L'independance de la banque centrale : application aux cas des PVD( Télécharger le fichier original )par Zouhaier El ouardi FSEG Tunis - Master 2006 |
III - 3 Tentations de tricherie :Les autorités monétaires sont tentées de renier leur engagement initial. En particulier, si les agents anticipent une inflation nulle - comme c'est le cas sous une règle- les autorités monétaires profiteront donc et mettront en application un taux d'inflation positif dans le but d'obtenir quelques bénéfices d'un choc d'inflation. Combien les autorités peuvent-ils gagner par une action de tricherie pendant la période t ? Supposons que les gens ont une inflation anticipée nulle te = 0 qu'ils ont formé au début de la période t. Si les autorités monétaires traitent cette anticipation comme donnée, le choix de t qui minimise zt est celui qui résulte sous la discrétion à savoir. D'où (Tentations de tricherie) (8) Les coûts anticipés obtenus à partir de l'équation (1) sont : E (zÞt) = - (1/2) ()2 /a (9) Les coûts avec tricherie sont inférieurs à ceux sous la règle. La tentation de dévier de la règle peut être estimée par la différence entre les coûts anticipés. Alors on peut avoir : Tricherie = E (z*t - zÞt) = ()2/a > 0 A ce stade, les auteurs ont abouti aux trois résultats suivants, classés d'après le coût engendré. (1) tricherie (avec anticipation de la règle par les gens) E ( zÞt ) = - (b)2/a. (2) règle : z*t = 0. (3) Discrétion : zt = () (b)2/a. «Discretion is worse than the rule because first, no inflation shocks arise in either case, but second, the commitment under the rule avoids excessive inflation. However, the rule is only a second-best solution. Cheating _ when people anticipate the rule_ delivers better results»12(*) Barro & Gordon (1983) ont réalisé que la meilleure solution au problème de l'incohérence temporelle consiste en l'introduction d'une règle fixe dans la politique monétaire. Quoique, les autorités s'engagent à suivre une règle bien déterminée, mais lorsque le niveau de l'output est affecté par un choc ou bien l'incertitude est impliquée dans le processus ; les autorités perdront leur flexibilité d'action et ne peuvent plus réagir. La solution consistera alors en un « feedback rule » suivant lequel l'historique de l'autorité monétaire dans leur réponse aux chocs deviendra la base de décision du public. A part son incapacité de réponse face aux chocs, la règle fixe subit une autre difficulté, ou impossibilité d'exécution, celle de l'inexistence d'une autorité supra qui assurera son application exacte. Dans la suite de leur papier, Barro & Gordon (1983) ont modélisé alors le phénomène de réputation, dans le cadre d'un schéma inter-temporel. Ce phénomène se base sur la variable temps. Il faut que l'autorité monétaire construit à travers le temps une réputation d'une politique crédible, coordonnée et correcte. Du moment où elles sont toujours existantes, les tentations font que l'Etat ne parvient jamais ou presque à se tenir d'un reniement de son engagement, il échouera alors dans le processus de crédibilité. «By delegating some of their authority to a relatively apolitical institution, politicians accept certain restrictions on their freedom of action»13(*) Pour assurer sa crédibilité, l'Etat peut déléguer la gestion de la politique monétaire à une entité institutionnellement indépendante Ceci peut être considérée comme un engagement partiel de l'Etat. L'autonomie de cette institution sera requise par son indépendance au niveau des objectifs ou au niveau des instruments. Notre prochaine section révélera les solutions au problème du biais inflationniste qui sont conservatisme à la Rogoff (1985) qui souligne l'indépendance d'objectif et contrat à la Walsch (1995) qui retient l'indépendance dans les instruments. * 12 R.J.Barro and D.B.Gordon; «Rules, discretion and reputation in monetary policy»; Journal of Monetary Economics 12 (1983 b) p10 * 13 S.C.W.Eijffinger «The new political economy of central banking» Center for economic research 1997. |
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