1.3.3. Intégration Population-environnement et
développement
La relation entre croissance économique et
développement s'est révélée problématique.
Pour des nouveaux regards de développement et en rapport avec l'axe
thématique de notre DEA Interuniversitaire en Environnement-population
et développement, il faut attacher autant d'importance a la dimension
économique qu'aux dimensions sociale, politique et culturelle, et penser
a leur interaction. C'est dans cette perspective que nous allons
intégrer la population, l'environnement et le développement dans
ce mémoire.
Intégrer population-environnement et
développement dans une analyse consiste a articuler ces concepts dans
leurs différentes dimensions pour avoir une vision globale du
phénomène a étudier. Il s'agit par exemple de
considérer le développement, qui est toujours
présenté en termes de consensus, comme plutôt un processus
en termes de conflits relatifs aux jeux d'acteurs ayant des logiques et des
stratégies distinctes. La population qui était comprise comme une
simple variable démographique, reconquiert son statut d'acteur, de sujet
de développement, initiateurs de ses propres projets de
développement. Il s'agit en plus de reconnaItre désormais la
pluralité d'acteurs dans les processus de développement: les
acteurs globaux et les acteurs locaux. Quant a l'interaction de l'environnement
avec la société, comme l'a montré Braudel, elle passe par
la construction du territoire, de la société oü coexistent
l'humanité et l'écosystème. La notion de "territoire" sert
dès lors de charnière entre population et
société-développement. Cette notion permet de donner une
visibilité plus grande entre conflits des acteurs globaux et locaux. Le
territoire devient l'enjeu de l'espace public qui correspond
simultanément au lieu de consolidation de la reproduction des conditions
de la vie collective et au lieu de la logique de l'accumulation.
L'intégration population-environnement et
développement permet de mettre en lumière la problématique
du développement-modernisation. Elle met en évidence le fait que
la structuration des sociétés selon la logique de l'accumulation
ait reposé sur la marginalisation ou l'exclusion d'un certain nombre de
la masse populaire qui poursuivait une certaine logique de reproduction d'un
cadre de vie, au profit d'autres acteurs minoritaires qui ont
privilégié la logique d'accumulation et de
différenciation. Pour saisir la clé de l'enjeu de cette
structuration, l'intégration population-environnement et
développement a travers l'histoire longue permet d'offrir une lecture de
la dynamique du "développement réel", sur un "espace
réel".
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