II-2- Politique prix
Face à la crise, le bradage des prix ; est-ce la
seule pratique salutaire ?
Le bradage des prix est bien une pratique diffuse chez bien
d'hôteliers qui essaient de vendre à tout prix. Vendre un 5
étoiles à un prix de 3 étoiles, c'est inadmissible. Cela
ne peut que se répercuter sur les prestations hôtelières et
c'est le cercle infernal : petit prix, mauvais service,
réclamations. Ces prix cassés portent atteinte à la
qualité du produit et là les hôteliers doivent faire marche
arrière et remettre sur le marché un produit de qualité
irréprochable qui trouvera preneur car la qualité se paie et les
touristes sont avides de bons produits. Il ne suffit pas de remplir son
unité quel que soit le prix. Cette pratique dénoncée par
la profession elle-même a des effets négatifs sur le niveau de la
qualité des prestations, fausse le jeu des mécanismes de la
concurrence et porte préjudice à l'image de la destination.
La pratique du bradage n'a servi jusqu'ici que les
intérêts des TO, tout en dépréciant le produit. Le
produit touristique marocain est de bonne qualité et le rapport
qualité-prix est l'un des meilleurs des destinations
méditerranéennes, c'est que les TO ont toujours dit et
affirmé. L'exigence de la qualité est nécessaire pour
faire face à cette crise qui secoue le monde. Cela nous permet de
drainer plus de touristes et de là vendre à des prix
compétitifs.
L'avenir appartient aux institutions touristiques qui sauront
s'adapter et donner le meilleur rapport qualité-prix. Il s'agit de
donner le bon prix. Il n y a pas un prix haut et un prix bas. S'inscrire dans
la démarche qualité va à l'encontre de cette vision de
bradage dans la mesure où les hôteliers doivent faire l'effort
avec leurs partenaires pour maintenir ce bon rapport qualité-prix.
On cite à titre d'exemple les prix proposés par
le TO Marmara et sa filiale marocaine concernant une promotion de fin
d'année 2008 incluant bed & breakfast pour les destinations
Marrakech et agadir.la réduction a atteint -34% sur les 5
étoiles et -43% dans la catégorie 4 étoiles. A titre
indicatif un palace à Marrakech propose une offre à 429 euros au
lieu de 649. Le 4 étoiles est vendu à 329 euros au lieu de 579
la nuitée. A Agadir, la chute des prix a atteint -35%. De 579 euros on
passe à 379, tout compris.
II-3- Politique de distribution
Les touristes qui visitent le Maroc achètent leurs
voyages par différents canaux. Certes, internet prend de plus en plus de
place dans l'acte d'achat, mais les modes de distribution traditionnels ont
encore de beaux jours devant eux. Ainsi, 28% des visiteurs achètent
directement leur voyage chez un agent de voyages, 5% chez un tour
opérateur et 18% traitent directement avec l'hôtel par un moyen
ou un autre. En revanche, 28% aussi achètent leur voyage par internet
chez un agent de voyages (last minute, expédia, etc....) et 7%
achètent, toujours par internet, mais chez un TO, bien que, souvent, les
candidats au voyage ne fassent pas vraiment la différence entre agent
de voyage et TO. L'essentiel pour eux est qu'internet leur permet de
confectionner leurs package eux-mêmes. Par ailleurs, ils sont 8% à
acheter par téléphone et internet chez un TO ou un agent de
voyages et, enfin, 6% à se débrouiller par d'autres moyens. Nos
hôteliers et nos professionnels du tourisme en général ont
donc intérêt à s'ouvrir sur les nouvelles
technologies, ils y ont tout à gagner.
La distribution Electronique par internet devient
incontournable, et les hôteliers y trouveront beaucoup d'avantages,
à savoir, l'optimisation de revenu net en diminuant le nombre
d'intervenants et les commissions y afférents. Pour le client,
l'avantage est évident puisque l'offre hôtelière est plus
importante que par l'utilisation des systèmes classiques. En effet il
peut avoir de manière virtuelle des visites guidés des
hôteliers qu'il veut choisir, il peut effectuer des recherches
multicritères et tout cela dans des délais très rapides et
une mise à jour immédiate de l'information ; il peut
également réaliser via le net des comparaisons ente les
différentes propositions obtenues.
Le décalage entre le nombre d'arrivées (en
croissance) et celui de nuitées dans les établissements
hôteliers montre que la tendance est de répondre aux besoins d'un
nouveau segment de clientèle, communément appelé
« Fully indépendant traveler », des touristes qui
composent eux-mêmes leur séjour sans passer par des TO. Charge aux
operateurs de tirer des leçons des marchés matures pour s'adapter
au mieux aux nouvelles tendances du secteur.
Il est donc nécessaire d'accompagner les nouvelles
tendances du secteur, en profitant des opportunités qu'offrent les
nouvelles technologies, mais sans se passer des services des
tour-opérateurs et des agences de voyages, demeurent les plus importants
prescripteurs du secteur.
|