A l'image d'autres pays, la France s'oriente vers des mesures
douces de réduction du risque inondation. En obligeant les services des
DDTM à inclure des mesures de mitigation, l'Etat privilégie la
protection à la prévention et quitte doucement l'idéologie
qui était majoritaire jusque dans les années 1990 et qui
prévalait à l'homme d'être, quoi qu'il arrive,
supérieur aux catastrophes naturelles.
Le département de l'Hérault a mis en place
assez efficacement ces mesures dans les textes opposables des nouveaux PPRI
mais a du mal à faire respecter ces obligations malgré les
sanctions prévues.
Cependant, à l'image des deux voisins du Gard et de
l'Aude, le département a actuellement l'ambition de rattraper le retard
accumulé.
Cette étude a permis de révéler que, au
delà de la nécessité de prendre ces mesures afin de
limiter les dommages aux biens existants, il est nécessaire d'appliquer
les mesures de mitigation car celles-ci s'avèrent plus efficace à
long terme et surtout bien moins cher que les digues, les barrages ou toutes
les autres protections lourdes.
Ce constat est important car il permet de prendre du recul
sur beaucoup de choix actuellement prit par les pouvoirs publics, que se soit
dans les PAPI ou, plus récemment, lors de la tempête Xynthia.
L'élaboration de zones noires, certes utiles, découlent sur une
expropriation et un rachat des terrains qui, rapporté au même
nombre d'habitations concernées, coute plus de 150 fois plus cher que ce
qui a été évalué dans cette étude pour
Marsillargues.
Outre le manque d'implication dans l'information des acteurs
envers les populations, une autre raison peut sans doute expliquer le manque
d'intérêt pour ces mesures. Il s'agit du facteur financier. Dans
l'Hérault, les particuliers doivent financer 60%11 des
travaux obligatoires et 100% des travaux recommandées. C'est, pour un
grand nombre de famille, une somme importante qu'il faut débourser et
qui ne produit pas obligatoirement des effets immédiats dans le court ou
le moyen terme. Les acteurs locaux que sont les départements et la
région devraient ainsi prévoir un financement en
complément de celui offert par le fond « Barnier ».
11 Auquel il est possible, en fonction des mesures
à mettre en place, d'élever le plafond avec l'ANAH.
Au-delà du facteur financier, la mise en oeuvre de ces
mesures, comme nous avons pu le décrire dans cette étude, est
très technique pour une grande partie de la population. Pour ce faire,
il serait opportun que les acteurs locaux, mais aussi l'Etat, s'attachent
à améliorer la compréhension des mesures et à faire
des fiches explicatives à l'attention des particuliers leur faisant
comprendre les utilités d'une telle démarche et les
bénéfices qu'ils peuvent en retirer.
De plus, toutes les mesures de réduction des
inondations faites au cours des dernières décennies n'ont pas
incluses la population comme acteur de ces décisions et il apparait que
la mise en place des mesures de mitigation est une bonne raison pour
démarrer ce processus.
Toutes les estimations faites dans le cadre de cette
étude ont eu comme premier objectif d'être cohérentes et
concrètes. Cependant, elles ne se basent que sur des estimations et des
devis.
Il faudrait, pour permettre une meilleure évaluation
financière, avoir des retours d'expérience dans le
département afin d'estimer réellement les besoins et les manques
tant au niveau financier qu'au niveau technique des mesures de réduction
de la vulnérabilité sur le bâti existant.