Résumé
La transmission/reprise d'entreprise est un sujet
d'actualité dans la mesure où la démographie des
dirigeants tend à prouver qu'une vague d'opérations va avoir lieu
dans les prochaines années. L'APCE évalue ce chiffre à 60
000 par an dont 5 000 petites entreprises. La réussite de ce type
d'opération est primordiale pour la préservation du tissu
économique. Or, on constate aujourd'hui qu'environ 20% des entreprises
reprises sont défaillantes dans les cinq années suivant le
changement effectif de dirigeant. Les origines se concentrent
régulièrement sur des problèmes relationnels et
émotionnels, impactant, à moyen terme, négativement sur la
santé financière de l'entreprise. On peut par exemple citer une
asymétrie d'information entre les deux dirigeants provenant d'une
fébrilité du cédant à dévoiler les traits de
son entreprise, une mauvaise intégration ou un manque de leadership du
repreneur, de nouvelles mesures non acceptées par les
salariés...
L'objectif principal de ce mémoire est de
déterminer un modèle de processus qui permette de réduire
ces incertitudes et risques en amont, afin d'assurer la pérennité
de l'entreprise.
Cette étude est basée sur les résultats des
interviews de dix entrepreneurs, dont une personne reconvertie dans le
management de transition. Elle montre que :
· Les cédants et repreneurs s'accordent sur le fait
de préserver le secret en amont de l'opération.
· La plupart des cédants regrettent a
posteriori la façon dont leur départ s'est
déroulé, dû à une rupture de la relation de
confiance cédant/collaborateurs.
· La plupart des repreneurs ont pu visiter les locaux et
rencontrer plusieurs personnes clés de l'entreprise, ce qui leur a
permis de mieux comprendre l'entreprise, et de limiter les zones
d'incertitude.
· Le manager de transition est en désaccord avec la
méthode habituellement utilisée, et prône la transparence
au sein du trio cédant/repreneur/collaborateurs.
Ce mémoire approfondit donc la possibilité pour
le cédant d'officialiser son projet de cession de l'entreprise
auprès des salariés, puis d'organiser, après la signature
de la lettre d'intention, une première rencontre entre les
équipes et le repreneur potentiel. Il s'agit de confier aux
salariés un rôle d'acteur au coeur du processus, dans l'optique
d'une opération dont chaque partie sort gagnante au terme de la
période d'accompagnement du nouveau dirigeant.
Introduction
Le choix du domaine d'étude de l'entrepreneuriat est
apparu assez naturellement à l'auteur : diriger une petite entreprise en
France fait à terme partie de son projet de vie. Ayant participé
à une création d'entreprise récemment, il s'est donc
tourné vers un sujet moins connu des étudiants: la
transmission/reprise d'entreprise.
L'objectif de la pré-étude exploratoire a
consisté à cerner la problématique principale de chaque
acteur de l'opération. La visite du "Salon des Entrepreneurs" a entre
autres été très utile pour découvrir que les
repreneurs n'avaient pas assez accès à l'information en amont de
leur arrivée dans l'entreprise. Cet évènement pouvait de
ce fait se trouver à l'origine de bien des maux, dû à des
comportements non envisagés (aussi bien de la part du cédant que
des collaborateurs ou partenaires commerciaux de l'entreprise).
D'autre part, le principal obstacle des cédants
s'avéra concerner la phase du départ définitif de "leur"
entreprise, se retrouvant fréquemment, à leur grand regret, en
froid avec la majorité des salariés.
L'auteur s'est donc focalisé sur l'aspect humain de
l'opération de transmission/reprise de petites entreprises, et est
parvenu à la problématique suivante :
"Comment réduire les risques liés à
l'aspect humain lors d'une opération de transmission/reprise de petite
entreprise?"
Le premier objectif de ce mémoire sera de
décrire le déroulement des différentes phases du
processus, ainsi que d'établir un bilan des risques encourus par chaque
acteur au niveau humain.
Le second objectif sera de développer un nouveau
"modèle" de processus, permettant de limiter, voire supprimer, certains
risques. L'étude de l'apparition de nouveaux risques sera
effectuée.
L'objectif est de réduire, à terme, le taux de
défaillance des petites entreprises reprises moins de cinq années
auparavant.
Découvrons dans un premier temps l'environnement dans
lequel évoluent les acteurs d'une opération de
transmission/reprise d'entreprise.
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