I.2. Causes et conséquences de la disparition de la
mangrove de Basse- Casamance
Avicenia et Rhizophora sont les deux genres les
plus communs en Basse-Casamance (OCEANIUM, 2008). Le schéma
ci-après illustre quelques repères pour les
différencier.
Schéma 1 : Différentiations morphologiques
entre les deux genres de mangrove les plus commun en Basse-Casamance :
Avicenia et Rhizophora (ISME, 2009). On
différentie à vue d'oeil les Rhizophora des
Avicenia par le port de leur racine, l'apparence de la tige, la forme
de fleur et du fruit.
6 Village Projects International (VPI) est un
programme américain d'un organisme à but non lucratif
appelée « la collaboration internationale pour l'enseignement des
sciences et de l'environnement » (ICSEE). L'ICSEE se consacre à
l'organisation, l'encouragement et le soutien des projets de
développement communautaire durable, de protection de l'environnement,
de conservation et d'amélioration de l'accès à
l'éducation.
FAUGERE N. 2009. Étude du projet de reboisement de
palétuviers Rhizophora en Basse-Casamance (Sénégal) par
l'ONG Océanium de Dakar. Mémoire de fin d'étude
d'ingénieur en Agro-Développement International (ISTOM). 96p.
N.B. : L'auteur du schéma,
l'ISME7, désigne la propagule de
Rhizophora comme un fruit, alors que ARSENAULT et BELL la
désigne comme une graine.
On reconnaît facilement les palétuviers du genre
Rhizopho ra car leurs racines s'allongent depuis la partie
inférieure du tronc aérien, d'abord horizontalement puis
s'infléchissent vers la vase, dans laquelle elles
pénètrent. On appel « propagule » l'organe de
dissémination (ou de « propagation ») et de
reproduction du Rhizophora. Une des spécificités du
genre Rhizophora réside dans la viviparité8
de ses semences. L'inflorescence et son développement se font sur
l'arbre mère, alors que le fruit et la graine sont encore
attachés à la plante (BELL, 1993). La jeune plantule se
détache une fois à maturité, c'est-à-dire une fois
complétée la « pré-germination »
(ARSENAULT et al., 1995). La germination provoque une
élongation de l'hypocotyle que nous repiquons ensuite dans la vase. Le
repiquage se fait avec l'extrémité effilée
inférieure de la plantule vers le bas, car c'est là que se situe
la radicule (racine séminale) (BELL, 1993).
Le reboisement est uniquement réalisé avec des
palétuviers du genre Rhizophora. Ce choix a été
fait du fait de la viviparité de Rhizophora qui facile le
transport et à le repiquage. Le reboisement d'Avicenia
nécessite une mise en pépinière qui requière plus
de temps et de moyens que le repiquage de Rhizophora (FAO,
2005). On distingue 3 espèces de Rhizopho ra en
Basse-Casamance : Rhizophora mangle, Rhizophora racemosa et
Rhizophora harrisonii9 (IDEE Casamance et al., 2003).
Aucune attention n'a été portée à l'espèce
de Rhizophora choisie. Nous détaillons dans le chapitre III
partie , page 52, les risques liés à cette non-prise en
compte.
Au cours de notre présentation, nous présentons
l'importance de la reforestation au travers des causes et des
conséquences de la diminution des surfaces de Rhizophora. Nous
voyons que la diminution des surfaces de Rhizophora en Basse-Casamance
participe à deux cycles vicieux : celui de l'abandon des anciennes
rizières villageoises et celui de la diminution de la ressource
halieutique à long terme. Le projet se base sur des affirmations que le
schéma suivant reprend.
Schéma 2 : Causes et conséquences, selon
Océanium, de la diminution de la surface en Rhizophora
(FAUGERE 2009).
7 ISME : International Society for Microbial Ecology,
(Association Internationale pour l'étude de l'écologie
microbienne), association basée à Wageningen au Pays-Bas.
8 On parle de viviparie quand l'hypocotyle
embryonnaire s'allonge avant la chute du fruit et des graines (BELL, 1993).
9 Son nom vernaculaire est « petit
palétuvier »
FAUGERE N. 2009. Étude du projet de reboisement de
palétuviers Rhizophora en Basse-Casamance (Sénégal) par
l'ONG Océanium de Dakar. Mémoire de fin d'étude
d'ingénieur en Agro-Développement International (ISTOM). 96p.
Nous ne détaillons pas la participation de la
reforestation à lutte contre le réchauffement du climat, car le
dossier de présentation du projet (OCEANIUM, 2008) ne l'aborde pas. La
sensibilisation n'aborde pas cet atout du reboisement. En effet, le stockage du
carbone permet de lutter contre le réchauffement du climat. Par une
recherche bibliographique, nous avons calculé que le projet permet de
stocker 12,826 tonnes de CO2/ha/an. Le projet de reboisement de 1.000 hectares
permet donc de stocker 12.826 tonnes de CO2/an. Le détail du calcul se
trouve en annexe 1, page 85.
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