ABSTRACT
In order to assess the trend in income distribution in
Cameroon during 1996 and 2001 periods and to understand it in the context of
macroeconomics changes that occur during this period, this study attempts
firstly to appreciate the trend in spatial inequality using the Gini index and
the Generalised class of entropy index. Secondly, it empirically analyses the
trend in polarization in Cameroon during and after Structural Adjustment
Programmes (SAP's) via the Duclos-Esteban-Ray index ( ) and Foster-Wolfson
index (W ). And finally, it tries to
DER
compare these two variations with a view to bring out
divergences and similarities between these twins phenomena in Cameroon. To do
it, this study used the 1996 and 2001 Cameroon household consumption
surveys.
The results show an increase in inequality and attribute this
to rural areas, with the exception of Rural Savannah region which, as the urban
areas and the largest cities Douala and Yaounde experienced an improvement in
their inequality levels. The two measures of polarization give conflicting
results at the national level, the Foster-Wolfson index showing an increase
while indexes indicate a decrease. In general, inequality and polarization
DER
move together in areas and regions but conflict at the national
level.
This study recommends that any policy to reduce inequality in
Cameroon must focus more on within-group components. More fairness in income
redistribution would improve growth and reduce poverty and mitigate inequality
and polarization in a simultaneous fashion. Those addressing these three
aspects in a consistent manner can best be designed within the ambit of
carefully targeted transfers (road construction, drugs access facilities and
fight against corruption for instance) that are group neutral, yet reaching the
vulnerable segments of each group.
Key words: Inequality, Polarization, Structural
Adjustment Programmes
Mémoire présenté et soutenu
publiquement par NGOUDJI TAMEKO Charlie Yves en vue de l'obtention du
Diplôme 9 d'Etudes Approfondies ( DEA) en
Economie Mathématique et Econométrie
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
A : Indice d'Atkinson
CV : Coefficient de variation
DER : Classe des mesures Duclos-Esteban-Ray
ER : Mesure Esteban-Ray
EGR : Mesure Esteban-Gradin-Ray
G : Coefficient de Gini
GE : Classe des mesures d'Entropie
Généralisée
$US : Dollar des Etats-Unis d'Amérique
AFD : Agence Française de
Développement
ASS : Afrique Sub-Saharienne
BAD : Banque Africaine de
Développement
BM : Banque Mondiale
CEPAL : Commission Economique pour
l'Amérique Latine de l'ONU
CNUCED : Conférence des Nations Unies sur
le Commerce et le Développement
DAD : Logiciel d'Analyse Distributive
DSCN : Direction de la Statistique et de la
Comptabilité Nationale
DSRP : Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté
EBC : Enquête Budget Consommation
ECAM II : Enquête Camerounaise
Auprès des Ménages de 2001
ECAM I : Enquête Camerounaise
Auprès des Ménages de 1996
FASR : Facilité d'Ajustement Structurel
Renforcée
FCFA : Franc de la Coopération
Financière en Afrique Centrale
FF : Franc Français
FMI : Fonds Monétaire International
FRPC : Facilité pour la Réduction
de la Pauvreté et la Croissance
GUCE : Guichet Unique des opérations du
Commerce Extérieur
INS : Institut National de la Statistique
ONU : Organisation des Nations Unies
PAS : Programmes d'Ajustement Structurel
PIB : Produit Intérieur Brut
PNB : Produit National Brut
PNUD : Programmes des Nations Unies pour le
Développement
PPTE : Pays Pauvres Très
Endettés
RDA : Recommended Dietary Allowances
TCA : Taxe sur le Chiffre d'Affaire
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
USA : Etats Unis d'Amérique
W : Mesure Foster-Wolfson
ZK : Indice Zhang et Kanbur
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Evolution de quelques
agrégats macroéconomiques au Cameroun avant les PAS
(en million de $US) 24 Tableau 2 : Evolution
de quelques agrégats macroéconomiques au Cameroun pendant les
PAS (en million de $US) 28 Tableau 3 :
Evolution de quelques agrégats macroéconomiques au Cameroun
après les PAS
(en million de $US) 33
Tableau 4 : Inégalité des revenus
: Indice de Gini et dépense moyenne par quintile 37
Tableau 5 : Polarisation dans la distribution
des niveaux de vie au Cameroun 38
Tableau 6 : Récapitulatif de quelques
travaux empiriques sur l'inégalité et la polarisation 56
Tableau 7 : Inégalité et
polarisation au Cameroun en 1996 et 2001 74
Tableau 8 : Evolution de la dépense
moyenne par équivalent-adulte selon les milieux de
résidence au Cameroun entre 1996-2001
77 Tableau 9 : Evolution de l'inégalité selon
les milieux de résidence au Cameroun en 1996 et
2001 79 Tableau 10 : Evolution de la
polarisation au Cameroun selon les milieux de résidence en
1996 et 2001 82 Tableau 11 : Evolution des
dépenses totales par équivalent adulte des ménages au
Cameroun
selon les régions de résidence
86 Tableau 12 : Décomposition de
l'inégalité selon les régions de résidence au
Cameroun (1996
et 2001) 88 Tableau 13 : Evolution de la
polarisation selon la région de résidence du chef de
ménage au
Cameroun (1996 et 2001) 93
Mémoire présenté et soutenu
publiquement par NGOUDJI TAMEKO Charlie Yves en vue de l'obtention du
Diplôme 12 d'Etudes Approfondies ( DEA) en
Economie Mathématique et Econométrie
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Evolution graphique de quelques
agrégats macroéconomiques au Cameroun entre
1965 et 1983 25 Figure 2 : Evolution
graphique de quelques agrégats macroéconomiques au Cameroun
entre
1984 et 1994 28 Figure 3 : Evolution
graphique de quelques agrégats macroéconomiques au Cameroun
entre
1995 et 2003 33 Figure 4 : Evolution de la
dépense moyenne par équivalent-adulte selon les milieux de
résidence au Cameroun entre 1996-2001 77 Figure
5 : Evolution de la dépense moyenne par équivalent
adulte selon les régions de
résidence au Cameroun entre 1996-2001 86
Mémoire présenté et soutenu
publiquement par NGOUDJI TAMEKO Charlie Yves en vue de l'obtention du
Diplôme 13 d'Etudes Approfondies ( DEA) en
Economie Mathématique et Econométrie
Chapitre I : INTRODUCTION
GENERALE
I.1. Contexte et problématique
Malgré la mise en oeuvre des plans quinquennaux en
début des années 60, l'économie camerounaise a connu au
milieu des années 80 une récession qui l'a conduite à
adopter à partir de 1988 les Programmes d'Ajustement Structurel
(PAS)1.
En effet, l'économie du Cameroun s'est bien
portée jusqu'à la seconde moitié des années 80,
lorsque les cours mondiaux de ses exportations2 ont chuté.
Vers la fin de ces années 1980, la longue et profonde crise
sociopolitique3 et économique combinée aux effets de
la baisse des cours mondiaux des matières premières et la baisse
du cours du dollar ont entraîné une aggravation de cette
situation. La surévaluation du franc CFA4 par rapport au
Dollar américain ($US), devise dans laquelle est libellée la
plupart des exportations camerounaises, et les déficiences structurelles
du pays ont été en grande partie responsables de la crise
économique.
Suivant la précarité de la situation
économique et les chutes de revenus émanant de la crise, le
gouvernement, sous les auspices des institutions de Bretton Woods - Banque
Mondiale (BM) et Fonds Monétaire International (FMI) - a
abandonné les programmes de long termes en cours depuis 1961 (plans
quinquennaux) pour adopter les programmes de moyen termes appelés
Programmes d'Ajustement Structurel dans le but de restaurer l'équilibre
macroéconomique et d'améliorer la croissance et l'efficience de
l'économie. Une série de mesures de réduction des
dépenses a ainsi été engagée, les entreprises
publiques ne dégageant pas de profit ont été
liquidées et celles ayant un profit marginal ont été
privatisées.
1 Ces programmes avaient pour but d'aider les pays
en crise à atteindre une stabilisation macroéconomique et une
transformation structurelle de l'économie équilibrées et
durables. Elles ont été adoptées au Cameroun en 1988.
2 Il s'agit des biens que le Cameroun exporte ; en
l'occurrence les produits agricoles (café, cacao, banane, etc.) et les
matières premières (pétrole, etc.).
3 Il s'agit de l'instabilité politique et les
événements qualifiés de « villes mortes » qui
ont précédé les élections présidentielles de
1992 au Cameroun.
4 Pour la Zone CEMAC, FCFA signifie franc de la
Coopération Financière en Afrique centrale tandis que pour
l'UEMOA, FCFA signifie franc de la Communauté Financière
Africaine.
Mémoire présenté et soutenu
publiquement par NGOUDJI TAMEKO Charlie Yves en vue de l'obtention du
Diplôme 14 d'Etudes Approfondies ( DEA) en
Economie Mathématique et Econométrie
Les dépenses publiques en matière
d'éducation et de santé ont été compressées.
L'année 1993 a vécu une double baisse des salaires dans le
service public,5 ceci ayant pour objet d'amener une baisse
d'ensemble dans les coûts de production, ce qui devrait relancer
l'économie (Baye et Fambon, 2001).
Cependant, cinq ans après, l'économie
camerounaise est restée stagnante. C'est pourquoi le Cameroun et les
autres membres de la Zone Franc ont dévalué le FCFA (Franc de la
Coopération Financière en Afrique Centrale) de 50% par rapport au
FF (Franc Français) le 12 janvier 1994. Etant la pièce centrale
de l'ajustement, la dévaluation avait pour but de freiner la
consommation des biens importés et de réaffecter les ressources
des biens non commercialisés vers les biens commercialisés,
notamment les exportations agricoles.
En outre, ces politiques et reformes ne sont pas
demeurées sans incidences sur la situation économique et sociale
du Cameroun, notamment la montée des inégalités et de la
polarisation des revenus de la population. Les effets de la hausse des prix
résultant de la dévaluation, la confusion dans le sous-secteur
produit due à sa libéralisation et les maigres salaires ont
contraint et forcé plusieurs camerounais à adopter des
comportements de débrouillardise. Parmi ces comportements, on
relève par exemple le travail au noir (secteur informel), les
changements des tendances régionales d'activité, les changements
dans l'occupation des structures, la baisse de la productivité et
l'adoption des « innovations comportementales » comme la corruption
et autres vices de la société. Ces adaptations ont défini
des tendances spécifiques de distribution de revenu, marquées par
les inégalités entre leurs niveaux et la concentration entre les
mains d'un petit nombre de personnes de la quasi- totalité des revenus
distribués.
La crise a donc eu pour conséquence majeure la
recrudescence de la pauvreté dont la lutte passe par une
amélioration de la croissance et une réduction des
disparités. En fait, l'analyse économique traditionnelle a
longtemps considéré qu'une politique de développement
devait se concentrer sur la croissance économique afin d'entraîner
une élévation générale du niveau de vie susceptible
de réduire la pauvreté. L'analyse récente tend à
mettre en avant le rôle que peut jouer une politique de redistribution et
de réduction des inégalités dans la croissance
économique et donc la réduction de la pauvreté (Valier,
2000 et
5 Une en janvier et l'autre en novembre (ces baisses
s'élevant à une moyenne de 60%).
Mémoire présenté et soutenu
publiquement par NGOUDJI TAMEKO Charlie Yves en vue de l'obtention du
Diplôme 15 d'Etudes Approfondies ( DEA) en
Economie Mathématique et Econométrie
Bourguignon, 2000). Nous allons dans cette étude
analyser et comparer les évolutions de la polarisation et de
l'inégalité au Cameroun afin de mieux décrypter les
différences et similitudes qui existent entre elles ; notre souci
étant de proposer un moyen de lutte contre la pauvreté par
l'approche de réduction de l'inégalité et de la
polarisation.
I.2. Questions de recherche
La question principale analysée ici est de savoir comment
ont évolué l'inégalité et la polarisation pendant
les différentes périodes de réformes économiques au
Cameroun ?
Plus spécifiquement, il s'agit de déterminer :
- Quelle a été l'évolution des
inégalités au Cameroun pendant et après les PAS?
- Comment a évolué la polarisation au Cameroun
dans les périodes 1996 et 2001 ?
- S'il existe une différence significative entre les
trends de la polarisation et de
l'inégalité au Cameroun pendant ces deux
périodes ?
I.3. Objectifs de l'étude
L'objectif principal de cette étude est d'analyser et
de comparer les évolutions de la polarisation et de
l'inégalité au Cameroun pendant et après les PAS afin de
proposer un moyen de lutte contre la pauvreté qui tienne compte de ces
phénomènes.
Trois objectifs spécifiques sont poursuivis :
- Evaluer le trend de l'inégalité spatiale en
utilisant le coefficient de Gini et la classe des mesures d'entropie
généralisée.
- Analyser empiriquement l'évolution de la polarisation
au Cameroun de 1996 à 2001
aux moyens de l'indice Duclos-Estéban-Ray et de l'indice
Foster-Wolfson.
- Comparer ces deux évolutions dans le but de faire
ressortir les différences et
similitudes entre elles au Cameroun.
I.4. Hypothèses de recherche
Pour aborder la problématique de notre étude
avec tact, nous formulons l'hypothèse générale suivante
qui va avec la pensée de Duclos, Esteban et Ray (2004) : la polarisation
est un concept largement différent de l'inégalité.
Plus spécifiquement, nous avons les hypothèses
ci-dessous :
H1 : L'inégalité a augmenté
au Cameroun pendant et après les PAS.
H2 : La polarisation a évolué de
manière croissante entre 1996 et 2001 au Cameroun.
Mémoire présenté et soutenu
publiquement par NGOUDJI TAMEKO Charlie Yves en vue de l'obtention du
Diplôme 16 d'Etudes Approfondies ( DEA) en
Economie Mathématique et Econométrie
H3 : L'inégalité et la
polarisation ont suivi des évolutions différentes pendant et
après les PAS au Cameroun.
I.5. Importance de l'étude
+ Importance théorique :
Depuis plusieurs années, un grand intérêt
s'est porté sur l'impact des reformes économiques sur la
pauvreté et particulièrement sur la distribution du
bien-être dans les sociétés africaines. L'échec des
PAS introduit au Cameroun depuis 1988 suscite des débats quant à
l'effet qu'a eu les reformes des institutions de Bretton Woods sur les
politiques de redistribution au Cameroun. Notre étude évalue les
trends de l'inégalité et de la polarisation des dépenses
des ménages au Cameroun sur la période des reformes
économiques et celles d'après. Elle contribue à la
littérature existante de trois manières :
- D'abord, l'analyse des effets de ces mesures d'ajustement
sur la redistribution n'a pas été effectuée de
manière intensive et rigoureuse jusqu'ici. A notre connaissance,
très peu d'études6 sur le Cameroun analysent
l'évolution de la polarisation et de l'inégalité de
revenu, utilisant simultanément les deux bases de données de 1996
et 2001.
- Ensuite, notre étude se concentre sur la dynamique
spatio-temporelle de l'inégalité et de la polarisation au
Cameroun dans le but d'aider à comprendre leurs évolutions
à différentes étapes de la situation économique du
pays.
- Enfin, cette étude introduit le concept de
polarisation dans la distribution de revenu, chose encore inexplorée
dans le dialogue du bien-être au Cameroun.
+ Importance empirique :
Les études empiriques menées ici sont d'une
importance considérable pour les décideurs politiques dans la
mesure où elles permettent d'identifier simultanément la
structure de la polarisation et de l'inégalité des revenus et la
nature des changements de celles-ci au cours du temps. Munies des ces
informations, les autorités gouvernementales peuvent prendre des mesures
spécifiques en vue d'améliorer la distribution des revenus entre
les différentes couches de la population. De plus, se baser uniquement
sur le trend de l'incidence de la pauvreté comme on l'a toujours fait
jusqu'ici, peut ne pas nous permettre d'avoir une vue globale sur la situation
de la pauvreté au Cameroun. L'inégalité (évolution
des disparités dans
6 Comme étude de ces phénomènes
sur le Cameroun on peut citer Baye, 2008.
Mémoire présenté et soutenu
publiquement par NGOUDJI TAMEKO Charlie Yves en vue de l'obtention du
Diplôme 17 d'Etudes Approfondies ( DEA) en
Economie Mathématique et Econométrie
la distribution des revenus) et la polarisation nous donnent des
résultats significatifs pour une bonne appréhension de la
pauvreté.
I.6. Méthodologie
Nous utilisons dans cette étude une approche qui
décompose l'inégalité par groupe. Une décision sur
l'unité d'analyse s'impose de même que les mesures
d'inégalité et de polarisation qui reflètent la
distribution totale des revenus ou dépenses. Ainsi, une analyse de
l'inégalité et de la polarisation entre les dépenses par
équivalent-adulte est choisie comme indiquées par les
données des enquêtes de 1996 et 2001. Nombres de mesures ont
été proposées dans la littérature pour
caractériser la polarisation (Esteban et Ray, 1994 ; Wolfson, 1994 ;
Tsui et Wang, 1998 ; Zhang et Kanbur, 2001) et l'inégalité dans
la distribution des revenus (Kakwani, 1980 ; Glewwe, 1986 ; Fields, 1980 ;
Theil, 1979 ; Sen, 1973 ; Shorrocks, 1984 et Litchfield, 1999).
Nous allons procéder par une décomposition
statique par sous-groupe, l'inégalité totale étant
exprimée comme une moyenne pondérée de la même
mesure pour différents groupes constitués (composante
intra-groupe) plus la mesure d'inégalité de l'échantillon
dans sa totalité, chaque membre ayant la dépense moyenne de son
groupe particulier (composante inter-groupe). Certaines mesures
d'inégalité comme la classe des indices d'entropie
généralisée sont facilement décomposable en
composantes intra et inter groupes : Itotale=Iintra+Iinter (Litchfield, 1999 ;
Cowell, 1995 et Ahuja et al, 1997). La popularité de l'indice de
Gini7 garantit son inclusion dans chaque étude de
l'inégalité. Les variantes de la classe des indices d'entropie
généralisée sont la déviation logarithmique
moyenne, l'indice de Theil et la variance du logarithme qui n'est autre que la
moitié du carré du coefficient de variation. Ainsi, une baisse de
l'inégalité dans l'un des sous-groupes conduira à une
baisse de l'inégalité totale.
Les mesures de polarisation doivent être
caractérisées par leur sensibilité locale à
l'interaction entre l'aliénation
(hétérogénéité inter-groupe) et
l'identification (homogénéité intra-groupe). L'analyse de
la polarisation se fera à l'aide de la classe des mesures
DuclosEstéban-Ray et de l'indice Foster-Wolfson. Ces mesures sont
sensibles à la concentration des
7 L'indice de Gini est décomposable par groupe
seulement si les partitions ne chevauchent pas dans le vecteur de revenus /
dépenses. Il est cependant décomposable par sources de
revenus.
Mémoire présenté et soutenu
publiquement par NGOUDJI TAMEKO Charlie Yves en vue de l'obtention du
Diplôme 18 d'Etudes Approfondies ( DEA) en
Economie Mathématique et Econométrie
individus autour de leurs revenus respectifs. C'est ce que
Duclos, Esteban et Ray (2004) ont appelé identification.
L'analyse dans cette étude est basée sur les
données de l'Enquête Camerounaise auprès des Ménages
de 1996 (ECAM I) réalisée par la Direction de la Statistique et
de la Comptabilité Nationale (DSCN) du Cameroun et de l'Enquête
Camerounaise auprès des Ménages de 2001 (ECAM II)
réalisée par l'Institut National de la Statistique (INS) du
Cameroun. Les résultats empiriques seront obtenus à partir du
logiciel d'analyse de distribution appelé DAD.
I.7. Définition des termes clés
Pour faciliter la compréhension de notre travail, il est
judicieux de définir quelques termes clés.
+ L'inégalité.
L'inégalité est un phénomène de
distribution qui capture les disparités qui existent entre les niveaux
dans une distribution de bien-être. L'inégalité des revenus
peut être définie comme la différence entre le revenu des
riches et des pauvres au sein d'un même pays. Celle- ci est
généralement mesurée à l'aide de l'indice de Gini,
chiffre situé entre 0 et 1, la valeur la plus faible indiquant une plus
grande égalité (Loungani, 2003)8. Un indice
d'inégalité mesure ainsi essentiellement l'étendue totale
de la distribution des niveaux de vie. Il met l'accent sur la déviation
par rapport à la moyenne globale et ignore le regroupement autour des
moyennes locales.
+ La polarisation
La polarisation est un phénomène de distribution
qui capture l'étendue par laquelle la population devient
regroupée, de sorte qu'à l'intérieur de chaque groupe, les
membres sont semblables mais entre les groupes les membres sont très
différents (Fedorov, 2002). Les mesures de polarisation cherchent donc
une évidence de regroupement en bas et au sommet de la distribution de
bien-être. La polarisation diffère de l'inégalité en
ce sens que la dernière n'impose aucune condition de regroupement
à l'intérieur de la distribution. Les mesures de la
8 D'autres mesures d'inégalité
consistent en l'indice d'Atkinson, la classe des indices d'entropie
généralisée, etc., pour les mesures numériques et
la courbe de Lorenz comme mesure graphique.
Mémoire présenté et soutenu
publiquement par NGOUDJI TAMEKO Charlie Yves en vue de l'obtention du
Diplôme 19 d'Etudes Approfondies ( DEA) en
Economie Mathématique et Econométrie
polarisation capturent le regroupement autour des moyennes
locales, aspect ignoré par les mesures d'inégalité.
+ Les PAS
L'ajustement structurel est défini comme une «
série de mesures tendant à restaurer l'équilibre des
agrégats macroéconomiques de manière à relancer et
à soutenir le processus de croissance et de développement ».
Les Programmes d'Ajustement Structurel visaient avant tout à
rétablir la balance extérieure courante et un niveau de
dépenses viables, de façon à réduire les baisses de
production à court terme et à préserver la capacité
de l'économie à poursuivre sa croissance (Pagni, 1988). Ces
programmes sont des plans de développement de moyen termes
institués par le FMI et la BM aux pays qui sont entrés dans la
récession du milieu des années 80 afin de les aider à
faire face à celle-ci.
I.8. Portée et limite de
l'étude
+ Portée de l'étude
Les débats récents sur les possibles
différences entre inégalité et polarisation suscitent
l'intérêt de comparer les résultats des mesures de ces deux
concepts qui ont été proposées dans la littérature.
Cette étude essaye de faire ces comparaisons en utilisant les
données de deux enquêtes ménages distincts. Elle prend en
compte les enquêtes ECAM I de 1996 et ECAM II de 2001. En
s'étendant sur ces différentes enquêtes, cette étude
intègre deux phases différentes de l'évolution
économique du Cameroun marquée par la crise des années 80
et la reprise qui s'en est suivie.
+ Limite de l'étude
Considérant le fait qu'il existe d'autres sources de
données comme celles de la Banque Mondiale qui auraient pu être
utilisées pour augmenter la praticabilité et
l'appréhension de cette étude, le choix de ces deux
enquêtes auprès des ménages camerounais peut procurer des
résultats peu robustes.
Cependant, l'enquête étant une photographie
à une période particulière, les données
d'enquêtes en un temps donné et à une période
donnée ne peuvent guère être assez différentes. Les
données utilisées ici peuvent donc être
considérées comme satisfaisantes.
Mémoire présenté et soutenu
publiquement par NGOUDJI TAMEKO Charlie Yves en vue de l'obtention du
Diplôme 20 d'Etudes Approfondies ( DEA) en
Economie Mathématique et Econométrie
I.9. Organisation du travail.
Après une mise au point au chapitre introductif, la
suite de notre étude s'articule autour de cinq chapitres. Le
deuxième chapitre présente les réformes
macroéconomiques, l'inégalité et la polarisation au
Cameroun. Le troisième chapitre présente le cadre conceptuel et
la revue de la littérature relative à l'inégalité
et de la polarisation. Le chapitre quatrième nous situera sur la
méthodologie de l'étude qui nous permettra dans le chapitre cinq
de procéder à l'analyse empirique de la décomposition de
l'inégalité et de la polarisation des dépenses totales et
leur évaluation en utilisant le coefficient de Gini, la mesure
d'entropie généralisée, la mesure
Duclos-Estéban-Ray et la mesure Foster-Wolfson. En dernier ressort, une
conclusion nous résumera les principaux résultats de
l'étude et nous permettra de faire quelques recommandations de
politiques de lutte contre les inégalités, la polarisation et la
pauvreté.
Mémoire présenté et soutenu
publiquement par NGOUDJI TAMEKO Charlie Yves en vue de l'obtention du
Diplôme 21 d'Etudes Approfondies ( DEA) en
Economie Mathématique et Econométrie
Chapitre II : REFORMES MACROECONOMIQUES,
INEGALITE ET POLARISATION AU CAMEROUN
II.1. Introduction
Au milieu des années 1980, le Cameroun est
entré dans une phase de turbulences. Dix ans plus tard, il n'en
était toujours pas sorti. La longueur et la durée de la crise
qu'a connu ce pays amène à s'interroger sur l'origine et les
déterminants d'une telle remise en question du régime de
croissance antérieur que tous reconnaissent comme exemplaire et que l'on
a même pu qualifier de « miracle camerounais »(Aerts et al,
2000).
II.2. Les réformes macroéconomiques et
leurs conséquences au Cameroun
Au regard des indicateurs de performances économiques
comme ceux qui cherchent à cerner la cohésion des politiques
économiques, le Cameroun a perdu son statut de modèle
régional pour figurer parmi les « mauvais élèves
» stigmatisés par les rapports des institutions
multilatérales (Banque Mondiale, 1994). Depuis l'indépendance,
trois régimes de croissance ont pu être identifiés. Ces
trois régimes couvrent aussi trois périodes de réformes
différentes. Le premier correspond à la période 1960-1984
marquée par l'implémentation des plans quinquennaux de
développement. Elle est caractérisée par une croissance
modérée et équilibrée au début, suivi d'une
forte croissance due à la découverte et à l'exploitation
de pétrole. Le second régime fondé sur la crise s'ouvre en
1985 / 86 avec la chute des cours des principaux produits de rente, la baisse
du dollar et l'épuisement progressif des ressources
pétrolières. C'est au lors de ce régime que le Cameroun
sous les auspices de la BM et du FMI a adopté et a mis sur pied les PAS.
Et le troisième régime sanctionné par la reprise d'une
économie fondée sur la demande qui prend cours après la
dévaluation du FCFA par rapport à sa monnaie de
référence, le FF. Ce régime est sanctionné vers sa
fin par l'atteinte du point d'achèvement de l'Initiative de
réduction de la dette des Pays Pauvres Très Endettés
(PPTE).
Mémoire présenté et soutenu
publiquement par NGOUDJI TAMEKO Charlie Yves en vue de l'obtention du
Diplôme 22 d'Etudes Approfondies ( DEA) en
Economie Mathématique et Econométrie
II.2.1. L'économie camerounaise pendant les Plans
Quinquennaux de
Développement
Tout juste après les indépendances, les Etats
africains ont adoptés et réalisés différents plans
de développement en vue de renforcer les acquis issus de la
colonisation. Au Cameroun, de 1961 à 1986, cinq plans de
développement ont été mis en oeuvre, le sixième
ayant été interrompu par le retournement brutal de la situation
économique du pays.
Le premier et le second plan (1961-1970) étaient
destinés à consolider l'indépendance nouvellement acquise.
Une multitude d'institution ont été crées pour
gérer le secteur agricole à l'instar du « Marketing Board
» dans la région anglophone et le Fonds de stabilisation dans la
région francophone. On observera ici une forte intervention
étatique dans les secteurs agricoles et infrastructurels.
Durant les troisième et quatrième plans (197
1-1980), on a noté un accroissement de l'intérêt de l'Etat
pour le secteur agricole. Cette période a été surtout
marquée par une augmentation dans la procuration et la distribution des
inputs agricoles (engrais, insecticides, etc.), la création des organes
de centralisation des décisions, la division des programmes d'extension
agricole en deux systèmes parallèles (un piloté par le
ministère de l'agriculture et l'autre par les institutions de
développement régional intégrées) et l'augmentation
de la taxation indirecte des paysans à travers les retraits
effectués par le Fonds de stabilisation et le « Marketing Board
»(Baye et Fambon, 2001).
Le cinquième plan (198 1-1985) a été
marqué par une augmentation considérable des revenus de
pétrole (40% des exportations totales). Les revenus du pétrole
étaient utilisés pour améliorer les infrastructures,
substituer le secteur agricole qui souffrait de la chute des prix mondiaux et
améliorer la production et l'exportation du cacao et du café,
ceci en réduisant les taxes à l'exportation et en mettant sur
pied un mécanisme de stabilisation.
Le sixième plan de développement qui devrait
englober une période allant de 1986 à 1991, a été
endommagé par la chute des prix des exportations des biens, la baisse du
cours du dollar américain qui est la principale monnaie de
dénomination des exportations camerounaises et les faibles politiques
macroéconomiques mises en place par le gouvernement. En 1988, la
sévérité de la crise va amener les dirigeants camerounais
à
Mémoire présenté et soutenu
publiquement par NGOUDJI TAMEKO Charlie Yves en vue de l'obtention du
Diplôme 23 d'Etudes Approfondies ( DEA) en
Economie Mathématique et Econométrie
abandonner ce plan pour adopter les plans de développement
de moyens termes des institutions de Bretton Woods appelés Programmes
d'Ajustement Structurel (PAS).
Le Cameroun, au contraire de nombreux pays d'Afrique
Subsaharienne (ASS), a longtemps été considéré
comme un modèle de prospérité économique. Dans les
années 1960, tout juste après l'indépendance, bien que
très dépendant de la production des produits primaires, le
dynamisme du Cameroun repose sur un tissu économique assez
diversifié et une main d'oeuvre relativement bien adaptée
à ses besoins. Cette phase de développement est
caractérisée par une croissance modérée mais
équilibrée, exempte de distorsions des prix relatifs et des
déficits externes ou internes insoutenables.
De 1965 à 1977, la croissance atteint un rythme moyen
annuel d'environ 4%, permettant une lente amélioration du Produit
Intérieur Brut (PIB) par tête. De 1968 à 1976, la
croissance des quatre grands secteurs (agriculture, industrie extractive,
manufacturière et secteur tertiaire) est relativement harmonieuse. La
structure par secteurs reste stable. En volume, l'agriculture compte pour 30%
du PIB, l'ensemble de l'industrie 20% (répartis à
égalité entre l'industrie manufacturière et le secteur
minier) et le tertiaire 50%. Cette évolution relativement uniforme est
manifeste tant en volume qu'en valeur, l'indice de prix relatif agriculture /
industrie restant constant durant toute la période (Aerts et al, 2000 ;
Tableau 1 et Figure 1).
Tableau 1 : Evolution de quelques
agrégats macroéconomiques au Cameroun avant les PAS (en
million de $US)
Période
|
PIB
|
Exportations
|
Importations
|
Consommation
|
Investissement (%PIB)
|
Epargne (%PIB)
|
1965
|
814
|
193
|
198
|
716
|
13
|
12
|
1966
|
853
|
179
|
201
|
761
|
13
|
11
|
1967
|
934
|
193
|
211
|
824
|
14
|
12
|
1968
|
1 053
|
233
|
259
|
939
|
13
|
11
|
1969
|
1 152
|
269
|
263
|
1 023
|
11
|
11
|
1970
|
1 160
|
304
|
286
|
956
|
16
|
18
|
1971
|
1 234
|
284
|
335
|
1 080
|
17
|
13
|
1972
|
1 431
|
292
|
373
|
1 251
|
18
|
13
|
1973
|
1 759
|
364
|
422
|
1 467
|
20
|
17
|
1974
|
2 256
|
574
|
514
|
1 811
|
17
|
20
|
1975
|
2 753
|
624
|
703
|
2 282
|
20
|
17
|
Mémoire présenté et soutenu
publiquement par NGOUDJI TAMEKO Charlie Yves en vue de l'obtention du
Diplôme 24 d'Etudes Approfondies ( DEA) en
Economie Mathématique et Econométrie
1976
|
3 077
|
697
|
842
|
2 681
|
18
|
13
|
1977
|
3 366
|
844
|
936
|
2 500
|
28
|
26
|
1978
|
4 410
|
1 043
|
1 240
|
3 229
|
31
|
27
|
1979
|
5 811
|
1 225
|
1 641
|
4 570
|
29
|
21
|
1980
|
6 741
|
1 880
|
1 829
|
5 275
|
21
|
22
|
1981
|
7 636
|
1 670
|
2 170
|
6 138
|
27
|
21
|
1982
|
7 323
|
2 432
|
2 117
|
5 158
|
25
|
30
|
1983
|
7 382
|
2 244
|
2 163
|
5 377
|
26
|
27
|
Source : Compilé par l'auteur à
partir des données de la Banque Mondiale 2005
Figure 1 : Evolution graphique de quelques
agrégats macroéconomiques au Cameroun entre 1965 et 1983
40
30
20
10
0
8000
6000
10000
4000
2000
0
2500
2000
1500
1000
500
0
PIB au prix du marché entre
1965-1983 (million de $US courant)
Importations totales entre 1965-1983 (million de $US
courant)
Investissement intérieur brut entre
1965- 1983 (%GDP)
8000
6000
4000
2000
0
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
Exportations totales entre 1965-1983 (million de $US
courant)
Consommation totale entre 1965-1983 (million de $US
courant)
35
30
25
20
15
10
5
0
Epargne intérieure brute entre 1963-
1983 (%GDP)
Source : Construit par l'auteur à partir
des données du Tableau 1
La découverte, puis l'exploitation de pétrole
inaugurent un second régime de croissance de l'économie
camerounaise, caractérisé par une forte croissance qui dure
jusqu'en 1985. En effet, une hausse significative de la production de
pétrole, débutant dans la fin des
Mémoire présenté et soutenu
publiquement par NGOUDJI TAMEKO Charlie Yves en vue de l'obtention du
Diplôme 25 d'Etudes Approfondies ( DEA) en
Economie Mathématique et Econométrie
années 1970, a doublé la croissance du PIB,
atteignant 15% en 1980 et environ 8% dans la moitié des années
1980. Tout au long de cette phase de décollage, le PIB réel par
tête a augmenté à près de 1100 $US, plaçant
le Cameroun dans la catégorie des pays à revenu
intermédiaire selon la classification de la Banque Mondiale. Le rythme
élevé de la croissance se traduit par une amélioration
sensible des niveaux de vie, comme en témoigne indirectement
l'élévation de la consommation privée par tête.
La croissance du PIB s'accélère très
fortement (elle triple) sous l'effet d'un bond en avant spectaculaire du PIB
minier lié à la découverte et à l'exploitation des
gisements pétroliers. La contribution de cette branche à la
croissance totale passe ainsi de 5 à 30% de la première à
la seconde période. La richesse ainsi dégagée provoque un
fort effet d'entraînement sur les autres secteurs, via les revenus
distribués par le secteur public : le rythme de croissance triple dans
l'agriculture et l'industrie manufacturière, tandis qu'il double dans
les services. La croissance moyenne de ces trois secteurs se situe autour de
10%. En fait, les bonnes performances de l'agriculture proviennent
entièrement du secteur vivrier, qui progresse de 13,5% par an. Les
volumes produits par l'agriculture de rente, qui était jusque-là
la principale source de richesse du pays restent à la traîne, sans
toutefois régresser (+2,9%).
De 1982 à 1985, la croissance globale baisse de
régime tout en restant soutenue (+8% par an). Même si le rythme
d'extraction pétrolière faiblit, cette
décélération est imputable à la faible dynamique
des industries manufacturières (+2,5%) et, surtout à la
quasi-stagnation du secteur agricole (+1,2%). Dans l'agriculture, le secteur
vivrier s'effondre avec une croissance proche de zéro, sans pour autant
que les exportations prennent le relais. Ces derniers continuent leur lente
progression (+2,4% par an). Seuls les services poursuivent leur expansion (+13%
par an). D'aucuns pouvaient voir en cette poussée du secteur des
services un début de « Syndrome Hollandais », du moment
où la manne pétrolière commence à
s'atténuer. Mais les symptômes d'une telle « maladie »
restent embryonnaires dans la mesure où l'appréciation du taux de
change effectif réel du Cameroun reste limitée.
Il faut aussi noter des changements dans la dynamique de
croissance. Les moteurs de la croissance de l'économie camerounaise se
modifient radicalement : tirée par la consommation au début, la
croissance est soutenue par les exportations à la fin de cette
période après une phase intermédiaire d'investissement
intense. Ainsi, les modifications des aspects sectoriels de la croissance se
manifestent tout d'abord par une forte poussée de
Mémoire présenté et soutenu
publiquement par NGOUDJI TAMEKO Charlie Yves en vue de l'obtention du
Diplôme 26 d'Etudes Approfondies ( DEA) en
Economie Mathématique et Econométrie
l'absorption, sous l'effet de l'investissement, puis par une
importante contribution du solde extérieure à la croissance qui
devient à peu près égale à celle de l'absorption.
L'envolé de l'investissement est due à la mise en place des
forages pétroliers. Son volume triple pendant que la croissance de la
consommation augmente également (+50% en volume sur la même
période). Le réinvestissement des ressources
pétrolières9 joint à l'évolution
favorable des termes de l'échange du pétrole qui ne compense que
progressivement la dégradation de ceux des produits primaires non
énergétiques, font que le Cameroun connaisse au début des
années 1980 une prospérité forte et rapide au contraire de
la plupart de ses pays voisins qui sont en phase d'ajustement (Tableau 1 et
Figure 1).
Cependant, cette prospérité s'interrompt
brutalement au milieu de la décennie 80 à cause de la chute des
cours mondiaux des principaux produits d'exportation du Cameroun.
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