Paragraphe 2 : Typologies de l'efficacité
technique
La première catégorisation de
l'efficacité technique distingue l'efficacité technique pure de
l'efficacité technique d'échelle (2.1). La seconde
énumère l'efficacité technique orientée input et
l'efficacité technique orientée outputs (2.2)
2.1- L'efficacité technique pure et
l'efficacité technique d'échelle
La prise en compte des rendements d'échelle peut
permettre la décomposition de la notion d'efficacité technique en
une efficacité technique pure et une efficacité technique
d'échelle. L'efficacité technique pure reflète la
manière dont les ressources de l'unité de production sont
gérées. En revanche, l'efficacité d'échelle
détermine si l'unité de production opère à une
échelle optimale ou non. L'échelle optimale est entendue ici
comme étant la meilleure situation à laquelle peut parvenir
l'unité de production en augmentant proportionnellement la
quantité de tous ses facteurs.
Pour illustrer cette décomposition,1
considérons le cas d'une DMU qui produit un output y à partir
d'un seul input x (figure 1) en supposant la technologie de production à
rendements d'échelle variables. Une technologie est à rendements
d'échelle variables si à la suite d'une augmentation
proportionnelle de tous les facteurs de production, la production varie dans
une proportion différente. Par contre, elle est à rendements
d'échelles constants si une augmentation proportionnelle de tous les
facteurs de production entraîne une augmentation de la production dans la
même proportion.
1 Ce schéma est inspiré de Joumady O.
(2000) pp 7 - 9
2010
L'efficacité technique des banques et ses facteurs
explicatifs : application à la Commercial Bank - Cameroun
Figure 2 : Frontière de production et rendements
d'échelle
Source : JOUMADY O., p.8
La frontière des possibilités de production de
cette DMU est représentée par la courbe à rendements
d'échelle variables (REV). Sous l'hypothèse de rendements
d'échelle constants, cette frontière est
représentée par la droite REC.
Au point A''', la DMU est techniquement capable de produire la
même quantité d'output en utilisant moins d'inputs,
précisément en se plaçant au point A». Elle est par
conséquent inefficace dans la mesure où elle peut réaliser
une économie d'inputs correspondant à A»A'''. Le niveau
d'efficacité technique pure est le rapport AA»/AA'''.
L'efficacité d'échelle quant à elle est
fournie par la distance entre les frontières REC et REV et est
mesurée par le rapport AA'/AA». Au point B, la DMU atteint «
l'échelle optimale » : Audelà de ce point, elle ne peut
améliorer son rendement en augmentant sa production. Le produit de
l'efficacité technique pure et de l'efficacité d'échelle
représentant l'efficacité technique totale, donne le rapport
AA'/AA''' et correspond à la mesure de l'efficacité technique
dans le cas de rendements d'échelle constants.
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2.2- L'efficacité technique, orientations
input et output
L'efficacité technique peut être
considérée selon deux principales approches (Kamgna et Dimou,
2008) :
Premièrement, elle mesure l'aptitude d'une unité
de production (DMU) à obtenir le maximum d'outputs possible à
partir d'une combinaison d'inputs et d'une technologie de production
données : c'est sa définition « orientée output
», qui répond à la question de savoir : «
De combien peut-on modifier les quantités d'output sans
modifier les quantités d'input utilisées »
(Coelli et al, 1996) ;
Secondement, elle mesure son aptitude à réaliser
un niveau d'output donné à partir des plus petites
quantités d'inputs possibles : c'est la définition «
orientée input », répondant à la question de savoir :
« De combien les quantités d'input peuvent être
proportionnellement réduites, sans qu'il n'y ait variation de la
quantité d'outputs produits » (Idem).
L'inefficacité technique correspond donc soit à
une production en deçà de ce qui est techniquement possible pour
une quantité d'inputs et une technologie donnée, ou à
l'utilisation de quantités d'inputs au dessus du nécessaire pour
un niveau d'output donné.
La plupart des méthodes de mesure de
l'efficacité technique abordées avant 1980 concernaient
généralement la maximisation d'outputs, sous contrainte d'un
niveau d'input donné. Dans cette perspective et tel que proposé
par Forsund et Hjalmarsson (1979)1, il serait possible de maximiser
le niveau de production pour une utilisation donnée d'intrants. À
la Figure 3, la DMU située au point D et qui voudrait conserver un
niveau d'utilisation U=1 des intrants pourrait opérer au point C. Ainsi
son niveau de production passerait de YD à YC.
1 Cités par Amara et Romain (2000)
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Figure 4 : Les deux types d'appréciation de
l'efficacité technique
Source : N. Amara et R. Romain (2000), p. 13
Cependant, l'efficacité technique peut être aussi
mesurée en regard de l'utilisation des intrants. En effet, il serait
également possible de minimiser l'utilisation des intrants pour un
niveau de production donné, c'est-à-dire produire le même
extrant YD avec moins d'intrants, soit U1 à la Figure 3. Cela placerait
la DMU au point B au lieu de D.
Là n'est qu'une augure de l'ampleur des débats qui
s'animent autour de la mesure de l'efficacité technique.
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