DEDICACE
A toutes les personnes assoiffé du savoir.
A tous les éducateurs et formateurs de la jeunesse.
Nous dédions ce travail.
Léon MISHINDO MBUCICI
AVANT PROPOS
Ce travail est la concrétisation d'un désir
permanent de connaître notre environnement ainsi que le comportement de
nos populations. Sa réalisation est sans nul doute le résultat de
la participation de plus d'une personne. Nous voulons exprimer notre gratitude
aux professeurs DIBWE dia MWEMBU, KANKU MUKENGESHAYI, MWILAMBWE Claude
respectivement directeur, codirecteur et lecteur du présent travail.
Nous remercions en outre, toutes les personnes qui se sont
investies de manière particulière dans l'édification de ce
mémoire.
A tous nous disons merci.
Léon MISHINDO MBUCICI
INTRODUCTION GENERALE
0.1. Choix et
intérêt du sujet
Notre travail de fin de cycle de licence en démographie
a pour titre : Ecart d'âge entre conjoints, polygamie urbaine et
remariage à Lubumbashi, il est la résultante d'une longue
période d'observation et de vie de mariage d'un certain nombre des
couples évoluant dans notre environnement .En effet tout part d'un
échange avec un ami du quartier qui ,marié depuis plus de
onze ans décida de nouer une autre relation conjugale avec une jeune
femme. La raison évoquée est que la première femme se
faisait de plus en plus vieille. Dans le même temps un collègue de
service se liera à une deuxième femme qui est cinq ans sa
cadette pour prétexte que sa première femme ne lui accordait plus
assez d'attention après six maternités consécutives. Eu
égard à tout ceci nous nous sommes intéressé
d'approfondir la connaissance sur ce phénomène de polygamie qui
élit domicile dans notre milieu. A ce sujet nous nous
intéresserons singulièrement au décalage d'âge entre
conjoints et ses conséquences sur le marché matrimonial.
Le mariage est une institution par laquelle l'homme et la
femme décident de créer un cadre susceptible de permettre la
procréation grâce à laquelle se perpétue d'une
manière harmonieuse l'espèce humaine. Par ailleurs, les
institutions matrimoniales et les organisations politiques tout en s'inscrivant
dans le schéma des relations sociales de la solidarité, se
présentaient comme un processus définissant les rôles et le
statut de chaque membre composant la société globale. Dans ce
sens là le mariage jouait un double rôle dans l'organisation
sociale, d'une part en créant le système de parenté et
d'autre part en le renforçant, en vue d'une stratégie
économique ou politique1(*). C'est dans le mariage que les hommes et les femmes
développent leurs personnalités et se rendent utiles à la
société. Quand un mariage est rompu, c'est l'affaire de tous,
surtout dans notre société africaine, de trouver des voies et
moyens de le renouer ou le refaire. Pour y parvenir et surtout pour
prévenir d'autres séparations, il est important de déceler
les causes à partir d'un diagnostic sans complaisance.
Il nous a ainsi paru intéressant de mener une
étude approfondie sur le thème du mariage dans son volet
polygamie dans la mesure où elle surgit même dans les vieux
couples au moment inattendu et conduit parfois au divorce ou à la
séparation.
La première séparation est naturelle : la
mortalité. Celle-ci frappe à coup sûr tout le monde.
La seconde forme de séparation est la rupture due
justement au divorce occasionné par un certain nombre de malentendus
entre conjoints et par des influences de la société. Elle a
malheureusement pour effet le déséquilibre de tout genre des
ex-conjoints.
Par ailleurs, une lecture rapide du contexte du mariage en RD
Congo en général et à Lubumbashi en particulier, nous
amène à observer des faits et phénomènes
ci-après :
- la revalorisation du statut de la femme prônée
par la plupart des organisations non gouvernementales, incite cette
dernière à s'assumer comme son collègue homme dans tous
les secteurs de la vie nationale. Ce qui a pour conséquence notamment le
vieillissement du calendrier de la primo nuptialité pour la jeune
fille dont l'âge légal au mariage est fixé à 18
ans ;
- nous assistons aussi, de plus en plus à une
augmentation sensible des enfants en rupture familiale dont le comportement est
tout à fait atypiques face à tous les évènements
démographiques ;
- nous épinglons aussi le phénomène
« MARIO » et « Tika mwana » dont la
variation des écarts d'âges est assez significative. Ce
phénomène est souvent mal perçu par la
société et est bien médiatisé par la musique
congolaise. Il s'agit surtout d'une relation conjugale entre une femme qui a
des moyens matériels et financiers et d'un homme
généralement moins nanti. La deuxième forme de vie
conjugale renvoie à une situation d'un vieil homme (55 ans et plus) qui
prend en mariage une jeune fille adolescente. Comme dans le premier cas, il
s'agit d'un homme qui a des facilités matérielles et
financières. Cette dernière forme de vie conjugale se
réalise dans le cadre de ce qu'on appelle « système des
bureaux » c'est-à-dire une sorte de polygamie à visage
moderne, communément appelé polygamie urbaine2(*).
Tous ces faits et compte tenu que la nuptialité est un
des évènements démographiques rarement
étudié dans notre ville de Lubumbashi, nous ont motivé
à traité ce sujet. Compte tenu de ces différentes formes
de vie conjugale, la préoccupation de notre travail est
d'éclairer l'opinion sur le vrai niveau d'écart d'âge entre
époux à Lubumbashi et sur son impact sur la polygamie et/ ou le
remariage. Nous avons bien voulu orienter nos recherches dans le domaine de la
nuptialité car c'est par elle que tous les autres
phénomènes démographiques trouvent un sens ; c'est
notamment : la fécondité, la natalité et la
mortalité.
La polygamie tout comme le remariage sont un fait social vieux
comme le monde. De tous les temps, les hommes et les femmes mariés ont
éprouvé le désir soit de se séparer soit de
contacter d'autres unions.
Si la primo nuptialité est très souvent
célébrée avec pompe, les autres épisodes des
mariages sont, elles plus discrètes. Ils relèvent de la
volonté souvent unilatérale d'un conjoint à combler les
lacunes ou les insuffisances observées dans le chef de son partenaire
actuel.
0.2. Etat de la question
Il existe une littérature abondante sur le mariage en
général et la polygamie et le remariage en particulier. Dans
notre société, particulièrement dominée par la
religion chrétienne, la polygamie est considérée comme une
forme marginale de mariage c'est-à-dire interdite par les
écritures sacrées et le code de la famille. C'est ainsi que le
code de la famille ne fait pas cas de la polygamie et du remariage. Il se
contente implicitement de reconnaître les enfants de ces
2ème, 3ème, ..., nième femme, sans
pour autant reconnaître les femmes elles-mêmes.
Par ailleurs, la société ancestrale était
pour la plupart polygame. Le chef du village pour consolider son pouvoir avait
des femmes issues de tous les villages environnants. Aussi, pour des raisons de
richesses ou économiques la personne qui avait beaucoup des femmes
disposait de beaucoup des champs car chaque femme était tenue de
cultiver son champ pour subsistance de son ménage. Le nombre des femmes
n'était pas limité. Quand au phénomène remariage,
il était presque automatique car après le décès
d'un conjoint, le survivant était pris en héritage ou se
remariait.
La problématique de l'écart d'âge entre
conjoints n'a pas encore été traitée
systématiquement à travers les écrits
particulièrement dans notre société. En règle
générale, le mariage se contractait à un âge
très bas, surtout pour les filles. Et les hommes étaient plus
âgés que leurs femmes. C'est ainsi que K. M'BAYE, cité par
LOSTINA Limo affirme qu'en Afrique les coutumes ne fixaient pas l'âge du
mariage. Certaines se contentaient seulement d'exiger que l'homme soit plus
pubère et la femme nubile. Mais toutes les autres permettaient le
mariage à n'importe quel âge, surtout lorsqu'il s'agissait de la
femme. Elle pouvait même être mariée au berceau3(*). Toutefois nous retrouvons des
écrits à ce sujet se rapportant à d'autres
sociétés africaines et occidentales dont en voici la
synthèse.
Vanderschelden dans son article intitulé
« l'écart d'âge entre conjoints s'est
réduit » constate qu'en France l'écart d'âge
entre conjoints est passé de 2,8 ans en moyenne pour les unions
formées dans les années cinquante à 2,3 ans pour celles
formées dans les années quatre vingt dix4(*). Elle stigmatise
particulièrement les caractères ci-après comme cause de la
variation des écarts d'âges entre conjoints :
- l'âge de la mise en couple des conjoints ;
- le rang de l'union ;
- le fait que l'un des conjoints, aurait un enfant avant
l'union ;
- l'activité professionnelle des femmes avant la mise
en couple ;
- le niveau d'étude des conjoints ;
- les milieux sociaux ou culturels.
Nous voulons pour notre part, tout en reconnaissant la
pertinence des critères ci-haut retenus, partir de la mesure de
l'écart d'âge comme cause de la polygamie ou du remariage. En
d'autres termes, nous abordons ici une démarche explicative où
l'écart d'âge entre conjoints est pour nous la variable
explicative du phénomène polygamie et remariage.
N. Hamouda dans son étude intitulé :
« Age moyen au premier mariage et écart d'âge entre
époux : quelles méthodes d'estimations à adopter pour
le cas algérien ? » constate que contrairement aux autres
phénomènes démographiques, la nuptialité est peu
étudiée en Algérie. C'est même le cas de la R.D.
Congo notre pays. Et pourtant son impact sur la fécondité est
déterminant. Même lorsqu'elle est analysée, fait remarquer
l'auteur, c'est principalement à travers des données
fragmentaires. L'auteur constate également que le discours sur la
transition de la nuptialité est basé sur trois
indicateurs :
- l'âge moyen au mariage calculé par la
méthode de HAJNAL ;
- le taux de célibat définitif ;
- l'écart d'âge entre époux,
calculé indirectement par la différence d'âges moyens au
mariage des hommes et des femmes. A partir de méthodes de
classifications automatiques l'auteur a pu isoler au moins trois modèles
pour la nuptialité des femmes et autant pour les hommes.
Nous abordons la question de la transition de la
nuptialité, mais de manière indirecte ; c'est-à-dire
des paramètres tels que le niveau d'instruction des conjoints et son
impact sur le calendrier de la nuptialité d'un rang
donné.
Nous ne nous intéressons pas ici au célibat
définit.
M. Bozon dans son article
intitulé : « les femmes et l'écart
d'âge entre conjoints : une domination consentie » ;
affirme que lorsque la pyramide des âges se modifie, les candidats au
mariage voient changer les possibilités de trouver un conjoint dans les
mêmes groupes d'âges qu'eux. Des modèles ont montré
selon cet auteur qu'on pouvait rendre compte des variations qui en
résultent dans la nuptialité en postulant que le choix des
partenaires se fait au hasard, l'évolution de l'écart entre
époux joue alors un rôle essentiel. Pourquoi, se demande l'auteur,
les mariages conclus aujourd'hui dans des formes si différentes de
celles qui prévalaient autrefois continuent-ils d'associer des
époux dont la femme est en moyenne plus jeune que son
mari ?5(*)
Il ne sera pas question dans notre étude,
contrairement à l'approche de M. Bozon, de ressortir la structure par
âge des époux, ni de dresser la pyramide des âges des hommes
et des femmes. Aussi, même si nous postulons avec l'auteur sur l'impact
réel de l'écart d'âge entre conjoints sur la
nuptialité, dans notre travail il sera aussi question d'appuyer cette
variable par d'autres facteurs tels que la profession, le niveau
d'étude, ... pour essayer d'expliquer la polygamie urbaine et le
remariage.
Elisabeth PETIT aborde pour sa part les questions liées
aux divers problèmes rencontrés dans les couples en rapport avec
l'écart d'âges des conjoints.
Dans son article intitulé thérapies
comportementales et cognitives, l'auteur constate que l'apparition des premiers
problèmes physiques liés à l'âge peut être
source d'inquiétude ou de conflits. Selon l'auteur, l'homme plus
âgé que son épouse se comporte souvent en Père qu'en
mari tandis que la femme plus jeune a tendance à être moins
attentionnée aux sollicitations de son mari et est souvent
frustrée par son entourage.
Dans son article intitulé :
« Sexualité féminine au fil de la vie » cet
auteur fait remarquer que l'écart d'âge très
prononcé entre conjoints est à redouter.
Nous n'abordons pas pour notre part ces questions d'ordre
psychologique et sentimental car elles sont nombreuses et variées et
leur saisie par des caractères (facteurs) objectifs n'est pas
aisée. Nous allons, plutôt, focaliser nos recherches sur
l'incidence du facteur âge et d'autres paramètres
socio-économico-démographiques sur la nuptialité et
particulièrement la polygamie urbaine et le remariage.
E. Kayiba dans son article intitulé :
« Les causes de l'évolution de l'AMPM, de l'écart
d'âge entre époux, de la dot et de la polygamie en 1967 à
2005 à Kinshasa », brosse un tableau synoptique sur les
déterminants de différents facteurs ci-haut évoqués
dans on titre. Sans pour autant mener une étude de causalité
entre facteur, l'auteur épingle un à un en lui trouvant des
explications par d'autres causes sous-jacentes ou structurelles.6(*)
C'est ainsi, parlant de la polygamie, l'auteur affirme qu'elle
se perpétue même dans le milieu urbain alors que le contexte
économique a changé. Elle n'a certes pas la même forme,
mais elle résiste nonobstant le fait que les facteurs qui la justifient
dans le milieu rural ne sont pas de mise. L'auteur estime que les raisons de sa
persistance sont à rechercher dans la culture à laquelle se
joignent les facteurs économiques et juridiques.
De 1967 à 2001 l'auteur constate que l'âge moyen
au premier mariage n'a pas tellement changé chez les hommes kinois,
environs 34 ans mais il a évolué chez les femmes passant d'une
moyenne de 2à ans en 1967 à 25,8 ans en 2001. Toutefois, nous
constatons que malgré ces changements on reste toujours dans la
même tranche d'âge ou le taux de fécondité de la
femme et partant le taux de nuptialité est très
élevé.
Par ailleurs, notre travail se démarque de la
démarche de cet auteur sur le plan méthodologique. Nous abordons
une approche explicative plutôt que la simple description.
Ngondo dans « De la nuptialité et
fécondité des polygames ; cas des Yaka de
popokabaka », affirme que la précocité du mariage
favorise la polygamie car les conjoints qui entrent précocement dans les
mariages sont plus enclin à être polygames7(*).
Cette thèse est d'autant plus vraie dans la mesure
ou le couple subsiste longtemps. C'est pourquoi, nous voulons dans la suite de
notre dissertation évoquer la mortalité comme facteur
perturbateur de la nuptialité car même si le mariage était
précoce en cas de décès d'un conjoint le problème
se posera autrement.
0.3.
Problématique
Lorsque nous observons notre société en
particulier et le monde en général, nous constatons que plusieurs
causes tout aussi diverses que variées sont à la base des
divorces, des séparations des conjoints et cela entraîne parfois
la polygamie (urbaine) et le remariage. C'est notamment ; le niveau
d'instruction des conjoints, la profession, le plaisir, l'âge, ...,
chaque facteur a une part spécifique dans l'explication de ce
phénomène, c'est pourquoi nous voulons savoir : quelle est
l'incidence de l'âge des conjoints sur le remariage et la polygamie
à Lubumbashi ?
Nous avons bien éclaté cette question en deux
sous questions qui consistent à savoir :
- A quel âge se (re) marie-t-on à Lubumbashi
?
- Quelle est l'incidence de l'écart d'âge entre
conjoint ainsi que d'autres facteurs socio-économiques sur le mode de
mariage : polygamie ou monogamie ?
0.4. Hypothèse
A ce sujet, nous reconnaissons que les causes de la polygamies
ou le remariage sont nombreuses, multiples et variées, nous citerons
notamment :
- Le niveau d'instruction du conjoint ;
- Le problème de moeurs et de coutume ;
- Le problème économique et de gestion ;
- La stérilité et la
fécondité ;
- Les incompatibilités physiologiques, et autres,
...
A cette liste nous voulons marquer de manière
particulière, le facteur « âge » qui est une
variable démographique non moins importante dans la description de la
structure d'une population en général et celle des ménages
en particulier.
Il y a encore quelques décennies, et surtout dans notre
société ancestrale, l'âge au premier mariage ne
dépassait pas 18 ans pour la jeune fille et 20 ans pour le jeune
homme.8(*)
A cet âge, le jeune couple avait plus de chance
d'éclater suite à des tentatives de remariage ou à la
polygamie particulièrement pour des raisons de subsistance ou
économique. La logique est simple, « plus on vit longtemps,
lus on est soumis à de grandes épreuves. »
Par ailleurs, notre société actuellement vit
l'autre face de cette réalité. Il est vrai certes, que les jeunes
gens qui se marient ont pour la plupart plus de 25 ans, une des causes de ce
« retard » serait la durée de scolarisation ;
mais le problème du remariage et de la polygamie demeure cinq, dix ou
quinze ans après le mariage, le couple se disloque ou se
recompose ! C'est donc à cela que nous avons retenu toute notre
attention, pour essayer de trouver les causes réelles de notre
société et particulièrement dans notre ville de
Lubumbashi.
Dans notre démarche, nous voulons prouver que
l'âge des conjoints est un facteur significatif dans le
phénomène remariage ou polygamie.
Pour étayer notre affirmation, nous prenons deux cas
extrêmes ;
Si l'un des conjoints est assez avancé en âge, il
est vrai que c'est le plus jeune qui a une grande espérance de vie. Et
quand le décès intervient, le veuf ou la veuve sera encore en
état de contracter un autre mariage pour lui et pour ses enfants.
Si les deux conjoints sont trop jeunes. Il y a la lassitude
qui peut gagner l'un d'eux vis-à-vis de l'autre et cela peut
entraîner des sentiments de répulsion qui risquerait de conduire
au divorce ou à la polygamie.
Dans tous les cas, on ne se marie pas à 10 ans, il y a
naturellement des limites à tout. D'où l'âge ne peut
être négligé.
Nous pensons par ailleurs, que si dans la primo
nuptialité, l'homme est souvent plus âgé que la femme, dans
les autres épisodes du mariage, l'accent n'est pas trop placé
à cette dimension. Car dans le régime où le LEVIRAT est
admis comme modèle c'est le jeune frère de l'homme
décédé qui hérite de la femme de son frère,
cette dernière peut même être plus âgée que son
ex-beau frère. Ici d'autres considérations, comme la
perpétuation des liens conjugaux ou la garantie de la conservation de la
fortune du défunt l'emportent sur la considération de
l'âge.
0.5. Méthodes et
techniques
5.1. Méthodes
Nous avons principalement fait recours à la
méthode inductive. Partant de la population estimée à
1.628.388 habitants de la ville de Lubumbashi en 2009, nous avons
dégagé environs 232.627 ménages en prenant une moyenne de
7 personnes par ménage. Les impératifs de temps et les moyens
financiers disponibles nous ont conduit à prendre un taux de sondage de
1/300 ce qui ramène notre échantillon à 775
ménages.
Pour s'assurer d'une plus grande
représentativité de notre échantillon, nous avons
procédé à une enquête par sondage. Nous nous sommes
servi de la technique de stratification proportionnelle. Nous avons
également utilisé les données de l'état civil et de
la ville de Lubumbashi pour dégager les différents taux. Nous
avons aussi recouru au sondage en boules de neige pour essayer d'augmenter
l'effectif des ménages où le mari est polygame.
Chaque quartier de la ville de Lubumbashi a été
considéré comme une strate vue sa spécificité et
nous y avons prélevé un échantillon dont la taille est
proportionnelle à son effectif total. L'enquête a porté sur
les ménages et le questionnaire a été adressé au
chef de ménage ou à son conjoint.
Le questionnaire porte pour l'essentiel sur l'histoire
familiale du couple. Des informations permettant de les dater seront collecter
sur les différents épisodes partant de la première
à la dernière union vécues qu'elles aient ou non
donné lieu à un mariage dûment enregistré. En clair,
nous avons considéré comme marié le couple de deux
conjoints ayant survécu au moins pendant six ans ayant ou non
procréé.
Par ailleurs, les premières unions feront
référence ici aux personnes n'ayant vécu qu'une seule fois
en couple tandis que les remises en couple concernent les personnes qui ont
rompu leur première union et qui ont vécu avec au moins un autre
conjoint.
Aucune limite d'âge n'a été
fixée : l'enquête porte donc aussi bien sur des
générations très récentes que beaucoup plus
anciennes. C'est en fait, une étude transversale.
La mortalité, qui affecte davantage les
générations les plus anciennes, induira un biais dont la
portée, nous pensons, est faible.
Par ailleurs, à titre tout à fait secondaire,
nous avons adopté l'approche comparative. Par cette méthode, nous
avons voulu comprendre les raisons de différences de comportements sur
le même phénomène de nuptialité et d'écart
d'âge entre conjoint sur des populations de culture différente
à celle des habitants de Lubumbashi.
5.2. Techniques.
Outre les outils statistiques spécifiques et d'usage en
cas d'induction statistique tels que : l'échantillonnage, les tests
d'hypothèses statistiques, la modélisation, il sera
essentiellement important d'appliquer la technique de l'interview et la
technique documentaire.
Pour réaliser la technique d'interview, nous avons
conçu un questionnaire d'enquête dont la plupart des questions se
rapportant au sujet en étude sont fermées. Nous avons aussi
prévu quelques questions semi fermées et ouvertes pour permettre
aux personnes enquêtées de s'ouvrir à l'enquête et
d'enrichir le champ de certaines modalités. Il a aussi été
prévu certaines questions tests pour vérifier la validité
des réponses données. Le questionnaire concerne toute personne en
couple à un rang d'union quelconque, le rang d'union 1 concerne la primo
nuptialité tandis que ceux d'ordre supérieur à 1 se
rapportent soit à la polygamie, soit au remariage. En cas de polygamie,
nous avons aussi visé les caractéristiques des femmes d'un
polygame avec une attention particulière sur l'union de la plus
récente.
0.6. Délimitation du
sujet
Les données de cette étude sont issues de
l'enquête socioéconomique et démographique
réalisée par les étudiants de deuxième licence et
troisième graduat en démographie au cours des mois de
février et mars 2010. Elles se sont rapportées aux informations
sur divers thèmes en rapport notamment avec les migrations, la
nuptialité, la scolarité des enfants, la fécondité
ainsi que la mortalité infanto juvénile. Cette enquête a
été menée auprès de 775 ménages
éparpillés dans tous les quartiers et blocs des communes de la
ville de Lubumbashi.
0.7. Difficultés
rencontrées.
La plupart d'habitants de Lubumbashi pratiquent la religion
chrétienne qui enseigne la monogamie comme modèle de mariage. Il
nous a donc été difficile de recueillir des données sur
les personnes polygames surtout en ce qui concerne leurs unions
supplémentaires. En outre, nous ne disposons pas à l'heure
actuelle d'une quelconque structure qui répartit ces genres des
ménages pour leur appliquer un taux de sondage quelconque. Par ailleurs,
un polygame, dans le sens urbain du terme, ne vit pas avec toutes ses femmes
dans un même ménage en dehors de quelques cas isolés. Cela
multiplie dans la ville de nombre des ménages monoparentaux dans
lesquels les informations sur l'homme (le mari) sont souvent
tronquées.
0.8. Subdivision du
travail
Hormis l'introduction et la conclusion
générales, le présent travail comporte trois chapitres.
Dans le premier chapitre intitulé :
Méthodologie de recherche et technique de collecte des données,
il sera question de développer et de justifier le choix
opéré pour la méthode d'échantillonnage en
appliquant à la fois la technique de la stratification et de boule de
neige.
Le deuxième chapitre est intitulé : Le
nuptialité dans le contexte socioculturel de Lubumbashi.
Dans ce chapitre nous allons circonscrire le cadre tant
conceptuel que contextuel de notre sujet. Nous aborderons les notions
liées aux concepts tels que le mariage, l'âge au mariage, la
nuptialité, ... Et enfin, le chapitre troisième portera sur
l'incidence de l'écart d'âge des conjoints sur le type de mariage
(mono ou polygamique) en égard aux facteurs socioculturel tels que
notamment la profession des conjoints, les provinces d'origines, leurs
religions, etc.
CHAPITRE I. METHODOLOGIE DE
RECHRCHE ET TECHNIQUES DE COLLECTE DES DONNEES
1.1. INTRODUCTION
Ce chapitre est consacré à la
présentation et critique de différentes étapes de notre
recherche. Il sera question d'abord de donner la méthodologie
employée et ensuite de présenter les outils statistiques de
modélisation des données recueillies à l'issue de notre
enquête. En effet, outre cette introduction, ce chapitre est
subdivisé en trois points essentiels portant notamment sur :
- Les techniques d'échantillonnage ;
- Les processus des collectes des données ;
- La présentation et la codification des
résultats.
Au premier point ; nous donnons les différentes
étapes qui nous ont conduit à dégager l'échantillon
type pour cette étude. Il s'agit particulièrement de la
stratification et de la technique des boules de neige. Cette dernière a
été privilégiée vue le caractère
délicat que revêt l'enquête sur le phénomène
de polygamie urbaine. Au deuxième point, nous développons les
techniques de collecte des données. En fin, le troisième point
est consacré à la présentation et au codage des
différentes variables retenues pour l'analyse. Ce chapitre sera
ponctué par une conclusion partielle.
1.2. L'ECHANTILLONNAGE
Notre recherche porte sur es interaction probables entre
l'écart d'âges des conjoints d'une part, le type de mariage :
monogamiques, polygamiques et remariage d'autre part. Elle s'intéresse
aussi aux différentes influences que pourraient avoir d'autres facteurs
socioculturels sur le phénomène écart d'âge et type
de mariage.
Pour y parvenir, nous avons recouru a une évidentes de
manque des données dans ce domaine.
Nous nous sommes servis de deux méthodes
d'échantillonnage qui sont :
- l'échantillonnage stratifié ;
- l'échantillonnage en « boule de
neige »
C'est ainsi que nous avons d'abord stratifié la
population habitant la ville de Lubumbashi en 7 strates suivant les sept
communes que compte la ville. De là nous avons émis
l'hypothèse que les communes sont hétérogènes dans
leur ensemble et que dans la commune les unités sont homogènes.
Cette stratification a été proportionnelle à la taille de
chaque STRATE ou commune en terme de l'effectif de la population habitant
chaque commune. Nous avons ainsi appliqué les coefficients de
pondération suivants selon les communes :
Tableau n°1 : Répartition en pourcentage de la
population de Lubumbashi par commune
N°
|
COMMUNE
|
EFFECTIF
|
POURCENTAGE
|
1
|
Katuba
|
289.756
|
17,79
|
2
|
Kenya
|
107.056
|
6,57
|
3
|
Kamalondo
|
34.184
|
2,10
|
4
|
Lubumbashi
|
281.289
|
17,27
|
5
|
Kampemba
|
358.584
|
22,02
|
6
|
Ruashi
|
174.021
|
10,69
|
7
|
Annexe
|
383.498
|
23,56
|
Source : Service d'Etat Civil des Communes
exercice 2009.
Figure n°1 : Evolution de la population de
Lubumbashi par commune
La figure n°1 permet d'apprécier le poids
démographique de chaque commune faisant parti de la ville de Lubumbashi.
On observe une proportion sensiblement faible dans la commune de Kamalondo, une
des plus vieille commune de la ville enclavée par sa situation
géographique. Tandis que la commune annexe est en pleine expansion avec
l'extension des nouveaux quartiers possède le plus grand effectif
d'habitants surclassant ainsi la commune de Kampemba. Dans la commune de
Lubumbashi, l'effectif de sa population est stationnaire compte tenu du taux
élevé de loyer.
Toutefois, ne disposant pas d'une base de sondage fiable, nous
avons privilégié une stratification à deux niveau ;
celui des communes et celui des quartiers. Notre unité de sondage est le
ménage non monoparental et notre population cible est l'ensemble des
couples mariés, le mariage pouvant être monogamique ou
polygamique, de premier ordre (primo-nuptialité) ou d'ordre
supérieur. (Le remariage ou la polygamie).
Si pour saisir les mariages monogamiques, la stratification a
bien répondu, par contre cette méthode n'a pas été
efficace pour saisir les informations sur les couples polygamiques. C'est
pourquoi nous avons combiné à la stratification la méthode
d'échantillonnage en « boule de neige ». Cette
dernière méthode est empirique car elle procède par un
choix raisonné des unités échantillonnées. Elle ne
nécessite pas une quelconque base de sondage.9(*)
La combinaison de ces deux méthodes et la proportion
faible des ménages polygamiques déclarés, nous ont
poussé à revoir à la baisse notre taux de sondage que nous
avons délibérément fixé à 1/350 ce qui
ramène à l'effectif de 674 ménages de notre
échantillon.
1.3. LA COLLECTE DE DONNEES
ET QUESTIONNAIRE D'ENQUETE.
Le questionnaire aura été l'outil principal de
collecte de données qui seront exploitées dans le présent
travail. Nous avons mené une enquête quantitative dont l'objet est
notamment d'induire les conclusions découlant d'un échantillon
sur l'ensemble de la population.
Nous nous sommes intéressés à la
population de la ville de Lubumbashi. Notre questionnaire d'enquête a
été administré à 775 ménages constituant
notre échantillon. Notre questionnaire d'enquête est scindé
en 3 parties portant sur :
- la localisation du ménage ;
- le ménage ;
- le phénomène étudié. Dans notre
cas il s'agit de la nuptialité.
En tout cette partie compte 33 questions (toutes
fermées) et 167 modalités dans l'ensemble des questions. Les
questions nécessitent des réponses tant de type nominal que
quantitatif. Toutes les réponses nominales ont été
codifiées.
Pour vérifier la véracité des
réponses fournies par les enquêtés, certaines questions de
contrôle ont été posées. C'est par exemple les
questions numéro 44 et 45 suivantes :
[44] En quelle année avez-vous contracté cette
union ? et
[45] A quel âge vous vous êtes marié pour
la première fois ?
Les questions ci-dessus permettent de vérifier si
l'âge des conjoints monogames déclarés sur la feuille
ménage est exact.
1.4. CODIFICATION DES
VARIABLES
Les caractéristiques retenues dans la
présenté étude ont été codifiées de
la façon suivante :
- Nombre des personnes dans le ménage : NPM ;
variable quantitative prenant les valeurs allant de 0 à 20.
- Age des conjoints : AGE ; variable quantitative
prenant les valeurs allant de 13 à 88.
- Ecart d'âge entre conjoints : ECARTAGE :
variable quantitative prenant les valeurs allant de - 20 à 38.
- Lien : LIEN ; variable indicatrice prenant les
valeurs 1 ou 2 :
1 = Mari
2 = Epouse
- Mode de mariage : MODEMAR ; variable dichotomique,
binaire prenant les valeurs M ou P, c'est la variable à expliquer.
M = Monogamie.
P = Polygamie
- Religion : RELG ; variable qualitative prenant 7
modalités, à savoir :
REGL1 = catholique ;
REGL2 = musulmane ;
REGL3 = sans religion ;
REGL4 = autre religion (non citées) ;
REGL5 = protestante ;
REGL6 = traditionnelle ;
REGL7 = pentecôtiste (église de
réveil).
- Profession : PROFSS ; variable qualitative prenant
7 modalités suivants :
PROFSS1 = travailleur (travail salarié) ;
PROFSS2 = chômeur ;
PROFSS3 = inactif ;
PROFSS4 = travailleur agricole ;
PROFSS5 = retraité ;
PROFSS6 = travailleur non salarié ;
PROFSS7 = étudiant ;
PROFSS8 = ménager.
- Niveau d'étude : NIVETU ; variable
qualitative prenant 6 modalités qui sont :
NIVETU1 = universitaire ;
NIVETU2 = informel ;
NIVETU3 = primaire ;
NIVETU4 = préscolaire ;
NIVETU5 = post universitaire ;
NIVETU6 = secondaire.
- Année contracté 1er mariage :
ANNEMAR ; variable quantitative allant de 1929 à 2010.
- Age au 1er mariage de l'homme :
AGE1HOM ; variable quantitative allant de 16 à 39 ;
- Age au 1er mariage de la femme :
AGE1FEM ; variable quantitative allant de 13 à 32.
Pour raison d'analyse, les variables AGE et ECART D'AGE ENTRE
CONJOINTS (ECARTAGE) ont été groupés en classes formant
ainsi des variables nominales présentées de la manière
suivante :
a) Groupes d'âge : GROUPAGE :
GROUPAGE1 : = 13
GROUPAGE2 : [14 - 20]
GROUPAGE3 : [21 - 25]
GROUPAGE4 : [26 - 30]
GROUPAGE5 : [31 - 35]
GROUPAGE6 : [36 - 40]
GROUPAGE7 : [41 - 45]
GROUPAGE8 : [46 - 50]
GROUPAGE9 : = 51
b) Groupes d'écart d'âge : ECARGPE
ECARGPE1 : - 20 à - 11
ECARGPE2 : - 10 à -1
ECARGPE3 : 10 à 19
ECARGPE4 : 20 à 29
ECARGPE5 : 30 à 39
ECARGPE6 : 0 à 9
1.5. CONCLUSION
Pour clore ce chapitre, nous rappelons qu'il a fait l'objet de
la méthodologie du travail. Cette méthodologie est fondée
sur la technique d'enquête par sondage. Cette technique offre l'avantage
certain de réduction du coût d'enquête et de la
rapidité dans l'obtention des éléments de réponses
aux préoccupations soulevées par le sujet d'étude. Nous
avons en outre, codifier les variables explicatives de notre
phénomène d'étude qui est le mode de mariage. Nous nous
sommes intéressés particulièrement à la polygamie
et au remariage. Pour ce qui est des variables explicatives, nous avons
distinguer les variables qualitatives comme la religion, la profession, ... des
variables quantitatives comme l'âge au mariage, la taille de
ménage, ... Nous avons par ailleurs, fait recourt à la technique
de stratification proportionnelle et des boules de neige.
Nous allons dans le chapitre qui va suivre formaliser le cadre
tant conceptuel que contextuel pour bien pénétrer le
phénomène de la nuptialité à Lubumbashi.
CHAPITRE II. LA NUPTIALITE
DANS LE CONTEXTE SOCIO-CULTUREL DE LUBUMBASHI
2.1. Introduction
Dans ce chapitre, nous abordons le phénomène de
la nuptialité telle que la population de Lubumbashi le perçoit.
C'est ainsi que nous définissons de prime abord les concepts clés
attachés à ce phénomène tels que mariage,
remariage, polygamie, etc.
Après la définition des concepts de notre
étude, nous rappelons les déterminants de la nuptialité
ainsi que ses indicateurs. Nous terminerons ce chapitre par ressortir les
modèles sur la nuptialité.
2.2. Définitions des
concepts
2.2.1. La
nuptialité : définition et typologie des états
conjugaux
La nuptialité est un phénomène qui mesure
le nombre annuel des mariages par rapport à la population totale. Il
peut aussi être calculé par groupe d'âges ou par
génération.
On définit aussi la table de la nuptialité qui
permet de suivre le cheminement d'une génération fictive de
célibataires à partir de 15 ans pour estimer à chaque
âge le nombre de ceux qui se marient.
Figure n°2 : Typologies des
états conjugaux
Etat matrimonial initial de Homme
Divorcé
D
Veuf
V
Célibataire
C
Marié Monogame
Mm
Marié Polygame
Mp
Homme
H
Célibataire
C
Mariée
M
Divorcée
D
Veuve
V
Femme
F
Etat matrimonial initial de la femme
Tableau n°2 : Combinaison des états
conjugaux
N°
|
Type de mariage
|
1
|
HC - FC : Primo nuptialité
|
2
|
HC - FD : Remariage femme
|
3
|
HC - FV : Remariage femme
|
4
|
HD - FC : Remariage homme
|
5
|
HD - FD : Remariage homme et femme
|
6
|
HD - FD : Remariage homme et femme
|
7
|
HV - FC : Remariage homme
|
8
|
HV - FD : Remariage homme et femme
|
9
|
HV - FV : Remariage homme et femme
|
10
|
HMm - FC : Bigamie
|
11
|
HMm - FD : Bigamie
|
12
|
HMm - FV : Bigamie
|
13
|
HMp - FC : Polygamie
|
14
|
HMp - FD : Polygamie
|
15
|
HMp - FV : Polygamie
|
La polygamie à laquelle nous faisons allusion dans ce
travail concerne à la fois des unions bigamiques que polygamiques.
Tandis que pour le remariage nous nous intéressons aux cas de remariage
des hommes qui ne sont pas par ce fait entrer en polygamie.
2.2.2. LE MARIAGE.
Le mariage est une union entre un homme et une femme ainsi que
leurs familles respectives, union socialement reconnue et ayant un
caractère sacré pouvant exister pendant toute la vie de deux
individus ou de deux familles. Il est un processus souvent long qui comporte
plusieurs stades depuis le versement de la pré-dot jusqu'à
l'entrée de la femme dans la famille de son mari10(*).
Aujourd'hui, le mariage peut prendre les formes diverses dont
notamment ; le mariage coutumier, le mariage civil, religieux, l'union de
fait.
L'acte de mariage donne un statut avantageux aux époux
et aux enfants dans ce sens qu'il émancipe les personnes mineures et
crée des droits et obligations légales entre eux, relativement
à leurs enfants et à leurs familles plus ou moins
élargies.
Dans le mariage Kayabala constate que très souvent
l'homme ne recherche que l'aide matérielle, le plaisir sexuel et la
prospérité que la femme peut lui assurer. Il poursuit en disant
que la femme doit considérer son mari comme un chef incontesté du
foyer, le respecter, lui obéir et lui être fidèle. Sa
soumission se concrétise dans le parfait accomplissement des
tâches ménagères qui lui incombent et dans l'acceptation
des relations conjugales. Son respect doit s'étendre à tous les
membres de la famille de son mari ; l'homme n'est astreint ni à
l'obéissance, ni généralement à la
fidélité. Il doit à sa femme la considération, la
protection, les satisfactions charnelles dans des conditions favorables
à la conception, les vêtements pour elle et ses enfants,
l'hospitalité pour ses parents et amis, les soins en cas de
maladie11(*).
Le mariage demeure un fait social populaire et souhaité
en Afrique, malgré l'émergence du célibat définitif
dans les grandes zones urbaines.
2.2.3. LE MARIAGE DANS LE
CONTEXTE DE LUBUMBASHI.
La ville de Lubumbashi est une ville de création
coloniale et récente. Elle n'a pas existé au XIXè
siècle, bien que le site de Lubumbashi ait été
occupé avant la colonisation. Dès le début des
années 1900, une société est constituée à
Bruxelles en 1900 assurer la mise en valeur des richesses du sol et du
sous-sol. C'est soirée fut dénomée « l'Union
Minière du Haut Katanga » (UMHK), actuel Gécamines.
Les activités de cette entreprise ont commencé avec
l'exploitation de la mine de l'Etoile très riche en minerai de cuivre.
Le minerai de cuivre y est présent en grande quantité.
Pour des raisons propres à l'entreprise, elle
décide d'installer une fonderie près des chutes de la
rivière Lubumbashi qui lui fournit de l'eau en très grande
quantité. Les chutes lui offrait également la possibilité
de se ravitailler, énergie électrique. La fameuse cheminée
se construit. De cette fonderie, sortent des lingots de cuivre. En 1909, la
ville est créée sur papier, un quadrilatère de 20
Kilomètres carrés de forêts. La ville portait le nom de
« Elisabethville » (ou en néerlandais Elisabethstad)
d'après Elisabeth de BAVIERE (1876 - 1965), de venue reine de
Belgique.
De 1920 à 1928 la ville de Lubumbashi était
considérée comme une ville masculine essentiellement
constituée par la main d'oeuvre faite des hommes recrutés dans
toutes les régions périphériques de la ville ainsi que
dans le Ruanda - Urundi. A partir de 1930, suit e au phénomène de
regroupement familial, la ville de Lubumbashi aura un autre statut d'une ville
cosmopolite faite des hommes et des femmes venus de plusieurs horizons. A cette
époque, le mariage était une voie obligée pour toute
personne majeure car les colonisateurs belges, à la recherche croissante
de main d'oeuvre, se servaient des enfants des agents pour des services dans
les mines.
Actuellement, en R.D.Congo la loi fixe l'âge
légal au mariage à 18 ans pour les filles et 21 ans pour les
garçons.
La population de Lubumbashi est estimée à
1.628.388 d'habitants en 2009 alors qu'elle n'était que de 1.113.352 en
2003. Ce qui donne un taux d'accroissement moyen de 6,542%.
Cet accroissement ne s'est malheureusement pas fait
accompagné d'un plan de développement équilibré est
rationnel.
L'instabilité politique, la mauvaise gouvernance et la
crise économique ont non seulement accéléré l'exode
rural, mais aussi entraîné une affluence des habitants de
l'intérieur de la province et des provinces voisines de la province du
Katanga vers Lubumbashi, ville métropolitaine. Cette migration
intérieure concerne non seulement les hommes mais également les
femmes et les enfants. Les nouveaux venus dans la ville essaient autant qu'ils
le peuvent de s'adapter au nouveau mode de vie et abandonnent peu à peu
certaines pratiques telles que le mariage précoce.
Dans certaines familles, le mariage de la fille est devenue un
fonds de commerce. La valeur symbolique de la dot est occultée au profit
d'une transaction commerciale. La fille est partagée entre le
désir d'être « bien mariée » et l'amour
qu'elle éprouve pour son fiancé disposant des ressources
insuffisantes. Confrontée à ce dilemme beaucoup de fiancés
mettent les parents devant le fait accompli en provoquant une grossesse
prénuptiale ou en se mettant en ménage sans tambour ni trompette.
Avec l'émergence des unions informelles, il y a lieu de se demander si
ces unions ne sont qu'une étape vers un mariage officiel ou un rejet pur
et simple du contrôle social.
Si la plupart d'hommes et des femmes valorisent les unions
formelles à Lubumbashi, il faut reconnaître que certaines
personnes se démarquent du cadre normal. Ainsi, une femme peut devenir
deuxième femme d'un homme marié, on l'appelle aussi
deuxième bureau. L'homme dans ce cas la prend en charge et
reconnaît la paternité des enfants issus de cette union. D'autres
femmes, souvent plus éduquées, préfèrent s'engager
dans des unions sexuelles informelles pour poursuivre une carrière
professionnelle ou simplement pour se préserver d'un contrôle
conjugal excessif en cas de mariage traditionnel. Tout ceci, nous conduit
à parler de la polygamie urbaine telle que vécue à
Lubumbashi.
2.2.4. LA POLYGAMIE
La polygamie est le mariage d'une personne avec plusieurs
autres personnes, c'est un mariage coutumier12(*). Actuellement, nous assistons à une nouvelle
forme de la polygamie surtout en milieux urbains, il s'agit des unions
multiples qu'un homme entretien avec plusieurs femmes sous un contrat ambigu
avec ces dernières. On l'appelle aussi polygamie urbaine. Dans ce
contexte, il devient délicat d'identifier toutes les concubines
accrochées à un homme donné.
Le constat actuel est que la polygamie se perpétue
même dans le milieu urbain alors que le contexte économique qui,
jadis la justifiait a totalement changé.
Les adeptes de la polygamie la présentent comme un
frein à la prostitution. Certaines femmes acceptent la polygamie pour
des raisons économiques tandis que d'autres l'acceptent par peur du
célibat.
La législation congolaise ne reconnaît pas
explicitement la polygamie, mais la société tolère de
telles cohabitations contraignant ainsi les femmes à entrer
perpétuellement en compétition les unes avec les autres dans
l'espoir de retenir le mari.
Il existe en outre d'autres formes de cohabitation
assimilables à la polygamie, c'est notamment :
La polygynie13(*) : est pour une femme le fait de vivre avec
plusieurs maris. A Lubumbashi ce genre de mariage est quasi inexistant.
Toutefois, certaines femmes dont les maris sont polygames, se sentant
délaissées par ces derniers entretiennent dans la
clandestinité des relations sexuelles avec plusieurs autres
personnes.
Toujours en matière de mariage, on retient
également les types suivants :
L'homogamie : c'est le fait de se marier à
un conjoint appartenant à son groupe social. On parle d'homogamie de
religion, de culture, d'opinion politique, d'âge, ... ce cas est
fréquent à Lubumbashi, surtout lorsqu'il s'agit de l'homogamie de
religion et d'opinion politique. Il est ainsi rare de trouver des familles
où les conjoints sont membres des confessions religieuses
différentes ou des partis politiques différents.
L'hypogamie : est pour un individu le fait d'avoir
un conjoint dont le niveau social est plus « faible ». Un
mariage est dit hypogamique quand l'épouse est d'un rang social
supérieur à celui du mari. A Lubumbashi, ce genre de mariages ne
pas assez observés dans la mesure où le statut de la femme ne pas
encore tout à fait valorisé et que c'est l'homme qui reste le
dernier rempart de la survie du ménage. Et même là om la
femme travail, elle occupe très souvent les fonctions de second rang.
L'HYPERGAMIE : est pour un individu le fait
d'avoir un conjoint dont le niveau social est plus
« élevé ». Un mariage est dit hypergamique
quand l'épouse est d'un rang social inférieur à celui du
mari. C'est le mode de mariage le plus enregistré à Lubumbashi en
dépit de quelques exceptions observées ci et là.
LEVIRAT14(*) : est un type particulier de mariage
où une veuve épouse le frère du défunt afin de
poursuivre la ligné de ce dernier. Les enfants issus de ce remariage ont
le même statut que les enfants du premier mari.
2.2.5. L'AGE DES CONJOINTS
L'âge des conjoints est pour nous un indicateur
important de la stabilité de leur union.
Nous définirons l'écart d'âges entre
conjoint comme l'âge qu'avait le mari au moment où naissait sa
future épouse. Cet écart peut varier avec l'ordre du mariage.
Dans le cas de la primo-nuptialité, l'écart d'âge au
mariage égal à la différence des dates de naissance des
époux.
2.3. LES DETERMINANTS DE LA
NUPTIALITE
Le calcul des indicateurs démographiques peut suivre
une approche longitudinale ou une approche transversale (ou conjoncturelle).
L'approche longitudinale permet de mesurer des indicateurs réellement
observés dans des générations données. Elle ne
permet pas de suivre les évolutions conjoncturelles puisqu'elle suppose
de disposer d'un recul suffisant pour connaître tout le devenir de toute
la génération.
L'approche transversale permet de pallier cette limite. En
contrepartie, celle-ci mesure des moyennes et des probabilités qui
portent sur des générations fictives et que les
générations présentes ne connaîtront peut-être
pas. Cette approche permet toutefois de caractériser de façon
synthétique la situation démographique d'une année
donnée.
Ne disposant essentiellement que des données
d'enquête, nous focalisons notre attention sur l'approche transversale
partant des indices appropriés.
2.3.1. INDICE DE
PRIMO-NUPTIALITE
L'indice de primo-nuptialité est une mesure de la
probabilité pour un individu de moins de 50 ans de se marier une
première fois. Il est calculé sur la base d'une
génération fictive de 10.000 personnes en faisant comme si les
quotients de primo-nuptialité observé l'année
considérée à chaque âge demeuraient
inchangés. On parle aussi de somme des premiers mariages
réduits.
2.3.2. AGE MOYEN AU PREMIER
MARIAGE
Cet indice calculé à partir des données
d'un recensement est obtenu par le nombre d'années vécues en
célibat par des personnes qui ne sont pas entrées dans le
célibat définitif :15(*)
SMAM15-49 =
De même, on peut calculer l'âge moyen au premier
mariage AMPMt pour une génération fictive comme une moyenne
arithmétique des âges au mariage (de 15 à 49 ans)
pondérée par la fréquence relative des premiers mariages
par âge :
AMPMt =
On définit également, dans le même ordre
d'idée l'AGE MEDIAN de premier mariage ; il est tel que la
moitié de mariage de la table a lieu. Et l'AGE MODAL ou l'âge
auquel la plupart des personnes se marient, l'analyse des premiers mariages,
donne un exemple d'étude d'un phénomène ni fatal, ni
renouvelable et donc ses principes s'appliquent à tous les
phénomènes non fatales qui se différencient par leur
rang.
En effet, si le rang du mariage est supérieur à
un, on est devant le cas du remariage ou de la polygamie (comme l'indique notre
graphe ci-haut). Dans ce cas, deux conjoints peuvent tout en étant
mariés et avoir des rangs de mariage différents. Cela aura
naturellement un impact sur la longueur de l'écart d'âge entre
conjoints.
2.3.3. MODELISATION DE LA
NUPTIALITE
Dans l'analyse de la nuptialité, les principes suivants
déterminent les facteurs prépondérants dans sa
modélisation, il s'agit :
- Le rapport des sexes dans la population en
générale et dans les générations en
particulier ; ce rapport à la naissance est déterminé
par la biologie humaine. Généralement il est proche du rapport
105 garçons pour 100 filles. Cependant, la mortalité infantile
des garçons est plus élevée que celle des filles et donc
vers certain âge l'équilibre des sexes s'établit.
- Le rapport des âges des époux, ressort le fait
que le plus souvent le mari en moyenne est plus âgé que sa
femme ;
- Les remariages se différencient selon le sexe. Donc
les indicateurs de primo-nuptialité ainsi que les nombres de premiers
mariages des hommes et des femmes ne sont pas nécessairement
égaux.
Par ailleurs, il n'existe que trois possibilités de
terminer le mariage, à savoir :
- La séparation ;
- Le veuvage ;
- Le divorce.
2.3.4. MODELE LOGISTIQUE
Le modèle logistique est utilisé comme
modèle de régression ou de discrimination suivant qu'on
s'intéresse à la détermination de facteurs de risque
(comme en épidémiologie par exemple) ou à la construction
d'une règle d'affectation de nouvelles observations. Il permet de
décrire la liaison entre :
Ø Une variable qualitative Y (à k
modalités) appelées variable à expliquer ou
dépendante ou réponse, ou variable de groupe, dont les k
modalités servent à diviser l'ensemble des données en k
groupes à différencier, si k=2 le modèle logistique est
dit binaire et,
Ø Un ensemble x1, x2,...,
xp de variables de nature quelconque appelées variables
explicatives ou indépendantes ou prédicteurs ou
covariables16(*).
Il a la forme :
Ainsi, est le logit
2.4. CONCLUSION.
Nous venons de faire un tour d'horizon sur les concepts
clés employés dans le phénomène nuptialité,
à savoir les différents types de mariages, la polygamie,
l'âge des conjoints, ... Nous avons également situé le
mariage (surtout polygamique) dans le contexte lushois, nous avons ensuite
évoqué les déterminants ainsi que les indicateurs de la
nuptialité. Nous avons fini par parler de la modélisation de la
nuptialité et nous nous sommes particulièrement
intéressés au modèle logistique et singulièrement
le logit.
Dans le chapitre suivant, partant des données
d'enquête nous dégageons les modèles capables de mettre en
lumière l'incidence entre certains facteurs socioculturels et tout
particulièrement l'écart d'âge entre conjoints sur le mode
de mariage. Nous insistons davantage sur la polygamie qui est un mode de
mariage assez particulier.
CHAPITRE III. L'INCIDENCE
DE L'ECART D'AGE ENTRE CONJOINTS SUR LE MODE DE MARIAGE : CAS DE LA
POLYGAMIE TE DU REMARIAGE A LUBUMBASHI
3.1. Introduction
Dans ce chapitre, nous abordons la problématique de
notre étude portant sur l'impact ou l'incidence que présenterait
l'écart d'âge des conjoints face au mode de mariage monogamique,
polygamique ou au remariage. Pour ce faire, le chapitre sera scindé en
six sections portant sur les différents modèles explicatifs du
mode de mariage. Et enfin, nous calculons dans la dernière section
l'âge moyen au premier mariage des hommes et des femmes.
3.2. Explication du mode de
mariage par arbre de segmentation binaire
3.2.1. Principe de base
Les méthodes de segmentation cherchent à
résoudre les problèmes de discrimination et de régression
en segmentant de façon progressive l'échantillon pour obtenir un
arbre de décision.
Comme en régression (linéaire ou logistique) et
en discrimination, on est en présence d'un tableau des données
contenant une variable privilégiée Y « à
expliquer » par les autres variables du tableau
X1,X2,... ,Xp
Il s'agit d'une part de sélectionner parmi les
variables explicatives celles qui sont les plus discriminantes pour la variable
nominale Y (ou celles qui sont les plus liées au phénomène
décrit par la variable Y) et, d'autre part, de construire une
règle de décision permettant d'affecter un nouvel individu
à l'une des k classes (cas de la discrimination) ou de lui affecter une
variable Y (cas de la régression)
La méthode de segmentation consiste à rechercher
d'abord la variable Xj qui explique le mieux la variable Y. Cette
variable définit une première division de l'échantillon
en deux sous - ensembles, appelés segments. Puis on
réitère cette procédure à l'intérieur de
chacun de ces deux segments en recherchant la deuxième meilleure
variable, et ainsi de suite. On construit ainsi sur un arbre de décision
binaire par division successive de l'échantillon en deux sous -
ensembles où l'on distingue :
Ø Les segments intermédiaires ou noeuds qui
engendrent deux segments descendants immédiats,
Ø Les segments terminaux qui ne sont plus
divisés,
Ø Une branche d'un segment t qui comprend tous les
segments descendants de t, t n'étant pas inclus dans la branche,
Ø L'arbre binaire complet noté Amax
pour lequel chaque segment terminal contient un seul individu,
Ø Un sous - arbre A qui est obtenu à partir de
Amax par élagage d'une ou plusieurs branches.
Au cours de la phase d'élagage, la méthode
sélectionne un sous - arbre « optimal » en se
fondant sur l'estimation de l'erreur théorique d'affectation ou de
prévision à l'aide, soit d'un échantillon - test quand
l'échantillon est suffisamment important (c'est le cas de notre
étude où l'échantillon compte 1380 unités), soit de
la validation croisée.
Les différentes phases de construction de l'arbre sont
les suivantes :
1. Etablir pour chaque noeud l'ensemble des divisions
admissibles,
2. Définir un critère permettant de
sélectionner la « meilleure » division d'un
noeud,
3. Définir une règle permettant de
déclarer un noeud comme terminal ou intermédiaire,
4. Affecter chaque noeud terminal à l'un des groupes
(cas de la discrimination), ou affecter une variable à Y pour chaque
noeud terminal (cas de la régression),
5. Estimer le risque d'erreur de classement (cas de la
discrimination) ou de prévision (cas de la régression)
associé à l'arbre.17(*)
3.2.2. Construction d'un arbre explicatif du
mode de mariage
Pour mieux visualiser les facteurs ayant une incidence sur le
mode de mariage (monogamie, polygamie ou remariage) nous nous servons
ci-après de l'algorithme de segmentation par arbre binaire par rapport
à certaines caractéristiques socioculturelles des
ménages.
Figure n°3 : Mode de mariage et
caractéristiques socioculturelles des ménages
=19,50
P 3%
M 97%
Musulman
P 13%
M 87%
Pentecot, catho, protest, trad
P 2%
M 98%
? 11,00
P 6%
M 94%
= 11,00
P 63%
M 37%
? 19,50
P 1%
M 99%
P 16%
M 84%
? 6,50
P 0%
M 100%
=6,50
P 3%
M 97%
RELIGION
NPM ECART D'AGE
NPM
Où
P : Polygame
M : Monogame
NPM : Nombre des personnes dans le ménage
Source : Données d'enquête février -
mars 2010 G3 et L2 Démographie ISS.
A partir du premier sommet de cet arbre, il apparaît que
la religion pratiquée par les conjoints est déterminante pour
distinguer les ménages à propension élevée
d'être polygamique ou monogamique. C'est ainsi que les musulmans ont une
proportion de polygames de 13% alors que chez les chrétiens et les
autres confessions confondus nous n'avons que 2% des polygames.
Par ailleurs, lorsqu'on considère les musulmans entre -
eux, nous constatons que le taux de polygamie se différencie selon le
nombre des personnes dans les ménages. Ainsi, les ménages
à plus de 10 personnes sont à 63% polygamiques chez les musulmans
contre 6% seulement dans les ménages à moins de 11 personnes.
D'autre part, pour les chrétiens et les autres
confessions religieuses, c'est l'écart d'âge des conjoints qui est
déterminant pour distinguer les ménages monogamiques des
ménages polygamiques. C'est ainsi qu'à plus de 19 ans
d'écart d'âges, le ménage a plus de chance d'être
polygamique (16%) alors que si cet écart se réduit on n'a que 1%
de chance de rencontrer un ménage polygamique. A ce niveau le nombre des
personnes dans le ménage permet de distinguer pour des ménages
à faible écart d'âge entre conjoints, les ménages
ayant un taux de polygamie un peu élevé à ceux dont le
taux est quasi - nul.
3.3. Rapport entre
écart d'age et polygamie ou remariage a Lubumbashi
Dans cette section, nous décrivons et expliquons le
phénomène polygamie et remariage face à l'écart
d'âge des conjoints eu égard à certaines de leurs
caractéristiques socioculturelles.
En effet, selon un sondage réalisé en 2005,
seuls 3% des Français estimaient que la différence d'âge
idéale entre deux conjoints est de plus de dix ans lorsque l'homme est
plus âgé. Ils ne sont que 1% à partager cette opinion
lorsque la femme est l'aînée.18(*) « Ces couples doivent affronter l'ironie de
leur entourage et se justifier en permanence sur leur choix. Pour la
société, leur mariage va forcément se
révéler fragile à terme19(*) ».
Ces deux citations illustrent, à juste titre, combien
l'écart d'âge entre conjoints est une question capitale dans la
stabilité des unions. C'est pourquoi, nous voudrions savoir si cette
réalité française, en dépit de différence
des cultures, est perçue de la même manière à
Lubumbashi en mettant en exergue le phénomène de la polygamie
urbaine qui se présente comme solution palliative.
Etant donné que nous utilisons la régression
logistique binaire pour l'analyse de cette incidence, les individus faisant
l'objet d'étude sont partitionnés en deux groupes définis
par les modalités de la variable à expliquer. Nous aurons ici un
groupe de monogames et un autre des polygames. On suppose que la
probabilité qu'un individu a d'appartenir à un groupe
dépend des valeurs des variables explicatives.
Nous démarrons l'analyse par la segmentation à
l'aide d'un arbre binaire. Celle-ci nous permettra de cibler les variables
discriminantes et prépondérantes pour l'explication du choix d'un
mode de mariage donné.
a) Modèle explicatif du mode de mariage
par l'écart d'âge en deux modalités.
Nous posons Y la variable expliquée prenant deux
valeurs à savoir 1 si le mariage est monogamique (M) et 0 si le mariage
est polygamique (P). Et X la variable écart d'âge entre conjoints
prenant également deux modalités, à savoir 1 si
l'écart d'âge est faible ou moyen (inférieur à 12
ans) et 0 si il est élevé (supérieur ou égal
à 19)
Il en découle le tableau de contingence
suivant :
Tableau n°3 : Répartition des effectifs selon le
mode de mariage et l'ordre de grandeur d'écart d'âge des
conjoints
|
X = 1
|
X = 0
|
Y = 1
|
1.298
|
47
|
Y = 0
|
28
|
7
|
TOTAL
|
1.326
|
54
|
Source : Etabli par nous-même
Sur ce tableau, on a les probabilités conditionnelles
suivantes :
ð(1) = P(Y = 1/ X = 1) = = 0,979 la probabilité d'être monogame si l'écart
d'âge des conjoints est moyennement faible.
1 - ð(1) = P(Y = 0/ X = 1) = = 0,021 la probabilité d'être polygame si l'écart
d'âge des conjoints est faible.
ð(0) = P(Y = 1/ X = 0) = = 0,87 la probabilité d'être monogame si l'écart
d'âge des conjoints est élevé.
Et enfin 1 - ð(0) = P(Y = 0/ X = 0) = = 0,13 la probabilité d'être polygame si l'écart
d'âge des conjoints est élevé.
On calcul le odd - ratio ø qui représente le
rapport des chances de chaque modalité explicative par rapport à
la modalité de référence dans la réalisation du
phénomène étudié. Dans notre cas il s'agit de
comprendre parmi les groupes d'individus dont l'écart d'âge est
faible et celui à écart élevé quel est le rapport
de probabilité d'observance de la polygamie. Dans ce cas il est
donné par la formule suivante :
ø = = 6,9042 7
Cette valeur signifie que la probabilité de rencontrer
un polygame ayant un écart d'âge moyennement faible par rapport
à son conjoint est 7 fois plus faible par rapport au cas des polygames
d'écart d'âge plus élevé. En d'autres termes la
chance d'être monogame dans un couple d'écart d'âge faible
est 7 fois plus élevée que celle des couples à
écart d'âge élevé.
En effet, dans la société africaine, le droit
d'aînesse est une valeur incontestable. Comme l'homme est le chef de la
famille institué par les normes sociales, car c'est lui qui
épouse la femme en versant la dot ou en prestant des services, il faut
éviter que sa partenaire puisse être dans la même classe
d'âge au risque de lui contester son autorité. La nature de
relation entre deux partenaires est la subordination de la femme.
L'écart d'âge prononcé consolide malheureusement
l'opposition des besoins stratégiques de l'homme et de la femme au sein
du ménage avec comme conséquence le manque de dialogue,
l'éclatement de la famille ou encore la polygamie. Par ailleurs, la
polygamie reste une pratique assez courante mais sous des formes plus ou moins
diversifiées selon les milieux. Les adeptes de la polygamie la
présentent comme un frein à la prostitution, mais le plus souvent
le mari place la femme devant un fait accompli lorsqu'il doit contracter une
autre union. C'est pourquoi dans notre société, trop peu de
familles se déclarent ouvertement vivant dans la polygamie et ainsi la
proportion des ménages polygamiques observé devient de plus en
plus faible surtout lorsque l'écart d'âge entre conjoints n'est
pas élevé. Car l'homme polygame, bien qu'avancé en
âge, cherchera une deuxième ou troisième femme dans une
classe d'âge généralement faible par rapport à la
sienne.
Le modèle logistique explicatif de ce
phénomène se présente comme :
Y = (1 - Exp{-(0 + 1X)})-1
Ici 1 = eø = 1,932 et
0 = = 1,9042
Y = (1 - Exp{-(1,9042 - 1,932.X})-1
b) Modèle explicatif du mode de mariage
par l'écart d'âge en plusieurs
modalités.
Considérons à présent les écarts
d'âges regroupés en 6 modalités par tranches d'âge
suivantes :
ECAGPE(1) : de-20 à-11
ECAGPE(2) : de-10 à -1
ECAGPE(3) : de 10 à 19
ECAGPE(4) : de 20 à 29
ECAGPE(5) : de 30 à 39
ECAGPE(6) : de 0 à 9 Modalité de
référence
La dernière modalité ou ECAGPE(6) a
été prise pour référence et ainsi les
modalités ont été codées à l'aide des
indicatrices de la manière suivante :
Tableau n° 4 : Des indicatrices par groupe
d'écart d'âge
Groupe d'écart d'âge
|
Codage des paramètres
|
(1)
|
(2)
|
(3)
|
(4)
|
(5)
|
-20 à -11
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
-10 à -1
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
10 - 19
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
20 - 29
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
30 - 39
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0 - 9
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
SOURCE Etabli par nous -même à l'aide du
logiciel SPSS 10 .0
La régression logistique sur ces indicatrices a
donné grâce au logiciel SPSS, les résultats
suivants :
Tableau n°5 : Estimations des paramètres du
modèle expliqué par l'écart d'âge.
Source : Etabli par nous -même à l'aide du
logiciel SPSS 10 .0
Ce tableau compte neuf colonnes, la première donne les
différents groupes d'écart d'âge, la deuxième donne
les estimations des paramètres du modèle, la troisième
donne les écart types attachés à ces estimations. Plus ces
écart types sont faibles, meilleures sont les estimations. Ainsi, les
estimations des groupes d'écart d'âge 1 et 2 ne sont pas
efficaces. La colonne 4 donne la statistique de Wald. Plus cette statistique
est élevée, plus les paramètres diffèrent
significativement de zéro et mieux la modalité lui
attachée explique mieux le modèle. On peut lire la même
conclusion au niveau de la colonne de signification. A ce niveau là,
plus la probabilité de signification est proche de zéro, plus le
paramètre diffère significativement de zéro. La colonne
exp(B) donne les différents odd - ratio attachés à chaque
modalité. En d'autres termes, elle nous fournit le rapport de chance
d'observer le phénomène, dans notre cas la polygamie ou le
remariage en comparant la chance de se retrouver dans un groupe d'écart
d'âge donné par rapport au groupe de référence qui
est ici la première décennie (de 0 à 9 ans)
considéré comme écart d'âge moyen normal.
Eu égard au niveau de signification très
élevé des paramètres significatifs dans le modèle,
le modèle logistique ainsi établi est significatif à au
moins 99% de prévision. Les écarts d'âges ECAGPE(3) de 10
à 19 ans (écart groupe 3), ECAGPE(4) de 20 à 29 ans et
ECAGPE(5) de 30 à 39 ans justifient plus le phénomène
polygamie ou remariage. En effet, Il apparaît donc clairement que c'est
à partir d'un écart d'âge au-delà de 10 ans qu'on
peut facilement observer les foyers polygamiques. La raison est tout à
fait simple dans la mesure où c'est dans ces familles que l'on trouve
parmi les différentes femmes du mari, des épouses plus jeunes que
le mari.
Par ailleurs, le risque de rencontrer un ménage
polygamique est 3,29 fois, 10,2 fois et 49,8 fois plus élevé dans
les ménages à écart d'âges respectif de 10 à
19 ans, de 20 à 29 ans et de 30 à 39 ans par rapport aux
ménages dont l'écart d'âge est assez faible. Les
écarts d'âges négatifs où la femme est plus
âgée que l'homme ne sont pas significatifs dans le modèle.
Ceci pousse Kanku M. à affirmer que « le décalage
d'âge entre les hommes et les femmes a des conséquences non
négligeables sur le marché matrimonial, c'est-à-dire le
processus de choix et de mise en couple des conjoints. L'auteur poursuit en
disant que toute autre variation de ces écarts conduit à des
formes de vie conjugale particulières20(*) ».
3.4. Rapport entre religion
et mode de mariage
Pour bien approfondir l'objet de notre étude, nous
avons préféré associer parmi les variables explicatives
d'autres facteurs socioculturels en dehors de l'écart d'âge, du
phénomène polygamique et remariage.
Le tableau suivant donne l'évolution de l'écart
d'âge selon le mode de mariage et la religion pratiquée.
Tableau n°6 : Répartition selon les religions
et l'écart d'âge de différents modes de mariage.
Ce tableau croise les groupes d'écarts d'âge
selon la religion pratiquée par les conjoints et le mode de leur mariage
(monogamie et polygamie)
RELIGION
|
ECART D'AGE
|
MODEMAR
|
TOTAL
|
%
|
M
|
P
|
AUTRE
|
0 - 9
|
91
|
|
91
|
73,4
|
10 - 19
|
24
|
|
24
|
19,4
|
20 - 29
|
9
|
|
9
|
7,3
|
Total
|
124
|
|
124
|
9,0
|
CATHOLIQUE
|
-10 à -1
|
1
|
|
1
|
0,7
|
0 - 9
|
110
|
|
110
|
73,8
|
10 - 19
|
31
|
2
|
33
|
22,1
|
20 - 29
|
4
|
1
|
5
|
3,4
|
Total
|
146
|
3
|
149
|
10,8
|
MUSULMAN
|
-20 à -11
|
2
|
|
2
|
2,9
|
0 - 9
|
37
|
4
|
41
|
58,6
|
10 - 19
|
18
|
5
|
23
|
32,9
|
20 - 29
|
4
|
|
4
|
5,7
|
Total
|
61
|
9
|
70
|
5,1
|
PENTECOT
|
-10 à -1
|
3
|
|
3
|
0,5
|
0 - 9
|
438
|
9
|
447
|
75,6
|
10 - 19
|
121
|
5
|
126
|
21,3
|
20 - 29
|
12
|
2
|
14
|
2,4
|
30 - 39
|
1
|
|
1
|
0,2
|
Total
|
575
|
16
|
591
|
42,8
|
PROTESTANTE
|
-10 à -1
|
1
|
|
1
|
0,2
|
0 - 9
|
271
|
|
271
|
66,1
|
10 - 19
|
115
|
1
|
116
|
28,3
|
20 - 29
|
15
|
3
|
18
|
4,4
|
30 - 39
|
2
|
2
|
4
|
1,0
|
Total
|
404
|
6
|
410
|
29,7
|
SANS REL
|
0 - 9
|
5
|
|
5
|
83,3
|
10 - 19
|
1
|
|
1
|
16,7
|
Total
|
6
|
|
6
|
0,4
|
TRADITION
|
-10 à -1
|
1
|
|
1
|
3,3
|
0 - 9
|
20
|
|
20
|
66,7
|
10 - 19
|
8
|
1
|
9
|
30,0
|
Total
|
29
|
1
|
30
|
2,2
|
Source : Enquête février - mars 2010
G3 et L2 Démographie ISS.
Dans ce tableau, nous mettons en correspondance les effectifs
se rapportant à la fois à la religion, au mode de mariage et
à l'écart d'âge des conjoints.
La proportion des personnes dont l'écart d'âge
avec le conjoint (ou la conjointe) est comprise entre 0 et 9 ans, pratiquant la
religion catholique et vivant une union monogamique est de 73,8%.
Par ailleurs, ce tableau permet la lecture suivante :
- les proportions des conjoints d'écarts d'âges
sont réparties différemment selon les religions
pratiquées. C'est ainsi que pour les fidèles catholiques, les
écarts d'âge s'étendent de -10 ans (la femme plus
âgée que le mari) à 29 ans alors que pour les musulmans,
ils vont de - 20 ans à 29 ans.
- Les personnes vivant dans la polygamie sont en proportion
plus élevée chez les musulmans que chez les chrétiens.
Après cette lecture découlant de l'observation
des données brutes telles que l'enquête l'a
révélé, nous passons dans la suite à une analyse
plus approfondie de l'interaction qui existe entre le mode de mariage
monogamique ou polygamique avec l'écart d'âge entre conjoints et
tant d'autres facteurs ci-haut énumérés à l'aide de
la régression logistique.
Tableau n°7 : Estimation des paramètres du
modèle expliqué par la religion
Source Etabli par nous -même à l'aide du
logiciel SPSS 10 .0
Où:
RELIGION(1) : CATHOLIQUE ;
RELIGION(2) : MUSULMAN;
RELIGION(3) : SANS RELIGION;
RELIGION(4) : AUTRE ;
RELIGION(5) : PROTESTANTE
RELIGION(6) : TRADITIONNELLE
RELIGION(7) : PENTECOTISTE C'est la modalité de
référence
Dans ce modèle, seule la religion musulmane est
significative pour expliquer le mode de mariage (monogamique et polygamique).
Ainsi la probabilité de rencontrer un ménage polygamique est 5,34
fois plus élevée chez les adeptes musulmans par rapport aux
chrétiens.
En effet, la religion, tout comme la culture, a toujours eu un
impact significatif sur le comportement des individus. C'est pourquoi, dans
l'islam, la polygamie, contrairement à l'adultère, est
licite à certaines conditions et est traditionnellement justifiée
par divers passages du Coran avec toutefois un maximum de quatre
épouses simultanément. Mahomet, notamment avait, par
exemple, plusieurs femmes. Néanmoins, les foyers monogyniques ont
toujours été majoritaires et cette tendance s'accentue21(*), probablement par une lecture
plus stricte de la sourate 4. 12922(*) mais aussi probablement à la suite des luttes
antipolygyniques menées par les associations et mouvements
féministes dans les sociétés musulmanes contemporaines.
Dans la plupart des christianismes, le mariage
chrétien est monogamique, à l'exception de l'Eglise de
Jésus - Christ des saints des derniers jours dans laquelle le
mariage plural a été établi puis abrogé en
1889.
3.5. Rapport entre taille
du ménage et mode de mariage
Nous élaborons ci-après le modèle
explicatif du mode de mariage qui peut être monogamique ou polygamique
à l'aide de la taille du ménage. Le tableau ci-après
présente, dans sa deuxième colonne, les paramètres de ce
modèle, dans sa troisième on a les écarts types
associés. La signification des paramètres est obtenue à
partir de la statistique de wald dans la quatrième colonne. Celle-ci
montre que les paramètres sont hautement significatifs à un seuil
de signification inférieur à un pour mille. Ces résultats
sont consignés dans la sixième colonne.
Tableau n°8 : Estimation des paramètres du
modèle explicatif par la taille du ménage
Source Etabli par nous -même à l'aide du
logiciel SPSS 10 .0
Le nombre des personnes dans le ménage explique
également de manière significative les présences des
ménages polygamiques ou monogamiques. Ce nombre évolue en sens
direct avec la présence des ménages polygamiques. En d'autres
termes, plus le nombre des personnes dans un ménage est
élevé, plus la probabilité pour ce ménage
d'être polygame est élevée.
Ainsi, lorsque la taille d'un ménage augmente d'une
unité on a 1,2 fois plus de chance que le ménage demeure
polygamique. Autrement dit, cette probabilité augmente de 20,8% car le
odd - ratio est de 1,208 (voir tableau ci-dessus).
En effet, le nombre des personnes dans le ménage et
particulièrement le nombre d'enfants dans une famille est à la
fois, lorsqu'il est élevé, une cause et un effet pour justifier
la polygamie. Comme cause, lorsque le nombre d'enfants augmente les parents ont
tendance à focaliser leur attention plus sur les enfants que sur
eux-mêmes. Ainsi, les hommes ont tendance à chercher un autre
refuge en contractant des relations extraconjugales avec d'autres femmes qu'ils
considèrent d'abord comme amies et qu'ils finissent par convertir en
femmes. D'autre part, les maris polygames qui réunissent sous le
même toit deux ou plusieurs femmes se retrouvent dans des ménages
populeux étant donné que chaque femme, encore féconde, va
par ses accouchements élargir davantage la taille du ménage.
3.6. Mode de mariage selon
le niveau d'instruction des conjoints
Ce tableau croise le niveau d'instruction (étude) selon
les conjoints (Mari et Femme) et le mode de leur mariage (Monogamie et
polygamie).
Tableau n°9 : mode de mariage selon le niveau
d'instruction des conjoints
ETUDE
|
LIEN
|
TOTAL
|
%
|
1 = MARI
|
2 = EPOUSE
|
INFORMEL
|
M
|
79
|
64
|
143
|
97,9
|
P
|
1
|
2
|
3
|
2,1
|
Total
|
80
|
66
|
146
|
10,6
|
POST UNIV
|
M
|
27
|
6
|
33
|
97,1
|
P
|
1
|
|
1
|
2,9
|
Total
|
28
|
6
|
34
|
2,5
|
PRESCO
|
M
|
17
|
17
|
34
|
94,4
|
P
|
|
2
|
2
|
5,6
|
Total
|
17
|
19
|
36
|
2,6
|
PRIMAIRE
|
M
|
68
|
126
|
194
|
95,6
|
P
|
3
|
6
|
9
|
4,4
|
Total
|
71
|
132
|
203
|
14,7
|
SECONDAIRE
|
M
|
287
|
372
|
659
|
98,2
|
P
|
4
|
8
|
12
|
1,8
|
Total
|
291
|
380
|
671
|
48,6
|
UNIVERS
|
M
|
221
|
61
|
282
|
97,2
|
P
|
3
|
5
|
8
|
2,8
|
Total
|
224
|
66
|
290
|
21,0
|
Source : Données d'enquête février -
mars 2010 G3 et L2 Démographie ISS.
Dans ce tableau, l'effectif total de 1380 personnes
enquêtées est réparti selon le niveau d'étude, le
mode d'union (marié monogame M, et mariée polygame P) et le lien,
à savoir le mari ou le chef de ménage et l'épouse ou
adjoint au chef de ménage.
La lecture de ce tableau nous donne les leçons
suivantes :
- les mariés polygames représentent 2,5% de
l'effectif total des mariés. Quel que soit leur niveau
d'étude.
- la proportion des polygames est plus élevée
chez les personnes de niveau préscolaire 5,6% qu'à d'autres
niveaux.
- La proportion des maris universitaires et post
universitaires 18,2% est faible que celle des épouses primairiennes et
de niveau secondaires 37,1%.
En effet, les hommes et femmes interrogés dans notre
enquête n'accordent pas beaucoup d'intérêt sur
l'instruction lorsqu'ils doivent décider sur le mode de leur union,
c'est tout comme le constate Léon de saint Moulin dans son article
intitulé : les problèmes de l'éducation en R.D.CONGO
selon une enquête effectuée à Kinshasa (Mont -
Ngafula).23(*) L'auteur
note que la population interrogée au sujet du système
éducatif en R.D.CONGO, ne semble pas considérer que c'est
à l'école qu'on apprend essentiellement le sens des relations
sociales et même celui des responsabilités. Voilà pourquoi
instruits ou pas, les conjoints ont les mêmes attitudes face à la
polygamie.
Quant à la profession ou à l'occupation des
conjoints, son importance est d'autant plus négligeable que la
rémunération est aléatoire. En effet, même les
personnes exerçant le même métier, n'ont pas
nécessairement le même revenu pour la survie de leurs
ménages. Ainsi leur comportement face au phénomène mariage
et polygamie n'est plus le même. A ce sujet NGUB'USIM R.24(*) affirme que dans ce pays (RD Congo)
des hommes et des femmes de la rue gagnés par la débrouille, la
courbe des emplois dans le secteur formel est asymptotique ; il poursuit
en disant qu'à côté de l'économie formelle avare,
selon lui d'emplois, il existe une économie souterraine qui occupe la
majorité des Congolais. ... Une telle situation de pénurie
d'emplois ajoutée au manque de salaires décents des travailleurs,
donne lieu à des nombreuses conséquences, parmi ces
conséquences l'auteur évoque notamment la baisse du niveau
d'enseignement et la dislocation des familles.
3 .7. L'âge moyen au
premier mariage
Une
enquête sur les violences faites à la femme, menée par
l'UNICEF et le Ministère des Affaires sociales en R.D.CONGO en 1999, a
démontré que parmi les causes d'abandon des études chez
les filles, le mariage constitue la cause principale.25(*) Par ailleurs les pratiques
matrimoniales restent encore régies dans notre société par
les coutumes et le modèle dominant est celui où l'homme est plus
âgé que son épouse ; ainsi la fille est
épousée et a été éduquée de
manière à assujettir sa volonté à celle de son
mari ; plus jeune elle est épousée plus malléable
sera-t-elle dans le mariage. Toutefois l'âge moyen au premier mariage a
évolué surtout en milieu urbain ainsi, selon l'enquête
MICS1, l'âge moyen au premier mariage est passé de 24.9 ans
à 26ans pour les hommes et de 20ans à 21ans pour les
femmes26(*).
Dans
l'enquête que nous avons menée dans le cadre de ce mémoire
nous nous sommes servi d'un échantillon de 674 ménages nous avons
établi les statistiques suivantes ;
Tableau n°10 : Les paramètres de tendance
centrale et de dispersion de l'âge des conjoints.
504
505
889
888
26,7679
19,8396
26,0000
19,0000
25,00
20,00
5,3602
4,2836
28,7313
18,3492
16,00
11,00
56,00
40,00
20,0000
15,0000
22,0000
16,0000
23,0000
17,0000
24,0000
17,0000
25,0000
18,0000
26,0000
19,0000
28,0000
20,0000
29,0000
21,0000
30,0000
22,0000
31,0000
23,0000
33,5000
25,0000
Valide
Manquante
N
Moyenne
Médiane
Mode
Ecart-type
Variance
Minimum
Maximum
10
20
25
30
40
50
60
70
75
80
90
Centiles
AGE1HOM
AGE1FEM
SOURCE Etabli par nous -même à l'aide du logiciel
SPSS 10 .0
Figure n°4 : Fréuqnence de l'âge au
premier mariage des hommes
AGE1HOM
47,00
40,00
36,00
32,00
28,00
24,00
20,00
16,00
Fréquence
50
40
30
20
10
0
Figure n°4 : Fréuqnence de l'âge au
premier mariage des femmes
AGE1FEM
40,00
31,00
27,00
23,00
19,00
15,00
11,00
Fréquence
70
60
50
40
30
20
10
0
Selon les résultats du
tableau n°10, l'âge moyen au premier mariage se situe à 26,7
ans pour les hommes et à 19,8 ans pour les femmes et leur âge
modal respectif est de 25 ans et 20 ans. Nous pouvons eu égard aux
résultats de MICS2 affirmer que l'âge moyen au premier mariage
à Lubumbashi n'a pas sensiblement évolué tant pour les
hommes que pour les femmes.
3.8. CONCLUSION
Il a
été question dans ce chapitre de ressortir l'incidence qui existe
entre l'écart d'âge des conjoints et le choix pour le mode de
mariage polygamique. Pour y parvenir, nous avons considéré
l'état monogamique ou polygamique comme étant la variable
à expliquer et en plus de l'écart d'âge entre conjoints
nous avons appuyé l'analyse par la prise en compte d'autres facteurs
socioculturels comme le niveau d'instruction, la profession, la religion, la
taille du ménage, la résidence des conjoints.
Nous
nous sommes servi de deux techniques statistiques de la branche de l'analyse
des données multidimensionnelles à savoir ; la segmentation
par arbre binaire et la régression logistique. Les résultats des
calculs nous ont amené à la conclusion que le niveau
d'étude, la résidence des conjoints et leurs professions n'ont
aucune incidence significative dans l'explication du choix du mode de mariage
polygamique. Par ailleurs, la taille du ménage, l'écart
d'âge entre conjoints et la religion pratiquée par les conjoints
expliquent de manière signifiante ce mode de mariage. Nous avons
donné les raisons à la base de cette affirmation.
CONCLUSION GENERALE
Nous
avons, tout au long de ce travail, cherché à répondre
à la question de savoir si l'écart d'âge entre conjoints
pouvait justifier la polygamie et par ricochet le remariage dans la ville de
Lubumbashi. Cette préoccupation est la résultante d'une longue
observation de certains ménages qui se sont soit disloqués, soit
recomposés suite à la question de l'âge des conjoints. En
effet, nombre d'hommes décident de s'accrocher à d'autres unions
pour la simple raison que leurs premières femmes ont vieilli et ne leur
donnent aucun attrait. D'autres, pensent qu'en se remariant ils
réinitialisent leurs énergies surtout lorsque la seconde femme ou
la troisième est davantage plus jeune que l'homme. Mais, en dépit
de toutes ces considérations, il y a encore des hommes qui
préfèrent vivre la monogamie en restant liés à leur
première union. Qu'est-ce qui peut bien donc expliquer une telle
attitude dans cette ville de Lubumbashi où la population est
tiraillée entre deux mode de vie, l'un lié profondément
à la culture traditionnelle et l'autre orienté vers le modernisme
et la mondialisation ?
A ce
stade, l'écart d'âge n'est plus le seul critère à
mettre en ligne de compte pour prétendre bien expliquer le
phénomène polygamie. C'est pourquoi nous avons retenu d'autres
variables supplémentaires d'ordre socioculturel telles que la taille du
ménage, la religion pratiquée par les conjoints, leurs
professions, leurs niveaux d'instruction pour appuyer cette étude.
Les
données d'étude ont été obtenues à partir
d'une enquête sociodémographique que nous avons conduite dans la
ville de Lubumbashi. Nous avons utilisé la technique de stratification
proportionnelle ainsi que la technique de boules de neige pour réaliser
notre échantillon. Nous avons disposé d'un échantillon de
675 ménages pour un effectif total de 1380 individus ayant pour lien de
parenté : chef de ménage ou conjoint au chef de
ménage. Toutes les questions se rapportant au ménage ont
été codées sous forme des questions fermées en
plusieurs modalités. A chaque couple, un écart d'âge
résultant de la différence entre l'âge du conjoint et celui
de son épouse a été calculé et, pour des raisons
d'analyse, ces écarts ont été groupés en classe
d'amplitude 10 ans représentant ainsi une nouvelle variable nominale
agrégée. Le traitement de ces données s'est
réalisé à l'aide de deux logiciels statistiques de
traitement des données à savoir XLStat et SPSS 10.0.
Par
ailleurs, en dehors de l'introduction et de la conclusion
générales, ce travail a été subdivisé en
trois chapitres. Le premier chapitre a été consacré
à la méthodologie de recherche et à la présentation
des données d'enquête sous forme des tableaux ainsi qu'à
leur codification. Le deuxième chapitre a donné un exposé
théorique sur la conception de la nuptialité dans la ville de
Lubumbashi. Outre la définition des concepts, il a comporté une
typologie détaillée des différents modes de mariage
partant de la monogamie (cas de primo nuptialité) à la polygamie
en passant par le remariage et la bigamie. Le troisième chapitre a
porté sur le thème même de notre recherche à savoir
l'incidence de l'écart d'âge et des facteurs socioculturels (la
religion, l'instruction, la profession, ...) sur le mode de mariage et
particulièrement la polygamie. Il ressort de cette analyse, que le
nombre de personnes dans le ménage explique mieux l'état
polygamique d'un mariage. Car en effet, plus nombreux il y a des personnes dans
un ménage, plus dans ces ménages il n'y a pas une grande
cohésion entre ses membres. Cela peut pousser le mari à s'engager
ailleurs en contractant d'autres unions. L'écart d'âge entre
conjoints s'est révélé très significatif pour
expliquer la polygamie surtout lorsque celui-ci dépasse 19 ans. En
effet, le niveau de l'âge moyen au premier mariage montre que les hommes
se marient aux femmes de la classe d'âges directement inférieure.
Ainsi, tout écart d'âge qui séparerait les conjoints de
deux classes d'âges explique bien soit le remariage, soit la polygamie.
L'analyse a aussi révélé que la religion pratiquée
par les conjoints est un facteur déterminant dans le choix d'un mariage
polygamique. En effet, les chrétiens de toutes les églises
confondues se sont distingués aux musulmans par le fait que les premiers
sont majoritairement monogames. Le fort taux de polygamie a été
ainsi enregistré auprès des pratiquants musulmans. Cette
situation est expliquée en partie par le Coran qui autorise une
polygamie à maximum de quatre femmes assortie des conditions très
restrictives telle que aimer toutes les femmes de la même manière.
Le niveau d'instruction, le lieu de résidence ainsi que la profession se
sont révélés non significatifs sur le
phénomène de polygamie ou du remariage. Cet état de choses
se justifie selon plusieurs auteurs par la dégradation du tissus
économique et partant la rareté du marché d'emploi et par
la baisse sensible du niveau de la part de l'intellectuel congolais qui
n'arrive pas à intégrer le modèle théorique
assimilé sur le banc de l'école aux réalités
sociales.
BIBLIOGRAPHIE
1. BASELE Roger, De la fécondité des adolescents
et de l'impact possible du rendement de l'âge légal à 18
ans, TFE, UNIKIN, 1993
2. BOSON Michel, « Les femmes et écarts
d'âge entre conjoints : une domination consentie », In
population, n°2 et 3 1990, pp 23 - 28.
3. CHAUMONT Eric, « Polygamie »,
in M.A. Amir-Moezzi (dir), Dictionnaire du Coran, éd. Robert
Laffont, 2007
4. COMBESSIE Jean Claude, La méthode en
sociologie, éd. la Découverte, Paris, juillet 2007. p.152.
5. Coran, sourate 4, verset 129 : « Vous ne
pourrez jamais être équitable entre vos femmes, même si vous
en êtes soucieux. Ne vous penchez pas tout à fait vers l'une
d'elles, au point de laisser l'autre comme en suspens (...) »
Traduction Muhammad Hamidullah.
6. Enquêtes nationales MICS2
7. FRANGNIERE Jean Pierre, comment réussir un
mémoire, Dunod, Paris 1986.
8. HAJNAL John, «Age at marriage and proportions
marrying», in population studies, Vol VII, n°2, Nov-1953, pp.
430 - 435.
9. KANKU Mukengeshayi Joseph ,Politique sociale et
politique familiales et structures démographiques dans le haut Katanga
industriel, RD Congo, cas de l'Union Minière du Haut Katanga
Gécamines, 1925 - 1990, thèse de doctorat en histoire, UNILU,
Lubumbashi, avril 2005.
10. KAYIBA Elisabeth, « Les causes de
l'évolution de l'AMPM, de l'écart d'âge entre les
époux de la dot et de la polygamie de 1967 à 2005 à
Kinshasa », in acte du XXV congrès général
de la population à Tours France du 18 au 23 juillet 2005. p.1 - 22.
11. LEBART L, MORINEAU A., PIRON M., Statistique
Exploratoire multidimensionnelle, Dunod 3è Ed. Paris 2000. p.283.
12. Léon de Saint Moulin : « Les
problèmes de l'éducation », in Congo - Afrique,
N°427, sept 2008. pp. 578 - 593.
13. Lévi Henry et J. Houdailles,
« Célibat et âge au mariage aux XVIIIè et
XIXè siècle en France II. Age au premier mariage »,
in Population, Paris, mars - avril 1979. p
14. LOTSINA Limo, « Institution matrimoniale et
organisations sociaux politiques en Ituri (zones de Djugu et Irumu »,
in Zaïre - Afrique, n°215, mai 1987. pp. 291 - 310.
15. Ministère des affaires sociales et UNICEF :
violences faites à la femme en RD Congo, Kinshasa 1999.
16. NAKACHE Jean Pierre et CONFAIS Josiane, Statistique
explicative appliquée, Ed. Technip, Paris, 2003
17. NGONDO A PITSHADENGE : Le mariage polygamique comme
stratégie de groupe : L'exemple des Yaka du Kwango au Zaïre,
cahiers économiques et sociaux, fam et sex n°8, Kinshasa
1983,
18. NGONDO A PITSHADENGE, nuptialité et
fécondité chez les polygames yaka (Zaïre Afrique), incidence
de l'âge et de l'état matrimonial sur la mobilité conjugale
vol xiii-1-2,Kinshasa,1981.
19. NGUB'USIM MPEY NKA R., « L'emploi et le travail
dans la 3ème République, regards sur le Premier Forum
sur l'emploi en R.D.CONGO, (Kinshasa, 18 - 22 sept. 2007) », in
Congo Afrique, Nov. 2007. pp. 683 - 684.
20. PETIT Elisabeth, le droit de vieillir, Fayard, 2004.
p.55.
21. PETIT Elisabeth, sexualité féminine au fil
de la vie, presse du châtelet, Fayard, Paris, 2004. p.78.
22. PUIJALON Bernadette, Le droit de vieillir, éd
Fayard, 2005
23. Sondage Paris match/ IFOP, février 2005.
24. STRAUSS C.L, Tristes tropiques, éd.
Plon, collection Terres humaines
25. Vanderschelden Mélanie;
« L'écart d'âge entre conjoints s'est
réduit », Données sociales, INSEE, n°1073,
Avril 2010
ANNEXES
ANNEXE I
1. Régression logistique
2. Codages des variables nominales
Bloc 0
3. Tableau de classification
4. Variables dans l'équation
5. Variables hors de l'équation
Bloc 1
6. Tests de spécification du modèle
7. Récapitulatif du modèle
8. Test de Hosmer-Lemeshow
9. Tableau de contingence pour le test de Hosmer-Lemeshow
10. Tableau de classification
11. Variables dans l'équation
Bloc 2
12. Test de spécification du modèle
13. Récapitulatif du modèle
14. Test de Hosmer-Lemeshow
15. Tableau de contingence pour le test de Hosmer-Lemeshow
16. Tableau de classification
17. Variables dans l'équation
Bloc 3
18. Test de spécification du modèle
19. Récapitulatif du modèle
20. Test de Hosmer-Lemeshow
21. Tableau de contingence pour le test de Hosmer-Lemeshow
22. Tableau de classification
23. Variables dans l'équation
Bloc 4
24. Test de spécification du modèle
25. Récapitulatif du modèle
26. Test de Hosmer-Lemeshow
27. Tableau de contingence pour le test de Hosmer-Lemeshow
28. Tableau de classification
29. Variables dans l'équation
Bloc 5
30. Test de spécification du modèle
31. Récapitulatif du modèle
32. Test de Hosmer-Lemeshow
33. Tableau de contingence pour le test de Hosmer-Lemeshow
34. Tableau de classification
35. Variables dans l'équation
Bloc 6
36. Test de spécification du modèle
37. Récapitulatif du modèle
38. Test de Hosmer-Lemeshow
39. Tableau de contingence pour le test de Hosmer-Lemeshow
40. Tableau de classification
Variables dans l'équation
Régression logistique
Bloc 0 : bloc de départ
Block 1: Méthode = Entrée
Step number: 1
Block 2: Méthode = Entrée
Block 3: Méthode = Entrée
Block 4: Méthode =
Entrée
Block 5: Méthode = Entrée
Block 6: Méthode = Entrée
ANNEXE II
1. Questionnaire de localisation
2. Questionnaire ménage
3. Nuptialité : polygamie, remariage et écart
d'âge entre conjoints
INSTITUT SUPERIEUR DE STATISTIQUE DE LUBUMBASHI
B.P. 2471 - LUBUMBASHI
DEPARTEMENT DE DEMOGRAPHIE APPLIQUEE
démographie_appliquee2004@yahoo.fr
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
N°
FICHE :
DATE D'INTERVIEW :
NOM DE L'ENQUETEUR : ........................
I. QUESTIONNAIRE
DE LOCALISATION
[01] Province : KATANGA
[02] Ville : LUBUMBASHI
[02] District/Ville/Cité :
....................................
[03] Commune :
..............................................
[04]
Quartier : ................................................
[05] Avenue/Rue :
............................................
[06] Nombre de ménage dans la parcelle :
[07] N° d'ordre du ménage dans la parcelle :
[08] Nombre de personnes dans le ménage :
II. QUESTIONNAIRE MENAGE
[09]
|
[10]
|
[11]
|
[12]
|
[13]
|
[14]
|
[15]
|
N° Ligne
|
Nom
|
Sexe
|
Age
|
Lien de parenté
|
Activité
|
Religion
|
01
|
|
1 2
|
|
|
|
|
|
|
02
|
|
1 2
|
|
|
|
|
|
|
03
|
|
1 2
|
|
|
|
|
|
|
04
|
|
1 2
|
|
|
|
|
|
|
05
|
|
1 2
|
|
|
|
|
|
|
06
|
|
1 2
|
|
|
|
|
|
|
07
|
|
1 2
|
|
|
|
|
|
|
08
|
|
1 2
|
|
|
|
|
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09
|
|
1 2
|
|
|
|
|
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|
10
|
|
1 2
|
|
|
|
|
|
|
11
|
|
1 2
|
|
|
|
|
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12
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|
1 2
|
|
|
|
|
|
|
13
|
|
1 2
|
|
|
|
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|
|
14
|
|
1 2
|
|
|
|
|
|
|
15
|
|
1 2
|
|
|
|
|
Etat matrimonial
0 = Union libre
1 = Marié(e) monogame
2 = Marié(e) polygame
3 = Veuf (ve)
4 = Divorcé(e)
5 = Séparé(e)
6 = Célibataire
Niveau d'instruction
0 = Préscolaire
1 = Primaire
2 = Secondaire
3 = Programme informel
4 = Universitaire
5 = Postuniversitaire
9 = NSP
Activité
00 = Enfant en bas âge
01 = Enfant non scolarisé
02 = Elève/Etudiant
03 = Travailleur
04 = Travailleur non salarié
05 = Travailleur agricole
06 = Retraité
07 = Ménagère
08 = Chômeur
09 = Inactif
10 = NSP/Sans réponse
Lien de parenté
01= Chef de ménage
02 = Conjoint du chef de ménage
03 = Enfant CM et CCM
04 = Enfant CM seul
05 = Enfant du CCM seule
06 = Père/Mère CM
07 = Père/mère CCM
08 = Petit fils/fille
09 = Autre parent CM
10 = Autre parent CCM
11 = Sans lien de parenté
12 = Belle-fille/Beau-fils
13 = Autre (à préciser)
Sexe
1 = Masculin
2 = Féminin
[16]
|
[17]
|
[18]
|
[19]
|
N° Ligne
|
Niveau d'instruction
|
Etat matrimonial
|
Statut d'occupation de logement
|
01
|
|
|
|
1 = Propriétaire
2 = Logé par un parent/ami
3 = Locataire
4 = Logé par l'employeur
5 = Garde-chantier
6 = Sous-logé
7 = Autre (à préciser) ................
......................................
|
|
|
|
03
|
|
|
04
|
|
|
|
05
|
|
|
|
06
|
|
|
|
07
|
|
|
|
08
|
|
|
|
09
|
|
|
10
|
|
|
|
11
|
|
|
|
|
12
|
|
|
|
|
13
|
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|
|
|
14
|
|
|
|
|
15
|
|
|
|
III. NUPTIALITE : POLYGAMIE, REMARIAGE ET ECART D'AGE
ENTRE CONJOINTS
[41] Y a-t-il combien d'hommes âgés de 15-49
ans dans ce ménage?
QUESTIONS POSEES A TOUS LES HOMMES AGES DE 15-49 ANS
|
N° ligne
|
|
|
|
|
|
1 = Oui
2 = Non
1 = Marié monogame
2 = Marié polygame
3 = Union de fait
|
1
2
3
|
1
2
3
|
1
2
3
|
1
2
3
|
1
2
3
|
[44] En quelle année avez-vous contracté cette
union ?
|
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|
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|
|
[45] A quel âge vous vous êtes marié pour
la première fois ?
|
|
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|
[46] Quel était l'âge de votre femme quand vous
vous mariez pour la première fois ?
|
|
|
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1 = Oui
2 = Non
|
1
2
|
1
2
|
1
2
|
1
2
|
1
2
|
[48] Si oui, avez-vous déjà eu combien
d'enfants avec votre femme ?
|
|
|
|
|
|
|
1 = Séparation
2 = Divorce
3 = Veuvage
|
1
2
3
|
1
2
3
|
1
2
3
|
1
2
3
|
1
2
3
|
[50] Cette rupture est intervenue après combien
d'années de vie ensemble ?
|
|
|
|
|
|
|
[51] Si votre union ou mariage est polygamique, avez-vous
exactement combien de femmes ?
|
|
|
|
|
|
|
[52] Quel l'âge avait chacune de vos épouses au
moment de l'union ?
|
|
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|
[53] Veuillez préciser le nombre d'enfants obtenus dans
chacune de ces unions.
|
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1 = Oui
2 = Non
|
12
|
12
|
12
|
12
|
12
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|
12
|
12
|
12
|
12
|
12
|
|
12
|
12
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12
|
12
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|
12
|
12
|
12
|
12
|
|
|
|
12
|
12
|
12
|
12
|
|
|
[55] Parmi vos épouses, combien sont-elles avec vous
actuellement ?
|
|
|
|
|
|
1 = Tradition familiale
2 = Tradition religieuse (musulman, Postolo)
3 = Mauvais caractère de la première femme
4 = Pour m'aider dans mes activités
économiques
5 = Avoir une progéniture nombreuse
6 = Autre (à préciser)
..............................
...................................................
|
1
2
3
4
5
6
|
1
2
3
4
5
6
|
1
2
3
4
5
6
|
1
2
3
4
5
6
|
1
2
3
4
5
6
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|
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|
|
[57] Y a-t-il eu mariage dans votre ménage au cours de
cinq dernières années, c'est-à-dire entre le 11
décembre 2004 et le 11 décembre 2009 ?
[58] Si oui, combien ?
Informations en rapport avec les mariages survenus au cours de
cinq dernières années
|
[59] Age du marié ou de la mariée
|
|
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|
|
[60] Age du conjoint
|
|
|
|
|
|
|
1 = Commune Lubumbashi
2 = Commune Kamalondo
3 = Commune Kenya
4 = Commune Katuba
5 = Commune Kampemba
6 = Commune Annexe
7 = Commune Ruashi
8 = Autre lieu (à préciser)
................................................
|
1
2
3
4
5
6
7
8
|
1
2
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1
2
3
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5
6
7
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1
2
3
4
5
6
7
8
|
1= Union de fait
2 = Mariage coutumier
3 = Mariage civil
4 = Mariage religieux
5 = Mariage coutumier et civil
6 = Mariage coutumier, civil et religieux
7 = Mariage coutumier et religieux
8 = Autre (à préciser)
.......................................................
|
1
2
3
4
5
6
7
8
|
1
2
3
4
5
6
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|
1
2
3
4
5
6
7
8
|
1
2
3
4
5
6
7
8
|
Lien de parenté
01= Chef de ménage
02 = Conjoint du chef de ménage
03 = Enfant CM et CCM
04 = Enfant CM seul
05 = Enfant du CCM seule
06 = Père/Mère CM
07 = Père/mère CCM
08 = Petit fils/fille
09 = Autre parent CM
10 = Autre parent CCM
11 = Sans lien de parenté
12 = Belle-fille/Beau-fils
13 = Autre (à
préciser).....................................................
|
01
02
03
04
05
06
07
08
09
10
11
12
13
|
01
02
03
04
05
06
07
08
09
10
11
12
13
|
01
02
03
04
05
06
07
08
09
10
11
12
13
|
01
02
03
04
05
06
07
08
09
10
11
12
13
|
1 = Commune Lubumbashi
2 = Commune Kamalondo
3 = Commune Kenya
4 = Commune Katuba
5 = Commune Kampemba
6 = Commune Annexe
7 = Commune Ruashi
8 = Autre lieu (à préciser)
................................................
|
1
2
3
4
5
6
7
8
|
1
2
3
4
5
6
7
8
|
1
2
3
4
5
6
7
8
|
1
2
3
4
5
6
7
8
|
07 = Bandundu
08 = Bas-Congo
09 = Province Orientale
10 = Equateur
11 = Maniema
01 = Katanga
02 = Kinshasa
03 = Nord-Kivu
04 = Sud-Kivu
05 = Kasaï-Occidental
06 = Kasaï-Oriental
|
01
02
03
04
05
06
07
08
09
10
11
|
01
02
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01
02
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01
02
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06
07
08
09
10
11
|
07 = Bandundu
08 = Bas-Congo
09 = Province Orientale
10 = Equateur
11 = Maniema
01 = Katanga
02 = Kinshasa
03 = Nord-Kivu
04 = Sud-Kivu
05 = Kasaï-Occidental
06 = Kasaï-Oriental
|
01
02
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01
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01
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01
02
03
04
05
06
07
08
09
10
11
|
0 = Préscolaire
1 = Primaire
2 = Secondaire
3 = Programme informel
4 = Universitaire
5 = Postuniversitaire
9 = NSP
|
0
1
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0
1
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0 = Préscolaire
1 = Primaire
2 = Secondaire
3 = Programme informel
4 = Universitaire
5 = Postuniversitaire
9 = NSP
|
0
1
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0
1
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0
1
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0
1
2
3
4
5
9
|
06 = Retraité
07 = Ménagère
08 = Chômeur
09 = Inactif
10 = NSP/Sans réponse
00 = Enfant en bas âge
01 = Enfant non scolarisé
02 = Elève/Etudiant
03 = Travailleur
04 = Travailleur non salarié
05 = Travailleur agricole
|
00
01
02
03
04
05
06
07
08
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01
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04
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00
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00
01
02
03
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05
06
07
08
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10
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06 = Retraité
07 = Ménagère
08 = Chômeur
09 = Inactif
10 = NSP/Sans réponse
00 = Enfant en bas âge
01 = Enfant non scolarisé
02 = Elève/Etudiant
03 = Travailleur
04 = Travailleur non salarié
05 = Travailleur agricole
00
01
02
03
04
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06
07
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00
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01
02
03
04
05
06
07
08
09
10
|
|
0 = Sans religion
1 = Religion traditionnelle
2 = Catholique
3 = Protestante
4 = Pentecôtiste
5 = Musulmane
6 = Témoin de Jéhovah
7 = Kimbanguiste
8 = Bahaïe
9 = Autre (à
préciser)....................................................
|
0
1
2
3
4
5
6
7
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1
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0 = Sans religion
1 = Religion traditionnelle
2 = Catholique
3 = Protestante
4 = Pentecôtiste
5 = Musulmane
6 = Témoin de Jéhovah
7 = Kimbanguiste
8 = Bahaïe
9 = Autre (à
préciser).........................................................
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0
1
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4 = Divorcé(e)
5 = Séparé(e)
6 = Célibataire
0 = Union libre
1 = Marié(e) monogame
2 = Marié(e) polygame
3 = Veuf (ve)
|
0
1
2
3
4
5
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4 = Divorcé(e)
5 = Séparé(e)
6 = Célibataire
0 = Union libre
1 = Marié(e) monogame
2 = Marié(e) polygame
3 = Veuf (ve)
0
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|
Questionnaire élaboré par Prof. Joseph KANKU
MUKENGESHAYI
Département de Démographie Appliquée
jkankum@yahoo.fr
demographie_appliquee2004@yahoo.fr
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
I
AVANT PROPOS
II
INTRODUCTION GENERALE
1
0.1. Choix et intérêt du sujet
1
0.2. Etat de la question
4
0.3. Problématique
8
0.4. Hypothèse
9
0.5. Méthodes et techniques
11
5.1. Méthodes
11
5.2. Techniques.
12
0.6. Délimitation du sujet
13
0.7. Difficultés rencontrées.
13
0.8. Subdivision du travail
13
CHAPITRE I. METHODOLOGIE DE RECHRCHE ET
TECHNIQUES DE COLLECTE DES DONNEES
15
1.1. INTRODUCTION
15
1.2. L'ECHANTILLONNAGE
15
1.3. LA COLLECTE DE DONNEES ET QUESTIONNAIRE
D'ENQUETE.
18
1.4. CODIFICATION DES VARIABLES
19
1.5. CONCLUSION
- 22 -
CHAPITRE II. LA NUPTIALITE DANS LE CONTEXTE
SOCIO-CULTUREL DE LUBUMBASHI
- 23 -
2.1. Introduction
- 23 -
2.2. Définitions des concepts
- 23 -
2.2.1. La nuptialité :
définition et typologie des états conjugaux
- 23 -
2.2.2. LE MARIAGE.
- 25 -
2.2.3. LE MARIAGE DANS LE CONTEXTE DE
LUBUMBASHI.
- 26 -
2.2.4. LA POLYGAMIE
- 28 -
2.2.5. L'AGE DES CONJOINTS
- 30 -
2.3. LES DETERMINANTS DE LA NUPTIALITE
- 31 -
2.3.1. INDICE DE PRIMO-NUPTIALITE
- 31 -
2.3.2. AGE MOYEN AU PREMIER MARIAGE
- 32 -
2.3.3. MODELISATION DE LA NUPTIALITE
- 33 -
2.3.4. MODELE LOGISTIQUE
- 33 -
2.4. CONCLUSION.
- 34 -
CHAPITRE III. L'INCIDENCE DE L'ECART D'AGE
ENTRE CONJOINTS SUR LE MODE DE MARIAGE : CAS DE LA POLYGAMIE TE DU
REMARIAGE A LUBUMBASHI
- 35 -
3.1. Introduction
- 35 -
3.2. Explication du mode de mariage par arbre de
segmentation binaire
- 35 -
3.3. Rapport entre écart d'age et polygamie
ou remariage a Lubumbashi
- 39 -
3.4. Rapport entre religion et mode de mariage
- 44 -
3.5. Rapport entre taille du ménage et mode
de mariage
- 47 -
3.6. Mode de mariage selon le niveau d'instruction
des conjoints
- 49 -
3 .7. L'âge moyen au premier mariage
- 51 -
3.8. CONCLUSION
- 54 -
CONCLUSION GENERALE
- 55 -
BIBLIOGRAPHIE
- 58 -
ANNEXES
- 60 -
TABLE DES MATIERES
86
* 1 LOTSINA Limo,
« Institution matrimoniale et organisations sociaux politiques en
Ituri (zones de Djugu et Irumu », Zaïre - Afrique,
n°215, mai 1987, p.291.
* 2 KANKU MUKENGESHAYI.
Politique sociale et politique familiales et structures
démographiques dans le haut katanga industriel, RD Congo, cas de l'Union
Minière du Haut Katanga Gécamines, 1925 - 1990, avril 2005,
p.186.
* 3 LOTSINA Limo, art.
cit, p.295.
* 4 VANDERSCHELDEN M. ;
« L'écart d'âge entre conjoints s'est
réduit », Données sociales, INSEE,
n°1073, Avril 2010 p 100.
* 5 BOZON M.
« Les femmes et écarts d'âge entre conjoints : une
domination consentie », Population, n°2 et 3 1990.
p.162.
* 6 KAYIBA E. « Les
causes de l'évolution de l'AMPM, de l'écart d'âge entre les
époux de la dot et de la polygamie de 1967 à 2005 à
Kinshasa », in XXVième congrès
général de la population à Tours France du 18 au 23
juillet 2005. p. 1 - 25.
* 7 NGONDO A PITSHADENGE,
« Le mariage polygamique comme stratégie de groupe :
L'exemple des Yaka du kwango au Zaïre », cahiers
économiques et sociaux n°8, Kinshasa 1983, p
46-60.
* 8 BASELE R., De la
fécondité des adolescents et de l'impact possible du rendement de
l'âge légal à 18 ans, TFE, UNIKIN, 1993. p. 64.
* 9 J-C COMBESSIE, La
méthode en sociologie, Ed. La Découverte, Paris, 2007, p.
128.
* 10 J.R. KAYABALA :
« L'organisation sociale du travail en Afrique noire et
traditionnelle », Cahiers de philosophie et des sciences du
travail, Lubumbashi, 2004, p.38.
* 11 J.R. KAYABALA, art.
cit, p.38 - 39.
* 12 Nathalie LACUBE : La
polygamie hier et aujourd'hui.
* 13 L. Henry et J.
Houdailles, « Célibat et âge au mariage aux
XVIIIè et XIXè siècle en France II. Age au premier
mariage », in Population n°4, Paris, 1979 p.403 -
442.
* 14 C.L
STRAUSS, Tristes tropiques, Ed. Plon, Paris, 2002 p.422.
* 15 John HAJNAL ;
«Age at marriage and proportions marrying», in
Population studies, Vol, VII n°2, 1953, p.162.
* 16 J.P. NAKACHE et J.
CONFAIS, Statistique explicative appliquée, Ed. Technic,
Paris, 2003, 79 p.
* 17 L. LEBART, A. MORINEAU, M.
PIRON, Statistique Exploratoire multidimensionnelle,
3ème Ed Dunod, Paris 2005, p 302-304
* 18 Sondage Paris match/ Ifop,
février 2005.
* 19 B. PUIJALON, Le droit
de vieillir, Ed. Fayard, Paris, 2005, 272 p.
* 20 KANKU MUKENGESHAYI, op.
cit. p.186.
* 21 E. CHAUMONT,
« Polygamie », in Dictionnaire du Coran,
2007, p.679.
* 22 Coran, sourate 4, verset
129 : « Vous ne pourrez jamais être équitable entre
vos femmes, même si vous en êtes soucieux. Ne vous penchez pas tout
à fait vers l'une d'elles, au point de laisser l'autre comme en suspens
(...) » Traduction Muhammad Hamidullah.
* 23 L.S. MOULIN :
« Les problèmes de l'éducation », Congo -
Afrique, n°427, sept 2008, p.592.
* 24 R. NGUB'USIM MPEY NKA,
« L'emploi et le travail dans la 3ème
République, regards sur le Premier - Forum sur l'emploi en
R.D.CONGO, (Kinshasa, 18 - 22 sept. 2007) », Congo
Afrique, Nov. 2007, p. 684 - 685
* 25 UNICEF : violences
faites à la femme en RD Congo, Ministère des affaires sociales,
Kinshasa 1999. p.684-685.
* 26 Enquêtes nationales
MICS2, p.53
|