Ministère de la Fonction Publique République
Gabonaise
Union-Travail-Justice
Ecole de Préparation aux Carrières
Administratives
Direction des Etudes et des Stages
RAPPORT DE STAGE
En vue de l'obtention du Diplôme
d'Inspecteur Option : Concurrence et Consommation
INSPECTION DES DENREES ALIMENTAIRES EN REPUBLIQUE
GABONAISE : CAS DE LA DGCC
Du 14 avril au 1 1juin 2009 à la Direction
Générale de la Concurrence et de la Consommation
Présenté par : Maître de stage
:
Lydie Flore Soulounganga Diboty Basile Bayebi
Inspecteur Central des prix Chef de service de la
Répression des Fraudes
Promotion 2008-2009 Cycle A2
DEDICACE
Je dédie ce travail à
Jésus-Christ de Nazareth le fils du Dieu vivant
L'Eternel est mon Berger : je ne manquerai de
rien.1
Juges 6 : 14
Je puis tout par celui qui me
fortifie.2
Philippiens 4 : 13
Chers père Clément SOULOUNGANGA
MALOUTA et mère Lucie OBORI, merci pour la
vie.
A mes soeurs Agnès Flore Ndoutoume et Valerie
Paul LAYIGUI, mes frères Armel Roger, Edgard
Clément, Patrice Emery, Philippe Gérard et Igor Dieudonné
SOULOUNGANGA pour l'amour.
Mes chers oncles Messieurs Dieudonné Claude DIBADY
MAYLA et Guy Jonas MAYLA, je vous prie de trouver ici, le
témoignage de mon amour et mon respect.
Et à vous vaillante continuité :
Maurice, Esther Grâce (Fatoumata), Esther Florentine, Jacques,
Matthieu, Michel, Alex, Philippé, Perfecta, Roy Marius, Sarah Michel,
Alicia,...
Que cette oeuvre ne cesse de produire en vous le vouloir et le
faire.
1 SEGOND L. (2004), « La Sainte Bible. Edition
revue avec références », Séoul : UBS - FARSC, 1277
p.
2 SEGOND L. (2004), « La Sainte Bible. Edition
revue avec références », Séoul : UBS - FARSC, 1277
p.
REMERCIEMENTS
Je tiens tout d'abord à adresser mes remerciements
à Monsieur Basile BAYEBI qui m'a suivi tout au long de
mon travail, et à la direction exigeante à laquelle ce rapport de
stage doit.
Que soient également remerciés ici
Monsieur François Xavier MEZUI m'ALLOGHO, qui m'a
encouragé dès le début à travailler sur
l'évaluation d'une inspection, notamment les denrées
alimentaires.
Je témoigne toute ma reconnaissance affable à
Madame Pépécy OGOULINGUENDE et
Mademoiselle Sylviane MOUSSAMBI, respectivement Directeur de
la Consommation, Enseignante de la protection des Intérêts
Economiques des Consommateurs à l'E.P.C.A et Contrôleur des Prix
à la DGCC.
Que Monsieur Juste Parfait BIYOGHO,
Enseignant de Qualité de l'Aliment à l'E.P.C.A. trouve ici
l'expression de ma gratitude pour sa disponibilité et l'enrichissement
de mon rapport.
Je prie Madame Florentine BIVEGHE, de trouver
ici l'expression de ma reconnaissance pour leur liberté chaleureuse et
l'intérêt qu'elle n'a cessé de témoigner à
mon épanouissement.
A toi, « Gilou » Gilbert NDONG
ONDO, doux et agréable « allié », qui a
accepté de supporter mes états d'âme pour la vie, veuille
trouver ici l'expression de mon amour et de ma reconnaissance ininterrompus.
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
I ~~ Organisation et fonctionnement de la
DGCC
Chapitre 1 : Organisation de la DGCC
Section 1 : Historique et Mission de la DGCC
Section 2 : Mission et objectif de la DRFC
Chapitre 2 : Activité réalisée
à la DRFC
Section 1 : Supports règlementaires et
législatifs de cette activité Section 2 : Déroulement
conforme de cette activité
II ~~ Inspection des denrées alimentaires en RG :
cas de la DGCC Chapitre 1 : Approche méthodologique du
terrain
Section 1 : Descriptif des activités
réalisées durant le stage Section 2 : Enquête
DGCC-Opérateurs-Consommateurs Chapitre 2 : Déroulement
matériel de l'inspection à la DGCC Section 1 : Observations lors
d'un contrôle sur le terrain Section 2 : Entretiens avec les
différentes parties prenantes
III ~~ Réflexions et recommandations
Chapitre 1 : Constat de la procédure d'inspection
des denrées alimentaires Section 1 : Faiblesses en matière
d'application des textes légaux
Section 2 : Rapport de force entre les moyens et les
missions
Chapitre 2 : Proposition d'amélioration de la
procédure
Section 1 : Amélioration des moyens
matériels et humains
Section 2 : Synergie avec d'autres spécialistes
du domaine
Conclusion
Annexes
Bibliographie
Introduction
L'économie du Gabon demeure étroitement
dépendante de l'exploitation de ses ressources minières et
forestières ; la faible contribution de son secteur agricole au PIB le
pousse inexorablement à se tourner vers l'importation tous azimuts des
denrées alimentaires pour pallier le besoin d'alimentation de sa
population. Son rôle régalien l'oblige donc à
éliminer et prévenir tout risque de contamination, mais aussi
à s'assurer que tout ce qui est importé ou produit localement est
sécurisé, salubre et conforme.
Pour prévenir toute dérive, le décret
n° 000665/PR/MEFBP portant création, attribution et organisation de
la DGCC donne comme principale mission à celle-ci d'assurer la
défense et la protection des intérêts des consommateurs.
Pour mener à bien cette mission, elle use d'outils et de techniques dont
les principaux sont l'enquête et le contrôle. C'est ainsi qu'elle
intervient dans la chaîne de production des denrées alimentaires
tant en amont (production ou importation) qu'en aval (distribution). Il faut
entendre par denrée alimentaire « toute substance traitée,
partiellement traitée ou brute constituant une marchandise
destinée à l'alimentation humaine ou animale ». Cette
définition englobe les boissons, les chewing-gums et toutes les
substances utilisées dans la fabrication et le traitement des aliments,
à l'exclusion des substances employées uniquement sous forme de
médicaments, de cosmétiques ou de tabac.
Le rôle joué par l'alimentation a bien
évolué. La tendance passée consistait à
éviter les aliments nuisibles pour la santé, celle actuelle
recherche simplement la satisfaction du besoin physiologique. Les
récurrents problèmes liés au chômage, à la
pauvreté, aux familles nombreuses, ... conditionnent les consommateurs
et ne leur laissent guère le libre arbitre dans leur choix. La
conséquence qui s'en suit est l'apparition, sur les étals des
marchés, des denrées alimentaires non sécurisées,
insalubres et non conformes.
Une préoccupation majeure peut donc être
relevée :
Quels sont les différents mécanismes mis en
oeuvre par l'Etat pour garantir l'innocuité des denrées
alimentaires sur le territoire gabonais ?
Répondre à cette question, revient d'abord
à énumérer les problèmes qui sous-tendent notre
étude et dont les solutions constitueront les fondements du ou des
outil(s) étatique(s) choisi(s). Ce sont particulièrement ceux
relatifs :
![](Inspection-des-denrees-alimentaires1.png)
Aux modes de décision des contrôles/enquêtes
des structures commerciales ; Au contrôle des denrées alimentaires
et ;
A l'application de la chose jugée.
L'objectif final de ce travail est de faire une
évaluation technique de l'inspection des denrées alimentaires
qui anticipe toute déviance, avec comme résultat concret
de
proposer et des équipes
hétérogènes plus efficaces et efficientes.
![](Inspection-des-denrees-alimentaires2.png)
Notre démarche structurante s'articulait, par
conséquent, autour des questions suivantes : Quelle est la motivation
qui déclenche l'inspection (l'enquête ou le contrôle
spécifique) des denrées alimentaires ?
Quelles informations sont recueillies sur le terrain ?
Et quelles en sont les finalités ?
La réponse à la première question s'appuie
sur l'analyse, dans le titre I au chapitre 2 aux sections 1 et 2, qui pousse
l'administration à inspecter les denrées alimentaires.
Les deux dernières questions dans le titre 2, au
chapitre 2 et aux sections 1 et 2 quant à elles, nous permettent de
délimiter le type de démarches en cas de
prélèvement d'informations ou de constatation d'infraction.
Une étape incontournable de cette démarche est,
après critique de l'approche du terrain par la DGCC, de proposer des
solutions en vue d'optimiser l'inspection des denrées alimentaires en
République Gabonaise.
I ~~ Organisation et fonctionnement de la
DGCC
Chapitre 1 : Organisation de la Direction
Générale de la Concurrence et de la Consommation
L'évolution du Ministère de l'Economie, des
Finances, du Budget, et de la Programmation des Investissements, depuis
l'indépendance, est principalement marquée par l'implication
croissante de l'État dans la vie économique du pays.
L'élargissement des missions remplies par celui-ci est rendu tangible
par l'apparition de nouvelles directions au cours de son histoire. Ainsi, dans
le cadre de l'application de sa politique gouvernementale en matière de
concurrence et de consommation, l'Etat s'est doté, par son biais, d'un
département actif chargé d'accomplir au quotidien ces missions :
la Direction Générale de la Concurrence et de la Consommation.
C'est au sein de cette structure que j'ai effectué mon
stage académique en vue de l'obtention du diplôme d'Inspecteur de
la concurrence et de la consommation.
Section 1 : Historique et Mission de la Direction
Générale de la Concurrence
et de la Consommation
La Direction Générale de la Concurrence et de la
Consommation (DGCC) créée par décret n°
000665/PR/MEFBP du 9 août 2004 portant création, attribution et
organisation de la DGCC, est placée sous la tutelle du Ministère
de l'Economie et des Finances, du Budget et de la Programmation des
Investissements, chargé de la Privatisation. Elle est l'outil du
développement au service du consommateur économique du Gabon (Cf.
Annexe V), et est composée de :
![](Inspection-des-denrees-alimentaires3.png)
Un cabinet du Directeur Général ;
Une Direction de la Concurrence ;
Une Direction de la Consommation ;
Une Direction de la Répression des Fraudes et du
Contentieux ;
Une Direction du Personnel et des Moyens ;
Une Direction des Services Provinciaux ;
Une Inspection des Services et ;
Des Services Rattachés.
Elle est issue de la fusion de la Direction
Générale des Prix et des Enquêtes Economiques du
Ministère de l'Economie, des Finances, du Budget et de la Privatisation
et à celle de la Direction Générale de la Consommation du
Ministère du Commerce, du Développement Industriel, chargé
du NEPAD. C'est le bras séculier de l'Etat chargé de mettre en
oeuvre, par différents mécanismes, la politique du Gouvernement
en matière de concurrence et de consommation. Elle est une
administration de terrain qui a pour mission de protéger les
intérêts économiques des consommateurs. Ses actions sont
orientées autour de plusieurs axes parmi lesquels, nous pouvons citer
:
![](Inspection-des-denrees-alimentaires4.png)
La prévention des pratiques anticoncurrentielles et le
pourvoi à leur répression ; Le suivi de l'évolution du
marché et du prix ;
La Veille de la transparence des procédures de
marché public et de délégation de service public ;
La régulation de la concurrence ;
La loyauté des transactions commerciales ;
L'assurance de la défense et de la protection des
intérêts économiques des consommateurs.
C'est singulièrement ce dernier axe qui nous a
intéressé avec deux (2) objectifs : Garantir la qualité et
la sécurité des produits et des services et constater et
réprimer les infractions à la réglementation de la
concurrence et de la consommation conformément aux textes en vigueur.
Section 2 : Mission et objectif de la Direction de la
Répression des Fraudes et du Contentieux
La DRFC, au sein de laquelle nous avons effectué notre
stage, en ce qui la concerne, est notamment chargée de :
![](Inspection-des-denrees-alimentaires5.png)
Veiller à l'application de la réglementation sur la
concurrence et sur la consommation ;
Constater et réprimer, conformément aux textes en
vigueur, toutes les infractions à la réglementation sur la
concurrence et la consommation ;
Procéder à des contrôles périodiques
;
Gérer des dossiers contentieux et ;
Représenter l'administration devant les juridictions en
liaison avec l'agence judiciaire du trésor.
Elle comprend le service de la Répression des Fraudes et
du service du Contentieux. Ils sont particulièrement chargés,
pour le premier de :
![](Inspection-des-denrees-alimentaires6.png)
L'exécution du programme des contrôles
périodiques ;
L'assistance aux services provinciaux ; Suivi des dossiers
contentieux et ;
L'établissement et la mise à jour des fichiers sur
la fraude.
Le second, quant à lui, est chargé de :
![](Inspection-des-denrees-alimentaires7.png)
La liquidation des dossiers ;
Règlements transactionnels ;
Suivi du recouvrement des amendes et pénalités par
le Trésor Public et ; Suivi des actions en justice.
Chapitre 2 : Activité réalisée
à la Direction de la Répression des Fraudes et du
Contentieux
L'ensemble des missions assignées à la DRFC sont
assurées par le recueil d'informations, la sensibilisation et
l'inspection (contrôle/ enquête, suivi et évaluation des
résolutions prises). Ces outils sont utilisés dans le cadre de la
protection du consommateur. C'est ainsi que nous nous sommes
particulièrement intéressés à l'inspection, qui
semble t-il est un outil complexe et fastidieux à manipuler, tant il
faut du temps et de la dextérité pour arriver aux objectifs
escomptés. Le but recherché était d'arriver à
cerner tous les contours de son utilisation aux fins de la maîtriser.
Nos investigations nous ont d'abord amenées à
identifier son « mode d'emploi », d'apprécier ensuite
l'utilisation qui en est faite à la DGCC et enfin de proposer des
améliorations dans son maniement au quotidien.
Section 1 : Supports règlementaires et
législatifs de cette activité
L'inspection officielle des denrées alimentaires
exercée par la DGCC dans l'optique d'en vérifier la
conformité conformément aux textes législatifs et
règlementaires y compris les conditions de leur production, leur
conditionnement, leur transport, leur transformation, leur commercialisation
ont pour but de :
![](Inspection-des-denrees-alimentaires8.png)
Assurer la loyauté des transactions commerciales ;
Protéger la santé des consommateurs et ;
Défendre les intérêts économiques des
consommateurs.
La DGCC n'est pas le seul département chargé de
l'inspection des denrées alimentaires ; d'autres structures
administratives gabonaises sont aussi chargées des questions
d'inspection des denrées alimentaires. Ce sont notamment :
![](Inspection-des-denrees-alimentaires9.png)
![](Inspection-des-denrees-alimentaires10.png)
La Direction Générale de l'Agriculture
régie par le décret n° 0001 1/PR/MAEDR du 7 janvier 1977
portant attributions et réorganisation du Ministère de
l'Agriculture, de l'Elevage et du Développement rural ;
La Direction du Génie Sanitaire et de l'Hygiène
Publique du Ministère de la Santé Publique par le biais du
décret n° 00820/PR/MSPP fixant l'organisation et le
![](Inspection-des-denrees-alimentaires11.png)
fonctionnement de cette Direction ;
Le Service de la Qualité et de l'Inspection Sanitaire
(SQIS) de la Direction Générale des Pêches et de
l'Aquaculture du Ministère des Eaux et Forêts et ;
Les Mairies par l'entremise de la loi n° 14/96 relative
à la décentralisation.
Pour ce faire, les principaux textes mis à la disposition
de la DGCC que nous avons ressortis dans le cadre de cette étude sont
:
![](Inspection-des-denrees-alimentaires12.png)
La loi n°29/63 du 15 juin 1963 portant réglementation
des prix en République Gabonaise ;
La loi n°14/98 du 23 juillet 1998 fixant le régime de
la concurrence en République Gabonaise ;
L'ordonnance n°50/78 du 21 août 1978 portant
contrôle de la qualité des produits et des denrées
alimentaires et répression des fraudes en République Gabonaise
;
Le décret n° 000665/PR/MEFBP portant création,
attribution et organisation de la Direction Générale de la
Concurrence et de la Consommation ;
Le décret n°01521/PR/MEFBP du 08 août
2004/MCIPPMEPMIA du 30 décembre 1998 portant visite, contrôle de
la qualité, prise d'échantillons, contrôle douanier des
conteneurs des produits et des denrées alimentaires congelés
d'importation avant toute mise en consommation ;
![](Inspection-des-denrees-alimentaires13.png)
L'arrêté n°426/MEFBP/DGCC du 24 mars 2005
fixant les conditions de transport et de conservation des produits et
denrées alimentaires et ;
L'arrêté n°129/06/MEFBP/CABME/SG/DGCC du 22
février 2006 fixant les conditions de suspension des importations des
produits et denrées alimentaires en cas de déclaration d'une
épizootie ou d'autres pathologies animales ou
végétales.
Le cadre légal prévoit aussi pour les
inspections des denrées alimentaires, à la disposition des
Contrôleurs et des Inspecteurs (constitués en équipe ou
brigade) de la DGCC, des fiches de constat préalablement
élaborées. Ces différentes investigations doivent
être menées de façon régulière dans les
différentes unités de production, de stockage, de conditionnement
et de commercialisation des denrées alimentaires. La procédure
légale consiste donc à effectuer trois (3) passages qui se
décomposent comme suit :
![](Inspection-des-denrees-alimentaires14.png)
Premier passage : élaboration d'un rapport,
adressé aux services compétents de la Direction
Générale, présentant la situation de
l'établissement et les recommandations à satisfaire par
l'entité contrôlée dans un délai
déterminé ;
![](Inspection-des-denrees-alimentaires15.png)
![](Inspection-des-denrees-alimentaires16.png)
Deuxième passage : en cas de non application des
différentes recommandations, une convocation suivie d'une amende et d'un
report d'échéance lui sont accordés ; puis un certificat
de conformité, n'excluant pas des visites périodiques
d'inspection, lui est adressé à des fins publicitaires en cas de
respect des prescriptions de l'administration et ;
Troisième passage : en cas d'inapplication des
différentes recommandations de l'administration, l'entité se
verra fermer provisoirement jusqu'à la mise en conformité
complète et paiement d'une deuxième amende pour récidive.
Et ce, suite à la requête adressée par le Directeur
Général au Procureur de la République aux fins de
protéger les intérêts des consommateurs.
Au cours des inspections, les équipes affectées sur
le terrain peuvent procéder à la saisie partielle ou totale des
denrées alimentaires qui présenteraient les anomalies suivantes
:
![](Inspection-des-denrees-alimentaires17.png)
Présence des moisissures sur les denrées
alimentaires ;
Denrées alimentaires douteuses (en décomposition,
décongelées et recongelées, ...) ;
Présence des croûtes sur les denrées
alimentaires ;
Dates limites de ventes ou de consommation
dépassées, étiquetages falsifiés Défaut de
codification, codification non-conforme à la codification internationale
; Denrées n'ayant ni date de production, ni date limite de vente, signes
évidents de fraudes.
Une destruction systématique du stock est
opérée avec paiement des frais y afférents par le
responsable de la structure et d'une amende d'avarie.
A cet effet, toute destruction donne lieu à la
délivrance des actes suivants :
![](Inspection-des-denrees-alimentaires18.png)
Le certificat d'avarie : délivré au responsable de
l'établissement lors d'un constat d'avarie ;
L'acte de saisie de destruction : autorisation de la destruction
du stock ;
Le procès verbal de destruction : délivré
par l'administration après la destruction du stock saisi.
Section 2 : Déroulement conforme de cette
activité
Outre les autres départements de l'Etat ayant la charge
de procéder à l'inspection des denrées alimentaires en
République Gabonaise, la DGCC dont les missions et les attributions,
à ce sujet, sont précisées par les textes le concernant, a
recours au service de Laboratoire qui constitue le support technique à
son intervention. Il doit, non seulement coopérer avec ses clients ou
leurs représentants pour élucider leurs demandes, mais encore
connaître les besoins analytiques des administrations chargées du
contrôle afin de :
![](Inspection-des-denrees-alimentaires19.png)
Quantifier le personnel nécessaire (effectif, profil,
compétence) ;
Choisir et se procurer les méthodes d'analyses ;
Prévoir et raisonner l'investissement en équipe et
;
Mettre en place l'organisation appropriée à
même d'assurer son bon fonctionnement (prévoir les budgets de
fonctionnement et d'investissement nécessaires).
C'est ainsi qu'à la requête du Directeur
Général de la DGCC, des équipes de Contrôleurs et
d'Inspecteurs sont constituées et diligentées dans les
différentes unités de production, de stockage, de conditionnement
et de commercialisation des denrées alimentaires dans le but de
récolter des informations (enquête) ou de procéder à
des vérifications (contrôle) de la politique du Gouvernement en
matière de denrées alimentaires.
Les missions assignées à la DGCC sont traduites
au quotidien par des visites de routine par zone englobant tous types de
structures s'y trouvant. Au cours de ces visites, un contrôle de la
qualité peut être fait. Celui-ci recouvrirait la nature des
vérifications opérées ; les moyens mis en oeuvre et les
méthodes. Conformément à la réglementation en
vigueur, il existe quatre types de contrôle de qualité :
![](Inspection-des-denrees-alimentaires20.png)
![](Inspection-des-denrees-alimentaires21.png)
Les contrôles hygiéniques : ils englobent les
déterminations microbiologiques effectuées sur les denrées
et sur les investigations extérieures au produit (hygiène,
fabrication, entreposage, transport et distribution vente) prolongées le
plus souvent par des prélèvements d'échantillonnage en vue
d'analyses microbiologiques. Selon la nature du microorganisme et du niveau de
contamination, l'aliment est qualifié de non conforme, impropre à
la consommation, corrompu ou toxique ;
Les contrôles de la présentation des produits : deux
domaines d'intervention,
![](Inspection-des-denrees-alimentaires22.png)
![](Inspection-des-denrees-alimentaires23.png)
notamment la surveillance de l'étiquetage et la
surveillance de la publicité ;
Les contrôles organoleptiques : le constat direct est le
meilleur atout à cause du manque de moyens et de temps lors des
vérifications. Un examen visuel attentif permet de déceler une
anomalie et ;
Les contrôles métrologiques : les
enquêteurs procèdent aux vérifications des
quantités, poids et volume reposant sur les règles
d'échantillonnage permettant à partir de l'examen d'un nombre
limite de produits unitaires, d'évaluer avec précision la
confusion d'un lot important de marchandises.
Au cours de ces contrôles, des non conformités
interdites par la réglementation peuvent être constatées.
Il s'agit notamment de :
![](Inspection-des-denrees-alimentaires24.png)
Non respect des conditions d'hygiène, article 10,
alinéa 2 de l'arrêté 426 du 24 mars 2005 ;
Non observation des conditions d'hygiène du
matériel de transport, des produits et denrées alimentaires,
article 5, de l'arrêté 426 du 24 mars 2005 ;
Rupture de la chaîne de froid des marchandises
transportées, article 14, de l'arrêté 426 du 24 mars 2005
;
DLC dépassée, article 5, de l'ordonnance 50/78 du
21 août 1978 et article 4 de l'arrêté 426 du 24 mars 2005
;
Absence de DLC, article 5, de l'ordonnance 50/78 du 21 août
1978 ;
Absence de traçabilité, article 19, de
l'arrêté 426 du 24 mars 2005 ;
Absence d'autocontrôle, articles 17 et 18 de
l'arrêté 426 du 24 mars 2005 ; Non respect des
températures, article 11 de l'arrêté 426 du 24 mars 2005
;
Présence des germes pathogènes, article 5, de
l'ordonnance 50/78 du 21 août 1978 ;
Publicité trompeuse sur les étiquettes des produits
alimentaires (falsification des étiquettes).
A la suite de ces nombreux manquements, une fiche de constat
(Cf. Annexe I) lisible et exploitable, contresignée par le responsable
de la structure, est établie suivie d'une convocation l'invitant
à se présenter dans les locaux de la DGCC pour des renseignements
complémentaires. Des actions particulières peuvent être
menées, telles que : des mesures conservatoires (saisies, mise en
quarantaine, refoulement des marchandises, fermeture temporaire du magasin) ;
destruction de denrées avariées le cas échéant et
prélèvement
d'échantillons pour analyse au laboratoire.
Au cours de ces visites d'inspection, l'exploitation des
indices et des renseignements mentionnés sur les fiches de constat peut
conduire à la rédaction d'un rapport d'enquête relatant les
faits, les qualifiant et proposant des conclusions pouvant aboutir en cas
d'infraction à la rédaction d'un procès verbal. Une offre
de transaction est faite à l'opérateur dans le cadre d'un
règlement administratif du contentieux. Ce dernier a un délai
pour répondre à l'offre. Une relance et une mise en demeure de
s'acquitter de la pénalité en cas de dépassement des
délais lui sont envoyées. Des opérations de saisie de
marchandises et de fermeture temporaire de magasins peuvent être
programmées, et en cas d'échec de la phase transactionnelle, le
dossier est transmis au parquet.
Suite à cela, nous avons élaboré un
programme qui consiste à recueillir des informations sur la
procédure réelle de l'inspection des denrées alimentaires
auprès des différents services de la DGCC habilités
à traiter de cette question. Un chronogramme de rencontres avec des
inspecteurs a donc été élaboré. Nous avions tour
à tour à interviewer :
![](Inspection-des-denrees-alimentaires25.png)
![](Inspection-des-denrees-alimentaires26.png)
![](Inspection-des-denrees-alimentaires27.png)
![](Inspection-des-denrees-alimentaires28.png)
Quatre inspecteurs (deux de la Répression des Fraudes,
un de la Consommation et un des Services Provinciaux) sur l'initiation d'une
enquête/ Contrôle : Comment on pense le terrain et qu'est-ce qu'on
va y chercher ?
Trois inspecteurs de la Répression des Fraudes (dont
deux en service et un ancien pour apprécier l'évolution de la
procédure) sur les différentes étapes d'une
réception ;
Un inspecteur du Contentieux et un inspecteur du Laboratoire
(Instruction) sur l'instruction au Tribunal, la concertation inspecteurs du
Contentieux/ Laboratoire en vue de monter un dossier contentieux et ;
Un inspecteur du Contentieux sur la démarche de
liquidation d'un dossier contentieux.
II ~~ Inspection des denrées alimentaires
en
République Gabonaise : cas de la
DGCC
Chapitre 1 : Approche méthodologique du
terrain
L'inspection des denrées alimentaires, souligne
l'importance de la protection de la santé publique et la
nécessité pour l'assurer, d'harmoniser et de la rendre plus
efficace. Elle concerne les contrôles de conformité des
denrées alimentaires, des substances d'addition (additifs, vitamines,
sels minéraux, des oligo-éléments et des autres produits
destinés à être vendus en tant que tels...) et des
matériaux et objets destinés à être en contact avec
les denrées alimentaires. Cette inspection est confiée aux
autorités compétentes de l'Etat, la DGCC, pour ce qui nous
concerne. En pratique, les inspections consistent essentiellement en
prélèvements d'échantillons, qui sont analysés par
le laboratoire officiel et compétent, en inspections et en
contrôles de l'hygiène du personnel.
Une recoupe des activités de l'inspection a
été faite pour mieux apprécier son usage à la
DGCC.
Section 1 : Descriptif des activités
réalisées durant le stage
Du 14 avril au 11 juin 2009 (2 mois), nous avons
réalisé un stage dans les locaux de la DGCC. Durant ce laps de
temps, nous avons entrepris des approfondissements sur l'inspection des
denrées alimentaires en République Gabonaise : cas de la DGCC. Au
cours de celui-ci, nous avons accompli des activités qui nous ont permis
de mieux cerner ce thème. Il était donc nécessaire de
procéder à une hiérarchisation des tâches qui ont
été étalées dans le temps comme suit :
![](Inspection-des-denrees-alimentaires29.png)
Des recherches bibliographiques et documentaires sur les
différents textes de loi et règlements, ainsi que les divers
auteurs qui ont parlé de cette activité ;
Des entretiens avec des personnes (principalement des
Inspecteurs) susceptibles de nous informer sur l'applicabilité de ces
différents textes régissant le fonctionnement, l'organisation et
les différentes missions de la DGCC, ainsi que tous les textes
explicatifs d'accompagnement (décret, arrêté, ...) ;
Des missions « de terrain » qui nous ont permis
d'apprécier le déroulement d'une enquête/contrôle
;
L'observation du déroulement de la réception des
opérateurs ayant fait l'objet d'une convocation des équipes
chargés d'assurer les contrôles de la DGCC ; L'observation du
montage des dossiers litigieux (Cf. Annexes II, III, IV et V) et ;
|
L'évaluation de l'application des techniques d'inspection
préconisées par les différents textes de loi et
règlements.
|
La réalisation de ces travaux n'a pas été
aisée. Comme énoncé plus haut, la DGCC est un
département qui a une somme de travail très énorme. Par
conséquent, les hommes et les femmes de conception qui y travaillent
sont difficiles à extraire de leurs rôles et
responsabilités pour des interviews. Nous avons dû procéder
à des relances pour tirer des informations nous intéressant. De
nombreux problèmes de plusieurs ordres sont survenus lors de cette
activité. Il a fallu user de persévérance pour arriver
à nos fins, compte tenu du temps insuffisant dont nous disposions. Sur
les lieux du stage, nous avons été embarqués dans une
mission de contrôle qui nous a fait découvrir les
réalités des procédures et méthodes des
inspections.
Avec le soutien de nos encadreusr, nous avons
été facilement enrôlé dans une équipe,
mission au cours de laquelle nous avons pu apprécier de nous même
les aspects contraignants d'une inspection. Toute la démarche de terrain
effectuée, il revenait maintenant au personnel de la DRFC,
précisément la cellule de la réception, munis des fiches
de constat des équipes affectées sur le terrain, de
procéder à la réception des opérateurs
économiques pour arbitrer des observations mentionnées par les
enquêteurs. Cette étape est importante dans le déroulement
d'une inspection, car elle permet de ramener à l'ordre les
opérateurs économiques ayant enfreint la loi, principalement
l'arrêté 426 et l'ordonnance 50/78 pour ce qui nous concerne et,
certainement d'apprécier leur comportement face aux dispositions
législatives et règlementaires établies en
République Gabonaise.
A la cellule de la réception, l'agent de la DGCC munis
de la fiche de constat indiquant les infractions enregistrées dans une
structure, spécifie à l'opérateur économique une
amende conformément à la réglementation en vigueur.
Celle-ci peut être réajustée à l'appréciation
d'un Inspecteur habileté à agir en fonction des dispositions
circonstancielles. En cas de refus total de l'opérateur de s'acquitter
de la pénalité fixée, le dossier est transmis pour la
rédaction d'un procès verbal. La voie légale d'ouverture
d'une instruction judiciaire.
Section 2 : Enquête
DGCC-Opérateurs-Consommateurs
L'objectif de l'étude est de réaliser la
présence et les actions de la DGCC en matière d'inspection des
denrées alimentaires sur les opérateurs économiques et les
consommateurs finaux.
Dans le contexte de cette étude, réaliser la
présence et les actions de la DGCC sur le marché signifie
apprécier et analyser les changements de comportements des producteurs,
des distributeurs et des consommateurs générés par
l'intervention de la DGCC.
La démarche générale utilisée pour
analyser cette activité de la DGCC a suivi les étapes suivantes
:
![](Inspection-des-denrees-alimentaires31.png)
![](Inspection-des-denrees-alimentaires32.png)
![](Inspection-des-denrees-alimentaires33.png)
Définition des hypothèses sur la base d'un
examen de la logique de la procédure légale d'inspection des
denrées alimentaires : des hypothèses ont été
construites sur les mécanismes de fonctionnement de la DGCC et donc des
effets attendus sur le « terrain » ;
Identification des domaines d'analyse prioritaire : les
différentes rencontres ont permis d'éclaircir les effets induits
par l'inspection ;
Référentiel de comparaison : l'analyse des
effets s'appuie sur le travail de compréhension des mécanismes
réels d'inspection des denrées alimentaires, mais aussi sur les
méthodes de dissuasion ;
Approche participative : la participation des Inspecteurs, des
opérateurs et des consommateurs a été significative dans
la réalisation de l'étude, et ce de diverses manières.
Les principaux outils qui ont été
mobilisés dans le cadre de cette étude et
développés plus loin sont des entretiens individuels avec des
Inspecteurs de la DGCC, notamment Monsieur François Xavier MEZUI
m'ALLOGHO (Inspecteur central des prix, Directeur de la Répression des
Fraudes et du Contentieux), Comment on pense le terrain, la motivation d'une
inspection et les objectifs à atteindre, deux séances ; Monsieur
Basile BAYEBI (Inspecteur central des prix, Chef de service de la
Répression des Fraudes), Comment on pense le terrain, la motivation
d'une inspection et les objectifs à atteindre, plusieurs séances
; Monsieur OTHA (Inspecteur central des prix, Chef de service du Contentieux),
la procédure du contentieux, mercredi 20 mai 2009 ; Monsieur BIKAPE
(Chargé de la réception), le fonctionnement de la
réception, mercredi 06 mai 2009 ; Monsieur Juste Parfait BIYOGHO
(Inspecteur central des
prix), le déclenchement d'une inspection des
denrées alimentaires, mercredi 06 mai 2009 ; Madame MEZUI (Inspecteur
central des prix, Directeur Adjoint de la Consommation), l'évolution de
la procédure d'une inspection des denrées alimentaires ; Monsieur
Aristide EDOWIZA (Inspecteur des prix, Chef de service de la Consommation), les
différentes étapes d'une réception, une séance ;
Madame Suzanne NSA (Docteur, Chef du service Laboratoire), l'instruction au
Tribunal, la concertation Inspecteurs du Contentieux/ Laboratoire en vue de
monter un dossier contentieux, une séance ; Monsieur Anex Rodrigue
NGOUONI (Inspecteur central des prix, Chef de service du Service provincial de
l'Estuaire), la démarche de liquidation d'un dossier contentieux.
De même, des enquêtes semi-directives ont
été réalisées avec un échantillon de 40
distributeurs de denrées alimentaires (12 gérants d'alimentation
générale, 10 gérants de caféhôtel-restaurant,
7 gérants d'épicerie, 5 gérants de poissonnerie, 3
gérants de boucherie, 3 gérants de boulangerie) ; 25
consommateurs physiques, la présence effective de la DGCC sur le
terrain, du lundi 18 au vendredi 22 mai 2009. Lors des entretiens avec ces
derniers, certaines questions ont été posées telles que
:
![](Inspection-des-denrees-alimentaires34.png)
Connaissez-vous la DGCC, ses attributions, ses missions et ses
actions ?
Quelle est votre réaction lorsque vous constatez que vous
avez acheté un produit de mauvaise qualité ou
périmé ?
Quelles sont vos principales relations avec la DGCC ?
La principale technique dite « étude qualitative
»3consistait à collecter et à analyser les
comportements et les motivations des uns et des autres dans la
possibilité d'appréhender intégralement le processus
d'inspection. Elle a permis d'explorer le problème en partant d'aucun a
priori. Elle était incertaine quant à son issue, mais
néanmoins nous a conduit à des hypothèses
vérifiables qualitativement. En faisant usage des techniques mixtes
(entretiens libres et semi-directifs), nous commencions par interroger
librement nos interlocuteurs puis à poursuivre sur un autre champ
dès que l'on sentait le thème initial épuisé par
des entretiens semi-directifs. La consigne de départ permettait à
l'enquêté de s'exprimer sans véritable repère autre
que les siens. Il interprétait donc le sujet à partir de son
propre cadre de référence. Ce qui nous guidait vers la mise en
évidence de l'environnement de notre thème, des facteurs qui
l'influencent. A l'égard de l'interviewé, nous adoptions une
attitude de compréhension, d'écoute attentive, de non critique,
de non-jugement, de bienveillance et de non-directivité
pour éviter toute induction. Par exemple pour la
connaissance de la DGCC, l'objet était les possibilités de
recourir à une structure de répression, la formulation de la
consigne était : « Pourriez- vous me parler de votre
réaction face à un produit de mauvaise qualité ou
périmé ? »
Pour avoir davantage de réponses aux opinions,
attitudes et comportements de nos interviewés, nous procédions
à la technique de reformulation telle que le miroir qui reprend mot
à mot une opinion avec un ton interrogatif ; le résumé qui
reprend l'essentiel de ce qui a été dit en une formule plus
concise. Et la question de reformulation qui transforme une affirmation en
question : « tous les contrôles effectués par les
différents ministères sont nécessaires pour
améliorer la qualité des denrées alimentaires, mais ils
sont lourds de conséquence sur nos activités, contrairement
à une action commune qui pourrait contribuer à nous rassurer
quant à leur issue » donne « oui, je comprends, vous
préférez qu'ils travaillent tous ensemble ? »
Durant les entretiens, il a été aussi fait usage
des questions neutres (qu'entendez- vous par les contrôles et les
enquêtes sont nécessaires pour améliorer le quotidien des
consommateurs ?) et des synthèses partielles pour relancer la
conversation. La durée des entretiens, se situant entre 30 minutes et 1
heure, variait en fonction du thème proposé et de la
compétence des interviewés (la maîtrise de leur sujet). Les
contraintes de temps nous ont obligé à recourir à limiter
nos différents échantillons, selon que nous tentions d'explorer
le problème, de trouver des solutions et de les tester pour une prise de
décision. Nous ne disposions que de quelques notes prises lors des
entretiens papier/ crayon, la seule technique d'analyse a été le
résumé. Elle a consisté en une première lecture des
notes prises pour avoir une vision d'ensemble, une seconde lecture des notes,
plus analytique, permettant d'isoler les unités de sens, les
idées thématiques et une troisième lecture nous conduisait
à analyser chaque unité de sens, à souligner l'idée
directrice et les expressions qui mettent en évidence chaque argument,
à mettre entre crochets ce qui n'avait pas beaucoup
d'intérêt. Les thèmes des entretiens ont par
conséquent servi de canevas, de plan d'analyse et de
rédaction.
Notre préoccupation majeure était
d'apprécier et d'analyser la procédure d'inspection des
denrées alimentaires en République Gabonaise par la
DGCC.
Chapitre 2 : Déroulement matériel de
l'inspection à la DGCC
La forte mobilisation observée lors du contrôle
diligenté par la direction générale, a permis d'être
en contact avec la partie la plus importante de l'inspection.
Déjà planifiée avant le début du stage, un
recoupement d'informations sur le déclenchement de cette
opération s'est fait sur fonds de questionnement.
Section 1 : Exemple de contrôle d'un
opérateur sur le terrain
Le vendredi 22 mai 2009, suite à la requête du
Directeur Général de la concurrence et de la consommation, nous
nous sommes rendu au magasin `'Fouta Toro.» sis au quartier Petit paris
où nous avons été reçus par le responsable de la
structure Monsieur Ibrahim Koulibaly qui nous a orienté vers le
gérant Monsieur Mamadou Saw. Une visite des lieux a rapidement
été effectuée (magasin et réserve).
De nombreuses infractions graves ont été
constatées, notamment :
![](Inspection-des-denrees-alimentaires35.png)
![](Inspection-des-denrees-alimentaires36.png)
![](Inspection-des-denrees-alimentaires37.png)
Des manquements aux conditions d'hygiène, selon les
dispositions de l'article 7 de l'arrêté 426 du 24 mars 2005 :
« Les produits et denrées alimentaires entreposés
doivent être introduits à l'intérieur des
locaux d'entreposage de manière à éviter
tout risque de contamination et à respecter la marche en avant pour une
bonne rotation des stocks. Ils doivent être maintenus
dans des conditions d'hygiène permettant
d'assurer leur protection et leur bonne conservation
».
Des dates limites de consommations dépassées :
D'un produit en promotion (baisse de prix), notamment des
boîtes de conserve dont la DLC portée sur le carton et l'emballage
était 18/05. A ce jour, la DLC était dépassée
depuis 3 jours ;
De trois produits ne précisant aucune DLC. Du riz, des
pâtes alimentaires et du lait en poudre reconditionnés
exposés dans le magasin ;
L'article 5 de l'ordonnance 50/78 énonce : «
Il est interdit de vendre ou mettre en vente des produits
agricoles, substances alimentaires ou aliments dont la date
limite de consommation est dépassée ». Il en est de
même de l'article 4 de l'arrêté 426 qui stipule que :
« La date limite de conservation (DLC) est indiquée sur les
produits par la mention ``à consommer
jusqu'au''. Lorsque cette date est
dépassée, le produit est impropre à la
consommation et ne
doit plus être proposé à la vente
».
Les qualités hygiéniques et organoleptiques ne
sont garanties par le conditionneur ou le fabriquant de la marchandise que
jusqu'à la date d'échéance fixée par lui-même
(DLC). La loi interdit donc la commercialisation des denrées
alimentaires aux DLC dépassées qu'elle considère comme
impropre à la consommation. Il en est aussi de celles présentant
une absence de DLC.
![](Inspection-des-denrees-alimentaires38.png)
Du défaut d'étiquetage et de l'absence de
traçabilité :
Ces trois produits (riz, pâtes alimentaires et lait en
poudre) ne portaient pas d'indications informatives, handicap majeur qui limite
considérablement l'information du consommateur et du contrôle sur
la marque, l'origine, la DLC, les qualités substantielles, le parfum,
... Il y a donc une forme d'opacité entretenue par l'opérateur
qui dissimule ainsi d'informations capitales dans la décision d'achat et
de l'accomplissement des missions de la DGCC.
L'opérateur a contrevenu aux dispositions de l'article
30 de la loi 14/98 du 23 juillet 1998 qui énonce : « A
l'exception des produits frais non emballés ou
empaquetés soumis néanmoins au contrôle administratif mis
en vente doit porter mention de la date limite de
consommation, sans falsification et de façon claire et
lisible, à l'exclusion de toute
indication codée ».
Ces trois produits ont vraisemblablement été
emballés par le gérant, privant ainsi la possibilité
d'avoir connaissance d'un élément écrit
récapitulant les informations figurant sur les étiquettes
informatives d'origine. A cet effet, les articles 19 et 20 de
l'arrêté 426 du 24 mars 2005 disposent respectivement : «
Les établissements assurant le transport et ou la commercialisation des
produits et denrées alimentaires sont tenus de consigner dans un
registre ou un système équivalent, toutes les
informations permettant de remonter à l'origine des
produits et denrées alimentaires commercialisés,
ainsi que celles relatives à leur destination
immédiate. Ce registre ou système
équivalent doit être, chaque fois que
requis, mis à la disposition des agents
habiletés » et « Les établissements assurant le
transport et ou la commercialisation des produits et denrées
alimentaires sont tenus également de mettre en place un système
permettant de cerner la traçabilité des produits
reconditionnés ou remballés par eux ».
En faisant fi de l'obligation de mettre en place un
système permettant de cerner la traçabilité de certains
produits, l'opérateur a contrevenu aux dispositions légales
suscitées.
![](Inspection-des-denrees-alimentaires39.png)
De l'absence d'autocontrôle :
Au cours de ce contrôle, l'opérateur a
été dans l'incapacité de mettre à notre disposition
les documents écrits décrivant les mécanismes d'un
autocontrôle enclenché dans le magasin.
Aucune information concernant les produits impropres à
la consommation et leur destruction éventuelle n'étant
disponible, il contrevenait donc aux dispositions des articles 17 et 18 de
l'arrêté 426 du 24 mars 2005 : « Les établissements
assurant le transport et ou la commercialisation des produits et denrées
alimentaires sont tenus de procéder à des autocontrôles et
à des vérifications réguliers, afin de s'assurer que les
conditions de transport, d'entreposage et de conservation desdits produits et
denrées alimentaires sont conformes à la réglementation en
vigueur en matière d'hygiène » et « Ces
établissements doivent communiquer aux agents habiletés, chaque
fois que requis, les informations relatives à la nature, à la
périodicité et aux résultats des autocontrôles et
des vérifications réalisés selon les principes en vigueur
».
A la suite de cette visite des enquêteurs de la DGCC,
une fiche de constat a été établie suivie d'une
convocation au gérant à se présenter dans les locaux de la
DGCC, deux jours plus tard pour compléments d'informations y
relatives.
Section 2 : Entretiens avec les différentes
parties prenantes
A la question comment on pense le terrain, en d'autres termes,
qu'est-ce qui motive la DGCC à envoyer les enquêteurs sur le
terrain ? Qu'est-ce qu'ils vont y chercher ? Comment se passent les
transactions entre la DGCC et les opérateurs économiques ayant
contrevenu à la loi ? Et en cas de non entente sur le règlement
à l'amiable de la pénalité infligée à
l'opérateur, quelles sont les suites administratives et judiciaires de
ces différents dossiers ?
Les Inspecteurs auxquels nous nous sommes adressé
s'entendent pour dire que c'est dans le cadre de l'application de l'une des
missions de la DGCC. La surveillance des marchés est nécessaire
pour dissuader les opérateurs économiques de proposer aux
consommateurs des produits impropres à la consommation, sources de
plusieurs maladies.
Il existe deux grandes sources occasionnant le contrôle
ou l'enquête : l'indice ou l'information et la programmation des
inspections sporadiques.
Il apparaît donc le désir de mener à bien
et en toute liberté les investigations organisées par la DGCC :
Veiller à l'application de la loi et Sillonner le marché
en permanence pour faire respecter les textes législatifs et
règlementaires nécessaires à la fonction.
Ces opérations qui ont, en moyenne, une durée de
contrôle et de relances d'un mois dans des zones préalablement
établies. A cela, il faut ajouter les opérations spéciales
« OPS », une forme de continuité des premiers
contrôles sporadiques. Elles concernent exclusivement les produits
homologués tels que le pain ; le sucre ; le gaz ; le ciment ; le riz
...
L'Etat gabonais ayant arrêté une mercuriale pour
certains produits, le suivi et le respect de ce protocole d'accord avec les
opérateurs économiques sont faits par la DGCC.
A la lumière des renseignements donnés par les
différents Inspecteurs interviewés, il ressort qu'une inspection
se déroule en trois phases (la préparation, l'exécution et
les suites à donner). Dans un premier temps, il s'agit d'outiller les
différents enquêteurs à la maîtrise de la
réglementation applicable au secteur, à la mise en
évidence des points sensibles règlementaires, et de leur doter
d'une connaissance suffisante de la technologie et des pratiques de
fabrication, de commercialisation, d'entreposage, de transport, ... Le
laboratoire peut être également consulté pour une
orientation et une intervention.
les propriétaires de structures, puis à
effectuer les investigations dans lesdites structures. Les démarches
à entreprendre seront respectivement : une réunion d'ouverture ;
une prise de contact ; une présentation du service ; un recueil des
données économiques et technologiques principales et enfin une
ouverture du dossier de l'entreprise.
La direction procèdera par la suite à une
évaluation des moyens de maîtrise mis en oeuvre par les
professionnels. Il s'agit entre autre de la pertinence et de la
fiabilité du dispositif d'autocontrôle (fonctionnement de la
structure et méthodes de travail) et de l'assurance de la
conformité des produits aux exigences réglementaires et de
l'appréciation du dispositif d'autocontrôle (contrôle direct
des matières premières, des produits finis, ... et modes de
fabrication et de stockage -hygiène, étiquetage,
métrologie-...).
La dernière étape, quant à elle,
s'appuiera sur le suivi des dossiers montés par les agents
assermentés de la DGCC qui s'appuieront sur la rédactions d'un
rapport de contrôle et d'un courrier à la structure
incriminée pour des actions correctives ; d'une mise au point sur les
orientations pour le contrôle suivant et d'une disposition de transaction
le cas échéant, si échec des actions judiciaires sont
entreprises ;
Par contre, un consommateur peut directement saisir par
courrier la Direction de la Consommation, précisément le Service
de la Sécurité des consommateurs pour se plaindre d'un produit
impropre à la consommation qu'il aurait acquis sur le marché.
Toute autre forme de saisine (appels téléphoniques, plainte
verbale, ...) est considérée comme irrecevable.
III. Réflexions et recommandations
Chapitre 1 : Constat de la procédure d'inspection
des denrées alimentaires
Comme toute oeuvre humaine, les mécanismes de
protection des consommateurs mis en place par la DGCC ne sont pas infaillibles
ou exempts de toute critique. Il n'en demeure pas moins que ce bras
séculier de l'Etat se donne les moyens nécessaires pour garantir
la sécurité alimentaire des populations gabonaises. Dans ses
missions régaliennes, elle se déploie sur le « terrain
» par le truchement de l'inspection, dont la finalité est soit de
dissuader les opérateurs économiques qui ne respectent pas les
textes législatifs et règlementaires dans le cadre d'un
contrôle, soit de recueillir des informations sur le marché en vue
de prendre une décision pour ce qui est de l'enquête.
Section 1 : Faiblesses en matière d'application
des textes légaux
Durant le stage, nous nous sommes efforcé
d'apprécier dans ses moindres contours, l'authenticité de la
méthode de l'inspection des denrées alimentaires appliquée
par la DGCC. Le choix du développement d'un contrôle des
denrées alimentaires en République Gabonaise par la DGCC est fait
dans ce mémoire à cause du temps et de la complexité d'un
tel exercice. Toute proportion gardée, la technique de l'enquête
suit la même procédure, à quelques détails
près.
C'est ainsi que nous avons pu le morceler en trois principales
parties :
![](Inspection-des-denrees-alimentaires40.png)
![](Inspection-des-denrees-alimentaires41.png)
![](Inspection-des-denrees-alimentaires42.png)
Une phase dite « Terrain » : L'objectif étant
d'apprécier les éléments déclenchant une
enquête ou un contrôle de la DGCC, la formation des équipes,
la compétence des équipes, les techniques d'approche des zones
assignées à chaque groupe, ... Une phase dite «
Réception » : Les personnes qualifiées pour recevoir les
opérateurs ayant contrevenu à la législation en vigueur,
les différentes transactions DGCC/ opérateurs économiques,
la clôture des dossiers montés sur le terrain, la procédure
administrative et judiciaire en cas de mésentente entre les parties, ...
Une phase dite « Instruction au Tribunal » : Le montage d'un dossier
contentieux, les circuits empruntés par celui-ci, la chose jugée,
...
Ces trois étapes nous ont permis de mieux
apprécier, dans les détails, les différents dispositifs de
commencement et les principaux points saillants d'une inspection de
denrées alimentaires effectuée par la DGCC.
Section 2 : Rapport de force entre les moyens et les
missions
Les inspections effectuées par les agents de la
Direction Générale de la Concurrence et de la Consommation sur
les denrées alimentaires ne sont pas des expertises techniques qui
donnent lieu à la délivrance d'un certificat de
conformité. Elles portent essentiellement sur les éléments
apparents de la sécurité, de la salubrité et de la
conformité. Par conséquent, la détection de vices ou de
dégradations non apparentes ne relève pas de leur
compétence. Celles-ci s'inscrivent :
![](Inspection-des-denrees-alimentaires43.png)
Soit dans le cadre d'une procédure judiciaire ;
Soit dans le cadre d'une procédure administrative.
Si des infractions sont relevées, les procès
verbaux et les rapports établis par les enquêteurs sont
destinés au Procureur de la République qui décide seul des
suites à leur donner.
Au regard de ce qui précède, il y a lieu de
s'arrêter et de s'interroger sur les éléments
déclencheurs d'une inspection (exclusivement le contrôle), ainsi
que des différentes suites données aux dossiers montés.
Dans un premier temps, nous avons observé de nombreux manquements qui
contribuent à éloigner le consommateur de la DGCC et à
maintenir le flou quant aux relations avec les opérateurs
économiques. Si l'on devrait considérer les relations
d'interdépendances qui lient la DGCC, les opérateurs
économiques et les consommateurs, on s'apercevrait tout de suite qu'il
s'agit de rapports triangulaires dont les trois sommets sont occupés par
chaque facteur mis en relief.
Le flou relationnel ainsi entretenu par chacun ne contribue en
rien à faciliter la solidité de ce triangle. Or, les
côtés qui symbolisent ici les interdépendances sont
fragilisés par le repli et la méconnaissance des droits et
devoirs de tout un chacun. En d'autres termes, la DGCC ne communique pas
suffisamment avec ses partenaires économiques () et ne sensibilise pas
assez la population qu'elle est censée protéger des produits
impropres à la consommation. Elle est perçue par les
opérateurs économiques d'une part, comme un simple moyen
coercitif du Gouvernement en matière de réglementation de prix.
Elle est vue d'autre part par les consommateurs comme une tour forte
inaccessible. Cette dernière assertion est rendue vrai par l'exigence de
l'administration des prix, pour toute manifestation de consommateur
abusé, la production d'une plainte écrite qui
déclencherait une action pas toujours systématique. Il
apparaît donc que ce procédé de production
de plainte écrite occasionne le mutisme des consommateurs qui ne voient
pas l'intérêt d'actionner un contrôle des agents de la DGCC.
Bien qu'étant une administration de terrain, la DGCC n'assure pas des
permanences téléphoniques à toutes heures de la
journée, a fortiori elle ne peut être jointe via un site Internet.
La DGCCRF, supposé être un service de l'État garantissant
impartialité et égalité de traitement sur l'ensemble du
territoire, est présente uniquement dans les principales villes du Gabon
où elle ne s'intéresse particulièrement qu'aux
établissements ayant pignon sur rue.
Mais en cas de réaction de cette dernière
(même dans le cadre de ses missions régaliennes), une fausse note
apparaît toujours. D'après nos investigations, il est
arrivé que dans une équipe diligentée pour une inspection
(contrôle), la présence d'un agent non assermenté dans le
dit groupe pouvait être la cause d'annulation d'un contentieux
judiciaire. Or l'insuffisance de personnels qualifiés et
assermentés appartenant au corps de la DGCC ne permet pas aujourd'hui de
couvrir efficacement tous les secteurs d'activité, voire tous les
opérateurs économiques (formels et informels) implantés
sur toute l'étendue du territoire national.
Concernant les inspections établies, un formalisme ne
contribuant pas à dissuader les fraudeurs s'est installé au sein
de cette direction. Les contrôles généraux, suivis de ceux
dits spécifiques, sont prévisibles et connus de tous. Entre deux
contrôles, les opérateurs économiques pour les plus
véreux, ont toute la latitude d'écouler sur le marché tout
type de denrées alimentaires, même ceux pouvant constituer un
danger pour les consommateurs.
Dans le domaine spécifique de l'inspection des
denrées alimentaires en République Gabonaise, la DGCC n'est pas
la seule administration chargée de veiller à l'innocuité
des produits alimentaires. Elle se voit aider en cela par d'autres
administrations comme la Direction Générale de l'Agriculture, la
Direction du Génie Sanitaire et de l'Hygiène Publique, le Service
de la Qualité et de l'Inspection Sanitaire (SQIS) de la Direction
Générale des Pêches et de l'Aquaculture et les Mairies.
Malgré cette présence de l'Etat, au moyen de plusieurs
administrations, force est de constater que la qualité des
denrées alimentaires ne va pas en s'améliorant à cause des
actions éparses et individualistes de chaque département. Le
manque de concertation à ce niveau est plutôt pesant pour les
opérateurs qui estiment qu'ils ont trop d'amendes à payer, qu'ils
soient réguliers ou non. Il semble aujourd'hui que la position dominante
et la plus partagée de tous est l'informel, avec tout ce qu'on peut
constater comme dérapage, et ceci au détriment des
intérêts économiques des consommateurs.
L'issue finale d'un contentieux né de la volonté
manifeste d'un opérateur ayant contrevenu à la
réglementation de s'acquitter d'une pénalité, n'est pas
toujours certaine. Si la DGCC effectue son travail en suivant la
procédure légale d'instruction de ce dossier, il apparaît
qu'elle ne maîtrise pas toujours le fin mot de l'opération. Elle
se voit le plus souvent exclu totalement de la continuité l'action, et
n'est pas de même informée de la chose jugée.
Chapitre 2 : Proposition d'amélioration de la
procédure
Le manque de site Internet et de bibliothèque à
la DGCC fait qu'il n'est pas toujours facile d'entrer en possession des textes
règlementaires et législatifs, voire des publications d'auteurs
pouvant nous édifier sur la question de l'inspection des denrées
alimentaires. Il a donc fallu rechercher des personnes ayant les textes et les
documents nous intéressant, puis leur justifier le besoin, sinon la
nécessité et l'urgence de son utilisation.
Section 1 : Amélioration des moyens
matériels et humains
La DGCC effectue des vérifications, dans tous les
domaines, spécifiquement dans l'alimentaire, de la production des
denrées alimentaires à leur remise au consommateur final, en
mobilisant ses divers services. L'efficacité et l'efficience de ses
actions seront mieux perçues et appréciées par ses
partenaires lorsqu'elle sortira du formalisme des contrôles et
s'investira pour se doter de nouveaux moyens qui soient à la hauteur de
ses missions. Des efforts particuliers devront être fournis dans le cadre
du renforcement de la mise à la disposition des consommateurs
d'informations régulièrement mises à jour.
Cela passe nécessairement par les points suivants :
![](Inspection-des-denrees-alimentaires44.png)
![](Inspection-des-denrees-alimentaires45.png)
![](Inspection-des-denrees-alimentaires46.png)
Le renforcement des capacités, par
l'amélioration des compétences techniques des inspecteurs en les
spécialisant dans des domaines bien précis (la volaille, les
produits carnés, les compléments alimentaires, les produits
laitiers, les restaurants, les boulangeries, les charcuteries, ...) par la mise
en place d'un plan de formation des Inspecteurs au lieu des actions
éparses ;
La possibilité de donner aux enquêteurs les
moyens adéquats d'intervenir seuls et à tout moment de la
journée, partout où le besoin se fait ressentir, car le temps qui
s'écoule entre deux inspections est l'occasion de proposer aux
consommateurs des produits impropres à la consommation ;
Les actions de longue haleine d'information (journées
portes ouvertes, animations de conférences,...), de sensibilisation
(organisation de colloque de prospective de la consommation, états
généraux de l'alimentation,...) et d'éducation des
consommateurs (publications de brochures, guides et revue,...) ; le soutien et
l'appui aux associations de consommateurs jusqu'à ce qu'elles soient
fortes et opérationnelles, mais aussi une assistance de grande envergure
aux petites et
|
moyennes entreprises travaillant dans l'agro-alimentaire pour
améliorer les conditions de transformation et de valorisation de leurs
produits, qui sont souvent oubliées par l'aide de l'Etat ;
La sensibilisation et une éducation soutenue des
opérateurs économiques au sujet de leurs responsabilités
quant à la protection des denrées alimentaires contre les
souillures, contaminations, conditions et délais de conservation,
etc.
|
Aux contrôles ciblées par exemple sur des
denrées spécifiques, sur leurs ingrédients ou sur des
conditions particulières de commercialisation (les marchés de
plein air), il faut développer en parallèle des plans de
surveillance renouvelés hebdomadairement, dont l'objectif sera
d'apprécier à une large échelle la qualité
sanitaire des produits visés. Des contrôles quotidiens approfondis
sur sites dont le but sera non seulement de vérifier la qualité
finale des produits alimentaires destinés à l'alimentation
humaine, mais aussi d'apprécier les conditions dans lesquelles ils sont
fabriqués. À ce stade, les enquêteurs auront à
vérifier les produits, mais aussi les ingrédients utilisés
pour leur fabrication, les produits de nettoyage utilisés dans les
installations, les matériaux employés pour l'emballage des
produits alimentaires. Les relations avec les entreprises permettront alors de
les encourager par l'envoi d'un courrier de félicitations ou de les
alerter sur les défaillances de leur système de production et de
les mettre en demeure pour améliorer la maîtrise des risques
identifiés lors du contrôle.
Section 2 : Synergie avec d'autres spécialistes
du domaine
La publication des résultats des inspections est un
élément de nature à restaurer la confiance des
consommateurs, qui jusqu'à présent n'ont souvent accès
qu'à des informations communiquées occasionnellement. Des
données faisant état des résultats des contrôles les
plus significatifs en matière de denrées alimentaires doivent
être à la portée de tous les consommateurs.
Cela ne peut être rendu possible que par la signature
des protocoles entre la Direction Générale de l'Agriculture ; la
Direction du Génie Sanitaire et de l'Hygiène Publique ; le
Service de la Qualité et de l'Inspection Sanitaire (SQIS) de la
Direction Générale des Pêches et de l'Aquaculture du
Ministère des Eaux et Forêts et les Mairies.
Cette collaboration entre ces divers services de
contrôle constituera un élément primordial de
l'efficacité de l'action publique. Elle peut être
formalisée soit dans le cadre d'un protocole, soit au sein d'un
pôle de compétence sur la sécurité des aliments et
établi dans toutes les provinces. À cette collaboration
institutionnalisée seront susceptibles de s'ajouter des
opérations ponctuelles, par exemple pour le contrôle des
conditions de transport des denrées alimentaires, qui font appel aux
services de gendarmerie pour arrêter les camions.
L'ouverture d'un site Internet du consortium formé,
où un portail sera réservé aux résultats des
contrôles alimentaires pourra être publié (http : //
www.finances.gouv.fr/plusduconsommateur/).
Ces résultats assureront au département chargé de la
sécurité sanitaire des aliments d'éléments utiles
pour apprécier l'exposition aux risques de la population gabonaise. Des
enquêtes approfondies seront faites pour répondre à des
besoins spécifiques du département chargé de la
sécurité sanitaire des aliments.
Néanmoins, malgré la
complémentarité des autocontrôles réalisés
par les entreprises et des contrôles officiels des pouvoirs publics, des
denrées alimentaires présentant des risques sont susceptibles de
se trouver sur le marché. À ce stade, il importe que la
réactivité des différents intervenants soit optimale pour
faire cesser le risque soit par le seul retrait des produits incriminés
des circuits de commercialisation, soit, dans les cas les plus graves, par un
rappel des produits, associé obligatoirement à une communication
à l'égard du public. La DGCC s'est déjà
organisée pour faire face à ce genre de situations.
Conclusion
En matière de politique nationale de concurrence et de
consommation, le Gouvernement de la République Gabonaise, a ouvert au
sein du Ministère de l'Economie, des Finances, du Budget et de la
Programmation des Investissements, chargé de la Privatisation, la
Direction Générale de la Concurrence et de la Consommation dont
les missions consistent à appliquer au quotidien les différents
outils de défense et de protection des intérêts
économiques des consommateurs, notamment l'information, la
sensibilisation et l'inspection. Ce sont ces trois principaux
mécanismes qui lui permettent de garantir l'innocuité des
denrées alimentaires pour ce qui la concerne.
Des trois cités, l'inspection est la plus
utilisée, non seulement à cause des résultats concrets
qu'elle permet d'obtenir, mais aussi au fait de son caractère pratique
et facile à utiliser. Elle revêt donc deux formes, soit elle aide
à la prise de décision après investigation
(enquête), soit elle sert à réprimander les contrevenants
à la réglementation (contrôle).
La démarche de l'étude dont les problèmes
sous-tendaient les modes de décision des inspections des structures
commerciales, de procédure de contrôle des denrées
alimentaires et du suivi de l'inspection était séquentielle et
ordonnée. Elle a mieux fixé les différentes étapes.
Le premier problème a par conséquent, permis de cerner les deux
types de déclenchement d'une inspection. Il apparaît qu'en outre
la programmation arrêtée par la DGCC, le consommateur pouvait
rédiger une plainte qui suivrait la voie hiérarchique en
dépit des lourdeurs administratives. Le second quant à lui repose
sur l'appréciation authentique des compétences de la DGCC
à appliquer cet outil. Le troisième, finalement propose de suivre
le différend né du refus de l'opérateur économique
ayant contrevenu à la loi de s'acquitter de la pénalité
qui lui est infligée.
Si l'inspection des denrées alimentaires en
République Gabonaise par la DGCC est réelle, il n'en demeure pas
moins qu'elle connaît des manquements dans son application
intégrale. Les principales failles observées, tant en amont qu'en
aval, dans l'utilisation de cette technique sont notamment :
1. La rédaction d'une plainte qui suivra une certaine
voie hiérarchique. Il ressort trois inquiétudes dans ce principe
parce qu'on ne tient pas compte des populations illettrées, on fait fi
des nouvelles technologies de l'information, on privilégie la lourdeur
administrative qui peut faciliter le retrait des produits impliqués du
marché ;
2. Les équipes formées ne remplissent pas
toujours les conditions requises car les compétences nécessaires
n'y sont pas souvent réunies du fait d'une part que tous ne
sont pas spécialisés, d'autre part qu'un
contrôle peut être annihilé si l'un des membres n'est pas
assermenté ;
3. L'inapplication de la méthode règlementaire
par le non respect des trois passages avant tout contrôle et le non
encouragement des opérateurs respectueux des lois établies ;
4. La non collaboration avec le service du Laboratoire, mais
aussi avec les autres directions jouant le même rôle et
responsabilité en matière de denrées alimentaire, et enfin
;
5. La méconnaissance de la chose jugée qui est
fondamentale dans la répression des contrevenants à la loi.
Au regard de la qualité et de la pertinence des
informations () recueillies, mais aussi des solutions proposées, il
paraît clair de dire que les objectifs assignés au départ,
consistant à faire une évaluation technique de l'inspection des
denrées alimentaires qui anticipe toute déviance, avec comme
résultat concret de proposer des solutions de redressement et des
équipes hétérogènes plus efficaces et efficientes,
ont été atteints.
Pour pallier les manquements observés, la DGCC devrait
prioritairement revoir la formulation des programmations des inspections et la
formation des équipes. Un accent particulier doit être mis sur la
spécialisation des enquêteurs et des actions de collaboration avec
les autres départements assumant les mêmes tâches doivent
être coordonnées pour les intérêts économiques
des consommateurs.
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION 1
I ~~ Organisation et fonctionnement de la DGCC
4
Chapitre 1 : Organisation de la DGCC 5
Section 1 : Historique et Mission de la DGCC
5
Section 2 : Mission et objectif de la DRFC 7
Chapitre 2 : Activité réalisée
à la DRFC 8
Section 1 : Supports règlementaires et
législatifs de cette activité 8
Section 2 : Déroulement conforme de cette
activité 12
II ~~ Inspection des denrées alimentaires en RG :
cas de la DGCC 15
Chapitre 1 : Approche méthodologique du terrain
16
Section 1 : Descriptif des activités
réalisées durant le stage 16
Section 2 : Enquête
DGCC-Opérateurs-Consommateurs 18
Chapitre 2 : Déroulement matériel de
l'inspection à la DGCC 20
Section 1 : Observations lors d'un contrôle sur le
terrain 20
Section 2 : Entretiens avec les différentes
parties prenantes 24
III ~~ Réflexions et recommandations
26
Chapitre 1 : Constat de la procédure d'inspection
des denrées alimentaires 27
Section 1 : Faiblesses en matière d'application
des textes légaux 27
Section 2 : Rapport de force entre les moyens et les
missions 29
Chapitre 2 : Proposition d'amélioration de la
procédure 32
Section 1 : Amélioration des moyens
matériels et humains 32
Section 2 : Synergie avec d'autres spécialistes du
domaine 34
Conclusion 35
Annexes 38
ANNEXES
TABLE DES ANNEXES
FICHE DE CONSTAT II
DOSSIER TRANSMIS AU TRIBUNAL III
ELEMENTS CONSTITUTIFS D'UN DOSSIER IV
EXEMPLE DE DOSSIER TRANSMIS AU TRIBUNAL V
ORGANIGRAMME DE LA DGCC VI
BIBLIOGRAPHIE VII
Annexes I : Fiche de constat
![](Inspection-des-denrees-alimentaires48.png)
Annexe II : Dossier transmis au Tribunal
![](Inspection-des-denrees-alimentaires49.png)
Annexes III : Pièces constitutives d'un dossier
à instruire
![](Inspection-des-denrees-alimentaires50.png)
Annexe IV : Dossier transmis par la Direction de la
Concurrence
![](Inspection-des-denrees-alimentaires51.png)
Cabinet du DG
![](Inspection-des-denrees-alimentaires52.png)
Annexe V : Organigramme de la DGCC
Directeur Général
![](Inspection-des-denrees-alimentaires53.png)
![](Inspection-des-denrees-alimentaires54.png)
![](Inspection-des-denrees-alimentaires55.png)
Inspecteur des Services
D G A O
![](Inspection-des-denrees-alimentaires56.png)
D G A T
![](Inspection-des-denrees-alimentaires57.png)
![](Inspection-des-denrees-alimentaires58.png)
2 I.A des Services
D C
D C N
D R F C
![](Inspection-des-denrees-alimentaires59.png)
![](Inspection-des-denrees-alimentaires60.png)
DA RFC
D A C
D A C N
![](Inspection-des-denrees-alimentaires61.png)
D P M
D S P
D A S P
D A P M
![](Inspection-des-denrees-alimentaires62.png)
![](Inspection-des-denrees-alimentaires63.png)
S C A
S P Estuaire
S C
S C E
S M
![](Inspection-des-denrees-alimentaires64.png)
S C N
S S C
S L
S R F
S C
S P
S B M
S P Haut Ogooué
S Info
S P Moyen Ogooué
S P Ngounié
S P Nyanga
S P Ogooué Ivindo
S P Ogooué Lolo
S P Ogooué Maritime
![](Inspection-des-denrees-alimentaires65.png)
S P Woleu Ntem
BIBLIOGRAPHIE
Textes législatifs et
règlementaires
![](Inspection-des-denrees-alimentaires66.png)
La loi n°29/63 du 15 juin 1963 portant réglementation
des prix en République Gabonaise ;
La loi n°14/98 du 23 juillet 1998 fixant le régime de
la concurrence en République Gabonaise ;
L'ordonnance n°50/78 du 21 août 1978 portant
contrôle de la qualité des produits et des denrées
alimentaires et répression des fraudes en République Gabonaise
;
Le décret n° 000665/PR/MEFBP portant création,
attribution et organisation de la Direction Générale de la
Concurrence et de la Consommation ;
Le décret n°01521/PR/MEFBP du 08 août
2004/MCIPPMEPMIA du 30 décembre 1998 portant visite, contrôle de
la qualité, prise d'échantillons, contrôle douanier des
conteneurs des produits et des denrées alimentaires congelés
d'importation avant toute mise en consommation ;
L'arrêté n°426/MEFBP/DGCC du 24 mars 2005
fixant les conditions de transport et de conservation des produits et
denrées alimentaires et ;
L'arrêté n°129/06/MEFBP/CABME/SG/DGCC du 22
février 2006 fixant les conditions de suspension des importations des
produits et denrées alimentaires en cas de déclaration d'une
épizootie ou d'autres pathologies animales ou
végétales.
Livres et Brochures
![](Inspection-des-denrees-alimentaires67.png)
![](Inspection-des-denrees-alimentaires68.png)
![](Inspection-des-denrees-alimentaires69.png)
CHIROUZE Y., (1993), Le Marketing : les études
préalables à la prise de décision », Poitiers :
Ellipses, 224 p ;
SEGOND L. (2004), « La Sainte Bible. Edition revue avec
références », Séoul : UBS - FARSC, 1277 p.
Toutes les brochures publiées par la DGCC
|