III.3 Les allo-antigènes spécifiquement
plaquettaires
1- Définition
Ces antigènes sont exprimés d'une manière
prédominante sur les PLTs. Ils ont été décrits pour
la première fois en 1959 (Van Loghem. J. J et al., 1959; Mohanty. D
et al., 2004). Ils ont été découverts suite à
des observations cliniques de NAIT ou des cas de PTP. Ils sont localisés
sur l'une ou l'autre des six GPs plaquettaires majeures Ia, Ibâ, Ib, IIb,
IIIa et la CD109, mais la GPIIIa porte la majorité de ces
alloantigènes (Von der Harst. D et al., 1994). Certains de ces
antigènes peuvent être exprimés sur d'autres cellules mais
à un degré moindre que sur les plaquettes. Ces épitopes
immunogènes sont responsables d'accidents d'alloimmunisation
foeto-maternelles (Shibfata. Y et al., 1986; Chantrain. C et al.,
2000) et post-transfusionnelles (Coffe. C et al., 1995; Crow. C,
1999), après grossesse ou transfusion incompatible à la
manière des groupes sanguins et des allo-antigènes du
systèmes alloantigèniques d'histocompatibilité HLA
(Von dem borne et al., 1995; Simpson. E et al., 1997). De tel
alloanticorps serait à l'origine de troubles hémorragiques
(Newman. P. J. 1994; Boldt. B et al., 1997).
2- Nomenclature des
antigènes spécifiquement plaquettaires
Initialement, les antigènes plaquettaires
étaient définis comme étant des groupes sanguins à
partir des sérums des patients allo-immunisés (Tseng L.H et
al., 1999; Kao. K.J et al., 1996) et portaient les noms des patients chez
qui ces allo-anticorps ont été découverts. Habituellement,
ils sont mis en évidence à l'aide de sérums provenant de
malades ayant présenté un purpura post-transfusionnel ou des
mères d'enfants atteintes de thrombopénie néo-natale
(Chabrenaud. J. L et al., 1995).
De ce fait, plusieurs antisérums découverts
indépendamment, portaient différents noms de patients
(exemple : Zw et P1A, Bak et Lek, Yuk et Peu...)
(Tableau III).
Pour pallier à ces différentes appellations, Von
dem Borne et Decary en 1990 ont proposé un système
simplifié dans lequel, chaque allo-anticorps spécifique d'un allo
antigène était désigné par le numéro de
l'allo-antigènes plaquettaire HPA correspondant ; ainsi
l'allo-antigènes P1A (Zw) (Van Loghem. J. J et al., 1959)
est désigné par HPA-1 (Newman P. J. 1994). Et les
systèmes plaquettaires sont classifiés dans le système
immunogénétique (Dem. Borne. A. E et Décary F.,
1990). Santoso et Kiefel ont révisé la nomenclature en 1998
dans le but d'éviter les confusions concernant ces systèmes
(Santoso. S. A et Kiefel. V. 1998). Cette nomenclature était
moins compliquée que la précédente, donnant les
données essentielles sur les nucléotides polymorphes aussi bien
que les polymorphismes correspondant aux aa au niveau protéique.
En 1990, the Working Party on Platelet Serology a
décidé de formuler un nouveau système de nomenclature
basé sur les points suivants :
· Les systèmes antigéniques
spécifiquement plaquettaires seront nommés HPA (human platelet
alloantigens).
· Les différents systèmes
antigéniques sont numérotés chronologiquement selon leur
date de découverte.
· On identifie actuellement six systèmes
dialléliques. Les formes alléliques seront indiquées
alphabétiquement par ordre de leur fréquence dans la
population : l'allèle a est le plus fréquent et
l'allèle b est le plus faible (Von dem Borne A .k et Decary. F.,
1990).
A côté de ces 6 systèmes pour qui on a
identifié des anticorps sériques contre les deux
allo-antigènes, d'autres systèmes n'ont été
identifiés par la sérologie qu'avec un seul allo-antigène.
Une désignation W est alors ajoutée après
le nom de l'antigène (après le chiffre arabe) si un
allo-anticorps contre l'antigène antithétique n'a pas
été rapporté (Metcafle. P et al., 2003).
· L'inclusion de nouveaux systèmes HPA devrait
être approuvée par The Working Party (Koutsogianni. P. 2004).
Plus tard, en 2003, le Comité de Nomenclature des
Plaquettes (PNC) a été créé comme une plate-forme
de collaboration entre les groupes qui travaillent sur les PLTs (Platelet
Working Party) de la Société Internationale de Transfusion
Sanguine (ISBT) et la sous-commission scientifique de l'immunologie
plaquettaire de la (ISTH). Ce comité sera le gardien pour la
nomenclature des systèmes plaquettaires HPA (Von dem Borne A .k et
Decary. F., 1990a).
· Un allo antigène spécifiquement
plaquettaire n'est dit HPA que quand sa base moléculaire est
définie.
· Les nouveaux antigènes ne seront inclus dans
la table de la nomenclature des HPA que lorsque l'approbation du PNC est
obtenue. Et avant que le PNC ne donne sa décision, il tient compte des
conditions suivantes :
(i) l'allo-antigènes devrait
être génétiquement déterminé. Une base de
données devrait être fournie : de préférence,
la séquence d'ADN ou au minimum la séquence d'ADNc.
(ii) L'association entre la mutation
génétique et la réactivité des allo-anticorps avec
les formes alléliques des protéines spécifiques par des
méthodes immunologiques.
(iii) Au moins deux laboratoires de
référence doivent confirmer les données
sérologiques et moléculaires.
(iiii) Le laboratoire de contribution devrait
fournir une base de données sur la population étudiée. Un
pedigree avec les individus de la famille index et/ou d'autres familles serait
d'une valeur additionnelle.
(iiiii) Le laboratoire de contribution
devrait faire tous ses efforts pour que les échantillons sanguins soient
disponibles aux laboratoires pour l'établissement des lignées
cellulaires lymphoblastoides (Metcalfe. P et al., 2003).
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