IV.1.3. Le berceau de l'humanité
L'Afrique de l'Est, avec ses vallées et ses
régions montagneuses, possède les traces historiques les plus
anciennes du monde. Des crânes et des empreintes d'hominidés,
certains vieux de plus de 3 millions d'années, ont été
retrouvés dans différents sites, notamment les gorges d'Olduvai
en Tanzanie et le lac Turkana au Kenya. Si d'autres vestiges similaires ont
été retrouvés dans d'autres régions du continent,
la Rift Valley est toujours considérée comme étant le
berceau de l'humanité.
Il y a environ un million d'années, ces ancêtres,
plus proches de l'homme, se sont dispersés au-delà de l'Afrique
et ont atteint l'Europe et l'Asie. Il y a quelques 100 000 ans, l'homo sapiens
-ou l'homme moderne- faisait son entrée en scène. Il y a 10 000
ans, les Africains de l'est parlaient khoisan et vivaient de chasse, en
communautés. Les Pygmées étaient également
présents.
IV.1.4. Le contrôle colonial
Selon le cadre du Secrétariat de la CAE, certains
facteurs annoncent la possible construction d'une région plus ou moins
intégrée et homogène. Au plan historique et politique, le
destin des pays qui forment la CAE a en effet très vite
été placé sous le signe de la régionalisation par
ses colonisateurs. Les horreurs du commerce de l'esclavage et les attraits de
l'Afrique de l'Est furent connus de l'Europe et suscitèrent son
intérêt. En 1890, l'Allemagne et l'Angleterre signèrent un
accord définissant leurs "sphères d'influence" qui établit
formellement un protectorat anglais sur l'Archipel de Zanzibar. La plus grande
partie de l'actuelle Tanzanie, le Rwanda et le Burundi furent soumis au
contrôle des Allemands et prirent le nom d'Afrique de l'Est allemande
(appelée plus tard Tanganyika) alors que les Anglais s'emparaient du
Kenya et de l'Ouganda.
Le 19ème siècle fut aussi le temps des
explorateurs, parmi lesquels les célèbres Henri Morton Stanley et
David Livingstone. Au tournant du 20ème, les Européens avaient
fermement établi leur présence en Afrique de l'Est. Les
administrations coloniales anglaises et allemandes construisaient des chemins
de fer et des routes pour ouvrir leurs colonies au commerce, ainsi que des
hôpitaux et des écoles et encourageaient l'afflux des
missionnaires chrétiens. Les hautes terres fertiles et le climat
favorable convenaient aux agriculteurs européens, qui les
colonisèrent. A l'inverse, le Tanganyika comprenait des zones non
cultivables et envahies par la mouche tsé-tsé, ce qui rendait
l'élevage et l'agriculture impossibles (Florence, 2008).
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