2.1.2.4. Les capacités de production
d'électricité
Comme le gouvernement cherche à accroître le
nombre de localités91 électrifiées, une
augmentation de l'offre d'énergie électrique est
nécessaire. Sont donc envisagées la construction par la CEB d'un
deuxième barrage hydroélectrique sur le fleuve Mono (pour
produire 325 GWh par an), la construction de turbines à gaz92
reliées au réseau interconnecté, la réalisation du
projet de construction du Gazoduc de l'Afrique de l'Ouest93, etc.
2.1.3. ... et la décentralisation du service de
l'électrification rurale
Par électrification rurale
décentralisée on sous-entend non seulement des choix
technologiques (réseaux / hors réseaux) et géographiques
(rural / urbain) mais également une production locale de
l'électricité et une décentralisation de la
décision d'entreprendre94. Dans le cas du Bénin, ce
sont les communes95 qui sont responsables de l'élaboration et
de l'exécution de leurs programmes de développement local.
2.1.3.1. Les concessions
Dans le contexte de décentralisation de la gestion de
l'énergie, le Bénin se retrouve divisé en 15 zones de
concessions d'électrification, où des gestionnaires seront
recrutés (dans un futur très proche) pour chacune d'elles sur
appels d'offres publics et internationaux et auxquels la société
civile peut participer.
Le concessionnaire a des obligations en ce qui concerne la
fourniture d'électricité que ce soit
91 Par localité, le programme entend un
ensemble de villages proches, qui constituent une « grappe ».
92 Une turbine à gaz de 80 mégawatts
à Maria Gléta est en construction.
93 Le Gazoduc de l'Ouest Africain devrait être
un gazoduc de 678 km de long pour alimenter de 18 milliards de m3 de
gaz naturel du Nigéria des centrales thermiques au Bénin, au
Ghana et au Togo.
94 Massé 2004, 8
95 Le Bénin est découpé en 12
départements qui sont divisés en communes. Ces dernières
sont constituées d'arrondissements qui comprennent des zones urbaines
avec des quartiers de ville et des zones rurales avec un ensemble de
villages.
au niveau de la distribution d'énergie comme de
l'accessibilité à ce service96. Il a alors
l'exclusivité des activités d'achat, de production et de
distribution de l'électricité dans le périmètre de
la concession.
Pour l'électrification rurale, il est prévu que
l'opérateur doit financer au moins 15 à 20% de
l'investissement97. On se retrouve donc face
à une « gestion déléguée avec subvention
»98 oüon fait l'hypothèse qu'une partie des
coûts d'investissement peut être couverte par les tarifs.
Une partie de l'investissement se fait donc sur fonds propres
de l'investisseur et le reste par des subventions publiques.
Institutionnellement, ce mode de gestion a donc été
préféré à celui de la gestion sans subvention
publique et à celui de l'affermage ou service totalement
subventionné.
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