I.3. La méthode du reboisement
I.3.1. Participation volontaire de 130 villages
La sensibilisation pour la campagne 2008 s'appuie sur les
résultats des campagnes précédentes. « De nombreux
villages autour de Tobor (reboisé en 2006 et en 2007) ont
été sensibilisés par les résultats encourageants
obtenus et nous ont sollicités spontanément » (OCEANIUM,
2008). De plus, « les actions de 2006 et de 2007 sont accompagnées
d'un lobbying médiatique qui a amorcé une dynamique »
(OCEANIUM, 2008). En décembre 2007 une « réunion de suivi
» a été organisée pour le reboisement effectué
en 2006. Elle a permis de mettre en place le reboisement de 2008 avec les 10
villages qui ont participé à la campagne de 2007.
Du 27 février au 2 mars 2008 une mission de
sensibilisation permet d'établir des « responsables de
zone » pour chacune des zones de repiquage et de collecte. En 13
jours cette mission a effectué 12 cinéma-débats autour
d'un film qui aborde les problématiques environnementales au
Sénégal et d'un quizz sur les activités d'OCEANIUM. Elle a
aussi effectué 9 réunions de briefing et de formation au guide
technique du repiquage21, 2 visites de sites de repiquage (à
Diannah et à Digobel) et 8 annonces sonores en véhicule dans les
villages (le responsable de zone appelle les villageois à la
mobilisation). A l'issue de ces 13 jours de mission, 3.100 personnes ont
été sensibilisées.
Le 15 décembre 2006 et le 15 avril 2008 deux
réunions de coordination ont eu lieu. Durant ces réunions les
villageois et les responsables sont appelés à participer de
manière volontaire. Les villageois qui repiquent sont toutefois
indemnisés pour leur mobilisation. L'indemnité n'est seulement
qu'une « motivation » en vue des prochains reboisements et
doit permettre de financer le repas le jour du repiquage. L'indemnité va
de 1.064 FCFA/sac pour la zone 9 à 226 FCFA/sac pour la zone 13 (en date
du 12 octobre 2008). Le plus souvent ce sont les jeunes qui effectuent le
repiquage. Dans ce cas il a été décidé de confier
l'argent au responsable de l'association des jeunes plutôt qu'au
responsable de zone parce qu'il est arrivé qu'un responsable de zone ne
redistribue pas l'argent aux villageois (Com.Pers, Anonyme, 2008). Les
jeunes décident parfois de garder cette somme pour le foyer des jeunes.
Cependant, il n'a pas été possible de voir les
réalisations faites avec les indemnisations des projets de reboisement
de 2006 et 2007.
Océanium doit obtenir l'accord du village pour reboiser
sur ses terres et pour reboiser avec les habitants de son village.
Océanium délègue cette responsabilité aux
responsables de zone. Il est arrivé qu'un jeune responsable de zone
n'arrive pas à obtenir l'adhésion des anciens. Il nous a alors
demandé de nous entretenir avec le chef du village pour obtenir son
accord. Il n'a pas été rare d'utiliser la couverture
médiatique comme argument pour convaincre le chef de l'importance du
reboisement dans son village. Nous avons souvent vu les anciens assister au
repiquage. Cela est d'ailleurs rappelé dans l'affiche du projet, en
annexe 6.
Les partisans écologiques du FEDES
(Fédération Démocratique des Écologistes du
Sénégal), notamment « la jeunesse écologiste
», apportent leur soutien pour l'encadrement des journées de
repiquage, dans des activités de sensibilisation locale et
régionale ainsi que dans la communication régionale et
nationale.
21 Des extraits du guide technique sont en annexe
4.
FAUGERE N. 2009. Étude du projet de reboisement de
palétuviers Rhizophora en Basse-Casamance (Sénégal) par
l'ONG Océanium de Dakar. Mémoire de fin d'étude
d'ingénieur en Agro-Développement International (ISTOM). 96p.
Bien souvent les responsables sont des jeunes ou des
commerçants. Les responsables prennent leur rôle très
à coeur. Ils rencontrent cependant une difficulté à
fédérer les villages alentours, mais ils n'hésitent pas
à solliciter les techniciens de la communauté rurale pour faire
le relais. Les responsables ne reçoivent pas de per diem et ils
n'hésitent pas solliciter des fonds pour leurs déplacements entre
les villages.
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