Paragraphe 2 : Coopération Bénin et
institutions internationales
En dehors des accords bilatéraux et
multilatéraux avec les pays et les institutions sous-régionales,
le Bénin a entretenu d'autres initiatives à travers un
partenariat avec des institutions internationales, pour la protection et la
lutte contre la maltraitance des enfants.
A- Bénin - UNICEF
A la tête des institutions internationales, on retrouve
l'UNICEF pour qui l'enfant constitue l'enjeu. Le programme de
coopération Bénin-UNICEF 2004 -2008 comporte trois volets
orientés exclusivement vers l'enfant : le programme survie, le
programme éducation et le programme protection.
Le Programme protection vise les principales formes de
vulnérabilité et d'abus de droit des enfants. Un plan d'action
quinquennal relatif à la politique et stratégie nationale de
protection de l'enfant est disponible et diffusé en 2008. la
stratégie principale de prévention contre le travail, la traite
et l'exploitation sexuelle des enfants reste l'éducation. Ce programme
travaille étroitement avec le programme Education pour mieux
sensibiliser et éduquer les populations et augmenter les taux de
scolarité et de rétention des enfants à l'école.
Signalons que les actions de l'UNICEF Bénin
s'inscrivent dans un cadre global de coopération et sont visibles sur le
terrain. Il a ainsi mis en place des comités locaux de lutte contre la
traite des enfants dont les actions ont été retenues par beaucoup
d'acteurs comme contribuant à perturber la tranquillité des
trafiquants. L'UNICEF apporte également un appui financier et
logistique à l'Etat béninois et certaines organisations de la
société civile qui luttent contre le phénomène.
L'UNICEF intègre dans son plan d'action la lutte contre
le trafic des enfants tant au niveau national que sous-
régional. Des séminaires sous-régionaux
sont organisés pour informer de l'ampleur du problème du trafic
afin que les différents participants s'investissent à la
recherche d'une stratégie pour combattre la pratique.
B- Bénin, Union Européenne et Bureau
International du Travail.
Dans le même ordre d'idées, l'Union
Européenne a mis en place en 2002, un projet dénommé (8
ACP BEN 026-Appui à la lutte contre le trafic des
enfants).91Ce projet d'une durée de trois
ans (2002-2005) a couvert quatre axes essentiels :
1. Appui et renforcement de la Brigade de protection des
mineurs ;
2. Appui et renforcement des structures d'accueil et de
réinsertion des enfants ;
3. Sensibilisation et communication ;
4. coordination au niveau sectoriel.
Dans la même période, l'Union Européenne a
appuyé l'ONG CARE Bénin et le réseau CLOSE (regroupement
des Organisations de la Société Civile Locale) dans la mise en
place du projet PROCHILD (Programme de renforcement des capacités
locales des enfants victimes de trafic). Le soutien de l'Union
Européenne est prévu pour s'étendre sur les prochaines
années (2007-2011).92 Le projet vise
principalement le renforcement du dispositif institutionnel national du
Ministère de la famille et de l'enfant, l'appui à la mise en
oeuvre de l'arsenal juridique en matière de promotion et de protection
des droits des enfants, la mise en place d'un outil de financement des
initiatives locales portées par les acteurs non étatiques
béninois à travers un fonds
91 Projet mis en place par l'Union
Européenne en 2002, dénommé (8 ACP BEN 026-Appui à
la lutte contre le trafic des enfants).
92 Projet mis en place par l'Union
Européenne en 2002, dénommé PROCHILD (Programme de
renforcement des capacités locales des enfants victimes de trafic)
national, la sécurisation des conditions de vie des
enfants travailleurs et la valorisation de leur compétence
professionnelle.
Quant au Bureau International du Travail (BIT), à
travers son Programme International pour l'Abolition du Travail des Enfants
(IPEC) et le Projet sous régional de Lutte contre la Traite des Enfants
en Afrique de l'Ouest et du Centre, il a mené de nombreuses actions
contre la traite des enfants à des fins d'exploitation de leur travail.
Il s'agit principalement de l'élimination de la traite des enfants
à travers le renforcement de la capacité des écoles ;
l'adoption et l'opérationnalisation d'un plan national de lutte contre
la traite des enfants au Bénin ; l'appui à la
création d'un centre pilote d'accueil d'enfants victimes de traite dans
une région frontalière à haut risque et
réhabilitation d'au moins 200 enfants victimes de traite. De même,
dans le cadre de la prévention et la lutte contre la traite et
l'exploitation des enfants, il y a la mise en oeuvre d'un programme
d'éducation alternative et de réinsertion socioprofessionnelle
dans les départements de l'Atlantique et du Zou.
Par ailleurs, l'Ambassade Royale du Danemark a initié
en 2002, en partenariat avec le Ministère de la Famille et de l'Enfant,
un projet de lutte contre la migration et le trafic des enfants dans le
département du Zou. D'une durée d'un an, ce projet s'articule
autour de quatre axes essentiels : le renforcement de la collaboration au
niveau départemental, communal et local, l'information et la
sensibilisation des leaders d'opinion et des groupes socioprofessionnels, la
sensibilisation des populations, la création des comités locaux,
le renforcement des capacités d'intervention des structures
déconcentrées dudit ministère etc.
Chapitre 2 : Vers une
amélioration de lutte contre le trafic des enfants au Bénin
Bien que, dans un certain sens, l'on puisse se réjouir
des avancées que les autorités gouvernementales, les
organisations onusiennes et les défenseurs des droits des enfants ont
pu enregistrer à différents niveaux depuis une douzaine
d'années dans le domaine de la lutte contre la traite ou le trafic des
enfants en Afrique de l'Ouest, il existe en réalité plusieurs
raisons de relativiser les succès politiques et médiatiques
enregistrés. Ce sont ces limites, plutôt que des
demi-succès remportés, qu'il importe ici de souligner.
L'accent sera mis ici sur les limites ou insuffisances des
mesures de la lutte contre le trafic des enfants au Bénin d'une part, et
d'autre part sur des propositions d'amélioration afin
d'éradiquer le phénomène.
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