (à
préciser) ?.........................................
12. Y a-t-il une réglementation en vigueur dans votre
secteur d'activité ? Oui ? Non ?
13. Etes-vous membre d'une tontine ou d'un groupe dans le
marché ? Oui ? Non ?
14. Si oui ,quel genre de relations entretenez-vous ?
Entraide ? Organisation du marché
? Autres à préciser ?...............
15. Connaissez-vous des associations des commerçants de
plantain ? Oui ? Non ?
4. Performance du marché et analyse
comptable
1. Donnez-nous s'il vous plaît les prix d'achat des
plantains que vous vendez par période
Catégorie en Kg
|
Période
|
Prix maximum en Fcfa
|
Prix minimum en Fcfa
|
4-9 kg
10-20 kg
>20 Kg
|
|
|
|
2. Donnez-nous s'il vous plaît le prix de vente de vos
plantains en fonction de périodes
Catégorie en Kg
|
Période
|
Prix maximum en Fcfa
|
Prix minimum en Fcfa
|
4-9 kg
10-20 kg
>20 Kg
|
|
|
|
3. Comment financez-vous votre activité ?
Capital propre ? Epargne ? Recourt au
crédit ? Autre (à préciser) ?...............
4. En cas de recours au crédit, indiquez les
prêteurs
Amis ? Tontine ? Banque ? Autre (à
préciser) ?............................................
5. Quel est le coût de transport de vos
plantains ?.....................................................
6. Donnez les coûts de gestion d'un stock de plantain
Chargement/déchargement
|
Location de l'espace
|
Frais de gardiennage
|
|
|
|
7. Quels sont les principaux problèmes que vous
rencontrez dans votre activité de commercialisation de
plantain ?(par ordre d'importance)
Difficultés de transport ?
Taxe/impôts élevés ?
Plantain insuffisant ?
Clientèle insuffisante ?
Manque d'information ? Manque
d'organisation ?
Pertes(stockage et transport) ? Faible
capacité de stockage ?
Autre (à préciser) ?
........................
8. D'après vous, quels sont ceux qui peuvent
être
améliorés ?....................................
9. Comment peut-on les résoudre d'après
vous ?...................................................
Merci pour votre collaboration
Annexe 3. Questionnaire d'enquête pour
transporteurs de banane plantain.
Préambule
Ce questionnaire est adressé aux transporteurs de
banane plantain de la zone péri urbaine de Yaoundé vers
Yaoundé. Les informations recueillies seront utilisées pour
l'analyse de la filière d'approvisionnement en banane plantain de la
ville de Yaoundé. Ces informations seront utilisées uniquement
à ces fins et resteront de ce fait confidentielles.
1. Identification de l'enquêté
Ligne.........................................................................................................
Nom du
transporteur.......................................................................................
Sexe : Masculin ? Féminin ?
Age ............................................................................................................
Domicile......................................................................................................
Province
d'origine...........................................................................................
Situation matrimoniale : Marié(e) ?
Célibataire ? Divorcé(e) Veuf(ve) ?
Niveau de l'instruction :
Jamais allé(e) à l'école ? Primaire
? Secondaire ? Supérieur ?
2. Informations générales
1. Depuis quand transportez-vous la banane plantain sur cette
ligne ? .............................
2. Combien de voyage faites-vous par
semaine ?...................................................
3. Quels sont les critères qui vous aident à la
fixation des prix ?
Etat de la route ? Prix de l'essence/gazoil ? Frais
d'entretien véhicule ?.....................
Autres ( à
préciser).......................................................................................
4. Quel type de transporteurs êtes vous ?
Producteur-transporteur ?
Transporteur-propriétaire ?
Transporteur locataire ?
Transporteur titulaire ?
5. Quels sont vos coûts de
transport/régimes ?
6. Quel est le nombre de régimes que vous transportez
par voyage ?
6. Quelles dépenses effectuez-vous pendant le
transport du plantain ?............................
7. Rencontrez-vous des difficultés dans votre
activité ? par ordre d'importance
Routes mauvaises ? Tracasseries policières ?
Pénurie de plantain ?
Hausse du prix du carburant ? Concurrence avec d'autres
transporteurs ? Autres ? .......
8. Comment pensez-vous les
résoudre ?..........................................................
Merci pour votre
collaboration
Annexe 4. Prix des outils de travail de la culture de
la banane plantain.
Matériels de travail
|
Prix en F CFA
|
3 Machettes
2 plantoirs
2 houes
Total
|
7 500
5 000
5 000
17 500
|
Annexe 5. Coûts des opérations culturales
relatives à la culture de la banane plantain.
Opérations culturales
|
Coût en F CFA / hectare)
|
Nombre de personnes
|
Salaire en F CFA Homme/jour
|
1) Défrichage
2) Abatage
3) Brûlis
4) Eclairage
5) Piquetage
6) Trouaison
7) Transport (100 FCFA/rejet)
8) Planting (25 F CFA/rejet)
9) Entretien (3*30 000 FCFA)
Total
|
30 000
30 000
5 000
30 000
5 000
66 050
132 100
33 025
90 000
421 175
|
20
20
5
20
5
55
88
20
75
/
|
1500
1500
1000
1500
1000
1200
1500
1500
1200
/
|
Annexe 6. Part du producteur qui vend au bord champ
par rapport au prix de vente
de toutes les catégories de
vendeurs (en pourcentage).
Catégorie du commerçant
|
Super grossiste
|
Super grossiste- Détaillant
|
Grossiste détaillant
|
Détaillant
|
Prix de vente
PDP en %
|
78 / 242
32
|
78 / 258
32
|
78 / 333
23
|
78 / 362
22
|
Annexe 7. Départements, chefs-lieux,
superficies, Arrondissements et Districts de la
Province du Centre, Cameroun.
Départements
|
Superficie (en km²)
|
Chefs-lieux
|
Arrondissements
|
District
|
Haute Sanaga
|
11 854
|
Nanga Eboko
|
Nanga Eboko, Mbandjock, Minta, Nkoteng
|
Bibey, Nsem, Lembé, Yezoum
|
Lékié
|
2 989
|
Monatélé
|
Monatélé, Evodoula, Obala, Okola, Sa'a, Ebebda,
Elig Mfomo
|
Batchenga, Lobo
|
Mbam et Inoubou
|
7 125
|
Bafia
|
Bafia, Bokito, Ombessa, Deuk, Makénéné,
Ndikinimiki, Kiiki, Kon-Yambeta
|
Nitoukou
|
Mbam et Kim
|
25 906
|
Ntui
|
Ntui, Ngoro, Yoko, Ngambé Tikar,
Mbangassina
|
|
Mefou et Afamba
|
3 338
|
Mfou
|
Mfou, Essé, Awaé, Soa
|
Nkolafamba, Assamba, Afanloum, Edzendoulan
|
Mefou et Akono
|
1 329
|
Ngoumou
|
Ngoumou, Mbankomo, Bikok, Akono
|
|
Mfoundi
|
297
|
Yaoundé
|
Yaoundé 1-2-3-4-5-6-7
|
|
Nyong et Kéllé
|
6 362
|
Eséka
|
Eséka, Bot Makak, Messondo, Makak, Matomb, Ngog-Mapubi,
Dibang
|
Nguibassal, Mbond-Jock, Biyouha
|
Nyong et Mfoumou
|
6 172
|
Akonolinga
|
Akonolinga, Ayos,Endom
|
Mengang,Nyako-Kombo
|
Nyong et So'o
|
3 581
|
Mbalmayo
|
Mbalmayo, Dzeng, Ngomezap
|
Akoeman, Mengueme, Nkolmetet
|
Source: Adapté de Eketi(1998)
|