Chapitre III. Méthodologie de recherche
III.1. La préparation du test empirique
Les recherches sur les facteurs d'intégration du Rwanda
à la CAE sont insuffisantes voire même inexistantes. Les
données de cette étude tiennent compte des résultats de
quelques recherches réalisées par des chercheurs
étrangers, complétées par des données issues d'un
questionnaire adressé aux personnes ressources mais qui ont
refusé d'être citées nominativement. Pour ce faire, nous
avons répondu à deux questions : interroger qui ? Et
interroger comment ?
Etant donné que nous ne pouvons pas interviewer toutes
les personnes ayant une connaissance sur la CAE, nous avons choisi un
échantillon des interviewés. Il n'existe pas de formule magique
ou mathématique permettant de déterminer la taille idéale
d'un échantillon exemplaire (F. Depelteau, 2000). Certains chercheurs
mentionnent que 30 cas constituent un seuil acceptable (op.cit). Mais la
plupart des spécialistes soulignent, à juste titre, qu'il ne
sert à rien de continuer à observer des gens ou des
phénomènes lorsqu'on a atteint le point de saturation (J.P.
Deslauriers, 1991 in F. Depelteau, 2000). Cela signifie que l'observation
des cas supplémentaires n'apporte plus rien de nouveau et qu'elle
n'apprend rien de nouveau au chercheur qui semble avoir tout vu et tout
entendu.
Ainsi, comme l'explique J.P. Deslauriers(1991) cité par
F. Depelteau, 2000), « il y a des signes qui annoncent la fin
prochaine de la recherche. Le chercheur se rend compte qu'il a réponse
aux questions posées initialement et aux autres soulevées par le
terrain, lorsqu'il connaît à l'avance les réponses de ses
interlocuteurs. Lorsque les périodes d'observations deviennent de moins
en moins fructueuses, les données répétitives, et que la
cueillette de renseignements apporte un rendement décroissant, il vaut
mieux s'arrêter, car la prolongation de la recherche ne produira plus
aucune donnée nouvelle ». En somme, en l'absence de
critères précis, on se contente de celui de la saturation.
« Tout dépend du chercheur, du sujet, des
circonstances. Certains projets de recherche peuvent se réaliser en
quelques semaines alors que d'autres demandent plusieurs années.
Plusieurs recherches sont réalisées avec un nombre relativement
restreint d'entrevues. Certains auteurs prétendent que les recherches
recourant à l'entrevue intensive recueillent habituellement entre 10
et 30 entrevues, centrées autour d'une dizaine de points et de
sous-questions. Il faut se rappeler que le chiffre 30 constitue le point
à partir duquel il devient possible de procéder à des
opérations statistiques » (F. Depelteau, 2000).
En sus de tout ce qui précède, « la
recherche qualitative ne donne pas une importance première aux nombres,
mais elle ne les écarte pas pour autant. Le concept même de
saturation des catégories implique un élément de
répétition, de comparaison réitérée de
plusieurs cas. Cependant, la recherche qualitative ne donne pas la
première place aux nombres : lorsque les répétions
sont suffisantes, on cesse de les accumuler, car on présume que
même en continuant l'énumération, les nouveaux cas ne nous
apprendraient rien qui ne soit déjà connu (J.P. Deslauriers,
1991) cité par F. Depelteau, 2000 ».
A cet effet, nous avons choisi la technique
d'échantillonnage non probabiliste, celle de l'échantillon
typique (exemplaire). A la question « interroger
qui ? », nous avons interviewé trois personnes selon
leurs connaissances du sujet. Deux de ces personnes travaillent au
Ministère en charge de l'intégration à la CAE et une autre
travaille à Arusha (Tanzanie) au Secrétariat de la CAE. Ces
personnes interviewées sont toutes de nationalité rwandaise.
Etant donné notre statut de diplomate au Canada qui ne nous permet pas
de nous rendre directement au Rwanda pour mener une étude exhaustive,
nous avons utilisé une entrevue semi-dirigée via le
téléphone. Cette entrevue constitue donc un complément aux
documents disponibles sur le sujet.
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