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Ecart d'à¢ge entre conjoints, polygamie urbaine et remariage à  Lubumbashi

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par Léon MISHINDO MBUCICI
Institut Supérieur de Statistique - Licence en démographie 2010
  

Disponible en mode multipage

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DEDICACE

A toutes les personnes assoiffé du savoir.

A tous les éducateurs et formateurs de la jeunesse.

Nous dédions ce travail.

Léon MISHINDO MBUCICI

AVANT PROPOS

Ce travail est la concrétisation d'un désir permanent de connaître notre environnement ainsi que le comportement de nos populations. Sa réalisation est sans nul doute le résultat de la participation de plus d'une personne. Nous voulons exprimer notre gratitude aux professeurs DIBWE dia MWEMBU, KANKU MUKENGESHAYI, MWILAMBWE Claude respectivement directeur, codirecteur et lecteur du présent travail.

Nous remercions en outre, toutes les personnes qui se sont investies de manière particulière dans l'édification de ce mémoire.

A tous nous disons merci.

Léon MISHINDO MBUCICI

INTRODUCTION GENERALE

0.1. Choix et intérêt du sujet

Notre travail de fin de cycle de licence en démographie a pour titre : Ecart d'âge entre conjoints, polygamie urbaine et remariage à Lubumbashi, il est la résultante d'une longue période d'observation et de vie de mariage d'un certain nombre des couples évoluant dans notre environnement .En effet tout part d'un échange avec un ami du quartier qui ,marié depuis plus de onze ans décida de nouer une autre relation conjugale avec une jeune femme. La raison évoquée est que la première femme se faisait de plus en plus vieille. Dans le même temps un collègue de service se liera à une deuxième femme qui est cinq ans sa cadette pour prétexte que sa première femme ne lui accordait plus assez d'attention après six maternités consécutives. Eu égard à tout ceci nous nous sommes intéressé d'approfondir la connaissance sur ce phénomène de polygamie qui élit domicile dans notre milieu. A ce sujet nous nous intéresserons singulièrement au décalage d'âge entre conjoints et ses conséquences sur le marché matrimonial.

Le mariage est une institution par laquelle l'homme et la femme décident de créer un cadre susceptible de permettre la procréation grâce à laquelle se perpétue d'une manière harmonieuse l'espèce humaine. Par ailleurs, les institutions matrimoniales et les organisations politiques tout en s'inscrivant dans le schéma des relations sociales de la solidarité, se présentaient comme un processus définissant les rôles et le statut de chaque membre composant la société globale. Dans ce sens là le mariage jouait un double rôle dans l'organisation sociale, d'une part en créant le système de parenté et d'autre part en le renforçant, en vue d'une stratégie économique ou politique1(*). C'est dans le mariage que les hommes et les femmes développent leurs personnalités et se rendent utiles à la société. Quand un mariage est rompu, c'est l'affaire de tous, surtout dans notre société africaine, de trouver des voies et moyens de le renouer ou le refaire. Pour y parvenir et surtout pour prévenir d'autres séparations, il est important de déceler les causes à partir d'un diagnostic sans complaisance.

Il nous a ainsi paru intéressant de mener une étude approfondie sur le thème du mariage dans son volet polygamie dans la mesure où elle surgit même dans les vieux couples au moment inattendu et conduit parfois au divorce ou à la séparation.

La première séparation est naturelle : la mortalité. Celle-ci frappe à coup sûr tout le monde.

La seconde forme de séparation est la rupture due justement au divorce occasionné par un certain nombre de malentendus entre conjoints et par des influences de la société. Elle a malheureusement pour effet le déséquilibre de tout genre des ex-conjoints.

Par ailleurs, une lecture rapide du contexte du mariage en RD Congo en général et à Lubumbashi en particulier, nous amène à observer des faits et phénomènes ci-après :

- la revalorisation du statut de la femme prônée par la plupart des organisations non gouvernementales, incite cette dernière à s'assumer comme son collègue homme dans tous les secteurs de la vie nationale. Ce qui a pour conséquence notamment le vieillissement du calendrier de la primo nuptialité pour la jeune fille dont l'âge légal au mariage est fixé à 18 ans ;

- nous assistons aussi, de plus en plus à une augmentation sensible des enfants en rupture familiale dont le comportement est tout à fait atypiques face à tous les évènements démographiques ;

- nous épinglons aussi le phénomène « MARIO » et « Tika mwana » dont la variation des écarts d'âges est assez significative. Ce phénomène est souvent mal perçu par la société et est bien médiatisé par la musique congolaise. Il s'agit surtout d'une relation conjugale entre une femme qui a des moyens matériels et financiers et d'un homme généralement moins nanti. La deuxième forme de vie conjugale renvoie à une situation d'un vieil homme (55 ans et plus) qui prend en mariage une jeune fille adolescente. Comme dans le premier cas, il s'agit d'un homme qui a des facilités matérielles et financières. Cette dernière forme de vie conjugale se réalise dans le cadre de ce qu'on appelle « système des bureaux » c'est-à-dire une sorte de polygamie à visage moderne, communément appelé polygamie urbaine2(*).

Tous ces faits et compte tenu que la nuptialité est un des évènements démographiques rarement étudié dans notre ville de Lubumbashi, nous ont motivé à traité ce sujet. Compte tenu de ces différentes formes de vie conjugale, la préoccupation de notre travail est d'éclairer l'opinion sur le vrai niveau d'écart d'âge entre époux à Lubumbashi et sur son impact sur la polygamie et/ ou le remariage. Nous avons bien voulu orienter nos recherches dans le domaine de la nuptialité car c'est par elle que tous les autres phénomènes démographiques trouvent un sens ; c'est notamment : la fécondité, la natalité et la mortalité.

La polygamie tout comme le remariage sont un fait social vieux comme le monde. De tous les temps, les hommes et les femmes mariés ont éprouvé le désir soit de se séparer soit de contacter d'autres unions.

Si la primo nuptialité est très souvent célébrée avec pompe, les autres épisodes des mariages sont, elles plus discrètes. Ils relèvent de la volonté souvent unilatérale d'un conjoint à combler les lacunes ou les insuffisances observées dans le chef de son partenaire actuel.

0.2. Etat de la question

Il existe une littérature abondante sur le mariage en général et la polygamie et le remariage en particulier. Dans notre société, particulièrement dominée par la religion chrétienne, la polygamie est considérée comme une forme marginale de mariage c'est-à-dire interdite par les écritures sacrées et le code de la famille. C'est ainsi que le code de la famille ne fait pas cas de la polygamie et du remariage. Il se contente implicitement de reconnaître les enfants de ces 2ème, 3ème, ..., nième femme, sans pour autant reconnaître les femmes elles-mêmes.

Par ailleurs, la société ancestrale était pour la plupart polygame. Le chef du village pour consolider son pouvoir avait des femmes issues de tous les villages environnants. Aussi, pour des raisons de richesses ou économiques la personne qui avait beaucoup des femmes disposait de beaucoup des champs car chaque femme était tenue de cultiver son champ pour subsistance de son ménage. Le nombre des femmes n'était pas limité. Quand au phénomène remariage, il était presque automatique car après le décès d'un conjoint, le survivant était pris en héritage ou se remariait.

La problématique de l'écart d'âge entre conjoints n'a pas encore été traitée systématiquement à travers les écrits particulièrement dans notre société. En règle générale, le mariage se contractait à un âge très bas, surtout pour les filles. Et les hommes étaient plus âgés que leurs femmes. C'est ainsi que K. M'BAYE, cité par LOSTINA Limo affirme qu'en Afrique les coutumes ne fixaient pas l'âge du mariage. Certaines se contentaient seulement d'exiger que l'homme soit plus pubère et la femme nubile. Mais toutes les autres permettaient le mariage à n'importe quel âge, surtout lorsqu'il s'agissait de la femme. Elle pouvait même être mariée au berceau3(*). Toutefois nous retrouvons des écrits à ce sujet se rapportant à d'autres sociétés africaines et occidentales dont en voici la synthèse.

Vanderschelden dans son article intitulé « l'écart d'âge entre conjoints s'est réduit » constate qu'en France l'écart d'âge entre conjoints est passé de 2,8 ans en moyenne pour les unions formées dans les années cinquante à 2,3 ans pour celles formées dans les années quatre vingt dix4(*). Elle stigmatise particulièrement les caractères ci-après comme cause de la variation des écarts d'âges entre conjoints :

- l'âge de la mise en couple des conjoints ;

- le rang de l'union ;

- le fait que l'un des conjoints, aurait un enfant avant l'union ;

- l'activité professionnelle des femmes avant la mise en couple ;

- le niveau d'étude des conjoints ;

- les milieux sociaux ou culturels.

Nous voulons pour notre part, tout en reconnaissant la pertinence des critères ci-haut retenus, partir de la mesure de l'écart d'âge comme cause de la polygamie ou du remariage. En d'autres termes, nous abordons ici une démarche explicative où l'écart d'âge entre conjoints est pour nous la variable explicative du phénomène polygamie et remariage.

N. Hamouda dans son étude intitulé : « Age moyen au premier mariage et écart d'âge entre époux : quelles méthodes d'estimations à adopter pour le cas algérien ? » constate que contrairement aux autres phénomènes démographiques, la nuptialité est peu étudiée en Algérie. C'est même le cas de la R.D. Congo notre pays. Et pourtant son impact sur la fécondité est déterminant. Même lorsqu'elle est analysée, fait remarquer l'auteur, c'est principalement à travers des données fragmentaires. L'auteur constate également que le discours sur la transition de la nuptialité est basé sur trois indicateurs :

- l'âge moyen au mariage calculé par la méthode de HAJNAL ;

- le taux de célibat définitif ;

- l'écart d'âge entre époux, calculé indirectement par la différence d'âges moyens au mariage des hommes et des femmes. A partir de méthodes de classifications automatiques l'auteur a pu isoler au moins trois modèles pour la nuptialité des femmes et autant pour les hommes.

Nous abordons la question de la transition de la nuptialité, mais de manière indirecte ; c'est-à-dire des paramètres tels que le niveau d'instruction des conjoints et son impact sur le calendrier de la nuptialité d'un rang donné.

Nous ne nous intéressons pas ici au célibat définit.

M. Bozon dans son article intitulé : « les femmes et l'écart d'âge entre conjoints : une domination consentie » ; affirme que lorsque la pyramide des âges se modifie, les candidats au mariage voient changer les possibilités de trouver un conjoint dans les mêmes groupes d'âges qu'eux. Des modèles ont montré selon cet auteur qu'on pouvait rendre compte des variations qui en résultent dans la nuptialité en postulant que le choix des partenaires se fait au hasard, l'évolution de l'écart entre époux joue alors un rôle essentiel. Pourquoi, se demande l'auteur, les mariages conclus aujourd'hui dans des formes si différentes de celles qui prévalaient autrefois continuent-ils d'associer des époux dont la femme est en moyenne plus jeune que son mari ?5(*)

Il ne sera pas question dans notre étude, contrairement à l'approche de M. Bozon, de ressortir la structure par âge des époux, ni de dresser la pyramide des âges des hommes et des femmes. Aussi, même si nous postulons avec l'auteur sur l'impact réel de l'écart d'âge entre conjoints sur la nuptialité, dans notre travail il sera aussi question d'appuyer cette variable par d'autres facteurs tels que la profession, le niveau d'étude, ... pour essayer d'expliquer la polygamie urbaine et le remariage.

Elisabeth PETIT aborde pour sa part les questions liées aux divers problèmes rencontrés dans les couples en rapport avec l'écart d'âges des conjoints.

Dans son article intitulé thérapies comportementales et cognitives, l'auteur constate que l'apparition des premiers problèmes physiques liés à l'âge peut être source d'inquiétude ou de conflits. Selon l'auteur, l'homme plus âgé que son épouse se comporte souvent en Père qu'en mari tandis que la femme plus jeune a tendance à être moins attentionnée aux sollicitations de son mari et est souvent frustrée par son entourage.

Dans son article intitulé : « Sexualité féminine au fil de la vie » cet auteur fait remarquer que l'écart d'âge très prononcé entre conjoints est à redouter.

Nous n'abordons pas pour notre part ces questions d'ordre psychologique et sentimental car elles sont nombreuses et variées et leur saisie par des caractères (facteurs) objectifs n'est pas aisée. Nous allons, plutôt, focaliser nos recherches sur l'incidence du facteur âge et d'autres paramètres socio-économico-démographiques sur la nuptialité et particulièrement la polygamie urbaine et le remariage.

E. Kayiba dans son article intitulé : « Les causes de l'évolution de l'AMPM, de l'écart d'âge entre époux, de la dot et de la polygamie en 1967 à 2005 à Kinshasa », brosse un tableau synoptique sur les déterminants de différents facteurs ci-haut évoqués dans on titre. Sans pour autant mener une étude de causalité entre facteur, l'auteur épingle un à un en lui trouvant des explications par d'autres causes sous-jacentes ou structurelles.6(*)

C'est ainsi, parlant de la polygamie, l'auteur affirme qu'elle se perpétue même dans le milieu urbain alors que le contexte économique a changé. Elle n'a certes pas la même forme, mais elle résiste nonobstant le fait que les facteurs qui la justifient dans le milieu rural ne sont pas de mise. L'auteur estime que les raisons de sa persistance sont à rechercher dans la culture à laquelle se joignent les facteurs économiques et juridiques.

De 1967 à 2001 l'auteur constate que l'âge moyen au premier mariage n'a pas tellement changé chez les hommes kinois, environs 34 ans mais il a évolué chez les femmes passant d'une moyenne de 2à ans en 1967 à 25,8 ans en 2001. Toutefois, nous constatons que malgré ces changements on reste toujours dans la même tranche d'âge ou le taux de fécondité de la femme et partant le taux de nuptialité est très élevé.

Par ailleurs, notre travail se démarque de la démarche de cet auteur sur le plan méthodologique. Nous abordons une approche explicative plutôt que la simple description.

Ngondo dans « De la nuptialité et fécondité des polygames ; cas des Yaka de popokabaka », affirme que la précocité du mariage favorise la polygamie car les conjoints qui entrent précocement dans les mariages sont plus enclin à être polygames7(*).

Cette thèse est d'autant plus vraie dans la mesure ou le couple subsiste longtemps. C'est pourquoi, nous voulons dans la suite de notre dissertation évoquer la mortalité comme facteur perturbateur de la nuptialité car même si le mariage était précoce en cas de décès d'un conjoint le problème se posera autrement.

0.3. Problématique

Lorsque nous observons notre société en particulier et le monde en général, nous constatons que plusieurs causes tout aussi diverses que variées sont à la base des divorces, des séparations des conjoints et cela entraîne parfois la polygamie (urbaine) et le remariage. C'est notamment ; le niveau d'instruction des conjoints, la profession, le plaisir, l'âge, ..., chaque facteur a une part spécifique dans l'explication de ce phénomène, c'est pourquoi nous voulons savoir : quelle est l'incidence de l'âge des conjoints sur le remariage et la polygamie à Lubumbashi ?

Nous avons bien éclaté cette question en deux sous questions qui consistent à savoir :

- A quel âge se (re) marie-t-on à Lubumbashi ?

- Quelle est l'incidence de l'écart d'âge entre conjoint ainsi que d'autres facteurs socio-économiques sur le mode de mariage : polygamie ou monogamie ?

0.4. Hypothèse

A ce sujet, nous reconnaissons que les causes de la polygamies ou le remariage sont nombreuses, multiples et variées, nous citerons notamment :

- Le niveau d'instruction du conjoint ;

- Le problème de moeurs et de coutume ;

- Le problème économique et de gestion ;

- La stérilité et la fécondité ;

- Les incompatibilités physiologiques, et autres, ...

A cette liste nous voulons marquer de manière particulière, le facteur « âge » qui est une variable démographique non moins importante dans la description de la structure d'une population en général et celle des ménages en particulier.

Il y a encore quelques décennies, et surtout dans notre société ancestrale, l'âge au premier mariage ne dépassait pas 18 ans pour la jeune fille et 20 ans pour le jeune homme.8(*)

A cet âge, le jeune couple avait plus de chance d'éclater suite à des tentatives de remariage ou à la polygamie particulièrement pour des raisons de subsistance ou économique. La logique est simple, « plus on vit longtemps, lus on est soumis à de grandes épreuves. »

Par ailleurs, notre société actuellement vit l'autre face de cette réalité. Il est vrai certes, que les jeunes gens qui se marient ont pour la plupart plus de 25 ans, une des causes de ce « retard » serait la durée de scolarisation ; mais le problème du remariage et de la polygamie demeure cinq, dix ou quinze ans après le mariage, le couple se disloque ou se recompose ! C'est donc à cela que nous avons retenu toute notre attention, pour essayer de trouver les causes réelles de notre société et particulièrement dans notre ville de Lubumbashi.

Dans notre démarche, nous voulons prouver que l'âge des conjoints est un facteur significatif dans le phénomène remariage ou polygamie.

Pour étayer notre affirmation, nous prenons deux cas extrêmes ;

Si l'un des conjoints est assez avancé en âge, il est vrai que c'est le plus jeune qui a une grande espérance de vie. Et quand le décès intervient, le veuf ou la veuve sera encore en état de contracter un autre mariage pour lui et pour ses enfants.

Si les deux conjoints sont trop jeunes. Il y a la lassitude qui peut gagner l'un d'eux vis-à-vis de l'autre et cela peut entraîner des sentiments de répulsion qui risquerait de conduire au divorce ou à la polygamie.

Dans tous les cas, on ne se marie pas à 10 ans, il y a naturellement des limites à tout. D'où l'âge ne peut être négligé.

Nous pensons par ailleurs, que si dans la primo nuptialité, l'homme est souvent plus âgé que la femme, dans les autres épisodes du mariage, l'accent n'est pas trop placé à cette dimension. Car dans le régime où le LEVIRAT est admis comme modèle c'est le jeune frère de l'homme décédé qui hérite de la femme de son frère, cette dernière peut même être plus âgée que son ex-beau frère. Ici d'autres considérations, comme la perpétuation des liens conjugaux ou la garantie de la conservation de la fortune du défunt l'emportent sur la considération de l'âge.

0.5. Méthodes et techniques

5.1. Méthodes

Nous avons principalement fait recours à la méthode inductive. Partant de la population estimée à 1.628.388 habitants de la ville de Lubumbashi en 2009, nous avons dégagé environs 232.627 ménages en prenant une moyenne de 7 personnes par ménage. Les impératifs de temps et les moyens financiers disponibles nous ont conduit à prendre un taux de sondage de 1/300 ce qui ramène notre échantillon à 775 ménages.

Pour s'assurer d'une plus grande représentativité de notre échantillon, nous avons procédé à une enquête par sondage. Nous nous sommes servi de la technique de stratification proportionnelle. Nous avons également utilisé les données de l'état civil et de la ville de Lubumbashi pour dégager les différents taux. Nous avons aussi recouru au sondage en boules de neige pour essayer d'augmenter l'effectif des ménages où le mari est polygame.

Chaque quartier de la ville de Lubumbashi a été considéré comme une strate vue sa spécificité et nous y avons prélevé un échantillon dont la taille est proportionnelle à son effectif total. L'enquête a porté sur les ménages et le questionnaire a été adressé au chef de ménage ou à son conjoint.

Le questionnaire porte pour l'essentiel sur l'histoire familiale du couple. Des informations permettant de les dater seront collecter sur les différents épisodes partant de la première à la dernière union vécues qu'elles aient ou non donné lieu à un mariage dûment enregistré. En clair, nous avons considéré comme marié le couple de deux conjoints ayant survécu au moins pendant six ans ayant ou non procréé.

Par ailleurs, les premières unions feront référence ici aux personnes n'ayant vécu qu'une seule fois en couple tandis que les remises en couple concernent les personnes qui ont rompu leur première union et qui ont vécu avec au moins un autre conjoint.

Aucune limite d'âge n'a été fixée : l'enquête porte donc aussi bien sur des générations très récentes que beaucoup plus anciennes. C'est en fait, une étude transversale.

La mortalité, qui affecte davantage les générations les plus anciennes, induira un biais dont la portée, nous pensons, est faible.

Par ailleurs, à titre tout à fait secondaire, nous avons adopté l'approche comparative. Par cette méthode, nous avons voulu comprendre les raisons de différences de comportements sur le même phénomène de nuptialité et d'écart d'âge entre conjoint sur des populations de culture différente à celle des habitants de Lubumbashi.

5.2. Techniques.

Outre les outils statistiques spécifiques et d'usage en cas d'induction statistique tels que : l'échantillonnage, les tests d'hypothèses statistiques, la modélisation, il sera essentiellement important d'appliquer la technique de l'interview et la technique documentaire.

Pour réaliser la technique d'interview, nous avons conçu un questionnaire d'enquête dont la plupart des questions se rapportant au sujet en étude sont fermées. Nous avons aussi prévu quelques questions semi fermées et ouvertes pour permettre aux personnes enquêtées de s'ouvrir à l'enquête et d'enrichir le champ de certaines modalités. Il a aussi été prévu certaines questions tests pour vérifier la validité des réponses données. Le questionnaire concerne toute personne en couple à un rang d'union quelconque, le rang d'union 1 concerne la primo nuptialité tandis que ceux d'ordre supérieur à 1 se rapportent soit à la polygamie, soit au remariage. En cas de polygamie, nous avons aussi visé les caractéristiques des femmes d'un polygame avec une attention particulière sur l'union de la plus récente.

0.6. Délimitation du sujet

Les données de cette étude sont issues de l'enquête socioéconomique et démographique réalisée par les étudiants de deuxième licence et troisième graduat en démographie au cours des mois de février et mars 2010. Elles se sont rapportées aux informations sur divers thèmes en rapport notamment avec les migrations, la nuptialité, la scolarité des enfants, la fécondité ainsi que la mortalité infanto juvénile. Cette enquête a été menée auprès de 775 ménages éparpillés dans tous les quartiers et blocs des communes de la ville de Lubumbashi.

0.7. Difficultés rencontrées.

La plupart d'habitants de Lubumbashi pratiquent la religion chrétienne qui enseigne la monogamie comme modèle de mariage. Il nous a donc été difficile de recueillir des données sur les personnes polygames surtout en ce qui concerne leurs unions supplémentaires. En outre, nous ne disposons pas à l'heure actuelle d'une quelconque structure qui répartit ces genres des ménages pour leur appliquer un taux de sondage quelconque. Par ailleurs, un polygame, dans le sens urbain du terme, ne vit pas avec toutes ses femmes dans un même ménage en dehors de quelques cas isolés. Cela multiplie dans la ville de nombre des ménages monoparentaux dans lesquels les informations sur l'homme (le mari) sont souvent tronquées.

0.8. Subdivision du travail

Hormis l'introduction et la conclusion générales, le présent travail comporte trois chapitres.

Dans le premier chapitre intitulé : Méthodologie de recherche et technique de collecte des données, il sera question de développer et de justifier le choix opéré pour la méthode d'échantillonnage en appliquant à la fois la technique de la stratification et de boule de neige.

Le deuxième chapitre est intitulé : Le nuptialité dans le contexte socioculturel de Lubumbashi.

Dans ce chapitre nous allons circonscrire le cadre tant conceptuel que contextuel de notre sujet. Nous aborderons les notions liées aux concepts tels que le mariage, l'âge au mariage, la nuptialité, ... Et enfin, le chapitre troisième portera sur l'incidence de l'écart d'âge des conjoints sur le type de mariage (mono ou polygamique) en égard aux facteurs socioculturel tels que notamment la profession des conjoints, les provinces d'origines, leurs religions, etc.

CHAPITRE I. METHODOLOGIE DE RECHRCHE ET TECHNIQUES DE COLLECTE DES DONNEES

1.1. INTRODUCTION

Ce chapitre est consacré à la présentation et critique de différentes étapes de notre recherche. Il sera question d'abord de donner la méthodologie employée et ensuite de présenter les outils statistiques de modélisation des données recueillies à l'issue de notre enquête. En effet, outre cette introduction, ce chapitre est subdivisé en trois points essentiels portant notamment sur :

- Les techniques d'échantillonnage ;

- Les processus des collectes des données ;

- La présentation et la codification des résultats.

Au premier point ; nous donnons les différentes étapes qui nous ont conduit à dégager l'échantillon type pour cette étude. Il s'agit particulièrement de la stratification et de la technique des boules de neige. Cette dernière a été privilégiée vue le caractère délicat que revêt l'enquête sur le phénomène de polygamie urbaine. Au deuxième point, nous développons les techniques de collecte des données. En fin, le troisième point est consacré à la présentation et au codage des différentes variables retenues pour l'analyse. Ce chapitre sera ponctué par une conclusion partielle.

1.2. L'ECHANTILLONNAGE

Notre recherche porte sur es interaction probables entre l'écart d'âges des conjoints d'une part, le type de mariage : monogamiques, polygamiques et remariage d'autre part. Elle s'intéresse aussi aux différentes influences que pourraient avoir d'autres facteurs socioculturels sur le phénomène écart d'âge et type de mariage.

Pour y parvenir, nous avons recouru a une évidentes de manque des données dans ce domaine.

Nous nous sommes servis de deux méthodes d'échantillonnage qui sont :

- l'échantillonnage stratifié ;

- l'échantillonnage en « boule de neige »

C'est ainsi que nous avons d'abord stratifié la population habitant la ville de Lubumbashi en 7 strates suivant les sept communes que compte la ville. De là nous avons émis l'hypothèse que les communes sont hétérogènes dans leur ensemble et que dans la commune les unités sont homogènes. Cette stratification a été proportionnelle à la taille de chaque STRATE ou commune en terme de l'effectif de la population habitant chaque commune. Nous avons ainsi appliqué les coefficients de pondération suivants selon les communes :

Tableau n°1 : Répartition en pourcentage de la population de Lubumbashi par commune

COMMUNE

EFFECTIF

POURCENTAGE

1

Katuba 

289.756

17,79 

2

Kenya 

107.056

6,57

3

Kamalondo 

34.184

2,10 

4

Lubumbashi 

281.289

17,27

5

Kampemba 

358.584

22,02 

6

Ruashi

174.021

10,69 

7

Annexe

383.498

23,56

Source : Service d'Etat Civil des Communes exercice 2009.

Figure n°1 : Evolution de la population de Lubumbashi par commune

La figure n°1 permet d'apprécier le poids démographique de chaque commune faisant parti de la ville de Lubumbashi. On observe une proportion sensiblement faible dans la commune de Kamalondo, une des plus vieille commune de la ville enclavée par sa situation géographique. Tandis que la commune annexe est en pleine expansion avec l'extension des nouveaux quartiers possède le plus grand effectif d'habitants surclassant ainsi la commune de Kampemba. Dans la commune de Lubumbashi, l'effectif de sa population est stationnaire compte tenu du taux élevé de loyer.

Toutefois, ne disposant pas d'une base de sondage fiable, nous avons privilégié une stratification à deux niveau ; celui des communes et celui des quartiers. Notre unité de sondage est le ménage non monoparental et notre population cible est l'ensemble des couples mariés, le mariage pouvant être monogamique ou polygamique, de premier ordre (primo-nuptialité) ou d'ordre supérieur. (Le remariage ou la polygamie).

Si pour saisir les mariages monogamiques, la stratification a bien répondu, par contre cette méthode n'a pas été efficace pour saisir les informations sur les couples polygamiques. C'est pourquoi nous avons combiné à la stratification la méthode d'échantillonnage en « boule de neige ». Cette dernière méthode est empirique car elle procède par un choix raisonné des unités échantillonnées. Elle ne nécessite pas une quelconque base de sondage.9(*)

La combinaison de ces deux méthodes et la proportion faible des ménages polygamiques déclarés, nous ont poussé à revoir à la baisse notre taux de sondage que nous avons délibérément fixé à 1/350 ce qui ramène à l'effectif de 674 ménages de notre échantillon.

1.3. LA COLLECTE DE DONNEES ET QUESTIONNAIRE D'ENQUETE.

Le questionnaire aura été l'outil principal de collecte de données qui seront exploitées dans le présent travail. Nous avons mené une enquête quantitative dont l'objet est notamment d'induire les conclusions découlant d'un échantillon sur l'ensemble de la population.

Nous nous sommes intéressés à la population de la ville de Lubumbashi. Notre questionnaire d'enquête a été administré à 775 ménages constituant notre échantillon. Notre questionnaire d'enquête est scindé en 3 parties portant sur :

- la localisation du ménage ;

- le ménage ;

- le phénomène étudié. Dans notre cas il s'agit de la nuptialité.

En tout cette partie compte 33 questions (toutes fermées) et 167 modalités dans l'ensemble des questions. Les questions nécessitent des réponses tant de type nominal que quantitatif. Toutes les réponses nominales ont été codifiées.

Pour vérifier la véracité des réponses fournies par les enquêtés, certaines questions de contrôle ont été posées. C'est par exemple les questions numéro 44 et 45 suivantes :

[44] En quelle année avez-vous contracté cette union ? et

[45] A quel âge vous vous êtes marié pour la première fois ?

Les questions ci-dessus permettent de vérifier si l'âge des conjoints monogames déclarés sur la feuille ménage est exact.

1.4. CODIFICATION DES VARIABLES

Les caractéristiques retenues dans la présenté étude ont été codifiées de la façon suivante :

- Nombre des personnes dans le ménage : NPM ; variable quantitative prenant les valeurs allant de 0 à 20.

- Age des conjoints : AGE ; variable quantitative prenant les valeurs allant de 13 à 88.

- Ecart d'âge entre conjoints : ECARTAGE : variable quantitative prenant les valeurs allant de - 20 à 38.

- Lien : LIEN ; variable indicatrice prenant les valeurs 1 ou 2 :

1 = Mari

2 = Epouse

- Mode de mariage : MODEMAR ; variable dichotomique, binaire prenant les valeurs M ou P, c'est la variable à expliquer.

M = Monogamie.

P = Polygamie

- Religion : RELG ; variable qualitative prenant 7 modalités, à savoir :

REGL1 = catholique ;

REGL2 = musulmane ;

REGL3 = sans religion ;

REGL4 = autre religion (non citées) ;

REGL5 = protestante ;

REGL6 = traditionnelle ;

REGL7 = pentecôtiste (église de réveil).

- Profession : PROFSS ; variable qualitative prenant 7 modalités suivants :

PROFSS1 = travailleur (travail salarié) ;

PROFSS2 = chômeur ;

PROFSS3 = inactif ;

PROFSS4 = travailleur agricole ;

PROFSS5 = retraité ;

PROFSS6 = travailleur non salarié ;

PROFSS7 = étudiant ;

PROFSS8 = ménager.

- Niveau d'étude : NIVETU ; variable qualitative prenant 6 modalités qui sont :

NIVETU1 = universitaire ;

NIVETU2 = informel ;

NIVETU3 = primaire ;

NIVETU4 = préscolaire ;

NIVETU5 = post universitaire ;

NIVETU6 = secondaire.

- Année contracté 1er mariage : ANNEMAR ; variable quantitative allant de 1929 à 2010.

- Age au 1er mariage de l'homme : AGE1HOM ; variable quantitative allant de 16 à 39 ;

- Age au 1er mariage de la femme : AGE1FEM ; variable quantitative allant de 13 à 32.

Pour raison d'analyse, les variables AGE et ECART D'AGE ENTRE CONJOINTS (ECARTAGE) ont été groupés en classes formant ainsi des variables nominales présentées de la manière suivante :

a) Groupes d'âge : GROUPAGE :

GROUPAGE1 : = 13

GROUPAGE2 : [14 - 20]

GROUPAGE3 : [21 - 25]

GROUPAGE4 : [26 - 30]

GROUPAGE5 : [31 - 35]

GROUPAGE6 : [36 - 40]

GROUPAGE7 : [41 - 45]

GROUPAGE8 : [46 - 50]

GROUPAGE9 : = 51

b) Groupes d'écart d'âge : ECARGPE

ECARGPE1 : - 20 à - 11

ECARGPE2 : - 10 à -1

ECARGPE3 : 10 à 19

ECARGPE4 : 20 à 29

ECARGPE5 : 30 à 39

ECARGPE6 : 0 à 9

1.5. CONCLUSION

Pour clore ce chapitre, nous rappelons qu'il a fait l'objet de la méthodologie du travail. Cette méthodologie est fondée sur la technique d'enquête par sondage. Cette technique offre l'avantage certain de réduction du coût d'enquête et de la rapidité dans l'obtention des éléments de réponses aux préoccupations soulevées par le sujet d'étude. Nous avons en outre, codifier les variables explicatives de notre phénomène d'étude qui est le mode de mariage. Nous nous sommes intéressés particulièrement à la polygamie et au remariage. Pour ce qui est des variables explicatives, nous avons distinguer les variables qualitatives comme la religion, la profession, ... des variables quantitatives comme l'âge au mariage, la taille de ménage, ... Nous avons par ailleurs, fait recourt à la technique de stratification proportionnelle et des boules de neige.

Nous allons dans le chapitre qui va suivre formaliser le cadre tant conceptuel que contextuel pour bien pénétrer le phénomène de la nuptialité à Lubumbashi.

CHAPITRE II. LA NUPTIALITE DANS LE CONTEXTE SOCIO-CULTUREL DE LUBUMBASHI

2.1. Introduction

Dans ce chapitre, nous abordons le phénomène de la nuptialité telle que la population de Lubumbashi le perçoit. C'est ainsi que nous définissons de prime abord les concepts clés attachés à ce phénomène tels que mariage, remariage, polygamie, etc.

Après la définition des concepts de notre étude, nous rappelons les déterminants de la nuptialité ainsi que ses indicateurs. Nous terminerons ce chapitre par ressortir les modèles sur la nuptialité.

2.2. Définitions des concepts

2.2.1. La nuptialité : définition et typologie des états conjugaux

La nuptialité est un phénomène qui mesure le nombre annuel des mariages par rapport à la population totale. Il peut aussi être calculé par groupe d'âges ou par génération.

On définit aussi la table de la nuptialité qui permet de suivre le cheminement d'une génération fictive de célibataires à partir de 15 ans pour estimer à chaque âge le nombre de ceux qui se marient.

Figure n°2 : Typologies des états conjugaux

Etat matrimonial initial de Homme

Divorcé

D

Veuf

V

Célibataire

C

Marié Monogame

Mm

Marié Polygame

Mp

Homme

H

Célibataire

C

Mariée

M

Divorcée

D

Veuve

V

Femme

F

Etat matrimonial initial de la femme

Tableau n°2 : Combinaison des états conjugaux

Type de mariage

1

HC - FC : Primo nuptialité

2

HC - FD : Remariage femme

3

HC - FV : Remariage femme

4

HD - FC : Remariage homme

5

HD - FD : Remariage homme et femme

6

HD - FD : Remariage homme et femme

7

HV - FC : Remariage homme

8

HV - FD : Remariage homme et femme

9

HV - FV : Remariage homme et femme

10

HMm - FC : Bigamie

11

HMm - FD : Bigamie

12

HMm - FV : Bigamie

13

HMp - FC : Polygamie

14

HMp - FD : Polygamie

15

HMp - FV : Polygamie

La polygamie à laquelle nous faisons allusion dans ce travail concerne à la fois des unions bigamiques que polygamiques. Tandis que pour le remariage nous nous intéressons aux cas de remariage des hommes qui ne sont pas par ce fait entrer en polygamie.

2.2.2. LE MARIAGE.

Le mariage est une union entre un homme et une femme ainsi que leurs familles respectives, union socialement reconnue et ayant un caractère sacré pouvant exister pendant toute la vie de deux individus ou de deux familles. Il est un processus souvent long qui comporte plusieurs stades depuis le versement de la pré-dot jusqu'à l'entrée de la femme dans la famille de son mari10(*).

Aujourd'hui, le mariage peut prendre les formes diverses dont notamment ; le mariage coutumier, le mariage civil, religieux, l'union de fait.

L'acte de mariage donne un statut avantageux aux époux et aux enfants dans ce sens qu'il émancipe les personnes mineures et crée des droits et obligations légales entre eux, relativement à leurs enfants et à leurs familles plus ou moins élargies.

Dans le mariage Kayabala constate que très souvent l'homme ne recherche que l'aide matérielle, le plaisir sexuel et la prospérité que la femme peut lui assurer. Il poursuit en disant que la femme doit considérer son mari comme un chef incontesté du foyer, le respecter, lui obéir et lui être fidèle. Sa soumission se concrétise dans le parfait accomplissement des tâches ménagères qui lui incombent et dans l'acceptation des relations conjugales. Son respect doit s'étendre à tous les membres de la famille de son mari ; l'homme n'est astreint ni à l'obéissance, ni généralement à la fidélité. Il doit à sa femme la considération, la protection, les satisfactions charnelles dans des conditions favorables à la conception, les vêtements pour elle et ses enfants, l'hospitalité pour ses parents et amis, les soins en cas de maladie11(*).

Le mariage demeure un fait social populaire et souhaité en Afrique, malgré l'émergence du célibat définitif dans les grandes zones urbaines.

2.2.3. LE MARIAGE DANS LE CONTEXTE DE LUBUMBASHI.

La ville de Lubumbashi est une ville de création coloniale et récente. Elle n'a pas existé au XIXè siècle, bien que le site de Lubumbashi ait été occupé avant la colonisation. Dès le début des années 1900, une société est constituée à Bruxelles en 1900 assurer la mise en valeur des richesses du sol et du sous-sol. C'est soirée fut dénomée « l'Union Minière du Haut Katanga » (UMHK), actuel Gécamines. Les activités de cette entreprise ont commencé avec l'exploitation de la mine de l'Etoile très riche en minerai de cuivre. Le minerai de cuivre y est présent en grande quantité.

Pour des raisons propres à l'entreprise, elle décide d'installer une fonderie près des chutes de la rivière Lubumbashi qui lui fournit de l'eau en très grande quantité. Les chutes lui offrait également la possibilité de se ravitailler, énergie électrique. La fameuse cheminée se construit. De cette fonderie, sortent des lingots de cuivre. En 1909, la ville est créée sur papier, un quadrilatère de 20 Kilomètres carrés de forêts. La ville portait le nom de « Elisabethville » (ou en néerlandais Elisabethstad) d'après Elisabeth de BAVIERE (1876 - 1965), de venue reine de Belgique.

De 1920 à 1928 la ville de Lubumbashi était considérée comme une ville masculine essentiellement constituée par la main d'oeuvre faite des hommes recrutés dans toutes les régions périphériques de la ville ainsi que dans le Ruanda - Urundi. A partir de 1930, suit e au phénomène de regroupement familial, la ville de Lubumbashi aura un autre statut d'une ville cosmopolite faite des hommes et des femmes venus de plusieurs horizons. A cette époque, le mariage était une voie obligée pour toute personne majeure car les colonisateurs belges, à la recherche croissante de main d'oeuvre, se servaient des enfants des agents pour des services dans les mines.

Actuellement, en R.D.Congo la loi fixe l'âge légal au mariage à 18 ans pour les filles et 21 ans pour les garçons.

La population de Lubumbashi est estimée à 1.628.388 d'habitants en 2009 alors qu'elle n'était que de 1.113.352 en 2003. Ce qui donne un taux d'accroissement moyen de 6,542%.

Cet accroissement ne s'est malheureusement pas fait accompagné d'un plan de développement équilibré est rationnel.

L'instabilité politique, la mauvaise gouvernance et la crise économique ont non seulement accéléré l'exode rural, mais aussi entraîné une affluence des habitants de l'intérieur de la province et des provinces voisines de la province du Katanga vers Lubumbashi, ville métropolitaine. Cette migration intérieure concerne non seulement les hommes mais également les femmes et les enfants. Les nouveaux venus dans la ville essaient autant qu'ils le peuvent de s'adapter au nouveau mode de vie et abandonnent peu à peu certaines pratiques telles que le mariage précoce.

Dans certaines familles, le mariage de la fille est devenue un fonds de commerce. La valeur symbolique de la dot est occultée au profit d'une transaction commerciale. La fille est partagée entre le désir d'être « bien mariée » et l'amour qu'elle éprouve pour son fiancé disposant des ressources insuffisantes. Confrontée à ce dilemme beaucoup de fiancés mettent les parents devant le fait accompli en provoquant une grossesse prénuptiale ou en se mettant en ménage sans tambour ni trompette. Avec l'émergence des unions informelles, il y a lieu de se demander si ces unions ne sont qu'une étape vers un mariage officiel ou un rejet pur et simple du contrôle social.

Si la plupart d'hommes et des femmes valorisent les unions formelles à Lubumbashi, il faut reconnaître que certaines personnes se démarquent du cadre normal. Ainsi, une femme peut devenir deuxième femme d'un homme marié, on l'appelle aussi deuxième bureau. L'homme dans ce cas la prend en charge et reconnaît la paternité des enfants issus de cette union. D'autres femmes, souvent plus éduquées, préfèrent s'engager dans des unions sexuelles informelles pour poursuivre une carrière professionnelle ou simplement pour se préserver d'un contrôle conjugal excessif en cas de mariage traditionnel. Tout ceci, nous conduit à parler de la polygamie urbaine telle que vécue à Lubumbashi.

2.2.4. LA POLYGAMIE

La polygamie est le mariage d'une personne avec plusieurs autres personnes, c'est un mariage coutumier12(*). Actuellement, nous assistons à une nouvelle forme de la polygamie surtout en milieux urbains, il s'agit des unions multiples qu'un homme entretien avec plusieurs femmes sous un contrat ambigu avec ces dernières. On l'appelle aussi polygamie urbaine. Dans ce contexte, il devient délicat d'identifier toutes les concubines accrochées à un homme donné.

Le constat actuel est que la polygamie se perpétue même dans le milieu urbain alors que le contexte économique qui, jadis la justifiait a totalement changé.

Les adeptes de la polygamie la présentent comme un frein à la prostitution. Certaines femmes acceptent la polygamie pour des raisons économiques tandis que d'autres l'acceptent par peur du célibat.

La législation congolaise ne reconnaît pas explicitement la polygamie, mais la société tolère de telles cohabitations contraignant ainsi les femmes à entrer perpétuellement en compétition les unes avec les autres dans l'espoir de retenir le mari.

Il existe en outre d'autres formes de cohabitation assimilables à la polygamie, c'est notamment :

La polygynie13(*) : est pour une femme le fait de vivre avec plusieurs maris. A Lubumbashi ce genre de mariage est quasi inexistant. Toutefois, certaines femmes dont les maris sont polygames, se sentant délaissées par ces derniers entretiennent dans la clandestinité des relations sexuelles avec plusieurs autres personnes.

Toujours en matière de mariage, on retient également les types suivants :

L'homogamie : c'est le fait de se marier à un conjoint appartenant à son groupe social. On parle d'homogamie de religion, de culture, d'opinion politique, d'âge, ... ce cas est fréquent à Lubumbashi, surtout lorsqu'il s'agit de l'homogamie de religion et d'opinion politique. Il est ainsi rare de trouver des familles où les conjoints sont membres des confessions religieuses différentes ou des partis politiques différents.

L'hypogamie : est pour un individu le fait d'avoir un conjoint dont le niveau social est plus « faible ». Un mariage est dit hypogamique quand l'épouse est d'un rang social supérieur à celui du mari. A Lubumbashi, ce genre de mariages ne pas assez observés dans la mesure où le statut de la femme ne pas encore tout à fait valorisé et que c'est l'homme qui reste le dernier rempart de la survie du ménage. Et même là om la femme travail, elle occupe très souvent les fonctions de second rang.

L'HYPERGAMIE : est pour un individu le fait d'avoir un conjoint dont le niveau social est plus « élevé ». Un mariage est dit hypergamique quand l'épouse est d'un rang social inférieur à celui du mari. C'est le mode de mariage le plus enregistré à Lubumbashi en dépit de quelques exceptions observées ci et là.

LEVIRAT14(*) : est un type particulier de mariage où une veuve épouse le frère du défunt afin de poursuivre la ligné de ce dernier. Les enfants issus de ce remariage ont le même statut que les enfants du premier mari.

2.2.5. L'AGE DES CONJOINTS

L'âge des conjoints est pour nous un indicateur important de la stabilité de leur union.

Nous définirons l'écart d'âges entre conjoint comme l'âge qu'avait le mari au moment où naissait sa future épouse. Cet écart peut varier avec l'ordre du mariage. Dans le cas de la primo-nuptialité, l'écart d'âge au mariage égal à la différence des dates de naissance des époux.

2.3. LES DETERMINANTS DE LA NUPTIALITE

Le calcul des indicateurs démographiques peut suivre une approche longitudinale ou une approche transversale (ou conjoncturelle). L'approche longitudinale permet de mesurer des indicateurs réellement observés dans des générations données. Elle ne permet pas de suivre les évolutions conjoncturelles puisqu'elle suppose de disposer d'un recul suffisant pour connaître tout le devenir de toute la génération.

L'approche transversale permet de pallier cette limite. En contrepartie, celle-ci mesure des moyennes et des probabilités qui portent sur des générations fictives et que les générations présentes ne connaîtront peut-être pas. Cette approche permet toutefois de caractériser de façon synthétique la situation démographique d'une année donnée.

Ne disposant essentiellement que des données d'enquête, nous focalisons notre attention sur l'approche transversale partant des indices appropriés.

2.3.1. INDICE DE PRIMO-NUPTIALITE

L'indice de primo-nuptialité est une mesure de la probabilité pour un individu de moins de 50 ans de se marier une première fois. Il est calculé sur la base d'une génération fictive de 10.000 personnes en faisant comme si les quotients de primo-nuptialité observé l'année considérée à chaque âge demeuraient inchangés. On parle aussi de somme des premiers mariages réduits.

2.3.2. AGE MOYEN AU PREMIER MARIAGE

Cet indice calculé à partir des données d'un recensement est obtenu par le nombre d'années vécues en célibat par des personnes qui ne sont pas entrées dans le célibat définitif :15(*)

SMAM15-49 =

De même, on peut calculer l'âge moyen au premier mariage AMPMt pour une génération fictive comme une moyenne arithmétique des âges au mariage (de 15 à 49 ans) pondérée par la fréquence relative des premiers mariages par âge :

AMPMt =

On définit également, dans le même ordre d'idée l'AGE MEDIAN de premier mariage ; il est tel que la moitié de mariage de la table a lieu. Et l'AGE MODAL ou l'âge auquel la plupart des personnes se marient, l'analyse des premiers mariages, donne un exemple d'étude d'un phénomène ni fatal, ni renouvelable et donc ses principes s'appliquent à tous les phénomènes non fatales qui se différencient par leur rang.

En effet, si le rang du mariage est supérieur à un, on est devant le cas du remariage ou de la polygamie (comme l'indique notre graphe ci-haut). Dans ce cas, deux conjoints peuvent tout en étant mariés et avoir des rangs de mariage différents. Cela aura naturellement un impact sur la longueur de l'écart d'âge entre conjoints.

2.3.3. MODELISATION DE LA NUPTIALITE

Dans l'analyse de la nuptialité, les principes suivants déterminent les facteurs prépondérants dans sa modélisation, il s'agit :

- Le rapport des sexes dans la population en générale et dans les générations en particulier ; ce rapport à la naissance est déterminé par la biologie humaine. Généralement il est proche du rapport 105 garçons pour 100 filles. Cependant, la mortalité infantile des garçons est plus élevée que celle des filles et donc vers certain âge l'équilibre des sexes s'établit.

- Le rapport des âges des époux, ressort le fait que le plus souvent le mari en moyenne est plus âgé que sa femme ;

- Les remariages se différencient selon le sexe. Donc les indicateurs de primo-nuptialité ainsi que les nombres de premiers mariages des hommes et des femmes ne sont pas nécessairement égaux.

Par ailleurs, il n'existe que trois possibilités de terminer le mariage, à savoir :

- La séparation ;

- Le veuvage ;

- Le divorce.

2.3.4. MODELE LOGISTIQUE

Le modèle logistique est utilisé comme modèle de régression ou de discrimination suivant qu'on s'intéresse à la détermination de facteurs de risque (comme en épidémiologie par exemple) ou à la construction d'une règle d'affectation de nouvelles observations. Il permet de décrire la liaison entre :

Ø Une variable qualitative Y (à k modalités) appelées variable à expliquer ou dépendante ou réponse, ou variable de groupe, dont les k modalités servent à diviser l'ensemble des données en k groupes à différencier, si k=2 le modèle logistique est dit binaire et,

Ø Un ensemble x1, x2,..., xp de variables de nature quelconque appelées variables explicatives ou indépendantes ou prédicteurs ou covariables16(*).

Il a la forme :

Ainsi, est le logit

2.4. CONCLUSION.

Nous venons de faire un tour d'horizon sur les concepts clés employés dans le phénomène nuptialité, à savoir les différents types de mariages, la polygamie, l'âge des conjoints, ... Nous avons également situé le mariage (surtout polygamique) dans le contexte lushois, nous avons ensuite évoqué les déterminants ainsi que les indicateurs de la nuptialité. Nous avons fini par parler de la modélisation de la nuptialité et nous nous sommes particulièrement intéressés au modèle logistique et singulièrement le logit.

Dans le chapitre suivant, partant des données d'enquête nous dégageons les modèles capables de mettre en lumière l'incidence entre certains facteurs socioculturels et tout particulièrement l'écart d'âge entre conjoints sur le mode de mariage. Nous insistons davantage sur la polygamie qui est un mode de mariage assez particulier.

CHAPITRE III. L'INCIDENCE DE L'ECART D'AGE ENTRE CONJOINTS SUR LE MODE DE MARIAGE : CAS DE LA POLYGAMIE TE DU REMARIAGE A LUBUMBASHI

3.1. Introduction

Dans ce chapitre, nous abordons la problématique de notre étude portant sur l'impact ou l'incidence que présenterait l'écart d'âge des conjoints face au mode de mariage monogamique, polygamique ou au remariage. Pour ce faire, le chapitre sera scindé en six sections portant sur les différents modèles explicatifs du mode de mariage. Et enfin, nous calculons dans la dernière section l'âge moyen au premier mariage des hommes et des femmes.

3.2. Explication du mode de mariage par arbre de segmentation binaire

3.2.1. Principe de base

Les méthodes de segmentation cherchent à résoudre les problèmes de discrimination et de régression en segmentant de façon progressive l'échantillon pour obtenir un arbre de décision.

Comme en régression (linéaire ou logistique) et en discrimination, on est en présence d'un tableau des données contenant une variable privilégiée Y « à expliquer » par les autres variables du tableau X1,X2,... ,Xp

Il s'agit d'une part de sélectionner parmi les variables explicatives celles qui sont les plus discriminantes pour la variable nominale Y (ou celles qui sont les plus liées au phénomène décrit par la variable Y) et, d'autre part, de construire une règle de décision permettant d'affecter un nouvel individu à l'une des k classes (cas de la discrimination) ou de lui affecter une variable Y (cas de la régression)

La méthode de segmentation consiste à rechercher d'abord la variable Xj qui explique le mieux la variable Y. Cette variable définit une première division de l'échantillon en deux sous - ensembles, appelés segments. Puis on réitère cette procédure à l'intérieur de chacun de ces deux segments en recherchant la deuxième meilleure variable, et ainsi de suite. On construit ainsi sur un arbre de décision binaire par division successive de l'échantillon en deux sous - ensembles où l'on distingue :

Ø Les segments intermédiaires ou noeuds qui engendrent deux segments descendants immédiats,

Ø Les segments terminaux qui ne sont plus divisés,

Ø Une branche d'un segment t qui comprend tous les segments descendants de t, t n'étant pas inclus dans la branche,

Ø L'arbre binaire complet noté Amax pour lequel chaque segment terminal contient un seul individu,

Ø Un sous - arbre A qui est obtenu à partir de Amax par élagage d'une ou plusieurs branches.

Au cours de la phase d'élagage, la méthode sélectionne un sous - arbre « optimal » en se fondant sur l'estimation de l'erreur théorique d'affectation ou de prévision à l'aide, soit d'un échantillon - test quand l'échantillon est suffisamment important (c'est le cas de notre étude où l'échantillon compte 1380 unités), soit de la validation croisée.

Les différentes phases de construction de l'arbre sont les suivantes :

1. Etablir pour chaque noeud l'ensemble des divisions admissibles,

2. Définir un critère permettant de sélectionner la « meilleure » division d'un noeud,

3. Définir une règle permettant de déclarer un noeud comme terminal ou intermédiaire,

4. Affecter chaque noeud terminal à l'un des groupes (cas de la discrimination), ou affecter une variable à Y pour chaque noeud terminal (cas de la régression),

5. Estimer le risque d'erreur de classement (cas de la discrimination) ou de prévision (cas de la régression) associé à l'arbre.17(*)

3.2.2. Construction d'un arbre explicatif du mode de mariage

Pour mieux visualiser les facteurs ayant une incidence sur le mode de mariage (monogamie, polygamie ou remariage) nous nous servons ci-après de l'algorithme de segmentation par arbre binaire par rapport à certaines caractéristiques socioculturelles des ménages.

Figure n°3 : Mode de mariage et caractéristiques socioculturelles des ménages

=19,50

P 3%

M 97%

Musulman

P 13%

M 87%

Pentecot, catho, protest, trad

P 2%

M 98%

? 11,00

P 6%

M 94%

= 11,00

P 63%

M 37%

? 19,50

P 1%

M 99%

P 16%

M 84%

? 6,50

P 0%

M 100%

=6,50

P 3%

M 97%

RELIGION

NPM ECART D'AGE

NPM

P : Polygame

M : Monogame

NPM : Nombre des personnes dans le ménage

Source : Données d'enquête février - mars 2010 G3 et L2 Démographie ISS.

A partir du premier sommet de cet arbre, il apparaît que la religion pratiquée par les conjoints est déterminante pour distinguer les ménages à propension élevée d'être polygamique ou monogamique. C'est ainsi que les musulmans ont une proportion de polygames de 13% alors que chez les chrétiens et les autres confessions confondus nous n'avons que 2% des polygames.

Par ailleurs, lorsqu'on considère les musulmans entre - eux, nous constatons que le taux de polygamie se différencie selon le nombre des personnes dans les ménages. Ainsi, les ménages à plus de 10 personnes sont à 63% polygamiques chez les musulmans contre 6% seulement dans les ménages à moins de 11 personnes.

D'autre part, pour les chrétiens et les autres confessions religieuses, c'est l'écart d'âge des conjoints qui est déterminant pour distinguer les ménages monogamiques des ménages polygamiques. C'est ainsi qu'à plus de 19 ans d'écart d'âges, le ménage a plus de chance d'être polygamique (16%) alors que si cet écart se réduit on n'a que 1% de chance de rencontrer un ménage polygamique. A ce niveau le nombre des personnes dans le ménage permet de distinguer pour des ménages à faible écart d'âge entre conjoints, les ménages ayant un taux de polygamie un peu élevé à ceux dont le taux est quasi - nul.

3.3. Rapport entre écart d'age et polygamie ou remariage a Lubumbashi

Dans cette section, nous décrivons et expliquons le phénomène polygamie et remariage face à l'écart d'âge des conjoints eu égard à certaines de leurs caractéristiques socioculturelles.

En effet, selon un sondage réalisé en 2005, seuls 3% des Français estimaient que la différence d'âge idéale entre deux conjoints est de plus de dix ans lorsque l'homme est plus âgé. Ils ne sont que 1% à partager cette opinion lorsque la femme est l'aînée.18(*) « Ces couples doivent affronter l'ironie de leur entourage et se justifier en permanence sur leur choix. Pour la société, leur mariage va forcément se révéler fragile à terme19(*) ».

Ces deux citations illustrent, à juste titre, combien l'écart d'âge entre conjoints est une question capitale dans la stabilité des unions. C'est pourquoi, nous voudrions savoir si cette réalité française, en dépit de différence des cultures, est perçue de la même manière à Lubumbashi en mettant en exergue le phénomène de la polygamie urbaine qui se présente comme solution palliative.

Etant donné que nous utilisons la régression logistique binaire pour l'analyse de cette incidence, les individus faisant l'objet d'étude sont partitionnés en deux groupes définis par les modalités de la variable à expliquer. Nous aurons ici un groupe de monogames et un autre des polygames. On suppose que la probabilité qu'un individu a d'appartenir à un groupe dépend des valeurs des variables explicatives.

Nous démarrons l'analyse par la segmentation à l'aide d'un arbre binaire. Celle-ci nous permettra de cibler les variables discriminantes et prépondérantes pour l'explication du choix d'un mode de mariage donné.

a) Modèle explicatif du mode de mariage par l'écart d'âge en deux modalités.

Nous posons Y la variable expliquée prenant deux valeurs à savoir 1 si le mariage est monogamique (M) et 0 si le mariage est polygamique (P). Et X la variable écart d'âge entre conjoints prenant également deux modalités, à savoir 1 si l'écart d'âge est faible ou moyen (inférieur à 12 ans) et 0 si il est élevé (supérieur ou égal à 19)

Il en découle le tableau de contingence suivant :

Tableau n°3 : Répartition des effectifs selon le mode de mariage et l'ordre de grandeur d'écart d'âge des conjoints

 

X = 1

X = 0

Y = 1

1.298

47

Y = 0

28

7

TOTAL

1.326

54

Source : Etabli par nous-même

Sur ce tableau, on a les probabilités conditionnelles suivantes :

ð(1) = P(Y = 1/ X = 1) = = 0,979 la probabilité d'être monogame si l'écart d'âge des conjoints est moyennement faible.

1 - ð(1) = P(Y = 0/ X = 1) = = 0,021 la probabilité d'être polygame si l'écart d'âge des conjoints est faible.

ð(0) = P(Y = 1/ X = 0) = = 0,87 la probabilité d'être monogame si l'écart d'âge des conjoints est élevé.

Et enfin 1 - ð(0) = P(Y = 0/ X = 0) = = 0,13 la probabilité d'être polygame si l'écart d'âge des conjoints est élevé.

On calcul le odd - ratio ø qui représente le rapport des chances de chaque modalité explicative par rapport à la modalité de référence dans la réalisation du phénomène étudié. Dans notre cas il s'agit de comprendre parmi les groupes d'individus dont l'écart d'âge est faible et celui à écart élevé quel est le rapport de probabilité d'observance de la polygamie. Dans ce cas il est donné par la formule suivante :

ø = = 6,9042 7

Cette valeur signifie que la probabilité de rencontrer un polygame ayant un écart d'âge moyennement faible par rapport à son conjoint est 7 fois plus faible par rapport au cas des polygames d'écart d'âge plus élevé. En d'autres termes la chance d'être monogame dans un couple d'écart d'âge faible est 7 fois plus élevée que celle des couples à écart d'âge élevé.

En effet, dans la société africaine, le droit d'aînesse est une valeur incontestable. Comme l'homme est le chef de la famille institué par les normes sociales, car c'est lui qui épouse la femme en versant la dot ou en prestant des services, il faut éviter que sa partenaire puisse être dans la même classe d'âge au risque de lui contester son autorité. La nature de relation entre deux partenaires est la subordination de la femme. L'écart d'âge prononcé consolide malheureusement l'opposition des besoins stratégiques de l'homme et de la femme au sein du ménage avec comme conséquence le manque de dialogue, l'éclatement de la famille ou encore la polygamie. Par ailleurs, la polygamie reste une pratique assez courante mais sous des formes plus ou moins diversifiées selon les milieux. Les adeptes de la polygamie la présentent comme un frein à la prostitution, mais le plus souvent le mari place la femme devant un fait accompli lorsqu'il doit contracter une autre union. C'est pourquoi dans notre société, trop peu de familles se déclarent ouvertement vivant dans la polygamie et ainsi la proportion des ménages polygamiques observé devient de plus en plus faible surtout lorsque l'écart d'âge entre conjoints n'est pas élevé. Car l'homme polygame, bien qu'avancé en âge, cherchera une deuxième ou troisième femme dans une classe d'âge généralement faible par rapport à la sienne.

Le modèle logistique explicatif de ce phénomène se présente comme :

Y = (1 - Exp{-(0 + 1X)})-1

Ici 1 = eø = 1,932 et 0 = = 1,9042

Y = (1 - Exp{-(1,9042 - 1,932.X})-1

b) Modèle explicatif du mode de mariage par l'écart d'âge en plusieurs modalités.

Considérons à présent les écarts d'âges regroupés en 6 modalités par tranches d'âge suivantes :

ECAGPE(1) : de-20 à-11

ECAGPE(2) : de-10 à -1

ECAGPE(3) : de 10 à 19

ECAGPE(4) : de 20 à 29

ECAGPE(5) : de 30 à 39

ECAGPE(6) : de 0 à 9 Modalité de référence

La dernière modalité ou ECAGPE(6) a été prise pour référence et ainsi les modalités ont été codées à l'aide des indicatrices de la manière suivante :

Tableau n° 4 : Des indicatrices par groupe d'écart d'âge

Groupe d'écart d'âge

Codage des paramètres

(1)

(2)

(3)

(4)

(5)

-20 à -11

1

0

0

0

0

-10 à -1

0

1

0

0

0

10 - 19

0

0

1

0

0

20 - 29

0

0

0

1

0

30 - 39

0

0

0

0

1

0 - 9

0

0

0

0

0

SOURCE Etabli par nous -même à l'aide du logiciel SPSS 10 .0

La régression logistique sur ces indicatrices a donné grâce au logiciel SPSS, les résultats suivants :

Tableau n°5 : Estimations des paramètres du modèle expliqué par l'écart d'âge.

Source : Etabli par nous -même à l'aide du logiciel SPSS 10 .0

Ce tableau compte neuf colonnes, la première donne les différents groupes d'écart d'âge, la deuxième donne les estimations des paramètres du modèle, la troisième donne les écart types attachés à ces estimations. Plus ces écart types sont faibles, meilleures sont les estimations. Ainsi, les estimations des groupes d'écart d'âge 1 et 2 ne sont pas efficaces. La colonne 4 donne la statistique de Wald. Plus cette statistique est élevée, plus les paramètres diffèrent significativement de zéro et mieux la modalité lui attachée explique mieux le modèle. On peut lire la même conclusion au niveau de la colonne de signification. A ce niveau là, plus la probabilité de signification est proche de zéro, plus le paramètre diffère significativement de zéro. La colonne exp(B) donne les différents odd - ratio attachés à chaque modalité. En d'autres termes, elle nous fournit le rapport de chance d'observer le phénomène, dans notre cas la polygamie ou le remariage en comparant la chance de se retrouver dans un groupe d'écart d'âge donné par rapport au groupe de référence qui est ici la première décennie (de 0 à 9 ans) considéré comme écart d'âge moyen normal.

Eu égard au niveau de signification très élevé des paramètres significatifs dans le modèle, le modèle logistique ainsi établi est significatif à au moins 99% de prévision. Les écarts d'âges ECAGPE(3) de 10 à 19 ans (écart groupe 3), ECAGPE(4) de 20 à 29 ans et ECAGPE(5) de 30 à 39 ans justifient plus le phénomène polygamie ou remariage. En effet, Il apparaît donc clairement que c'est à partir d'un écart d'âge au-delà de 10 ans qu'on peut facilement observer les foyers polygamiques. La raison est tout à fait simple dans la mesure où c'est dans ces familles que l'on trouve parmi les différentes femmes du mari, des épouses plus jeunes que le mari.

Par ailleurs, le risque de rencontrer un ménage polygamique est 3,29 fois, 10,2 fois et 49,8 fois plus élevé dans les ménages à écart d'âges respectif de 10 à 19 ans, de 20 à 29 ans et de 30 à 39 ans par rapport aux ménages dont l'écart d'âge est assez faible. Les écarts d'âges négatifs où la femme est plus âgée que l'homme ne sont pas significatifs dans le modèle. Ceci pousse Kanku M. à affirmer que « le décalage d'âge entre les hommes et les femmes a des conséquences non négligeables sur le marché matrimonial, c'est-à-dire le processus de choix et de mise en couple des conjoints. L'auteur poursuit en disant que toute autre variation de ces écarts conduit à des formes de vie conjugale particulières20(*) ».

3.4. Rapport entre religion et mode de mariage

Pour bien approfondir l'objet de notre étude, nous avons préféré associer parmi les variables explicatives d'autres facteurs socioculturels en dehors de l'écart d'âge, du phénomène polygamique et remariage.

Le tableau suivant donne l'évolution de l'écart d'âge selon le mode de mariage et la religion pratiquée.

Tableau n°6 : Répartition selon les religions et l'écart d'âge de différents modes de mariage.

Ce tableau croise les groupes d'écarts d'âge selon la religion pratiquée par les conjoints et le mode de leur mariage (monogamie et polygamie)

RELIGION

ECART D'AGE

MODEMAR

TOTAL

%

M

P

AUTRE

0 - 9

91

 

91

73,4

10 - 19

24

 

24

19,4

20 - 29

9

 

9

7,3

Total

124

 

124

9,0

CATHOLIQUE

-10 à -1

1

 

1

0,7

0 - 9

110

 

110

73,8

10 - 19

31

2

33

22,1

20 - 29

4

1

5

3,4

Total

146

3

149

10,8

MUSULMAN

-20 à -11

2

 

2

2,9

0 - 9

37

4

41

58,6

10 - 19

18

5

23

32,9

20 - 29

4

 

4

5,7

Total

61

9

70

5,1

PENTECOT

-10 à -1

3

 

3

0,5

0 - 9

438

9

447

75,6

10 - 19

121

5

126

21,3

20 - 29

12

2

14

2,4

30 - 39

1

 

1

0,2

Total

575

16

591

42,8

PROTESTANTE

-10 à -1

1

 

1

0,2

0 - 9

271

 

271

66,1

10 - 19

115

1

116

28,3

20 - 29

15

3

18

4,4

30 - 39

2

2

4

1,0

Total

404

6

410

29,7

SANS REL

0 - 9

5

 

5

83,3

10 - 19

1

 

1

16,7

Total

6

 

6

0,4

TRADITION

-10 à -1

1

 

1

3,3

0 - 9

20

 

20

66,7

10 - 19

8

1

9

30,0

Total

29

1

30

2,2

Source : Enquête février - mars 2010 G3 et L2 Démographie ISS.

Dans ce tableau, nous mettons en correspondance les effectifs se rapportant à la fois à la religion, au mode de mariage et à l'écart d'âge des conjoints.

La proportion des personnes dont l'écart d'âge avec le conjoint (ou la conjointe) est comprise entre 0 et 9 ans, pratiquant la religion catholique et vivant une union monogamique est de 73,8%.

Par ailleurs, ce tableau permet la lecture suivante :

- les proportions des conjoints d'écarts d'âges sont réparties différemment selon les religions pratiquées. C'est ainsi que pour les fidèles catholiques, les écarts d'âge s'étendent de -10 ans (la femme plus âgée que le mari) à 29 ans alors que pour les musulmans, ils vont de - 20 ans à 29 ans.

- Les personnes vivant dans la polygamie sont en proportion plus élevée chez les musulmans que chez les chrétiens.

Après cette lecture découlant de l'observation des données brutes telles que l'enquête l'a révélé, nous passons dans la suite à une analyse plus approfondie de l'interaction qui existe entre le mode de mariage monogamique ou polygamique avec l'écart d'âge entre conjoints et tant d'autres facteurs ci-haut énumérés à l'aide de la régression logistique.

Tableau n°7 : Estimation des paramètres du modèle expliqué par la religion

Source Etabli par nous -même à l'aide du logiciel SPSS 10 .0

Où:

RELIGION(1) : CATHOLIQUE ;

RELIGION(2) : MUSULMAN;

RELIGION(3) : SANS RELIGION;

RELIGION(4) : AUTRE ;

RELIGION(5) : PROTESTANTE

RELIGION(6) : TRADITIONNELLE

RELIGION(7) : PENTECOTISTE C'est la modalité de référence

Dans ce modèle, seule la religion musulmane est significative pour expliquer le mode de mariage (monogamique et polygamique). Ainsi la probabilité de rencontrer un ménage polygamique est 5,34 fois plus élevée chez les adeptes musulmans par rapport aux chrétiens.

En effet, la religion, tout comme la culture, a toujours eu un impact significatif sur le comportement des individus. C'est pourquoi, dans l'islam, la polygamie, contrairement à l'adultère, est licite à certaines conditions et est traditionnellement justifiée par divers passages du Coran avec toutefois un maximum de quatre épouses simultanément. Mahomet, notamment avait, par exemple, plusieurs femmes. Néanmoins, les foyers monogyniques ont toujours été majoritaires et cette tendance s'accentue21(*), probablement par une lecture plus stricte de la sourate 4. 12922(*) mais aussi probablement à la suite des luttes antipolygyniques menées par les associations et mouvements féministes dans les sociétés musulmanes contemporaines.

Dans la plupart des christianismes, le mariage chrétien est monogamique, à l'exception de l'Eglise de Jésus - Christ des saints des derniers jours dans laquelle le mariage plural a été établi puis abrogé en 1889.

3.5. Rapport entre taille du ménage et mode de mariage

Nous élaborons ci-après le modèle explicatif du mode de mariage qui peut être monogamique ou polygamique à l'aide de la taille du ménage. Le tableau ci-après présente, dans sa deuxième colonne, les paramètres de ce modèle, dans sa troisième on a les écarts types associés. La signification des paramètres est obtenue à partir de la statistique de wald dans la quatrième colonne. Celle-ci montre que les paramètres sont hautement significatifs à un seuil de signification inférieur à un pour mille. Ces résultats sont consignés dans la sixième colonne.

Tableau n°8 : Estimation des paramètres du modèle explicatif par la taille du ménage

Source Etabli par nous -même à l'aide du logiciel SPSS 10 .0

Le nombre des personnes dans le ménage explique également de manière significative les présences des ménages polygamiques ou monogamiques. Ce nombre évolue en sens direct avec la présence des ménages polygamiques. En d'autres termes, plus le nombre des personnes dans un ménage est élevé, plus la probabilité pour ce ménage d'être polygame est élevée.

Ainsi, lorsque la taille d'un ménage augmente d'une unité on a 1,2 fois plus de chance que le ménage demeure polygamique. Autrement dit, cette probabilité augmente de 20,8% car le odd - ratio est de 1,208 (voir tableau ci-dessus).

En effet, le nombre des personnes dans le ménage et particulièrement le nombre d'enfants dans une famille est à la fois, lorsqu'il est élevé, une cause et un effet pour justifier la polygamie. Comme cause, lorsque le nombre d'enfants augmente les parents ont tendance à focaliser leur attention plus sur les enfants que sur eux-mêmes. Ainsi, les hommes ont tendance à chercher un autre refuge en contractant des relations extraconjugales avec d'autres femmes qu'ils considèrent d'abord comme amies et qu'ils finissent par convertir en femmes. D'autre part, les maris polygames qui réunissent sous le même toit deux ou plusieurs femmes se retrouvent dans des ménages populeux étant donné que chaque femme, encore féconde, va par ses accouchements élargir davantage la taille du ménage.

3.6. Mode de mariage selon le niveau d'instruction des conjoints

Ce tableau croise le niveau d'instruction (étude) selon les conjoints (Mari et Femme) et le mode de leur mariage (Monogamie et polygamie).

Tableau n°9 : mode de mariage selon le niveau d'instruction des conjoints

ETUDE

LIEN

TOTAL

%

1 = MARI

2 = EPOUSE

INFORMEL

M

79

64

143

97,9

P

1

2

3

2,1

Total

80

66

146

10,6

POST UNIV

M

27

6

33

97,1

P

1

 

1

2,9

Total

28

6

34

2,5

PRESCO

M

17

17

34

94,4

P

 

2

2

5,6

Total

17

19

36

2,6

PRIMAIRE

M

68

126

194

95,6

P

3

6

9

4,4

Total

71

132

203

14,7

SECONDAIRE

M

287

372

659

98,2

P

4

8

12

1,8

Total

291

380

671

48,6

UNIVERS

M

221

61

282

97,2

P

3

5

8

2,8

Total

224

66

290

21,0

Source : Données d'enquête février - mars 2010 G3 et L2 Démographie ISS.

Dans ce tableau, l'effectif total de 1380 personnes enquêtées est réparti selon le niveau d'étude, le mode d'union (marié monogame M, et mariée polygame P) et le lien, à savoir le mari ou le chef de ménage et l'épouse ou adjoint au chef de ménage.

La lecture de ce tableau nous donne les leçons suivantes :

- les mariés polygames représentent 2,5% de l'effectif total des mariés. Quel que soit leur niveau d'étude.

- la proportion des polygames est plus élevée chez les personnes de niveau préscolaire 5,6% qu'à d'autres niveaux.

- La proportion des maris universitaires et post universitaires 18,2% est faible que celle des épouses primairiennes et de niveau secondaires 37,1%.

En effet, les hommes et femmes interrogés dans notre enquête n'accordent pas beaucoup d'intérêt sur l'instruction lorsqu'ils doivent décider sur le mode de leur union, c'est tout comme le constate Léon de saint Moulin dans son article intitulé : les problèmes de l'éducation en R.D.CONGO selon une enquête effectuée à Kinshasa (Mont - Ngafula).23(*) L'auteur note que la population interrogée au sujet du système éducatif en R.D.CONGO, ne semble pas considérer que c'est à l'école qu'on apprend essentiellement le sens des relations sociales et même celui des responsabilités. Voilà pourquoi instruits ou pas, les conjoints ont les mêmes attitudes face à la polygamie.

Quant à la profession ou à l'occupation des conjoints, son importance est d'autant plus négligeable que la rémunération est aléatoire. En effet, même les personnes exerçant le même métier, n'ont pas nécessairement le même revenu pour la survie de leurs ménages. Ainsi leur comportement face au phénomène mariage et polygamie n'est plus le même. A ce sujet NGUB'USIM R.24(*) affirme que dans ce pays (RD Congo) des hommes et des femmes de la rue gagnés par la débrouille, la courbe des emplois dans le secteur formel est asymptotique ; il poursuit en disant qu'à côté de l'économie formelle avare, selon lui d'emplois, il existe une économie souterraine qui occupe la majorité des Congolais. ... Une telle situation de pénurie d'emplois ajoutée au manque de salaires décents des travailleurs, donne lieu à des nombreuses conséquences, parmi ces conséquences l'auteur évoque notamment la baisse du niveau d'enseignement et la dislocation des familles.

3 .7. L'âge moyen au premier mariage

Une enquête sur les violences faites à la femme, menée par l'UNICEF et le Ministère des Affaires sociales en R.D.CONGO en 1999, a démontré que parmi les causes d'abandon des études chez les filles, le mariage constitue la cause principale.25(*) Par ailleurs les pratiques matrimoniales restent encore régies dans notre société par les coutumes et le modèle dominant est celui où l'homme est plus âgé que son épouse ; ainsi la fille est épousée et a été éduquée de manière à assujettir sa volonté à celle de son mari ; plus jeune elle est épousée plus malléable sera-t-elle dans le mariage. Toutefois l'âge moyen au premier mariage a évolué surtout en milieu urbain ainsi, selon l'enquête MICS1, l'âge moyen au premier mariage est passé de 24.9 ans à 26ans pour les hommes et de 20ans à 21ans pour les femmes26(*).

Dans l'enquête que nous avons menée dans le cadre de ce mémoire nous nous sommes servi d'un échantillon de 674 ménages nous avons établi les statistiques suivantes ;

Tableau n°10 : Les paramètres de tendance centrale et de dispersion de l'âge des conjoints.

504

505

889

888

26,7679

19,8396

26,0000

19,0000

25,00

20,00

5,3602

4,2836

28,7313

18,3492

16,00

11,00

56,00

40,00

20,0000

15,0000

22,0000

16,0000

23,0000

17,0000

24,0000

17,0000

25,0000

18,0000

26,0000

19,0000

28,0000

20,0000

29,0000

21,0000

30,0000

22,0000

31,0000

23,0000

33,5000

25,0000

Valide

Manquante

N

Moyenne

Médiane

Mode

Ecart-type

Variance

Minimum

Maximum

10

20

25

30

40

50

60

70

75

80

90

Centiles

AGE1HOM

AGE1FEM

SOURCE Etabli par nous -même à l'aide du logiciel SPSS 10 .0

Figure n°4 : Fréuqnence de l'âge au premier mariage des hommes

AGE1HOM

47,00

40,00

36,00

32,00

28,00

24,00

20,00

16,00

Fréquence

50

40

30

20

10

0

Figure n°4 : Fréuqnence de l'âge au premier mariage des femmes

AGE1FEM

40,00

31,00

27,00

23,00

19,00

15,00

11,00

Fréquence

70

60

50

40

30

20

10

0

Selon les résultats du tableau n°10, l'âge moyen au premier mariage se situe à 26,7 ans pour les hommes et à 19,8 ans pour les femmes et leur âge modal respectif est de 25 ans et 20 ans. Nous pouvons eu égard aux résultats de MICS2 affirmer que l'âge moyen au premier mariage à Lubumbashi n'a pas sensiblement évolué tant pour les hommes que pour les femmes.

3.8. CONCLUSION

Il a été question dans ce chapitre de ressortir l'incidence qui existe entre l'écart d'âge des conjoints et le choix pour le mode de mariage polygamique. Pour y parvenir, nous avons considéré l'état monogamique ou polygamique comme étant la variable à expliquer et en plus de l'écart d'âge entre conjoints nous avons appuyé l'analyse par la prise en compte d'autres facteurs socioculturels comme le niveau d'instruction, la profession, la religion, la taille du ménage, la résidence des conjoints.

Nous nous sommes servi de deux techniques statistiques de la branche de l'analyse des données multidimensionnelles à savoir ; la segmentation par arbre binaire et la régression logistique. Les résultats des calculs nous ont amené à la conclusion que le niveau d'étude, la résidence des conjoints et leurs professions n'ont aucune incidence significative dans l'explication du choix du mode de mariage polygamique. Par ailleurs, la taille du ménage, l'écart d'âge entre conjoints et la religion pratiquée par les conjoints expliquent de manière signifiante ce mode de mariage. Nous avons donné les raisons à la base de cette affirmation.

CONCLUSION GENERALE

Nous avons, tout au long de ce travail, cherché à répondre à la question de savoir si l'écart d'âge entre conjoints pouvait justifier la polygamie et par ricochet le remariage dans la ville de Lubumbashi. Cette préoccupation est la résultante d'une longue observation de certains ménages qui se sont soit disloqués, soit recomposés suite à la question de l'âge des conjoints. En effet, nombre d'hommes décident de s'accrocher à d'autres unions pour la simple raison que leurs premières femmes ont vieilli et ne leur donnent aucun attrait. D'autres, pensent qu'en se remariant ils réinitialisent leurs énergies surtout lorsque la seconde femme ou la troisième est davantage plus jeune que l'homme. Mais, en dépit de toutes ces considérations, il y a encore des hommes qui préfèrent vivre la monogamie en restant liés à leur première union. Qu'est-ce qui peut bien donc expliquer une telle attitude dans cette ville de Lubumbashi où la population est tiraillée entre deux mode de vie, l'un lié profondément à la culture traditionnelle et l'autre orienté vers le modernisme et la mondialisation ?

A ce stade, l'écart d'âge n'est plus le seul critère à mettre en ligne de compte pour prétendre bien expliquer le phénomène polygamie. C'est pourquoi nous avons retenu d'autres variables supplémentaires d'ordre socioculturel telles que la taille du ménage, la religion pratiquée par les conjoints, leurs professions, leurs niveaux d'instruction pour appuyer cette étude.

Les données d'étude ont été obtenues à partir d'une enquête sociodémographique que nous avons conduite dans la ville de Lubumbashi. Nous avons utilisé la technique de stratification proportionnelle ainsi que la technique de boules de neige pour réaliser notre échantillon. Nous avons disposé d'un échantillon de 675 ménages pour un effectif total de 1380 individus ayant pour lien de parenté : chef de ménage ou conjoint au chef de ménage. Toutes les questions se rapportant au ménage ont été codées sous forme des questions fermées en plusieurs modalités. A chaque couple, un écart d'âge résultant de la différence entre l'âge du conjoint et celui de son épouse a été calculé et, pour des raisons d'analyse, ces écarts ont été groupés en classe d'amplitude 10 ans représentant ainsi une nouvelle variable nominale agrégée. Le traitement de ces données s'est réalisé à l'aide de deux logiciels statistiques de traitement des données à savoir XLStat et SPSS 10.0.

Par ailleurs, en dehors de l'introduction et de la conclusion générales, ce travail a été subdivisé en trois chapitres. Le premier chapitre a été consacré à la méthodologie de recherche et à la présentation des données d'enquête sous forme des tableaux ainsi qu'à leur codification. Le deuxième chapitre a donné un exposé théorique sur la conception de la nuptialité dans la ville de Lubumbashi. Outre la définition des concepts, il a comporté une typologie détaillée des différents modes de mariage partant de la monogamie (cas de primo nuptialité) à la polygamie en passant par le remariage et la bigamie. Le troisième chapitre a porté sur le thème même de notre recherche à savoir l'incidence de l'écart d'âge et des facteurs socioculturels (la religion, l'instruction, la profession, ...) sur le mode de mariage et particulièrement la polygamie. Il ressort de cette analyse, que le nombre de personnes dans le ménage explique mieux l'état polygamique d'un mariage. Car en effet, plus nombreux il y a des personnes dans un ménage, plus dans ces ménages il n'y a pas une grande cohésion entre ses membres. Cela peut pousser le mari à s'engager ailleurs en contractant d'autres unions. L'écart d'âge entre conjoints s'est révélé très significatif pour expliquer la polygamie surtout lorsque celui-ci dépasse 19 ans. En effet, le niveau de l'âge moyen au premier mariage montre que les hommes se marient aux femmes de la classe d'âges directement inférieure. Ainsi, tout écart d'âge qui séparerait les conjoints de deux classes d'âges explique bien soit le remariage, soit la polygamie. L'analyse a aussi révélé que la religion pratiquée par les conjoints est un facteur déterminant dans le choix d'un mariage polygamique. En effet, les chrétiens de toutes les églises confondues se sont distingués aux musulmans par le fait que les premiers sont majoritairement monogames. Le fort taux de polygamie a été ainsi enregistré auprès des pratiquants musulmans. Cette situation est expliquée en partie par le Coran qui autorise une polygamie à maximum de quatre femmes assortie des conditions très restrictives telle que aimer toutes les femmes de la même manière. Le niveau d'instruction, le lieu de résidence ainsi que la profession se sont révélés non significatifs sur le phénomène de polygamie ou du remariage. Cet état de choses se justifie selon plusieurs auteurs par la dégradation du tissus économique et partant la rareté du marché d'emploi et par la baisse sensible du niveau de la part de l'intellectuel congolais qui n'arrive pas à intégrer le modèle théorique assimilé sur le banc de l'école aux réalités sociales.

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22. PUIJALON Bernadette, Le droit de vieillir, éd  Fayard, 2005

23. Sondage Paris match/ IFOP, février 2005.

24. STRAUSS C.L, Tristes tropiques, éd. Plon, collection Terres humaines

25. Vanderschelden  Mélanie; « L'écart d'âge entre conjoints s'est réduit », Données sociales, INSEE, n°1073, Avril 2010

ANNEXES

ANNEXE I

1. Régression logistique

2. Codages des variables nominales

Bloc 0

3. Tableau de classification

4. Variables dans l'équation

5. Variables hors de l'équation

Bloc 1

6. Tests de spécification du modèle

7. Récapitulatif du modèle

8. Test de Hosmer-Lemeshow

9. Tableau de contingence pour le test de Hosmer-Lemeshow

10. Tableau de classification

11. Variables dans l'équation

Bloc 2

12. Test de spécification du modèle

13. Récapitulatif du modèle

14. Test de Hosmer-Lemeshow

15. Tableau de contingence pour le test de Hosmer-Lemeshow

16. Tableau de classification

17. Variables dans l'équation

Bloc 3

18. Test de spécification du modèle

19. Récapitulatif du modèle

20. Test de Hosmer-Lemeshow

21. Tableau de contingence pour le test de Hosmer-Lemeshow

22. Tableau de classification

23. Variables dans l'équation

Bloc 4

24. Test de spécification du modèle

25. Récapitulatif du modèle

26. Test de Hosmer-Lemeshow

27. Tableau de contingence pour le test de Hosmer-Lemeshow

28. Tableau de classification

29. Variables dans l'équation

Bloc 5

30. Test de spécification du modèle

31. Récapitulatif du modèle

32. Test de Hosmer-Lemeshow

33. Tableau de contingence pour le test de Hosmer-Lemeshow

34. Tableau de classification

35. Variables dans l'équation

Bloc 6

36. Test de spécification du modèle

37. Récapitulatif du modèle

38. Test de Hosmer-Lemeshow

39. Tableau de contingence pour le test de Hosmer-Lemeshow

40. Tableau de classification

Variables dans l'équation

Régression logistique

Bloc 0 : bloc de départ

Block 1: Méthode = Entrée

Step number: 1

Block 2: Méthode = Entrée

Block 3: Méthode = Entrée

Block 4: Méthode = Entrée

Block 5: Méthode = Entrée

Block 6: Méthode = Entrée

ANNEXE II

1. Questionnaire de localisation

2. Questionnaire ménage

3. Nuptialité : polygamie, remariage et écart d'âge entre conjoints

INSTITUT SUPERIEUR DE STATISTIQUE DE LUBUMBASHI

B.P. 2471 - LUBUMBASHI

DEPARTEMENT DE DEMOGRAPHIE APPLIQUEE

démographie_appliquee2004@yahoo.fr

QUESTIONNAIRE D'ENQUETE

N° FICHE :

DATE D'INTERVIEW :

NOM DE L'ENQUETEUR : ........................

I. QUESTIONNAIRE DE LOCALISATION

[01] Province : KATANGA

[02] Ville : LUBUMBASHI

[02] District/Ville/Cité : ....................................

[03] Commune : ..............................................

[04] Quartier : ................................................

[05] Avenue/Rue : ............................................

[06] Nombre de ménage dans la parcelle :

[07] N° d'ordre du ménage dans la parcelle :

[08] Nombre de personnes dans le ménage :

II. QUESTIONNAIRE MENAGE

[09]

[10]

[11]

[12]

[13]

[14]

[15]

N° Ligne

Nom

Sexe

Age

Lien de parenté

Activité

Religion

01

 

1 2

 
 
 
 
 
 

02

 

1 2

 
 
 
 
 
 

03

 

1 2

 
 
 
 
 
 

04

 

1 2

 
 
 
 
 
 

05

 

1 2

 
 
 
 
 
 

06

 

1 2

 
 
 
 
 
 

07

 

1 2

 
 
 
 
 
 

08

 

1 2

 
 
 
 
 
 

09

 

1 2

 
 
 
 
 
 

10

 

1 2

 
 
 
 
 
 

11

 

1 2

 
 
 
 
 
 

12

 

1 2

 
 
 
 
 
 

13

 

1 2

 
 
 
 
 
 

14

 

1 2

 
 
 
 
 
 

15

 

1 2

 
 
 
 

Etat matrimonial

0 = Union libre

1 = Marié(e) monogame

2 = Marié(e) polygame

3 = Veuf (ve)

4 = Divorcé(e)

5 = Séparé(e)

6 = Célibataire

Niveau d'instruction

0 = Préscolaire

1 = Primaire

2 = Secondaire

3 = Programme informel

4 = Universitaire

5 = Postuniversitaire

9 = NSP

Activité

00 = Enfant en bas âge

01 = Enfant non scolarisé

02 = Elève/Etudiant

03 = Travailleur

04 = Travailleur non salarié

05 = Travailleur agricole

06 = Retraité

07 = Ménagère

08 = Chômeur

09 = Inactif

10 = NSP/Sans réponse

Lien de parenté

01= Chef de ménage

02 = Conjoint du chef de ménage

03 = Enfant CM et CCM

04 = Enfant CM seul

05 = Enfant du CCM seule

06 = Père/Mère CM

07 = Père/mère CCM

08 = Petit fils/fille

09 = Autre parent CM

10 = Autre parent CCM

11 = Sans lien de parenté

12 = Belle-fille/Beau-fils

13 = Autre (à préciser)

Sexe

1 = Masculin

2 = Féminin

[16]

[17]

[18]

[19]

N° Ligne

Niveau d'instruction

Etat matrimonial

Statut d'occupation de logement

01

 
 
 

1 = Propriétaire

2 = Logé par un parent/ami

3 = Locataire

4 = Logé par l'employeur

5 = Garde-chantier

6 = Sous-logé

7 = Autre (à préciser) ................

......................................

 
 
 
 

03

 
 

04

 
 
 

05

 
 
 

06

 
 
 

07

 
 
 

08

 
 
 

09

 
 

10

 
 
 

11

 
 
 
 

12

 
 
 
 

13

 
 
 
 

14

 
 
 
 

15

 
 
 

III. NUPTIALITE : POLYGAMIE, REMARIAGE ET ECART D'AGE ENTRE CONJOINTS

[41] Y a-t-il combien d'hommes âgés de 15-49 ans dans ce ménage?

QUESTIONS POSEES A TOUS LES HOMMES AGES DE 15-49 ANS

N° ligne

 
 
 
 
 

1 = Oui

2 = Non

 

1

2

1

2

1

2

1

2

1

2

1 = Marié monogame

2 = Marié polygame

3 = Union de fait

 

1

2

3

1

2

3

1

2

3

1

2

3

1

2

3

[44] En quelle année avez-vous contracté cette union ?

 
 
 
 
 
 

[45] A quel âge vous vous êtes marié pour la première fois ?

 
 
 
 
 
 
 

[46] Quel était l'âge de votre femme quand vous vous mariez pour la première fois ?

 
 
 
 
 
 
 

1 = Oui

2 = Non

 

1

2

1

2

1

2

1

2

1

2

[48] Si oui, avez-vous déjà eu combien d'enfants avec votre femme ?

 
 
 
 
 
 

1 = Séparation

2 = Divorce

3 = Veuvage

 

1

2

3

1

2

3

1

2

3

1

2

3

1

2

3

[50] Cette rupture est intervenue après combien d'années de vie ensemble ?

 
 
 
 
 
 

[51] Si votre union ou mariage est polygamique, avez-vous exactement combien de femmes ?

 
 
 
 
 
 

[52] Quel l'âge avait chacune de vos épouses au moment de l'union ?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

[53] Veuillez préciser le nombre d'enfants obtenus dans chacune de ces unions.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1 = Oui

2 = Non

 

12

12

12

12

12

 
 

12

12

12

12

12

 

12

12

12

12

 
 
 

12

12

12

12

 
 
 

12

12

12

12

 
 

[55] Parmi vos épouses, combien sont-elles avec vous actuellement ?

 
 
 
 
 

1 = Tradition familiale

2 = Tradition religieuse (musulman, Postolo)

3 = Mauvais caractère de la première femme

4 = Pour m'aider dans mes activités économiques

5 = Avoir une progéniture nombreuse

6 = Autre (à préciser) ..............................

...................................................

 

1

2

3

4

5

6

1

2

3

4

5

6

1

2

3

4

5

6

1

2

3

4

5

6

1

2

3

4

5

6

 
 
 
 
 
 

[57] Y a-t-il eu mariage dans votre ménage au cours de cinq dernières années, c'est-à-dire entre le 11 décembre 2004 et le 11 décembre 2009 ?

Oui

1

Non

2

NSP

3

[58] Si oui, combien ?

Informations en rapport avec les mariages survenus au cours de cinq dernières années

[59] Age du marié ou de la mariée

 
 
 
 

[60] Age du conjoint

 
 
 
 
 
 

1 = Commune Lubumbashi

2 = Commune Kamalondo

3 = Commune Kenya

4 = Commune Katuba

5 = Commune Kampemba

6 = Commune Annexe

7 = Commune Ruashi

8 = Autre lieu (à préciser) ................................................

 

1

2

3

4

5

6

7

8

1

2

3

4

5

6

7

8

1

2

3

4

5

6

7

8

1

2

3

4

5

6

7

8

1= Union de fait

2 = Mariage coutumier

3 = Mariage civil

4 = Mariage religieux

5 = Mariage coutumier et civil

6 = Mariage coutumier, civil et religieux

7 = Mariage coutumier et religieux

8 = Autre (à préciser) .......................................................

 

1

2

3

4

5

6

7

8

1

2

3

4

5

6

7

8

1

2

3

4

5

6

7

8

1

2

3

4

5

6

7

8

Lien de parenté

01= Chef de ménage

02 = Conjoint du chef de ménage

03 = Enfant CM et CCM

04 = Enfant CM seul

05 = Enfant du CCM seule

06 = Père/Mère CM

07 = Père/mère CCM

08 = Petit fils/fille

09 = Autre parent CM

10 = Autre parent CCM

11 = Sans lien de parenté

12 = Belle-fille/Beau-fils

13 = Autre (à préciser).....................................................

 

01

02

03

04

05

06

07

08

09

10

11

12

13

01

02

03

04

05

06

07

08

09

10

11

12

13

01

02

03

04

05

06

07

08

09

10

11

12

13

01

02

03

04

05

06

07

08

09

10

11

12

13

1 = Commune Lubumbashi

2 = Commune Kamalondo

3 = Commune Kenya

4 = Commune Katuba

5 = Commune Kampemba

6 = Commune Annexe

7 = Commune Ruashi

8 = Autre lieu (à préciser) ................................................

 

1

2

3

4

5

6

7

8

1

2

3

4

5

6

7

8

1

2

3

4

5

6

7

8

1

2

3

4

5

6

7

8

07 = Bandundu

08 = Bas-Congo

09 = Province Orientale

10 = Equateur

11 = Maniema

01 = Katanga

02 = Kinshasa

03 = Nord-Kivu

04 = Sud-Kivu

05 = Kasaï-Occidental

06 = Kasaï-Oriental

 

01

02

03

04

05

06

07

08

09

10

11

01

02

03

04

05

06

07

08

09

10

11

01

02

03

04

05

06

07

08

09

10

11

01

02

03

04

05

06

07

08

09

10

11

07 = Bandundu

08 = Bas-Congo

09 = Province Orientale

10 = Equateur

11 = Maniema

01 = Katanga

02 = Kinshasa

03 = Nord-Kivu

04 = Sud-Kivu

05 = Kasaï-Occidental

06 = Kasaï-Oriental

 

01

02

03

04

05

06

07

08

09

10

11

01

02

03

04

05

06

07

08

09

10

11

01

02

03

04

05

06

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08

09

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11

01

02

03

04

05

06

07

08

09

10

11

0 = Préscolaire

1 = Primaire

2 = Secondaire

3 = Programme informel

4 = Universitaire

5 = Postuniversitaire

9 = NSP

 

0

1

2

3

4

5

9

0

1

2

3

4

5

9

0

1

2

3

4

5

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0

1

2

3

4

5

9

0 = Préscolaire

1 = Primaire

2 = Secondaire

3 = Programme informel

4 = Universitaire

5 = Postuniversitaire

9 = NSP

 

0

1

2

3

4

5

9

0

1

2

3

4

5

9

0

1

2

3

4

5

9

0

1

2

3

4

5

9

06 = Retraité

07 = Ménagère

08 = Chômeur

09 = Inactif

10 = NSP/Sans réponse

00 = Enfant en bas âge

01 = Enfant non scolarisé

02 = Elève/Etudiant

03 = Travailleur

04 = Travailleur non salarié

05 = Travailleur agricole

 

00

01

02

03

04

05

06

07

08

09

10

00

01

02

03

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05

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00

01

02

03

04

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06

07

08

09

10

06 = Retraité

07 = Ménagère

08 = Chômeur

09 = Inactif

10 = NSP/Sans réponse

00 = Enfant en bas âge

01 = Enfant non scolarisé

02 = Elève/Etudiant

03 = Travailleur

04 = Travailleur non salarié

05 = Travailleur agricole

00

01

02

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00

01

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06

07

08

09

10

 

0 = Sans religion

1 = Religion traditionnelle

2 = Catholique

3 = Protestante

4 = Pentecôtiste

5 = Musulmane

6 = Témoin de Jéhovah

7 = Kimbanguiste

8 = Bahaïe

9 = Autre (à préciser)....................................................

 

0

1

2

3

4

5

6

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1

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1

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5

6

7

8

9

0 = Sans religion

1 = Religion traditionnelle

2 = Catholique

3 = Protestante

4 = Pentecôtiste

5 = Musulmane

6 = Témoin de Jéhovah

7 = Kimbanguiste

8 = Bahaïe

9 = Autre (à préciser).........................................................

 

0

1

2

3

4

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6

7

8

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2

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4 = Divorcé(e)

5 = Séparé(e)

6 = Célibataire

0 = Union libre

1 = Marié(e) monogame

2 = Marié(e) polygame

3 = Veuf (ve)

 

0

1

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0

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4 = Divorcé(e)

5 = Séparé(e)

6 = Célibataire

0 = Union libre

1 = Marié(e) monogame

2 = Marié(e) polygame

3 = Veuf (ve)

0

1

2

3

4

5

0

1

2

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0

1

2

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1

2

3

4

5

 

Questionnaire élaboré par Prof. Joseph KANKU MUKENGESHAYI

Département de Démographie Appliquée

jkankum@yahoo.fr

demographie_appliquee2004@yahoo.fr

TABLE DES MATIERES

DEDICACE I

AVANT PROPOS II

INTRODUCTION GENERALE 1

0.1. Choix et intérêt du sujet 1

0.2. Etat de la question 4

0.3. Problématique 8

0.4. Hypothèse 9

0.5. Méthodes et techniques 11

5.1. Méthodes 11

5.2. Techniques. 12

0.6. Délimitation du sujet 13

0.7. Difficultés rencontrées. 13

0.8. Subdivision du travail 13

CHAPITRE I. METHODOLOGIE DE RECHRCHE ET TECHNIQUES DE COLLECTE DES DONNEES 15

1.1. INTRODUCTION 15

1.2. L'ECHANTILLONNAGE 15

1.3. LA COLLECTE DE DONNEES ET QUESTIONNAIRE D'ENQUETE. 18

1.4. CODIFICATION DES VARIABLES 19

1.5. CONCLUSION - 22 -

CHAPITRE II. LA NUPTIALITE DANS LE CONTEXTE SOCIO-CULTUREL DE LUBUMBASHI - 23 -

2.1. Introduction - 23 -

2.2. Définitions des concepts - 23 -

2.2.1. La nuptialité : définition et typologie des états conjugaux - 23 -

2.2.2. LE MARIAGE. - 25 -

2.2.3. LE MARIAGE DANS LE CONTEXTE DE LUBUMBASHI. - 26 -

2.2.4. LA POLYGAMIE - 28 -

2.2.5. L'AGE DES CONJOINTS - 30 -

2.3. LES DETERMINANTS DE LA NUPTIALITE - 31 -

2.3.1. INDICE DE PRIMO-NUPTIALITE - 31 -

2.3.2. AGE MOYEN AU PREMIER MARIAGE - 32 -

2.3.3. MODELISATION DE LA NUPTIALITE - 33 -

2.3.4. MODELE LOGISTIQUE - 33 -

2.4. CONCLUSION. - 34 -

CHAPITRE III. L'INCIDENCE DE L'ECART D'AGE ENTRE CONJOINTS SUR LE MODE DE MARIAGE : CAS DE LA POLYGAMIE TE DU REMARIAGE A LUBUMBASHI - 35 -

3.1. Introduction - 35 -

3.2. Explication du mode de mariage par arbre de segmentation binaire - 35 -

3.3. Rapport entre écart d'age et polygamie ou remariage a Lubumbashi - 39 -

3.4. Rapport entre religion et mode de mariage - 44 -

3.5. Rapport entre taille du ménage et mode de mariage - 47 -

3.6. Mode de mariage selon le niveau d'instruction des conjoints - 49 -

3 .7. L'âge moyen au premier mariage - 51 -

3.8. CONCLUSION - 54 -

CONCLUSION GENERALE - 55 -

BIBLIOGRAPHIE - 58 -

ANNEXES - 60 -

TABLE DES MATIERES 86

* 1 LOTSINA Limo, « Institution matrimoniale et organisations sociaux politiques en Ituri (zones de Djugu et Irumu », Zaïre - Afrique, n°215, mai 1987, p.291.

* 2 KANKU MUKENGESHAYI. Politique sociale et politique familiales et structures démographiques dans le haut katanga industriel, RD Congo, cas de l'Union Minière du Haut Katanga Gécamines, 1925 - 1990, avril 2005, p.186.

* 3 LOTSINA Limo, art. cit, p.295.

* 4 VANDERSCHELDEN M. ; « L'écart d'âge entre conjoints s'est réduit », Données sociales, INSEE, n°1073, Avril 2010 p 100.

* 5 BOZON M. « Les femmes et écarts d'âge entre conjoints : une domination consentie », Population, n°2 et 3 1990. p.162.

* 6 KAYIBA E. « Les causes de l'évolution de l'AMPM, de l'écart d'âge entre les époux de la dot et de la polygamie de 1967 à 2005 à Kinshasa », in XXVième congrès général de la population à Tours France du 18 au 23 juillet 2005. p. 1 - 25.

* 7 NGONDO A PITSHADENGE, « Le mariage polygamique comme stratégie de groupe : L'exemple des Yaka du kwango au Zaïre », cahiers économiques et sociaux n°8, Kinshasa 1983, p 46-60.

* 8 BASELE R., De la fécondité des adolescents et de l'impact possible du rendement de l'âge légal à 18 ans, TFE, UNIKIN, 1993. p. 64.

* 9 J-C COMBESSIE, La méthode en sociologie, Ed. La Découverte, Paris, 2007, p. 128.

* 10 J.R. KAYABALA : « L'organisation sociale du travail en Afrique noire et traditionnelle », Cahiers de philosophie et des sciences du travail, Lubumbashi, 2004, p.38.

* 11 J.R. KAYABALA, art. cit, p.38 - 39.

* 12 Nathalie LACUBE : La polygamie hier et aujourd'hui.

* 13 L. Henry et J. Houdailles, « Célibat et âge au mariage aux XVIIIè et XIXè siècle en France II. Age au premier mariage », in Population n°4, Paris, 1979 p.403 - 442.

* 14 C.L STRAUSS, Tristes tropiques, Ed. Plon, Paris, 2002 p.422.

* 15 John HAJNAL ; «Age at marriage and proportions marrying», in Population studies, Vol, VII n°2, 1953, p.162.

* 16 J.P. NAKACHE et J. CONFAIS, Statistique explicative appliquée, Ed. Technic, Paris, 2003, 79 p.

* 17 L. LEBART, A. MORINEAU, M. PIRON, Statistique Exploratoire multidimensionnelle, 3ème Ed Dunod, Paris 2005, p 302-304

* 18 Sondage Paris match/ Ifop, février 2005.

* 19 B. PUIJALON, Le droit de vieillir, Ed. Fayard, Paris, 2005, 272 p.

* 20 KANKU MUKENGESHAYI, op. cit. p.186.

* 21 E. CHAUMONT, « Polygamie », in Dictionnaire du Coran, 2007, p.679.

* 22 Coran, sourate 4, verset 129 : « Vous ne pourrez jamais être équitable entre vos femmes, même si vous en êtes soucieux. Ne vous penchez pas tout à fait vers l'une d'elles, au point de laisser l'autre comme en suspens (...) » Traduction Muhammad Hamidullah.

* 23 L.S. MOULIN : « Les problèmes de l'éducation », Congo - Afrique, n°427, sept 2008, p.592.

* 24 R. NGUB'USIM MPEY NKA, « L'emploi et le travail dans la 3ème République, regards sur le Premier - Forum sur l'emploi en R.D.CONGO, (Kinshasa, 18 - 22 sept. 2007) », Congo Afrique, Nov. 2007, p. 684 - 685

* 25 UNICEF : violences faites à la femme en RD Congo, Ministère des affaires sociales, Kinshasa 1999. p.684-685.

* 26 Enquêtes nationales MICS2, p.53






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