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L'impact macroéconomique d'un consortium d'exploitation pétrolière : le cas de l'unité de production de Doba au Tchad

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par Siniki BOPABE
Université Catholique d'Afrique Centrale - Maitrise 2007
  

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II. Les sources de croissance

Outre les activités pétrolières, l'activité hors pétrole, doit normalement ralentir, notamment en raison de la baisse des investissements dans le secteur pétrolier, des licenciements dans les sociétés sous-traitantes du consortium pétrolier intervenus tout au long de l'année 2003 et de la baisse des revenus agricoles, imputable à la diminution des achats de coton graine et à la réduction de la production vivrière.

A. LE SECTEUR PÉTROLIER

Malgré les potentialités que présente ce secteur, elles semblent insuffisantes pour réduire la pauvreté au Tchad d'où la nécessité des politiques économiques appropriées à ce secteur.

1. LES RESSOURCES DIRECTES PÉTROLIÈRES

La contribution directe de l'exploitation pétrolière à la réduction de la pauvreté est certes limitée car cette activité est hautement capitalistique créant peu d'emplois mais peut contribuer à bien des égards au développement du pays. En outre, une grande partie du revenu du secteur pétrolier est destinée au consortium privé international qui rapatrie l'essentiel. Cela explique le fait que, malgré le bond du PIB à 42,4% en 2004 après le démarrage de la production pétrolière, le Produit National Brut (PNB) qui prend en compte les flux nets du revenu des facteurs n'a augmenté que de 8,9%68(*). C'est pourquoi, il faudrait se tourner vers les ressources indirectes.

2. LES RESSOURCES INDIRECTES

Dans ce secteur, on doit prendre en compte les revenus indirects de l'activité pétrolière. Son impact sur la réduction de la pauvreté est significatif, d'abord en raison de la hausse des dépenses publiques dans les secteurs prioritaires et aussi du fait de la demande accrue de produits des autres secteurs de la part de l'industrie pétrolière et de ses employés. Les recettes pétrolières permettront d'accroître les services sociaux aux pauvres notamment en matière de santé et d'éducation, contribuant ainsi au développement du capital humain. Par ailleurs, le recours aux recettes pétrolières permettront le développement des infrastructures propres à accroître la productivité et stimuleront l'investissement privé et, partant, la croissance et l'emploi dans les secteurs hors pétrole.

B. LES SECTEURS HORS PÉTROLE

Conformément aux projections sectorielles, les prévisions de la SNRP estiment qu'à partir de 2004, le volume des exportations non pétrolières doit progresser de 4,3% par an. En particulier, les exportations traditionnelles (coton et élevage) progresseraient de 3% par an. Ainsi, elles devaient progresser de 52 millions de dollars en 2003. On note également une baisse de 30% par an en moyenne en 2004 et 2005 expliquée par la fin des investissements au projet de Doba.

1. LE SECTEUR PRIMAIRE

La croissance du PIB du secteur primaire est projetée à 4,2% à partir de 2003. Dans le même temps, la valeur ajoutée dans le sous-secteur des cultures vivrières doit progresser de 5,6% grâce à la valeur de l'amélioration des infrastructures et des services et un meilleur accès aux intrants et à des techniques de production modernes. Ces facteurs doivent rehausser la productivité et la diversification de la production des cultures vivrières (fruits et légumes notamment), ainsi que l'utilisation des terres arables sous-utilisées, mais ayant un bon potentiel. La production des cultures de rente doit augmenter de 4,6%en moyenne par an69(*), surtout en raison de l'impact positif de la reforme en cours de la filière coton. En outre, ces facteurs favorables à l'agriculture vivrière, de même que le maintien de la compétitivité extérieure, doivent stimuler l'expansion des autres cultures de rente, notamment la gomme arabique et le karité. L'élevage doit croître à un rythme plus faible - 2,9%70(*) en moyenne par an - et demeurer principalement extensif. Néanmoins, des gains de productivité sont prévus dans ce domaine, surtout en raison de l'amélioration des infrastructures, l'expansion des services vétérinaires et le développement graduel d'élevage à cycle court.

2. LES SECTEURS SECONDAIRE ET TERTIAIRE

Le PIB du secteur secondaire doit afficher un taux de croissance moyen de 11% par an à partir de 2003, la production pétrolière faisant partie de ce secteur. Hormis la production pétrolière, ce secteur doit progresser de 8% par an en termes réels71(*). Ces bons résultats découleront de la hausse de la production des usines d'égrenage de coton, des huileries et savonneries.

Le PIB du secteur tertiaire doit enregistrer une croissance annuelle moyenne de 6,5% à partir de 2003 sous l'effet combiné des facteurs suivants :

Ø croissance soutenue des secteurs primaire et secondaire ;

Ø gains importants de productivité dans les domaines des transports et du commerce grâce à l'amélioration prévue des infrastructures ;

Ø « rattrapage » du secteur financier, qui est relativement sous-développé à l'heure actuelle ;

Ø Et accroissement de la valeur ajoutée de l'administration publique du fait de l'expansion des services publics, surtout dans les secteurs prioritaires.

CONCLUSION PARTIELLE

Aussi nombreuses soient-elles, les limites liées au commerce extérieur du pays sont d'origines diverses. En effet, la crise de la branche coton est tributaire des aléas climatiques et de la concurrence internationale de la filière. Ainsi, il va de même pour l'élevage et la production sucrière qui prennent au passage le coup et la menace de la fraude. En tout et pour tout et au-delà de ces considérations passagères, remédiables à simple vue, mais qui au fil des années s'installent dans « les habitudes », il existe bien des difficultés d'ordre structurel. Nous citons l'enclavement du pays et l'instabilité politique qui semble gouverner les logiques des régimes politiques du Tchad. Le pétrole qui est censé ouvrir les portes de sortie à ce PVD semble le plonger plutôt dans un cercle vicieux. A court terme les effets de l'inflation enfoncent les populations déjà pauvres dans la malédiction de l'or noir. La maîtrise de celle-ci appuyée par les politiques budgétaires et les conditions appropriées aux secteurs d'activité offrent des conditions de croissance au pays autant dans les secteurs pétroliers que dans d'autres secteurs et lui permettent ainsi d'être compétitif dans le commerce extérieur.

* 68 Source: INSEED.

* 69 Ministère du Plan, du Développement et de la Coopération, Observatoire de la pauvreté, (2005), Rapport de Suivi des Objectifs du Millénaire pour le Développement, N'Djaména, p.65.

* 70 Idem.

* 71 Ministère du Plan, du Développement et de la Coopération, Observatoire de la pauvreté, (2005), Rapport de Suivi des Objectifs du Millénaire pour le Développement, N'Djaména, p.65.

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