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Société Inter Bancaire de Formation
MEMOIRE DE FIN D'ETUDES
En vue de l'obtention du :
D.E.S. Banque
THEME :
Diagnostic et Redressement
Des Entreprises en Difficulté
Cas de « GMS »
Présenté par : MEZIANE
Samir
15ème Promotion
Avril 2008
- A ma Famille ;
- A l'âme de ma Défunte
Grand-Mère.
REMERCIEMENTS
Je tiens à exprimer, à travers ce modeste
travail, ma gratitude envers toutes les personnes ayant apporté une
contribution de quelque ampleur qu'elle soit ; en particulier :
Mes Amis et tout mes collègues de la DC PME/PMI et
de la DFP de la Banque Extérieure d'Algérie. Sans oublier
Mm BERAMDANE.
En fin, mes remerciements les plus distingués sont
destinés à l'ensemble de mes enseignants de la SIBF notamment
Mr. ANNAD et M. HAMDI pour nous avoir fait bénéficier de leurs
connaissances tout au long de notre cursus.
S. MEZIANE
SOMMAIRE
Introduction
Première Partie : Diagnostic et
Redressement de l'Entreprise en difficulté............03
Chapitre I : Généralités sur
l'Entreprise en Difficulté
..................................04
Section 1 : La Notion d'Entreprise en
Difficulté et le Processus de Défaillance.........05
Section 2 : Aspects Juridiques de l'Entreprise
Algérienne en difficulté...................07
Section 3 : De la Vulnérabilité
à la
Défaillance.................................................09
Chapitre II : Diagnostic global d'Entreprise en
Difficulté ..................................25
Section 1 : Les Préalables au Diagnostic
Global d'Entreprise..............................26
Section 2 : Le Diagnostic
Financier................................................................29
Section 3 : Le Diagnostic
Fonctionnel............................................................38
Section 4 : Le Diagnostic
Stratégique.............................................................44
Chapitre III : Redressement de l'Entreprise en
difficulté....................................53
Section 1 : Les Eléments Liés au
Projet de Redressement....................................54
Section 2 : Les Stratégies de
Redressement......................................................59
Section 3 : Le Plan de
Redressement...............................................................61
Deuxième partie : Diagnostic et
Redressement cas
« GMS »................................69
Chapitre 1 : Présentation
Générale de
l'Entreprise............................................70
Chapitre 2 : Diagnostic et Recommandation
....................................................72
Conclusion Générale :
...............................................................................
81
Annexes..................................................................................................83
Bibliographie
INTRODUCTION
D
e très nombreuses entreprises se sont trouvées,
à un moment de leur existence, dans une situation difficile mettant en
jeu leur survie même. Pourquoi ? Comment certaines en sortent-elles
renforcées, tandis que d'autres ne passent pas ce cap et se voient
contraintes au dépôt de bilan ? Quelles actions et quels outils
faut-il mettre en oeuvre dans cette phase critique pour assurer la survie,
sortir des difficultés et entrer dans la phase de redressement ?
Et comme toute oeuvre humaine, l'entreprise naît, croit,
se développe et souvent disparaît. Vue de cet angle, la
défaillance d'une entreprise constitue un moyen de sortie du
marché, indispensable au fonctionnement d'une économie
concurrentielle.
Mais avant de la condamner à mourir, l'entreprise
présentant un ensemble de signes préoccupants doit avoir une
chance pour se remettre en marche, son cas est similaire au malade auquel on
prescrit un remède.
En Algérie, les études sur les entreprises en
difficulté sont plus que jamais d'actualité. Les nouveaux
défis que doivent affronter très prochainement nos entreprises,
incitent pour l'élaboration de diagnostic objectif permettant de
déterminer avec précision les vrais problèmes des
entreprises algériennes et de proposer les solutions
adéquates.
Les entreprises algériennes conscientes du gap les
séparants de leurs concurrents de demain, et face au
désengagement de l'Etat, ont adopté chacune un plan de
redressement interne, la réussite de ce plan dépend de plusieurs
facteurs, mais essentiellement de la volonté des différents
partenaires de l'entreprise. La réussite n'est pas toujours garantie
surtout avec le poids lourd de l'histoire de chaque entreprise qui reste un
facteur de blocage pour un nombre d'entres-elles.
Dans ce contexte d'incertitude et face à un
environnement devenant de plus en plus dur, hostile et exigeant, les entreprise
algériennes se sont retrouvées dans l'obligation de réagir
et ce, en adoptant des plans de redressement internes.
Seulement, toute action, quelle qu'elle soit, est vouée
à l'échec si elle n'est pas basée sur un diagnostic global
permettant de déceler les causes profondes de difficultés et de
proposer les solutions les plus adaptées.
L'objectif de notre travail est surtout de savoir
interpréter les indicateurs qui pourront servir d'alerte, de comprendre
le comportement de l'entreprise face à une situation délicate et
de mettre en lumière, à partir de nombreuses études
consacrées à ce sujet, les diverses actions susceptibles de
sauvegarder et de redresser l'entreprise en difficulté.
Pour ce faire, nous prendrons le soin de répondre aux
questions suivantes :
Comment identifier et diagnostiquer l'origine des
difficultés ? Quels sont les stratégies et les leviers
d'action susceptibles de fonder le projet de redressement ? ... etc
Afin de répondre à ces préoccupations,
nous avons pensé judicieux de scinder notre mémoire en deux
partie :
· La première partie, intitulée
« diagnostic et redressement de l'entreprise en
difficulté », sera subdivisée en trois
chapitres :
- Dans le premier chapitre, «
Généralité sur l'entreprise en
difficulté », nous aborderons la notion d'entreprise en
difficulté et le processus de défaillance, les aspects juridiques
de l'entreprise algérienne en difficulté, le passage de
l'entreprise de la vulnérabilité à la
défaillance.
- Dans le deuxième chapitre, « diagnostic
global d'entreprise en difficulté », nous tenterons de mettre
l'accent sur les différents volets du diagnostic permettant d'identifier
avec précision les raisons profondes des difficultés.
- Enfin, dans le dernier chapitre, « redressement de
l'entreprise en difficulté », seront traités les
stratégies et le plan de redressement susceptibles d'assurer le
sauvetage de l'entreprise en difficulté.
· La deuxième partie, intitulé
« diagnostic et redressement de la SARL GMS » sera
consacrée à l'étude de cas de cette entreprise
algérienne qui est confrontée à de sérieuses
difficultés.
L'objectif de cette partie est d'illustrer, par un cas
concret, les principales idées développées dans la partie
théorique de notre mémoire en vue de la compréhension du
comportement réel des entreprises face aux difficultés qu'elles
pourraient rencontrer.
Nous aborderons successivement la présentation de la
« GMS », son diagnostic et les recommandations qui
serviront de lignes directrices au redressement ainsi que les mesures entrant
dans le cadre de la stratégie de l'entreprise.
Partie
1
Diagnostic et redressement de l'entreprise en
difficulté
Destinée à prendre constamment des risques sous
peine d'être dépassée par la concurrence, l'entreprise est
toujours susceptible de rencontrer des difficultés.
Toutefois, pour assurer son développement et sa
pérennité, elle doit être en mesure de les surmonter tout
en s'adaptant de manière permanente à un environnement
particulièrement mouvant.
La survie de l'entreprise est, de la sorte, étroitement
liée à son aptitude et surtout, à sa vivacité
à réagir judicieusement aux multiples événements,
généralement, imprévisibles qui handicapent sans
relâche son essor.
C'est là que se mesure l'impérieuse
nécessité pour les entreprise d'appréhender suffisamment
tôt les risques éventuels d'une défaillance
économique et de se doter de moyens utiles au redressement de la
situation.
Cette première partie tente de répondre à
ce double objectif. Pour ce faire, nous allons tout d'abord présenter,
dans un premier chapitre, la notion d'entreprise en difficulté et le
processus de défaillance, ses aspects juridiques en Algérie,
ainsi que le passage de l'entreprise de la vulnérabilité à
la défaillance. Ensuite, nous tenterons, à travers le
deuxième chapitre, de mettre l'accent sur les outils du diagnostic
permettant de déceler avec précision les causes profondes qui
entraînent l'entreprise à la défaillance. Enfin, dans le
dernier chapitre, nous examinerons les stratégies et les actions
susceptibles de fonder le projet de redressement.
CHAPITRE I :
GENERALITES SUR L'ENTREPRISE EN DIFFICULTE
L
'apparition de la notion d'entreprise en difficulté est
récente. Si cette appellation a pris le relais de celle traditionnelle
de « faillite », ces deux termes ne sont pas superposables et ne
traduisent nullement la même approche juridique. En effet une entreprise
traverse plusieurs étapes avant d'atteindre le stade
irrémédiable de faillite.
La défaillance, en effet, est avant tout un
événement économique dans la mesure où elle
résulte des difficultés économiques et financières
de l'entreprise. Mais, elle constitue également un
événement juridique compte tenue de l'importance du droit dans
l'initiation des mesures de redressement. Ainsi, il nous parait opportun de
consacrer la deuxième section de ce chapitre à la
présentation du cadre juridique de l'entreprise algérienne en
difficulté.
Section 1
La Notion d'Entreprise en
Difficulté et le Processus de Défaillance
1.1 . La notion d'entreprise en
difficulté :
La notion d'entreprise en difficulté suppose que
l'entreprise a cessé de fonctionner de manière harmonieuse. Une
rupture dans la continuité de son exploitation s'est produite va ou
risque de se produire. L'entreprise n'est donc pas encore en état de
cessation des paiements, caractérisée par l'impossibilité
de faire face au passif exigible grâce à l'actif disponible.
Jean Brilman retient un concept assez étendu
d'entreprise en difficulté : « ce n'est pas seulement une
entreprise qui a des problèmes financiers (conséquence
immédiate d'autres problèmes beaucoup plus profonds), c'est aussi
une entreprise qui, rencontrant ou prévoyant des difficultés,
prend des mesures immédiates afin de ne pas connaître d'ennuis
financiers : peu ou pas de rentabilité, conjoncture difficile,
volume d'activité en baisse, dégradation du climat social,
grève, etc. »1(*)
Au-delà, la notion d'entreprise en difficulté ne
renvoi pas forcement à l'idée des difficultés
financières et traduit aussi une approche différente des
incidents de fonctionnement que peuvent rencontrer les entreprises. Elle
intègre en effet une idée essentielle : celle de
prévention.
1.2 . Le processus de défaillance
(L'escalade des difficultés) :
Les difficultés de l'entreprise n'interviennent jamais
de manière brutale, de longues étapes sont traversées
avant d'atteindre une situation critique et faire appel aux procédures
judiciaires.
La dégradation de la situation de l'entreprise commence
sur le plan économique commercial et puis financier avant d'aller
à sa traduction sur le plan juridique, qui n'est qu'une
résultante logique en cas d'échec ou d'absence de mesures
entamées par l'entreprise pour redresser sa situation.
1.2.1. La régression
économique :
Le résultat de l'entreprise est fondé sur trois
facteurs qui sont le prix de revient de sa production, les quantités
vendus et le prix de vente, chacun de ses facteurs est soumis aux contraintes
des variations de l'environnement.
Suivant la nature de son activité et suivant sa
situation dans son environnement, le résultat de l'entreprise est plus
ou moins sensible à tel ou tel événement : augmentation
des prix des matières premières, hausse des salaires,
accentuation de la concurrence, innovation technologique. Le degré de
sensibilité du résultat fait de chaque entreprise une
activité plus ou moins risquée. L'entreprise en difficulté
illustre le cas d'une grande dépendance du résultat à la
stabilité de ces facteurs.
Une régression économique survienne lorsque
l'entreprise enregistre des pertes substantielles et structurelles. Cette
situation peut être mesurée par deux indicateurs :
- La valeur ajoutée, indicateur pertinent pour
apprécier l'activité et le développement de l'entreprise.
Elle rend compte du poids économique réel de l'entreprise. Elle
dépend de nombres de facteurs tels que le degrés
d'intégration de l'entreprise, le degrés d'élaboration et
d'innovation des produits, la qualité de son organisation industrielle
et commerciale, la formation et la productivité du personnel, le
rendement des équipements. Une influence négative de ces
facteurs entraînera une dégradation de valeur ajoutée.
Le stade ultime de la régression économique est
une valeur ajoutée négative, l'entreprise dans ce cas consomme de
la richesse au lieu d'en créer.
- L'excèdent brut d'exploitation, qui représente
l'indicateur de la rentabilité économique de l'activité.
La situation limite est atteinte lorsque l'EBE est structurellement
négatif.
1.2.2. La régression
commerciale :
Elle est peut être brutale, progressive ou latente et
dissimulée. Elle se caractérise par la chute du chiffre
d'affaires ou la baisse du taux de marge brute, voire les deux successivement
ou en même temps. On peut citer sans être exhaustifs :
· Inadaptation technique ou produits non
compétitifs ;
· Déficiences de la fonction commerciale ;
· Vieillissement, non renouvellement ou
paupérisation de la clientèle.
1.2.3. La régression
financière :
Si l'entreprise ne réagit pas, n'est pas flexible et ne
peut trouver de nouveaux marchés, tout en réduisant ses charges
de structure, elle amorce alors une régression financière.
La régression financière est le plus souvent la
conséquence d'une régression commerciale non
maîtrisée. L'insuffisance de marge ne permet plus de couvrir les
charges de structures. Le résultat de positif peut devenir
négatif et, ce qui est plus grave, l'affaiblissement de
l'autofinancement risque de rendre difficile les remboursements d'emprunts.
Cependant elle peut être autonome et indépendante
de la régression commerciale :
· Gros impayés ;
· Déconfiture d'un important client ;
· Retrait de concours bancaires ;
· Erreurs ou faute de gestion avec une croissance rapide
sans financement correspondant ou une croissance externe mal
maîtrisée avec des rachats d'entreprise non viable ;
· Montages financiers inadaptés avec des
crédits à court terme finançant des investissements
à long terme.
L'entreprise étant consciente de ses
difficultés, doit entreprendre toutes mesures pour remédier
à cette situation. L'échec ou l'absence de telles actions
conduira l'entreprise aux procédures de règlement judiciaires,
qui n'est autre que la sanction légale des difficultés, et la
traduction juridique de l'insolvabilité de l'entreprise.
Section 2
Aspects Juridiques de
l'Entreprise Algérienne en Difficulté
Le droit de la faillite et de règlements judiciaire en
Algérie traite l'entreprise en difficulté à partir du
moment où elle déclare sa cessation de paiement. Il n'existe
aucun traitement préventif ou un système d'alerte permettant la
détection précoce des difficultés. Par la suite aucune
référence au redressement judiciaire n'a été
introduite, ainsi l'entreprise soumise aux procédures légales
détient une alternative : le concordat (règlement amiable) ou la
faillite.
2.1. La cessation de paiement :
L'article 215 du code de commerce stipule que
« tout commerçant, toute personne morale de droit
privé, même non commerçante qui cesse ses paiements doit
dans les quinze jours, en faire la déclaration en vue de l'ouverture
d'une procédure de règlement judiciaire ou de
faillite ». Cette déclaration de cessation de paiement
intervient suite à l'incapacité de l'entreprise à honorer
une échéance. Selon les dispositions2(*) du code de commerce, à la
première audience le tribunal s'il constate la cessation de paiement en
détermine la date et prononce le règlement judiciaire ou la
faillite.
2.2. Le règlement
judiciaire :3(*)
Le jugement qui prononce le règlement judiciaire
emporte à partir de cette date assistance obligatoire du débiteur
par le syndic et la disposition de ses biens. Le jugement emporte à
titre de mesure conservatoire, au profit de la masse, hypothèque que le
syndic est tenu d'inscrire immédiatement sur tout les biens du
débiteur et sur ceux qu'ils acquerra par la suite au fur et à
mesure des acquisitions.
Lorsque le débiteur a été admis au
règlement judiciaire le juge commissaire fait convoquer les
créanciers dont les créances ont été admises. La
convocation indique que l'assemblée aura pour objet la conclusion d'un
concordat entre le débiteur et ses créanciers.
2.3. Le concordat :
Le concordat étant un arrangement entre le
débiteur et ses créanciers en vertu duquel ceux-ci lui consentent
des délais de paiement ou une remise partielle de sa dette. Le concordat
ne s'établi que par le concours de la majorité en nombre des
créanciers représentant les deux tiers de leurs créances.
Le concordat doit par la suite étant soumis à l'homologation du
tribunal. L'homologation de concordat le rend obligatoire pour tous les
créanciers. Si le concordat n'est pas obtenu le tribunal peut prononcer
la faillite.
Le règlement judiciaire peut, par jugement rendu en
audience publique, d'office ou sur demande soit du syndic, soit des
créanciers, étant convertis en faillite si le débiteur est
condamné, entre autre, pour banqueroute frauduleuse ou si le concordat
est annulé ou résolu.
2.4. La faillite :4(*)
Dès que la faillite ou la conversion du
règlement judiciaire en faillite a été prononcée,
les créanciers sont constitués en état d'union. Le syndic
procède aux opérations de liquidation de l'actif en même
temps qu'à l'établissement de l'état des
créances.
Ainsi, il procède, avec l'autorisation du
juge-commissaire, à la vente des objets soumis à
dépérissement prochain, ou à dépréciation
imminente, ou dispendieux à conserver. Il procède au recouvrement
des créances, à la vente aux enchères publiques des autres
effets mobiliers ou marchandises, et assure la continuation de l'exploitation
si elle est autorisée.
2.5. La réhabilitation commerciale de
l'entreprise :
Celle-ci est obtenue lorsque l'entreprise
déclarée en faillite ou admise au règlement judiciaire
ayant obtenu un concordat, a intégralement payé les dividendes
promis ou qu'elle justifie de la remise entière de ses dettes par ses
créanciers ou de leur consentement unanime à sa
réhabilitation. La demande de réhabilitation commerciale doit
être déposée au greffe du tribunal qui a prononcé la
faillite ou le règlement judiciaire.
Depuis la promulgation du code de commerce en 1975, on ne peut
signalé que quelques modifications apportées au droit de la
faillite et du règlement judiciaire c'est-à-dire le livre III du
code de commerce. Il faut rappeler que ce code a été
élaboré sous le règne de l'économie
planifiée. Plusieurs critiques peuvent être apportées :
Le centrage sur les entreprises publiques :
en effet le code actuel ne sied au fonctionnement d'une économie de
marché où le secteur privé prend de plus en plus
d'ampleur.
Absence d'un droit des entreprises en
difficulté : Le droit actuel traite uniquement les cas de
faillite sans faire référence à la sauvegarde de
l'entreprise et la continuité de l'exploitation. Une entreprise ne doit
pas être liquidée suite à un simple incident de paiement
sans lui donner la chance de se redresser, au lieu donc de parler de
règlement judiciaire le législateur aura pu prévoir le
redressement judiciaire.
Absence de procédure d'alerte ou de traitement
préventif : les nouvelles réglementations offre une
importance au traitement préventif, en vue de la sauvegarde de
l'entreprise et de l'emploi. En Algérie, l'importance est offerte au
règlement des créanciers. Une procédure d'alerte permet
une prise de conscience des difficultés, et l'engagement des mesures
nécessaires de rétablir la situation avant d'atteindre la
cessation de paiement.
Les nouvelles réglementations en matière de
droit des entreprises en difficulté introduit la notion de
prévention à travers l'alerte. Ce dispositif a surtout pour
objectif de mettre les dirigeants en face de leur responsabilité, en les
incitant à prendre des mesures de redressement.
En dehors des mesures de redressement judiciaire l'entreprise
peut d'elle-même détenir des mécanismes lui permettant une
détection précoce des difficultés, et un suivi
précis de l'évolution de sa situation.
Section 3
De la
Vulnérabilité à la Défaillance
Appréhender la notion de difficulté,
connaître le stade atteint par l'entreprise dans le processus de
dégradation, voire l'anticiper et le prévoir, devrait être
la démarche première du redressement d'une entreprise. Sachant
que les facteurs conjoncturels ne sont pas toujours la cause des
difficultés ; la défaillance est, le plus souvent, la
conséquence de défauts structurels propres à l'entreprise
elle-même.
Conscient des enjeux, il doit être à même
de prévoir ou anticiper des difficultés à venir à
travers la lecture de comptes sociaux, de les détecter quand
apparaissent divers indicateurs significatifs, de les constater quand elles se
manifestent par un déséquilibre financier insurmontable
conduisant à l'état de cessation de paiement et, d'une
façon plus large, comprendre les causes générales des
difficultés des entreprises.
3.1 Prévoir les difficultés :
« Le but de la science est de prévoir et
non, comme on l'a dit souvent, de comprendre »5(*).
La détection précoce des difficultés de
l'entreprise contribue à une meilleure prise en charge de ceux et la
mise en place d'un plan de sauvetage. Malheureusement beaucoup d'entreprises
réagissent en retard, du fait de la non compréhension des
mécanismes qui sont à l'origine des difficultés et d'un
défaut manifeste de prévoyance.
3.1.1 La prévision par les outils de l'analyse
financière :
La prévision peut être faite à partir de
quelques chiffres clés et ratios choisis. Ces derniers permettent
grâce à leur valeur comparative, une approche rapide de la
qualité financière de l'entreprise.
Le ratio est le rapport entre deux grandeurs. Ils sont des
outils précieux pour l'analyse de l'activité de l'entreprise, de
sa situation économique et financière et de son évolution
dans le passé.
- L'analyse de la solvabilité
Le bilan patrimonial permet d'évaluer la valeur des
fonds propres des actionnaires. La différence entre l'actif et
l'ensemble des dettes constitue l'actif net comptable, qui représente la
valeur comptable des fonds propres et la surface financière de
l'entreprise. Il intervient pour estimer la capacité de l'entreprise
à faire face à ses engagements avec ses actifs.
La solvabilité se mesure en général par
les ratio : Actif net corrigé (ou l'actif net comptable) / total de
passif, qui doit être supérieur à 20%. Toutefois cette
norme peut varier d'un secteur à l'autre. La difficulté
d'évaluer certains actifs constituer un important obstacle devant une
évaluation fiable de la solvabilité de l'entreprise.
- L'analyse exigibilité /
liquidité
L'analyse du risque de la faillite qui s'appuie sur les deux
notions d'exigibilité et de liquidité, met en correspondance les
structures du passif et de l'actif. Les principaux outils de cette analyse sont
le fonds de roulement patrimonial, les ratios de liquidité et le ratio
d'autonomie financière.
- Le fonds de roulement patrimonial : cette
notion est née de la comparaison de la structure de liquidité de
l'actif et de celle d'exigibilité du passif. Elle procède
à une appréciation à court terme du risque de faillite. En
effet, une différence positive entre le montant des actifs à
court terme et celle des dettes à court terme permet de se
prémunir contre le risque et constitue le matelas de
sécurité de l'entreprise.
- Les ratios de liquidité : ils
mettent en correspondance les actifs réalisables rapidement et les
dettes à court terme. Les ratios traditionnels sont les suivants : le
ratio de liquidités générale (actifs réalisables
à moins d'un an /dettes exigibles à moins d'un an), le ratio de
liquidité réduite (actifs réalisables à moins d'un
an moins stocks /dettes exigibles à moins d'un an), le ratio de
liquidité immédiate (titres de placement et
disponibilités/dettes exigibles à moins d'un an). Il n'existe
aucune norme autre que des normes sectorielles, permettant de juger du niveau
de ces ratios. Seule une comparaison avec des entreprises du même secteur
ou l'examen de l'évolution de ces ratios permettent de conclure
- Le ratio d'autonomie financière :
dettes financières à long et moyens terme (exigible à plus
d'un an) /capitaux propres. Ce ratio exprime le degré
d'indépendance financière de l'entreprise par rapport au
financement extérieur. Il doit inférieur à 1.
- L'analyse de la rentabilité
La rentabilité reste l'un des plus importants
critères de la santé de l'entreprise. Quelque soit la
difficulté qu'elle rencontre, l'effet en est immédiatement senti
au niveau de la rentabilité. Elle représente donc un indicateur
dont les causes peut être passagères ou au contraire très
profondes.
- Rentabilité économique (Excédent brut
d'exploitation/ Immobilisations nettes+ BFR) : Ce ratio permet de calculer si
les investissements réalisés ont été
rentabilisés ou non. Il doit être le plus élevé
possible. Et sa faiblesse peut provenir de : la sous utilisation des
immobilisations, de conditions d'exploitation défavorables, d'un mauvais
investissement ou d'un délai important entre l'investissement et les
ventes.
- Rentabilité financière (Résultat net de
l'exercice/Capitaux propres) : Ce ratio permet de mesurer la capacité de
l'entreprise à rentabiliser les capitaux propres. Si ce ratio est
inférieur au taux de placement monétaires, les investisseurs
hésiteront à investir dans cette entreprise.
- Le financement de la croissance (Autofinancement / (?BFR +?
immobilisations)) : Ce ratio est un indicateur de la capacité de
l'entreprise à dégager des ressources propres pour financer
l'augmentation de son BFR et les nouveaux investissements. La valeur de ce
ratio doit être supérieur à 1.
- La capacité de remboursement (CAF/ dettes
financières) : Cet indicateur permet de mesure le niveau de la
capacité de l'entreprise à honorer ses dettes. Ce ratio est
très utilisé par les banquiers.
La dégradation des ratios de rentabilité varie
d'une entreprise à l'autre. On peut toutefois rencontrés des
entreprises qui présentent des ratios de rentabilité proche de
ceux des entreprises défaillantes, ces difficultés ne les
conduisent pas à une situation de dépôt de bilan du moins
avant plusieurs années.
Les ratios de rentabilité sont efficaces, le calcul des
écarts permet de prévoir les défaillances quelques
années en avance.
Dans le cas de l'entreprise en difficulté quelques
ratios permettent d'expliquer le processus de dégradation de
l'entreprise. Il s'agit des ratios suivants :
- frais financiers /résultat économique brut, ce
ratio mesure le rapport entre le coût de financement de l'entreprise et
son résultat économique.
- Capacité d'autofinancement / endettement, qui mesure
la capacité de l'entreprise à rembourser ses dettes globales
- Dettes commerciales/ achats TTC, qui exprime dans les
entreprises en difficulté, l'allongement du délai du
crédit fournisseur
- Ressources stables / capitaux investis qui exprime la
couverture des capitaux investis par des ressources stables. Dans les
entreprises en difficulté, ce rapport décroît du fait de la
part croissante des concours bancaires à court terme.
L'analyse financière par les ratios est un outil riche
d'enseignement. Toutefois, pour réaliser la prévision, il est
nécessaire d'interpréter correctement les ratios, en utilisant
les informations comptables et extracomptables, récentes ou
anciennes.
La valeur du ratio à elle seul n'a aucune signification
plausible. Il faut donc :
· Choisir les ratios les pertinents.
· Etudier le ratio sur plusieurs années, pour
pouvoir apprécier son évolution et tirer les conclusions ;
· Déterminer les écarts entre les
différentes valeurs, et faire des représentations graphiques;
· Comparer les résultats à ceux des
entreprises du même secteur d'activité. Les valeurs des ratios
varient d'un secteur à l'autre selon la nature de l'activité.
3.1.2 La prévision par le crédit
Scoring ou l'analyse discriminante :
L'analyse discriminante est une technique d'analyse et de
prédiction des défaillances d'entreprises.
Le score se présente comme une fonction
mathématique qui retient plusieurs ratios jugés pertinents, plus
ou moins fortement pondérés selon leur importance. Le
résultat obtenu en appliquant cette fonction aux chiffres d'une
entreprise permet de la situer dans une catégorie de risque.
De nombreux models ont été mis au point dans ce
domaine, parmi lesquels on trouve ceux de Altman, Collongues, Conan et Holder
et celui de la Banque de France.
La formule d'Altman:
Cette fonction a été présentée la
première fois en 1968. Elle a subi plusieurs modifications par la suite.
Elle a été élaborée sur la base de 22 ratios et un
échantillon de 33 entreprises défaillantes sur la période
de 1946-1965 et de 33 entreprises saines.
Cinq ratios sont retenus dans cette méthode pour
établir la fonction discriminante suivante :
Z = 1,2. X1 + 1,4. X2 + 3,3.
X3 + 0,6. X4 + 0,9. X5
Avec :
s X1 = fond de roulement / actif total
s X2 = réserves/ actif total
s X3 = EBE/ actif total
s X4 = fonds propres/ total des dettes
s X5 = CA/ actif total
Altman détermine une valeur critique Z=2,675 ; ce
qui l'amène à la conclusion suivante :
s Si Z < 2,675, l'entreprise est considérée
comme défaillante.
s Si Z > 2,675, l'entreprise est considérée
comme saine.
Cette fonction permet de dégager empiriquement les
déterminants du risque de faillite d'une entreprise :
s La rotation de son capital (3 éme et 5
éme ratios).
s La structure financière (1er,
2éme et 4éme ratios).
Toutefois, elle ne permet de prévoir correctement les
faillites qu'à l'échéance d'un an. C'est donc une fonction
moyennement performante.
Les formules de Collongues :
La fonction discriminante de Y.COLLONGUES est la
suivante :
Z = 4,983 X1 + 60,0366 X2 -
11,834 X3
Où :
s X1 = frais de personnel / valeur
ajoutée.
s X2 = frais financiers / chiffres d'affaires hors
taxes.
s X3 = fonds de roulement net / total du bilan.
Si Z > 5,455, l'entreprise sera déclarée
mauvaise.
Si Z< 5,455, l'entreprise sera déclarée
bonne.
Pour affiner son étude, COLLONGUES a testé de
nouveau sur deux échantillons distincts, l'un de 27 entreprises ayant
déposé leur bilan, l'autre de 21 entreprises en bonne
santé, pour aboutir à la fonction suivante :
Z= 4,6159 X1- 22 X4 - 1,9623
X5 Avec :
s X4 = résultat d'exploitation / chiffre
d'affaires H.T.
s X5 = fonds de roulement net / stocks.
Si Z > 3,0774, l'entreprise est déclarée
défaillante.
Si Z < 3,0774, l'entreprise est déclarée
saine.
La formule de Conan et Holder :
La fonction discriminante de Conan et Holder se
présente ainsi :
Z= 0,24 X1 + 0,22 X2 + 0,16
X3 - 0,84 X4 - 0,10 X5.
Où :
s X1 = EBE / endettement global.
s X2 = capitaux permanents/ total du bilan.
s X3= réalisable et disponible / total du
bilan.
s X4 = frais financiers / chiffre d'affaires
H.T.
s X5 = frais de personnel / valeur
ajoutée.
Une note inférieure à 0,04 signifie danger.
Une note comprise entre 0,04 et 0,09, mention prudence.
Une note supérieure à 0,09 est jugée
bonne.
Ce modèle permet une prévision de
défaillance de 75% à trois ans au niveau des P.M.I. cependant,
cette prévision n'est pas suffisamment précoce pour permettre aux
dirigeants de prendre les mesures nécessaires à temps.
La formule de la Banque de France :
100Z = - 1,255 X1 + 2,003 X2 -
0,824 X3 + 5,221 X4 - 0,689 X5 - 1,164
X6 + 0,706 X7 + 1,408 X8 - 85,544
Avec :
X1 = frais financiers/ EBE
X2 = ressources stables / actif
économique
X3 = CA / endettement
X4= EBE / CA HT
X5= dettes commerciales / achats TTC
X6= taux de variation de la valeur
ajoutée
X7= (stocks + CLIENTS - avances clients) /
production TTC
X8= investissements physiques / valeur
ajoutée
La règle de décision est la suivante :
Si Z >0,125 : l'entreprise est normale
Si Z < -0,250 : l'entreprise a des
caractéristiques comparables à celles des entreprises
défaillantes durant leurs dernières années
d'activité.
Si -0,250< Z <0,125 : l'entreprise est en zone
d'incertitude
Intérêts et limites des fonctions
scores :
Une référence aux scores présente certes
un grand intérêt pour l'entreprise (banque ou autre) qui dispose
ainsi d'un indicateur synthétique représentatif de la
qualité financière (en particulier de la solvabilité) de
ses clients, lui permettant d'affecter chacun d'eux à une classe de
risque. L'usage généralisé d'un tel score nécessite
une confiance dans la fiabilité de celui-ci et dans sa capacité
à être utiliser comme mesure adéquate du risque de
défaillance. « Le taux de sécurité des
différentes méthodes serait de 60% trois ans avant la
défaillance et de 75% à 80% un an auparavant.
Si l'on ne peut pas dire qu'une entreprise présentant
un mauvais score va déposer son bilan, on peut en revanche assurer que
celles qui ont déposé leur bilan avaient un mauvais score dans
l'intervalle de trois ans qui a précédé »6(*).
L'inconvénient de quelques fonctions est leur
caractère ancien. La question est de savoir si une fonction
élaborée les années quatre-vingt peut encore être
efficace dix ou quinze ans plu tard. De nouvelles fonctions ont
été élaborées pour pallier à ce
problème.
La prévision par les outils de l'analyse
financière ne décèle qu'à posteriori l'existence
des difficultés et ne précise pas l'origine de celles-ci. C'est
pourquoi la détection ne saurait se limiter à l'usage des
méthodes de scoring qui seront complétées par des
recherches empiriques fondées sur de multiples indicateurs.
3.2 Rechercher les indicateurs :
« Demain ne sera pas comme hier. Il sera nouveau et
il dépendra de nous. Il est moins à découvrir qu'à
inventer »7(*)
L'état de difficulté d'une entreprise peut
être mises en évidence par des instruments d'analyse variés
et non nécessairement chiffrés appelés indicateurs.
Ceux-ci, pris isolément ne suffisent pas pour caractériser une
situation de difficile ; c'est l'accumulation de ces signes qui doit alerter
l'observateur.
3.2.1 Avantage des clignotants :
La prévision des difficultés par l'analyse
financière ou le scoring reste des analyses relativement lourdes. Au
niveau de la détection des difficultés, de telles analyses
nécessitent des délais durant lequel la situation de l'entreprise
pourra se dégrader. Elles se basent sur des documents comptables et
financiers disponibles des mois après la clôture de l'exercice. Il
est donc nécessaire de disposer d'un outil plus souple, les clignotants
d'alerte.
Cette méthode peut être faite sans études
approfondies, elle repose sur des informations facilement accessibles. Le plus
grand avantage c'est que leur mis en oeuvre peut se faire à tout
instant.
La fonction principale des clignotant reste l'alerte et
représente une étape primordiale pour toute opération de
prévision.
3.2.2 Les indicateurs d'alerte :
Les indicateurs appelés aussi clignotants doivent
permettre de déclencher l'alerte sur la situation difficile de
l'entreprise. Ces indicateurs n'ont évidemment pas tous la même
valeur.
Certains indicateurs à caractère purement
subjectif ne sont que des indices qui, seuls, ne doivent pas conduire à
douter de la pérennité de l'entreprise. D'autres, en revanche,
repose sur une analyse d'exploitation telle qu'elle est traduite par les
documents comptables, mènent à des conclusions plus fermes
exemple : perte des ¾ du capital social, licenciement collectif d'une
partie du personnel, de non paiement ou des retards de payement des cotisations
sociale, d'une situation nette négative, du refus de certification des
comptes par le commissaire au compte, ....
a) Les indicateurs humains :
L'organisation du personnel reste une tache difficile. Plusieurs
indices peuvent faire réfléchir et même déclencher
la sonnette d'alarme. On peut relever :
· L'augmentation de l'absentéisme et du turn
over ;
· Mouvement important du personnel ;
· La recrudescence des conflits sociaux et surtout au
niveau de la direction ;
· La démission d'éléments important
dans l'organisation ;
· Une organisation interne mal adapté aux besoins
de l'entreprise ;
· Etc.
b) Les indicateurs d'exploitation :
L'exploitation d'une entreprise peut être
affectée par des facteurs internes ou externes comme les modifications
de la demande sur le marché, le progrès technologique ou le
changement de la réglementation.
L'étude de l'Accountants International Study nous
permet de faire le tour d'un ensemble d'indicateurs :
· Développement de la concurrence du fait de la
perte d'une position de monopole à l'expiration d'un brevet ou de
l'arrivée sur le marché de concurrents plus compétitifs
;
· Apparition sur le marché de produits de
substitution moins chers ;
· Arrivée à terme de contrat important
sans possibilité de renouvellement ;
· La perte d'un client important ;
· Impayés importants ;
· Perte d'un gros fournisseur dont le remplacement est
difficile ;
· Problème d'approvisionnement, soit suite
à la perte d'un fournisseur important, ou à la rareté des
matières premières.
· Sinistre entraînant des charges importantes non
couvertes par les assurances ;
· Fermeture de l'usine, suite à une grève
prolongée ou un problème technique ;
· Contentieux judiciaires risquant d'entraîner une
charge importante pour l'entreprise en terme de dommages -
intérêts ;
· Etc.
La baisse du chiffre d'affaires d'un mois à l'autre
reste un signe préoccupant. Il faut surtout veiller à corriger
les indicateurs de volume d'activité des effets de l'inflation et des
phénomènes saisonniers.
3.2.3 Les indicateurs de trésorerie
difficile :
Une entreprise connaît des problèmes de
trésorerie lorsqu'elle ne peut pas faire face à ses obligations
courantes et ses échéances de dettes à long terme. Ces
problèmes peuvent interrompre la poursuite de l'exploitation et
l'entraîner à terme à l'insolvabilité, une situation
de cessation de paiement pourra être constatée.
Plusieurs indices peuvent nous permettre d'ôter le voile
sur ces difficultés :
a) Les ratios de liquidité :
Ces ratios sont extrêmement importants dans la
détection des difficultés de l'entreprise. Ils permettent
d'apprécier dans quelle mesure une entreprise est capable de faire face
à ses engagements à court terme.
b) Dégradation de ses relations avec ses
fournisseurs :
Les approvisionnements constituent un point important dans
l'activité de l'entreprise. Elle se doit donc de surveiller ses
relations avec ses fournisseurs et de veiller à les garder au meilleur
niveau. Les difficultés avec ces derniers peuvent apparaître
à travers :
· Impossibilités d'obtenir des avantages
financiers ;
· Constat des retards de paiement des
échéances, à travers des protêt ou le paiement des
intérêts de retard ;
· Livraisons arrêtées pour non respect des
conditions de paiement ;
· Refus d'octrois de délai de paiement ;
· Changement de fournisseurs.
c) Dégradation de sa relation avec la
banque :
De sa relation avec son principal bailleur de fonds les
indicateurs de difficultés sont :
· Exigences de nouvelles garanties réelles sur
les biens de l'entreprise pour les concours anciens ;
· Difficulté à obtenir de nouvelles lignes
de crédit malgré les garanties offertes ;
· Difficultés d'obtenir d'un emprunt à
long terme en raison du niveau d'endettement ;
· Accumulation des retards de paiement des
échéances des crédits ;
· Découverts passagers devenant permanent ;
· Dégradation de la qualité
d'appréciation des crédits de l'entreprise ;
· Obtention de crédits avec des conditions moins
favorables ;
· Retraits d'accords de prêts.
d) Indicateurs des comptes financiers de
l'entreprise :
Plusieurs conclusions peuvent être tirée de la
simple lecture des états financiers de l'entreprise. Parmi les
indicateurs on peut retenir :
· Une rotation des stocks et créances beaucoup
plus lente que la moyenne du secteur ;
· Besoins à court terme pour financer des projets
à long terme ;
· Insuffisance du fonds de roulement et une
trésorerie structurellement négative ;
· Pertes d'exploitation répétées
;
· Aggravation du niveau d'endettement et du ratio
dettes/fonds propres.
· Ventes d'actifs nécessaires pour obtenir des
liquidités ;
e) Dégradation du fonds de
roulement :
· Les rotations des réalisables et disponibles de
l'entreprise inférieure à la moyenne de la branche
d'activité, ce qui va générer une augmentation du besoin
en fonds de roulement.
· Faute d'obtenir un financement long, l'entreprise va
utiliser des ressources courtes pour financer des projets à long
terme.
· L'entreprise doit vendre ses produits en
réduisant ses marges, voire au-dessous du prix de revient, pour
rapporter rapidement des liquidités.
· Le fonds de roulement est faible, et pour faire face
à ses obligations l'entreprise recours à des crédits.
f) Dégradation des comptes :
· Les sources de financement extérieures viennent
à manquer et l'entreprise est contrainte de réaliser certains
actifs ;
· Les pertes d'exploitation se renouvellent ;
· Le ratio dettes/situation nette se
détériore ;
Les facteurs explicatifs de la défaillance peuvent
être recherchés principalement dans les carences de gestion de
l'équipe dirigeante, dans les conditions d'exploitation l'entreprise
ainsi que dans son adaptation à l'environnement économique.
La présence de tel ou tel élément
isolé ne constitue pas nécessairement un signe inquiétant.
C'est plutôt la réunion de plusieurs d'entre eux qui doit
être considéré comme alerte, à ce moment, les
réactions doivent être rapides afin d'éviter que la
situation ne s'aggrave.
En plus de tous ces indices qui résultent de facteurs
internes à l'entreprise, on peut retenir des indicateurs externes
d'ordre général tels que la conjoncture économique ou le
changement de législation. L'adaptation de l'entreprise à des
nouvelles conditions d'environnement reste toujours très difficile et
surtout très coûteuse.
3.3 Constater les difficultés :
L'entreprise pourra connaître toutes sortes de
difficultés, et il est bien nécessaire de suivre
l'évolution et l'enchaînement de ces difficultés dans le
temps afin de pouvoir apporter les solutions adéquates.
Toutefois, et quelles que soit l'origine des
difficultés, celles-ci aboutissent en fin de compte à un
déséquilibre financier, auquel les dirigeants n'ont pas
été en mesure de remédier à temps.
3.3.1 Le processus de dégradation de la situation
de l'entreprise :
La défaillance d'une entreprise
résulte de l'aboutissement de plusieurs facteurs. Le processus de
détérioration commence bien plusieurs années avant la
déclaration de faillite.
On peut résumer ce processus comme suit8(*) :
?? Durant cette période, l'entreprise ne pourra
maintenir ni la qualité de ses produits, ni le niveau des coûts de
fabrication. Cette situation conduit automatiquement à une
dégradation du rapport qualité/prix, d'où une baisse des
commandes. À ce niveau, L'entreprise doit faire face à deux choix
:
· Faire baisser les prix, et donc perdre sa
rentabilité ;
· Maintenir le niveau des prix, et perdre des parts de
marché.
??
Durant cette période, l'entreprise connaîtra une baisse sensible
de son activité. En effet le cycle d'exploitation va enregistrer un
retard, qui empêchera l'entreprise d'assurer ses échéances
courantes.
Cela va entraîner une baisse du fonds de roulement net.
Les frais financiers augmentent, et le résultat brut économique
se dégrade.
?? A terme l'entreprise, et avec les problèmes
d'exploitation, va épuiser tous ses moyens de financement. L'entreprise
éprouve de plus en plus de difficultés pour assurer les
échéances. Son endettement et sa dépendance
vis-à-vis de sa banque et ses fournisseurs vont s'alourdir.
3.3.2 Le déséquilibre
financier :
L'équilibre et le déséquilibre financiers
d'une entreprise s'apprécient par référence au fonds de
roulement dont elle dispose au regard des besoins de financement qu'exige son
cycle d'exploitation.
L'évolution négative du fonds de roulement
jouera donc un rôle fondamental dans le processus de dégradation.
Le schéma suivant résume cette relation :
Schéma 9(*) : Les relations de causes à
effets
3.4 Comprendre les difficultés de
l'entreprise :
Il est souvent très difficile de cerner
concrètement les causes de défaillance et de faire ressortir
l'élément responsable du déclin de l'exploitation.
Plusieurs études sur les causes de défaillances
des entreprises concordent pour dire que les causes principales relèvent
de facteurs de fragilité et d'erreurs internes d'une part, et des
facteurs liés à l'environnement d'autre part.
3.4.1 Les causes de vulnérabilités
d'entreprise :
a) défaillance « accidentelle
» :
Les causes qu'on appelle accidentelles peuvent
regroupées d'une part les véritables accidents (sinistre,
accidents divers,...), mais aussi d'autres facteurs comme :
- Les litiges avec ses partenaires privés
- Les litiges avec ses partenaires publics (redressement
fiscal,...)
- Escroquerie dont est victime l'entreprise
- Cas de force majeures (guerre, catastrophe naturelle,...)
- Accidents divers
L'accident peut constituer la première cause de
difficultés d'une entreprise. Toutefois, il ne doit pas être
interprété comme l'unique cause des difficultés. Il peut y
avoir en même temps un processus structurel de dégradation de
l'activité issue soit d'une modification défavorable de son
environnement, soit d'un dysfonctionnement de son organisation interne. Ces
facteurs rendent l'accident fatal pour la poursuite de l'activité de
l'entreprise.
L'accident peut donc être le facteur déclenchant
une situation de cessation de paiement dans le cas des entreprises
vulnérables.
b) Caractère structurel de la réduction des
débouchés :
Les problèmes des débouchés proviennent
souvent de la baisse tendancielle de la demande adressée à
l'entreprise. Elle peut être aussi le résultat de l'arrivée
à échéance des contrats sans possibilités de
renouvellement. Une entreprise en difficultés se caractérise par
des pertes en chiffre d'affaire et par son incapacité à
évaluer correctement son marché : mauvaise anticipation de la
demande ou du comportement de ses concurrents. Cette mauvaise anticipation va
influencer de manière importante sur la qualité de ses
produits.
Ce problème de débouchés peut être
atténué par des mesures qui permettront à l'entreprise une
meilleure connaissance de son environnement et donc une adéquation aux
besoins du marché.
c) La contrainte de financement :
Les difficultés d'origine financière sont
nombreuses. En effet, une entreprise peut connaître un déficit de
ressources propres conjugué d'un accès difficile aux
crédits bancaires. Ceci est reflété par des niveaux de
taux t'intérêts jugés trop élevés ou un refus
catégorique de prêt. Le désengagement des bailleurs de
fonds parait comme un facteur pouvant mettre en cause la survie même de
l'entreprise.
La faiblesse des ressources propres se traduit par une hausse
importante du levier d'endettement. Cette hausse a pour effet une augmentation
artificielle de la rentabilité financière de l'entreprise.
L'augmentation des charges financières liées
à un endettement de courte durée sera un handicap devant
l'accroissement des fonds propres.
Pour les entreprises qui sont économiquement viable
mais souffrant d'un manque de sources de financement, une injection de nouveaux
fonds est nécessaire pour la sauvegarde de celles-ci.
Parmi les difficultés d'origine financière on
peut citer le défaut de paiement d'un client important et l'allongement
des délais clients. Ces deux facteurs mettent en évidence
l'ampleur des retards de paiement sur les défaillances des entreprises.
Ces situations engendrent, à l'entreprise une diminution de ses
crédits avec ses partenaires commerciaux. Et en l'absence d'un
financement bancaire, l'espoir de survie de l'entreprise va en diminuant.
d) Le système d'information
interne :
Des problèmes d'information et de management
contribuent aux difficultés des entreprises. Il s'agit surtout d'un
système comptable déficient et de l'incompétence de
l'équipe dirigeante. Dans ces cas, les dirigeants n'ont pas des
informations suffisantes pour pouvoir apprécier correctement la
rentabilité de leur entreprise et les différent frais
d'exploitation. Ils n'ont pas aussi les compétences nécessaires
pour pouvoir à la fois constater les difficultés auxquelles est
confrontée leur entreprise, et de trouver les solutions
adéquates.
Outre la mauvaise évaluation de leur environnement,
certaines entreprises ont une vision déformée de leur niveau de
performance. Elles auront tendance à surestimer leur actif et à
sous évaluer leur dettes.
L'absence d'une information fiable et réaliste peut
constituer une entrave à la prise de conscience des difficultés,
et ainsi retarder toute possibilité de l'ouverture d'une
procédure de redressement. Pour les entreprises en difficultés
réagir vite signifie augmenter les chances de sauvetage l'entreprise.
e) L'influence des facteurs
macroéconomiques :
L'influence des facteurs macroéconomiques sur la
défaillance des entreprises concerne surtout les entreprises
vulnérables. En effet, ces entreprises souffrent dés le
départ de l'importance des ressources extérieures dans leur
financement. Les variables liées aux conditions économiques
générales sont :
?? Les conditions du crédit et le marché
monétaire : le resserrement des conditions de crédit
accroît le taux de défaillance des entreprises. Lorsque la
solvabilité de l'entreprise se dégrade son accès au
marché des capitaux et aux crédits fournisseurs devient de plus
en plus difficile. Dans ces cas la banque joue un rôle important dans le
financement de ces entreprises. A leur tour, et pour parer à tous
risque, des mesures de resserrement des conditions de crédit sont prises
et qui feront croître les risques de défaillances.
?? Le flux de création d'entreprise : la distribution
des faillites dépend de l'age de l'entreprise. Les jeunes entreprises
enregistrent un taux élevé de mortalité. La
création de nouvelles entreprises entraîne, avec un
décalage de quelques années, une impulsion des
défaillances. Ces entreprises présentent des fragilités
dues en premier lieu à leurs conditions de créations. En effet la
majorité de ces entreprises ne disposent que du capital minimum requis
par la loi. Le renforcement de leur fonds reste nécessaire pour le
développement de ces entreprises.
?? La conjoncture économique : le chiffre d'affaires et
les résultats sont liés à la conjoncture
économique.
?? L'inflation : le rythme de dépréciation
monétaire peut avoir une influence qui peut être favorable ou non
sur la situation de l'entreprise. A court terme, ce phénomène
joue en faveur des entreprises qui souffrent d'un endettement important car il
leur permet de rembourser avec un argent déprécier. A moyen terme
celles-ci voient une part croissante de leurs revenus absorbés par les
frais financiers.
3.4.2 Caractéristique des entreprises en
difficultés :
Il est très difficile de déterminer le profil
type pour des entreprises en difficulté. Toutefois on peut
déterminer les caractéristiques communes de ces entreprises. La
l'age, la taille, la forme juridique et la nature d'activité sont pour
autant des éléments déterminant de la classification des
entreprises.
a) L'age :
Le risque de défaillance est très important pour
les jeunes entreprises. Les plus touchées sont celles âgées
de moins de dix ans. Ces entreprises présentent une moindre performance
et une forte dépendance du marché intérieur. Elles ont une
clientèle peu diversifiée et une gamme de produit très
limitée. Leur adaptation et réaction face au différent
évènement reste très lentes et parfois inefficaces, ce qui
explique l'importance de l'expérience et l'apprentissage dans la vie de
l'entreprise.
b) La forme juridique :
Les entreprises individuelles sont beaucoup moins
touchées par la défaillances que les sociétés. La
dissociation entre le patrimoine de l'entrepreneur et celui de l'entreprise
réduit l'impact de la défaillance. Face aux difficultés,
un entrepreneur individuel aura tendance à réagir plus rapidement
pour protéger son, patrimoine et celui de son entreprise.
c) La taille :
Le risque de défaillance reste plus élevé
pour les petites et moyennes entreprises que pour les micro et grandes
entreprises. La taille peut induire deux effets opposés :
· Au fur et à mesure que la taille de
l'entreprise augmente, la dissociation entre le patrimoine de l'entrepreneur et
celui de l'entreprise augmente. Cet élément joue dans le sens
d'un risque croissant avec la taille de l'entreprise.
· A l'inverse, plus la taille de l'entreprise est
importante, plus celle-ci est en mesure de bénéficier
d'économie d'échelle, d'influer sur ses partenaires commerciaux
et financiers. D'autres parts les grandes entreprises sont
généralement les plus anciennes, elles bénéficient
de ce point d'une plus grande expérience.
Il n'existe pas un profil type de l'entreprise en
difficulté, des cas exceptionnelle peuvent exister et chaque entreprise
est unique en son genre.
Une fois l'état de l'entreprise connu et ses
difficultés affichées, la recherche profonde des
difficultés est nécessaire. En effet, la
détérioration progressive de sa situation financière
n'est, en définitive, que le révélateur de causes beaucoup
plus profondes et d'un processus de dégradation qui s'est
étalé dans le temps. Cet examen pourra se faire à travers
le diagnostic qui reste le meilleur moyen permettant de déceler les
points faibles de l'entreprise et proposer un nombre de solution pour
remédier à cette situation.
*** *** ***
CHAPITRE II
:
DIAGNOSTIC GLOBAL D'ENTREPRISE EN DIFFICULTE
« L
e diagnostic a pour objectif de déceler les points
faibles et les points forts de l'entreprise, pour corriger les premiers et
exploiter au mieux les seconds »10(*).
L'erreur la plus grave est de tenter de redresser une
entreprise qui n'est pas viable, d'où l'impérieuse
nécessité d'un diagnostic qui doit répondre à deux
critères :
· Etre réaliste : c'est-à-dire sans
prévisions complaisantes qui laissent germer de faux espoirs.
· Etre créatif : c'est-à-dire
orienté vers des solutions, des mesures à prendre, en bref vers
l'action.
Le diagnostic s'articule alors autour d'un processus qui
opère une analyse des principales fonctions de l'entreprise, sans
toutefois négliger leur interdépendance, selon une
méthodologie bien définie que nous tenterons d'évoquer en
détail dans ce chapitre réservé au diagnostic de
l'entreprise en difficulté.
Pour ce faire, nous allons tout d'abord, dans une
première section, présenter les préalables d'un
diagnostic. Puis, nous essayerons d'exposer les différents volets du
diagnostic à savoir : le diagnostic financier (section 2), le
diagnostic fonctionnel (section 3), et enfin le diagnostic stratégique
(section 4).
Section 1
Les préalables au
diagnostic global d'entreprise
La mise en oeuvre d'un diagnostic global d'entreprise repose
sur une démarche bien claire qui exige une collecte d'informations
internes et externes. Pour une meilleure compréhension, il conviendrait
de définir, tout d'abord, la notion du diagnostic global d'entreprise et
préciser les objectifs de sa mise en oeuvre.
1.1 Définition et objectifs d'un diagnostic
global d'entreprise
Le diagnostic global d'entreprise peut être
définit comme étant une analyse approfondie englobant ses
différentes fonctions et organisation afin d'apprécier ses
performances passées et présentes et de proposer des
améliorations.
Le diagnostic global d'entreprise permet de répondre
aux questionnements suivants11(*) :
· Quels sont les résultats de l'entreprise ?
· Sont-ils satisfaisants et pourquoi ?
· Comment ont-ils été obtenus et quels sont
les préférences et objectifs ?
· Quel niveau de performance veut atteindre l'entreprise
et comment y arriver ?
1.2 Les sources d'informations pour la
réalisation du diagnostic global
Pour réaliser un diagnostic global d'entreprise, il est
impératif de disposer de toutes les informations nécessaires et
pertinentes. Ces informations peuvent être regroupées en
données internes et données externes.
1.2.1 Les données internes
Il s'agit de toutes les données enregistrées et
transmises par l'entreprise telles :
· Les documents comptables et financiers notamment ceux
des dernières années, les comptes rendus d'assemblée
générale et les rapports de commissaires aux comptes.
· Les statistiques commerciales, techniques, plans de
développement.
· Les études prévisionnelles commerciales,
techniques, budgets.
· Les manuels et procédures, catalogues, etc.
· Les données sociales de l'entreprise.
1.2.2 Les données externes
Ce sont des données acquises à
l'extérieur de l'entreprise pour accomplir le diagnostic voulu, il
s'agit essentiellement :
· Des statistiques des organismes officiels nationaux et
internationaux (ONS, INSEE,).
· Des données de toute nature fournies par des
organismes et banques de données.
· Des données fournies par les partenaires
(pouvoirs publics, banquiers, fournisseurs, clients,...)
Ces informations enregistrées doivent être
complétées par d'autres informations non enregistrées
telles que les visites des lieux, entretiens avec le personnel et les
directeurs, les questionnaires et interviews.
1.3 La démarche de réalisation d'un
diagnostic global d'entreprise
J.P Thibaut définit l'entreprise comme suit : «
l'entreprise est un ensemble (ou système) organisé de
moyens humains, matériels et financiers, animé par une
volonté et orienté vers la production ou la distribution de biens
ou de services »12(*).
Ainsi, en décomposant cette définition, on peut
ressortir les principales tâches qu'accomplit une entreprise. Ces
tâches sont regroupées d'une manière aussi homogène
que possible et confiées à plusieurs personnes et services. Cette
logique de décomposition de l'ensemble de ces tâches
débouche sur la notion de fonctions13(*) spécialisées. Ces dernières
peuvent être regroupées en quelques grandes fonctions, en
l'occurrence : la fonction commerciale et approvisionnement, la fonction
production, la fonction personnel, la fonction financière et
administrative, la fonction direction.
Notre diagnostic portera, alors, sur l'ensemble de ces
fonctions avec la hiérarchisation suivante :
Cette hiérarchisation dans l'analyse des
différentes fonctions de l'entreprise est basée sur la place de
chaque fonction dans la réalisation de ses activités. En effet,
l'existence économique d'une entreprise réside dans sa
capacité à satisfaire les besoins du marché : c'est
l'activité commerciale. Ayant identifié les
besoins du marché, l'entreprise met en oeuvre les moyens et
procédés de fabrication des produits, c'est la fonction
technique avec l'assistance de la fonction
approvisionnement. Pour accomplir ses tâches de production,
l'entreprise aura besoin d'une capacité humaine : c'est la
fonction personnel. Pour financer son exploitation et ses
investissements, l'entreprise doit se procurer et gérer des moyens
financiers ainsi que les ressources monétaires
générées par son activité : c'est la
fonction financière. Les différentes fonctions
sont reliées entre elles dans une structure appelée
organisation.
De ce fait, le diagnostic commencera par l'analyse de la
structure financière et de la liquidité de l'entreprise. A partir
de là, on essayera de comprendre comment ces résultats ont
été obtenus (analyse fonctionnelle) et nous terminerons par le
diagnostic stratégique qui vise à avoir une base d'une
réflexion stratégique.
Le diagnostic s'articule alors selon la méthodologie
suivante :
Diagnostic de l'entreprise en
difficulté
Diagnostic financier
Diagnostic fonctionnel
Diagnostic stratégique
POINTS FORTS-POINTS FAIBLES
PLAN DE REDRESSEMENT
CONTROLE DES RESULTATS/ ANALYSE DES ECARTS
Schéma : Processus du diagnostic
Section 2
Le diagnostic financier
Le diagnostic financier bénéficie d'un statut
privilégié au sein du diagnostic global de l'entreprise. Il
consiste en l'étude de la structure financière et de la
liquidité de l'entreprise en se basant sur le bilan d'une part et
d'autre part, l'étude de la rentabilité et de l'activité
de l'entreprise en se basant sur le compte de résultats. Cette
étude peut être affinée par la réalisation d'une
analyse dynamique par les flux. Un certains nombre de ratios de structure,
d'activité, de rentabilité, de rotation,..., sont prévus
pour donner plus de pertinence à l'étude.
Cependant, avant d'effectuer cette analyse, un certain nombre
de retraitements des comptes donnés par le système d'information
comptable sont prévus, ceci pour disposer d'une image fidèle de
la réalité de l'entreprise.
2.1 Les principaux retraitements du bilan
Ces retraitements permettent d'aboutir à un bilan
financier14(*), nous
citons ci-après les plus usités :
· L'affectation du résultat dégagé
par l'exercice en cours.
· Les actifs sans valeur15(*) sont éliminés du montant de l'actif et
également du montant des fonds propres.
· Les dettes financières sont ventilées
entre les dettes à plus d'un an et celles à moins d'un an
à transférer dans les dettes bancaires à court terme.
· L'élimination des écarts comptables par
rapport aux données physiques.
· L'ajustement des comptes à la
réalité du marché tel que la réévaluation
des immobilisations.
· Le crédit-bail : si l'entreprise utilise
fortement ce moyen de financement, il faudra retraiter le bilan et le compte de
résultat.
- Au niveau du bilan, il convient d'inscrire la valeur brute
du bien aux immobilisations corporelles et des loyers déjà
payés aux amortissements, au niveau de l'actif ; au passif, il faut
rajouter aux dettes à moyen terme (dettes financières) les loyers
restant à courir.
- Au niveau du compte de résultat, il faudra
répartir les charges du crédit-bail en charges financières
(frais financiers) et les dotations aux amortissements (fraction correspondant
aux remboursements).
· Effets escomptés non échus : ce
retraitement consiste à rajouter simultanément le montant des
effets escomptés non échus au poste clients dans l'actif
circulant et aux dettes bancaires à court terme à la
trésorerie du passif.
· Les immobilisations corporelles, incorporelles et
financières sont diminuées des montants des amortissements et des
provisions.
· La déduction des dividendes à verser des
capitaux permanents et leur classement au niveau des dettes hors
exploitation.
· Les provisions pour risques et charges sont
appréciées en fonction de leur renouvellement. Elles sont
classées dans les quasi-fonds propres, en cas de renouvellement et
assimilées à des dettes hors exploitation dans le cas
contraire.
· Les comptes courants d'associés sont
considérés comme des financements stables, donc il convient de
les intégrer aux dettes financières.
L'ensemble de ces corrections aboutit à la formation
d'un bilan financier que nous représentons ci-dessous :
2.2 L'étude de la structure financière
et de la liquidité de l'entreprise
L'équilibre financier et la liquidité de
l'entreprise s'apprécient à l'aide de trois notions fondamentales
: le fonds de roulement net (FRN), le besoin en fonds de roulement (BFR) et la
trésorerie. Pour compléter l'analyse, on prévoit souvent
un ensemble de ratios adéquats.
2.2.1 Le fonds de roulement net
Le fonds de roulement net est défini comme étant
l'excédent ou l'insuffisance des capitaux permanents sur le besoin de
financement de l'actif immobilisé (valeur nette).
On peut, également le calculer par le bas du bilan. Il
est donné par la différence entre l'actif circulant et les dettes
à court terme. Cette définition met l'accent sur
l'équilibre financier de l'entreprise.
Le fonds de roulement doit être toujours positif. Cet
excédent sera utilisé pour financer le besoin en fonds de
roulement (BFR).
2.2.2 Le besoin en fonds de roulement16(*)
L'exploitation touche essentiellement les postes du bas du
bilan en l'occurrence l'actif circulant et les dettes à court terme.
Lorsque les dettes accordées par les fournisseurs suffisent à
financer les stocks et à donner des délais de paiement aux
clients, l'activité n'éprouve aucun besoin de financement. Un
besoin apparaît lorsque le montant des stocks et des créances est
supérieur à celui des dettes d'exploitation. Cette
différence est appelée le besoin en fonds de roulement (BFR).
BFRE = actif d'exploitation - passif d'exploitation
BFRE = (stocks + créances et comptes rattachés)
- (fournisseurs et comptes rattachés).
A ces besoins en fonds de roulement d'exploitation, s'ajoute
d'autres besoins en fonds de roulement hors exploitation (BFRHE) qui sont
constitués des éléments ponctuels ou acycliques divers
(créances divers, impôts sur les sociétés,...)
L'addition du besoin en fonds de roulement d'exploitation et
le besoin en fonds de roulement hors exploitation donne le besoin en fonds de
roulement global (BFRG)
BFRG = BFRE + BFRHE
BFRG = actif circulant - passif circulant.
Ainsi, en mettant en évidence les deux niveaux de
besoin en fonds de roulement, on pourra apprécier l'évolution du
BFRE en fonction de l'évolution du chiffre d'affaires et sa
conformité aux normes de la profession. On peut même comparer
cette augmentation à la capacité d'autofinancement et mesurer
l'incidence des éléments cycliques et hors exploitation.
2.2.3 La trésorerie nette
La trésorerie nette est la différence entre le
fonds de roulement net et le besoin en fonds de roulement. Il est possible
également de la calculer par le bas du bilan et sera égale
à la différence entre l'actif de trésorerie et le passif
de trésorerie.
Trésorerie nette= FRN - BFR.
Trésorerie nette = disponibilité -
découvert
Ainsi, différentes configurations du bilan sont
possibles ; leur appréciation doit être relativisée selon
l'activité (production, distribution, service) et selon la structure
habituelle rencontrée dans un métier donné.
2.2.4 Les ratios17(*) de structure financière
Pour assurer la profondeur d'une analyse de l'équilibre
financier, on pourra prévoir un certain nombre de ratios selon les
besoins ressentis, on présente ci-après les plus utilisées
:
· La situation nette de l'entreprise : fonds propres/
total bilan.
· Le financement propres : capitaux propres/capitaux
permanents.
· L'indépendance financière : capitaux
propres/ dettes à long et moyen terme. Ce ratio doit être
supérieur à un.
· La liquidité réduite : réalisable
+ disponible/dettes à court terme. il vérifie si l'entreprise
peut faire face à ses engagements à court terme.
· Le financement de l'activité : FR/BFR. Il
permet de calculer dans quelle proportion le FR arrive à financer le
BFR.
· Le poids du BFR dans le CA (en mois) : BFR/CA *12.
· Le délais de rotation des créances
clients (en mois) : créances clients + effets à recouvrer +
effets escomptés non échus / CATTC *12, il permet de
connaître en terme de mois, le temps que met l'entreprise pour
récupérer sa trésorerie.
· Le ratio de solvabilité : fonds propres/ total
dettes.
A coté de ces différents ratios, on peut
prévoir d'autres pour apprécier la gestion des stocks : les
matières premières, les produits finis et semi-finis,...
2.3 L'analyse des résultats de
l'entreprise
Les trois principales dimensions d'une entreprise sont la
rentabilité, la liquidité et la structure financière.
Alors que la liquidité et la structure financière
s'apprécient par référence au bilan, l'activité et
la rentabilité18(*)
s'analysent dans le cadre de la formation des résultats. L'analyse de la
formation des différents niveaux de résultats se fait à
l'aide des soldes intermédiaires de gestion
(SIG). Il y a lieu de constituer, également, une
multitude de ratios pour apprécier la rentabilité, la structure
des charges, la productivité du personnel,...
2.3.1 Les soldes intermédiaires de
gestion
Les soldes intermédiaires de gestion permettent d'analyser
à différents niveaux, la rentabilité, l'activité et
la gestion de l'entreprise.
· La marge commerciale (MC) :
cet indicateur est important dans toute entreprise commerciale. Il indique la
différence entre le prix d'achat et le prix de vente des marchandises
commercialisées.
Cette marge doit être suffisamment importante pour
rémunérer les différentes charges d'exploitation de
l'entreprise. La marge commerciale doit être comparée à une
marge moyenne de la branche d'activité concernée.
Marge commerciale = ventes de marchandise (HT) - coûts
d'achat des marchandises vendues (HT).
· Le chiffre d'affaires (CA) :
le chiffre d'affaires traduit l'effort de vente réalisé par
l'entreprise durant un exercice donnée.
CA = vente de marchandises pour une activité
commerciale+ production vendue pour une activité de production+
prestations fournies pour une activité de services.
· L'activité globale
(AG) : le calcul de l'activité globale au niveau
comptable s'opère comme suit :
Activité globale = chiffre d'affaires + production
stockée+ production de l'entreprise pour elle-même.
· La valeur ajoutée (VA) :
c'est un indicateur de richesse créée par l'entreprise. Elle
permet d'apprécier l'efficacité industrielle d'une entreprise
compte tenu des facteurs de production dont elle dispose. Le jugement à
apporter sur la valeur ajoutée est en fonction du secteur
d'activité et de la politique d'intégration adoptée par
l'entreprise.
VA = Activité globale+ transfert de charges de
production - matières et fournitures consommées - services.
· L'excèdent brut d'exploitation
(EBE) : il est le solde intermédiaire de gestion le plus
important dans l'analyse des performances économiques d'une entreprise.
Il mesure la rentabilité de l'activité indépendamment de
tous les éléments exceptionnels et financiers. Il permet d'utiles
comparaisons avec les entreprises de la même branche.
EBE = VA - impôts et taxes et versements
assimilés - charges du personnel- les frais divers.
· Le résultat d'exploitation
(RE) : il exprime l'opportunité de l'activité de
l'entreprise. Il représente le résultat dégagé par
cette activité. On lui rajoute les produits financiers dans le cas
où l'entreprise réalise des produits financiers.
RE = EBE + produits financiers - les frais financiers - les
dotations aux amortissements et provisions+ transfert de charges
d'exploitation.
· Résultat hors exploitation
(RHE) : ce dernier résulte de la différence entre les
produits hors exploitation et les charges hors exploitation. il exprime le
résultat d'une opération de vente ou d'achat d'investissements ne
rentrant pas dans l'exploitation de l'entreprise. Dans la situation normale de
l'entreprise, il doit être faible ou nul.
Résultat hors exploitation (RHE)= produits hors
exploitation - charges hors exploitation.
· Résultat brut d'exercice
(RBE) : il exprime le résultat global dégagé par
l'exercice dans le cadre de l'activité normale et exceptionnelle.
Résultat brut d'exercice = résultat
d'exploitation + résultat hors exploitation.
· Résultat net de
l'exercice : c'est le résultat brut d'exploitation
diminué de l'impôt sur les bénéfices des
sociétés (IBS).
Résultat net = résultat brut d'exploitation -
impôts sur les bénéfices des sociétés.
Le compte de résultat et le tableau des soldes
intermédiaires de gestion ont pour but d'évaluer les performances
économiques de l'entreprise et de juger de sa rentabilité. Cette
analyse serait incomplète si l'on n'aborde pas la notion de la
capacité d'autofinancement et celle du cash-flow
2.3.2 Les concepts de capacité d'autofinancement
et du cash-flow
La capacité d'autofinancement (CAF)
est la ressource interne dégagée par l'entreprise au cours de
l'exercice. Elle reste à la disposition de l'entreprise dés que
les produits sont effectivement encaissés et les charges sont
effectivement décaissées. Elle permet, à l'entreprise, de
maintenir et de développer son potentiel industriel et de
rémunérer les actionnaires
La CAF peut être calculée à partir du
compte de résultat après retraitements :
CAF= résultat de l'exercice + dotation aux
amortissements et provisions #177; les plus-values19(*) ou les moins values de cession
d'immobilisations - la quote-part des subventions d'investissements
réintégrés aux résultats+ loyers de crédit-
bail - reprises sur amortissements et provisions.
Lorsqu'une partie de la CAF est distribuée sous forme
de dividendes, on parle alors de l'autofinancement.
Autofinancement = CAF - les dividendes
distribués.
La CAF constitue une ressource potentielle qui ignore le
décalage temporel entre la réalisation d'une opération et
la date d'encaissement et de décaissement effectifs, d'où la
notion du cash-flow.
Le cash-flow d'une opération correspond à la
différence entre les encaissements (recettes) et les
décaissements (dépenses). Si on veut le calculer en se basant sur
le compte de résultat, on doit tenir compte des décalages entre
les moments de l'enregistrement des charges et des produits et les moments de
l'encaissement ou de décaissement effectifs des flux correspondants.
2.3.3 Les ratios de rentabilité et ratios
caractéristiques
En utilisant le tableau des soldes intermédiaires de
gestion et le bilan de l'entreprise, on peut formuler une multitude de ratios
renseignant sur la gestion de l'entreprise et ses performances
économiques. Nous avons sélectionné ci-après les
plus utilisés :
- Rentabilité d'exploitation : la
rentabilité d'exploitation est le rapport entre le résultat brut
d'exploitation et l'activité globale de l'entreprise.
- Rentabilité d'exploitation = résultat brut
d'exploitation / activité globale de l'entreprise.
- Rentabilité brute des capitaux
engagés : EBE / immobilisations + BFR.
- Rentabilité des capitaux
engagés : Résultats net / immobilisations + BFR.
- Rentabilité financière :
Résultat net / capitaux propres.
On peut également prévoir une panoplie de ratios
pour apprécier la répartition de la valeur ajoutée et du
chiffre d'affaires entre les différentes charges et la part restante
à l'entreprise pour son développement.
Ainsi, on peut apprécier la rentabilité de
l'entreprise en la comparant, généralement, à celles des
entreprises du même secteur d'activité ou en utilisant la
dimension du marché pour les entreprises cotées.
L'ensemble des analyses proposées jusqu'à
maintenant sont statiques et ne font pas ressortir les évolutions d'une
année à l'autre du niveau de la liquidité de l'entreprise
et les causes de sa variation.
C'est ce qui fera l'objet d'une analyse dynamique par les flux
financiers.
2.4 L'analyse dynamique par les flux financiers
Dans une analyse financière approfondie, il est
nécessaire de mettre en oeuvre des techniques qui permettent de voir le
déroulement des différentes actions entre deux exercices et de
faire ressortir, ainsi, les conséquences en terme de flux et l'ensemble
des opérations réalisées. Nous présentons
ci-après les différents mécanismes financiers de
l'entreprise et nous ferons ressortir par la suite, la démarche de
construction du tableau de financement proposé par le plan comptable
général.
2.4.1 Présentation des mécanismes
financiers
Les flux financiers de l'entreprise peuvent être
générés par l'activité normale de l'entreprise ou
par d'autres opérations financières ou décisions de
gestion.
a) Les flux financiers en provenance de
l'activité
Les différentes étapes qui caractérisent
la vie de l'entreprise, (achat, production, vente), font ressortir des
décalages temporels entre les flux physiques correspondants à une
rentrée ou une sortie de biens, de services consommés ou de
produits et les flux monétaires correspondants.
Ces décalages ont des conséquences sur la
liquidité de l'entreprise telles que :
- Les décaissements retardés constituent des
ressources provisoires de financement.
- Les encaissements constituent des besoins provisoires qu'il
faudrait financer.
A coté de ces mécanismes liés au type
d'activité de l'entreprise et qui induisent à un faible ou fort
besoin de financement, l'activité de l'entreprise génère
une CAF qui, abstraction faite des autres décisions de gestion, fait
évoluer le FRN :
- En minorant les valeurs des immobilisations nettes.
- En augmentant les capitaux permanents des résultats
nets conservés au niveau de l'entreprise.
Compte tenu du besoin de financement
généré par l'activité, la CAF n'est jamais
disponible entièrement sous forme de liquidité (concept du
cash-flow). En effet, sous l'effet de développement de son
activité, l'entreprise verra ses créances, ses stocks et ses
dettes évoluer. Donc, la CAF ne servira pas uniquement à financer
le FRN, mais encore à financer l'augmentation du BFR .Dans le cas
où le BFR a diminué, il va constituer une source de
financement.
b) Les flux financiers en provenance d'autres
opérations de décision de gestion.
D'autres phénomènes vont se produire liés
à d'autres opérations stratégiques, à la
qualité des méthodes de gestion et aux engagements
antérieurs auxquels l'entreprise doit faire face et qui vont
générer d'autres flux financiers.
Dans la réalité, la variation du besoin en fonds
de roulement ne provient pas uniquement de l'évolution de
l'activité de l'entreprise ; d'autres raisons peuvent causer son
évolution. En effet, la variation des différentes
catégories des stocks dépend aussi des méthodes de gestion
de l'entreprise, des contraintes inhérentes à l'environnement et
aux conditions imposées par les fournisseurs.
Quant aux délais de paiement des clients et ceux
consentis par les fournisseurs, ils résultent essentiellement des
rapports de force entre l'entreprises et ses fournisseurs et clients.
Ces différents mouvements nécessitent la mise en
place d'un outil permettant le passage d'un bilan à l'autre pour faire
ressortir les différentes variations. Le tableau de financement du plan
comptable général ainsi que d'autres modèles ambitionnent
de répondre à ce besoin.
2.4.2 Le tableau de financement du plan comptable
général
Ce tableau a pour objectif de reprendre les différents
flux financiers de l'entreprise pour ressortir d'une manière claire
toutes ses ressources et leurs destinations.
Sa construction repose sur les étapes suivantes :
v Calcul des ressources de l'entreprise qui peuvent
être :
· La CAF de l'entreprise : elle est calculée
telle que présentée précédemment.
· Les cessions d'actifs immobilisés.
· Les augmentations de capital ainsi que les nouveaux
emprunts.
v Calcul des emplois de l'exercice qui peuvent être
:
· Les investissements réalisés et les
autres immobilisations.
· Le remboursement des emprunts et des dettes
financières
· Le versement des dividendes.
v Le raccordement au niveau de la trésorerie : a
coté du variation structurelle du FRN liée à celles des
emplois et des ressources générés par l'activité,
on assiste à une évolution du BFR dont on a, déjà
expliqué les causes. Ces deux types de variations se confrontent au
niveau de la trésorerie.
La construction de ce tableau va permettre d'analyser la
rentabilité et la gestion de l'entreprise (? du FRN et du BFR). Il
permet également de vérifier si l'entreprise maîtrise sa
croissance et respecte les règles de l'équilibre financier.
Variation du FRN > variation du BFR
Le diagnostic financier constitue un véritable point de
départ pour orienter le diagnostic global de l'entreprise. En effet, les
résultats économiques et financiers ne sont que des
conséquences des résultats des différentes fonctions de
l'entreprise (sur le plan commercial, technique, social,...).De ce fait, le
diagnostic de ces fonctions constitue une étape fondamentale du
diagnostic global. Ce point fera l'objet de la prochaine section.
Section 3
Le diagnostic fonctionnel
Le diagnostic fonctionnel porte sur l'ensemble des fonctions
de l'entreprise en vue de faire apparaître les points forts et les points
faibles de chaque fonction et faire ressortir, de ce fait, la contribution de
chacune d'elles à la formation des résultats de l'entreprise.
Les différentes fonctions à examiner sont : la
fonction commerciale, la fonction des approvisionnements, la fonction
technique, la fonction des ressources humaines et la fonction
organisationnelle.
Le diagnostic de chacune de ces fonctions repose sur la
démarche suivante :
- L'analyse des résultats de la fonction : en utilisant
les différents indicateurs de résultats propres à chaque
fonction et leur comparaison dans le temps et dans l'espace.
- L'étude des politiques menées dans chaque
fonction : il s'agit, à partir d'un questionnaire directeur ou
interview, de se faire expliquer les politiques menées dans chaque
fonction et ce pour éviter de commettre des erreurs
d'interprétation des résultats.
- L'évaluation des moyens et de l'organisation de la
fonction : selon la politique menée, les services de l'entreprise
disposent des moyens humains et matériels et d'une organisation qu'il
conviendrait d'évaluer.
- L'analyse de l'activité et de l'environnement de la
fonction : il s'agit d'apprécier la qualité de l'interaction
entre les différentes fonctions de l'entreprise et examiner l'impact de
l'environnement sur elles.
3.1 Le diagnostic commercial
La principale mission de la fonction commerciale consiste
à identifier les besoins des consommateurs et à mettre en place
des stratégies et un plan marketing, répondant à ces
besoins. Son diagnostic visera essentiellement à s'assurer que les
produits de l'entreprise sont compétitifs, en conséquence d'une
bonne utilisation des méthodes techniques et commerciales.
Il s'agit donc d'adapter les produits aux attentes de la
clientèle et déployer une force de vente efficace.
3.1.1 L'analyse des résultats et la mesure des
performances commerciales
La mesure des performances commerciales de l'entreprise
repose sur l'examen d'un certain nombre d'indicateurs, notamment :
- L'analyse du CA global et son évolution, l'analyse de
l'évolution des produits finis.
- L'analyse de la position des produits de l'entreprise sur le
marché et par rapport à la concurrence.
- L'analyse des marges par couple produit -marché et la
comparaison des résultats aux objectifs visés.
- L'analyse des coûts de la fonction commerciale
(coût de personnel, de déplacement, fourniture de bureau,...).
3.1.2 L'étude de la politique commerciale et du
plan marketing
Asseoir une politique commerciale consiste à
définir les principaux programmes d'action à mettre en oeuvre en
fonction des objectifs à atteindre et de l'état du marché
en matière de produits, de prix, de distribution, de communication, de
gestion des forces de vente et de la relation avec la clientèle :
- La politique des produits : en analysant les marges par
produit, l'amélioration des produits, le degré de réussite
de nouveaux produis lancés sur le marché, la structure de la
gamme de produits,... il convient également d'examiner la
diversification et la différenciation des produits de l'entreprise.
- La politique des prix : il conviendrait de comprendre la
mode de fixation des prix des différents produits de l'entreprise (par
rapport à la dimension commerciale, par rapport aux objectifs financiers
de rentabilité,...), l'incidence d'une augmentation des prix sur le
volume de vente, la répercussion de la hausse ou la baisse des
coûts sur les prix.
- La politique de distribution : pour assurer la distribution
physique de ses produits, l'entreprise choisit un circuit de distribution en
fonction de ses clients, des produits eux- même, de ses
potentialités et de la profession de son métier. Il s'agit
d'analyser l'efficacité de ces circuits de distribution, leur
coût, leur taux de croissance,...
- La politique des ventes : l'entreprise peut faire parvenir
ses produits aux clients via des agents multicartes20(*), des représentants
exclusifs ou des vendeurs salariés.
- La politique de relation avec la clientèle : dans ce
point, on examine la relation qu'entretient l'entreprise avec ses clients et
ses fournisseurs, les actions entretenues pour fidéliser les clients,
consolider ces relations et différencier entre les clients.
- La politique de promotion et de communication : l'entreprise
doit adopter une politique de promotion et de communication pour informer les
clients, susciter leur intérêt et désir des produits. A cet
effet, il est nécessaire d'analyser les budgets alloués à
ces compagnes publicitaires, leur efficacité et l'opportunité de
développement d'une politique de marque.
3.1.3 L'analyse des moyens et de l'organisation de la
fonction commerciale
L'examen des moyens de la fonction commerciale porte sur
l'ensemble de ses capacités humaines, matérielles et les produits
offerts sur le marché.
Par ailleurs, la fonction commerciale, pour accomplir ses
différentes tâches, peut s'organiser selon différentes
formules21(*) qu'il
conviendrait d'examiner et apprécier leur contribution à la
réalisation des performances de l'entreprise.
3.1.4. L'évaluation de l'environnement
commercial
L'environnement commercial de l'entreprise est analysé
par rapport au niveau des clients actuels et potentiels (besoins, habitude
d'achat, pouvoirs d'achat...), par rapport au niveau des concurrents
(intensité de la concurrence, menaces d'entrée de nouveaux
concurrents, le type de marché...) et au cadre général et
réglementaire (la législation en vigueur, contrôle des
produits...).
3.2 Le diagnostic de la fonction approvisionnement
La mission de la fonction approvisionnement est de fournir
à l'entreprise, dans les meilleures conditions possibles, les
matières premières, fournitures et tous les besoins de sa
production.
La bonne gestion de la fonction approvisionnement est
importante dans la mesure où elle permet d'augmenter la VA, de diminuer
le BFR (réduction des stocks aux stricts besoins de l'entreprise et
l'augmentation des délais fournisseurs).
3.2.1 L'analyse des résultats et de la gestion des
stocks
Il existe une multitude d'indicateurs qui renseignent sur les
résultats de la fonction approvisionnement. Nous citons ci-après
les plus utilisés :
- Indicateurs de consommations : tels la valeur totale de la
consommation, le détail des consommations et leur évolution dans
le temps.
- Indicateurs de résultats de la gestion des achats :
la gestion des achats apparaît à travers les crédits
fournisseurs obtenus, ruptures d'approvisionnement enregistrées, niveau
des stocks, délais d'écoulement des stocks...
3.2.2 L'analyse de l'environnement et de
l'activité de la fonction approvisionnement
Il conviendrait de prendre en considération dans
l'analyse de la fonction approvisionnement :
- Son environnement : en examinant le marché des
matières premières, la technologie utilisée, le cadre
général et réglementaire (la réglementation
technique pose-t-elle des contraintes d'approvisionnement ? la matière
première achetée est-t-elle spéculative ? y a-t-il des
pressions d'associations ?...)
- Son activité : en examinant la collaboration et la
coordination avec les autres fonctions de l'entreprise (fonction
financière, commerciale, de production...).
3.3 Le diagnostic technique et de production
La mission de la fonction technique consiste, essentiellement
à concevoir et fabriquer, dans les meilleures conditions possibles, des
produits répondant aux besoins du marché en utilisant les moyens
et l'organisation nécessaires à cet effet
3.3.1 L'analyse des résultats de la fonction
production
Cette analyse se penche essentiellement sur les
résultats quantitatifs de la fonction. A cet effet, un certain nombre
d'indicateurs sont prévus :
- Indicateurs de production : parmi les éléments
à analyser, on cite le CA réalisé, le taux de son
évolution et le volume global de production.
- Indicateurs de productivité et rendement : en
appréciant notamment le taux de VA22(*), VA par salarié et la productivité du
personnel23(*) et du
matériel de l'entreprise24(*), les pannes machines et les autres arrêts de
travail.
- Indicateurs de consommation : tels que le taux de
consommation de matières premières, de fournitures et le taux de
perte de matières premières et fournitures, le taux de casse
- Indicateurs de qualité : la qualité est
contrôlée en examinant le volume des retours clients et le total
des articles écartés de la production.
3.3.2 L'étude de la politique de la fonction
technique
La fonction technique arrête une politique claire qu'il
faudrait examiner, en matière de :
- Recherche/développement : en examinant les
efforts réalisés par l'entreprise au cours des dernières
années en matière d'amélioration des produits existants,
de proposition de nouveaux produits pour répondre aux besoins du
marché, la mise en place de nouvelles technologies et surtout examiner
la suffisance de ces efforts pour répondre aux besoins du
marché.
- Investissement : en examinant les grandes lignes de
la politique de l'entreprise en matière d'investissements, les montants
de ces investissements, les renouvellements de matériels
opérés et le degré de leur suffisance pour répondre
aux objectifs arrêtés.
- La qualité : en mettant en exergue la
manière dont sont assumés la qualité et le contrôle
de qualité au sein de l'entreprise.
3.3.3 L'évaluation des moyens et de l'organisation
de la fonction technique
L'évaluation de l'efficacité de l'outil et du
cycle d'exploitation passera par l'analyse du diagramme de production, de
l'activité, des ateliers et des équipements employés. Dans
cette perspective, une visite des installations s'avérera
particulièrement utile.
L'examen du diagramme de production fera apparaître les
dysfonctionnements dans le cycle de production ainsi que les sources de pertes
de productivité.
L'étude de l'activité identifiera le
degré d'automatisation ou de mécanisation de la chaîne de
fabrication, la fréquence d'utilisation du matériel de
production, l'importance des stocks, le comportement du personnel au
travail,...
3.4 Le diagnostic des ressources humaines
La fonction « personnel » se charge de
fournir, à l'entreprise, les effectifs nécessaires, tant en
volume qu'en qualification, lui permettant d'atteindre ses différents
objectifs. Sa gestion s'avère d'une importance capitale, du fait de
l'échange qui s'opère entre les performances sociales et
économiques au niveau de l'entreprise.
Le diagnostic social permet d'analyser les performances
sociales de l'entreprise et d'évaluer le potentiel humain et ses
perspectives d'évolution.
3.4.1 L'analyse des performances sociales et des
résultats économiques
Les principaux indicateurs à examiner sont :
- Indicateurs de comportement des salariés :
en appréciant le niveau d'absentéisme et ses causes, le taux de
départ des salariés (turn-over), les grèves
enregistrées et leur influence sur l'activité de l'entreprise,
etc. Certes, un degré élevé d'absentéisme et/ou de
turn over exprime concrètement une absence d'adhésion et de
motivation du personnel au travail. .
- Indicateurs économiques de résultats et
coûts de la fonction sociale : en analysant l'ensemble des ratios de
productivité de la fonction sociale .Les coûts relevés sont
essentiellement les salaires distribués, frais de gestion de la
fonction, frais de transport et service médical,...
- Indicateurs d'évolution des moyens humains :
concernant l'évolution des moyens humains, les données
s'agenceront par secteur d'activité, catégorie professionnelle
(ingénieur, cadre, ouvrier, employé...) et par nature (productifs
ou non productifs). Il s'agira d'établir un tableau retraçant
l'évolution des effectifs par catégorie et service au cours des
cinq dernières années. L'étude de ce tableau permettra de
déceler les éventuelles anomalies et fera apparaître, le
cas échéant, un état de sureffectif.
Il conviendrait d'examiner également la qualité
de la communication entre les différents niveaux hiérarchiques,
la communication avec le personnel, la reconnaissance des performances,
3.4.2. L'étude de la politique menée au
sein de la fonction sociale
Il conviendrait d'apprécier la politique de
l'entreprise en matière de :
- Recrutement et d'intégration au niveau de
l'entreprise.
- Rémunération du personnel et
amélioration des conditions du travail (sécurité,
hygiène,...).
- Formations offertes aux salariés et la politique de
promotion (périodicité d'évaluation, la stimulation et la
valorisation du personnel, etc.).
L'appréciation du niveau de rémunération
au sein de l'entreprise peut se repérer par rapport à
l'enceinté et aux compétences du personnel.
La fonction sociale est examinée par rapport à
l'ensemble de ses moyens humains et matériels.
3.4.3 L'analyse de l'environnement de la fonction
personnel
L'environnement de la fonction personnel est examiné
par rapport à la situation du marché de l'emploi et ses
potentialités, à l'importance des actions des syndicats et leur
influence sur l'activité de l'entreprise et aux les avantages et
contraintes de la réglementation du travail.
3.5 Le diagnostic de la direction et de
l'organisation
Le management de l'entreprise doit réaliser, à
son tour, des tâches pour permettre à l'entreprise d'accomplir sa
vocation de :
- Recueil des informations provenant de l'environnement et
compréhension des problèmes, les causes et leur incidence sur les
résultats de l'entreprise.
- Quantification et hiérarchisation des objectifs et
définition des stratégies, selon le contexte et dans les
différents domaines, pour les atteindre.
- Planification pour mettre en oeuvre les différentes
actions, la mobilisation des moyens nécessaires pour cela, et la mesure
des résultats obtenus et la comparaison aux objectifs visés.
3.5.1 L'étude du pouvoir et d'organe de
direction
Cette étude se fait en énumérant
l'ensemble des actionnaires et analysant l'organe de direction pour pouvoir
ressortir les pressions que pourrait subir cette dernière. Il faut
examiner, également, les compétences et aptitudes techniques,
conceptuelles et humaines du dirigeant de l'entreprise.
3.5.2 L'analyse du style de management et de la culture
de l'entreprise
Il s'agit de définir la manière dont sont
hiérarchisées les motivations personnelles du dirigeant
(réussite sociale, argent, pouvoir et puissance, développement
personnel...) et sa stratégie de motivation de ses collaborateurs.
3.5.3 L'évaluation de l'organisation
L'organisation de l'entreprise est constituée du
système de répartition des responsabilités et des
tâches et les relations qui existent entre les hommes de l'entreprise
pour mettre en oeuvre la stratégie.
Cette organisation est reconnue par rapport à sa
structure, à sa formalisation, la manière dont le pouvoir est
exercé et à son poids.
3.5.4 Le contrôle de gestion
Le contrôle de gestion peut être exercé par
le dirigeant de l'entreprise lui-même ou par l'intégration d'un
contrôleur de gestion. Le contrôle de gestion doit être
examiné pour savoir :
- Si les différents indicateurs de contrôle
permettent de contrôler les résultats obtenus avec les objectifs
visés et ceux de la concurrence.
- Si la périodicité des contrôles est
adaptée aux nécessités de rapidité des actions
correctrices éventuelles.
- Si l'analyse et l'interprétation des
résultats sont utilisées pour apprécier les performances
de chaque responsable.
3.5.5 Le système d'information
L'évaluation du système d'information se fait en
examinant notamment si :
- L'entreprise définit bien les informations dont elle
aura besoin pour contrôler et décider.
- Pour les décisions opérationnelles, le
système d'information renseigne sur les réalisations
budgétaires, les marges des produits, la situation de trésorerie,
etc.
- Le système informe sur l'état de carnet de
commande, le plan de charges de travail correspondant, les délais de
livraison, l'état des stocks, etc.
Section 4
Le diagnostic
stratégique :
La stratégie désigne un choix de critères
de décisions qui visent à orienter, sur le long terme, les
activités et les structures de l'organisation de l'entreprise en tenant
compte de ses ressources et de ses avantages concurrentiels.
Ainsi, la définition d'une stratégie aide au
développement de l'entreprise en trouvant des actions qui lui permettent
d'augmenter son efficience et son efficacité (recherche de
compétitivité), tout en assurant un minimum de stabilité
et d'autonomie pour conduire ses affaires (recherche de
sécurité). Mais avant de formuler une stratégie, il est,
au préalable, primordial de réaliser un diagnostic
stratégique.
4.1 Rôle et objectif
du diagnostic stratégique :
Le diagnostic stratégique finalise le diagnostic global
de l'entreprise en étudiant ses différents domaines
d'activité tout en tenant compte de l'environnement et de son potentiel
interne. Il a pour objectifs :
· De segmenter les activités de l'entreprise en
entités homogènes.
· De mesurer les opportunités et menaces de chacun
de ces segments.
· De déterminer les forces et faiblesses de
l'entreprise dans les différents domaines d'activités.
· D'analyser le rythme de croissance des marchés,
ainsi que les facteurs de succès et les stratégies des
concurrents dans les différents segments.
La finalité d'un diagnostic stratégique est
d'aboutir à « un plan stratégique » qui fixe
les choix fondamentaux de l'entreprise à moyen et à long terme
(objectifs, marchés, activités, moyens et ressources à
mettre en oeuvre).
4.2 L'identification des
métiers de l'entreprise et La segmentation stratégique :
La connaissance des métiers de l'entreprise et de ses
domaines d'activités stratégiques constitue la phase
préliminaire du diagnostic stratégique.
Le métier de l'entreprise :
Le métier de l'entreprise désigne l'ensemble des
activités qui permettent de proposer à la clientèle un
produit ou un service spécifique. Pour maîtriser son
métier, l'entreprise doit avoir à la fois les compétences
propres aux activités retenues et celles nécessaires à une
bonne coordination de l'ensemble. En d'autres termes, elle doit identifier une
formule stratégique efficace. La compréhension de cette formule
constitue donc un stade décisif dans le diagnostic.
La segmentation stratégique :
La segmentation stratégique consiste à
découper les activités de l'entreprise en sous-ensembles
homogènes (segment stratégique) sur la base de quatre
critères principaux : les groupes de clients concernés, le
type de besoins satisfaits par le produit, la nature des technologies
utilisées et les circuits de distribution. On peut donc définir
un segment stratégique comme un ensemble homogènes de produits de
l'entreprise, destinés à un marché spécifique,
ayant des concurrents déterminés, et pour lequel il est possible
de formuler une stratégie spécifique.
Il existe plusieurs méthodologies qui aident à
réaliser la segmentation stratégique. R. Calori et G. Petit
formalisent la démarche suivante :
1. Enumération des activités
élémentaires de l'entreprise selon les quatre critères
énoncés précédemment.
2. Identification des facteurs clés de succès de
chaque activité élémentaire.
3. Regroupement des activités
élémentaires en terme de facteurs clés de succès en
un certain nombre de groupes homogènes appelés domaines
d'activités stratégiques (DAS).
4. Regroupement au sein des domaines préalablement
rapprochés de ceux qui partagent les mêmes ressources,
savoir-faire, compétences.
4.3 Les démarches du
diagnostic stratégique :
Les premières méthodes :
² Le cycle de vie du produit :
Cette méthode estime que le produit traverse durant sa
vie quatre étapes : le lancement, la croissance, la maturité
et le déclin. Lors de son lancement, le produit nécessite des
moyens financiers plus importants que ceux qu'il est en mesure de
générer. La demande de ce produit sur le marché
évolue lentement. Par la suite, en phase de croissance, cette demande
augmente et les bénéfices deviennent plus importants. La
maturité va se caractériser par des gains importants qui
commencent à faiblir pour laisser la place à des pertes durant la
phase de déclin.
Chiffre d'affaires
Temps
Lancement
Croissance
Maturité
Déclin
Schéma25(*) : le cycle de vie du produit
La construction de cette courbe permet à l'entreprise
d'apprécier l'évolution potentielle de son marché et de
positionner ses différents produits. Ainsi, l'entreprise pourra
visualiser la répartition de son portefeuille, apprécier les
risques inhérents et envisager les actions nécessaires pour
assurer sa pérennité.
² La courbe d'expérience :
Cette courbe exprime la relation entre le coût et la
production ; chaque augmentation de la production va se solder par une
diminution du coût. Ce phénomène s'explique par deux
facteurs essentiels : l'effet d'apprentissage et l'économie
d'échelle.
Pour bénéficier de l'effet de la courbe
d'expérience, l'entreprise doit augmenter sa part de marché.
Ainsi, elle dispose d'un avantage par rapport à ses concurrents, celui
de coûts plus bas et de prix de vente plus compétitifs (domination
du marché par les coûts). Néanmoins, la réussite de
cette domination suppose la maîtrise de ses risques qui sont
notamment : l'évolution du progrès technique, l'imitation et
les investissements plus modernes des concurrents et la baisse de la
capacité d'innovation du fait de l'obsession des coûts.
² Les check-lists :
Cette méthode consiste à examiner l'ensemble des
activités de l'entreprise à l'aide d'un très grand nombre
de variables regroupées selon les différentes fonctions de
l'entreprise. Ainsi, elle offre l'avantage de passer en revue une multitude de
points de fonctionnement et de dysfonctionnements éventuels. Cependant,
elle reste descriptive et ne s'intéresse pas aux relations qui peuvent
exister entre les différentes données de l'entreprise.
Les méthodes analytiques :
Après avoir défini les différents
segments stratégiques de l'entreprise (la segmentation
stratégique), il va falloir les analyser en profondeur en couplant
analyse externe et analyse interne. L'analyse de l'ensemble du portefeuille
d'activités de l'entreprise peut être entamée par la suite
en utilisant les modèles d'analyses stratégiques.
² L'analyse externe :
Elle consiste à analyser la demande, l'offre et
l'évolution de l'environnement et à identifier les facteurs de
succès spécifiques.
· L'analyse de la demande : les principales
données à examiner concernent le type de clientèle, le
type de besoins satisfaits et le volume de la demande sur le segment.
· La détermination des facteurs de succès
du segment : il s'agit d'identifier, pour chaque segment
stratégique, les facteurs clés de succès et les
compétences à maîtriser pour favoriser le
développement de l'entreprise.
· L'analyse de l'offre : elle consiste à
apprécier la consistance de l'offre et à analyser le potentiel de
la concurrence.
· L'analyse de l'évolution de
l'environnement : cette analyse doit porter sur les évolutions
à moyen et à long terme dans les différents domaines
d'activité afin de procéder à l'évaluation future
de l'intérêt des domaines d'activités stratégiques
pour l'entreprise.
² L'analyse interne :
Cette analyse passe par les étapes suivantes :
· Rappel préalable sur la finalité de
l'entreprise : le rappel de la finalité de l'entreprise et de ses
grands objectifs généraux permet de définir une base de
référence pour analyser les segments stratégiques de
l'entreprise dans une perspective globale.
· L'évaluation du degré de maîtrise
des facteurs clés de succès par l'entreprise : après
avoir identifié et hiérarchisé les facteurs clés de
succès pour chaque D.A.S. lors de l'analyse externe, il convient de
mener, au niveau de l'analyse interne, une démarche d'évaluation
du potentiel interne par rapport à ces mêmes facteurs de
succès.
· L'évaluation de la position
concurrentielle : il s'agit de définir la position relative de
l'entreprise par rapport à celle de ses principaux concurrents,
notamment sur les points considérés comme fondamentaux.
· La détermination des compétences requises
et des nouvelles ressources nécessaires : il convient
d'évaluer les besoins futurs en hommes et en matériels, et de
prévoir les moyens financiers nécessaires au renforcement et au
remplacement des moyens existants.
² L'analyse du portefeuille
d'activités :
L'analyse de l'ensemble des activités qui constituent
le portefeuille de l'entreprise consiste à apprécier leur valeur
intrinsèque et leur importance vis-à-vis de la concurrence en vue
de définir pour chaque DAS la stratégie la plus adaptée et
l'investissement le plus approprié.
Cette analyse peut être menée à partir de
différents modèles d'analyse stratégique
développés par des auteurs ou cabinets de conseil anglo-saxons.
On peut distinguer deux courant principaux :
P L'analyse classique.
P L'analyse industrielle de Michael Porter.
· L'analyse classique :
Il s'agit, principalement, des méthodes
élaborées par les grands bureaux de consulting tels le Boston
Consulting Group (B.C.G.), Arthur.D. Little (A.D.L.) et Mc Kinsey. Ces
méthodes se caractérisent par une démarche commune
constituée de deux étapes :
- Analyse stratégique des différentes
activités de l'entreprise.
- Aide à la formulation d'orientations
stratégiques propres à chaque secteur d'activité.
Chacune de ces méthodes est basée sur deux
concepts fondamentaux : l'état du marché et son
évolution et la position concurrentielle de l'entreprise dans chaque
D.A.S.
1. le modèle du Boston Consulting Group
(B.C.G.) :
La méthode B.C.G. permet de classer les domaines
d'activités de l'entreprise selon deux critères :
P La part relative du marché (position
concurrentielle) : elle est obtenue en divisant la part de marché
totale de l'entreprise par celle du meilleure concurrent. Plus la position
concurrentielle est forte, plus l'entreprise dégage une bonne
rentabilité.
P Le taux de croissance du marché : il
s'apprécie en mesurant l'accroissement d'une année à
l'autre du marché concerné en volume ou en chiffre d'affaires.
Plus un secteur est en croissance plus il est intéressant mais il induit
des besoins de financement (investissements et besoins en fonds de roulement)
et consomme des liquidités dans une proportion qui peut être plus
forte que l'autofinancement.
La combinaison de ces deux paramètres permet d'obtenir
la matrice du BCG constituée de quatre situations stratégiques
très différentes :
VEDETTES
Contribuent à la croissance et s'autofinancent.
DILEMMES
Contribuent à la croissance mais réclament des
liquidités.
VACHES A LAIT
Contribuent peu à la croissance mais fournissent des
liquidités.
POIDS MORTS
Ne contribuent ni à la croissance ni aux profits.
Taux de croissance du DAS (utilisation des
liquidités)
Faible
Fort
Forte
Faible
Part de marché dans le DAS (génération de
liquidités)
Forte faible
Schéma26(*) : la matrice du BCG
La représentation des principaux domaines
d'activités stratégiques de l'entreprise dans les
différentes cases de la matrice permet de vérifier
l'équilibre de son portefeuille et de déterminer les
stratégies envisageables pour chaque activité : se
maintenir, se développer ou se retirer.
La meilleure situation consiste, pour une entreprise, à
disposer à la fois d'activités mûres susceptibles de
générer des liquidités, et d'activités en
démarrage ou en croissance, chargées d'assurer à terme la
relève.
La méthode du B.C.G. est utile pour une première
analyse stratégique du fait de sa grande simplicité de
construction et d'interprétation. Cependant, elle présente
quelques limites à son utilisation telles le fait qu'elle ne prend pas
en considération les effets de l'innovation technologique et suppose la
libre concurrence sur le marché. En fait, elle est trop simpliste pour
représenter la réalité.
Pour répondre à ces critiques, le Boston
Consulting Group a préparé une autre matrice qui tient compte des
différents systèmes concurrentiels. Cette matrice se compose de
deux axes :
P L'importance de l'avantage concurrentiel qui peut être
crée sur les concurrents (faible ou élevé).
P Le nombre de façons de l'obtenir, c'est-à-dire
le nombre de sources de différentiation concurrentielle.
Le croisement des deux axes permet de définir les
quatre grandes catégories d'industrie présentées dans le
schéma27(*)
suivant :
Métiers fragmentés
Métiers de volume
Métiers spécialisés
Impasses
Avantage concurrentiel
Sources de différentiation
Faible
Elevé
Multiples
Limitées
Schéma : la nouvelle matrice du
B.C.G.
· Les métiers fragmentés :
présentent une multitude de manières de se différencier,
mais l'avantage concurrentiel est faible.
· Les métiers
spécialisés : se caractérisent par un nombre
élevé de manières de se différencier avec, pour
chaque différentiation, une possibilité de créer un
avantage concurrentiel important.
· Les métiers en impasse : il y a
peu de possibilités de se différencier et de créer des
avantages concurrentiels durables. Il est dans ce cas difficile de
définir une stratégie.
· Les métiers de volume : se
caractérisent par l'existence d'une démarche stratégique
unique s'appuyant sur la domination par les coûts.
2. le modèle d'Arthur D.Little
(ADL) :
Le modèle ADL repose sur une approche un peu
différente des deux dimensions initialement étudiées par
le BCG. Il s'agit d'une approche multicritères regroupés autour
de deux dimensions :
P La maturité du secteur.
P La position concurrentielle de l'entreprise dans le
secteur.
La maturité du secteur : elle est
appréciée selon son stade d'évolution :
démarrage, croissance, maturité, déclin. La
détermination du taux de maturité d'un secteur se fait à
partir des indicateurs suivants : taux de croissance, potentiel de
croissance, gamme de produits, nombre de concurrents, distribution des parts
de marché, stabilité des parts de marché, stabilité
de la clientèle, facilité d'accès au secteur et la
technologie.
La position concurrentielle de l'entreprise : il
ne s'agit pas de se limiter à la part de marché relative, mais
d'examiner également la position de l'entreprise vis-à-vis des
facteurs clés de succès du segment stratégique
considéré. Selon le cas, la position concurrentielle peut
être appréciée comme : dominante, forte, favorable,
défavorable ou marginale.
La matrice d'ADL se présente comme suit :
Maturité du secteur
Démarrage
|
Croissance
|
Maturité
|
Vieillissement
|
Position concurrentielle
Dominante
Forte
Favorable
Défavorable
Marginale
Schéma28(*) : la matrice d'ADL
3. le modèle Mc
Kinsey :
Ce modèle présente le portefeuille
d'activités d'une entreprise à travers une matrice qui prend en
compte deux critères :
P la valeur ou l'attrait du secteur.
P La position concurrentielle.
Concernant le premier critère, le modèle Mc
Kinsey relativise l'intérêt du secteur pour l'entreprise. Ainsi,
la valeur relative du secteur peut être appréciée selon les
critères suivants : la contribution de ce segment en termes
financiers, les synergies avec les autres segments d'activités de
l'entreprise, des raisons purement stratégiques ou politiques.
Pour la position concurrentielle de l'entreprise, celle-ci
est évaluée à l'aide de facteurs liés aux
approvisionnements, à la production et à la commercialisation.
La matrice de Mc Kinsey se présente comme suit :
Position concurrentielle
Faible
Modérée
Elevée
Elevé
Attrait du marché
Modéré
Faible
Schéma29(*) : la matrice de Mc Kinsey
· L'analyse industrielle de MICHAEL
PORTER :
La démarche proposée par M.Porter comporte trois
volets :
P La détermination des forces concurrentielles.
P L'analyse de la structure industrielle.
P La détection des avantages concurrentiels.
1. la détermination des forces
concurrentielles :
Porter identifie cinq forces qui influencent l'état de
la concurrence dans un secteur : l'entrée de nouveaux concurrents,
la menace de produits de remplacement, le pouvoir de négociation des
clients, le pouvoir de négociation des fournisseurs et la
rivalité entre les concurrents existants.
L'intensité de ces forces détermine le niveau de
profit final d'une activité. L'objectif stratégique d'une
entreprise consistera, donc, à faire face à la force
concurrentielle la plus importante qui va influencer la rentabilité d'un
secteur.
2. l'analyse de la structure
industrielle :
Après avoir identifié et
hiérarchisé les principales forces concurrentielles d'un secteur,
il conviendra, dans une deuxième étape, d'établir une
véritable carte de l'industrie montrant les principales forces et
faiblesses, les concurrents les plus importants et les moyens utilisés
par cette concurrence.
La carte de l'industrie peut être dessinée autour
des principaux groupes stratégiques, chacun étant formé de
l'ensemble des entreprises d'un secteur qui suivent la même
stratégie ou une stratégie voisine selon les dimensions
stratégiques suivantes :
- Degré de spécialisation.
- Importance de l'image de marque.
- Choix des canaux de distribution.
- Niveau de qualité.
- Niveau technologique (leader, imitateur).
- Choix de l'intégration verticale.
- Choix des stratégies de coûts.
- Niveau de service.
- Politique de prix.
- Relation avec autres firmes et Etats.
Cette carte permet à l'entreprise de définir en
fonction de ses moyens soit une stratégie autonome, soit une
stratégie de rapprochement ou de recherche de position plus forte au
sein du groupe dominant.
3. la détection des avantages
concurrentiels :
L'avantage concurrentiel constitue un facteur de succès
que l'entreprise pourra exploiter pour améliorer sa position
concurrentielle. Son analyse passe par l'examen de toutes les activités
qu'exerce l'entreprise en utilisant un outil appelé
« chaîne de valeur » proposé par Porter.
Cet instrument permet de faire ressortir les activités
créatrices de valeur et les facteurs clés de succès de
l'entreprise. Il s'agit en fait d'identifier les différentes phases
d'élaboration d'un produit ainsi que les liaisons existant entre
celles-ci pour comprendre où et comment l'entreprise crée de la
valeur. Il convient également de mettre en évidence les liaisons
qui existent entre la chaîne de l'entreprise et les chaînes des
fournisseurs et des circuits de distribution.
L'avantage concurrentiel sera alors déterminé
par comparaison aux chaînes de valeur de la concurrence.
En conclusion, on peut constater que les différentes
méthodes d'analyse stratégique étudiées se
distinguent par le nombre de variables choisies, l'étendue du champ
concurrentiel, le degré de finesse et la facilité de mise en
oeuvre et d'interprétation.
Le choix de la méthode appropriée doit
être arrêté en fonction des circonstances, du temps, du
degré de difficulté de l'entreprise et des ressources
consacrées au diagnostic.
Le diagnostic met en lumière les faiblesses ainsi que
les forces de l'entreprise en difficulté dans ses dimensions
financière, commerciale, technique, organisationnelle et sociale. Il
s'inscrit, de la sorte, dans un mode de gestion prévisionnelle et de
management stratégique, et apparaît donc comme un outil d'aide
à la décision permettant de se prononcer sur les chances de
survie de l'exploitation et d'orienter l'action des responsables dans une
perspective de gestion pragmatique.
Ainsi, le recours au diagnostic constitue t-il, non seulement
une exigence de bonne gestion, mais également un préalable
à toute tentative de redressement.
*** *** ***
CHAPITRE III
:
REDRESSEMENT DE L'ENTREPRISE EN DIFFICULTE
L
e sauvetage de l'entreprise en difficulté suppose que
soient opérés un certain nombre de choix économiques,
financiers et juridiques. Ces choix sont mis en oeuvre dans le cadre d'un plan
de redressement qui devra reprendre les éléments saillants du
diagnostic et les mesures préconisées à l'occasion de ce
dernier pour surmonter les points faibles et exploiter au mieux les points
forts.
Il visera, dans cette perspective, à recenser les
activités qui demeurent viables, et à déterminer les
mesures à prendre, à court, moyen et long terme, afin d'assurer
la survie de l'entreprise.
Dans ce dernier chapitre intitulé
« redressement de l'entreprise en difficulté », nous
allons tout d'abord, dans une première section, présenter les
préalables à la prise de décision de redressement, les
étapes du redressement, les contraintes liées à la mise en
place du plan de redressement ainsi que les conditions de sa réussite.
Ensuite, nous tenterons, dans la deuxième section, d'exposer les
principales stratégies à appliquer dans les situations les plus
délicates. Enfin, dans la dernière section, nous examinerons les
principaux volets du plan de redressement.
Section 1
Les éléments
liés au projet de redressement
1. La décision de
redressement :
« La décision de redresser une entreprise ne
peut être prise qu'à partir du moment ou l'on est convaincu que
cette entreprise est réellement redressable »30(*). En fait, cette
décision dépend étroitement du degré de
viabilité économique de l'exploitation qui peut être
apprécié à l'aide des résultats du diagnostic
(importance du déséquilibre financier, les
caractéristiques du secteur, l'importance de son marché, les
différents avantages comparatifs, ...).
A ce titre, il ne faut pas commettre l'erreur de vouloir
redresser une entreprise qui n'est pas redressable car maintenir des
activités non viables ne fait que freiner le progrès de
l'organisation qui la soutient.
On peut décider qu'une entreprise n'est pas viable si
elle souffre de difficultés chroniques et accumule plusieurs handicaps
majeurs tels que :
La disparition, la saturation ou la récession durable
de son marché.
Changement de mode et obsolescence de ses produits.
Important retard technologique nécessitant des
recherches coûteuses et un long délai pour rattraper.
Système de décision bloqué (actionnaires
en désaccord).
Lourdeur du déséquilibre financier, ...etc.
Une fois la viabilité de l'exploitation
démontrée, il faudra avant de prendre la décision de
redressement :
- Avoir tous les moyens nécessaires à la
réalisation du plan de sauvetage.
- Etudier et évaluer les résultats
espérés par rapport au coût financier de redressement.
Après avoir réuni ces conditions, l'entreprise
sera susceptible de redressement à des degrés de risque
différents.
2. Les étapes du
redressement :
Dés lors que la décision de redressement est
prise, une batterie de mesures entrera aussitôt en action. Le programme
de redressement se présente alors comme une succession d'étapes
qui s'étalent sur une période de trois à cinq ans en
moyenne.
Généralement, la démarche de redressement
se décompose en trois étapes :
· Première étape : mesures de
survie
Les mesures préconisées pendant cette
étape sont influencées par les besoins en ressources
financières, l'objectif consistant à assurer la survie à
court terme de l'entreprise en attendant que les premières
manifestations des efforts de redressement se réalisent.
Il s'agira en premier lieu de s'assurer de la qualité
de l'équipe dirigeante en place et de procéder à
l'application des mesures de réorganisation nécessaires pour
mener à bien le projet de redressement. En fait, selon les études
statistiques, l'équipe dirigeante est modifiée dans plus de 70%
des cas.
Pendant cette période, les efforts des dirigeants
seront destinés à améliorer la productivité de
l'entreprise, à renforcer les ventes et à procéder
à des opérations de désinvestissement
sélectif : élagage des activités peu
rémunératrices, cessions d'actifs,...etc.
Cette étape englobe également les actions
destinées au recouvrement urgent des créances, à la
recherche de délais d'exploitation plus favorables (rotation des stocks,
crédits clients et crédits fournisseurs) et de crédits
auprès des partenaires financiers ou des pouvoirs publics.
· Deuxième étape : mesures de
revitalisation
L'objectif de la revitalisation est la restauration de la
rentabilité des activités de l'entreprise dans un court
délai. A cet effet, les mesures suivantes sont
préconisées :
s Différentiation (qualité, prix, service).
s Innovation.
s Décentralisation organisationnelle.
s Réorganisation de l'effort marketing
(publicité, promotion, force de vente.)
s Réduction des coûts : à ce sujet,
J.BRILMAN affirme que « la plupart des redressements réussis
ont commencé par des réductions drastiques des dépenses,
et pratiquement jamais par une relance immédiate de l'activité ou
de l'investissement. »31(*).il faut donc éviter la fuite en avant
qui présente la plus grave erreur.
La politique de réduction des coûts vise à
améliorer les résultats d'exploitation dans les premiers mois de
redressement, à focaliser les énergies des cadres sur le court
terme et à créer un choc psychologique qui augmente la motivation
du personnel.
Ainsi, la réduction des coûts conjuguée
à une modification des structures permet à l'entreprise
d'abaisser son seuil de rentabilité et de supporter les fluctuations
d'activité, souvent fortes, qui se dégagent durant les premiers
mois de redressement.
· Troisième étape : mesures de
développement
Ces mesures devront permettre d'assurer la
pérennité de l'entreprise à travers le renforcement des
positions passées, la pénétration des marchés, la
diversification, la continuation des décisions antérieurs, des
acquisitions, etc.
3. Les contraintes
liées à la mise en place du plan de redressement :
L'implantation d'un plan d'action constitue une
opération délicate à entreprendre. De nombreuses
contraintes, tant internes qu'externes, influencent sa mise en place.
Ces contraintes sont liées à la situation de
défaillance et au processus de redressement lui-même. La
difficulté résidera dans la conception du plan proprement dit,
mais aussi et surtout dans la réalisation des actions
préconisées.
En effet, en période de crise, l'organisation de
l'entreprise ne se montre généralement plus capable de
réaliser un changement par elle-même.
Toutefois, ce besoin de changement accroît
paradoxalement la résistance du corps social aux mesures de
restructuration nécessaires au sauvetage de l'exploitation.
Par ailleurs, l'entreprise ne bénéficie pas
nécessairement de lignes de crédit suffisantes durant cette
période, cela est dû au durcissement des conditions bancaires
devant l'incapacité de l'entreprise de justifier sa faculté de
remboursement.
En outre, pendant les premiers mois de réalisation du
plan, l'entreprise continue à subir les effets pervers du
relâchement qu'elle a connu pendant sa phase de déclin. Il s'agit
notamment de difficultés à retrouver la confiance de la
clientèle et des fournisseurs, à accroître le chiffre
d'affaire et à reprendre les parts de marché perdues.
Ainsi, pour restaurer son image, l'entreprise doit adopter une
stratégie de communication adaptée notamment à ses
ressources financières.
Le redressement de l'entreprise est tenu donc de s'inscrire
dans une politique particulière en matière de coûts.
En fait, le processus de redressement peut entraîner
pour les PME des coûts de défaillance capables d'atteindre un
niveau équivalent à 20% de la valeur des actifs.32(*)
De là, apparaît la nécessité pour
l'entreprise de retrouver rapidement des marges d'exploitation suffisantes pour
financer le projet de redressement pendant toute la période
nécessaire à sa réalisation.
A ce sujet, il convient de noter qu'une sous estimation des
délais de réalisation du plan, peut avoir des effets
néfastes sur le plan financier.
4. Les conditions de
réussite du plan de redressement :
Redresser une entreprise en difficulté exige d'agir
dans la bonne direction sans perdre de temps. Plus l'intervention est rapide,
plus les chances de sauvetage sont grandes.
Pour réussir, le plan de redressement doit
répondre à un certain nombre de critères :
· La cohérence :
Les mesures de redressement doivent être définies
en fonction des résultats du diagnostic de manière à
corriger les points faibles et à encourager les points forts. Le plan de
redressement doit être en effet en parfaite cohérence avec le
diagnostic réalisé en apportant des solutions aux carences et
dysfonctionnements constatés.
· La faisabilité :
La réussite du plan de sauvetage dépend de la
disponibilité des moyens financiers nécessaires à sa
réalisation, de la présence d'un système de pouvoir
capable de redresser l'entreprise et de l'adhésion de l'ensemble des
partenaires de l'entreprise, notamment le personnel, au projet de
redressement.
L'adhésion du corps social au projet résultera
d'une prise de conscience collective des raisons de changement, des objectifs
fixés et des actions préconisées pour atteindre ces
objectifs. Le choix de ces actions doit être motivé par les
résultats attendus d'elles.
· La planification :
Les mesures de redressement doivent être
hiérarchisées par ordre d'urgence et d'importance. Un planning
doit être conçu à cet effet pour le lancement et
l'achèvement des différentes actions. Il convient en outre de
désigner les responsables chargés de les mener à terme.
· La durabilité :
Le redressement d'une entreprise est une opération
délicate qui exige d'être durable.
En effet, une sous estimation du délai de
réalisation du plan de redressement peut être préjudiciable
du point de vue financier et être fatal à l'entreprise.
· Le financement et le suivi :
Les besoins à financer doivent être couverts par
des ressources équivalentes.
Dans ce contexte, il apparaît nécessaire de
disposer d'outils qui serviront à identifier les besoins et les
ressources financière prévisionnels.
A cet effet, les tableaux financiers du redressement suivants
sont utiles :
² Plan de financement :
Il retrace les besoins et les ressources de l'entreprise sur 3
à 5 ans et donne les indications sur l'équilibre financier du
redressement.
² Comptes de résultas
prévisionnels :
Ils donnent les prévisions d'activités,
d'effectifs et de marges pour chaque année et estiment l'autofinancement
nécessaire pour le plan de financement.
² Bilan prévisionnel :
Il s'agit d'une synthèse issue du plan de redressement
qui apprécie la structure du patrimoine (équilibre entre les
dettes et les capitaux propres).
² Budget de trésorerie :
Il retrace les encaissements et les décaissements
prévus par mois pour un an pour aboutir à l'analyse de
l'équilibre de la trésorerie.
L'équilibre interne de la trésorerie sera
atteint lorsque l'accroissement de besoin en fonds de roulement est couvert par
la capacité d'autofinancement. A défaut d'équilibre, il
s'imposera de recourir à des sources externes de financement.
Les ressources disponibles doivent être affectées
de la façon la plus appropriée : d'abord au besoin en fonds
de roulement, puis au désendettement et enfin aux investissement
éventuels.
De plus, il convient nécessairement de respecter un
double équilibre : celui qui doit exister entre les ressources
interne et les ressources externe ainsi que celui doit être
réalisé entre les besoins en fonds de roulement et les
investissements éventuels.
Le respect de tels équilibres augmente les chances de
réussite des mesures de redressement. Il permet à l'entreprise
d'éviter de se retrouver dans une situation de fuite en avant en raison
d'un endettement excessif.
La réussite du plan de sauvetage exige également
un suivi minutieux et un contrôle permanent de l'exécution des
mesures de redressement.
Ce contrôle permet d'apprécier la qualité
d'exécution et d'expliciter les écarts entre les
prévisions et les résultats de l'activité. Les
prévisions seront tirées du dossier de redressement et les
réalisations, des bilans et comptes d'exploitation.
Il est suggéré, à ce propos, la
confection et le suivi du tableau de bord de redressement suivant :
Le tableau de bord du redressement
TABLEAU DE BORD
|
ECARTS SUR
|
N
|
N+1
|
N+2
|
EXPLOITATION
|
- chiffre d'affaires
- effectifs
- valeur ajoutée
- résultat brut d'exploitation
- résultat net
- capacité d'autofinancement
|
|
|
|
FINANCEMENT
|
- investissements
- capital
- dettes à long terme
- capitaux permanents
- fonds de roulement
- B.F.R
- trésorerie
|
|
|
|
Là-dessus, le taux de marge brute d'exploitation peut
constituer un indicateur particulièrement approprié pour
évaluer le résultat d'un redressement du fait qu'il mesure la
viabilité économique de l'entreprise.
Ainsi, le plan de redressement sera éventuellement
révisé si l'on constate que les conditions de son
élaboration ont changé, ou si les mesures
préconisées se sont avérées insuffisantes ou
inadaptées.
Section 2
Les stratégies de
redressement
L'élaboration d'un plan de sauvetage doit être
basée sur le choix d'une stratégie de redressement qui servira
comme ligne directrice des actions à mener.
A ce titre, on peut citer quelques stratégies
types :
1. Le repli :
Il s'agit d'une stratégie de survie envisageable en cas
de fortes perturbations de l'environnement. Elle vise à positionner
l'entreprise sur un secteur limité pour lequel elle possède un
bon niveau de compétences distinctives. Par conséquent, elle ne
peut être que temporaire car la notion de développement en est
largement absente.
Cette stratégie d'autoprotection est adaptée aux
petites entreprises dont les ressources stratégiques se trouvent
anéanties suite à des retournements de conjoncture (manque de
ressources financières, pas de réseau commercial
indépendant, surcharge du dirigeant, etc.).
La stratégie de repli conduit notamment à une
politique de réduction des coûts devant permettre à
l'entreprise de redresser rapidement sa rentabilité :
réduction d'actif, désinvestissement des activités non
retables, réduction d'effectif et des dépenses en
général, diminution de la taille de l'entreprise...etc.
2. Le renflouement :
Le diagnostic peut révéler que les
difficultés de l'entreprise étudiée sont plus liées
à des insuffisances de financement qu'à des problèmes
d'exploitation ou de fabrication. Cette situation peut se retrouver chez les
entreprises qui ont été crées avec un capital social
insuffisant, celles dont les produits ont eu une phase de croissance trop
longue ou encore celles qui ont dû faire face à des
investissements trop élevés par rapport à leur
capacité d'autofinancement.
Dans ce cas, le redressement est essentiellement une
restructuration financière comportant notamment des apports en
capital : apports en capital risque, élargissement de la
participation au capital, utilisation du crédit bail pou refinancer les
immobilisations, partenariat financier, etc.
3. Le redéploiement
(recentrage) :
Cette stratégie est adaptée aux entreprises qui
ont connu des difficultés liées à l'obsolescence de leurs
activités et de leurs gammes de produits ainsi qu'aux entreprises
diversifiées de taille importante.
Le redéploiement consiste en un repositionnement
généralisé des produits et marchés ;
L'entreprise doit privilégier sa rentabilité plutôt que sa
croissance en se recentrant sur les activités les plus rentables et pour
les quelles elle dispose d'avantages concurrentiels réels.
Ces activités seront sélectionnées
à partir d'une analyse détaillée des métiers de
l'entreprise et des facteurs clés de succès.
La stratégie de redéploiement implique
généralement l'application des mesures suivantes :
· L'élagage des activités en perte ou des
métiers sans position concurrentielle bonne.
· La vente des activités
hétérogènes à la culture de base.
· La vente ou la fermeture de certaines
opérations à l'étranger, considérées comme
coûteuses ou difficiles à rentabiliser.
· Le repli sur les unités de production les plus
compétitives avec transferts de fabrication.
4. Le partenariat :
Cette stratégie peut être envisagée pour
les entreprises qui recèlent encore des éléments positifs
et des atouts susceptibles d'être revalorisés dans le cadre d'une
structure nouvelle.
Le partenariat consiste en un contrat d'association des forces
respectives de chacun. L'indépendance de chacun peut être
conservée, mais la complémentarité entre les parties est
nécessaire pour réussir cette stratégie.
Avant de nouer des relations de partenariat avec une
entreprise en difficulté, il est nécessaire d'avoir les moyens et
les compétences requis pour aider cette entreprise à sortir de sa
crise sans se retrouver à son tour entraîner dans des
difficultés.
5. La reconstruction :
Cette stratégie implique une réorientation de
l'activité de l'entreprise dont le métier, les technologies ou
les produits sont dépassés.
Le changement de métier n'est pas forcément une
reconversion totale mais simplement l'exploitation de compétences, de
marchés ou de technologies disponibles mais non encore
valorisés.
Cette stratégie nécessite une grande
capacité de management pour gérer la crise.
Toutes les stratégies que nous venons d'exposer sont
complètement spécifiques de situations d'entreprises en
difficulté. Elles sont d'une nature particulière inspirée
par l'urgence et par l'obligation de réussir. En fait, ces
stratégies sont destinées à assurer le redressement et
surtout la survie de l'entreprise avant d'envisager sa
pérennité.
Section 3
Le plan de
redressement
Le plan de redressement exige une rigueur absolue dans son
élaboration ainsi que dans ses prévisions. Et doit s'efforcer
d'englober toutes les dimensions de l'entreprise en tenant compte de son
environnement interne et externe.
Les principaux volets du plan de redressement se rapportent au
domaine financier, commercial, industriel, organisationnel et social.
1. Le plan financier :
Le sauvetage d'une entreprise en difficulté exige le
rétablissement de ses équilibres financier à deux
niveaux : la reconstitution de l'équilibre de la structure du bilan
et l'équilibre à terme des emplois et ressources.
Ainsi, le plan financier est fondé sur un ensemble de
mesures destinées à améliorer la structure du bilan et
à retrouver les marges élevées. Ces mesures se
résument en cinq règles de base :
s Restaurer les marges.
s Retrouver des capitaux.
s Réduire le besoin en fonds de roulement.
s Renégocier l'endettement.
s Se séparer des filiales ou départements en
pertes.
· Restaurer les marges :
Cela implique des réductions drastiques des
dépenses pour baisser les points morts à un niveau très
inférieur par rapport à celui des concurrents. A prix de vente
comparable, l'entreprise pourra dégager une marge très
supérieure.
Pour réduire les dépenses, il parait souhaitable
de prendre les mesures suivantes :
Désinvestissement au niveau des machines et
équipements inutilisés.
Réduction des stocks et des comptes clients.
Simplification des structures et procédures pour
réduire les dépenses administratives.
Réduction d'effectifs et recours à une main
d'oeuvre moins chère.
Reconception des articles pour réduire les frais de
matières.
Mise au point de nouveaux articles nécessitant moins
de matières premières.
Elagage de la gamme et des activités
déficitaires.
Politique de qualité : réduction des
rebuts et défauts, etc.
· Retrouver des capitaux :
Par la réalisation de tous les actifs non
indispensables à la poursuite de l'activité de l'entreprise,
c'est-à-dire :
1- Les immobilisations hors exploitation (les terrains, les
immeubles, les titres de participations).
2- Les immobilisations d'exploitation peu rentables en cash
flow.
Une telle mesure a pour effet d'augmenter les fonds propres
des plus values de cession, de réduire les immobilisations et de
reconstituer ainsi le fonds de roulement net.
· Réduire le besoin en fonds de
roulement :
Pour réduire le besoin en fonds de roulement, il faut
diminuer les stocks et les comptes clients et obtenir des conditions de
crédit plus favorables des fournisseurs.
Réduire les stocks :
D'après les spécialistes, on peut espérer
une diminution comprise entre 15% et 30% du volume total.
Parmi les mesures envisageables, on peut citer :
- L'accélération des livraisons.
- Le stockage par le fournisseur.
- Informatisation de la gestion des stocks.
- La mise en place du système d'information pour
obtenir des données régulières et valables en
quantités et en valeur...etc.
- Vente des stocks périmés ou dits
« morts ».
Les comptes clients :
L'effort dans la gestion des comptes clients portera sur le
rétrécissement des délais de paiement de la
clientèle.
Les crédits fournisseurs :
Négocier avec les fournisseurs des délais moins
contraignants. Etudier à cette fin la possibilité de mettre en
concurrence plusieurs fournisseurs.
· Renégocier l'endettement :
En essayant d'obtenir de nouvelles formules de remboursement,
des rééchelonnements, une transformation des dettes à
court terme en dettes à moyen terme.
Pour mieux renégocier l'endettement, il faut
rétablir la confiance des banquiers dans les dirigeants et
présenter un plan de redressement crédible.
· Se séparer des filiales ou
départements en perte :
Il faut savoir se séparer des activités
déficitaires (département, filiales) en choisissant les
modalités adéquates.
En définitive, il s'agira de déterminer les
implications nécessaires à la restauration financière de
l'entreprise : Calculer les nouveaux seuils de rentabilité,
déterminer les budgets de fonctionnement et prévisions
commerciales, redéfinir la durée des cycles d'exploitation,
prévoir les investissements éventuels, établir les
prévisions de trésorerie, entamer les renégociations avec
les fournisseurs et les banques, ...etc.
2. Le plan commercial :
Le plan commercial est constitué d'un ensemble de
mesures destinées à attirer, à nouveau, la
clientèle vers l'entreprise et à accroître ses parts de
marchés.
Les principales actions de restructuration commerciale
sont :
· Redistribution et réactivation des
forces de vente :
Réorganisation des opérations de ventes sur des
segments de marchés, des clientèles et des produits à
potentiel de profit élevé.
Augmentation des ventes à l'exportation en visant les
marchés prometteurs (la réalisation d'une étude de
faisabilité est obligatoire).
Réanimation de la force de vente : par
- Un repositionnement marketing, des modifications du
produit, l'attaque de nouvelles cibles, l'amélioration de la
présentation, pour redonner confiance au vendeur dans le produit ou le
service.
- La formation des vendeurs.
- Allégement des taches administratives.
- Révision des systèmes de
rémunération fixe sans toutefois annuler la partie fixe :
ex : taux de commission variables avec des minima garantis.
Développement des outils de mesure des
résultats.
· Réorganisation des systèmes de
distribution :
Modification dans les canaux utilisés.
Addition éventuelle d'un système de vente par
correspondance.
Changement dans la distribution physique (politique
géographique et entreposage).
Informatisation des systèmes de prise de commandes, de
gestion des stocks et des approvisionnements.
· Amélioration du marketing, de la
communication, et du planning :
Centralisation ou décentralisation de l'administration
des ventes et du service marketing.
Modification dans les systèmes de promotion et de
publicité (Réorientation du marketing mix, promotions et
publicités plus segmentées, Renforcement du contrôle des
dépenses).
Amélioration du service client (Formation de
l'accueil des clients et à l'altitude commerciale, le service
après vente, récompenses et sanctions liées à la
satisfaction ou au mécontentement des clients, etc.).
Accroissement du budget.
· Modification de la gamme de
produits :
Par la simplification des gammes de produits,
l'amélioration de la qualité des produits, la création et
le lancement de nouveaux produits, l'acquisition d'entreprises en vue de
compléter éventuellement la gamme, ...etc.
· Amélioration du système
d'information :
Centralisation des données marketing
(informatisation).
Amélioration de qualité des recherches en
marketing.
Contrôle plus serré des dépenses
commerciales.
· Amélioration des prix de
ventes :
Le réflexe général des entreprises de
baisser les prix en période de crise constitue dans 80% des cas une
erreur.
En période de crise il est crucial de maintenir ou
d'augmenter les prix de ventes à chaque fois que c'est possible. Il
convient donc de recenser les marchés et les clients susceptibles d'un
maintien ou d'une hausse de prix de vente.
La baisse des prix n'est valable que dans le cas ou il y a un
risque réel de perdre un marché.
· Faire participer toute l'entreprise à
l'action commerciale :
Il s'agit d'agir à tous les niveaux de l'organisation
pour les sensibiliser à l'importance de l'action commerciale.
Cette dernière est une action collective ou chaque
individu a son rôle à jouer vis-à-vis des partenaires
commerciaux
3. Le plan technique et de
production :
Sur ce plan, les entreprises en difficulté
présentent principalement les caractéristiques suivantes :
une capacité de production excédentaire, obsolescence de l'outil
de production ainsi que des processus de fabrication inadaptés.
Le redressement de l'entreprise dans ce domaine exige donc
d'élaborer un plan industriel susceptible d'améliorer la
flexibilité, la productivité, et la compétitivité
de l'outil de production.
L'amélioration de la flexibilité passe par
l'application de certaines mesures particulières notamment :
Le recours à la sous-traitance.
La cession de matériels et la reprise sous forme de
crédit-bail.
La révision de la gamme de produits.
La modification du processus de fabrication et de
l'organisation des ateliers.
Quant à la productivité et la
compétitivité, leurs améliorations exigent en plus de la
flexibilité, de procéder aux actions suivantes :
Adapter la structure de production aux besoins réels
de l'entreprise.
Abandonner les matériels les moins performants.
Restructurer les activités les plus
déficitaires et développer celles engendrant les marges
contributives les plus fortes.
Etudier et comparer la structure des coûts à
celle de la concurrence et du secteur.
Améliorer la qualité du produit et des
délais.
Redéfinir l'organisation industrielle dans le but de
limiter les besoins financiers ou de dégager des actifs
réalisables avec, éventuellement, un recours à la
sous-traitance.
Utiliser les modèles de gestion des stocks les mieux
adaptés et cordonner les fonctions achats, production et ventes dans une
optique de réduction des stocks.
Lancer un programme de modernisation.
Améliorer les compétences internes...etc.
4. Le plan organisationnel et
administratif :
La concrétisation des objectifs de productivité
et de flexibilité implique nécessairement une
réorganisation structurelle de l'entreprise.
En effet, l'inadéquation des structures à
l'évolution de l'entreprise demeure au centre des problèmes
rencontrés en matière de productivité et de qualité
de services.
Un changement de structure s'impose alors. Il s'accompagne
généralement d'une compression des effectifs fonctionnels, d'une
réorganisation des attributions, d'un allégement des niveaux
hiérarchiques et des procédures, d'unes mise en place de moyens
permettant d'apprécier l'efficacité des fonctions assurées
par les services, et de l'élaboration d'une comptabilité
analytique et budgétaire.
Du point de vue administratif, il convient d'apprécier
la capacité des dirigeant à mener à bien les mesures de
redressement.
En effet, pour réussir en période de crise,
l'équipe de direction devra effectuer la démonstration permanente
de son efficacité et de sa crédibilité.
Les responsables doivent impérativement adopter un
style de gestion basé sur l'action rapide et pragmatique, la
connaissance pratique des problèmes de terrain, l'implication
personnelle en dehors de toute contrainte hiérarchique ou lourdeur
administrative et la communication destinée à susciter
l'engagement de tous vers des objectifs communs.
En réalité, la réussite du projet de
redressement repose sur l'adhésion du personnel qui doit percevoir
clairement les raisons de changement et les objectifs fixés.
Enfin, le souci d'accroître la
compétitivité de l'entreprise implique la nécessité
de la mise en place d'un système de contrôle de gestion et d'un
système d'information capable d'assurer la communication de
données fiables et leur diffusion dans toute l'organisation.
5. Le plan social :
Sur ce plan, le rétablissement de la situation est
lié généralement à l'application des mesures
suivantes :
La réduction des coûts de personnel.
L'augmentation de la productivité au travail du
personnel par la motivation.
Le redéploiement de la formation professionnelle.
· La réduction des coûts de
personnel :
L'allégement des coûts salariaux et la politique
d'ajustement de l'activité impliquent la nécessité de
procéder à une réduction des effectifs.
Le diagnostic général de l'entreprise aura
permis, à cette fin, de situer les excédants de personnel en
fonction du niveau et du genre d'activité considérés par
le plan de redressement. Cependant, la contraction des effectifs ne doit en
aucun cas entraver le bon fonctionnement de l'outil de production. Aussi
importe-t-il que la mesure de licenciement réponde principalement
à trois conditions : elle doit être urgente,
inévitable et indispensable.
Parallèlement , les mesures suivantes peuvent
être préconisées : le travail à temps partiel,
la mise à la préretraite, le chômage partiel, la
réduction ou le blocage temporaire des salaires, le reclassement
interne, les départs volontaires,...etc.
· L'augmentation de la productivité du
personnel :
L'augmentation de la productivité du
personnel implique la combinaison de trois facteurs :
La réduction des sureffectifs et l'élimination
du personnel improductif.
Le respect de la durée normale du travail et une
baisse de l'absentéisme.
La re-motivation du personnel au travail : A cet effet,
différentes mesures sont préconisées :
s Informations fréquentes et sincères sur la
situation réelle de l'entreprise et les mesures
préconisées pour la redresser. Un plan anti-crise cohérent
et crédible est déjà un des fondements de la
re-motivation.
s Sentiment de contribuer activement au sauvetage de
l'entreprise.
s Allégement des procédures et des
structures.
s Mise en place d'un style de management participatif.
s Amélioration des circuits d'information et
transparence de celle-ci...etc.
· Le redéploiement de la formation
professionnelle :
Outre les mesures visant à réduire les
coûts salariaux et à augmenter la productivité du
personnel, l'entreprise s'efforcera de définir un plan de formation
approprié à ses besoins dans le but d'améliorer à
court et moyen terme la polyvalence, la compétitivité et la
qualité de services.
Dans ce chapitre, nous avons vu que le plan de
redressement s'inscrit dans une optique de l'action qui se synthétise
dans une politique consistant à opérer des choix, définir
des priorités et identifier les moyens et les stratégies
adéquates pour y parvenir.
Sa réussite nécessite avant tous une
volonté de changer et d'améliorer, une ardeur dans
l'exécution des mesures parfois difficiles, voire douloureuses, ainsi
qu'un meilleur ajustement des besoins aux ressources disponibles.
*** *** ***
Les méthodes de prévision et de détection
de la dégradation économique d'une exploitation fournissent des
clignotants qui doivent susciter la recherche des origines des
difficultés rencontrées afin de définir les mesures de
sauvetage susceptibles de redresser la situation de l'entreprise et d'assurer
sa survie.
Toutefois, il est bien difficile de cerner concrètement
les causes de défaillance et de faire ressortir l'élément
responsable du déclin de l'exploitation. Les causes ponctuelles et
apparentes dissimulent parfois les raisons profondes du processus de
défaillance.
De la apparaît la véritable
nécessité de recourir à un diagnostic global de
l'entreprise. Celui-ci permet d'identifier les causes de difficultés et
de préconiser les mesures de redressement susceptibles d'insuffler un
nouvel élan à l'entreprise.
L'efficacité de ces mesures dépend du
degré de difficulté de l'entreprise, de sa capacité
à réagir rapidement aux problèmes et surtout de
l'adhésion de l'ensemble de ses partenaires au projet de
redressement.
En définitive, il y a lieu de signaler qu'il n'existe
pas de solution miracle et moins encore de solution standard pour redresser une
entreprise en difficulté. Le meilleur moyen pour lutter contre la
défaillance reste la prévention et la gestion rigoureuse de
l'entreprise.
Partie
2
Diagnostic et redressement de la GMS
Afin de compléter et d'appuyer ce qui a
été traité au cours de la première partie, nous
proposons, en guise d'illustration, l'étude de cas d'une entreprise en
difficulté.
A ce titre, notre choix a été porté sur
la SARL GMS ; Grande Minoterie du Sahel, une entreprise qui répond
parfaitement aux critères de sélection dictés par notre
thème puisqu'elle se trouve confrontées à de
sérieuses difficultés.
Notre souci est, d'une part d'identifier les facteurs de
vulnérabilité qui ont entraîné la mise en place du
processus de dégradation de cette entreprise, et d'autre part de
présenter les mesures de redressement susceptibles d'améliorer sa
situation.
Pour ce faire, nous allons d'abords passer en revue des
éléments concernant la présentation de la
« GMS ». Ensuite, nous analysons la situation de
l'entreprise à travers un diagnostic financier, fonctionnel, puis
stratégique en vue de recenser les forces de l'entreprise, de cerner ses
faiblesses et de découvrir l'origine des dysfonctionnements
constatés.
CHAPITRE I :
PRESENTATION GENERALE DE L'ENTREPRISE
1. Historique :
La Grande Minoterie du Sahel, « GMS » par
abréviation est une affaire familiale de moyenne envergure,
domiciliée auprès de la Banque Extérieure
D'Algérie depuis 1999 (date de sa création), son activité
principale porte sue la fabrication et la commercialisation du semoule et de
farine, érigée en société à
responsabilité limitée, son capital social a été
porté en 2003 à hauteur de 15.000.000 DA.
2. Principales
activités :
L'éventail des produits de la Grande Minoterie du Sahel
compte plusieurs types :
- De farines, à s'avoir : les farines panifiable,
les farines supérieures pour le pain de compagne, pain aux
céréales et graines, pain au seigle noir, pain complet, croissant
- pain au chocolat et les farines pour biscuits ;
- De semoules, dont les semoules supérieures (grosse,
moyenne et fine) et les semoules courantes.
3. Mode
d'organisation :
La société est organisée d'une
manière classique où chaque Direction est chargée
d'accomplir les tâches et les objectifs fixés par la Direction
Générale. Cette organisation qui c'est adoptée depuis
2002 se présente comme suit :
Direction Générale, ainsi que trois (03) autres
Directions :
- Direction Finance et administration ;
- Direction Technique ;
- Direction commerciale et approvisionnement.
Schéma organisationnel de la
« GMS » Sarl est le suivant :
Direction Générale
Secrétariat
Direction Finance et Administration
Direction Technique
Direction Commerciale et
Approvisionnement
Service
Administration
Service Approvisionnement et Commercial
Service
Production
Service Finances et Comptabilité
Service
Transport
Service
Moyens Généraux
Service
Maintenance
Service
Personnelles
Schéma organisationnel de la
« GMS »
4. Les ressources humaines :
« GMS » Sarl
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
02/2007
|
Cadres
|
07
|
07
|
07
|
08
|
08
|
08
|
Maîtrise
|
07
|
07
|
07
|
05
|
05
|
05
|
Exécution
|
43
|
43
|
43
|
31
|
31
|
31
|
Total
|
57
|
57
|
57
|
44
|
44
|
44
|
Variation
|
-
|
-
|
-
|
-13
|
-
|
-
|
En 2005, la « GMS » a
procédé à la décompression d'effectifs, avec une
diminution de 23%
5. Sites de production :
Le complexe de production agroalimentaire s'étale sur
un terrain d'une superficie de 22.000 M² sur lequel des constructions
sont édifiées et comprenant :
- Un bloc administratif comprenant (02) étages
regroupant les différents services.
- Un bâtiment pour la minoterie.
- Un bâtiment pour la semoulerie ( en marche).
- Les silos de stockage (07).
- (02) hangars, un atelier mécanique,et des aires de
stockage.
CHAPITRE II
:
DIAGNOSTIC ET RECOMMANDATIONS
Section 1
Diagnostic financier de
GMS
1. Analyse de l'activité
industrielle et commerciale de l'entreprise :
Les bilans et les comptes de résultats sur la
période allant de 2004 à 2007 sont présentés en
annexes.
« GMS » Sarl
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Les marges d'exploitation en MDA
|
Chiffre d'affaires
|
307
|
278
|
191
|
189
|
Evolution en (%)
|
-
|
-10%
|
-31%
|
-1%
|
Valeur ajoutée
|
36
|
38
|
33
|
18
|
Evolution en (%)
|
-
|
6%
|
-13%
|
-45%
|
Excédant Brut d'Exploitation
|
25
|
27
|
22
|
12
|
Résultat d'exploitation
|
7
|
6
|
2
|
-7
|
Résultat net
|
4
|
3
|
0.5
|
-17
|
Marge brute d'autofinancement
|
21
|
23
|
19
|
2
|
Frais de personnel
|
10
|
5
|
5
|
5
|
Effectif moyen
|
57
|
44
|
44
|
44
|
Ratios de gestion
|
VA par agent en KDA
|
631
|
864
|
750
|
409
|
FP/VA
|
28%
|
13%
|
15%
|
28%
|
Frais financiers/ EBE
|
52%
|
33%
|
23%
|
42%
|
L'évaluation de l'activité met en
évidence une baisse visible du chiffre d'affaires 33% en 2006 par
rapport à 2005 et une très légère baisse de 1% en
2007 par rapport à l'exercice de 2006, cette chute est due,
principalement au manque de matières premières (blé),
auprès de son principal fournisseur l'Office Algérien
Interprofessionnel des Céréales « OAIC », qui
lui assure une couverture de ses besoins à hauteur de 50% et surtout du
prix très élevé du blé, sur le marché
mondial.
De même que pour le chiffre d'affaires, la valeur
ajoutée a chuté durant les deux derniers exercices avec une
baisse de -13% en 2006 par rapport à 2005 et de -45% en 2007 par rapport
à 2006. Néanmoins, ces taux sont assez différents des
taux d'évolution du chiffre d'affaires, ce qui met en relief des
consommations des biens et de services disproportionnelles au chiffre
d'affaires.
Unité : MDA
Année
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Chiffre d'affaire
|
307
|
278
|
191
|
189
|
Matières premières
consommées
|
269
|
241
|
173
|
132
|
Consommation MP/CA (%)
|
88%
|
87%
|
91%
|
70%
|
Valeur ajoutée
|
36
|
38
|
33
|
18
|
Taux de VA en %
|
12%
|
14%
|
17%
|
10%
|
Le taux de la valeur ajoutée dégagée sur
les 4 ans est très faible et insuffisant pour un secteur jugé
à forte valeur ajoutée. Cette situation est due à la
forte consommation de matières premières qui absorbe la
quasi-totalité des chiffres d'affaires réalisés. Suivi par
les frais de personnel.
Le tableau ci-dessous met en exergue l'évolution des
charges d'exploitation par rapport au chiffre d'affaires.
Unité :MDA
Année
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Production de l'exercice
|
307
|
278
|
191
|
189
|
Consommation de matières
premières
|
88%
|
87%
|
91%
|
70%
|
Frais de personnel
|
3%
|
4%
|
5%
|
3%
|
Autres charges
|
9%
|
8%
|
4%
|
27%
|
Contribution des salariés à la valeur ajoutée :
Année
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Valeur ajoutée en MDA
|
36
|
38
|
33
|
18
|
Effectif
|
57
|
44
|
44
|
44
|
Productivité par agent en KDA
|
631
|
864
|
750
|
409
|
La productivité de la main d'oeuvre exprimée en
terme de contribution des salariés à la valeur ajoutée
s'est améliorée durant les deux exercices 2005 et 2006 puis elle
se décline durant l'exercice qui suit.
Rémunération du facteur travail par la
valeur ajoutée :
Année
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Valeur ajoutée en MDA
|
36
|
38
|
33
|
18
|
Frais de personnel en MDA
|
10
|
5
|
5
|
5
|
Frais de personnel / VA en %
|
28%
|
13%
|
15%
|
28%
|
La proportion des frais de personnel par rapport à la
valeur ajoutée reste acceptable tout au long de la période
considérée.
Analyse de l'Excédent Brut
d'Exploitation :
La marge économique :
Unité : MDA
Année
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
EBE
|
25
|
27
|
22
|
12
|
CA
|
307
|
278
|
191
|
189
|
EBE / CA en %
|
8%
|
10%
|
11%
|
6%
|
Sur toute la période d'analyse, GMS se
caractérise par une marge économique positive mais qui reste
délicate et fragile.
2. Analyse de la structure financière :
Analyse de l'équilibre financier :
Unité : MDA
Année
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
capitaux permanents
|
174
|
196
|
191
|
167
|
actif immobilisé net
|
225
|
153
|
230
|
210
|
Fonds de roulement
|
-51
|
-43
|
-39
|
-43
|
FRN/CA en %
|
-17%
|
-15%
|
-20%
|
23%
|
Besoin en fonds de roulement
|
54
|
49
|
-36
|
-42
|
FR/ BFR en %
|
-94%
|
-88%
|
108%
|
102%
|
Trésorerie
|
-105
|
-92
|
-3
|
-1
|
A travers les chiffres de ce tableau, on constate une
situation financière déséquilibrée durant tous les
exercices, d'où les capitaux permanents ne couvrent pas les
immobilisations.
Le BFR dégagé durant les deux exercices 2006 et
2007 est négatif cela s'explique par l'importance des dettes à
court terme par rapport à l'actif circulant.
La trésorerie est structurellement négative.
L'autonomie financière :
Le niveau d'endettement :
Unité : MDA
Année
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Dettes (hors DCT)
|
78
|
96
|
91
|
93
|
Total passif
|
408
|
363
|
366
|
373
|
Dettes/ Total passif
|
19%
|
26%
|
25%
|
25%
|
Le niveau d'endettement reste raisonnable sur toute la
période d'analyse. Il représente 23% du passif de l'entreprise en
moyenne.
3. Analyse de la rentabilité :
Rentabilité financière :
Unité : MDA
Année
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
résultat net
|
4
|
3
|
0.5
|
-17
|
Fonds propres
|
96
|
100
|
100
|
73
|
résultat net / fonds propres en %
|
4,16%
|
3%
|
0.5%
|
-23,28%
|
En dehors de l'exercice 2004, la rentabilité
financière de l'entreprise connaît une baisse constante avec un
taux négatif sur la dernière année.
4. Synthèse et recommandations :
Les points faibles :
Une très forte baisse des niveaux d'activité
et de la valeur ajoutée.
Productivité exprimée en terme de chiffre
d'affaires et de valeur ajoutée insuffisante.
Des consommations de matières premières
absorbent la quasi-totalité des chiffres d'affaires.
Un coût de productivité très
élevé.
L'entreprise est devenue fragile au niveau de la rentable
économiquement : EBE.
Rentabilité financière négative durant
le dernier exercice.
Une mauvaise gestion des créances sur clients.
Recommandations :
Poursuivre l'effort de compression des effectifs pour
aboutir à un niveau d'effectifs compatible avec l'activité.
Contractualisation de l'ensemble des effectifs des chantiers
afin de diminuer les charges fixes.
Mise en place de procédures plus rigoureuses afin de
parvenir à une meilleure maîtrise dans la gestion du crédit
client.
Parachever l'assainissement des stocks morts.
Etudier la possibilité de mettre en concurrence
plusieurs fournisseurs afin de bénéficier de prix et de
délais plus favorables.
Désinvestissement au niveau des machines et
équipement inutilisés et cession des actifs
réformés.
Réalisation de tous les actifs non indispensable
à l'activité de l'entreprise.
Le recours au leasing pour le financement des
investissements nécessaires.
Section 2
Diagnostic fonctionnel de
GMS
La structure commerciale, au sein de la société
accomplit les taches suivantes :
-La réception et l'enregistrement des produits finis
ainsi que la constatation des taux de rebuts.
-Le recueil des commandes des clients.
- La facturation et la livraison des produits finis
après règlement du montant correspondant.
La structure commerciale de la société
accomplit, de la sorte, les tâches ordinaires consistant à la
réception des produits finis et la vente de ceux-ci.
· La politique de distribution de
l'entreprise:
L'entreprise n'assure pas la distribution de ses produits.
C'est le client lui-même qui s'en charge. En fait, elle n'a guère
les moyens d'assurer le transport de ses produits.
· La politique de promotion et de
communication:
De part la position confortable de l'entreprise sur le
marché et la participation aux expositions et foires de la production
nationale, cette dernière ne fait aucun effort de communication sur ses
produits.
· La clientèle de
l'entreprise :
La clientèle de l'entreprise est constituée
des :
· Eleveurs
· Boulangeries ;
· Distributeurs de céréales ;
· Les fournisseurs de
l'entreprise :
L'entreprise s'approvisionne en matières
premières auprès de plusieurs fournisseurs nationaux et
étrangers dont les principaux sont :l'OAIC (blé tendre) et
les coopératives céréaliers étrangères
situées en Argentine et les Etats unies.
L'interaction avec les autres fonctions de
l'entreprise:
Le service commercial entretien des relations permanentes avec
les autres structures de l'unité notamment la fonction
comptabilité et finance pour lui fournir toutes les informations
relatives au recouvrement des créances et le suivi des avances et avec
la fonction technique pour lui fournir les informations et documents relatifs
à la réception des produits finis.
Synthèse et recommandations :
Les Points faibles :
Une politique de marketing pratiquement inexistant. La
connaissance du marché, sa composition, ses besoins, ses avis et ou
réserves quant aux produits commercialisés et à leur prix,
la connaissance approfondie des produits éventuels de substitution etc.,
sont autant de données que l'entreprise se doit de disposer afin
d'adapter sa production et ses prix et se prémunir de tout
événement qui lui serait préjudiciable.
Le personnel de la fonction commerciale se limite à
accomplir les tâches traditionnelles de vente des produits et la gestion
des stocks de matières premières et n'ayant, de ce fait, aucune
connaissance des vrais mécanismes de gestion d'une fonction commerciale.
Recommandations
Compte tenu des points faibles qu'enregistre la fonction
commerciale au niveau de la société, on peut formuler les
recommandations suivantes :
La mise à niveau du personnel chargé de la
gestion commerciale en prévision de toutes les actions à mener
dans le cadre d'une politique commerciale plus préventive, agressive,
performante et orientée vers la prise en charge du futur de
l'entreprise.
Arrêter des plans d'actions publicitaires visant
à se prémunir contre le risque de l'introduction de nouveaux
concurrents et surtout bâtir une image de marque sur le marché lui
permettant de renforcer sa position actuelle.
Consolider la politique de diversification et de
différentiation de ses produits en promouvant la fonction recherche et
développement.
L'organisation des cycles de formation pour le personnel
commercial pour les initier aux vraies techniques de gestion de la fonction
commerciale.
L'amélioration de la politique de relation avec la
clientèle en proposant des avantages pour les fidéliser.
Diagnostic technique et d'approvisionnement :
La société pour mener son activité dans
les meilleures conditions s'est dotée des équipements
suivants :
Equipements de production de farine d'une capacité de
323 tonnes par jours, acquis en 2002.
Equipements de production de semoule d'une capacité de
600 tonnes par jour, opérationnelle depuis le mois de juin 2006.
07 silos de stockage d'une capacité de 18.000
Tonnes.
01 conditionneuse
Indicateurs de qualité
La qualité des produits est incontestable en raison du
choix minutieux des matières premières et la technologie
utilisée dans la production.
La gestion des stocks
La gestion des stocks est limitée à la gestion
des matières premières, pièces de rechange et
accessoirement les produits d'entretien et fournitures. Les produits finis ne
sont pas stockés en raison de la forte demande.
La politique de la fonction
technique
· La politique de recherche et
développement
La société consciente de l'importance de la
recherche dans le développement de ses procédés de
production visant l'amélioration de la qualité de ses produits, a
fait recours à plusieurs spécialistes dans le domaine afin de lui
apporter leur savoir faire et leur expérience.
· La politique d'investissement
La société, depuis sa création,
était soucieuse de suivre l'évolution technologique. A cet effet,
elle a tracé une politique d'investissement consistant à mettre
en oeuvre tous les moyens nécessaires pour assurer sa survie et son
développement. Les investissements réalisés en 2002 par
l'augmentation des capacités de l'unité de production de farine
et la réalisation de la nouvelle unité de semoulerie en 2006,
sont les fruits de cette politique.
L'organisation de la fonction
technique
· L'organisation de la fonction
industrielle
La fonction industrielle est organisée en
services structurés comme suit :
Une entité chargée du nettoyage et de
préparation de la matière première ;
Des équipes de production qui assure le fonctionnement
des chaînes de production existantes ;
Une entité de réparation et d'entretien des
équipements ;
Une entité de contrôle de qualité et de
respects des normes.
Recommandations
En réalité, la fonction technique est bien
gérée par la société, néanmoins, en lui
propose de maintenir sa politique de recherche et de développement et
d'assurer une formation continue de ses cadres et son staff exécutif.
Diagnostic des ressources humaines :
La répartition des effectifs par
fonctions
« GMS » Sarl
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
02/2007
|
Cadres
|
07
|
07
|
07
|
08
|
08
|
08
|
Maîtrise
|
07
|
07
|
07
|
05
|
05
|
05
|
Exécution
|
43
|
43
|
43
|
31
|
31
|
31
|
Total
|
57
|
57
|
57
|
44
|
44
|
44
|
Variation
|
-
|
-
|
-
|
-13
|
-
|
-
|
En 2005, la « GMS » a
procédé à la décompression d'effectifs, avec une
diminution de 23%
· Indicateurs de qualification de
personnel
Le potentiel humain de l'entreprise comprend, en plus des
cadres gestionnaires ayant reçu des formations au sein de
l'université ou autres instituts, des agents de maîtrise et
d'exécution qui sont titulaires des diplômes professionnels
délivrés par les centres de formations. Toutefois, ces
capacités restent à renforcer par le recrutement de nouveaux
diplômés, notamment dans les domaines de gestion et de marketing.
Appréciation des performances de la
fonction organisationnelle
· Constats
La société fonctionne sur la base d'une
organisation simple définissant avec précision les tâches
et responsabilités des grandes fonctions de l'entreprise.
Les procédures de gestion mises en place sont
globalement suivies favorisant ainsi la circulation, le traitement et l'analyse
de l'information.
· Recommandations
Mettre en place une structure marketing en vue de prendre en
charge les aspects liés à la connaissance du marché, de sa
clientèle et des perspectives d'avenir de la société dans
un univers concurrentiel.
Compléter les procédures de gestion consistant
en la mise en place d'une comptabilité analytique d'exploitation et de
gestion prévisionnelle.
Diagnostic stratégique:
La société opère sur un seul domaine
d'activité stratégique qui est la transformation de
céréales.
· Le marché de la
société
Le marché céréalier est
caractérisé par une rude concurrence, mais il reste très
porteur d'où la nécessité pour l'entreprise de saisir
l'ensemble des opportunités offertes.
· La demande sur les produits de la
société
Les produits de la société sont très
demandés en raison de leur bonne qualité.
· La clientèle de la
société
La clientèle de la société est
très diversifiée.
· La concurrence
Le secteur ciblé par la relation est très
concurrencé d'où l'existence de plusieurs concurrents au niveau
local et national.
Au cours de cette section nous avons essayé de faire
ressortir l'ensemble des points forts et faibles de cette société
à travers un diagnostic touchant ses différentes fonctions.
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
L
'Algérie a engagé plusieurs réformes dont
l'objectif est le redressement des entreprises.
Toutefois, ces mesures ont touchés pour la
majorité, l'aspect financier et organisationnel sans apporter les vrais
traitements. En effet les causes des difficultés se retrouvent à
d'autres niveaux (management, production, approvisionnement, commercialisation
...).
L'échec de l'ancienne génération de
réforme a suscité la réflexion sur de nouveaux
mécanismes permettant d'améliorer la compétitivité
industrielle. La réforme de l'environnement institutionnel est une
condition nécessaire pour la réussite de cette
démarche.
CONCLUSION GENERALE
L
'entreprise avant d'entrer dans la phase de difficulté
traverse une période où sensiblement son activité
connaît une régression sans pour autant la mettre dans la zone
rouge, une baisse sensible du chiffre d'affaires, des profits d'année en
année, la préparation de l'entrée sur le marché
d'un concurrent important, peuvent constituer des signes préoccupants.
C'est à ce moment que la réaction de l'entreprise sera la plus
efficace et la moins coûteuse, en effet dans cette situation, les
ressources financières ne manquent pas et l'entreprise détienne
une marge de manoeuvre lui permettant d'engager son action dans le temps sans
contraintes internes ou externes. Ainsi apparaît l'importance de la
prévention, et la nécessité de disposer de
mécanismes permettant un suivi permanent de la santé de
l'entreprise.
Une fois les difficultés affichées, l'entreprise
se voit recourir au diagnostic et au redressement pour trouver les solutions
adéquates, le recours au traitement judiciaire reste la dernière
alternative en cas d'échec de mesures entamés avec ses propres
moyens. Cependant, certaines mesures préconisées par l'analyse
pourront s'avérer douloureuses et ne recueillent pas l'unanimité
quant à leur exécution. Des contestations pourront venir des
partenaires de l'entreprise et mettant ainsi en échec le projet de
redressement. L'adhésion de toutes les parties est une exigence à
toute démarche de redressement.
Les actions de redressement des entreprises algériennes
ont touché plus à l'aspect financier de leurs difficultés.
L'échec de ces masures a été vite constaté et les
entreprises n'ont pas tardé à renouer à avec les
déficits et les déséquilibres financiers. Ainsi les
véritables problèmes se situent à d'autres niveaux de
l'entreprise et les difficultés financière ne sont que la
résultante des multiples dysfonctionnements.
Les pouvoirs publics se sont mis à prescrire le
même remède pour toutes les entreprises, malgré les
disparités qui existent entre l'une et l'autre. En définitif des
montants colossaux ont été engagés dans ce genre d'action
et le vrai traitement tarde à venir.
L'échec des politiques d'assainissement financier et
l'incapacité des pouvoirs publics à définir et à
mettre en oeuvre des programmes de restructuration efficace du secteur public,
ont mené à consacrer depuis quelques années la notion de
plan de redressement interne. Cette nouvelle tentative est fondée sur
l'idée que la réussite d'une entreprise dépend moins de
son environnement que de sa capacité à s'adapter à cet
environnement. Les entreprises conscientes des défis qui les attendent
d'ici quelques années seulement, se sont mises à adopter des PRI,
la demande de l'Etat reste sollicité car ses entreprises ne
détiennent pas les moyens de mener à terme leurs actions.
Toutefois, l'Etat continue son désengagement progressif vis-à-vis
du secteur productif, les aides sous formes d'argents frais aux entreprises
deviennent de plus en plus rares.
Les pouvoirs publics conscient que dans les conditions
actuelles d'ouverture des marchés à la concurrence
internationale, un désengagement de la sphère réel
signifient la liquidation d'une grande partie de notre patrimoine productif.
Avec l'appui des institutions internationales, l'Algérie a engagé
des programmes de mise à niveau, accompagné par des
réflexions pour l'adaptation de l'environnement institutionnel. Le
processus est long et l'appréciation des résultats ne peut
être établie qu'après plusieurs.
La pérennité des entreprises est
subordonnée à l'amélioration constante de leurs
performances et à leurs capacités de résister aux chocs
exogènes. Le nouveau contexte que traverse l'économie
algérienne nécessite des réflexions profondes sur toutes
mesures capables d'améliorer la compétitivité des
entreprises algériennes, des études en ce sens pourra être
entamées.
*** *** ***
ANNEXES
ENTREPRISE : SARL GMS
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
UM 10^3 DA
|
A C T I F
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
INVESTISSEMENTS NET
|
151 948
|
164 025
|
152 578
|
136 803
|
|
|
|
|
|
Frais préliminaires
|
73
|
|
|
|
dont fictif
|
73
|
0
|
0
|
0
|
Valeurs incorporelles
|
35
|
35
|
35
|
35
|
Terrains
|
1 400
|
1 400
|
1 400
|
1 400
|
Autres immobilisations (bâtiment)
|
56 983
|
55 404
|
53 825
|
52 245
|
Equipt de production
|
89 311
|
103 527
|
94 247
|
80 639
|
Equipt sociaux
|
|
|
|
|
Autres équipements sociaux (a)
|
|
|
|
|
Autres équipements
|
4 146
|
3 659
|
3 071
|
2 484
|
Investissement en cours
|
|
|
|
|
STOCKS
|
79 988
|
38 600
|
54 432
|
23 003
|
|
|
|
|
|
Marchandises
|
53 388
|
8 728
|
8 575
|
23 003
|
Mat et Fournitures
|
|
|
|
|
Autres matières
|
|
|
|
|
Produits semi-ouvrés
|
|
|
|
|
Produits et trav en cours
|
|
|
|
|
Produits finis
|
26 600
|
29 872
|
45 857
|
|
Déchets et rebus
|
|
|
|
|
Stocks a l'extérieure
|
|
|
|
|
CREANCES
|
175 756
|
160 767
|
158 637
|
213 378
|
|
|
|
|
|
Créances d'investissement
|
25 370
|
25 185
|
25 045
|
19 390
|
Créances de stocks
|
9 385
|
13 807
|
7 380
|
6 993
|
Créances /associes /ste
apparentées
|
47 426
|
50 247
|
52 678
|
53 725
|
Court terme
|
|
|
|
|
Long et Moyen terme
|
47 426
|
50 247
|
52 678
|
53 725
|
Avances pour compte
|
|
|
|
|
Avances d'exploitation
|
52 063
|
56 233
|
52 051
|
52 792
|
Dont: avances sur services
|
|
0
|
0
|
0
|
Autres avances d'exploitation
|
52 063
|
56 233
|
52 051
|
52 792
|
Créances sur clients
|
40 559
|
12 010
|
17 304
|
49 915
|
Disponibilités
|
953
|
3 285
|
4 179
|
30 563
|
Compte débiteur du passif
|
|
|
|
|
Résultat de l'exercice(perte)
|
0
|
0
|
0
|
16 807
|
TOTAL
|
407 692
|
363 392
|
365 647
|
389 991
|
ENTREPRISE : SARL GMS
|
|
|
|
|
|
|
|
P A S S I F
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
FONDS PROPRES
|
95 908
|
100 219
|
100 266
|
90 368
|
|
|
|
|
|
Fonds social
|
15 000
|
15 000
|
15 000
|
15 000
|
Fonds personnel
|
|
|
|
|
Primes d'apport
|
|
|
|
|
Réserves
|
61 749
|
61 749
|
61 749
|
61 749
|
Subventions d'investissement
|
|
|
|
|
Ecart de réévaluation
|
|
|
|
|
...............................
|
|
|
|
|
Compte de liaison inter-unite
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Caractère de Capital
|
|
|
|
|
// de dettes LMT
|
|
|
|
|
Résultats en instance d'affectation
|
15 162
|
20 868
|
23 467
|
13 619
|
Résultats positifs
|
15 162
|
20 868
|
23 467
|
13 619
|
Résultats négatifs
|
|
|
|
|
Provisions pour pertes/charges:
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Caractère de réserves
|
|
|
|
|
Caractère de risque:
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Long et Moyen terme
|
0
|
0
|
|
|
Court terme
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DETTES
|
311 790
|
263 181
|
265 390
|
299 630
|
|
|
|
|
|
Dettes sur société mère
|
|
|
|
|
Dettes d'investissement
|
100 973
|
68 553
|
45 501
|
30 322
|
Emprunt Bancaire LMT interne
|
|
11 000
|
5 500
|
|
Court terme
|
16 500
|
|
|
30 322
|
Autres dettes d'investissement
|
84 473
|
57 553
|
40 001
|
0
|
CT
|
84 473
|
57 553
|
40 001
|
|
MlT
|
|
|
|
|
Dettes de stocks
|
33 256
|
45 385
|
48 067
|
47 841
|
Détentions pour compte
|
2 174
|
2 560
|
2 195
|
6 901
|
Dettes envers asso.et stes apparent
|
78 293
|
85 157
|
85 157
|
93 093
|
LMT
|
78 293
|
85 157
|
85 157
|
93 093
|
CT
|
|
|
|
|
Dettes d'exploitation
|
93 989
|
60 681
|
77 431
|
121 473
|
dont : Créditeurs de service
|
0
|
0
|
0
|
|
autres dettes d'exploitation
|
92 276
|
59 566
|
77 410
|
121 473
|
IBS/IRG
|
1 713
|
1 115
|
21
|
0
|
Créditeurs de frais financiers
|
|
|
|
|
Avances commerciales
|
|
|
|
|
Dettes financières
|
3 105
|
845
|
7 039
|
0
|
échéances a moins d'1 an
|
|
|
|
|
échéances impayés
|
|
|
|
|
Comptes créditeur de l'actif
|
|
|
|
|
Résultat de l'exercice
|
3 997
|
2 602
|
50
|
0
|
|
|
|
|
|
TOTAL
|
407 698
|
363 400
|
365 656
|
389 998
|
ENTREPRISE : SARL GMS
|
|
|
|
|
|
|
|
COMPTES DE RESULTAT
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
|
|
|
|
|
ventes de marchandises
|
|
|
|
|
Marchandises consommées
|
|
|
|
|
Production vendue
|
307 248
|
277 991
|
191 231
|
189 375
|
Production stockée
|
577
|
|
|
|
Produc de l' ETs pour elle même
|
|
3 272
|
15 984
|
-42 500
|
Prestations fournies
|
|
|
|
|
Transfert de charges de produc
|
|
349
|
|
3 199
|
................................
|
|
|
|
|
Matières et fourn consommées
|
268 749
|
240 620
|
172 876
|
132 548
|
Services
|
2 673
|
2 276
|
1 195
|
2 024
|
Autres produits divers
|
|
|
|
|
Produits financiers
|
201
|
|
|
1 080
|
Transfert de charges d'exploitat
|
22
|
211
|
|
2 765
|
Frais de personnel
|
10 474
|
10 299
|
9 819
|
5 510
|
Impôts et taxes
|
133
|
733
|
1 021
|
264
|
Frais financiers
|
13 184
|
8 820
|
5 483
|
4 668
|
Frais financiers d'exploitation
|
|
|
|
440
|
Frais divers
|
1 208
|
527
|
528
|
|
....................................
|
|
|
|
|
Dotation aux amortissements
|
17 329
|
20 773
|
19 434
|
18 733
|
Dotation aux provisions
|
|
|
|
|
Produits hors exploitation
|
12 335
|
6 610
|
3 720
|
1 314
|
Charges hors exploitation
|
923
|
668
|
508
|
7 853
|
Impôt sur le bénéfice
|
1 713
|
1115,1
|
21,3
|
0
|
BIBLIOGRAPHIE
1. J.BRILMAN, Gestion de crise et
redressement d'entreprise, Hommes et Techniques, Paris, 1985, IN,
J-F.DAIGNE, dynamique du redressement d'entreprise, Les
Edition d'Organisation, Paris, 1986.
2. Code de commerce Algérien
3. Pierre Lecomte du Noüy
4. P.Atlan, reprendre une entreprise en
difficulté, édition d'organisation 1997.
5. F. Crufix et A.Derni, symptômes de
défaillance et stratégie de redressement de l'entreprise,
Maxima.
6. J.P.Thibault, Le diagnostic d'entreprise
guide pratique, société d'édition et de diffusion pour la
formation, Corenc 1989.
7. G.BROWN, Le diagnostic d'entreprise,
Entreprise Moderne Edition, paris, 1975, IN, J.F.DAIGNE, Dynamique du
redressement d'entreprise, Les Edition d'Organisation, Paris, 1986.
8. THIBAUT Jean-Pierre, Le diagnostic
d'entreprise, guide pratique, Ed Société d'édition et de
diffusion pour la formation, Corenc, 1989.
9. THIBAUT Jean- Pierre, Le diagnostic
d'entreprise, Ed Société d'édition et de diffusion pour la
formation, Corence, 1989.
10. C.BUSSENAULT & M.PRETET, Organisation
et gestion de l'entreprise : direction de l'entreprise et diagnostic,
Vuibert, paris, 1999.
11. A.C.MARTINET, Diagnostic stratégique,
Vuibert entreprise, paris.
12. J.P.THIBAUT, Le diagnostic
d'entreprise, SEDIFOR, Corenc, 1989.
13. Kamel .HAMDI, Diagnostic et redressement
d'entreprise, édition ES-SALEM, Alger, 2002
14. J.BRILMAN, Gestion de crise et redressement
d'entreprises, HOMMES et TECHNIQUES, paris, 1986.
15. F.CRUCIFIX & A.DERNI, Symptômes de
défaillance et stratégies de redressement de l'entreprise,
édition MAXIMA, paris, 1993.
* 1 J.BRILMAN, Gestion de
crise et redressement d'entreprise, Hommes et Techniques, Paris, 1985,
IN, J-F.DAIGNE, dynamique du redressement
d'entreprise, Les Edition d'Organisation, Paris, 1986, p27
* 2 Article 222 du code de
commerce
* 3 Articles 244, 273, 277 du
code de commerce
* 4 Articles 249, 268, 269 du
code de commerce
* 5Pierre Lecomte du
Noüy
* 6 P.Atlan, reprendre une
entreprise en difficulté, édition d'organisation 1997, page
20.
* 7 Gaston Berger
* 8 F. Crufix et A.Derni,
symptômes de défaillance et stratégie de redressement de
l'entreprise, Maxima, p age 26
* 9 J.P.Thibault, Le diagnostic
d'entreprise guide pratique, société d'édition et de
diffusion pour la formation, Corenc 1989, page 312.
* 10G.BROWN, Le diagnostic
d'entreprise, Entreprise Moderne Edition, paris, 1975, IN, J.F.DAIGNE,
Dynamique du redressement d'entreprise, Les Edition d'Organisation,
Paris, 1986, p 100.
* 11THIBAUT Jean-Pierre, Le
diagnostic d'entreprise, guide pratique, Ed Société
d'édition et de diffusion pour la formation, Corenc, 1989, P15.
* 12 THIBAUT Jean- Pierre, Le
diagnostic d'entreprise, Ed Société d'édition et de
diffusion pour la formation, Corence, 1989, P 21.
* 13 Une fonction est un organe
d'exécution d'actions devant être réalisées dans un
système organisé pour atteindre des résultats
satisfaisants.
* 14 Le bilan financier est
fondé sur une préoccupation qui accorde un intérêt
à la liquidité et la solvabilité de l'entreprise
* 15 C'est l'exemple des frais
préliminaires
* 16 Appelé
également le besoin de financement de l'exploitation
* 17 Un ratio est un rapport
entre deux grandeurs qui donne une signification. Il est souvent exprimé
en pourcentage.
* 18 La rentabilité
correspond à un rapport entre le résultat et les moyens mis en
oeuvre pour sa réalisation.
* 19 Une plus-value = produit
de cession d'investissement - valeur comptable des immobilisations vendues.
* 20 Les agents multicartes
sont rémunérés par commissions selon le chiffre d'affaires
réalisé.
* 21 L'entreprise peut
s'organiser par services spécialisés, par zone
géographique, par couple produit-marché,...
* 22 Taux de VA=
VA/production.
* 23 Productivité du
personnel= heures produites/heures payées du personnel.
* 24 Productivité du
matériel = total heures machines / capacités
installées.
* 25 C.BUSSENAULT &
M.PRETET, Organisation et gestion de l'entreprise : direction de
l'entreprise et diagnostic, Vuibert, paris, 1999, p 263.
* 26 C.BUSSENAULT &
M.PRETET, Organisation et gestion de l'entreprise : direction de
l'entreprise et diagnostic, Vuibert, paris, 1999, p 264.
* 27 A.C.MARTINET, Diagnostic
stratégique, Vuibert entreprise, paris, p 74.
* 28 J.P.THIBAUT, Le
diagnostic d'entreprise, SEDIFOR, Corenc, 1989, p 286.
* 29 J.P.THIBAUT, Le
diagnostic d'entreprise, SEDIFOR, Corenc, 1989, p 289.
* 30 K.HAMDI, Diagnostic et
redressement d'entreprise, édition ES-SALEM, Alger, 2002, p 152.
* 31 J.BRILMAN, Gestion de
crise et redressement d'entreprises, HOMMES et TECHNIQUES, paris, 1986, p93
* 32 F.CRUCIFIX & A.DERNI,
Symptômes de défaillance et stratégies de redressement de
l'entreprise, édition MAXIMA, paris, 1993, p 125.