2.2.1- L'optique de la production et l'optique de
l'intermédiation
Selon l'approche production, le rôle des banques est de
fournir des services à leur clientèle. L'output de la banque est
le volume des services fournis aux épargnants (comptes
gérés) et aux emprunteurs (crédits octroyés). Pour
en obtenir, la banque transforme le capital physique et le travail. Les
immobilisations et les salaires peuvent donc y être
considérés comme inputs. (Kamgna et Dimou, 2008).
Dans l'approche d'intermédiation, le rôle de la
banque est de collecter les fonds pour les transformer en crédits. Sa
production est dans ce cas évaluée en unité
monétaire. Les inputs sont les dépôts collectés et
les fonds empruntés, et le volume de crédits accordés
constitue le principal output. Les théoriciens introduisent d'ailleurs
une nouvelle approche, l'approche
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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2010
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moderne, qui incorpore les éléments de la
théorie de l'information dans l'activité des banques, la gestion
des risques, etc. (Freixas et al 1999)1
2.2.2 L'efficacité - coût et
l'efficacité - profit
L'efficience - coût (Efficacité allocative)
mesure l'aptitude d'une banque à réaliser les coûts les
plus proches des « best-practices bank's costs » tout en proposant un
niveau et une structure d'outputs donnés.
Pour ce qui est de l'efficacité profit, Berger et Mester
(1997) proposent d'en distinguer deux types : l'efficience profit standard et
l'efficience profit alternatif.
L'efficience profit standard mesure l'aptitude d'une banque
à réaliser les meilleurs profits possibles compte-tenu d'un
niveau de prix d'inputs et d'outputs donnés.
L'efficience profit alternative mesure l'aptitude d'une banque
à réaliser les meilleurs profits possibles compte-tenu d'une
quantité d'outputs donnée plutôt que des prix. Cette
dernière forme est utilisable lorsque les conditions pour le calcul de
l'efficience profit standard ne sont pas réunies.
Selon lui, l'efficacité profit est en
général plus large que l'efficacité orientée
coûts pour mesurer la performance des firmes, l'intérêt de
la firme étant davantage dans la capacité à
améliorer son rendement.
Après les contours de la notion d'efficacité
technique et une étude2 de ses méthodes de mesure,
notre débat théorique sur la question est manifestement
épuisé. C'est l'occasion d'aller plus loin, en essayant de
valider cette connaissance théorique par la pratique. Le chapitre qui
suit présente une application de la mesure de l'efficacité
technique des banques à la Commercial Bank - Cameroun, au sein du
marché bancaire camerounais.
1 Cités par Kamgna et Dimou, 2009
2 Non exhaustive, il faut le reconnaître
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
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CHAPITRE II : MESURE DE L'EFFICACITE TECHNIQUE DE
LA COMMERCIAL BANK - CAMEROUN
La mesure de l'efficacité technique de la CBC reprendra
le schéma de l'approche non paramétrique - DEA
présentée au chapitre 1. Ce sera une application de cette
méthode à un cas pratique. Avant d'entamer cette mesure
proprement dite (Section 2), il est utile de présenter d'entrée
de jeu le modèle empirique auquel s'appliquent nos travaux, à
savoir la banque et son marché (Section 1).
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