1.1.3 Critiques et limites du ratio Cooke
Il a été constaté au fur des
années que Bale 1 n'avait pas fini les investigations tendant à
la maîtrise du risque bancaire en matière d'exposition au risque
d'une part et surtout en matière d'octroi des crédits et de la
couverture de ceux-ci par rapport aux fonds propres d'autre part.
D'abord, les pondérations forfaitairement
appliquées ne correspondent pas à la réalité
économique, et leur différenciation par rapports aux
différents postes du bilan relève de l'arbitraire sinon d'une
approximation sans réelle corrélation avec les données
réelles. Il en est de même des écarts constatés
entre les exigences réglementaires d'une part et la pratique bancaire de
l'autre. Celle-ci étant en avance sur l'évaluation du risque et
disposant généralement des fonds réglementaires au dessus
des minimum exigés.
Après, le capital économique est un indicateur plus
pertinent en terme de calcul du risque que le capital réglementaire.
Ensuite, le ratio Cooke ne tient pas compte des
développements technologiques dans les infrastructures des banques, de
la vitesse de circulation de l'argent et de la naissance des nouveaux
instruments financiers.
Aussi, le ratio était caractérisé par:
une prise en compte limitée des sûretés
adossées aux engagements tels les garanties ou les
hypothèques,
une insensibilité remarquable aux nouvelles techniques
liées aux dérivés de crédit tels la titrisation,
convention de netting bilanciel...),
aucune prise en compte de la diversification du portefeuille des
crédits.
Enfin, malgré l'amendement de 1996 sur les produits
dérivés, le développement explosif de ceux-ci dans les
années quatre vingt dix a rendu très complexe l'évaluation
des engagements hors bilan.
![](bale-II-financement-PME-impacts13.png)
Solvabilité décroissante du
débiteur
Asymétrie du ratio Cooke (Figure 3)
Exigence des FP de Bale I à 8%
Evolution des FP(solvabilité)
Ces différentes faiblesses ont conduit à une
incohérence entre le capital réglementaire et le niveau de
fonds
propres requis économiquement. On assiste enfin dans la
pratique bancaire à une asymétrie de traitement des agents
à besoin de
financement suivant leurs rating1. On constate (voir
graphique ci-contre) soit à une
surcapitalisation lorsque la solvabilité du
débiteur est élevée, soit à une
sous-capitalisation
lorsque celle-ci est faible.
Des discussions ont donc été engagés
à la B.R.I par le comité dit de Bale II pour une reforme du mode
de calcul du ratio Cooke.
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