Conclusion
La séropositivité chez les femmes migrantes
multiplie encore les difficultés auxquelles elles sont
confrontées et renforce aussi leur précarité sociale et
leur solitude. Cela est dû au manque de confiance que les femmes
migrantes n?arrivent pas à trouver au sein de la communauté dans
laquelle elles vivent.
Pour cela, les femmes se tournent plus vers les personnes
étrangères à leur environnement c'est-à-dire, vers
les associations, les assistantes sociales etc. Ceci reste un appui fondamental
dans leur lutte contre la maladie. Le VIH/SIDA reste encore au sein de la
communauté migrante une maladie qui stigmatise les personnes
atteintes.
Dans les discours des femmes interviewées, la
perception que les femmes ont du VIH/SIDA est un sentiment de gêne et de
honte. Les représentations sociales négatives de la maladie au
sein de la communauté ne font que renforcer ce sentiment d?exclusion et
de malheur. La séropositivité pousse les femmes à trouver
plusieurs stratégies afin de se protéger contre la stigmatisation
qui existe au sein de la communauté.
Dans le discours des acteurs de la prévention,
l?utilisation du préservatif est le premier moyen des réductions
des risques de transmission. Mais pour les femmes migrantes
interviewées, le préservatif ne fait pas partie des moyen de
prévention qu?elles utilisent.
Pour elles, une fois la séropositivité sue, il
faut trouver un moyen de se protéger de la "méchanceté"
des autres. Ces différents moyens de prévention passent par le
secret : dire ou pas sa séropositivité, si la
séropositivité commence à se savoir au sein de la
communauté les femmes deviennent de plus en plus mobiles.
Les liens qu?elles tissent sont superficiels au sein de leur
communauté. Elles font plus confiance aux étrangers qu?aux
membres de leur famille. Ainsi, les types de relations entretenues montrent
comment les personnes séropositives se comportent face aux autres et les
raisons qu?elles avancent afin de dire ou taire sa séropositivité
dans un milieu social ou un autre.
Actuellement, les trois femmes interviewées ne vivent plus
à Poitiers. Elles ont toutes cherché à
déménager afin de vivre dans une communauté qui ne
douterait pas de leur sérologie.
Ce travail effectué, m?a permis de comprendre les
différents comportements des femmes migrantes face au VIH/SIDA mais
aussi la manière dont les acteurs de la prévention mènent
le combat pour la lutte contre le VIH/SIDA à Poitiers. Chaque acteur a
sa manière d?appréhender la maladie et de la combattre.
Malgré la faiblesse de mon échantillon, cette
étude se présente comme un travail explorateur sur la question
des femmes migrantes et du VIH/sida au sein de la communauté migrante.
L?intérêt de ce travail c?est de mettre en avant la
réaction des individus c'est-à-dire de la personne
séropositive face aux autres au sein de la communauté dans
laquelle elles vivent.
Cette étude constituera une base sur laquelle pourra
s?édifier mon prochain travail de recherche. L?objectif de ce travail
serait d?analyser le rôle des associations dans la lutte contre le
VIH/SIDA avec l?exemple de l?association des Femmes de Guinée pour la
lutte contre les Maladies Sexuellement Transmissibles et le SIDA (ASFEGMASSI).
La pertinence de cette recherche se situe au niveau des interactions des
personnes et des institutions. Le choix méthodologique se portera sur
l?observation, sur l?analyse du discours des personnes séropositives
mais aussi des acteurs de la lutte contre le VIH/SIDA en Guinée. Cette
recherche aura pour but de répondre à la problématique
suivante : Comment les membres de l?association ASFEGMASSI tentent de lutter
contrer le VIH/SIDA ? Quelle analyse peut- on faire du comportement des acteurs
face à la maladie ?
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