UNIVERSITE DE DSCHANG
*****************
FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES
(F.A.S.A)
***************
DEPARTEMENT D'ECONOMIE ET SOCIOLOGIE
RURALES
REPUBLIQUE DU CAMEROUN
**********************
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ANALYSE DES STRATEGIES
PAYSANNES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE PAR DES ORGANISATIONS DE PRODUCTEURS (OP)
DANS LA PROVINCE DU CENTRE, CAMEROUN
Mémoire présenté en vue de
l'obtention du diplôme d'Ingénieur Agronome
Option : Economie et Sociologie Rurales
Par : BILA Stanislas
Matricule :
Superviseur : Encadreur :
Pr. TCHOUAMO Isaac R. Mr. MBAHE Rigobert Elarion,
Msc
Maître des conférences Ministère de
l'Agriculture
Université de Dschang
Juin 2005FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU
TRAVAIL
Je soussigné, Monsieur BILA
Stanislas, atteste que le présent mémoire est le
résultat de mes propres travaux de recherche dans les
départements de la Lékié, du Nyong et Mfoumou, du Nyong et
Kéllé et du Mbam et Inoubou dans la Province du Centre
(Cameroun), sous la supervision de Dr.
TCHOUAMO Isaac, Maître de
Conférences à l'Université de Dschang et l'encadrement
technique de Monsieur MBAHE Rigobert Elarion, Chef de Cellule
Suivi-Evaluation, PNVRA/MINAGRI, Yaoundé.
Ce mémoire est authentique et n'a jamais
été présenté antérieurement pour
l'acquisition de quelque grade universitaire que ce soit.
Nom et signature de l'auteur.
Visa de l'encadreur
BILA Stanislas
MBAHE Rigobert Elarion
Date
Date
Visa du superviseur
Visa du chef de département
Prof. TCHOUAMO Isaac Dr.
KAMGA André
Date
Date
FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS APRES
SOUTENANCE
Le présent mémoire a été revu et
corrigé en conformité aux observations du jury.
Visa du Superviseur Visa du Chef de département
Pr. TCHOUAMO Isaac Dr. Kamga
André
Date
Date
Visa du président du jury Visa des membres du
jury
1-
2-
3-
Pr. BADEGANA A. M. 4-
Date .
DEDICACE
? Au Père tout-puissant, pour ta
présence et tes hauts faits dans ma vie.
? A mes parents Monsieur OHANDJA
Jean-Baptiste et Madame AMOGO EDJANA Jeanne, dont l'amour, le soutien tant
matériel que moral ont oeuvré pour ma réussite scolaire.
Puisse DIEU vous garder et que ce modeste travail vous rende
satisfaction et traduise le résultat de vos longues années de
sacrifice.
REMERCIEMENTS
La réalisation de cette étude a
nécessité la coopération de plusieurs personnes physiques
et morales qui ont contribué par leur patience, leur compétence,
leur conseil et leurs interventions tant sur les plans matériel,
technique que financier et moral. Nous tenons à leur adresser ici notre
profonde gratitude.
Il s'agit de :
Dr. TCHOUAMO Isaac, Maître de Conférences
à l'Université de Dschang, qui par sa patience, sa
disponibilité, ses conseils et son dévouement a bien voulu
superviser cette étude en dépit de ses multiples occupations ;
Monsieur MBILI Oloumé Jean Pierre, Coordonnateur du
PNVRA, qui m'a accueilli dans le Programme National de Vulgarisation et de
Recherche Agricoles;
Ø Monsieur MBAHE Rigobert, Chef Cellule
Suivi/Evaluation dans ledit programme, qui
par ses conseils et sa disponibilité nous a
encadré tout au long de notre stage et du soutien logistique
apporté ;
Ø Monsieur MBOOH BASSIA Aser, Superviseur Provincial du
Centre pour son soutien
et conseils durant la collecte de données de terrain
;
Ø Messieurs ATEBA NOA, ETIGA BEBGA Apollinaire, NWAME
René, respectivement
superviseurs régionaux de la Lékié, du
Nyong et Kellé et du Mbam et Inoubou dont l'appui et le soutien auront
facilité la communication avec les populations ;
Ø Toute l'équipe d'Agents vulgarisateurs de Zone
qui nous a accompagné et dont l'appui
a facilité la réalisation de notre étude
;
Ø Mademoiselle ATSINA Lucie, pour la contribution
apportée à notre étude durant notre
séjour dans la région du Nyong et
Kéllé ;
Ø Madame ONANA Sylvie, dont le soutien a
contribué à faciliter ce travail ;
Ø Dr. Michel NDOUMBE NKENG, Biométricien, Chef
de Programme Intensification et
Diversification à l'IRAD de Yaoundé pour son
apport dans l'analyse des données ;
Ø Mme EKEME Esther de la Cellule de Promotion de
l'Organisation Professionnelle
Agricole au Ministère de l'Agriculture, pour la
documentation mise à notre disposition ;
Ø Monsieur ABENA, Informaticien, pour la
numérisation des cartes ;
Ø Messieurs NDOGO E. Olivier, NDJOMO E. Anicet, NDJOBO
Jean Paul et
ONANA Camille, qui malgré leurs multiples occupations
n'ont cessé de nous apporté leur soutien tant moral que
financier ;
Ø Mes Camarades et amis : ONANA Paul Claude, NGA
Fidèle Brice, MBALLA NKOA
Gaston, NGOLIHEB Marthe, NANGA N. Samuel, Nkollo Roger, BIKIE
Danièle, ETOA Jean Bosco, KANGA Gisèle, TOUNA NGONO Louis Marie,
ALIMA Serge, MVOGO Simon Thierry, BOUM NACK Pierre Eric pour leurs conseils et
soutien tout au long de notre séjour à Dschang ;
Ø Mes frères et soeurs pour leur patience et le
soutien apporté durant nos années d'étude ;
Ø La famille BEYALA NGOA Anne Béatrice à
Mendong-Yaoundé, pour son soutien
moral ;
Ø La famille MESSI à Dschang, pour son soutien
;
Ø Tous les enseignants de la FASA, qui n'ont
ménagé aucun effort pour nous former ;
Ø Tous ceux qui de près ou de loin ont
contribué à la réalisation de ce travail et dont les
noms ne figurent pas dans ce document, qu'ils reçoivent
notre sincère gratitude.
AVANT-PROPOS
Le présent document s'inscrit dans le cadre d'un
mémoire de fin d'études en vue de l'obtention du Diplôme
d'Ingénieur Agronome, option économie et sociologie rurales. Il
s'inscrit également dans le registre des contributions visant à
faire participer de manière effective les Organisations de Producteurs
à la réduction de la pauvreté en milieu rural.
D'un côté c'est avec fébrilité,
impatience, et anxiété que les populations des zones rurales
attendent de voir les effets de la pauvreté cesser de s'abattre sur
elles. Cette impatience est d'autant plus justifiée que malgré
les multiples interventions de l'Etat et des Organismes de développement
dans ce milieu, les populations rurales ne sentent pour autant pas le poids de
la pauvreté diminuée. Par ailleurs cette anxiété es
justifiée par le sentiment éprouvé par les paysans
d'être marginalisés par rapport à l'accès aux
services, aux financements et aux facteurs de production, pour un
développement harmonieux et soutenu du Cameroun.
De l'autre côté c'est avec beaucoup de
curiosité que les différents intervenants en milieu rural
s'interrogent sur la pertinence, l'efficacité et l'opportunité
des actions à entreprendre pour qu'enfin ce milieu où
réside une frange importante des camerounais connaisse la
prospérité.
Dès lors, on perçoit la nécessité
de trouver une adéquation entre les stratégies endogènes
de développement et celles de l'Etat et autres organismes de
développement intervenant en zone rurale. Nécessité qui de
notre point de vue nous amène à orienter la réflexion sur
un certain nombre d'aspects sans lesquels éradiquer la pauvreté
relèverait de l'utopie parmi lesquels :
L'environnement socioéconomique des Organisations
paysannes;
L'accès aux services et des capitaux;
Les caractéristiques des Organisations de Producteurs
(OP), ainsi que les stratégies endogènes visant
l'amélioration du cadre de vie des populations rurales.
Cependant, tenant compte de l'aspect multidimensionnel du
phénomène pauvreté, le présent document se veut
être une contribution aussi modeste soit elle à une
réflexion dont l'objectif ultime pourrait être de réduire
l'impact de la pauvreté en zone rurale.
TABLE DES MATIERES
Fiche de certification de l'originalite du
travail
I
Fiche de certification des corrections après
soutenance-------------------------------------------ii
Dédicace----------------------------------------------------------------------------------------------------
IV
Remerciements--------------------------------------------------------------------------------------------
IV
Avant-propos
IVi
Table des matieres
IVi
Liste des tableaux
IVi
Liste des figures
IVi
Liste des abreviations
IVi
Resumé
IV
Abstract
IV
Chapitre 1 : Introduction
4
1.1 Généralités
4
1.2 Identification du problème.
4
1.3 Objectifs de l'étude
4
1.4 Importance de l'étude
4
1.5. Organisation du mémoire
4
Chapitre 2 : Cadre theorique et revue
de la litterature ...........................................
4
2.1 Cadre théorique
4
2.1.1 Les différentes analyses
théoriques de l'action des organisations
4
2.1.1.1 l'approche parsonienne des organisations
4
2.1.1.2 l'approche de march et simon
4
2.1.1.3 l'approche de crozier et de friedberg
4
2.1.2 Approches d'analyse
4
2.1.2.1 Approche stratégique
4
2.1.2.2 l'approche dynamique
4
2.1.3 Définition des concepts
4
2.2 Revue de la littérature
4
2.2.1 Objectifs et rôles des organisations
paysannes
4
2.2.2 Organisations paysannes et diffusion de
l'innovation
4
2.2.3 Les approches d'analyse de la
pauvreté
4
2.2.4 Pauvreté et stratégie de
réduction
4
2.2.5 Stratégie paysanne et rôle dans
l'agriculture
4
2.2.6 Le PNVRA et l'appui à la dynamique
paysanne.
4
2.2.7 Classification et typologie des
organisations
4
2.2.7.1 Classification des organisations selon leur
origine
4
2.2.7.2 Classification des organisations selon leurs
fonctions
4
2.2.7.3 Lassification des organisations selon la
nature des membres
4
Chapitre 3 : Méthodologie
4
3.1 Présentation de la zone
d'étude
4
3.1.1 Relief
4
3.1.2
Climatologie-------------------------------------------------------------------------------------.
4
3.1.3 Végétation
4
3.1.4 Pédologie
4
3.1.5 Hydrographie
4
3.1.6 Présentation socioéconomique
4
3.1.7 Milieu humain
4
3.2 Sources et collecte des données
4
3.2.1 Les données secondaires
4
3.2.2 Les données primaires
4
3.3 Méthode d'échantillonnage
4
3.3.1 Le choix de l'échantillon
4
3.3.2 Unité d'analyse
4
3.4 Préparation du questionnaire
4
3.5 Administration du questionnaire
4
3.6 Analyse des données
4
3.7 Limites de l'étude
4
Chapitre 4 : Résultats :
Présentations, analyses et
discussions...................................
4
4.1 Caractéristiques socioéconomiques
des producteurs.
4
4.1.1 Sexe
4
4.1.2 Age
4
4.1.3 Niveau d'éducation formelle
4
4.1.4 Situation matrimoniale
4
4.1.5 Activités actuelles des producteurs
4
4.2 Appartenance aux organisations
4
4.2.1 Les raisons d'adhésion dans le
groupe
4
4.2.2 Les services des organisations
4
4.3 Typologie des organisations de producteurs.
4
4.3.1 Distribution des organisations
4
4.3.2 Statut juridique des organisations
4
4.4 Fonctionnement des organisations
4
4.4.1 Domaines d'activités
4
4.4.2 Sous-domaines bénéfiques aux
organisations
4
4.4.3 Collaboration avec l'extérieur
4
4.4.4 Accès aux services et aux facteurs de
production
4
4.4.4.1 Méthodes utilisées par le
pnvra
4
4.4.4.2 Accès à l'information et
à l'encadrement
4
4.4.4.3 Structures d'appui et d'encadrement
4
4.4.4.4 Les principaux postes de dépenses
du revenu
4
4.5 Dynamiques organisationnelles
4
4.5.1 Type d'exploitation
4
4.5.2 Capacités économiques
4
4.5.3 Evolution du revenu et perspectives des
paysans
4
4.5.4 Commercialisation des produits
4
4.5.5 Approvisionnement en intrants agricoles
4
4.6 Actions paysannes de réduction de la
pauvreté
4
4.6.1 Les besoins exprimés par les
groupes
4
4.6.2 Les réalisations paysannes pour la
réduction de la pauvreté
4
4.6.3 Perceptions paysannes de la
pauvreté
4
4.6.4 Propositions paysannes de lutte contre la
pauvreté
4
4.7 Problèmes rencontrés par les
organisations de producteurs
4
4.8 Les changements induits de l'encadrement des
OP
4
Chapitre 5 : Conclusion et
recommandations
4
5.1 Conclusion
4
5.2 Suggestions et recommandations
4
Bibliographie
4
Annexes
4
Annexe 1 : Carte administrative de la province
du centre
4
Annexe 2 : Présentation du PNVRA
4
Annexe 3 : Organigramme du PNVRA
4
Annexe 4 : Liste des OP
enquêtées
4
Annexe 5 : Trame d'enquête
4
LISTE DES
TABLEAUX
Tableau 1:Répartition des OP dans la Province du
Centre...............................................
|
31
|
Tableau 2:Répartition des OP dans la zone
d'étude.......................................................
|
32
|
Tableau 3:Répartition des enquêtés par sexe
et par région..............................................
|
35
|
Tableau 4:Répartition des enquêtés par
tranches d'âge...................................................
|
36
|
Tableau 5:Répartition des différentes
activités des enquêtés par
région...............................
|
38
|
Tableau 6:Répartition des enquêtés en
fonction des raisons d'adhésion...............................
|
39
|
Tableau 7:Répartition des services rendus aux membres par
les OP...................................
|
39
|
Tableau 8:Répartition des OP enquêtées par
région......................................................
|
41
|
Tableau 9 : Distribution des OP en fonction de leurs
sous-domaines d'activité......................
|
43
|
Tableau 10 : Tableau de contingence entre les domaines
d'activité (A) et les régions (B) ........
|
45
|
Tableau 11:Spéculations rémunératrices des
OP..........................................................
|
45
|
Tableau 12:Répartition des OP en fonction de leurs sources
d'information utilisées................
|
47
|
Tableau 13 : Répartition des OP en fonction des
organisme d'appui..................................
|
48
|
Tableau 14:Perceptions des appuis par les membres des
OP............................................
|
49
|
Tableau 15:Différentes postes de dépenses des
enquêtés................................................
|
50
|
Tableau 16 : Répartition des OP en fonction du type
d'exploitation agricole.........................
|
50
|
Tableau 17 : Répartition de enquêtés en
fonction de la capacité à
épargner..........................
|
51
|
Tableau 18 : Répartition des OP en fonction du taux
de réalisation des perspectives...............
|
53
|
Tableau 19:Tableau de contingence entre la réalisation des
perspectives et les régions............
|
53
|
Tableau 20:Répartition des OP en fonction des principaux
marchés...................................
|
54
|
Tableau 21 : Répartition des enquêtés en
fonction du mode d'approvisionnement..................
|
55
|
Tableau 22:Répartition des OP en fonction des
besoins.................................................
|
55
|
Tableau 23 : Répartition en fonction des actions de
réduction de la pauvreté.........................
|
56
|
Tableau 24 : Répartition des enquêtés en
fonction de leur perception de la pauvreté................
|
57
|
Tableau 25:Présentation des propositions formulées
par les OP.......................................
|
58
|
Tableau 26:Thèmes de formation des
OP..................................................................
|
59
|
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Rôles des organisations de
producteurs.....................................................
|
15
|
Figure 2 : Interaction entre organisation paysanne,
l'environnement et la société.................
|
16
|
Figure 3: Modèle théorique de la stratégie
« conduite d'entreprise »...............................
|
22
|
Figure 4: Localisation des sites d'étude dans la Province
du Centre...............................
|
28
|
Figure 5: Répartition des enquêtés par niveau
d'éducation..........................................
|
38
|
Figure 6: Répartition des enquêtés en
fonction du statut matrimonial..............................
|
38
|
Figure 7: Répartition des OP selon la nature des
membres..........................................
|
41
|
Figure 8: Répartition des OP en fonction du statut
juridique........................................
|
42
|
Figure 9 : Répartition des OP en fonction des
sous-domaines rémunérateurs.....................
|
44
|
Figure 10: Répartition des OP en fonction du type de
collaboration...............................
|
46
|
Figure 11: Répartition des OP en fonction du type d'appuis
reçu...................................
|
59
|
Figure 12: Les différentes causes de la
non-épargne.................................................
|
51
|
Figure 13 : Répartition des producteurs en fonction
du niveau du revenu..........................
|
52
|
Figure 14: Modèle opérationnel de la
stratégie d'entreprise.........................................
|
61
|
LISTE DES ABREVIATIONS
AGROCOM :
|
Association Interprofessionnelle
Agriculture-Agro-industrie-Communication
|
APP :
|
Association Professionnelle de Producteurs
|
AVZ :
|
Agents de Vulgarisation de Zone
|
ASWARUDEP:
|
Association of South West Agricultural Rural Development and
Environmental Project
|
BAD :
|
Banque Africaine de Développement
|
BM :
|
Banque Mondiale
|
CDDR :
|
Centre de Documentation pour le Développement du
Secteur Rural
|
CETAC
|
Club d'Encadrement Technique Ananas du Centre
|
CIRAD :
|
Centre de Coopération Internationale en Recherche
Agronomique pour le Développement
|
DPA :
|
Direction de la Production Agricole
|
DPAC :
|
Délégation Provinciale de l'Agriculture du
Centre
|
DSDSR :
|
Document de Stratégie de Développement du
Secteur Rural
|
DSRP :
|
Document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté
|
ECAM :
|
Enquête Camerounaise auprès des Ménages
|
EIC:
|
Experience Incorporated Cameroon
|
FASA :
|
Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles
|
FEMEC :
|
Fédération des Eglises et Missions
Evangéliques du Cameroun
|
FCFA :
|
Franc de la Coopération Financière d'Afrique
|
FIDA :
|
Fonds International pour le Développement de
l'Agriculture
|
FMI :
|
Fond Monétaire International
|
GIC :
|
Groupe d'Initiative Commune
|
GIE :
|
Groupement d'Intérêt Economique
|
GC :
|
Gouvernement Camerounais
|
IDA :
|
Association Internationale pour le Développement
|
IRAD :
|
Institut de Recherche Agricole pour le Développement
|
MINAGRI :
|
Ministère de l'Agriculture
|
MINEPAT :
|
Ministère des Affaires Economiques, de le Programmation
et de l'Aménagement du territoire
|
MINEPIA :
|
Ministère de l'Elevage, des Pêches et des
Industries Animales
|
MINREST :
|
Ministère de la Recherche Scientifique et Technique
|
ONG :
|
Organisation Non Gouvernementale
|
OP :
|
Organisation de producteurs
|
PIB :
|
Produit Intérieur Brut
|
PNUD :
|
Programme des Nations Unies pour le Développement
|
PNVFA :
|
Programme National de Vulgarisation et de Formation
Agricoles
|
PNVRA :
|
Programme National de Vulgarisation et Recherche Agricoles
|
PPTE :
|
Pays Pauvre Très Endettés
|
PROM OPA :
|
Cellule de Promotion de l'Organisation Professionnelle
Agricole
|
SAILD :
|
Service d'Appui aux Initiatives Locales de
Développement
|
UNICEF :
|
Fonds des Nations nies pour l'enfance
|
UDs :
|
Université de Dschang
|
RESUME
Du 26 Mars au 30 Août 2004, une étude sur
l'analyse des stratégies paysannes de lutte contre la pauvreté
par des organisations de producteurs (OP) a été menée dans
la Province du Centre.
L'objectif était d'analyser la contribution des
organisations de producteurs à la lutte contre la pauvreté en
milieu rural.
Les données ont été auprès d'un
échantillon de 103 organisations de producteurs sur une population de
1030 organisations. L'échantillon était choisi suivant la
méthode d'échantillonnage proportionnel à la population
(10 %). Les enquêtes ont été menées auprès
des leaders des OP.
Il en résulte que :
Le PNVRA a accompagné dans la Province du Centre 2347
organisations de producteurs. En 2003, 91 % des organisations de producteurs de
la zone d'étude ont adopté le statut de GIC (Groupe d'Initiative
Commune). Elles sont soient mixtes, soient constituées d'hommes ou de
femmes uniquement. Les femmes (25 %) ont tendance à mieux se regrouper
que les hommes (20 %).
Elles pratiquent des activités agricoles et non
agricoles. Les activités agricoles sont constituées des cultures
vivrières et pérennes à concurrence de 33 et 20 %
respectivement. La mobilisation de l'épargne constitue l'une des
activités non agricoles (7 %). Les ressources proviennent
exclusivement des membres (67 %). Elles reçoivent des appuis de divers
partenaires dont les principaux sont le PNVRA et les ONG à concurrence
de 56 et 27 % respectivement.
Ces organisations permettent une mobilisation de
l'épargne (20 %) par les membres. Le cacao, le manioc et la banane
plantain constituent les principales sources de revenu des OP.
Ces OP rencontrent divers problèmes qui empêchent
la réalisation de leurs objectifs : Accès limité aux
appuis financiers, le leadership et l'individualisme des membres et les baisses
de rendements dus aux aléas climatiques et à la baisse de
fertilité des terres.
De ce qui précède l'étude recommande :
Le Programme National de Vulgarisation et de Recherche
Agricoles, doit faciliter l'accès au financement à un grand
nombre d'OP et de procéder à une évaluation
économique de ses actions sur le plan national.
Les organisations de producteurs, doivent s'orienter vers
une agriculture commerciale et promouvoir une culture d'épargne -
investissement au sein des groupes.
L'Etat, doit promouvoir une implication importante des jeunes
dans le secteur des organisations paysannes, nouvel axe d'accompagnement des
populations dans le financement des projets de développement.
ABSTRACT
From March 26th to August 30th 2004, a
study focused on the analysis of peasants strategies in poverty alleviation of
producers' organizations have been made in the Centre Province.
The objective of the study was to analyse those producers'
organizations contribution in rural poverty alleviation.
Data collection was made on a sample of 103 producers'
organizations in a population of 1030 organizations. The sample based on
proportional sampling method (10 %). The leaders of producers' organizations
have been interviewed. .
In results, it comes out that:
The Centre Province during the 2003 campaign, have 2347
producers' organizations trained by the NAERP (National Agricultural Extension
and Research Programme). Then, 91 % of producers' organizations are Common
Initiative Group. They are made up either by both men and women or, one of the
two categories. 25 % of these groups are females groups.
They practise agricultural and non agricultural activities.
Some of agricultural activities concern food crops (33 %) and tree crops (20
%).
Savings (7 %) constitute one of the non agricultural
activities hold by these producers' organizations. They exclusively work with
the members of organisation (67 %). It has been established that NAERP (56 %)
and NGOs (27 %) are the most grants donors of these organizations. Producers'
organizations enable his members to realise savings (20 %).
The contribution of cocoa, cassava and plantain in producers
revenues are 32, 23 and 15 % respectively.
It has been established that producers' organizations faced
many problems which compromise their gaols achievement. Some of them are:
scarcity of grants, leadership, individualism of members and low production due
to climatic perturbations and low soil fertility.
According to the results, some recommendations have been made
and addressed to:
NAERP, may facilitate grants and credits accessibility to
producers' organizations, improve their organizational capacity and also take
out an auto-evaluation of economic impact of his action in the national
level.
Producers' organizations, it has been suggested to orientate
their activities towards commercial crops and promote savings.
Government may encourage youth integration in peasants'
organizations sector which is the new mean of financing developments projects
in rural areas.
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION
1.1
Généralités
L'un des problèmes le plus fréquent à
l'heure actuelle dans le monde est que, le pourcentage de pauvreté
extrême croît à un rythme exponentiel. Sur 6 milliards
d'habitants de la planète, 2,8 milliards soit presque la moitié
ont moins de deux dollars par jour pour vivre (BM, 2001). Le Cameroun n'est en
marge de cette situation. Car, après une longue période de
croissance soutenue de 1960 à 1985 consécutive à
l'accroissement rapide des exportations des produits agricoles,
forestières et pétrolières, l'économie camerounaise
est entrée en 1985 dans une période de récession
caractérisée par la chute des cours des matières
premières (MINAGRI, 2002). Cette période qui a duré
jusqu'en 1995 a eu des répercussions sur toutes les couches de la
société. Le milieu rural avec le désengagement de l'Etat a
été le plus touché par la crise.
Depuis 1995/1996, la reprise économique revient
progressivement avec les taux de croissance situés entre 3 et 5 % par
an. Elle s'est appuyée sur la restructuration du secteur rural
engagé depuis 1990 (MINAGRI, 2002). Pour faire face à la crise,
le Gouvernement a conclu et mis en oeuvre avec le Fonds Monétaire
International (FMI) et la Banque Mondiale (BM) des Politiques d'Ajustement
Structurel (PAS), des accords qui se sont soldés par un constat
mitigé (MINEPAT, 2003). En effet on estime que ces mesures
étaient inadéquates au contexte social camerounais.
Toutefois, le secteur social qui s'est considérablement
dégradé lors des années de crise, ne s'est pas encore
amélioré avec la reprise économique (MINEPAT, 2003). La
faiblesse de l'offre publique en matière des services sociaux due aux
difficultés financières auxquelles l'Etat a fait face durant les
années de crise ne pouvait permettre la relève.
Au Cameroun, l'analyse du profil de la pauvreté montre
que celui-ci est d'abord un phénomène rural. En effet, elle
touche particulièrement les exploitants agricoles (57 %) et les
dépendants agricoles informels (54 %). Ce secteur rural reste le secteur
dominant de l'économie Camerounaise tant par sa contribution au Produit
Intérieur Brut (PIB) et à la croissance que par son potentiel en
matière de relance de la croissance et de réduction de la
pauvreté (MINAGRI, 2000).
Dans ces efforts de maintien d'une croissance forte, durable
et équitable du secteur rural, le Gouvernement a élaboré
une «Stratégie de Développement Rural» bâtie
autour de quatre grands axes stratégiques que sont : La
modernisation de l'appareil de production; la structuration du cadre
institutionnel; l'amélioration du cadre incitatif et la gestion durable
des ressources naturelles (MINEPAT, 2003).
Dans le cadre de la mise en oeuvre de la politique de
libéralisation de l'économie et l'application de nouvelles
politiques agricoles et environnementales, l'Etat Camerounais a mis en place
dès 1990 une nouvelle réglementation favorisant
l'émergence d'organisations paysannes et communautaires pour un meilleur
cadre de relève de la production agricole.
il s'agit des lois:
- N°90/053 du 19 Décembre 1990 portant sur la
liberté d'Association;
- N°92/006 du 14 Août 1992 sur les
Sociétés Coopératives et les Groupes
d'Initiatives Communes;
- N°93/015 du 22 Décembre 1993 relative aux
Groupements d'Intérêts
Economiques;
- N°94/01 du 20 Janvier 1994 portant régime des
forêts, de la faune et de pêche et ses
décrets d'application;
- N°99/014 du 22 décembre 1999 régissant
les Organisations Non Gouvernementales.
Ce nouvel environnement juridique a permis l'essor des
organisations de producteurs, avec l'appui des programmes mis en place par
l'Etat et l'aide des bailleurs de fonds internationaux. Parmi ces programmes,
le Programme National de Vulgarisation et de Recherche Agricoles (PNVRA), qui,
depuis 1988, oeuvre au renforcement des capacités des producteurs en
leur apportant une assistance technique et matérielle.
1.2 Identification du
problème.
La pauvreté se manifeste de différentes
façons selon les environnements socioculturels. Les résultats des
enquêtes ECAM (2001) montrent que son incidence est de 40,2 % et qu'elle
demeure plus prononcée en zone rurale où 8 personnes sur 10
vivent, qu'en milieu urbain (MINEPAT, 2003). En effet, malgré les gains
importants enregistrés lors de la deuxième moitié des
années 1990, encore quatre camerounais sur dix en 2001 vivaient en
dessous du seuil du revenu annuel de 232 547 FCFA jugé nécessaire
pour permettre à un individu de Yaoundé de s'offrir un
«panier minimal» de dépenses essentielles alimentaires et non
alimentaires, notamment les dépenses de santé, d'éducation
et de logement (MINEPAT, 2003).
La baisse brutale des revenus d'exportation enregistrée
par l'économie Camerounaise, amènera l'Etat à recourir
à de nouvelles politiques économiques s'appuyant sur l'ajustement
monétaire et les gains de compétitivité induits seront mis
en oeuvre dans l'objectif d'infléchir la tendance.
Ces politiques ont eu des conséquences
économiques néfastes :
La baisse drastique des salaires dans la fonction publique en
1993 (MINEPAT, 2003) et le désengagement de l'Etat de la prise en charge
des fonctions de production du secteur agricole (MINAGRI, 1990).
Le secteur agricole emploie environ 75 % de la population
active et contribue
pour environ 44 % aux exportations (MINAGRI, 2000).
Conscient de l'enjeu que représente ce secteur, le
Gouvernement est déterminé à mobiliser les forces vives de
la nation autour d'une stratégie viable pour un développement
durable et équitable.
En vue de redynamiser la production et de limiter la
multiplicité des intervenants en milieu rural vers le même
exploitant, le Gouvernement a mis en place en 1988 le Programme National de
Vulgarisation et de la Recherche Agricoles qui accompagne les producteurs dans
le conseil agricole dans les domaines des productions végétales,
animales et halieutiques.
Dans la recherche des résultats meilleurs et des
impacts perceptibles chez les producteurs, ce Programme est passé d'une
vulgarisation de masse, vers une vulgarisation ciblée autour des
micro-projets des organisations de producteurs (MINAGRI, 2000). Ce programme
est soutenu en amont par la recherche car, selon Benor et Baxter (1984) un
niveau élevé et durable de production agricole ne peut être
possible sans un service de vulgarisation effectif soutenu par une recherche
agricole qui prenne en compte les besoins des producteurs.
Les organisations de producteurs sont désormais les
points majeurs d'encrage, et de passage de toutes les technologies permettant
d'augmenter la production agricole.
On a assisté à la création de
nombreuses organisations paysannes qui suscitent les initiatives privées
de groupements de producteurs qui s'organisent pour développer plus les
avantages des groupes et de production en commun. Selon Beaudoux et Newkerk
(1985), partout du fait d'initiatives privées, du dynamisme de leaders
locaux, du soutien d'organisations non gouvernementales, les groupements
paysans s'organisent pour produire, vendre et acheter ensemble. De Sand (2000
: 20) trouve que de telles organisations constituent les rouages essentiels
pouvant permettre aux populations de participer à la planification des
investissements gouvernementaux en leur faveur.
On est donc en droit de se demander si ces changements de
stratégies sont compris et adoptés par les producteurs et si
elles apportent une plus value à notre production ?
En d'autres termes est-ce que l'organisation des producteurs
autours des groupes
contribuent à un effet pouvant contribuer à la
réduction de la pauvreté en milieu rural ?
1.3 Objectifs de l'étude
L'objectif principal de cette étude est d'analyser la
contribution des organisations de producteurs à la lutte contre la
pauvreté en milieu rural. Il s'agira plus
spécifiquement :
- d'inventorier les organisations des producteurs
présentes dans les quatre
régions de vulgarisation concernées par
l'étude;
- d'analyser leur mode de fonctionnement;
- d'identifier le rôle du genre dans ce mode de
fonctionnement;
- d'identifier les forces de ces modes de fonctionnement;
- de déterminer les difficultés que les
organisations des producteurs ont à
réduire la pauvreté.
1.4 Importance de l'étude
Cette étude a une double importance : Pratique
et théorique.
Sur le plan théorique l'étude contribuera
à améliorer la littérature relative aux organisations
paysannes et la lutte contre la pauvreté.
L'importance pratique de cette étude permettra aux
intervenants d'apprécier le rôle joué par les organisations
de producteurs dans le processus de réduction de la pauvreté.
Elle pourra se situer à cinq niveaux : le PNVRA, le Gouvernement
Camerounais, les ONG et les Bailleurs de Fonds et les chercheurs en
organisation paysanne.
- Les résultats de cette étude devraient
permettre au PNVRA dans sa phase
transitoire du programme de réorienter et de rendre
plus efficace et effective la participation au développement des
organisations de producteurs grâce, à la prise en compte des
contraintes présentées par les résultats de
l'étude;
- Au Gouvernement dans sa politique de décentralisation
et de développement
participatif, de mieux intégrer les OP dans ses
politiques de développement du monde rural;
- Aux organisations de producteurs, la présente
étude à travers l'exploration sur
les fonctionnements et leurs modes d'action, devrait leur
permettre d'améliorer leur action et de façon ultime les revenus
de leurs membres.
- Les résultats de cette étude permettront aux
ONG de se rendre compte des
difficultés rencontrées par les paysans dans
leur environnement et les contraintes liées à cet environnement
d'une part, et d'autre part, ils leurs permettront de mieux orienter leurs
actions en direction des paysans organisés en groupements.
- Aux Bailleurs de Fonds, les résultats devraient
permettre de comprendre la
nécessité d'intégrer l'aspect
participation et partenariat dans l'élaboration, l'exécution des
programmes et des projets de développement en direction du milieu rural.
Et pourront montrer si les fonds dégagés permettent aux OP de
réaliser leurs objectifs.
- Aux chercheurs, les résultats de cette étude
permettront d'apprécier la dynamique des organisations paysannes
à la réduction de la pauvreté à fin d'y proposer
des améliorations adéquates.
1.5. Organisation du
mémoire
Le présent mémoire se
subdivise en cinq chapitres.
Le premier chapitre passe en revue les
généralités de l'étude, pose le problème et
définit les objectifs de l'étude.
Le second chapitre présente la définition des
concepts et la revue de la littérature.
Le troisième chapitre décrit la
méthodologie utilisée pour collecter les données ainsi que
la zone d'étude.
Le quatrième chapitre présente et analyse les
résultats d'étude alors que le dernier conclue et fait des
recommandations aux parties prenantes.
CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE
ET REVUE DE LA LITTERATURE
Il est question dans ce chapitre de présenter les
différentes approches théoriques de l'action collective sur
lesquelles s'appui notre étude. Par ailleurs, il présente aussi
une revue de la littérature relative aux organisations paysannes et au
concept de pauvreté.
2.1 Cadre théorique
L'analyse des associations dans le cadre de l'étude
s'appui sur différentes approches de l'action des organisations :
l'approche de Parsons (1956), l'approche de Crozier et Friedberg (1977) et
l'approche de March et Simon (1991).
2.1.1 Les différentes
analyses théoriques de l'action des organisations
Les organisations étant des systèmes ou des
sous-systèmes fonctionnellement différenciés du
système englobant, il faut saisir leur logique de fonctionnement pour
mieux cerner leur impact sur son environnement ainsi que sur ses membres. A cet
effet plusieurs auteurs ont étudié les mécanismes de
coopération sur l'action collective au sein des organisations dont les
réflexions s'articulent autour de différentes approches
théoriques.
2.1.1.1 L'approche parsonienne des
organisations
Parsons (1956) note au sein de la société
moderne l'existence des structures formelles telles que les entreprises, les
institutions scolaires et l'armée conçues en vue de la
réalisation des fonctions précises: la production de biens, des
services et la défense.
Ces organisations sont des sous-systèmes du
système social et entretiennent par conséquent des relations avec
l'environnement au sein duquel elles évoluent. Parsons conclue qu'il y'a
interdépendance entre ces sous-systèmes constitués
d'organisations et les autres sous-systèmes de la structure sociale.
Quatre fonctions communes à tous les systèmes sociaux ont ainsi
été identifiés : la fonction de production,
d'adaptation, d'exécution et d'intégration.
La fonction de production permet à l'organisation de
déterminer les orientations qui guideront les activités des
membres.
La fonction d'adéquation mobilise les ressources
nécessaires à l'accomplissement des buts à atteindre.
La fonction d'exécution concourt à la gestion
des ressources matérielles et humaines nécessaires à la
réalisation des buts.
La fonction d'intégration assure l'harmonie des
éléments constitutifs de l'organisation. Pour Parsons (1956) les
organisations formelles ne se définissent qu' à partir des buts
et des fonctions qu'elles fournissent au sein de la société.
Mais, la seule analyse des buts et objectifs de ces organisations sans tenir
compte de l'être humain, est insuffisante pour comprendre leur
fonctionnement.
2.1.1.2 L'approche de March et
Simon
March et Simon (1991) révèlent que l'on ne
saurait prétendre analyser les organisations sans tenir compte de
l'être humain. Trois conceptions du comportement humain au sein des
organisations apparaissent :
La première concerne la rationalisation du travail.
Les membres des organisations sont considérés comme des
instruments qui reçoivent et exécutent des ordres et des
directives sans toutefois prendre des initiatives.
La deuxième conception fait état des
écarts qui existent entre les objectifs de l'organisation, les attitudes
et les systèmes de valeurs des membres.
La troisième met l'accent sur la prise de
décision des membres au sein de l'organisation et la résolution
des problèmes auxquels ils font face. Par cette approche March et Simon
(1991) analyse les organisations sous l'angle de l'individu.
Toutefois ces deux approches ne présentent pas le
contexte organisationnel où se développe l'action collective.
2.1.1.3 L'approche de Crozier et de
Friedberg
Crozier et Friedberg (1977) font de l'organisation un mobil
expérimental des difficultés et des problèmes de
coopération que pose toute action collective (Lafaye, 1996).
La théorie de l'action collective met en exergue la
réalisation d'un objectif commun. Elle insiste sur les
intérêts contradictoires des membres d'une organisation. Les
individus qui acceptent adhérer à une organisation participent
à la poursuite des objectifs de cette organisation tout en satisfaisant
également leurs intérêts respectifs. Ainsi tout examen
d'une action collective devrait se fonder sur une logique collective et
individuelle qui caractérise toute coopération.
L'approche de Crozier et Friedberg (1977) apparaît
ainsi comme une intermédiation des deux premières. Ainsi l'action
d'un individu au sein d'une organisation apparaît comme une certaine
autonomie de ce dernier vu comme un acteur.
2.1.2 Approches d'analyse
L'approche stratégique et l'approche dynamique ont
été utilisées dans le cadre de notre étude pour
mieux cerner la logique de fonctionnement des organisations.
2.1.2.1 Approche
stratégique
Celle-ci rend compte de la logique de fonctionnement de toute
forme d'actions collectives et de coopération. Elle fait
apparaître deux logiques dans l'action collective: la logique collective
et la logique individuelle. Les individus d'une part orientent leurs
comportements vers la réalisation d'un objectif commun et d'autre part,
ils ont des intérêts respectifs qu'ils vont chercher à
satisfaire par le jeu de plusieurs stratégies. Lequel permettrait
d'atteindre les objectifs fixés par les membres et de découvrir
les intérêts individuels que ces membres retirent ou veulent tirer
de leur adhésion à ces groupes et les moyens utilisés pour
y parvenir.
2.1.2.2 L'approche dynamique
Elle permet de façon précise
de rendre compte des processus de changement et de transformation qui peuvent
affecter un groupe social ou une société globale. A travers elle,
les changements ressortent tant au niveau individuel que collectif de
l'adhésion des membres à ces organisations.
2.1.3 Définition des
concepts
Cette étude s'articule autour des concepts
suivants : organisations, organisation des producteurs, stratégie,
pauvreté, le producteur et le micro-projet.
Organisation
Selon Hirschman (1995), «une organisation est une action
collective de la société rurale, qui traduit la volonté
des paysans de «prendre la parole » de rependre
l'initiative et de se faire reconnaître comme des partenaires à
part entière par les autres acteurs du développement».
D'après Scott et Mitchell (1976), «une
organisation est un système d'activités coordonnées d'un
groupe de personnes, travaillant en collaboration pour atteindre des fins
communes sous une autorité ».
Pour Plané (2003 : 8) «une organisation
apparaît comme une réponse structurée à l'action
collective, un ensemble relativement contraignant pour les personnes et,
simultanément, comme une construction dynamique collective favorisant
l'accomplissement de projets communs».
De la synthèse de ce qui précède une
organisation apparaît donc comme un regroupement de personnes aux
motivations communes et ayant des objectifs communs qui acceptent de collaborer
sous la coordination d'une autorité à fin d'atteindre un
résultat ultime
Organisation paysanne
Selon Charreau et Pitol-Belin (2002: 2) «les
organisations paysannes sont des systèmes sociaux créés
par les individus, à fin de satisfaire, grâce à des actions
coordonnées, certains besoins et d'atteindre d'autres buts».
Prod'homme (1995) quant à lui trouve
que « une organisation paysanne est un groupement d'initiative
locale à dimension villageoise ou inter-villageoise donc les modes
d'émergence et d'organisation ainsi que les objectifs sont
diversifiés ». Selon Diagne (2001 : 1) l'organisation
paysanne est «une association, un groupement d'hommes et/ou de femmes,
volontaires et motivés pour se mettre ensemble, ayant les mêmes
intérêts à défendre et exerçant une
même ou plusieurs activités de production, ou de
services».
Selon Wampfler (2000 : 2), «une organisation
paysanne est un regroupement de population rurale et agricole, sous un statut
plus ou moins formel, en vue de représenter les intérêts
d'une communauté et de prendre en charge des fonctions dépassant
les capacités de chacun des membres». Des organisations de nature
et de statuts variés répondent alors à ces
définitions :
- Organisations villageoises/territoriales;
- Organisations de femmes;
- Organisations de producteurs agricoles;
- Institutions de microfinances contrôlées par
les organisations paysannes.
Le Programme National de Vulgarisation et Recherche Agricoles
(2001) définit une organisation de producteurs comme «un
regroupement de producteurs dont l'ensemble des membres a un objectif commun
d'amélioration de la production et de revenus et portant sur une ou
plusieurs spéculations». Le concept d'organisation paysanne
renvoyant à plusieurs approches, elle apparaît donc comme une
action organisée des paysans vivant dans une même aire
géographique, à fin de satisfaire des objectifs communs par des
actions coordonnées.
Dans le cadre de cette étude nous avons choisi de
restreindre notre champ aux «Organisations de Producteurs Agricoles».
Sont considérées comme organisations de producteurs les Groupes
d'Initiative Communes (GIC), les groupes de contact, les associations et les
associations professionnelles de producteurs.
Pauvreté
Selon Barrat (1998 : 21) «la pauvreté peut
être considérée comme une forme particulière
d'inégalité, puisqu'elle est à la fois économique,
sociologique, psychologique et par la même complexe.
Le Programme des Nations Unies pour le Développement
(MINEPAT, 2003 : 11) considère la pauvreté comme
un « phénomène complexe qui désigne
généralement une insuffisance de ressources, et une privatisation
de possibilités de choix et d'opportunités qui offriraient aux
individus des conditions de vies décentes ».
Selon le MINEPAT (2003 : 11), «la
pauvreté est une privatisation matérielle,
l'insécurité alimentaire, la faible accessibilité aux
services sociaux (la santé, l'éducation et la formation de base),
à un emploi décent, à l'approvisionnement en eau potable,
à la protection sociale, à la bonne information, au logement, au
transport et la faible participation à la prise de
décision».
Au Cameroun, le concept de pauvreté varie selon les
provinces. C'est ainsi que dans la Province du Centre la pauvreté
apparaît d'abord comme «une insuffisance des moyens qui
empêche l'individu, la collectivité locale et l'Etat de subvenir
aux besoins essentiels ou comme une inadéquation entre les
aspirations et les moyens matériels mis en oeuvre pour les
satisfaire ». C'est également une inadéquation entre
les aspirations et les moyens mis en oeuvre pour les satisfaire. Tandis
qu'à l'Est du pays les populations la perçoivent comme «un
état de dénuement qui empêche un individu ou une
société de satisfaire ses besoins primaires ainsi ceux
nécessaires au développement ». Dans la province du
Sud-Ouest «est pauvre tout individu ne pouvant se procurer le strict
minimum : le logement, les vêtements, la nourriture et une
femme». Alors que les populations du Littoral la perçoivent comme
«un manque ou une insuffisance de ressources matérielles et
financières nécessaires pour subvenir aux besoins essentiels de
l'individu ou de la famille (se nourrir, se loger, se soigner, envoyer les
enfants à l'école)» (MINEPAT, 2003 : 167-177).
D'après Dubois et Amin (2000), les individus sont en
état de pauvreté absolue quand ils ne peuvent plus se procurer
des biens qui leur permettent de satisfaire les besoins essentiels tels
que : L'alimentation, l'éducation, la santé le logement et
l'habillement. Aussi sera considéré comme pauvre toute
organisation de producteurs ou tout producteur qui :
- a un accès limité aux actifs physiques
notamment les équipements, les infrastructures et les crédits,
- souffre d'une insuffisance ou d'un manque de
possibilité de choix et d'opportunités;
- a un accès limité aux ressources;
- a une absence de participation dans la prise de
décision.
L'état de pauvreté a été
opérationnalisé dans le cadre de notre étude à
travers les indicateurs socio-économiques suivants :
- le niveau d'éducation;
- l'accès aux services (Encadrement, information,
crédits, dons, subventions);
- le cadre de vie;
- le niveau de production;
- les revenus et leurs utilisations.
Stratégie
La stratégie est un concept issu de l'art de la guerre,
il a largement essaimé dans le domaine de l'économie. On entend
par stratégie «la conception et la mise en oeuvre d'un
ensemble d'actions coordonnées en vue d'atteindre un résultat
ultime » (Losch et al., 1990: 8). Pour les
mêmes auteurs, une stratégie de producteurs agricoles est un
ensemble d'actions visant à satisfaire des besoins et des objectifs
économiques et sociaux par la pratique des activités agricoles
mais aussi extra-agricoles dans une perspective de pérennité et
de développement en zone rurale, de l'unité de production
familiale.
Pour Lossouarn (2003 : 3) «la stratégie
consiste à faire concourir des moyens hétérogènes
et des actions dissemblables à la réalisation d'objectifs
globaux, elle combine des actions variées pour atteindre un objectif
global». Selon Chandler (1962 : 10), «La stratégie
consiste à déterminer les objectifs et les buts fondamentaux
à long terme d'une organisation puis à choisir les modes d'action
et d'allocation des ressources qui permettront d'atteindre ces buts et
objectifs». Il ressort de ces définitions que :
- la stratégie engage l'ensemble des ressources
détenues par l'entreprise sur une
longue période;
- la stratégie concerne en premier lieu la
détermination des objectifs de l'entreprise
qui se déclinent alors en actions propres à
remplir ces objectifs ;
- la stratégie enfin détermine le niveau des
moyens à mettre en oeuvre pour
atteindre les objectifs définis.
Pour Ansoff (1965), la stratégie et les objectifs
définissent la conception que l'organisation se fait de ses
activités, spécifie les axes de travail.
Micro-projet
Le PNVRA (2001) définit un micro-projet comme
«une ambition réaliste de production exprimée par une
organisation de producteurs et faisant l'objet d'un contrat d'encadrement avec
un vulgarisateur».
Producteur
Larousse (1976 : 4651) définit le producteur
comme «une personne ou activité qui crée de l'utilité
soit en fournissant un produit agricole ou industriel, soit en accroissant la
valeur de ce produit, en le transformant ou en le commercialisant ou en rendant
un service».
2.2 Revue de la
littérature
2.2.1 Objectifs et rôles des
organisations paysannes
Les organisations ont pour objectifs de coordonner les actions
sociales des membres.
Diagne et Pesche (1995) les présentent comme
étant à la fois un lieu d'expression des intérêts
des membres et un moyen qui leur permet d'atteindre les objectifs
fixés.
Selon Berthome et al. (1995), les
organisations paysannes se construisent à l'interface entre la
société locale et la société globale comme un moyen
de régler les relations d'une part, les individus et les
différents groupes sociaux qui composent la société locale
et d'autre part, les acteurs qui constituent l'environnement.
Parmi les stratégies envisagées par les paysans
se trouvent les différents groupements qui pour Berthome et
al. (1995) se construisent pour améliorer les relations des
paysans avec leur environnement économique et institutionnel. Ils sont
une interface, un moyen d'articuler la société locale à
la société globale dans les conditions qui soient plus favorables
à la première.
Socialement, Lavigne (1986) note que les organisations
paysannes constituent un cadre idéal pour la vulgarisation des
innovations.
Selon Berthome et al. (1995 : 20), les
organisations paysannes peuvent faciliter « l'apprentissage,
c'est-à-dire, la découverte, voire la création et
l'acquisition par les acteurs concernés de nouveaux modèles
relationnels, de nouveaux modes de raisonnement, de nouvelles capacités
collectives ».
Njonga et Dikongue (1996) relèvent que les
organisations paysannes ne sont pas uniquement des théâtres pour
les actions développées par les paysans. Elles sont
également des témoins vivants des luttes d'influence auxquelles
se livrent les organismes d'appui. Chacun voulant se voir attribuer les droits
de telle ou telle action entreprise en milieu rural.
Selon Rondot et al. (2001), les
organisations paysannes sont des structures basées sur l'adhésion
et créées par les agriculteurs (ou par d'autres groupes) pour
fournir des services à leurs membres. Elles ont pour objectifs :
- de mieux gérer les ressources naturelles et les
biens de leurs membres;
- d'élargir l'accès des membres aux ressources
naturelles et aux moyens de
production de base (Terre, forêts, pâturages et
ressource en eau);
- d'améliorer l'accès des membres aux services
(économique, social), aux
crédits et aux débouchés commerciaux par
le biais des activités de représentation et de défense des
intérêts des membres, ou par leur poids financier
combiné;
- de faire entendre leur voix dans les mécanismes de
décision. Ceci détermine
l'affectation de biens et les politiques ayant une incidence
sur l'environnement dans lequel ils produisent et commercialisent.
Pour O'deye (1985), les organisations ont des fonctions
complémentaires parmi lesquelles la fonction de socialisation qui permet
de lever l'inconfort psychologique et économique.
Quant à Pertev et King (2000), les organisations
rurales jouent un rôle stratégique qui est celui de mobiliser les
effets d'auto-promotion des populations rurales.
Pour Kamdem et PRE (2001), les organisations paysannes ont
des impacts directs sur les revenus dans ce sens qu'elles permettent un
meilleur accès aux facteurs de production et au marché tout en
contribuant au renforcement des capacités de négociation et de
représentation des producteurs. Pesche (2001) distingue trois
catégories de rôles que peuvent jouer les organisations de
producteurs:
- la fourniture de services à leurs membres qui
peuvent être de nature technique
ou économique;
- la représentation des intérêts de leurs
membres et, plus largement, des
agriculteurs ou ruraux sans forcément qu'ils en
soient membres;
- l'implication dans le développement local, sous
forme d'investissements sociaux.
Face à des carences de l'Etat ou des
collectivités locales, elles assurent ainsi des
fonctions d'intérêt général qui
rendent des services à l'ensemble des ruraux au delà de leurs
membres.
Les trois catégories de rôles peuvent être
schématisées ainsi :
Intérêt général
Développement local
OP
Représentation des intérêts
Services aux membres
Intérêts du groupe
Figure 1 : Rôles des organisations
de producteurs.
Source : Pesche, 2001 :
2
Toute organisation peut alors être située dans
un triangle en fonction de l'importance relative des trois fonctions.
Berthome et al. (1995) montre que l'organisation est
aussi le lieu d'expression des producteurs adhérents, parce qu'elle
offre un cadre codifié par l'intervenant extérieur où se
rencontre l'encadreur et les encadrés, où s'articulent aussi deux
types de logiques, celle de la société locale et celle de
l'intervenant extérieur, et souvent «deux systèmes de
sens».
Pour Berthome et al. (1995), l'organisation
paysanne est largement déterminée par la société
locale et par son environnement mais elle n'est cependant le simple produit des
interactions entre ces deux entités. En tant qu'organisation
spécifique, elle a aussi sa dynamique.
Par son action elle contribue à accroître le
potentiel de la société locale, et élargie
sa marge de liberté et le choix pour le futur. Elle
contribue aussi à accroître sa capacité à se
construire des objectifs propres et certains des instruments dont elle a besoin
pour les atteindre.
Environnement
Organisation
Paysanne
Société Locale
Figure 2: Interaction entre organisation
paysanne, l'environnement et la société locale.
Source :
Adaptée de Berthome et al., 1995: 19
La figure 2 montre que l'émergence de l'organisation
paysanne se produit à l'interface de la société locale et
de la société globale.
Berthome et al. (1995), quant à eux
rapportent que l'analyse des organisations paysannes doit prendre en compte
simultanément :
- la société locale dans laquelle se
construisent les organisations et les
changements multiples qui les concernent;
- la société globale et ses
évolutions;
- les dynamiques propres aux organisations paysannes et les
effets qu'elles
produisent sur la société locale et la
société globale. Et ceci sans les opposer mais en les
considérant dans leurs interactions permanentes.
Selon Rondot et al. (2001), les
organisations paysannes nouvelles sont avant tout des organisations des
producteurs entrepreneurs dirigées par des responsables élus par
les membres. Elles naissent surtout de la prise de conscience des membres
à ne pouvoir individuellement assumer la totalité des fonctions
liées à la production (produire, transformer, stocker,
commercialiser). Barbedette (1993) révèle que seules ces
organisations donnent aujourd'hui une chance au paysan de devenir acteur dans
les évolutions en cours et de ne plus en subir.
Pour Berthome et al. (1995), ces
organisations qui sont créées pour améliorer
l'articulation des sociétés locales avec leur environnement
doivent acquérir une crédibilité auprès des acteurs
multiples qui constituent l'environnement et qui sont le plus souvent en
position de dominance.
2.2.2 Organisations paysannes et
diffusion de l'innovation
Les OP sont perçues comme des relais de la
vulgarisation susceptibles de diffuser à moindre coût et avec une
efficacité significative des propositions élaborées en
dehors d'elles.
Le rôle des OP consiste aussi à créer des
conditions favorables à l'innovation, en particulier en contribuant
à sécuriser l'environnement économique et à le
rendre plus incitatif: des intrants qui arrivent à temps, un
système de crédit fiable, un marché sécurisé
pour les produits bruts ou transformés, un transport crédible,
etc. font parfois plus pour stimuler l'innovation chez les producteurs qu'un
message mille fois répété sans que son adaptation à
la situation économique locale soit assurée. Dans ce domaine
donc, le rôle des organisations paysannes consiste à
acquérir la capacité de bâtir un partenaire avec d'autres
acteurs, publics et privés (Sebillotte, 1996).
Des études sur la vulgarisation exaltent les vertus de
travailler avec les organisations paysannes.
- En Thaïlande, les chefs de provinces
chargés de la vulgarisation agricole ont
conseillé leurs agents à se dévouer
à la rencontre avec les groupes ou leurs représentants à
fin d'utiliser ultimement leur temps et d'une façon efficace (Surarerks,
1986).
- La conception du Club 4H, d'origine
américaine s'est répandue dans d'autres
pays et cela comme un réseau par lequel les chefs de
vulgarisation seront capables de travailler avec la jeunesse rurale qui,
nombreux parmi eux, seraient agriculteurs et gérants de leurs fermes
dans le futur. Les club sont des groupes qui suscitent parmi leurs membres
l'émulation et la solidarité, et les 4H représentent les
qualités intellectuelles (Head), d'habilité manuelle (Hand), de
coeur (Heart) et de santé (Health) (Barral, 1978).
2.2.3 Les approches d'analyse de la
pauvreté
Compte tenu de la difficulté qu'il y'a
à définir la pauvreté, Glaude (1998) propose
différentes approches d'analyses nous permettant de cerner la
complexité de ce concept.
- Une approche en terme de revenu nominal :
D'après cette approche le pauvre
est considéré comme toute personne dont le
revenu nominal se situe à la moitié du revenu médian.
- Une approche en terme de revenu réel : selon
laquelle serait pauvre celui-là qui
ne peut consommer faute de moyens un certain nombre de bien
d'usage ordinaire ou de consommation de base (bien de
nécessité).
- Une approche en terme de satisfaction : elle prône que
le pauvre est celui qui
estime que son niveau de revenu donne un niveau de
satisfaction inférieur au minimum qu'il juge nécessaire pour
vivre.
- Une approche administrative : selon cette approche
toute personne pauvre
bénéficie d'une aide dont l'objectif est de
lutter contre la pauvreté.
Il est à noter que toutes ces approches sont
arbitraires et présentent des limites du point de vue environnemental,
culturel et économique.
2.2.4 Pauvreté et
stratégie de réduction
Selon le MINEPAT (2003 : 11), une analyse quantitative a
montré que le taux de pauvreté au Cameroun reste encore
élevé à 40,2 % de la population en 2001, tandis qu'une
analyse dynamique a indiquée que les gains en terme de réduction
de l'incidence de la pauvreté entre 1996 et 2001 sont plus le fait de la
croissance que celui de la redistribution.
Pour le Fonds International pour le Développement
Agricole (FIDA), la pauvreté est un phénomène vaste,
complexe et partiellement subjectif qui varie dans le temps, dépend des
capacités et du bien-être, et est en partie relatif dans la mesure
où il est lié aux normes, à des comparaisons et à
des attentes. Il considère que sa lutte doit être
diversifiée et avoir plusieurs cibles. Les solutions doivent
être multidisciplinaires et intégrer les aspects
économiques, sociaux, politiques et institutionnels.
Selon Kamdem et PRE (2001 : 20), la pauvreté est
appréhendée comme un manque de moyen, ce manque étant
absolu ou relatif aux voisins. Il n'y a donc de pauvres que s'il y a des riches
et des classes moyennes, que s'il existe une différenciation sociale par
les conditions d'accès aux ressources productives.
Pour Weit (1996), la pauvreté est moins due à
l'absence de richesses suffisantes qu'à l'accroissement des
inégalités.
Au Cameroun selon le MINEPAT (2003), elle varie
considérablement selon les régions, passant du simple au double
entre des zones urbaines où l'incidence est de 22 % en moyenne et des
zones rurales où elle atteindrait 50 %.
Kamdem et PRE (2001 : 20) déclare que la
pauvreté ne traduit plus simplement une inégalité de
distribution des revenus, mais aussi une inégalité dans la
distribution du pouvoir politique.
Selon le FIDA (2001), la pauvreté est aussi
liée à l'impossibilité d'exploiter son potentiel en raison
du manque de ressources, du fait que les soins de santé et
l'éducation sont inaccessibles.
La Banque Mondiale (1996) cite parmi les causes de la
pauvreté :
- l'insuffisance d'accès aux possibilités
d'emploi;
- l'insuffisance des actifs physiques, notamment la terre et
le capital, et l'accès
minime des pauvres aux crédits, même pour les
montants réduits;
- l'insuffisance d'accès aux moyens qui permettent
d'appuyer le développement
rural dans les régions pauvres;
- l'insuffisance d'accès aux marchés où
les pauvres peuvent vendre des biens et
services;
- la faible dotation en capital humain;
- la destruction des ressources naturelles qui entraîne
une dégradation de
l'environnement et une baisse de productivité;
- l'insuffisance d'accès à l'aide pour les
personnes qui vivent à la marge et pour
celles qui sont victimes de pauvreté transitoire;
- l'absence de participation, les pauvres n'étant pas
associés à l'élaboration des
programmes de développement.
Pour Ngassam (1966), la pauvreté est causée par
l'insuffisance de capital. Quand les revenus sont bas, il est impossible
d'épargner. L'épargne étant une condition de
l'investissement et donc une source de progrès économique et
social.
Le FIDA (2001) distingue à travers le seuil de
pauvreté, la pauvreté absolue et la pauvreté relative.
Ainsi on parlera de pauvreté absolue lorsque le niveau de revenu
correspondant à la valeur de l'apport alimentaire minimal
nécessaire pour la survie de certains besoins non alimentaires est
considéré comme seuil de pauvreté. La pauvreté
relative quant à elle se fonde sur l'idée que les besoins
minimaux varient en fonction de la stratification et du degré de
décision de travail dans la société d'une part et de la
pauvreté globale d'autre part.
La différence entre les deux notions tient au fait que
la pauvreté absolue néglige les aspects distributionnels de la
pauvreté.
Plusieurs méthodes de définitions du seuil de
pauvreté sont proposées par le FIDA (2001) :
- la méthode de l'apport énergétique
alimentaire;
- la méthode fondée sur les coûts et les
besoins essentiels;
- la méthode de la part de l'alimentation;
- la méthode du seuil de pauvreté
international;
- la méthode de la consommation relative.
Une combinaison de ces méthodes permet de
définir un seuil de pauvreté qui permettrait de faire des
projections sur le taux de réduction de la pauvreté à long
terme.
Ainsi agir efficacement contre la pauvreté revient
selon le Fonds Monétaire International à mettre en oeuvre une
stratégie de lutte qui doit veiller à ce que les politiques
macroéconomiques, structurelles et sociales d'un pays cadrent avec les
objectifs en matière de lutte contre la pauvreté et de
développement social.
Selon Gautier (2001 : 6), la stratégie de
réduction de la pauvreté mise en place par les pouvoirs publics
suppose un suivi statistique et donc l'élaboration d'un certain nombre
d'indicateurs qui permettraient régulièrement de faire le point
sur les actions engagées. L'approche stratégique devrait
concilier la performance économique et la nécessité
d'assurer le développement social dans un contexte de réduction
de la pauvreté (MINEPAT, 2003).
Pour Kamdem et PRE (2001) la lutte contre la pauvreté
ne saurait se résumer dans le secteur rural à faciliter
l'accès à un hypothétique revenu, mais elle doit permettre
à l'individu d'être avant tout maître de son destin et de
donner aux populations la liberté de négocier les choix vitaux
qui les concernent.
L'UNICEF (1996) relève que toute action qui veut
apporter des modifications significatives dans les conditions de vie des
très pauvres dans la place qu'ils occupent dans une communauté
doit s'interroger sur le long terme.
Le FIDA (2001) affirme que la réduction de la
pauvreté n'est quelque chose que les gouvernements, les agences de
développement ou les ONG peuvent faire pour les pauvres. C'est aux
pauvres eux-mêmes de prendre la responsabilité de leur propre
développement en devenant les agents du changement. Ainsi d'après
le MINEPAT (2003), toute solution susceptible de contribuer à la
réduction de la pauvreté devrait se baser essentiellement sur des
stratégies de génération des revenus ainsi que
l'amélioration du cadre de vie.
2.2.5 Stratégie paysanne et
rôle dans l'agriculture
Selon le Document de Stratégie de Réduction de
la Pauvreté (MINEPAT, 2003 : 41), une stratégie s'articule autour
d'un certain nombre d'axes qui permettent d'atteindre un résultat
ultime.
A en croire ses auteurs, une stratégie suppose ou
implique donc une série d'articulations (actions) à laquelle est
subséquent le résultat ultime.
Une stratégie s'articule à plusieurs niveaux
pouvant aller de l'essentiel au particulier que sont les résultats
ultimes, les buts, les objectifs et les moyens (Losch et al.,
1990). L'essentiel d'une stratégie étant l'aboutissement à
une finalité.
Selon Losch et al. (1990 : 121), la
finalité est l'expression qualitative d'une orientation
définissant à long terme la fin vers laquelle tend le
système.
L'émergence de stratégies peut résulter
des forces internes d'un système ou être impulsée par des
forces externes au système. C'est ainsi que de l'analyse faite du profil
des objectifs et des moyens mis en oeuvre par les producteurs agricoles. Losch
et al. (1990 : 136) proposent en fonction de
leur dominance offensive ou défensive les stratégies
suivantes:
- La stratégie à dominance offensive qui a un
objectif clair d'accumulation et de
croissance:
- La stratégie d'entreprise, d'accumulation
foncière et d'intensification
spécialisation.
- La stratégie à dominance défensive qui
est celle des producteurs en situation
de fortes contraintes et essaient de défendre et
d'assurer la survie de leur unité de production: Double activité
contrainte et revenu cible.
- La stratégie de type intermédiaire qui selon
les opportunités ou les contraintes
peut évoluer dans un sens offensif ou défensif:
La minimisation du risque.
La figure 3 présente le modèle théorique
de la conduite d'entreprise tel que perçue par les producteurs du cacao
et du café. Ce modèle peut être adopté par une
organisation de producteurs.
Buts
|
Objectifs
|
Sous-Objectifs
|
Moyens
|
|
|
|
|
Accumulation productive
|
Autosuffisance
|
Cueillettes
|
Pratiques culturales existantes
|
|
|
|
Intensification en travail
|
|
|
Productions
alimentaires
et artisanales
|
Intensification en intrants
|
|
|
|
Investissements Productifs
|
Satisfaction des besoins
|
Augmentation des
revenus monétaires
|
Productions
agricoles
commerciales
|
|
|
|
|
Diversification agricole
|
|
Constitution de rente
|
Revenus hors
exploitation
|
Intensification des surfaces
|
Accumulation de biens non productifs et ostentation
|
|
|
Activités agricoles hors unité de production
|
|
|
Constitution d'un
patrimoine
|
Cession de droit sur le sol
|
|
|
|
Activités non agricoles
|
|
|
Réussite
professionnelle
des enfants
|
Acquisition immobilière
|
|
|
|
Scolarisation
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Figure 3 : Modèle théorique
de la stratégie conduite d'entreprise»
Source : Adaptée de Losch et al., 1990:
137
La caractéristique d'une telle stratégie est
l'utilisation de la mobilité du capital pour choisir les combinaisons
productives les plus performantes, compte tenu des modifications dans les
contraintes et les opportunités de l'environnement.
Selon le Ministère de l'Agriculture (2000) la
stratégie intégrée de développement rural
s'articule autour de quatre axes principaux :
- Le développement local;
- La modernisation de l'appareil de production;
- La restructuration du cadre institutionnel;
- La gestion durable des ressources naturelles.
Selon Delgado (1997) les stratégies agricoles
constituent un élément important des stratégies de
développement dans les pays en développement où
l'agriculture représente encore en moyenne 70 % des emplois, 40 % des
exportations et 33 % du PIB. Compte tenu de l'importante place qu'occupe
l'agriculture dans l'économie de ces pays, les stratégies
agricoles constituent un moyen efficace à l'envol économique.
2.2.6 Le PNVRA et l'appui à
la dynamique paysanne.
Dans le souci d'améliorer ses
résultats et l'impact de ses actions sur les
bénéficiaires, le PNVRA a orienté ses interventions vers
une vulgarisation ciblée par le renforcement de l'appui aux
organisations de producteurs par le cofinancement d'infrastructures d'appui
à la production, la transformation, le stockage et la commercialisation
(MINAGRI, 2002). Les bénéficiaires sont uniquement des
organisations de producteurs ayant un micro-projet aux objectifs bien
définis et donc la mise en oeuvre nécessite la
réhabilitation et/ou la réalisation de petites infrastructures
rurales à caractère collectif et ayant un impact sur la
production agricole et par temps sur les revenus des populations. Selon le
Manuel des Procédures du PNVRA (2002), seules les OP ayant une existence
légale sont éligibles à cet appui.
Par rapport aux appuis en matériel et
équipement de production la stratégie d'appui adoptée par
le Programme est subordonnée à une participation concrète
des bénéficiaires. Laquelle participation se fait en nature et en
espèce soit 20 % du coût total du micro-projet. La subvention
accordée au titre du programme ne peut dépasser la somme de 5 000
000 FCFA. Dans la province du Centre près de 175 OP ont
bénéficié de ces appuis pour la campagne 2002 (MINAGRI,
2002). Cela se présente comme un corollaire à la réduction
de la pauvreté en milieu rural et surtout des couches vulnérables
telles que les femmes et les jeunes.
2.2.7 Classification et typologie
des organisations
Selon Pesche (2001), une classification a pour principal but
de décrire. Classer revient donc à construire des
catégories souvent à partir d'un nombre limité de
critères parmi lesquels : L'origine, la taille, la composition, la
fonction, la nature des activités, la nature des membres et la nature du
produit agricole dominant dans la zone (filière).
La typologie analyse, comprend en vue d'agir.
Wampfler (2000) propose une typologie qui rassemble trois
groupes d'organisations paysannes : Les organisations par filière
le plus souvent centrées sur un produit agricole, les organisations
généralistes qui ont une combinaison d'activités diverses
et les organisations syndicales axées sur la fonction de
représentation des intérêts des producteurs agricoles ou
une catégorie de producteurs. Ainsi il existe plusieurs types
d'organisations paysannes, celles dites formelles, légalisées et
les informelles qui ne sont pas légalisées.
2.2.7.1 Classification des
organisations selon leur origine
Elle permet de distinguer les organisations selon que
l'initiative de création est d'origine interne ou externe.
Organisation d'origine interne
L'initiative de création d'une organisation selon GAO
(2000) provient d'un groupe d'individus le plus souvent restreint. Ces
initiateurs sont ainsi considérés comme membres fondateurs et
définissent de ce fait les objectifs et les orientations de
l'organisation. Dans une telle organisation l'adhésion se fait par
cooptation, de gré à gré. C'est le cas des mutuelles, des
tontines et la plupart des associations dites traditionnelles.
Organisation d'origine externe
Contrairement au précédent
mode de création, l'initiative d'une telle organisation provient d'une
instance externe telle que l'Etat, l'autorité religieuse et les ONG. Par
conséquent cette dernière à une influence
considérable sur l'organisation et son fonctionnement. Les objectifs et
les activités de l'organisation ne sont que le reflet des aspirations de
son initiateur. Dans le type d'organisation créée de
l'extérieur, on retrouve les anciennes coopératives (UCCAO,
etc.), les comités de développement, les groupes et mouvement
religieux et les associations initiées par l'élite
extérieure et les ONG. Ces organisations réalisent des oeuvres
à caractère économique et social.
2.2.7.2 Classification des
organisations selon leurs fonctions
Selon Berthome et al. (1995), une organisation ne
choisit pas d'être multifonctionnelle ou spécialisée. Cela
dépend de ses conditions de naissance et de son contexte. Ce qui nous
amène à les regrouper en trois grands ensembles : les
organisations unifonctionnelles, les organisations plurifonctionnelles et les
organisations à fonction dominante.
Organisations unifonctionnelles
Ces organisations sont constituées pour remplir une
seule fonction. Les tontines financières à enchères et de
crédit en milieu urbain appartiennent à cette catégorie.
Leur principale activité se limite aux cotisations financières.
En milieu rural, les banques de céréales sont
considérées comme des associations à fonction unique.
Toutefois, il importe de noter qu'il est rare de retrouver en milieu rural des
organisations unifonctionnelles car du fait de la complexité de
l'environnement, des organisations remplissent plus d'une fonction à
leurs membres. Selon Pesche (2002), la spécialisation d'une organisation
de producteurs peut être une source de fragilité dans
l'environnement instable du secteur rural.
Organisations plurifonctionnelles
Selon Balla (1995), ces organisations sont
caractéristiques des sociétés africaines. Selon les
besoins des membres et de l'environnement, elles assurent plusieurs fonctions
qui peuvent être économique, politique, sociale ou culturelle. Les
membres y trouvent un cadre propice pour faire face à la
complexité de leur environnement.
En zone rurale, ces organisations plurifonctionnelles
résultent des perpétuelles mutations du milieu. Ainsi une
organisation paysanne pourra remplir des fonctions telles que : la
fonction de production (production vivrière, maraîchères et
d'autres biens), la fonction de commercialisation, la fonction
d'approvisionnement et la fonction de représentation.
Organisations à fonction dominante
A la fonction principale d'une organisation, peuvent se
greffer d'autres fonctions qui généralement sont occasionnelles.
Souvent ces fonctions concourent au renforcement des liens entre les membres du
groupe. C'est le cas des organisations d'épargne, les comités
villageois de santé ou de vigilance (Balla, 1995).
2.2.7.3 Classification des
organisations selon la nature des membres
Blundo (1991) distingue deux types de
bénéficiaires : les membres et les non-membres.
Les individus inscrits et remplissant les conditions
d'adhésion exigées par une organisation sont
considérés comme membres. Ils ont le droit et le devoir de
participer à toutes les activités du groupe.
Les non-membres sont ceux-là qui n'ont
contracté aucun engagement avec une organisation. Toutefois, ils peuvent
être impliqués indirectement dans les activités de
l'organisation, parce que résident dans un même cadre
géographique que les membres. Cette classification fait distinguer deux
types d'organisations : les organisations fermées et les
organisations ouvertes. Dans le premier type d'organisation, les services
offerts ne concernent que les membres, tandis que dans le second cas les
services peuvent être offerts à la fois aux deux catégories
de membres.
2.2.7.4 Classification des
organisations selon leur composition
GAO (2000) présente à cet
effet deux cas de figures : soit l'organisation réunit une seule
catégorie de personnes, soit elle réunit plus d'une
catégorie de personnes.
Dans le premier cas, les organisations ne concernent pas
l'ensemble des membres de la communauté dans laquelle elles sont
localisées. L'adhésion à ce type d'organisation devient
sélective. C'est le cas des regroupements d'apiculteurs, de jeunes, de
femmes ou de pisciculteurs.
Dans le deuxième cas, l'adhésion se fait
indifféremment des couches sociales. Elle est libre et volontaire.
Quelque soit la classification ou la typologie
adoptée, en pratique les frontières entre ces différents
critères restent fluides.
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE
3.1 Présentation de la zone
d'étude
Figure 4: Localisation des sites
d'étude dans la Province du Centre.
Source : Fond extrait de la carte
générale du Cameroun au 1/2 000 000.
L'étude a été menée dans quatre
régions de vulgarisation de la Province du Centre représentant
les différentes écologies et des peuplements différents. A
savoir : Nyong et Kéllé, Nyong et Mfoumou, Mbam et Inoubou
et Lékié.
3.1.1 Relief
La Province du Centre appartient au plateau sud-camerounais
constitué dans l'ensemble de collines dont l'altitude moyenne est de 600
mètres. Relevé vers la limite nord, le plateau s'abaisse vers
l'est et le sud. Il se termine sur la plaine côtière au dessus du
niveau de la mer de la cuvette du Congo par un abrupt.
3.1.2 Climatologie
La province du Centre en général, et
particulièrement les quatre régions de vulgarisation, sont
caractérisées par un climat tropical humide avec 4 saisons :
deux saisons de pluie et deux saisons sèches, ce qui naturellement les
prédispose à deux cycles de culture. Le calendrier agricole
vulgairement appliqué indique la date du début des semis du
premier cycle cultural au 15 Mars et du second cycle cultural au 15 Août
de chaque année. Ces dates correspondent au retour et à
l'établissement effectif des pluies. Compte tenu des perturbations
observées depuis une quinzaine d'années ces cycles varient
d'année en année.
La température moyenne à Yaoundé se situe
autour de 25 avec une pluviométrie oscillant entre 1500 mm à 2000
mm d'eau par an.
3.1.3 Végétation
La végétation caractéristique du climat
tropical humide est la forêt dense. Cette dernière recouvre
l'ensemble de la Province. Ce pendant elle est parsemé par endroit par
une savane dans laquelle subsiste des lambeaux de forêt (Région du
Mbam).
3.1.4 Pédologie
Les sols sont en majorité ferralitiques, acides,
argileux, de couleur rouge ou jaune caractéristiques des oxydes de fers.
Ils résultent de la décomposition des roches cristallines et des
roches sédimentaires. Les terres sont d'une valeur agricole moyenne
à bonne.
3.1.5 Hydrographie
La Province du Centre connaît un
régime hydrographique très dense. On y relève la
présence de trois grands fleuves : la Sanaga, le Mbam et le Nyong.
Et de nombreuses rivières : le Mfoundi, la kellé, l'Afamba,
la Lékié, la Mefou, le So'o et le Mfoumou.
3.1.6 Présentation
socioéconomique
Cette province regorge d'énormes
potentialités dans les domaines agricoles, forestiers, fauniques et
halieutiques.
Dans le domaine agricole, la zone est favorable aux cultures
de rente (cacao, banane, café), aux cultures vivrières (manioc,
maïs, arachides et autres), et aux cultures maraîchères
(tomate, piment, pastèque et autres). L'élevage y est très
pratiqué. Les activités halieutiques quant à elles sont
pratiquées aux abord des fleuves la plupart du temps de manière
artisanale. Les produits issus de ces activités étant
destinés à la consommation familiale ou à une
commercialisation locale.
Ce vaste réseau routier mal entretenu, constitue un
frein à la commercialisation des produits agricoles et à
l'accès à l'information.
3.1.7 Milieu humain
Dans la Province du Centre, l'on rencontre une mosaïque
de tribus aux pratiques culturelles diverses appartenant au grand bantou. Cette
Province compte au total 2 500 000 habitants pour une superficie totale de 68
946km². La population rurale est de 1 005 300 pour 240 912 actifs
agricoles environs. Les groupes ethniques majoritaires de nos quatre
régions sont constitués par : les Beti, les Fang, les Bassa
et les Yembassa (DPAC, 2001).
3.2 Sources et collecte des
données
Pour la réalisation de cette étude nous avons eu
recours à deux types de données : Les données
secondaires et les données primaires.
3.2.1 Les données
secondaires
Les données secondaires ont été
collectées à travers une exploitation de la littérature
effectuée dans diverses structures à savoir :
· La Bibliothèque Centrale de l'Université
de Dschang;
· La Bibliothèque de la Direction de la Production
Agricole du Ministère de
l'Agriculture;
· La Bibliothèque du Centre pour la
Coopération Internationale en Recherche
Agronomique pour le développement (CIRAD);
· Le Centre de Documentation pour le Développement
Rural (CDDR) du Service
d'Appui aux Initiatives Locales de Développement
(SAILD);
· La Cellule de Promotion de l'Organisation
Professionnelle Agricole
(PROMOPA) du Ministère de l'Agriculture;
· Les Délégations Départementales
d'Agriculture de la Lékié, du Mbam et
Inoubou, du Nyong et Kellé et du Nyong et Mfoumou.
· La Délégation Provinciale du Centre.
· L'Institut National de Cartographie.
Les documents privés du Superviseur et de l'Encadreur
ont été consultés.
3.2.2 Les données
primaires
Les données primaires ont été
collectées auprès de la supervision provinciale du Centre. De ces
données il ressort que la Province du Centre pour la campagne
2003 a accompagné 2347 organisations de producteurs
réparties dans ses neuf régions de supervision suivant le tableau
1:
Tableau 1 : Répartition des OP
dans la Province du Centre pour la campagne 2003.
Régions
|
Nombre d'organisations de producteurs
|
Pourcentage
|
Haute-sanaga
|
201
|
8,56
|
Lekié
|
232
|
9,88
|
Mbam et Inoubou
|
245
|
10,44
|
Mbam et kim
|
234
|
9,97
|
Mefou et Afamba/Mfoundi
|
279
|
11,89
|
Mefou et Akono
|
343
|
14,61
|
Nyong et Kellé
|
344
|
14,66
|
Nyong et Mfoumou
|
209
|
8,90
|
Nyong et So'o
|
260
|
11,08
|
Total
|
2347
|
100,0
|
Source : DPAC. Décembre 2003.
3.3 Méthode
d'échantillonnage
3.3.1 Le choix de
l'échantillon
Les Organisations de Producteurs faisant l'objet de notre
étude ont été reparties dans quatre aires socioculturelles
à savoir : Aire Lékié-Haute Sanaga-Mefou et
Afamba-Mfoundi composée des groupes linguistiques Béti et Fang ;
Aire Mbam et Kim-Mbam et Inoubou composée des groupes linguistiques
Bafia, Yembassa et Outre Sanaga ; Aire Nyong et Kellé composée du
groupe linguistique Bassa et l'Aire Nyong et Mfoumou-Nyong et so'o-Mefou et
Akono composée des groupes linguistiques Beti et Fang. Le choix des
régions d'enquête a reposé sur la nécessité
de prendre en compte la diversité tribale.
Le choix des organisations des producteurs au sein de la
Province du Centre s'est fait par la méthode d'échantillonnage
proportionnel à la population (10 %), soit 1030 organisations de
producteurs (OP) reparties dans le tableau 2 :
Tableau 2 : Répartition des OP dans la
zone d'étude.
Régions
|
Nombre d'OP
|
Nyong et Kellé
|
344
|
Nyong et Mfoumou
|
209
|
Mbam et Inoubou
|
245
|
Lekié
|
232
|
Total
|
1030
|
Source :
DPAC. Décembre 2003.
Compte tenu de la taille de la population et de la logistique
limitée un seuil de validité de 10 % a été retenu
pour notre étude. Ainsi l'étude a touché 103 OP sur la
base d'un échantillonnage proportionnel donc la formulation est la
suivante :
=
Où est le coefficient de proportionnalité ;
est le nombre total d'OP touchées par l'étude ;,,etreprésentent le nombre d'OP dans chaque région.
245 ; 344 ; 232 ; 209 ;103
Ainsi nous obtenons les chiffres suivants par
région:
· Mbam et Inoubou : =;
· Nyong et Kellé : ;
· Lékié : ;
· Nyong et Mfoumou :
Ainsi pour notre échantillon, nous obtenons les
proportions suivantes : 25 OP à enquêter dans la
région du Mbam et Inoubou, 34 OP dans la région du Nyong et
Kéllé, 23 OP dans la région de la Lékié et
21 OP dans la région du Nyong et Mfoumou, soit un total de 103
organisation de producteurs.
En définitive, nous avons enquêté 103
organisations de producteurs dans une population de 1030 organisations au sein
desquelles les leaders ont été enquêtés.
3.3.2 Unité d'analyse
L'unité d'analyse de l'étude
est l'organisation de producteurs. Ces organisations sont analysées au
travers des membres qui représentent l'unité de sondage. Les
organisations analysées sont des GIC (Groupe d'Initiative Commune), des
unions de GIC et des associations.
3.4 Préparation du
questionnaire
Un premier draft a été élaboré
puis soumis à l'appréciation de l'encadreur. Ce
dernier a apporté des améliorations.
Après cela une deuxième version a été
élaborée et soumise au superviseur. Il a apporté des
suggestions et des observations lesquelles ont permis de faire une version
définitive. Elle était subdivisée en quatre parties : La
première identifie les caractéristiques socioéconomiques
du producteur, son appartenance à un groupe, les caractéristiques
du groupe et les actions paysannes de réduction de la pauvreté.
La deuxième partie, mets l'accent sur les objectifs
d'appartenance au groupe du producteur, la réalisation des objectifs et
aux attentes non comblées.
La troisième partie, présente l'identité
du groupe, son fonctionnement, l'avis des membres vis-à-vis du groupe,
et l'accès des membres aux services et aux facteurs de production.
La quatrième partie, détermine les
activités rémunératrices des paysans, leurs besoins, leurs
propositions et les actions de réduction de la pauvreté.
3.5 Administration du
questionnaire
Elle s'est faite en plusieurs phases. Lors de la
première phase, nous sommes allés à la rencontre des OP
pour une première fois dans la période de la fin du mois d'Avril
jusqu'en mi-Mai. Pendant cette période nous avons rencontré les
superviseurs des régions pour leur faire part des objectifs de
l'étude. Dans une seconde phase nous sommes allés dans les
régions pour choisir les zones de vulgarisation. Nous avons
rencontré les Agents de Vulgarisation de Zone (AVZ). Certains de ces AVZ
en fonction de leur niveau d'étude, du nombre d'OP encadrés, du
moyen de locomotion disponible étaient choisis pour mener
l'enquête. Pour réaliser notre étude, l'équipe
d'enquêteurs était composée de 29 membres d'un niveau
d'éducation au moins égal au brevet d'étude de
l'enseignement secondaire. Les enquêteurs ont été
déployés de la manière suivante : 8 enquêteurs
dans la région de la Lékié, 5 dans celle du Nyong et
Mfoumou, 6 dans le Mbam et Inoubou et 10 dans celle du Nyong et kellé.
Après une formation d'une demi-journée, ils repartaient dans
leurs zones respectives pour les interviews. L'interview consiste à
rencontrer les membres d'une OP, leur exposer l'objet de la visite et par la
suite interroger les leaders du groupe.
3.6 Analyse des données
A la suite de la collecte des données, les fiches ont
été codifiées et traitées d'abords manuellement et
par la suite informatisés. Les logiciels suivants ont été
utilisés : Le logiciel «Word 2000» et le logiciel «Word
XP» pour la saisie des données, le logiciel «Excel 2000»
et le logiciel «SPSS 10.0»pour le traitement et l'analyse des
données.
La dernière analyse nous a permis de faire les
interprétations présentes dans ce document.
3.7 Limites de l'étude
Les conditions de réalisation de cette étude et
la faiblesse de l'échantillon imposent bien évidemment des
réserves quant à la validité de l'information
collectée. Des réserves qui sont subséquentes aux
difficultés rencontrées durant la réalisation de notre
étude. L'une d'elle est d'ordre logistique et financière. En
effet, l'étude se déroule dans un contexte de fin de projet. Ce
qui traduit une disponibilité financière limitée et une
logistique médiocre. L'étude qui, initialement devrait couvrir la
quasi totalité de la Province du Centre n'a pu être possible que
dans quatre départements faute de moyens financiers.
La difficulté la plus importante a
résidé sur l'échantillonnage. En effet le choix des OP
devant faire l'objet de l'étude n'a pas été évident
compte tenu de la dispersion de l'échantillonnage en zones
enclavées. Le nombre d'OP étant très élevé,
leur choix n'aura pas été aisé, couplé à la
médiocrité logistique et à la difficulté
d'accès aux différentes zones abritant ces organisations de
producteurs. Ce contexte de réalisation a imposé
évidemment une approche qualitative, même si l'on s'est
efforcé de quantifier certains résultats obtenus sur les
déclarations des producteurs de la zone. Toutefois, ces limites
n'affectent nullement les informations fournies dans notre document.
CHAPITRE 4 : RESULTATS :
PRESENTATIONS, ANALYSES ET
DISCUSSION.
Il sera question dans ce chapitre de présenter les
résultats de l'étude, les analyses et les discussions qui en ont
été faites. Par ailleurs, cette présentation tient compte
des objectifs de l'étude.
4.1 Caractéristiques
socioéconomiques des producteurs.
Dans cette section, certaines caractéristiques
socioéconomiques des producteurs dont l'importance est indéniable
pour l'étude ont été présentées et
analysées.
4.1.1 Sexe
Le tableau 3 présente une répartition des
enquêtés en fonction du sexe.
Tableau 3 : Répartition des
enquêtés par sexe et par région de la Province du Centre
(N= 138)
Régions Nyong et Nyong et Mbam et Lékié
Pourcentage Fréquence
Kéllé Mfoumou Inoubou
Sexe
Masculin 26 28 19 26 100 72,5
Féminin 12 4 6 16 38 27,5
Total 38 32 25 43 138 100
Au tableau 3, il ressort que 73 % de producteurs sont des
hommes contre 28 % de femmes. Cette supériorité numérique
s'expliquerait par le fait que dans les quatre régions, les hommes non
seulement sont plus impliqués dans les mouvements associatifs mais
également ils y occupent des postes de responsabilité
importants. Ces derniers, grâce à leur aptitude physique à
supporter mieux les travaux agricoles pénibles que les femmes, sont plus
acceptés dans les groupes. Le faible pourcentage de femmes montre que
bien qu'étant sensibles au regroupement, peu d'entre-elles occupent des
postes de responsabilité. L'on remarque que les femmes sont moins
présentes aux groupes dans le Nyong et Mfoumou (4) et le Mbam (6) par
rapport aux autres régions.
4.1.2 Age
Le tableau 4 présente les enquêtés en
fonction de l'âge.
Tableau 4 : Répartition des
enquêtés par tranches d'âge (N=138)
Régions Nyong et Nyong et Mbam et Lékié
Pourcentage Fréquence
Kéllé Mfoumou Inoubou
Classe d'âge (ans)
30 - 30 0 5 0 1 6 4,30
31 - 40 11 7 4 8 30 27,7
41 - 50 12 12 11 16 51 37,0
51 - 60 9 8 2 12 31 22,50
+ de 61 6 0 8 6 20 14,5
Total 38 32 25 43 138 100,0
Il ressort du tableau 4 que :
La majorité des membres des OP ont entre 40 et 60 ans
(60 %). Ceux-ci constituent la tranche de la population la plus active sur le
plan agricole, et qui ont une vie stable dans la société. Pour
faire face aux multiples sollicitations et contraintes liées à
leur environnement, ils ont plus tendance à adhérer dans les
regroupements paysans.
La proportion des jeunes de moins de 30 ans est faible (4 %).
Ceci s'expliquerait par le fait que les zones d'étude se situent
à proximité de la métropole Yaoundé, d'où
une déportation massive des jeunes vers le centre urbain au
détriment des zones rurales, et du manque d'intérêt qu'ils
affichent à l'endroit des OP.
4.1.3 Niveau d'éducation
formelle
La figure 5 présente le niveau d'éducation
formelle des enquêtés.
Figure 5 : Répartition des
enquêtés par niveau d'éducation
La figure 5 révèle que presque tous les
enquêtés (93 %) ont été à l'école.
Ceci est un grand atout pour la vulgarisation agricole. En effet, Rogers (1983)
a indiqué que les adotpeurs des innovations avaient un niveau
d'éducation formelle plus élevé que les non-adopteurs
(P.251). Ces résultats sont également en accord avec ceux de
Tchoumboué et al. (2001) et de Tchouamo et al.
(2004).
4.1.4 Situation matrimoniale
La figure 6 repartit les enquêtés selon leur
situation matrimoniale.
Figure 6 : Répartition des
enquêtés en fonction du statut matrimonial
Il en ressort que la majorité des
enquêtés (84 %) sont mariés. En effet, le mariage est un
facteur de statut social. De plus, il faut de la main d'oeuvre pour les
activités agricoles. Le tableau 4 indiquait d'ailleurs que les jeunes
susceptibles d'être célibataires avaient déserté les
villages.
4.1.5 Activités actuelles
des producteurs
Il ressort de notre étude que,
l'agriculture constitue l'activité principale des producteurs dans les
quatre régions, dans la mesure ou tous pratique l'agriculture telle que
présentée dans le tableau 5 :
Tableau 5 : Répartition des
différentes activités des enquêtés par région
(N=138 )
Régions Activité
principale Activités secondaires
Agriculture Elevage Artisanat
Commerce Autres
Nyong et Kéllé 38 (27,5)
21 (15,2) 3 (2,2) 8 (5,8) 4 (2,9)
Nyong et Mfoumou 32 (23,2) 21 (15,2) 4 (2,9)
7 (5,1) 4 (2,9)
Mbam et Inoubou 25 (18,1) 15 (10,9) 4
(2,9) 2 (1,4) 3 (2,2)
Lékié 43 (31,1) 22 (15,9) 5
(3,6) 12 (8,7) 3 (2,2)
Total 138 (100,0) 79 (57,2) 16 (11,6)
29 (21,01) 14 (10,01
De ces résultats, il ressort que la totalité
des producteurs (100 %) indépendamment de leur région pratiquent
comme activité principale l'agriculture. Par ailleurs, l'élevage
(57 %) et le petit commerce (21 %) constituent les principales activités
secondaires de ces producteurs.
4.2 Appartenance aux
organisations
Dans cette section, seront présentées le nombre
d'années passées dans un groupe par le producteur, les raisons
d'adhésion, la contribution du groupe au bien-être du producteur
et son degré de satisfaction ainsi que les attentes non comblées
du fait de son appartenance à un groupe.
Les résultats de l'étude montrent que 42 % des
producteurs ont moins de trois ans d'expérience de groupe. Ceci montre
que leur expérience des regroupements aurait été une
impulsion du PNVRA engagé dans cet axe depuis 2002, grâce à
la vulgarisation ciblée autour des micro-projets initiés par des
organisations de producteurs. Par contre plus de 32 % ont une expérience
de groupe de plus de quatre ans. Ceci montre que les regroupements paysans ne
sont pas un fait nouveau. Car, par souci d'entraide et de cohésion
sociale, les paysans se sont souvent regroupés. D'ailleurs, les
regroupements traditionnels existent depuis des temps anciens.
4.2.1 Les raisons d'adhésion
dans le groupe
Le tableau 6 indique les principales
motivations d'adhésion aux regroupements paysans.
Tableau 6 : Répartition des
enquêtés en fonction des raisons d'adhésion (N=138)
Raisons d'adhésion Fréquence Pourcentage
Conjuguer les efforts 89 64,5
Partage d'expérience 24 17,4
Promotion du développement 54 39,13
Amélioration des rendements 46 33,34
Mieux commercialiser les produits 35 25,4
Avoir accès aux appuis divers 42 30,43
De ces résultats, il ressort que la principale raison
justifiant l'adhésion des paysans au groupe dans les quatre
localités est de résoudre ensemble les problèmes communs.
Par ailleurs se relaient au second plan: la promotion du développement,
l'amélioration des rendements et l'accès aux divers appuis des
organismes de développement à concurrence de 39, 33 et 30 %
respectivement.
4.2.2 Les services des
organisations
Le tableau 7 répartit les services que les
organisations de enquêtés fournissent aux membres.
Tableau 7 : Répartition des services
rendus aux membres par les OP (N=138)
Services rendus Fréquence Pourcentage
Renforcement des capacités 130 94,20
Bons rendements et revenus élevés 26 18,84
Appuis divers 30 21,74
Entraide et cohésion sociale 52 37,68
Epargne 10 7,25
Il se ressort du tableau 7 que l'organisation contribue
à 94 % au renforcement des capacités techniques et
managériales des producteurs indifféremment des régions de
vulgarisation. En effet, du fait de leur appartenance à un groupe, les
producteurs reçoivent des formations sur plusieurs domaines, et des
appuis techniques qui contribuent à renforcer leurs capacités de
production, d'organisation et de gestion. Par ailleurs, ces organisations
renforcent la cohésion sociale et l'entraide entre les membres (38 %).
Par contre, 7 % de producteurs réussissent à épargner du
fait de leur appartenance au groupe. L'on remarque que le groupe ne contribue
pas assez à la mobilisation de l'épargne. Lorsqu'on sait qu'on ne
peut se développer sans épargner, le PNVRA gagnerait à
former les producteurs à la gestion de leur revenu, à la
mobilisation de l'épargne. Il n'est pas rare de voir les producteurs
stagner perpétuellement dans la pauvreté à cause des
maladies, des charges sociales et la scolarité des enfants ainsi que de
la mauvaise organisation et gestion de leurs revenus.
Par ailleurs l'étude a montré que 81 % de
producteurs sont satisfaits de leur adhésion aux organisations. Cette
satisfaction est subséquente au bénéfice qu'ils tirent de
leur adhésion au groupe tels que les appuis financiers, la main d'oeuvre
et la cohésion sociale.
4.3 Typologie des organisations de
producteurs.
Les organisations de producteurs rencontrées ont
été classées suivant les paramètres suivants : la
nature des membres, le niveau de formalisation et le statut juridique.
4.3.1 Distribution des
organisations
Le tableau 8 et la figure 7 représentent respectivement
la distribution des OP dans les quatre régions de vulgarisation en
fonction de la nature de l'OP et du nombre d'enquêtés
échantillonnés.
Tableau 8 : Distribution des
OP enquêtées par région (N= 103).
Régions Producteurs échantillonnés
stratification des OP
Nature Fréquence
Pourcentage
OP homme 10 9,70
Nyong et Kéllé 38
OP femme 13 12,60
OP mixte 11 10,68
OP homme 4 3,88
Nyong et Mfoumou 32 OP femme
2 1,94
OP mixte 15 14,56
OP homme 5 4,85
Mbam et Inoubou 25 OP femme
6 5,83
OP mixte 14 13,59
OP homme 2 1,94
Lékié 43
OP femme 5 4,85
OP mixte 16 15,53
Total 138
- 103 100.0
Il se ressort de ce tableau que notre
échantillonnage était composé de 33 % OP du Nyong et
Kéllé, de 20 % OP du Nyong et Mfoumou, 25 % OP du Mbam et Inoubou
et de 22 % OP de la Lékié. Ces OP sont de différentes
nature comme l'indique la figure 7.
Figure 7 :
Répartition des OP selon la nature.
Il ressort de la figure 7 que 55, 25, et 20 % des OP sont des
groupes mixtes, de femmes et d'hommes respectivement. Bien que le nombre
d'enquêtés féminins soit supérieur aux hommes, les
groupes de femmes sont les plus nombreux que ceux des hommes. Ceci montre que
dans les zones rurales, les femmes sont plus enclin à vivre en
association que les hommes. Ces résultats concordent avec ceux de Djaleu
(1999) et de Ava Nanga (2003).
L'étude a montré que 88 % de ces organisations
sont légalisées. Ce qui est une preuve du partenariat existant
entre les regroupements paysans et les autres acteurs du développement
que sont le Gouvernement et les ONGs. Ces résultats sont en accord avec
ceux d'Ekoué (2003). En effet, ne sont éligibles aux appuis du
PNVRA que les organisations de producteurs ayant une existence
légale.
4.3.2 Statut juridique des
organisations
La figure 8 fait état de la distribution des
organisations de producteurs en fonction du statut juridique.
Figure 8 : Distribution des OP en
fonction du statut juridique
Il ressort de la figure 8 que les
organisations de producteurs présentes dans les quatre régions de
vulgarisation de la zone d'étude sont à 91 % constituées
de GIC. Tandis que 7 % ont adopté le statut d'association. Selon la loi
92/006 du 14 août 1992, aucune association déclarée ne peut
recevoir des subventions des personnes publiques. Ces résultats montrent
que le PNVRA milite pour l'émergence des GIC au détriment des
autres formes de regroupements. Lesquels constituent de ce fait les axes futurs
de l'accompagnement des projets de développement. Selon la loi 90/053
aucune association déclarée ne peut recevoir de subvention de
personnes publiques ou privées.
4.4 Fonctionnement des
organisations
Pour mieux cerner une organisation, il convient de saisir sa
logique de
fonctionnement (Lafaye, 1996). Pour ce faire, une revue des
activités, des difficultés rencontrées, de relations avec
l'extérieur, les sources de financement et d'encadrement ont
été analysées.
4.4.1 Domaines d'activités
Les activités économiques
menées par les organisations comprennent les activités
économiques (les cotisations, l'épargne et le crédit) et
agricoles. Notre intérêt porte sur les activités
économiques agricoles reposant sur la production de diverses cultures et
non agricole. Les résultats de l'étude font apparaître que
ces activités concernent beaucoup plus les cultures vivrières,
essentiellement le manioc (Manihot esculenta Crantz), le maïs
(Zea mays), le palmier à huile (Eleais guineensis) et
les cultures pérennes, essentiellement le cacaoyer (Theobroma
cacao).
Le tableau 9 présente les sous-domaines
d'activité des organisations et les principales associations culturales
qu'elles pratiquent.
Tableau 9 : Répartition des OP en
fonction des domaines d'activités (N=103)
Sous-domaines Fréquence Pourcentage
Cultures vivrières 34 33,01
Cultures maraîchères 7 6,8
Cultures pérennes 21 20,39
Cultures fruitières 16 15,53
Production de viande 15 14,50
Production de lait 1 1,00
Production de semences 1 1,00
Autres 8 7,77
Total 103 100
Il ressort du tableau 9 que 33, 20, 15 et 14 % des
activités secondaires des groupes concernent les cultures
vivrières, pérennes, fruitières et la production de viande
respectivement. Le souci reste la satisfaction des besoins alimentaires en vue
de contrôler la sécurité alimentaire, le surplus
étant vendu.
4.4.2 Sous-domaines
bénéfiques aux organisations
La figure 9 et le tableau 10 représentent les
sous-domaines et quelques spéculations qui rapportent plus aux
organisations de producteurs.
Figure 9 : Répartition des OP en
Fonction des sous-domaines rémunérateurs
Il ressort de cette figure 9 que les cultures pérennes,
les cultures vivrières et les arbres fruitiers fournissent les meilleurs
revenus aux producteurs à concurrence de 40, 29 et 17 % respectivement.
Dans le Nyong et kéllé et la Lekié, les cultures
vivrières et les cultures pérennes constituent les sous-domaines
d'activités qui fournissent des revenus assez importants aux
producteurs. Tandis que dans le Nyong et Mfoumou et le Mbam et Inoubou, les
arbres fruitiers et les cultures pérennes constituent respectivement les
sous-domaines rémunérateurs pour les producteurs.
Dans le tableau 10, le test de khi-deux montre la
dépendance des cultures par rapport aux régions de
vulgarisation.
Tableau 10 : Tableau de
contingence entre les domaines d'activité (A) et les régions
(B)
(A)
|
Nyong et Kéllé
|
Nyong et Mfoumou
|
Mbam et Inoubou
|
Lékié
|
Total
|
Cultures vivrières
|
15 (12,3)*
|
8 (10,4)
|
3 (7,8)
|
18 (13,6)
|
44
|
Cultures maraîchères
|
2 (2,2)
|
0 (1,9)
|
2 (1,4)
|
4 (2,5)
|
8
|
Cultures pérennes
|
13 (14,8)
|
7 (12,5)
|
16 (9,4)
|
17 (16,4)
|
53
|
Cultures fruitières
|
4 (6,1)
|
17 (5,2)
|
1 (3,9)
|
0 (6,8)
|
22
|
Production de viande
|
4 (2,5)
|
0 (2,1)
|
2 (1,6)
|
3 (2,8)
|
9
|
Total
|
38
|
32
|
24
|
42
|
136
|
( )* = Effectif
théorique, X²cal = X² calculé, X²th = X²
théorique, ddl = Dégrée de liberté
X²cal = 46; X²th = 5,2 ddl = 12 ; p = 0,95 .
Le test d'indépendance de khi-deux après
correction au seuil de 5 % révèle que les bénéfices
tirés des activités par les organisations des producteurs
dépendent de la région de vulgarisation dans laquelle
évoluent ces organisations.
La conséquence est que le PNVRA devrait s'appuyer sur
ces cultures pour augmenter les revenus des producteurs.
Tableau 11 : Spéculations
rémunératrices des OP.
Spéculations rémunératrices
|
Régions
|
Total
|
Nyong et Kéllé
|
Nyong et Mfoumou
|
Mbam et Inoubou
|
Lékié
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Cacaoyer
Manioc
Banane plantain
Poulet de chair
Tomate
Palmier à huile
|
4
12
4
3
0
6
|
4
3
11
0
0
0
|
17
3
0
1
2
0
|
18
3
0
2
3
0
|
33
24
15
6
5
6
|
32,04
23,3
14,56
5,83
4,85
5,83
|
Selon le tableau 11, le cacaoyer, le manioc et la banane
plantain procurent aux membres des OP 32, 23, et 15 % des revenus
respectivement. Tandis qu'en élevage, le poulet de chair constitue la
spéculation qui procure la plus grande fraction (6 %).
4.4.3 Collaboration avec
l'extérieur
Il ressort des résultats de
l'étude que, 67 % d'OP travaillent exclusivement avec les membres de
l'organisation. Ceci révèle le caractère hermétique
des organisations de producteurs. Cette stratégie permet aux
organisations de collecter des capitaux qui serviront au fonctionnement de
l'organisation. Par ailleurs une sensibilisation à plus d'ouverture leur
sera bénéfique. Dans les villages, les personnes fonctionnent en
cloison.
La figure 10 fait état de la nature de la
collaboration des organisations de producteurs avec les autres acteurs de
développement.
Figure 10 : Répartition des OP en
fonction de la nature de la collaboration
Cette figure révèle que 62 % des organisations
fournissent des prestations de services aux paysans non membres tant dis que 38
% d'entre elles travaillent en partenariat avec les paysans isolés. En
effet les groupes à travers le petit équipement (moulin à
écraser, pressoir à huile, moto pompe) qu'elles disposent ou
reçu, et leur force de travail font des prestations de services
rémunérées à d'autres producteurs non membres.
4.4.4 Accès aux services et
aux facteurs de production
4.4.4.1 Méthodes
utilisées par le PNVRA
Le PNVRA utilise diverses approches méthodologiques
pour le transfert des innovations : les sessions de formation, l'approche
par micro-projet et l'information de masse.
Les sessions de formation
A travers ces sessions les producteurs reçoivent
des
enseignements sur divers domaines tels que la gestion
des OP, le financement, la production, la conservation et la
commercialisation.
L'approche micro-projet
A travers cette approche les AVZ aident les organisations
de producteurs à formuler des micro-projets. Cette
formulation passe par quatre étapes : la détermination de la
situation de référence, la détermination de l'ambition de
l'organisation de producteurs, le dimensionnement du micro-projet et la
planification de la mise en oeuvre du micro-projet.
L'information de masse
Par le biais du journal Le conseiller agricole et des radios
rurales partenaires diffusant soit en langue locale soit en français
(c'est le cas de radio Mbalmayo dans le Centre, radio Fotouni et Batcham dans
l'Ouest, radio Lolodorf dans le Sud et de radio Yagoua). En effet à
travers des radios rurales dans lesquelles des tranches leurs sont
consacrées, les agents du PNVRA, diffusent des informations agricoles,
organisent des débats avec des parties prenantes. A travers ces radios
les OP ont la possibilité d'informer le public sur une éventuelle
production et des possibilités de commercialisation.
4.4.4.2 Accès à
l'information et à l'encadrement
Les tableau 13 fait état des
différentes sources d'information des organisations de producteurs Ces
informations portent la plupart du temps sur les marchés, les conseils,
les intrants agricoles et les opportunités.
Tableau 12 : Répartition des OP en
fonction des sources d'information (N=103)
Sources d'information Fréquence Pourcentage
PNVRA 33 32,04
ONGs 29 28,16
Communes 19 18,45
PSSA 17 16,51
Autres 5 4,86
Total 103 100,0
Il ressort du tableau 12 que les rencontres de groupes, les
AVZ du MINAGRI, les média et les marchés constituent les
principales sources d'information des OP à concurrence de 32, 28, 18 et
17 % respectivement. En effet, la méthode de vulgarisation
adoptée par le PNVRA met l'accent sur le travail en groupe. Il est donc
évident que les groupes constituent la source principale d'information.
Cependant, Tchouamo et Steele (1997) avaient montré que dans l'Ouest du
Cameroun, les paysans avaient des difficultés à travailler en
groupe. Ce qui n'est pas le cas dans la Province du Centre.
En effet l'étude révèle que, 85 % des
organisations de producteurs reçoivent l'encadrement du PNVRA par
l'entremise de ses agents de vulgarisation. Tandis que 16 % des OP sont des
groupes en pleine contractualisation avec le PNVRA.
4.4.4.3 Structures d'appui et
d'encadrement
Le tableau 13 et la figure 11 représentent les
organisations de producteurs en fonction des divers structures d'appui,
d'encadrement et du type d'appuis reçus.
Tableau 13 : Répartition des OP en
fonction des organismes d'appuis (N=103)
Sources d'information Fréquence Pourcentage
PNVRA 23 56,10
ONGs 11 26,83
Communes 3 7,32
PSSA 1 2,44
Autres 3 7,32
Total 44 100,0
Il en ressort que le MINAGRI (56 %) à travers le PNVRA
est le plus grand partenaire de ces organisations. Les appuis sont multiformes
comme l'indique la figure
Figure 11 :
Répartition des OP en fonction du type d'appuis reçu.
Il ressort de la figure 10 que les principaux appuis
reçus par les OP sont constitués de 50, 35 et 12 % de dons, de
subventions et de crédits respectivement.
Dans le tableau 14, certains paramètres
d'appréciation des appuis par les producteurs sont
présentés.
Tableau 14 : Perception des
appuis par les membres des OP (N=103).
Paramètres d'appréciation
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Stimulation au travail
Amélioration des conditions de travail
Meilleurs conditions de stockage
Augmentation de la production
Total
|
27
33
18
25
103
|
26,21
32,04
17,48
27,28
100,00
|
D'après le tableau 14, les producteurs
perçoivent que l'appartenance au groupe : Améliore leur condition
de travail, augmente leur production, les stimulent à mieux travailler
et améliore leurs conditions de stockage à raison de 32, 27, 26
et 17 % respectivement.
4.4.4.4 Les principaux
postes de dépenses du revenu
Le tableau 15 montre les principaux postes de dépense
des membres des organisations.
Tableau 15 : Différents
postes de dépenses des enquêtés (N=138).
Sexe Total
Postes de dépenses Masculin
Féminin Fréquences Pourcentage
Alimentation 29
11 40 28,99
Education 32
12 44 31,88
Santé 31
11 42 30,43
Habitat 7
3 10 7,25
Autres 1
1 2 1,45
Total 100
38 138 100,00
Il se ressort de ce tableau que les principales
postes de dépense des producteurs organisés sont les
dépenses liées à l'éducation des enfants, à
la santé et à l'alimentation à raison de 32, 30 et 29 %
respectivement. Suite à ces efforts, presque tout le monde a fait
l'enseignement de base (Primaire).
4.5 Dynamiques
organisationnelles
4.5.1 Type d'exploitation
Le tableau 16 représente les organisations de
producteurs en fonction du type d'exploitation agricole adoptée.
Tableau 16 : Répartition des OP en
fonction du type d'exploitation (N=103)
Type d'exploitation Fréquence Pourcentage
Champ communautaire 21 20,39
Champ individuel 60 58,25
Champ communautaire/indiv. 22 21,36
Total 103 100,0
Le tableau 16 révèle que 58, 20 et 21 % des
membres des OP travaillent dans des champs individuels, communautaires et
à la fois individuels et communautaires respectivement. Mais de
manière générale dans les quatre régions la
tendance est à la pratique des exploitations individuelles. Ceci
trouverait son explication dans le système foncier en vigueur dans ces
régions, dans les croyances et aux objectifs individuels. Comme le note
si bien Laird (1978) les individus dans une organisation sont la plupart du
temps motivés à réaliser leurs objectifs propres au
détriment de ceux du groupe, ce qui les amènent à
s'investir dans les activités qui désorganisent l'organisation
toute entière.
4.5.2 Capacités
économiques
Le tableau 17 fait état de la capacité
d'épargne des enquêtés au sein des groupes.
Tableau 17 : Répartition des OP en
fonction du type d'exploitation (N=103)
Type d'exploitation Fréquence Pourcentage
Oui 27 19,57
Non 111 80,43
Total 138 100,0
Il se dégage du tableau 17 que la majorité des
producteurs (20 %) réussissent à réaliser une
épargne au terme de l'année. Ceci révèle la faible
contribution des organisations de producteurs dans la promotion d'un
développement socioéconomique viable des producteurs. Car comme
le note Fernand (1987) il ne peut avoir de développement local que s'il
y'a épargne locale. C'est cette épargne qui traduit l'effort du
groupe, d'où la nécessité d'épargner au sein des
groupements paysans.
La figure 12 montre les principales causes qui limitent
l'épargne des enquêtés.
Figure 12 : Principales causes de la
non-épargne.
Les producteurs qui ne réalisent pas d'épargne
au terme de l'année reconnaissent comme principales causes le faible
revenu (66 %), faible rendement et le manque d'activités
génératrices de revenus dans les zones rurales. La
pauvreté, liée au faible revenu est un phénomène
rural. Ces résultats sont en accord avec ceux du Document de
Stratégie de Réduction de la Pauvreté (MINEPAT, 2003).
Car, l'incidence de la pauvreté au Cameroun est de 50 et 55 % en zone
rurale et en zone de forêt respectivement.
4.5.3 Evolution du revenu et
perspectives des paysans
La figure 13 et le tableau 18
représentent respectivement les enquêtés en fonction de
l'évolution de leur revenu et la réalisation des perspectives.
Figure 13 :
Répartition des enquêtés en fonction du niveau
d'évolution du revenu
La figure 13 montre que dans la zone d'étude, 81 % de
producteurs estiment que leurs revenus se sont améliorés. Cette
augmentation des revenus étant subséquent à une bonne
organisation des ventes en groupe. En effet le revenu moyen annuel des
producteurs est de 285 595 FCFA. D'après le rapport d'évaluation
du PNVRA, 58 % de producteurs se trouveraient dans cette tranche (MINAGRI,
2004). On note une légère amélioration par au aux
enquêtes ECAM (2001) qui situent ce revenu à 232 547 FCFA
Tableau 18 : Répartition des OP
en fonction du taux de réalisation des perspectives (N=103).
Régions Total
Niveau de réalisation Nyong et Nyong et
Mbam et Lékié Fréquence Pourcentage
des perspectives Kéllé
Mfoumou Inoubou
0 % - 6 2
4 4 16 15,53
25 % - 18 8
8 8 42 40,78
50 % - 8 10
7 9 34 33, 01
75 % - 2 1
6 2 11 10, 68
Total 34 21
25 23 103 100,00
Il se dégage de ce tableau que 74 % des organisations
réussissent à réaliser au moins à 50% leurs
objectifs de production, mais qu'aucune d'entre elles n'arrive à
réaliser en intégralité ses objectifs de production. En
effet compte tenu des motivations individuelles et les ambitions du groupe, la
tendance serait beaucoup plus à la recherche d'une satisfaction
individuelle avant celle du groupe. Ce taux de réalisation des ambitions
est aussi subséquent aux revenus par la production des denrées
agricoles.
Le tableau 19 présente le test de khi-deux sur la
réalisation des perspectives par rapport aux régions de
vulgarisation.
Tableau 19 : Tableau de contingence entre la
réalisation des perspectives (A) et des régions (B)
(B)
(A)
|
Nyong et Kéllé
|
Nyong et Mfoumou
|
Mbam et Inoubou
|
Lékié
|
Total
|
0 % -
|
6 (6,1)*
|
2 (5,1)
|
4 (4,0)
|
4 (6,9)
|
16
|
25 % -
|
18 (16,0)
|
8 (13,4)
|
8 (10,5)
|
8 (18,1)
|
42
|
50 % -
|
8 (12,1)
|
10 (10,2)
|
7 (8,0)
|
9 (13,7)
|
34
|
75 % -
|
2 (3,9)
|
1 (3,2)
|
6 (2,5)
|
2 (4,4)
|
11
|
Total
|
34
|
21
|
25
|
23
|
103
|
( )* = Effectif théorique,
X²cal = X² calculé, X²th = X² théorique,
ddl = Dégrée de liberté
X²cal = 10,3 ; X²th = 3,3 ; ddl = 9 ; p =
0,33
Selon le test d'indépendance de khi-deux seuil de 5 %
après correction, il ressort que la réalisation des perspectives
des organisations est liée à la région et à
l'environnement socioéconomique dans lequel elles évoluent. Ce
taux de réalisation est aussi fonction du degré d'instruction des
membres de l'OP.
4.5.4 Commercialisation des
produits
Le tableau 20 représente les lieux de
ventes des groupes.
Tableau 20 : Répartition des OP
en fonction des principaux Marchés (N=103).
Marchés visés
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Marché local
Ville
Marché local/ville
Total
|
75
28
46
103
|
72,8
27.2
44,66
100,0
|
Il ressort de ce tableau que les groupes écoulent plus
leurs produits sur les marchés locaux, urbains et à la fois
urbains et locaux à concurrence de 38, 17, 45 % respectivement. En effet
certains produits agricoles sont vendus bord champs, c'est le cas du manioc ou
les fabricants de bâtons et de farine de manioc contactent les groupes
pour acheter les production et parfois bien avant la maturité. Le
coût élevé du transport, le manque de moyens de locomotion
et l'enclavement limitent l'acheminement des denrées agricoles vers le
marché urbain.
Par ailleurs, la tendance générale dans la zone
d'étude est la vente groupée (62 %) de la production. Ceci
étant d'après les producteurs un corollaire à un meilleur
pouvoir de négociation. 19 % de producteurs reconnaissent
procéder simultanément aussi bien à la vente
groupée qu'individuelle de leur production. Ceci s'expliquerait par le
fait que les paysans pour résoudre certains problèmes ponctuels
auxquels ils font face, sont amenés à vendre une partie de la
production en marge des jours de marchés programmés par le
groupe. En effet la vente groupée des produits selon les
enquêtés est la meilleure du fait de la réduction des
coût de transport et la garantie des prix de vente
élevés.
4.5.5 Approvisionnement en
intrants agricoles
Le tableau 21 présente les enquêtés en
fonction du mode d'approvisionnement en intrants agricoles.
Tableau 21 : Répartition des
enquêtés en fonction du mode d'approvisionnement en intrants
agricoles (N= 103).
Mode d'approvisionnement en intrants
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Groupé
Individuel
Total
|
100
38
138
|
72,5
27,5
100,0
|
Il se dégage du tableau 21 que, 73 % des producteurs
achètent leurs intrants agricoles par l'intermédiaire du groupe.
36 % d'entre eux reconnaissent s'être s'approvisionner individuellement.
Cette tendance à s'approvisionner individuellement est motivée
par certaines attaques précoces des maladies des cultures et le retard
souvent connu dans les approvisionnements dans l'organisation des producteurs.
En effet l'approvisionnement en groupe des intrants agricoles a cet avantage
que, en achetant en grande quantité le groupe bénéficie
des réductions de prix auprès de leurs fournisseurs, des
crédits et une réduction des coûts de transport.
4.6 Actions paysannes de
réduction de la pauvreté
Il sera question dans cette section de présenter les
activités rémunératrices des OP, les besoins de ces
groupes, les propositions et les réalisations paysannes pour
réduire la pauvreté en milieu rural.
4.6.1 Les besoins exprimés
par les groupes
Le tableau 22 indique les différents besoins des
organisations des producteurs.
Tableau 22 : Répartition des OP
en fonction des besoins (N=103).
Besoins exprimés
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Equipement
Infrastructure
Renforcement des capacités
Appuis financiers
Total
|
40
9
12
42
103
|
38,83
8,74
11,65
40,78
100,00
|
Il ressort de ce tableau que les besoins varient selon les
organisations. Ainsi, il se dégage que les besoins les plus
exprimés par les organisations de producteurs sont de deux types : les
besoins de financement (crédit de campagne) et les besoins
d'équipement à concurrence de 41 et 39 % respectivement.
Les activités à financer concernent :
l'abattage, le défrichage, l'acquisition des semences, la construction
des magasins de stockage, des voyages d'échange avec d'autres
producteurs et de petits infrastructures ( Point d'eau).
Les équipements requis concernent : les moto-pompes,
les atomiseurs, les thermonébulisateurs, les pressoirs à huile,
les tronçonneuses, les porte-tout et les moulins.
4.6.2 Les réalisations
paysannes pour la réduction de la pauvreté
Le tableau 23 fait état des actions entreprises par les
organisations paysannes pour améliorer les conditions de vie de leurs
membres et réduire la pauvreté.
Tableau 23 : Répartition des OP en
fonction des actions de réduction de la pauvreté (N=103).
Actions paysannes de réduction de la pauvreté
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Mobilisation de l'épargne
Ventes groupées
Extension des superficies des champs
Amélioration de l'habitat
Intensification et diversification des cultures
Diversification des sources de revenus
Intensification en travail
Scolarisation des enfants
Total
|
9
18
14
10
13
9
16
14
103
|
8,74
17,48
13,59
9,71
12,62
8,74
15,53
13,59
100,0
|
Il ressort de ce tableau que : les membres des groupes
estiment que la lutte contre la pauvreté passerait par : les ventes
groupées, l'intensification en travail, l'extension des superficies des
champs et la scolarisation des enfants à raison de 17, 16 et 14 %
respectivement.
4.6.3 Perceptions paysannes de la
pauvreté
Le tableau 24 présente les perceptions de
réduction de la
pauvreté des producteurs dans les quatre régions
de vulgarisation.
Tableau 24 : Répartition des
enquêtés en fonction de leur perception de la réduction de
la pauvreté (N=138).
Perceptions paysannes
|
Régions
|
Total
|
Nyong et Kéllé
|
Nyong et Mfoumou
|
Mbamet Inoubou
|
Lékié
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Bien se nourrir, envoyer les enfants à l'école,
se soigner et avoir une maison,
Avoir de l'argent pour subvenir à ses besoins
Améliorer les conditions de vie
Créer les activités génératrices
de revenu et
Prospères
Augmenter les productions
Total
|
6
6
15
2
9
38
|
3
2
21
5
3
32
|
6
6
6
4
3
25
|
4
3
20
9
6
43
|
19
17
62
20
20
138
|
13,80
12,32
44,93
4,49
14,49
100,00
|
Il ressort du tableau 24 que la lutte contre la
pauvreté passerait par : l'amélioration des conditions de
vie, l'augmentation de la production et une bonne alimentation tout en faisant
éduquer ses enfants à concurrence de 45, 15 et 14 %
respectivement.
4.6.4 Propositions paysannes de
lutte contre la pauvreté
Le tableau 25 présente les formulations faites par les
organisations de producteurs en
direction de la réduction de la pauvreté.
Tableau 25 : Présentation des
proposions formulées par les OP pour réduire la
pauvreté (N=103).
Propositions formulées par les paysans
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Intégration sociale des jeunes
Subventions agricoles
Réduction de la distance
Donateur-Bénéficiaire
Construction des infrastructures
Lutter contre la corruption
Renforcer les structures d'encadrement agricole
Baisse des prix des produits de première
nécessité
Augmenter les superficies culturales
Amélioration du niveau de vie socioculturel et
économique des populations
Total
|
13
16
8
14
5
17
9
8
13
103
|
12,4
15,5
7,3
13,3
4,7
16,3
8,2
7,9
12,9
100,0
|
Il ressort de ce tableau que : Les membres des groupes
estiment que la lutte contre la pauvreté passerait par : le renforcement
de l'encadrement agricole, la subvention des intrants agricoles, la
construction des infrastructures et l'intégration sociale des jeunes
à raison de 16, 16 et 12 % respectivement.
4.7 Problèmes
rencontrés par les organisations de producteurs
Les problèmes auxquels les producteurs font face dans
ces régions de
vulgarisation sont de divers ordres: Une mauvaise organisation
du système de commercialisation, un manque de capital, la lutte pour le
pouvoir dans les groupes et la baisse des rendements.
- En effet une mauvaise organisation du système de
commercialisation
empêche les groupes de vendre leurs productions aux
meilleurs prix. C'est le cas du GIC Kaba-Ngondo de Nkometou III, dans la
Lékié qui n'a pas pu tirer bénéfice de sa
production de maïs de l'année 2003 pour cause de la baisse du prix
du kilogramme sur le marché. L'enclavement de bons nombres de villages
limite l'accès des producteurs au marché.
- L'accès aux appuis financiers et
infrastructurels : En effet, la difficulté à
rassembler à temps toutes les pièces
nécessaires pour une requête de financement est un handicap pour
les OP.
Du fait de nombreuses pièces à produire, le
dossier de requête d'appui financier apparaît très
contraignant pour les OP.
- Les problèmes d'ordre socioculturel. Souvent le
problème de leadership
entraîne la dislocation des groupes. L'individualisme et
la pratique des sciences occultes, notamment la sorcellerie, développent
la peur et la psychose entraînant l'exode rural de la main d'oeuvre
active. Aussi s'ajoute l'accès à certains services sociaux tels
les routes, qui empêche l'acheminement des produits des zones
enclavées vers les agglomérations.
- Le faible rendement : Les OP doivent souvent faire face
aux problèmes des
Attaques des cultures par des maladies opportunistes. La
baisse de la fertilité des sols les perturbations climatiques
observées ce dernier temps entraînent les baisses de
rendements.
4.8 les changements induits de
l'encadrement des OP
- Changements techniques
Les organisations de producteurs permettent à leurs
membres au travers des
formations qu'ils reçoivent, l'apprentissage de
nouvelles techniques de production et l'amélioration des connaissances.
Ainsi, les OP ont pu bénéficier des formations dans les domaines
présentés au tableau 26.
Tableau 26 : Thèmes de formation
des OP (N=103).
Thèmes de formation
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Organisation et gestion des groupes
Itinéraire technique des cultures
Conservation post-récolte
Itinéraire technique en production animale
Commercialisation et épargne
Total
|
26
61
4
11
1
103
|
25,2
59,2
3,9
10,8
0,97
100,0
|
Selon le tableau 26, les thèmes de
formation des OP concernaient l'itinéraire technique des cultures, et
l'organisation et la gestion des groupes à concurrence de 59 et 25 %
respectivement. Par ailleurs ces OP n'ont presque pas été
formées dans les domaines de la commercialisation et de l'épargne
(1 %), or ces dernières concernent les principales contraintes des
groupes.
- Changements économiques
Les OP par les activités menées et par leur mode
de fonctionnement, sont à la
base des changements économiques tels que la
modification du circuit économique et la mobilisation de
l'épargne. En effet les OP servent de relais pour la commercialisation
primaire des produits par le regroupement des ventes. C'est ainsi que 62 % des
organisations étudiées pratiquent la vente groupée de
leurs produits. Elle permet de réduire les coûts de transport et
de maximiser les prix de vente. Par ailleurs 80 % de producteurs affirment
réaliser les épargnes grâce au groupe.
- Changements socioculturels
Sur le plan social, les organisations de producteurs sont le
moyen idéal pour la
vulgarisation des innovations agricoles (Lavigne, 1986). Ainsi
le GIC AGRELO dans la Lékié constitue un cadre
d'expérimentation de la myciculture.
Suite aux changements induits des appuis des organismes
partenaires sur le comportement des organisations de producteurs et les
problèmes rencontrés, un modèle opérationnel de la
«stratégie d'entreprise» intégrant l'environnement
socioéconomique dans lequel elles évoluent serait un outil
important dans leur processus de développement.
L'étude propose ce qui est démontré dans
la figure 14.
Organismes partenaires au développement (crédits,
dons, encadrements, équipements et infrastructures, etc.)
Flux externe
-Diversification des cultures
-Investissements productifs
-Extension des superficies
des champs
-Micro-projets productifs
-Regroupement des ventes
-Activités non agricoles
-Institutions de micro finance
-Scolarisation
Buts Objectifs
S/Objectifs Moyens
Production commerciale
Augmentation des revenus monétaires
Amélioration des conditions de vie
Revenus hors exploitation
Mobilisation de l'épargne
Intégration sociale des jeunes
Réussite professionnelle des enfants
Flux interne
Figure 14 : Modèle
opérationnel de la « stratégie
d'entreprise »
Dans une telle stratégie, l'organisation se fixe comme
but : L'amélioration des conditions de vie de ses membres à
travers une augmentation des revenus monétaires et par
l'intégration sociale des enfants. Pour atteindre ces objectifs,
l'organisation devrait bien déterminer les moyens. Les appuis
apportés par les partenaires devront servir à amplifier ou
à impulser de nouvelles stratégies à leurs actions.
De ces résultats et analyses de l'étude, il
ressort que les organisations de producteurs entreprennent diverses actions
pour améliorer les conditions de vie des membres. Mais ces
résultats encore insatisfaisants demandent à être
améliorés. C'est ainsi la nécessité de faire des
suggestions et des recommandations susceptibles d'enclencher un nouvel envol de
ces stratégies qui pourront réduire considérablement la
pauvreté en milieu rural.
CHAPITRE 5 : CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
5.1 Conclusion
Cette étude aura consisté, à
l'appréciation et à l'analyse des contributions des
stratégies paysannes à la réduction de la pauvreté
par les organisations de producteurs dans la Province du Centre.
Il s'est agit plus spécifiquement :
- d'inventorier les organisations de producteurs de la zone
d'étude;
- d'analyser leur mode de fonctionnement;
- d'identifier le rôle du genre dans ce mode de
fonctionnement;
- d'identifier les forces de ce mode de fonctionnement;
- de déterminer les difficultés que les OP ont
à réduire la pauvreté.
L'étude à inventorié 2347 organisations
dans la Province du Centre. Ce qui représente 7 % d'OP dans le pays
selon les résultats de la Cellule COOP/GIC du MINAGRI. En 2003, 91% des
organisations de producteurs ont adopté le statut de GIC. Elles sont,
soient mixtes, soient constituées d'hommes ou de femmes uniquement
à concurrence de 55, 20 et 25 % respectivement. Les femmes sont plus
enclin à la vie associative que les hommes dans la Province du Centre.
L'analyse de leur mode de fonctionnement a montré que
ces OP mènent des activités agricoles et non agricoles. Les
cultures vivrières, pérennes et fruitières constituent les
principales activités agricoles à raison de 40, 29 et 17 %
respectivement. Et comme activité non agricole, elles mobilisent
l'épargne des membres (7 %). Par ailleurs ces organisations rendent des
services multiformes aux adhérents : Le renforcement des
capacités (94 %). Les ressources proviennent exclusivement des membres
des groupes (67 %) avec une grande tendance à la pratique des champs
individuels (58 %). Le PNVRA, les ONG et les communes constituent les
principaux organismes pourvoyeurs d'appuis et d'encadrement des OP à
concurrence de 56, 27 et 7 % respectivement. Les principaux appuis sont
constitués de dons (50 %) et de subventions (35 %).
L'étude a montré que les hommes et les femmes
tous enclin aux regroupements paysans.
Le dynamisme de ces organisations permet une faible
mobilisation de l'épargne (20 %) par les membres. Par ailleurs, 74 % des
organisations réussissent à réaliser au moins la
moitié des perspectives. Le manioc, le cacao et la banane plantain
procurent aux membres des OP 32, 23 et 15 % des revenus respectivement. Par
ailleurs l'approvisionnement en intrants et la vente groupée de la
production sont les forces de ce mode de fonctionnement à concurrence de
73 et 62 % respectivement.
Bien que les organisations de producteurs constituent un cadre
idoine pour améliorer les conditions de vie des paysans, elles font face
à des problèmes de divers ordres : L'accès aux appuis
financiers, une faible mobilisation de l'épargne, le leadership et
l'individualisme des membres, les faibles rendements dus en grande partie par
les aléas climatiques et la baisse de fertilité des sols. Ainsi
s'impose un certain nombre d'actions à entreprendre en direction du
monde rural.
5.2 Suggestions et
Recommandations
A fin de mieux arrimer les stratégies des
organisations de producteurs à la réduction de la pauvreté
à celles des organismes partenaires au développement, il
apparaît important de faire des suggestions qui intègrent les
opinions et les préoccupations des bénéficiaires.
Le PNVRA, doit :
- faciliter un accès d'un grand nombre d'OP aux appuis
par un allègement du
dossier de requête de financement sous forme de
formulaire;
- procéder à une évaluation de l'impact
économique de leurs activités sur le plan
national;de sensibiliser les producteurs pour un plus grand
regroupement au sein des OP qui sont les axes futurs d'accompagnement pour le
financement des projets de développement.
- face à la multiplicité des interventions sur
fonds public en direction du milieu
rural, créer un réseau de lobbying avec les
autres acteurs du développement que sont les municipalités, les
ONG, la société privée et les Associations
Professionnelles des Producteurs.
Les organisations de producteurs,
doivent :
- orienter leurs actions vers une agriculture commerciale par
un regroupement
au sein des filières agricoles commerciales;
- promouvoir une culture épargne-investissement au sein
des organisations par une
mobilisation de l'épargne du groupe à fin de
pallier au retard de financement des partenaires;
- procéder au renforcement des capacités des
membres par l'organisation au
sein des groupes des sessions de formation.
L'Etat, doit :
- promouvoir une implication importante des jeunes dans le
secteur des
organisations paysannes et en facilitant leur insertion dans
la vie sociale ce qui serait un atout à la réduction de la
pauvreté.
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P2-3
ANNEXES
ANNEXE 1 : Carte
administrative de la Province du Centre
ANNEXE 2 :
Présentation du PNVRA
1. Contexte et justification
Le bilan diagnostic du secteur agricole réalisé
pendant les années 80 a dégagé des insuffisances
liées notamment à la multiplicité des structure
d'encadrement sur le terrain, l'absence des liens
vulgarisation/recherche/paysans, la concentration des efforts sur les cultures
d'exportation traditionnelles au détriment des cultures vivrières
et l'absence de formation régulière du personnel
d'encadrement(MINAGRI ; 1999).
Pour atténuer, voire supprimer ces handicapes, le
Gouvernement a mis en place un Programme National de Vulgarisation et de
Formation Agricoles(PNVFA) qui plus tard deviendra le Programme National de
Vulgarisation et de Recherche Agricoles(PNVRA).
Ce Programme a démarré en 1988 par une phase
pilote qui couvrait entièrement ou partiellement quatre provinces du
pays (Est, Extrême-Nord, Nord-Ouest et Sud).Les résultats
encourageants obtenus pendant cette phase ont permis le lancement en 1991 de
la première phase opérationnelle de cinq ans dans six provinces
(Adamaoua, Est, Extrême-Nord, Littoral, Ouest, Sud-Ouest). Suite à
la revue à mi-parcours de 1995, il a été étendu
à toutes les provinces du pays . En 1998 trois nouveaux accords de
financement seront à l'origine de la seconde phase du Programme sous une
nouvelle dénomination .Le PNVA devient le Programme National de
Vulgarisation et de Recherche Agricoles (PNVRA). Il comprenait deux volets,
notamment la vulgarisation et la recherche agricoles. En 2002 , la
deuxième phase sera prorogée d'une durée de 18 mois
supplémentaires jusqu'au 30 Juin 2004.
2. Objectifs du Programme
2.1 Objectif général
L'objectif général du PNVRA est
d'accroître la productivité agricole et les revenus des
producteurs en renforçant la capacité de fournir des services de
vulgarisation agricole, en améliorant les activités de recherche
dans ce domaine et en rationalisant progressivement l'utilisation des
ressources publiques affectées aux services agricoles.
Plus spécifiquement le PNVRA
prétends :
de contribuer à l'amélioration de manière
durable de la productivité agricole et des revenus des producteurs, en
apportant un appui à un système intégré de
vulgarisation agricole axé sur les besoins des producteurs et un
système de recherche à la demande;
de poursuivre les reformes des principaux services
opérationnels des différents départements
ministériels impliqués dans le Programme;
d'accorder prioritairement l'attention aux paysans pauvres
ainsi qu'aux femmes se livrant à des cultures vivrières tout en
s'efforçant de fournir des services à l'ensemble des
producteurs;
d'aider les producteurs, en particulier ceux qui produisent
pour le marché à créer des associations professionnelles
qui soient capables, le moment venu, d'assurer à leurs membres des
services de transfert de technologies financièrement viables;
d'essayer des nouvelles méthodes de prestation de
services agricoles;
de soutenir la collaboration entre tous les partenaires qui
partagent les objectifs du Programme;
de créer les conditions requises pour que les
activités agricoles soient prises en charge par des entreprises
privées et associations de producteurs lorsque la situation
financière des bénéficiaires ne justifiera plus les
financements additionnels de l'Etat;
de rationaliser l'utilisation des ressources publiques
destinées aux services de la vulgarisation.
3. Position institutionnelle
Le Programme National de Vulgarisation et de Recherche
Agricoles est placé sous la tutelle du Ministère de
l'Agriculture. C'est ainsi qu'il est logé à la Direction de la
Production Agricole et plus précisément à la Sous
Direction de la Vulgarisation Agricole. Le MINAGRI exécute le Programme
en collaboration avec plusieurs départements ministériels tels
que le MINEPIA , le MINERST et le MINPAT.
4.Composantes du Programme
Le Programme comporte six principales composantes:
1. Vulgarisation agricole;
2. Recherche agricole;
3. Formation et valorisation des ressources humaines;
4. Développement participatif à l'échelon
local;
5. Appui aux organisations et associations paysannes et liens
avec les autres partenaires;
6. Suivi , évaluation et études.
5. Arrangements institutionnels
Le Gouvernement exécute sous la supervision du
Ministre de l'Agriculture en étroite collaboration avec le Ministre de
l'Elevage, des Pêches et des Industries Animales, le Ministre de la
Recherche Scientifique et Technique ainsi que leurs administrations centrales
et provinciales à travers la Maîtrise d'ouvrage et la
Maîtrise d'oeuvre.
La Maîtrise d'ouvrage est l'organe d'orientation de la
politique et de la stratégie nationale de vulgarisation et de recherche
agricoles. Elle assure le suivi du Programme et rend compte de ses travaux au
Ministre de l'Agriculture.
La Maîtrise d'oeuvre est assurée par la
Coordination Nationale. Le Coordonnateur est chargé de la gestion
technique, administrative et financière du programme et de la
Coordination générale de toutes les activités. Il est
assisté dans ses fonctions d'un Coordonnateur-adjoint.
La Maîtrise d'ouvrage provinciale assure les
activités du programme sur le terrain. Elle rend compte à la
structure centrale(MINAGRI ; 1999)
5.1 Structure centrale
Elle est composée de six cellules
dénommées :
ï La Cellule Transfert des Innovations Technologiques et
Communication(CTITC) ;
ï La Cellule Formation et Développement des
Ressources Humaines(CFDRH) ;
ï La Cellule Lien avec la Recherche Agricole(CLRA);
ï La Cellule Semences et Appui aux Organisations
Paysannes(CSAOP) ;
ï La Cellule Suivi et Evaluation interne(CSEI) ;
ï La Cellule Administrative et Financière(CAF).
En outre, est placé auprès de la coordination
nationale, un contrôle de gestion chargé de veiller à
l'application des procédures de gestion et de former une équipe
des cadres.
5.2 Les Supervisions Provinciales
A la tête de chacune des dix supervisions
provinciales, on trouve un superviseur provincial responsable de huit (8)
unités.
ï Unité Transfert des Innovations Technologiques,
Communication et
Environnement(UTITC) ;
ï Unité Lien avec la Recherche
Agricole(ULRA) ;
ï Unité Formation et Développement de
Ressources Humaines(UFDRH) ;
ï Unité Semences et Matériel
Animal(USMA) ;
ï Unité Post-production(UPP) ;
ï Unité Appui aux Organisations Paysannes et Lien
avec les autres Partenaires(UAOPLP) ;
ï Unité Suivi et Evaluation
Interne(USEI) ;
ï Unité Administrative et
Financière(UAF).
Chaque province est divisée en Régions de
vulgarisation. On en compte 52 sur l'étendue du territoire et chaque
région a une équipe de techniciens spécialisés dans
les domaines suivants :
ï Cultures vivrières et
maraîchères ;
ï Cultures prennes ;
ï Protection de végétaux ;
ï Organisations paysannes et liens avec les autres
partenaires ;
ï Semences et matériel animal ;
ï Productions animales ;
ï Pêche et aquaculture.
La région quant à elle est subdivisée en
secteurs soit au total 226 dans les dix provinces dirigés par les
superviseurs de secteurs encadrant chacun huit (8) zones de vulgarisation
animées par les agents de vulgarisation de zone (AVZ).
7. Domaines d'intervention
L'action du PNVRA s'articule autour de quatre principaux axes
prioritaires : L'accompagnement des organisations paysannes,
l'identification, la formulation et la mise en oeuvre des microprojets
par :
1. L'appui au développement des filières, des
associations professionnelles de
producteurs et à la contractualisation avec les
agro-industries, opérateurs économiques et institutions de micro
finance ;
2. L'appui au développement des systèmes
d'exploitation, à la gestion conservatoire
des ressources naturelles et à la préservation d
l'environnement ;
3. L'appui au financement des infrastructures et
équipements d'appui à la production ;
4. L'appui à la sous-traitance de la vulgarisation
agricole.
En outre, le PNVRA alimente le fonds de recherche sur base
compétitive par la mise à la disposition des problèmes
susceptibles d'être soumis à la recherche sur base
compétitive.
7. Stratégies d'intervention
L'approche méthodologique du PNVRA a connu
évolution dans le temps, allant d'une vulgarisation de masse jusqu'en
2002 ( à travers le système Formation et Visites) axée sur
les groupes de contact constitués essentiellement pour un but
pédagogique vers une vulgarisation ciblée sur l'accompagnement
des organisations paysannes à l'identification, la formulation et la
mise en oeuvre des microprojets de production. Le cheminement
méthodologique du programme intègre : Le diagnostique
participatif de l'exploitation, la programmation des activités, la mise
en oeuvre et le suivi évaluation(MINAGRI ; 2002).
8. Liens avec les Partenaires
Les manquements tels que : L'insuffisance de
l'encadrement des femmes comme cibles des actions de vulgarisation, la
multiplicité des structures d'intervention pour une même zone et
l'existence de plusieurs catégories de producteurs ont conduit au
développement de plusieurs approches d'accompagnement.
Face au désengagement de l'Etat de certaines de ses
fonctions, une politique d'ouverture au privé a été mise
en oeuvre dans le cadre de l'opération pilote de partenariat et de
sous-traitance des activités de vulgarisation. Cinq schémas de
collaboration on été construits et des conventions
signées :
1. ONG et sociétés privées ;
2. Associations professionnelles de producteurs ;
3. Communautés rurales ;
4. Radios rurales ;
5. Municipalités
L'Etat transfère les matériels et ressources
humaines à ses partenaires et s'occupe juste du suivi évaluation
selon les convention.
L'Etat a signé des conventions avec les structures
suivantes :
ï Les ONG et sociétés privés :
FEMEC Babimbi au Littoral, ASWARUDEP au Sud-ouest
et GAPEN à l'Ouest ;
ï Les APP : CETAN au Littoral, TIGNERE au Nord, EIC
et NOWEFOR au Nord-ouest,
CETAC au Centre, et une association interprofessionnelle des
producteurs AGROCOM du Littoral.
ï Trois communautés rurales en liaison avec les
comités de suivi des activités de
vulgarisation de Ngouendam et Kouffen à l'Ouest et de
Sorawel au Nord ;
ï Les radios rurales : Batcham, Fotouni, et
Mbalmayo.
Ces schémas de collaboration visent à :
ï Harmoniser les interventions des structures existantes
sur le terrain ;
ï Rationaliser l'utilisation des ressources des
différents intervenants ;
ï Créer des synergies ;
ï Développer les approches
d'accompagnement ;
ï Inciter la participation des
bénéficiaires.
9.Bailleurs de fonds
Les besoins du Programme sont de l'ordre de 46.151.800 de
dollars US échelonnés sur une durée de quatre ans et donc
une équivalence en FCFA de 28.52 milliards. Le financement est
octroyé par le Gouvernement Camerounais appuyé fortement par les
bailleurs de fonds internationaux de la manière suivante :
ï FIDA : $100 585 200;
ï IDA : $15 137 800;
ï FAD : $10 307 000;
ï G. C : $10 121 800;
ï TOTAL : $ 46 151 800.
ANNEXE 3 : Organigramme du
PNVRA
MINAGRI
Secrétariat
permanent
Coordination nationale
Maîtrise d'oeuvre
Comité directeur
(IRAD)
Supervision
Régionale
CFRDH
U(2)
Supervision
Provinciale
TSPA
TSSMA
SOPLP
TSPV
TSCFP
TSCVM
AVZ1
AVZ2
AVZ3
AVZ4
Supervision de secteur
AVZ5
AVZ6
AVZ7
AVZ8
TSAP
UAOPLP
UAF
USEI
UPP
USMA
UFDRH
ULRA
UTITC
U(2)
U(4)
U(2)
U(2)
U(2)
CAF
CSAOP
CSEI
CLRA
CTITC
Structures
Provinciales
désignées
Contrôle de gestion
Maîtrise d'ouvrage provinciale
Maîtrise d'ouvrage nationale
Maîtrise d'ouvrage
ss
Source : Manuel des procédures
administratives et financières du PNVRA, 1999
ANNEXE 4 : Liste des OP
enquêtées
Région du Nyong et
Kéllé
Nom de l'organisation de producteurs
|
Nombre de membres
|
Spéculations pratiquées
|
Hommes
|
Femmes
|
1-APLAMATA
|
03
|
03
|
Manioc, cacao, banane plantain.
|
2-Plan Bomb
|
12
|
01
|
Manioc, cacao, banane plantain.
|
3-GIC FABO
|
00
|
25
|
Production et transformation du manioc.
|
4- GIC espoir d'Eseka
|
00
|
10
|
Porc.
|
5-Association des femmes de Mawem
|
00
|
05
|
Fabrication du bâton de manioc, manioc.
|
6-Fermiers et Eleveurs de Sombo
|
12
|
03
|
Culture du citrus, mais.
|
7-Groupe Medard
|
01
|
06
|
Manioc, banane plantain.
|
8-Communauté de MAHOS
|
09
|
04
|
Manioc, banane plantain.
|
9-AFEPROMA
|
14
|
03
|
Manioc.
|
10-Synergie Kéllé Ndongand
|
00
|
18
|
Poulet de chair, banane plantain.
|
11-GIC manioc Hogbe
|
01
|
15
|
Manioc.
|
12-GIPMEBO
|
04
|
07
|
Manioc, Banane plantain, élevage
|
13-GICPROMAK de Makai
|
00
|
23
|
Manioc.
|
14-FEPROMA de Mawel
|
04
|
12
|
Cacao, manioc, palmier à huile.
|
15-JDM de Mambine
|
05
|
07
|
Igname, manioc.
|
16-GICABI
|
04
|
03
|
Palmier à huile, manioc.
|
17-Dames Actives de Memel
|
00
|
08
|
Manioc, macabo, agrumes.
|
18-Fortune de N'Jock
|
03
|
10
|
Manioc, élevage, petit commerce.
|
19- GIC PALABADJOB
|
56
|
10
|
Palmier à huile, élevage.
|
20- GIC DAES
|
00
|
07
|
Poulet de chair, commerce.
|
21- GIC AFAM
|
05
|
08
|
Palmier à huile, manioc, élevage.
|
22- GIC PALM-BA
|
66
|
05
|
Palmier à huile.
|
23- GIC SOJEAM
|
13
|
00
|
Agriculture, élevage.
|
24-GIC PAVODEM
|
09
|
00
|
Cacao, banane plantain.
|
25-GIC PAB
|
07
|
31
|
Manioc.
|
26-AFEMA
|
06
|
09
|
Manioc, banane plantain, palmier à huile
|
27-Planteurs palmier à huile de Peslipan
|
05
|
05
|
Production des noix de palme, production d'huile et
commercialisation
|
28-Groupe des jeunes maraîchers de Makai
|
05
|
01
|
Piment
|
29-GIC des palmeraies de Bangsomi I
|
05
|
01
|
Palmier à huile, vivrier
|
30-Groupe d'entraide de la famille ELOMA
|
06
|
03
|
Palmier à huile, canne à sucre, macabo
|
31- GICAMON
|
14
|
14
|
Manioc, bananier plantain
|
32- GIV VAH
|
09
|
05
|
Palmier à huile, volaille, bananier plantain
|
33- JAT
|
40
|
20
|
Piment
|
34-Femmes actives de Bomb
|
|
|
Manioc
|
Région de la Lékié
1-GICPEN
|
09
|
00
|
Cacao, culture d'oignon, commerce, épargne.
|
2-GICVON I
|
25
|
06
|
Commercialisation du cacao, cultures
maraîchères.
|
3-GICC POBLO
|
30
|
01
|
Palmier à huile, cacao, petit élevage
|
4-GIC des Maraîchers d'Okok I
|
05
|
02
|
Cacao, petit élevage, commerce.
|
5-Association « décision ferme"
|
00
|
11
|
Manioc, arachide, élevage.
|
6-GICANE
|
52
|
11
|
Cacao, maraîchers, commerce, épargne, achat et
vente des intrants agricoles.
|
7-GICAVEM
|
25
|
08
|
Cacao, vivrier.
|
8-NSONGON
|
04
|
01
|
Maïs, banane plantain, maraîchage.
|
9-FEDDAET
|
05
|
21
|
Soja, épargne, maraîcher.
|
10-GICPEE
|
30
|
05
|
Cacao, approvisionnement en intrants, épargne.
|
11-Les Décidés
|
02
|
05
|
Soja, maïs, élevage, commerce.
|
12-GICAN
|
147
|
26
|
Pisciculture, élevage, oignon.
|
13- Femmes Dynamiques
|
04
|
26
|
Maïs, élevage
|
14-KABA-NGONDO
|
00
|
54
|
Maïs, oignon, patate, manioc, arachide
|
15-GICAPIN
|
11
|
04
|
Cacao, élevage, maraîchage, pisciculture
|
16-GICFAE
|
17
|
17
|
Maïs, élevage
|
17-GIC AGRELO
|
07
|
03
|
Maïs, poulet de chair, myciculture, cacao
|
18-GIC PLANEL
|
16
|
09
|
Cacao
|
19-GICACENK
|
05
|
19
|
Maïs, épargne, tontine, élevage
|
20-FEDYNT
|
04
|
32
|
Igname.
|
21-GIC POSK
|
04
|
02
|
Soja.
|
22-GICDENK
|
09
|
10
|
Maïs, domestication des arbres fruitiers, apiculture
|
23-GIC PLAKEN
|
50
|
06
|
Cacao.
|
Région du Mbam et Inoubou
1-ADAS
|
12
|
07
|
Cacao, approvisionnement en pesticides, épargne.
|
2-GICAN
|
08
|
00
|
Cacao, tontine, vivriers
|
3-BOLINGO
|
14
|
00
|
Cacao, élevage, commerce, vivrier.
|
4-Femmes dynamiques de Bapé
|
00
|
10
|
Cueillette et transport du cacao.
|
5-GICABEC
|
30
|
10
|
Verger, commerce, épargne.
|
6-Orphelines de Bogana
|
02
|
34
|
Ananas, igname
|
7-GICABAB
|
30
|
15
|
cacao, vente des produits, approvisionnement en intrants.
|
8-GIC Femmes militaires
|
00
|
18
|
Maïs, concombre, volaille.
|
9-GICAGEBO
|
04
|
10
|
Caprin, volaille, pisciculture, maïs, soja
|
10-GIC ATCHINA
|
01
|
14
|
Maïs, manioc, volaille, caprin
|
11-GAPRIMI
|
22
|
04
|
Maïs, production de semences de maïs
|
12-GICAPAT
|
04
|
04
|
Maïs, concombre, cacao, banane plantain.
|
13-DJEEBOCK
|
09
|
01
|
Pisciculture, élevage de la volaille, manioc.
|
14-Université de Mouko
|
07
|
04
|
Cacao, apiculture, élevage.
|
15-TAP-TAP
|
07
|
05
|
Maïs, manioc, volaille, semences de maïs.
|
16-GROJABA
|
16
|
02
|
Cacao.
|
17-GROJAPA
|
11
|
06
|
Cacao, maïs, production des semences, commerce.
|
18-GIC Essayons
|
14
|
16
|
Cacao, pisciculture, élevage
|
19-GICAPAF
|
00
|
06
|
Maïs, élevage
|
20-NFEUCKMBA
|
01
|
06
|
Cacao, volaille
|
21- GICAPAB
|
14
|
00
|
Cacao, élevage
|
Région du Nyong et Mfoumou
1- Bonne volonté
|
03
|
06
|
Cacao, palmier à huile, commerce, macabo.
|
2-Oyili Elat de Mvianga
|
06
|
06
|
Arachide, banane plantain, cacao, palmier à huile,
épargne, commerce.
|
3-Sangoula d'Andom
|
06
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06
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Petit commerce, élevage, cacao, palmier à
huile.
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4-Nyon B'atob Nnam de Kobdombo
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14
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14
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Banane plantain, piment, palmier à huile, tontine
épargne.
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5-Union fait la force
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04
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07
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Cacao, banane plantain.
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6-ASPAN
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07
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00
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Cacao, banane plantain, macabo.
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7-Mbo Ntse de Bii
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07
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02
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Cacao, banane plantain, macabo, épargne et
crédit.
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8-Coeurs vaillants
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08
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04
|
Cacao, épargne et crédit
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9-Renaissance d'Ekok
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12
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07
|
Arachide, macabo, manioc, banane plantain, épargne et
crédit.
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10-GIC Espoir de Koundou
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05
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05
|
Banane plantain, macabo, épargne, crédit.
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11-GIC Avenir des femmes d'Ebolakounou
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01
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09
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Manioc, macabo, banane plantain, élevage,
épargne et crédit.
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12-Ngoul ai manyang de Sololo
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05
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06
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Banane plantain , volaille.
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13-GIC Kom Feg de Miengou
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10
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06
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Manioc, macabo, banane plantain, volaille, épargne et
crédit.
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14-Révolution Verte
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07
|
05
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Macabo, banane plantain , élevage
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15-Alamba
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06
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18
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Macabo, maïs, banane plantain et élevage.
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16-LIBE DUAN
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07
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06
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Manioc, banane plantain, pisciculture, élevage.
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17-Cercle JEUNAM
|
16
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11
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Pisciculture, manioc, banane plantain, élevage,
cacao.
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18-Sangoula-ADEM de Medzek
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15
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03
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Artisanat, manioc, banane plantain, cacao, élevage,
commerce.
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19-Essayons Femmes
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|
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Manioc, macabo, tontine
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20-GIC Avenir
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10
|
05
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Banane plantain, macabo, tontine, maïs
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21-GIC Essayons
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07
|
02
|
Banane plantain, tomate, manioc, tontine.
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22-GIC ADRIAY
|
15
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10
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Pisciculture, cacao, palmier à huile, commercialisation
des produits.
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23-Femmes Actives
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08
|
17
|
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24-GICAGATE «ATE»
|
05
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10
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Epargne et crédit, production et commercialisation des
produits.
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25-Jeunesse Agricole d'Ekoundou(JAEK)
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06
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06
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Manioc, banane plantain, maïs et élevage.
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26- Equipe choc
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10
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05
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Manioc, maïs, banane plantain et élevage.
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ANNEXE 5 : Trame
d'enquête
Aux fins d'une étude d'un
étudiant de 5e année de l'Université de
Dschang, à travers une coopération multisectorielle
MINAGRI/PNVRA.
Thème de l'Etude « Une
analyse des stratégies paysannes de lutte contre la pauvreté dans
la Province du Centre par les organisations de producteurs
».
N.B. Les informations recueillies seront utilisées
uniquement pour un but académique.
1-Identité de
l'enquêté
1- Nom de l'enquêté :
2- Sexe : Masculin :
Féminin :
3- Age : --------- ans
4- Niveau d'éducation formelle :
Sans :
Primaire :
Secondaire :
Autres(à préciser) :
5- Situation Matrimoniale :
Célibataire :
Divorcé (e) :
Marié (e) : Veuf
(ve) :
6- Statut social :
Chef de village :
Leader politique/élites :
Chef de famille :
Notable :
Animateur agricole : Leader
religieux :
Simple paysan :
Autres(à préciser) :
7- Activités actuelles :
Agriculture :
Artisanat :
Elevage :
Autres(à préciser) :
Commerce :
2- Appartenance au groupe
1- Etes-vous membres d'un groupe ? Oui :
Non :
2- Si oui, depuis combien de temps ?
3- Pourquoi avez-vous adhéré au groupe ?
Que vous apporte le groupe ?
4- Etes-vous satisfait ? Oui :
Non :
6- Si non, quelles sont les attentes non
comblées ?
7-Pourquoi ?
3-Caractéristiques du
groupe
A-Informations sur le groupe
1- Nom du groupe :
2- Est-il légalisé ? Oui :
Non :
3- Situation : Région :
Secteur : Zone :
Village :
4-Statut juridique : GIC :
Association : GIE : Coopérative :
Autre(à préciser) :
5-Quelles sont les activités du groupe ?
6-Le groupe a combien de membres ?
Hommes : Femmes :
7-- Certains membres démissionnent-ils ?
Oui : Non :
8-- Si oui, pourquoi
B-Fonctionnement du groupe
9-Le groupe travaille-t-il avec des paysans non membres ?
Oui : Non :
Si oui comment ?
10-Avez-vous un programme d'activités ?
Oui : Non :
11- Comment le groupe opère-t-il ?
Champ communautaire :
Exploitation individuelle :
Rassemblement ponctuel :
12-Comment faites-vous vos cultures ?
Culture pure : culture
associée : Autre(à préciser) :
13- Pouvez -vous faire un bilan de vos activités ?
Quantité :----------(Tonnes ou kgs)
Gain :------------Fcfa
Revenu :-----------Fcfa
14- A quoi sert le revenu du groupe ?
Alimentation :
Santé :
Education : Autres (
à préciser) :
15-Réussissez-vous à réaliser une
épargne au terme de l'année ?
Oui : Non :
16- Si non pourquoi ?
C-Avis du membre vis à vis
du groupe
17-Votre revenu a-t-il augmenté depuis que vous
êtes dans le groupe ?
Oui : Non :
18- Ce revenu vous permet-il de réaliser vos
ambitions ?
Oui : Non :
Si oui, à quel pourcentage : 25% :
50% : 75% : 100% :
19-Pensez-vous que l'appartenance au groupe a contribué
à améliorer vos conditions de vie ?
Oui : Non :
20-Pensez-vous partir du groupe un jour ?
Oui : Non :
D-Accès aux services et
facteurs de production
21- Qui vous informe sur ?
Le prix des produits :
Les ventes du groupe :
Les informations agricoles :
Les opportunités :
22- Comment obtenez-vous vos intrants ?
En groupe : Seul :
23-Où écoulez-vous vos produits ?
Marché local (village) :
ville : Autres (à préciser):
24-Comment écoulez-vous vos produits : En
groupe : Seul :
25- le groupe a-t-il déjà
bénéficié d'un quelconque appui ?
Oui : Non :
26- Si oui de quelle structure et de quelle
nature ?
Structure :
Nature : Subvention :
Don : Crédit :
27- Quel impact a eu cette aide sur vos objectifs de
production ?
28- Qui vous encadre ? .
29- Avez-vous déjà été
formé par le PNVRA ? Oui : Non :
30- Sur quoi portait la formation ?
31- Dans quels domaines aimeriez-vous encore être
formés ?
32 - Etiez-vous déjà membre d'un autre
groupe auparavant ?
Oui : Non :
33 - Que faisait ce groupe ?
34 - Pourquoi avez-vous adhéré au
groupe ?
4- Actions paysannes de
réduction de la pauvreté
1-Laquelle de vos activités vous rapporte le plus
d'argent ?
2-Quels sont vos besoins ?
4- Qu'entendez-vous par lutte contre la
pauvreté ?
5- Etes-vous informés de la vision du gouvernement
pour la lutte contre la pauvreté ?
Oui : Non :
6- Quelles sont vos propositions de lutte contre la
pauvreté ?
7-Etes-vous concerné ?
Oui :
Non :
8-Que faites-vous pour réduire la
pauvreté ?
MERCI POUR VOTRE COLLABORATION