DEDICACE
~ Toi rYieu 7s1otre Père, Tout Puissant; ~ nos
enfants et a notre épouse; ~ notre maman ~atamfia(a iMarie qui nous a
quitté juste a (afin de not reformation ; ~ notrefrere
7s1go'V7s1rYE iMaurice; 7s1ous dédions ce modeste travai(%
REMERCIEMENTS
La présente étude a été
menée à bonne fin grâce à l'encadrement et l'aide de
certaines personnes et institutions. Qu'il nous soit ainsi permis de leur
adresser notre profonde reconnaissance.
Nous exprimons tout particulièrement notre profonde
gratitude au Dr. BanzaNsungu Antoine, qui malgré les multiples
occupations, a accepté de suivre minutieusement l'évolution de ce
travail, en qualité de directeur. Merci pour votre entière
disponibilité pour suivre attentivement ce travail, vos critiques
constructives, vos encouragements constants ainsi que l'esprit de rigueur
scientifique que vous n'avez cessé de nous inculquer au cours de cette
phase d'initiation à la recherche nous ont été d'une
grande utilité.
Nous tenons à remercier tous les enseignants de l'IFORD
qui, par leurs enseignements ont fait de nous un membre de la famille des
démographes. Une mention spéciale va à l'endroit du Dr.
Ngwé Emmanuel et de Mr. Mudubu K. Léon, dont la contribution a
été déterminante, pour leurs remarques pertinentes et
leurs conseils pratiques qui nous ont permis d'améliorer ce travail.
Nos remerciements vont également à l'endroit de
nos condisciples de la 26è promotion et aux étudiants
de la 27è et 28è promotion. Nous pensons
notamment à Madame Magalamon Aurélie et ainsi que Messieurs Ali
Bienvenu, Yocka Pascal, Niamba Louis, Adechian Djabar, Zoma Lamoussa Robert et
Daga Jules pour leurs encouragements à notre égard.
Nous tenons à remercier du fond de notre coeur
Létono Clotilde Nadège avec qui, pendant ces deux années
nous avons passé des durs moments ensemble. Sache que nous ne
t'oublierons jamais.
C'est l'occasion pour nous de remercier vivement le Bureau de
représentation de l'UNFPA en Centrafrique pour le financement de nos
études à l'IFORD
Nos hommages s'adressent à nos frères et soeurs,
pour tant de sacrifices et de patience.
Nous n'oublions pas non plus Imbio Armand, Gambor Michel,
Kossimbata Valentin, Zoumbéré Henry Clavaire,
Alekendaniabodé Papiace Igor, les Officiers et les membres du Notre Dame
du Rosaire de la Paroisse Saint François d'Assise de
Yapélé pour leur assistance spirituelle.
Nous adressons notre profonde reconnaissance à
l'Association des Stagiaires et Etudiants Centrafricains au Cameroun (ASECCAM)
qui a été pour nous une seconde famille, n'ayant jamais
cessé d'apporter de soutien moral tout au long de notre séjour au
Cameroun.
Nos sincères remerciements s'adressent enfin à tous
ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la
réussite de cette étude.
Que ce modeste travail soit pour tous l'expression de notre
profonde reconnaissance.
DES
TABLE MATIERES
DEDICACE
|
i
|
REMERCIEMENTS iii
TABLE DES MATIERES vii
LISTE DES TABLEAUX vii
LISTE DES GRAPHIQUES viii
INTRODUCTION GENERALE 9
PREMIERE PARTIE Aspects théoriques et
méthodologiques 12
CHAPITRE I CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE 13
I.1. Les aspects théoriques de la recherche 13 I.1.1.
Nécessité de l'étude du niveau d'instruction de la femme
dans l'analyse de la santé des enfants 14 I.1.2. Importance de
l'intervention des femmes dans la protection de l'état nutritionnel des
enfants 14 I.1.3. Obstacles à l'intervention des femmes dans
l'amélioration de l'état nutritionnel des enfants 15
I.2. Synthèse de la littérature sur le niveau
d'instruction de la femme et l'état nutritionnel
des enfants 16
I.2.1. Les facteurs contextuels 16
I.2.1.1. Région sanitaire de la femme 16
I.2.1.2. Le milieu de résidence de la femme 17
I.2.1.3. Niveau de vie du ménage 18
1.2.2. Les facteurs socio-culturels 18
I.2.2.1. Appartenance religieuse de la femme 19
I.2.2.2. Appartenance ethnique de la femme 20
I.2.3. Les facteurs socio-économiques 21
I.2.3.1. Niveau d'instruction de la femme 21
I.2.3.2. Situation d'activité économique de la
femme 24
I.2.4. Les caractéristiques démographiques de la
mère et de l'enfant 25
I.2.4.1. Statut matrimonial de la femme 25
I.2.4.2. L'âge de la mère à l'accouchement
26
I.2.4.3. L'âge de l'enfant 27
I.2.4.4. Le sexe de l'enfant 27
I.2.5. Les facteurs liés aux comportements nutritionnels
28
I.2.5.1. Mode d'allaitement 28
I.2.5.2. Le complément d'aliment 29
I.2.5.3. Le sevrage et l'hygiène alimentaire 30
I.2.5.4. Source d'approvisionnement en eau de boisson 31
I.3. Cadre conceptuel 32
I.3.1. Hypothèses 34
I.3.2. Cadre conceptuel 35
I.3.3. Définition des concepts clés 35
I.3.4. Construction du modèle d'analyse 37
CHAPITRE II METHODOLOGIE DE L'ETUDE 39
II.1. Présentation des données 39
II.1.1. Sources de données 39
II.1.2. Echantillonnage de l'EDSRCA et population cible 40
II.1.3. Niveau de la malnutrition des enfants en Centrafrique
40
II.2. Evaluation de la qualité des données 42
II.2.1. Erreurs liées à la méthodologie de
collecte des données 42
II.2.2. Evaluation de la qualité des données sur
l'âge de la femme 42
II.2.3. Evaluation de la qualité des données sur
l'âge de l'enfant 44
II.2.4. Evaluation de la qualité des données sur
l'état nutritionnel des enfants 45
II.3. Seuil de classification de l'état nutritionnel des
enfants 46
II.3.1. Seuil de classification de l'état nutritionnel
des enfants par Ecart-type 46
II.3.2. Seuil de classification de l'état nutritionnel
des enfants par Z-score 48
II.4. Spécification des variables d'analyses et
construction des indicateurs 49
II.4.1. Les variables d'analyses et indicateurs 49 II.4.2.
Justification du choix et construction de l'indicateur de l'état
nutritionnel des
enfants 53
II.4.3. Construction de l'indicateur de niveau de vie du
ménage 54
II.5. Méthodes d'analyse 55
II.5.1. Approche descriptive 56
II.5.2. Approche explicative 56
II.5.3. Interprétation des résultats 57
DEUXIEME PARTIE Analyses et résultats 58 CHAPITRE III
ANALYSE DIFFERENTIELLE DE L'ETAT NUTRITIONNEL DES
ENFANTS 59
III.1. Etat nutritionnel des enfants en Centrafrique 59
III.2. Variation de l'état nutritionnel des enfants selon
les facteurs contextuels 61
III.3. Variation de l'état nutritionnel des enfants
selon les facteurs socio-culturels 64 III.4. Variation de l'état
nutritionnel des enfants selon les facteurs socio-économiques 65 III.5.
Variation de l'état nutritionnel des enfants selon les
caractéristiques
démographiques de la mère et de l'enfant
67 III.6. Variation de l'état nutritionnel des enfants selon les
facteurs liés aux
comportements nutritionnels 70
CHAPITRE IV EXAMEN DE L'IMPACT DU NIVEAU D'INSTRUCTION DE LA
FEMME SUR L'ETAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS 73 IV. 1.
Recherche du mécanisme d'action du niveau d'instruction de la femme sur
l'état
nutritionnel des enfants 74
IV. 1.1. Le niveau d'instruction de la femme 74
IV. 1.2. Les facteurs contextuels 75
IV. 1.3. Les facteurs socio-culturels et
socio-économiques 76
IV. 1.4. Les caractéristiques démographiques de la
mère et de l'enfant 77
IV.1.5. Les facteurs liés aux comportements nutritionnels
79
CONCLUSION GENERALE 83
BIBLIOGRAPHIE 87
ANNEXES 93
DES
LISTE TABLEAUX
Tableau 1-1 : Evolution du taux net de scolarisation au
primaire et du taux brut de
scolarisation secondaire 24
Tableau 2-2 : Etat nutritionnel des enfants en Centrafrique
41 Tableau 2-3 : Différentes classifications de Waterlow pour estimer
la prévalence de la
malnutrition des enfants 47 Tableau3-4 : Variation de
l'état nutritionnel des enfants selon la région sanitaire de
la
femme 62 Tableau 3-5 : Variation de l'état nutritionnel
des enfants selon le milieu de résidence de la
femme 63 Tableau 3-6 : Variation de l'état nutritionnel
des enfants selon le niveau de vie du
ménage 63 Tableau 3-7 : Variation de l'état
nutritionnel des enfants selon l'appartenance religieuse de
la femme 64 Tableau 3-8 : Variation de l'état
nutritionnel des enfants selon l'appartenance ethnique de
la femme 65 Tableau 3-9 : Variation de l'état
nutritionnel des enfants selon le niveau d'instruction de la
femme 66 Tableau 3-10 : Variation de l'état
nutritionnel des enfants selon l'activité économique de la
femme 67 Tableau 3-11 : Variation de l'état
nutritionnel des enfants selon le statut matrimonial de la
femme 68 Tableau 3-12 : Variation de l'état
nutritionnel des enfants selon les caractéristiques
démographiques de la mère et de l'enfant
69 Tableau 3-13 : Variation de l'état nutritionnel des enfants selon
les facteurs liés aux
comportements nutritionnels 71 Tableau 4-14 : rapport de
risques de malnutrition des enfants selon le niveau d'instruction
de la femme 81
DES
LISTE GRAPHIQUES
Graphique 1-1 : Cadre conceptuel pour l'analyse de l'impact du
niveau d'instruction femme sur l'état nutritionnel des enfants
35 Graphique 1-2 : Schéma d'analyse de l'impact du niveau
d'instruction de la femme sur
l'état nutritionnel des enfants 38
Graphique 2-3 : Evolution de différentes formes de la
malnutrition en Centrafrique 41
Graphique 2-4 : Répartition des femmes selon leur
âge 43
Graphique 2-4 : Répartition des enfants selon leur
âge 45 Graphique 2-6 : Méthode de classification de
l'état nutritionnel des enfants par Z-
score 49
Graphique 3-7 : Répartition des enfants de moins de trois
ans selon leur état nutritionnel 60
INTRODUCTION GENERALE
L'homme est au centre de tout développement. Il est
à fois la fin et le moyen du développement. Si
l'amélioration de la santé, de l'éducation et de la
nutrition est une fin en soi, des êtres humains en bonne santé,
dotés d'une solide formation sont également le principal
instrument du développement. De nos jours, tous les pays aspirent au
développement économique. Ce développement exige des
hommes et des femmes en bonne santé tant sur les plans
éducationnel et sanitaire que nutritionnel.
L'amélioration de la santé des enfants est une
préoccupation majeure pour des chercheurs et gouvernements, surtout dans
les pays en développement où les enfants paient le plus lourd des
risques de morbidité et de mortalité. Les problèmes de
santé dont éprouvent la plupart des pays d'Afrique subsaharienne
ont donné lieu à de nombreuses recherches sur la santé des
enfants. Ces recherches jouent un rôle essentiel dans
l'élaboration des politiques et programmes de santé en faveur des
enfants. Toutefois, les expériences de certains pays à faible
revenu tels que le Costa Rica et le Sri Lanka montrent que même dans les
pays où la pauvreté est profondément enracinée, il
est possible de protéger et d'améliorer la santé de la
population (Banque mondiale, 1994). Le but est d'intensifier et de
réorienter les actions sanitaires déjà mises en oeuvre
pour pouvoir améliorer davantage la situation.
Cette recherche s'inscrit dans le respect des droits de
l'homme dont la santé fait partie intégrante depuis la
déclaration d'Alma Alta (1978). Les problèmes de santé
concernent toute la population, qu'il s'agisse de l'enfant ou de la femme.
Mais, les enfants sont les plus exposés aux maladies, aux infections.
Les causes de la mortalité élevée des enfants en Afrique
subsaharienne sont multiples et complexes. Les maladies diarrhéiques,
les infections respiratoires et la malnutrition sont parmi les causes les plus
connues et récurrentes observées chez les enfants de moins de
trois ans.
S'agissant de la malnutrition en particulier, il convient de
mentionner qu'elle sévit partout en Afrique noire et figure parmi les
principaux problèmes sanitaires (Akoto, 1985). Dans de nombreux pays,
elle contribue pour plus d'un tiers à la mortalité infantile
et
juvénile (Banque Mondiale, 1994). D'après
l'UNICEF, la malnutrition constitue une urgence silencieuse et invisible
faisant de terribles ravages chez les enfants. Elle est causée par une
combinaison de facteurs comme l'insuffisance alimentaire qualitative et
quantitative, les maladies infectieuses, la mauvaise qualité d'eau
consommée que l'on peut toutefois éviter par une hygiène
adéquate. Elle est également une des causes principales
d'insuffisance pondérale à la naissance et de troubles de
croissance. La malnutrition sous forme de carences en vitamines et
minéraux essentiels reste la cause de maladies graves ou de
décès chez des millions d'individus à travers le monde.
Lorsque l'enfant est malade, il commence à perdre de poids, puis il
devient malnutri et il se trouve au grand risque de contracter des maladies et
finalement de décéder. La malnutrition a des effets
néfastes sur le développement physique et psychique de l'enfant.
Elle est un déterminant de la mortalité des enfants par le fait
qu'elle rend faible les enfants face aux agents pathogènes et constitue
un élément essentiel du retard de croissance de ces enfants
(Rakotondrabe, 2004).
La grande majorité des victimes de la malnutrition vit
en Asie et au Pacifique. Presque un quart des victimes de la malnutrition se
trouve en Afrique subsaharienne, région du monde où l'on note la
proportion la plus élevée des enfants sous-alimentés (OMS,
1998). La cause fondamentale est la pauvreté au niveau du foyer, de la
communauté et de la nation, qui a pour résultat l'absence
d'accès à des nécessités de base comme la
nourriture, les services de santé et l'eau potable et l'hygiène
alimentaire.
La République Centrafricaine est l'un des pays
d'Afrique subsaharienne qui n'échappent pas à cette situation.
Selon le rapport de l'Enquête Démographique et de Santé
(EDSRCA, 1994-1995), au niveau national, 27,3 % des enfants de moins de trois
ans souffrent d'insuffisance pondérale modérée et 7,5 %
souffrent d'insuffisance pondérale sévère ; 33,6 %
souffrent de retard de croissance modérée et 14,3 % connaissent
un retard de croissance sévère ; 7,1% sont émaciés
de façon modérée contre 1,1 % le sont de façon
sévère. Le problème de déficience nutritionnelle en
Centrafrique est un sujet préoccupant.
Outre, ces inégalités face aux risques de
maladies ou de décès, les enfants centrafricains sont
également exposés à des inégalités en
matière de soins de santé. L'implication de la femme dans la
protection de l'état nutritionnel des enfants est très
importante. Malgré leur rôle essentiel de
mères, les femmes sont dans leur grande majorité
défavorisées quant à l'accès à
l'éducation, à une activité économique
décente et à d'autres moyens leur permettant d'améliorer
la qualité de leur vie et celle de leurs enfants.
Pour que les enfants soient en bon état nutritionnel,
il faudrait que la mère soit bien éduqué, et bien
instruite afin d'assumer sa responsabilité dans la gestion des
problèmes de santé de ses enfants. Il est aujourd'hui
communément admis qu'une éducation appropriée est source
de développement de par son impact sur la productivité ainsi que
sur les comportements individuels et sociaux. L'instruction n'est pas
uniquement importante pour accroître la productivité des individus
et des communautés. Elle est un moyen fondamental pour améliorer
les conditions et la qualité de vie. Lorsqu'elles ont
bénéficié d'un certain niveau d'instruction, les
mères peuvent jouer un rôle majeur dans l'amélioration de
l'état nutritionnel des enfants.
Ainsi, l'éducation de la mère pèse
lourdement sur l'état de santé de l'enfant (Cantrelle et al,
1985). Selon Koffi Annan, « toutes les études sans exception
montrent qu'aucun instrument de développement n'est plus efficace que
l'éducation des filles et l'émancipation des femmes. [...] La
pleine participation des femmes donne des résultats immédiats :
les enfants ou les familles sont en meilleure santé. Or, ce qui est vrai
pour les familles l'est aussi pour les collectivités, et finalement pour
le pays entiers»1.
A l'instar des autres pays d'Afrique, la Centrafrique est
confrontée depuis un certain temps à un problème tant sur
le plan nutritionnel qu'éducatif. La situation de la femme dans la
société centrafricaine s'est encore plus
détériorée avec la dure crise économique que le
pays traverse depuis quelques décennies et suite aux différentes
crises militaro-politiques qui ont secoué le pays entre 1996 et 2003. On
assiste à de vives tensions sociales marquées par de multiples
grèves des enseignants et du personnel de santé, d'où la
détérioration du système sanitaire et éducatif et
enfin des conditions de vie des ménages. Les effets du niveau
d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants risque de
s'accroître, ces facteurs ne sont pas pris en compte. La meilleure
stratégie pour améliorer l'état nutritionnel des enfants
serait la promotion de la femme, en l'associant dans la prise de
décisions concernant la santé des enfants. Toutes ces
considérations suscitent en nous le
1 KOFFI Annan Secrétaire Générale des
Nations Unies, Session des Nations Unies sur le développement, 8 mars
2003.
questionnement suivant : en quoi l'état
nutritionnel des enfants de moins de trois ans en Centrafrique est lié
au niveau d'instruction de la femme?
Objectif de l'étude
L'objectif de cette étude est de contribuer à
améliorer la connaissance sur les déterminants de l'état
nutritionnel des enfants en Centrafrique. Pour cela, nous tenterons, d'une part
de faire ressortir l'impact du niveau d'instruction de la femme sur
l'état nutritionnel des enfants et de cerner les mécanismes
d'action par lesquels celui-ci agit sur l'état nutritionnel des enfants
d'autre part. Plus spécifiquement, il s'agira de :
. Décrire le niveau de l'état nutritionnel des
enfants de moins de trois ans ;
. Chercher l'impact du niveau d'instruction de la femme sur
l'état nutritionnel des enfants ;
. Déterminer les mécanismes par lesquels le niveau
d'instruction de la femme agit sur l'état nutritionnel des enfants.
Afin d'atteindre les objectifs fixés, la
présente étude s'articulera autour de deux grandes parties. La
première partie comporte deux chapitres. Dans le premier chapitre, nous
ferons le point sur la revue de la littérature sur les relations entre
les deux (le niveau d'instruction de la femme et l'état nutritionnel des
enfants). Le deuxième chapitre traite de la méthodologie. Il sera
essentiellement question d'examiner les sources de données, de
procéder à leur évaluation, de la construction des
indicateurs et décrire les méthodes statistiques retenues dans
cette étude. La deuxième partie sera consacrée à
l'analyse des données et à l'interprétation des
résultats d'analyse. Elle se subdivise également en deux
chapitres. Le chapitre trois, présente l'analyse différentielle
de l'état nutritionnel. Enfin, au chapitre quatre, nous examinerons les
effets du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des
enfants en Centrafrique.
PREMIERE PARTIE théoriqAspects et
méthodologiques ues
CHAPITRE I
CADRE DE
THEORIQUE L'ETUDE
L'élaboration d'un cadre théorique en sciences
sociales permet de poser les bases et les démarches à suivre.
L'étude sur l'état nutritionnel des enfants a été
traitée par un bon nombre d'auteurs. En faire une synthèse est
utile, car elle permet d'orienter l'étude, de guider choix la
définition des variables et des hypothèses et le. Dans ce
chapitre, nous tenterons de faire un bref aperçu des recherches ayant
traité des questions sur la relation entre le niveau d'instruction de la
femme et l'état nutritionnel des enfants.
Ce chapitre comprend essentiellement deux principales
sections. Dans la première section, nous essayons de faire le point de
travaux réalisés sur la nécessité de l'étude
du niveau d'instruction de la femme dans l'analyse de la santé des
enfants. Dans la seconde section, nous passons en revue la synthèse de
la littérature sur la relation entre le niveau d'instruction de la femme
et l'état nutritionnel des enfants. Pour résumer tout cela, nous
élaborons un schéma conceptuel de notre étude.
I.1. Les aspects théoriques de la recherche
Les chercheurs en sciences ont reconnu la difficulté
d'utiliser des critères simples pour mesurer et cerner la position de la
femme dans la société et les problèmes y afférents
lorsqu'on veut la mettre en relation avec les phénomènes
démographiques (Oppong, 1986). Le niveau d'instruction de la femme seul
peut faire l'objet d'une recherche. Le concept du niveau d'instruction de la
femme dans une société vis-à-vis de celui des hommes fut
l'objet de nombreuses études sociales, économiques et
démographiques dans lesquelles l'amélioration du niveau
d'instruction des femmes fut associée à la réalisation
d'un changement socialement désiré, comme la réduction de
la mortalité infantile, la protection de la santé des enfants.
I.1.1. Nécessité de l'étude du
niveau d'instruction de la femme dans l'analyse de la santé des
enfants
Dans les différents travaux de recherche existants, on
souligne le rôle important qui revient à la femme dans le
développement en général et dans tout changement
démographique en particulier. Mais, bien souvent, le rôle de la
femme est masqué par les attitudes et comportements sociaux qui ont
particulièrement réduit les domaines d'action de la femme dans le
processus du développement et ses possibilités de promotion
sociale, économique et culturelle : non accès à la
propriété des facteurs de production et à la prise de
décision concernant la santé des enfants, accès difficile
au secteur moderne de l'emploi, faible scolarisation, etc. (Assogba, 1991).
En Afrique, la femme est touj ours à la fois
épouse, mère et femme de travail, à l'intérieur ou
à l'extérieur du ménage. Bien qu'il y ait des
progrès en matière d'égalité sexuelle dans les lois
et constitutions, dans la réalité, des discriminations existent
quant à l'accès à l'éducation et à l'emploi
entre les femmes et les hommes. L'implication des femmes dans le maintien de
l'état nutritionnel des enfants est pour la plupart
considérée essentielle pour la santé de la famille.
I.1.2. Importance de l'intervention des femmes dans la
protection de l'état nutritionnel des enfants
Pour la CEA (1993, p.10), l'importance de l'intervention des
femmes dans la protection de la santé de la famille en
général et celle de l'état nutritionnel des enfants en
particulier ces derniers temps, est importante en ce sens que : « le
contexte de crise économique et d'ajustement structurel qui frappe la
plupart des pays africains a eu comme conséquence une insuffisance des
services de santé de base, une détérioration des
infrastructures existantes et une pénurie du personnel médical du
fait de la décroissance régulière du budget de la
santé publique des Etats, conduisant ainsi à une plus grande
implication des femmes dans la protection de la santé familiale ».
Le rôle important que devrait jouer les femmes dans la protection de
l'état nutritionnel des enfants est non négligeable. Les femmes
sont les premières responsables des soins accordés aux
enfants.
Elles assurent le maintien de l'état nutritionnel des
enfants, d'abord en les protégeant contre les maladies et ensuite le
traitement de celles-ci. Certaines activités que les femmes font chaque
jour, et qu'on ne perçoit pas intègrent les actes de santé
en faveur des enfants.
Sans instruction et sans activité économique,
les femmes ne peuvent pas améliorer leur propre santé et
également la santé de leurs enfants. Les enfants sont l'avenir de
demain, d'où l'implication des femmes dans la protection de leur
santé. Toutefois, certaines activités les contraignent à
ne pas faire face efficacement à la protection et à la
préservation de l'état nutritionnel des enfants.
I.1.3. Obstacles à l'intervention des femmes dans
l'amélioration de l'état nutritionnel des enfants
Comme nous l'avons signalé, si les femmes ne
parviennent pas à assumer correctement leur rôle au sein du foyer,
c'est parce qu'elles sont dans la grande majorité très
démunies par rapport aux hommes. La plupart des femmes sont sans niveau
d'instruction et sans emploi.
Dans la société africaine, la femme n'a pas de
pouvoir en ce qui concerne la prise de décision pour les soins
accordés aux enfants au niveau du foyer. Les décisions sont
prises souvent par les hommes. En Côte d'Ivoire et au Niger des
études ont montré que les décisions concernant même
la santé des femmes même sont prises par les hommes à plus
forte raison les enfants (Ottong, 1993). Pour une intervention efficace des
femmes dans la protection de l'état nutritionnel des enfants, il serait
souhaitable de mettre l'accent beaucoup plus sur le niveau d'instruction de la
femme. Si la femme est instruite, elle brise tout obstacle à son
intervention dans la prise de décisions concernant la santé des
enfants. La synthèse de la littérature va nous permettre de faire
le point sur la relation entre le niveau d'instruction de la femme et
l'état nutritionnel des enfants, surtout quand on sait que cette
variable est importante dans la vie d'un individu et pour le
développement économique d'un pays.
I.2. Synthèse de la littérature sur le
niveau d'instruction de la femme et l'état nutritionnel des enfants
Pour comprendre les raisons d'une malnutrition
élevée des enfants dans les pays en voie de développement
en général et en Centrafrique en particulier, nous
présentons une synthèse des études qui ont tenté de
traiter cette question. La plupart des études existantes abordent les
moyens d'améliorer l'état nutritionnel des enfants. Certains
chercheurs ont préconisé d'éradiquer la malnutrition en
intensifiant les activités préventives, en renforçant les
services de soins de santé. D'autres pensent que, si on mettait l'action
beaucoup plus sur l'instruction de la femme, on peut parvenir à
améliorer l'état nutritionnel des enfants. La remise en cause de
la validité des principaux indicateurs généralement
retenus pour mesurer le niveau d'instruction de la population dans les
études portant sur les facteurs explicatifs du niveau d'instruction de
la femme sur l'état nutritionnel des enfants, est d'autant pertinente
qu'elle nous pousse à nous interroger sur la qualité de
l'instruction dispensée à l'école qui sert à
préparer la femme pour la protection de la santé des enfants.
I.2.1. Les facteurs contextuels
I.2.1.1. Région sanitaire de la femme
La prévalence de l'état nutritionnel des enfants
présente des variations spatiales importantes. Les régions d'un
pays ne présentent pas également la même répartition
des ressources naturelles et le même niveau de développement
économique. Certaines sont mieux loties en infrastructures sanitaires
que d'autres. L'inégale distribution des ressources naturelles, des
activités économiques et des infrastructures, engendre les
différences des régimes alimentaires et qui pourront expliquer
les différences de malnutrition des enfants observées dans chaque
région (Ngo Nsoa, 2001).
Quant à Haesse (1991), l'une des raisons
évoquées pour expliquer la différenciation
régionale de la prévalence de la malnutrition chez les enfants,
est l'inégale répartition de la disponibilité alimentaire,
des ressources en eau potable et des centres de santé maternelle et
infantile. Il faut rappeler que, quand bien même les aliments sont
disponibles sur le marché et que les infrastructures sanitaires existent
dans certaines régions, les ménages et les
populations ne profitent pas pleinement de leurs services
notamment à cause de la pauvreté et du refus des populations
compte tenu des conditions difficiles d'accès.
I.2.1.2. Le milieu de résidence de la femme
Dans de nombreuses études sur la scolarisation, la
fécondité, la mortalité des enfants etc., le milieu de
résidence a souvent retenu l'attention des chercheurs (Akoto, 1985). Les
enfants vivons en milieu rural courent plus de risques de malnutrition que les
enfants vivons en milieu urbain. Dans une étude des Nations Unies
(1985), l'avantage des enfants des cadres sur les autres est plus important en
milieu urbain qu'en milieu rural (citée par Dackam, 1987). Ce qui
pourrait s'expliquer en partie par la variété d'aliments qu'on
trouve en milieu urbain qu'en milieu rural.
Dans les pays en développement, le milieu de
résidence est considéré comme un facteur explicatif de la
variation différentielle dans le recours des femmes aux soins de
santé. Si nous avons introduit cette variable dans notre étude,
c'est par rapport aux inégalités qu'on observe entre le milieu
urbain et le milieu rural. Ces inégalités se trouvent au niveau
de la répartition des infrastructures socio-sanitaires et
socio-économiques entre le milieu urbain et le milieu rural. Tel est
l'intérêt qu'on accorde à cette variable.
En Centrafrique, comme généralement dans
certains pays en développement, la plupart des infrastructures
socio-sanitaires et éducatives sont beaucoup plus concentrées en
ville qu'en compagne. Ces infrastructures sanitaires installées en ville
permettent de mettre en oeuvre des mesures de santé publique comme le
Programme Elargie de Vaccination (PEV), le Programme de Santé Maternelle
et Infantile, l'adoption même d'un Plan National de Développement
de l'Éducation (PNDE) etc. En un mot, la ville offre une culture
alternative davantage ouverte aux pratiques médicales et sanitaires
efficaces, constitue sans doute le véritable creuset de la
modernisation. Tandis la compagne, faute d'infrastructures, ne permet pas
à sa population de bénéficier de certains programmes de
santé. L'isolement, le taux élevé d'analphabétisme,
la faiblesse des ressources économiques, l'insuffisance des voies et
moyens de communication, la non électrification des villages constituent
autant d'entraves à l'amélioration de l'état nutritionnel
des enfants
en particulier et la santé des enfants en
général dans la zone rurale. Le milieu de résidence
détermine ainsi le degré d'exposition à la
modernité, la culture sanitaire, la disponibilité des
infrastructures sanitaires et des ressources alimentaires et donc les
comportements sanitaires et nutritionnels des mères (Fall, 1997).
I.2.1.3. Niveau de vie du ménage
Le ménage est l'unité de base de la
société. Le fait de considérer le ménage comme une
unité de décision implique l'hypothèse d'une
communauté des ressources et d'une cohésion des membres. C'est le
lieu où toutes décisions sont prises, où le comportement
des individus se forge. Le niveau de vie du ménage est un autre facteur
à prendre en compte dans l'explication de l'état nutritionnel des
enfants, en ce sens qu'il influence positivement la prise en charge des soins
des enfants. Plusieurs études montrent que les couches sociales les plus
aisées sont celles qui bénéficient des services de soins
de santé modernes.
La pauvreté des ménages est
évoquée pour expliquer l'accessibilité aux services de
santé. La pauvreté des ménages accentue le plus souvent le
risque des femmes à ne pas fréquenter ces services de
santé. Ce qui veut dire que, plus le niveau de vie du ménage est
faible, moins les membres de ce ménage recourt aux services de
santé. Les ménages défavorisés ne pouvant pas
accéder à ces services de santé, ils
préfèrent se rendre dans les centres de santé
dérisoires où garder l'enfant à la maison. Fort de ce
constat, on doit s'attendre toujours à un taux élevé
d'enfants malnutris dans le ménage qui a un niveau de vie faible.
1.2.2. Les facteurs socio-culturels
Les facteurs culturels ont leur importance dans le
comportement notamment des mères vis-à-vis des enfants en cas de
maladie. Selon Gérard (1995), le culturel se définit comme «
un ensemble de normes, d'images, d'habitudes, d'idées de pratiques
quotidiennes, etc., procurant au sujet des cadres de pensées et de
pratiques qui sont reconnues et valorisées socialement et, tout au
moins, en adéquation avec la vie sociale et
le système de valeurs »2.
Cette définition constitue la pièce maîtresse autour de
laquelle s'articule le désir d'agir humain. De ce point de vue, les
facteurs culturels agiront sur l'état nutritionnel des enfants par
l'entremise des normes et des valeurs qui régissent les
différents domaines de la vie sociale des individus (Akoto, 1993).
L'attachement des individus à leur culture les conduit de fois à
adopter des comportements par rapport à ces normes et valeurs,
même si celles-ci peuvent compromettre leur santé ou celle de
leurs enfants. Dès lors, les déterminants culturels peuvent avoir
un impact important sur le comportement affectif et nutritionnel de la
mère vis-à-vis de l'enfant et sur les soins qui lui sont
donnés (Akoto et Hill, 1988).
I.2.2.1. Appartenance religieuse de la femme
Des chercheurs ont tenté d'expliquer les variations de
l'état nutritionnel des enfants selon la religion par des pratiques, des
attitudes, des croyances et des comportements. La religion est un ensemble de
croyances et pratiques représentées ou non par un groupe
organisé qui adhère à des dogmes religieux ou spirituels
déterminés. Elle est également un système qui
véhicule un certain nombre de valeurs et de normes, qui régit la
vie des fidèles sur les plans comportemental, physiologique et psychique
(Rakotondrabe, 2004).
La religion peut se révéler également
comme un facteur de différenciation de la malnutrition des enfants. La
conclusion de ces différentes études montre que, les enfants des
femmes chrétiennes ont un faible taux de malnutrition que les enfants
des femmes sans religion. Mais, des études dans certains pays comme le
Kenya, le Sénégal, le Lesotho et le Cameroun par exemple, ont
montré que les enfants des femmes chrétiennes courent le risque
de mortalité avant le cinquième anniversaire de 15 à 73 %
respectivement que les enfants des femmes adeptes ou d'autres religions (Akoto
et Tabutin, 1989 ; Akoto, 1992).
L'impact de la religion sur l'état nutritionnel des
enfants s'exerce à travers les comportements et les pratiques
alimentaires. La religion amène l'individu à accepter ou non
certaines pratiques en matière de soins de santé. Nous pouvons
par exemple, citer chez certaines femmes le refus de transfusion sanguine ou de
vaccination de leurs enfants à cause de leur affiliation religieuse.
2 GERARD H., `' Pour une reconstruction sociologie des faits de
la population'' In La sociologie des populations. Gérard Hubert
et Piché Victor (eds), AUPELF/UREF, Québec, Canada, 1995, p48.
Depuis une décennie, les Eglises ne cessent de pousser
comme des champignons. La montée vertigineuse de ces différentes
Eglises a modifié le mode de vie des centrafricains. La
non-réglementation rigoureuse des Eglises en Centrafrique donne lieu
à la prolifération des Eglises dont la doctrine interdit
l'accès aux soins médicaux, en cas de maladie. Tandis que
d'autres religions, prône une bonne éducation nutritionnelle
à travers la scolarisation et l'alphabétisation. L'instruction
permet aux femmes chrétiennes d'adopter de nouveaux comportements et de
rompre avec certaines pratiques traditionnelles néfastes à la
nutrition des enfants, et d'être sensibilisée au problème
d'hygiène alimentaire (Ntsame, 1999).
I.2.2.2. Appartenance ethnique de la femme
L'ethnie, qui est un lieu de reproduction des us et coutumes,
joue également un rôle important dans l'explication de la maladie
des enfants. L'ethnie a un impact sur l'état nutritionnel des enfants
à travers les habitudes alimentaires, les modes de socialisation.
Certaines ethnies sont réticentes aux services de soin de santé
moderne. D'autres sont réticentes quand à la consommation de
certains aliments (les oeufs, la viande de boeuf...), soit disant porteurs de
malheur. Dans cette situation, les enfants sont nourris aux féculents et
aux tubercules pauvres en vitamines. Or, ce sont ces aliments riches en
protéines qui devraient maintenir l'état nutritionnel des
enfants.
L'impact du niveau d'instruction de la femme sur l'état
nutritionnel des enfants est saisi en termes de changement de
mentalités, d'attitudes et de comportements. Les mères
instruites, en raison de leurs connaissances, de leurs aptitudes et de leur
réceptivité aux valeurs modernes, adoptent des comportements en
rupture avec la tradition, bénéficient d'un statut social plus
favorisant et font un meilleur usage des services de soins de santé
(Caldwell, 1979). Plus la femme est instruite, plus l'appartenance ethnique n'a
pas d'influence sur elle. La femme crée un environnement propice
à la santé des enfants en espaçant les naissances, en
assurant à leurs enfants un bon état nutritionnel et en les
conduisant dans les formations sanitaires lorsque le besoin se fait sentir.
I.2.3. Les facteurs socio-économiques
Le niveau de vie économique du ménage qui peut
être saisie à travers le revenu, a une influence sur l'état
nutritionnel des enfants. Mais, Caldwell (1986 :76) démontre que :
« il serait raisonnable de postuler que la mortalité infantile
est une fonction systématique décroissante du revenu individuel,
abstraction faite des mesures de santé publique en vigueur ».
L'état nutritionnel des enfants qui est une des causes de
mortalité des enfants, ne dépend pas seulement des soins
sanitaires et de l'hygiène, il est aussi tributaire du niveau de vie
économique3. Certains auteurs ont prouvé que
l'éducation de la mère apparaît comme `'Proxy'' du revenu
et en tant que telle est associée à l'amélioration des
conditions de survie des enfants aussi bien en milieu urbain qu'en milieu
rural, quel que soit le niveau de développement atteint (Schultz, 1982).
Le capital humain incorporé dans l'homme permet d'accroître la
productivité du travail humain : il s'agit en fait de l'éducation
et de la santé qui ont un double caractère d'être une
fonction de production de revenu. Certains chercheurs pensent que : « le
développement économique pouvait être une condition
suffisante pour faire reculer la mortalité des enfants, mais qu'il
n'était plus une condition nécessaire » (Tabutin, 1995).
I.2.3.1. Niveau d'instruction de la femme
Plusieurs études ont porté une attention
particulière sur la relation entre l'instruction de la femme et
l'état nutritionnel des enfants. Les quelques unes se sont basées
beaucoup plus sur l'aspect économique. Environ 960 millions d'adultes
sont analphabètes dans le monde, dont deux tiers sont des femmes : plus
de 130 millions d'enfants ne sont pas scolarisés dont 70% sont des
filles (Lassonde, 1996). En Afrique tropicale, l'éducation
enseignée dans les écoles n'avait pas pour but d'atteindre un
objectif de santé pour tous. Dans ce cas de figure deux grands courants
se dégagent : l'un considère l'instruction comme un indicateur du
niveau économique qui ne peut donc agir sur la santé des enfants
qu'à travers les variables économiques ; l'autre considère
l'instruction comme une variable socio-culturelle qui joue sur la survie des
enfants à travers le comportement de la femme. Ici, l'instruction est un
facteur de valorisation du capital humain. C'est un bon indicateur du niveau
socio-économique (Van Der Pool, 1985).
3 TABUTIN D., `'Transition et théories de
mortalité'' in La sociologie de populations. Sous la Direction
de H. Gérard et de V. Piché, Editions Universités
Francophones, AUPELF, UREF, 1995, p.272.
D'autres analyses sur la mortalité infantile et
juvénile, sont celles qui considèrent le niveau d'instruction
comme une variable déterminante du mode de vie du ménage.
L'instruction vue le plus souvent en Afrique comme une mode de vie occidentale,
a été plusieurs fois considérée par certains
auteurs comme favorable à un faible taux de malnutrition. Ceci laisse
à croire que, les stratégies souvent utilisées en Afrique
pour garantir un bon état nutritionnel, sont pour la plupart celles
venues de l'Europe et contraire à la culture africaine. Mosley fait
remarquer que : « le système curatif occidental étant
étranger à la culture locale, les moyens modernes disponibles
restent peu utilisés sauf par les clients instru its et souvent
occidentalisés. En conséquence, le décalage entre la
mortalité des familles éduquées à l 'occidentale et
celle des familles traditionnelles va croissant, et ce d'autant plus que la
médicine occidentale offre non seulement des techniques
préventives et thérapeutiques très efficaces, mais aussi
la conception scientifique de la causalité des maladies ».
(Mosley, 1985 cités par Dackam, 1990). Dans certains travaux,
l'instruction de la femme a été considérée
également comme un indicateur du niveau de compréhension des
soins de santé, de l'hygiène alimentaire et la capacité
d'utiliser les services de santé existants.
Cependant, la mesure de l'instruction n'est pas toujours la
même dans toutes les études. Dans certaines études, les
auteurs se réfèrent au nombre d'années passées
à l'école, d'autres au diplôme le plus élevé
(Dackam, 1990). Tous ces indicateurs montrent qu'il existe une relation entre
l'instruction de la femme et l'état nutritionnel des enfants. Les
pratiques alimentaires des femmes camerounaises pour faire face à la
nutrition des enfants sont en rapport avec le niveau d'instruction de la femme.
Plus les mères ont un niveau d'étude secondaire, plus elles ont
la chance de faire un sevrage normal par rapport à celles qui ont un
niveau d'étude bas (Moloua, 1995).
L'éducation des mères saisie à travers le
niveau d'instruction est un facteur prépondérant dans
l'explication de la santé des enfants en général. Car, une
simple réduction de l'analphabétisme féminin
entraîne nécessairement une amélioration sensible de
l'état nutritionnel des enfants. L'effet bénéfique de
l'instruction de la femme sur la santé des enfants n'est plus à
en douter. En Thaïlande, l'état nutritionnel des enfants s'est
amélioré depuis 20 ans grâce à l'augmentation du
niveau d'alphabétisme des femmes
(Rakotondrabe, 2004).
L'instruction est une composante essentielle qui
détermine la position de la femme dans la société. Les
avantages que cela apporte du point de vue économique à la femme,
c'est que avec leurs diplômes, elles ont la chance de trouver une
activité économique quelconque, comme le dit cet adage :
«les papiers des blancs ne pourrissent jamais
»4. Autrement dit, avec son diplôme,
tôt où tard elle trouvera un emploi. Cette activité
économique va lui permettre d'avoir un revenu qui lui permet de veiller
au bien-être des enfants et de la famille, d'avoir des ressources
matérielles et financières pour augmenter le niveau de vie du
ménage. La femme instruite a une forte proportion à
acquérir des moyens d'informations modernes à travers les
journaux, les radios et les télévisions... Puisque le plus
souvent c'est à travers ces médias que sont
véhiculés les informations sur les pratiques médicales.
L'un des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD), en ce qui concerne l'éducation, est de
promouvoir l'enseignement primaire pour tous les enfants dans tous les pays
d'ici à 2015 ; les progrès réalisés vers
l'égalité entre les sexes et l'autonomisation des femmes
devraient être attestés par l'élimination des
disparités entre les sexes dans les enseignements primaires et
secondaires d'ici à 2015. A moins de 8 ans de cette
échéance, les résultats du recensement
réalisé en 2003 indiquent que la Centrafrique est l'un des pays
qui sont loin d'être en voie de tenir cet engagement. Des
différentes études menées, il ressort que depuis deux
décennies, la pauvreté s'est installée durablement en
Centrafrique (Rapport d'analyse du 3èmeRGPH, 2003). Plusieurs
facteurs, entre autres les difficultés économiques, les
différentes crises militaro-politiques, les grèves des
enseignants, la dégradation des conditions de vie des ménages,
n'ont pas permis d'atteindre les objectifs fixés. C'est ainsi que les
niveaux des indicateurs d'éducation de la population centrafricaine sont
tous faibles, plus particulièrement chez les femmes. Le tableau 1.1
ci-dessous montre l'évolution du taux net de scolarisation au primaire
et taux brut de scolarisation au secondaire. Ce qui montre que, effectivement
la majorité des femmes centrafricaines est analphabète. Le faible
niveau d'instruction de la femme a des conséquences sur le
bien-être de la famille.
4 Un adage d'une des ethnies centrafricaines (les
Yakomas).
Tableau 1.1 : Evolution du taux net de
scolarisation au primaire et taux brut de scolarisation au secondaire en
Centrafrique
Indicateurs
|
Homme (%)
|
Femme (%)
|
Ensemble (%)
|
Taux net de scolarisation (TNS) au primaire
|
|
|
|
RGPH 1988
|
44,3
|
36,9
|
40,7
|
MICS 2000
|
46,5
|
42,9
|
42,9
|
RGPH 2003
|
54,3
|
41,1
|
47,8
|
Taux brut de scolarisation (TBS) au secondaire
|
26,5
|
15,7
|
21,0
|
Source : La RCA en chiffres. Résultat du RGPH,
décembre 2003. Bureau Central du Recensement.
I.2.3.2. Situation d'activité économique de
la femme
L'activité économique de la femme est une
variable importante de l'état nutritionnel des enfants en ce sens
qu'elle permet à la femme d'avoir des ressources pour veiller au
bien-être des enfants. Cette variable a un impact positif ou
négatif sur l'état nutritionnel des enfants. Des études
portant sur l'instruction de la femme, montrent une grande divergence de
l'impact de cette variable sur l'état nutritionnel des enfants. Certains
chercheurs ont élaboré des mesures en tenant compte de l'endroit
où la femme travail, de son revenu et parfois de certains aspects
qualitatifs de l'activité économique à savoir : son emploi
du temps, sa disponibilité au foyer et la gestion des ressources. Berman
et al, (1997) ont répertorié un certain nombre de
problèmes lors de la saisie de l'activité de la femme : celle-ci
peut avoir de multiples rôles économiques variant selon la saison
par exemple (Rakotondrabe, 2004). La femme va cumuler à la fois un
rôle productif (avoir de revenu) et un rôle au sein de la cellule
domestique dont elle ne sera pas payée. Autrement dit, la femme qui
travaille est confrontée à un certain problème qui n'est
autre que le temps qu'elle va mettre au travail et celui qu'elle devrait
consacrer pour s'occuper de ses enfants.
L'impact négatif de la participation de la femme
à une activité économique a fait l'objet de plusieurs
tentatives d'interprétations et d'hypothèses explicatives. C'est
à la femme que revient la charge du foyer et du bien-être de la
famille. Tout ceci demande des
ressources pour permettre à la femme de jouer
pleinement son rôle de mère dans le ménage. Le manque de
ces ressources l'empêche de faire face aux problèmes de
santé des enfants. Le fait pour une femme d'exercer une activité
économique en dehors de son rôle de femme au foyer peut
l'épuiser et entraver la qualité des soins accordés
à son enfant. En Afrique, les femmes qui travaillent ont des
problèmes pour concilier le travail et son rôle de mère
dans le ménage. Ce qui laisse croire que, le travail que la femme fait
ne lui permet pas de consacrer totalement son temps aux enfants. Les relations
entre la mère et les enfants sont coupées. Les enfants ne
bénéficient pas du tout de la présence permanente de leurs
mères (Sivakami, 1997). Cette situation conduit certaines femmes qui
travaillent à laisser les enfants à un des parents souvent
très jeune qui ne prennent pas le soins des enfants. Dans ce cas,
quelles que soient les conditions, ce système à un impact sur les
soins à administrer aux enfants, et les exposent à toutes sortes
de maladies.
Néanmoins, le fruit du travail de la femme a un effet
positif sur l'état nutritionnel des enfants ou sur leur santé. Ce
que la femme tire de son travail lui permet d'améliorer les conditions
de vie des enfants et celles de la famille. La plupart des revenus de la femme
est souvent utilisé pour le bien-être de la famille et plus
particulièrement le bien-être des enfants. Même si le mari
travaille et s'occupe bien des enfants, le peu que la femme apporte dans la
famille est toujours significatif5. Nous pouvons citer l'exemple
d'une étude réalisée en Inde plus
précisément dans la région de Kerala. Cette étude a
montré qu'il y a une relation positive entre le revenu de la femme qui
travaille et la nutrition des enfants. Mais, il n'y a pas de relation entre le
revenu de l'homme et la nutrition (Kumar, 1997, cité par Tulashidar,
1993). Cela nous amène à dire que s'agissant de la contribution
au sein du foyer, la contribution de la femme est plus bénéfique
pour la santé des enfants.
I.2.4. Les caractéristiques
démographiques de la mère et de l'enfant
I.2.4.1. Statut matrimonial de la femme
Des études mettent en vedette la relation entre le
statut matrimonial de la femme et l'état nutritionnel des enfants
(Gbais, 2005). Dans ces études, il ressort clairement que les femmes non
mariées (célibataires), qui sont dans la plupart des cas des
adolescentes ont tendance à se détourner des soins de
santé modernes notamment en matière de nutrition.
5 Nous ne refusons pas que les revenus du mari contribuent
à l'amélioration de l'état nutritionnel des enfants. Mais,
ceux de la femme sont importants.
Les enfants des femmes non mariées semblent plus
désavantagés par rapport aux enfants des femmes mariées.
Les femmes mariées ou qui vivent en union, avec l'expérience et
les ressources financières qu'elles ont, elles sont plus
prédisposées à améliorer la qualité des
aliments à donner aux enfants et apporter une qualité des soins
meilleure à leurs enfants. Autrement dit, les comportements
différentiels enregistrés selon le statut matrimonial des femmes
sont en grande partie dus à l'inexpérience et au manque de
ressources financières des femmes non mariées, ce qui les
poussent à adopter des comportements sanitaires et nutritionnels
inadéquats vis-à-vis de leurs enfants.
I.2.4.2. L'âge de la mère à
l'accouchement
L'examen de la relation entre l'âge de la mère
à la naissance des enfants et l'état nutritionnel de ceux-ci, ont
fait l'objet de plusieurs études. Certaines études confirment que
le risque de malnutrition des enfants nés de femmes âgées
de moins de 20 ans est tellement plus élevé que celui des enfants
dont les femmes ont un âge intermédiaire (Akoto et Hill, 1988). Ce
risque est d'ordre biologique, puisque étant jeune, le système
reproductif de ces femmes n'est pas bien formé pour recevoir le futur
bébé. Ces femmes sont souvent confrontées à des
problèmes d'accouchement. Cette situation conduit ces femmes à
faire des fausses couches ou à donner naissance à un enfant qui
présente une insuffisance pondérale. En d'autres termes, la
précocité de la maternité aboutit à la naissance
des enfants de faible poids et exigeant des soins particuliers.
Outre la précocité de la maternité,
l'âge de la mère à l'accouchement peut se manifester par
des comportements non appropriés en matière de soins de
santé et de nutrition, vis-à-vis des enfants (Legrand et Mbacke,
1992 ; Rakotondrabe, 2004). Les femmes jeunes ont tendance à
négliger les soins prénataux. L'absence des soins
prénataux ou le non recours pour ces femmes aux services de soins de
santé, peuvent compromettre la santé des enfants. Ces femmes
jeunes du fait du manque d'expérience, ne peuvent pas faire face aux
exigences de la venue de l'enfant. Quant aux femmes âgées, elles
sont confrontées à un problème d'inefficacité du
système reproductif dû au nombre élevé de
maternité. Ce qui nécessairement à un impact sur la
santé de l'enfant et l'expose aux infections pulmonaires ou à la
malnutrition.
I.2.4.3. L'âge de l'enfant
L'âge est une variable déterminante dans les
études en démographie. Dans plusieurs travaux de recherche, il a
été établi des relations entre l'âge de l'enfant et
les risques de malnutrition et de mortalité. En Afrique subsaharienne,
un grand nombre de décès surviennent entre un et trois ans, en
raison de la rougeole et de la malnutrition qui surviennent après le
sevrage de l'enfant. L'allaitement exclusif est un facteur crucial pour la
santé des enfants. Les enfants allaités uniquement au sein
bénéficient des anticorps de leurs mères qui leur
permettent de résister contre des agressions extérieures. Au fur
et à mesure que l'enfant évolue en âge, l'immunité
acquise grâce au lait maternel diminue, et les problèmes
nutritionnels deviennent un risque important, compte tenu du sevrage. Le
rapport de l'EDSRCA-1995, montre que l'état nutritionnel des enfants en
RCA est précaire chez les enfants de moins de trois ans. La
prévalence de la malnutrition passe de 6% chez les enfants de moins de 6
mois à 19,9 % chez les enfants de 6 à 11 mois. Pour le rapport de
l'enquête MICSRCA-2000, la prévalence de la malnutrition passe de
13,4 % chez les enfants de moins de 6 mois à 30,4 % chez les enfants de
6 à 11 mois6. L'introduction des aliments de
complément, dans la plupart des cas pauvre en vitamines, ne peut pas
couvrir les besoins de la croissance de l'enfant à partir de 6 mois.
Tout ceci montre que l'âge est une variable déterminante dans
l'état nutritionnel des enfants. C'est pendant cette période
néonatale que les enfants sont exposés à toutes sortes
d'infections. La persistance de ces maladies peut faire basculer l'enfant dans
la malnutrition.
I.2.4.4. Le sexe de l'enfant
L'inégalité des chances entre le sexe masculin
et le sexe féminin est devenue un thème très actuel. La
santé en général et la nutrition en particulier ignorent
malheureusement cette réalité en défavorisant le sexe
faible. Même si certaines parties du globe font des efforts dans ce sens,
cette aspiration se pose avec acuité dans le tiers monde. En effet, en
Afrique la préférence en matière de sexe des enfants varie
selon les sociétés. De manière générale,
là où il n'existe pas de discrimination à l'égard
des filles, la malnutrition touche de manière identique les filles comme
les garçons. Mais, dans les sociétés où l'on
accorde la préférence aux enfants de sexe masculin, le sexe de
l'enfant
6 Rapport de l'enquête MICS-RCA, Bangui, 2001.
joue un rôle important sur son état nutritionnel.
Dans ce cas, la malnutrition serait plus fréquente chez les filles que
chez les garçons. C'est le cas dans les pays musulmans tels que
l'Afghanistan, le Bengladesh. Des études dans certains de ces pays ont
relevé un taux de malnutrition plus élevé chez les filles
que chez les garçons. Par exemple, au Punjab rural des études ont
monté que les garçons reçoivent de la nourriture plus
riche en substances nutritives que les filles et que les mères
dépensent plus dans les soins médicaux pour les garçons
que pour les filles (Das Gupa, cité par Banza, 1993). En
réalité, il n'existe pas de discrimination entre les deux sexes,
puisque la malnutrition touche presque tous les enfants que ce soit les
garçons ou les filles. Les données sur l'état nutritionnel
des enfants en Centrafrique montrent que 25,2 % des garçons souffrent de
malnutrition contre 23 % chez les filles. Avec ces taux on ne peut pas dire
qu'en Centrafrique, les garçons souffrent beaucoup plus de malnutrition
que les filles.
I.2.5. Les facteurs liés aux comportements
nutritionnels
Les comportements nutritionnels que nous évoquons ici
concernent le mode d'allaitement, le complément d'aliment,
l'hygiène alimentaire et le sevrage. Ces pratiques d'allaitement
revêtent une importance particulière dans les déterminants
de l'état nutritionnel des enfants. L'alimentation fait partie
intégrante de la santé des enfants. Elle permet à l'enfant
de résister à la maladie qui peut contrecarrer sa croissance. La
santé des enfants dépend totalement de la nutrition
accordée par leurs mères. De ce point de vue, on peut dire que la
nutrition est un élément déterminant de la santé
des enfants. Pour UNICEF (1998), la protection des enfants contre les maladies
passe par une bonne pratique d'allaitement au sein.
I.2.5.1. Mode d'allaitement
Le lait maternel chez les enfants de moins de trois ans joue
un rôle important. Il est le premier élément d'alimentation
et constitue un aliment irremplaçable pour le nouveau né.
L'UNICEF et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), recommandent que
le lait maternel qui constitue un aliment complet soit donné aux enfants
jusqu'à l'âge de 6 mois. Il fournit les substances
nécessaires à la défense de l'enfant contre les
maladies
infectieuses. Partout en Afrique, c'est le lait maternel qui
est donné aux enfants du fait des atouts que celui-ci apporte. Or, une
chose est que les pratiques d'allaitement utilisées le plus souvent par
certaines femmes, ne sont pas toujours appropriées et peuvent annuler
les avantages pour la longue durée d'allaitement dont l'enfant devrait
bénéficier. Généralement, on distingue deux types
d'allaitement : l'allaitement au sein et l'allaitement artificiel (au biberon).
Ce dernier mode d'allaitement par son coût n'est pas à la
portée de toutes les couches sociales. Souvent mal donné aux
enfants faute de connaissances suffisantes sur la manière de
préparer le lait artificiel, ne peut que augmenter les risques de
malnutrition chez les enfants. Ce qui est cause de malnutrition pour des
milliers d'enfants en Afrique. Alors que le premier contribue
énormément à la réduction des
inégalités de santé entre le milieu urbain et le milieu
rural, entre également des grandes villes et des petites villes ou entre
des enfants en milieu pauvre et des enfants nés en milieu riche. Les
enfants allaités au sein courent moins de risque que les enfants
allaités au biberon. La croissance de l'enfant allaité au sein
est satisfaisant durant le premier semestre de la vie et se ralenti peu
à peu. Il lui faut des compléments d'aliments pour
équilibrer la nourriture de l'enfant.
I.2.5.2. Le complément d'aliment
Le lait maternel à lui seul ne suffit pas pour assurer
l'alimentation de l'enfant à partir du sixième mois, ce lait
devient insuffisant pour son développement. L'alimentation mixte,
c'est-à-dire l'introduction d'aliments autres que le lait maternel
commence dès l'âge de 6 mois jusqu'au sevrage complet, vers 2 ans
en moyenne. Pour protéger sa santé, la jeune mère est
obligée d'introduire des aliments complémentaires. Ce nouveau
comportement de la mère est influencé par les croyances d'une
part et par le niveau d'instruction d'autre part. Au début, il
s'agissait de la promotion de l'allaitement exclusif jusqu'à quatre
mois, ensuite la période a été prolongée de quatre
jusqu'à six mois en milieu de programme pour finalement être
fixée à six mois définitivement.
Mais on remarque qu'à 4 mois presque tous les enfants
centrafricains ont déjà reçu des aliments de complets,
malgré les recommandations de l'OMS, selon lesquelles les enfants
doivent être allaités exclusivement au sein jusqu'à 6 mois.
Ces compléments
d'aliments sous diverses formes ne favorisent pas la bonne
santé de l'enfant et sa croissance normale. La mauvaise qualité
des aliments de complément explique en partie les taux
élevés de malnutrition des enfants. Lorsque les aliments sont
pauvres, les enfants sont exposés très rapidement aux agents
pathogènes pouvant provoquer les maladies diarrhéiques ou la
malnutrition. Tel est le cas de la plupart d'aliments de complément
appelés communément bouillie, préparée à
base de maïs que les femmes centrafricaines donnent aux enfants sans pour
autant varier. L'essentiel pour ces femmes c'est de bourrer le ventre de
l'enfant et au bout de quelques mois, l'enfant commence à perdre sa
forme. L'accélération de ses aliments dans la nutrition de
l'enfant, oblige la mère de celui-ci à réduire la
quantité de lait donner à l'enfant. L'enfant ne
bénéficie plus des protéines, des vitamines A, C et du
calcium contenu dans le lait, qui devrait le protéger contre toutes
maladies. Les compléments d'aliments donnés aux enfants ne sont
pas une mauvaise chose en soi, puisqu'il est fortement recommandé de
compléter le lait maternel par des nourritures d'appoint qui peuvent lui
apporter des calories, surtout à partir du sixième mois, mais
quelle qualité d'aliments il faut donner à l'enfant ? Or, si
l'enfant n'est plus allaité, son état nutritionnel est
entièrement dépendant de la qualité et de la
quantité d'aliments qu'on lui donne. Ces pratiques d'allaitement sont
souvent dues au faible niveau de vie du ménage et au faible niveau
d'instruction de la femme.
I.2.5.3. Le sevrage et l'hygiène alimentaire
Le sevrage est le passage de l'allaitement à une
alimentation solide ou semi-solide. C'est également l'arrêt
définitif de l'allaitement maternel. Selon les sociétés,
la période de transition entre allaitement et alimentation bien
appropriée se situe en moyenne entre 5 mois, fin de l'allaitement
intégral (Gueye et Ferry, 1985). Le sevrage qu'il s'agit ici ce n'est
plus les compléments d'aliments donnés à l'enfant à
partir de 6 mois qui sont souvent la cause du sevrage précoce et
brusque. Mais, c'est une période où l'enfant n'est plus
allaité au sein, il va dépendre totalement de la nourriture que
sa mère lui offre. La mère ne devrait pas tenir compte seulement
de la quantité comme c'est plus souvent le cas en Afrique, mais aussi de
la qualité dont dépend l'état nutritionnel des enfants.
Les régimes alimentaires de sevrage que l'on offre aux enfants sont en
grande partie à l'origine des nombreuses maladies nutritionnelles qui
sévissent un peu partout en Afrique.
En effet, le manque d'hygiène alimentaire et de
connaissance en matière de préparation de ces aliments, sans
oublier les problèmes liés à la conservation, sont des
facteurs d'un mauvais usage des aliments de sevrage (Mudubu, 1996). L'important
n'est pas de sevrer l'enfant comme le font certaines femmes pour souffler un
peu, mais il faut prendre toutes les précautions et rassembler tout ce
qu'il faut pour assurer un bon sevrage. Lorsque l'alimentation de
complément destinée à l'enfant est pauvre, ce dernier est
exposé à des risques élevés d'infection. Il s'en
suit que, la sous alimentation et la malnutrition affectent le système
immunitaire de l'enfant (Tohouégnon, 1993). Bon nombre de chercheurs ont
démontré que le sevrage de l'enfant peut ralentir sa croissance.
Le sevrage est la cause directe de la malnutrition des enfants dans certaines
sociétés.
La situation nutritionnelle des enfants en RCA peut être
imputée au différentiel de ravitaillement du pays en vivres.
Cette situation s'est encore détériorée à cause du
déficit de la production agricole dans l'arrière-pays et de la
restriction de la mobilité des populations suite à
l'insécurité. Dès lors, la disponibilité des
ressources alimentaires et le contexte socio-économique conditionnent le
comportement nutritionnel de la mère, surtout la mère adolescente
sans niveau d'instruction et sans revenu. Lorsque les pratiques d'allaitement
sont appropriées, les enfants ont plus de chance de
bénéficier d'un aliment de complément favorable à
leur santé.
I.2.5.4. Source d'approvisionnement en eau de boisson
La baisse de la mortalité des enfants est
parallèle à la mise en place du programme d'approvisionnement en
eau potable. Il existe un lien entre la qualité de l'eau utilisée
pour la boisson et la santé, surtout en ce qui concerne la santé
des enfants sujets à des affections d'origine parasitaires et
infectieuses. Aussi, le mode de stockage de l'eau dans certains
récipients comme la calebasse est un risque également pour la
santé de l'enfant. L'eau c'est la vie et la manière de la
conserver devrait être efficace car la vie de toute l'humanité en
dépend. Dès lors, la qualité de l'eau que la mère
donne à son enfant, le protège contre toutes maladies
diarrhéiques et par conséquent améliore sa chance de
survie (Mudubu, 1996). Ceci montre comment l'usage de l'eau potable dans
l'alimentation de l'enfant est important.
Pour Akoto et Hill (1988), l'accès à une eau
potable et abondante serait plus important pour la santé de l'enfant que
l'existence d'un grand hôpital moderne. Ceci se vérifie en
Centrafrique où la Société de Distribution d'Eau en
Centrafrique (SODECA) couvre à peine la moitié des besoins de la
population en eau potable. Les femmes continuent à se diriger vers les
puits dont la qualité est douteuse et qui n'est pas toujours favorable
à la santé des enfants. Avec les troubles militaro-politiques et
les récentes inondations survenues à Bangui en Août 2005
avec leurs conséquences sanitaires pour les populations des zones
sinistrées (contamination des puits suite au débordement des
latrines, recrudescences des maladies diarrhéiques et du paludisme) font
redouter la survenue d'épidémies. Ceci souligne la
nécessité du renforcement du système d'alerte par les
autorités sanitaires, pour la surveillance des maladies à
potentiel épidémique comme la dysenterie, l'hépatite E, la
rougeole, le paludisme. . .7 Cette insuffisance en eau potable, est
la cause directe de la dégradation de l'état nutritionnel des
enfants depuis un certain temps.
I.3. Cadre conceptuel
Afin d'évaluer et d'analyser les déterminants de
l'état nutritionnel des enfants de moins trois ans en Centrafrique, il
est nécessaire d'établir un mécanisme causal faisant
apparaître les liens des différents facteurs qui ont une incidence
sur l'état nutritionnel des enfants. Pour mettre en relation ces
facteurs, un cadre conceptuel mieux adapté pouvant ressortir clairement
ces relations devrait être proposé. Il existe une multitude de
cadres conceptuels et le principe reste toujours le même : il s'agit de
classer et relier les types de concepts selon le niveau (macro, méso et
micro) ou bien selon leur nature sociale, économique, culturelle,
environnementale, etc. (Younoussi, 1997). Mais, ils se diffèrent des uns
des autres selon les facteurs privilégiés dans les schémas
explicatifs.
Le cadre conceptuel ou schéma conceptuel, est une
démarche utilisée pour relier comme nous l'avons souligné
ci-haut les concepts de base de l'étude. C'est un schéma qui
essaie de démontrer la réalité des faits. Pour notre
étude, le niveau d'instruction de la femme va influencer les facteurs
liés aux comportements nutritionnels et caractéristiques
démographiques de la mère et de l'enfant. Le niveau d'instruction
peut, dans le cadre de sa relation avec l'état nutritionnel des enfants,
être un proxy du contexte socio-économique,
7 République Centrafricaine. Procédure
d'Appel Global (CAP), Nations Unies, 2006.
en l'occurrence l'activité économique de la
femme, le niveau de vie du ménage, et/ ou du contexte socio-culturel tel
que l'appartenance ethnique et religieuse. Le niveau d'instruction de la femme,
quel qu'il soit médiatise l'influence de ces facteurs sur l'état
nutritionnel des enfants.
En somme, ce cadre conceptuel tente d'appréhender le
mécanisme à travers lequel le niveau d'instruction de la femme
agit sur l'état nutritionnel des enfants en Centrafrique. Le niveau
d'instruction de la femme influencerait l'état nutritionnel des enfants
en modifiant les comportements des mères dans le sens d'une
amélioration des conditions de vie de l'enfant. Ce niveau d'instruction
de la femme est influencé par le contexte socioéconomique et
culturel. Le contexte économique que nous évoquons ici, fait
allusion au développement économique du milieu dans lequel la
femme vit. Il détermine entre autres la disponibilité des
infrastructures sociales (sanitaires, scolaires) et la répartition des
ressources économiques au niveau de la population et l'accès de
celle-ci à ces différents services (santé,
éducation). Le contexte économique détermine enfin
l'instruction et l'activité économique de la femme, qui est des
éléments constitutifs de la position de la femme dans la
société. Avec les ressources économiques, la femme va
adopter un comportement différentiel quant à l'utilisation des
services de santé ; elle va adopter des stratégies
également différentes pour essayer de satisfaire les besoins
nutritionnels des enfants. Ici le niveau d'instruction de la femme agit sur
l'état nutritionnel des enfants à travers la capacité de
la femme à mobiliser les ressources nécessaires pour la
santé de ses enfants. Quant au contexte socio-culturel, il favorise le
contact de la femme avec les autres valeurs, les idées et les techniques
de la culture occidentale à travers son éducation. Il permet
à la femme d'acquérir des connaissances en matière de
santé et de rompre avec les pratiques traditionnelles. Le niveau
d'instruction de la femme influencerait l'état nutritionnel des enfants
en modifiant les comportements de la mère dans le sens d'une
amélioration de la santé des enfants. Les comportements de la
femme en matière de santé vis-à-vis des enfants peuvent
varier selon les caractéristiques de ces derniers.
enapit~e 3: ead~e tnâ~ique de
('étude
I.3.1. Hypothèses
La principale hypothèse de base de cette étude
est que l'état nutritionnel des enfants est déterminé par
le niveau d'instruction de la femme. Ainsi, l'état nutritionnel des
enfants s'améliore avec l'augmentation du niveau d'instruction. De cette
hypothèse générale, découle des hypothèses
spécifiques suivantes :
H1: Plus la femme est instruite, moins les
enfants sont malnutris;
H2 : Le niveau de vie du ménage agit sur
l'état nutritionnel des enfants à travers l'instruction de la
femme;
H3 : Les enfants des femmes appartenant aux
groupes ethniques qui sont pour la scolarisation des enfants auront un
état nutritionnel satisfaisant que les enfants appartenant aux autres
groupes ethniques;
H4 : Les femmes mariées ont tendance
à bien nourrir leurs enfants que les femmes célibataires.
I.3.2. Cadre conceptuel
Graphique 1.1 : Cadre conceptuel pour l'analyse de
l'impact du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des
enfants
Caractéristiques démographiques de
la mère et de l'enfant
![](impact-niveau-instruction-femme-etat-nutritionnel-enfants-moins-de-3-ans1.png)
![](impact-niveau-instruction-femme-etat-nutritionnel-enfants-moins-de-3-ans2.png)
Le niveau d'instruction de la femme
Comportements nutritionnels des mères
Facteurs socio-économiques
Facteurs socio-culturels
Facteurs contextuels
Etat nutritionnel des enfants
Adapté au cadre conceptuel de Arun (1994)
I.3.3. Définition des concepts clés
"Tout raisonnement, toute hypothèse, nécessitent
l'utilisation de concepts: représentation mentale,
générale et abstraite, des objets étudiés. Le
concept suppose un degré de précision et de clarification
supérieur à la notion, qui désigne une image mentale assez
floue"8. A ce titre, la complexité des
phénomènes démographiques amène les sciences
sociales, notamment la démographie à utiliser nombre de concepts,
souvent mal définis, ambigus, susceptibles de plusieurs acceptions (non
univoques).
8 RONGERE P (1975) : Méthodes des Sciences Sociales.
Collection des Mémentos. Dalloz (2e éd.), Paris, pp.
24-25
· Etat nutritionnel des
enfants
L'état nutritionnel fait partie des indicateurs de
santé proposés par l'OMS (1981). C'est l'état
résultant à la fois de l'histoire nutritionnelle ancienne et
récente de l'enfant, et reflète une situation qui est
généralement la conséquence d'une alimentation
inadéquate. La définition de l'état nutritionnel varie
d'un auteur à un autre. Toutefois, certains auteurs se
réfèrent aux caractéristiques de la malnutrition pour
définir l'état nutritionnel des enfants. Nous définissons
la malnutrition comme un déséquilibre nutritionnel,
déséquilibre pouvant s'expliquer par un déficit des
éléments nutritifs.
· Le niveau d'instruction de la
femme
Le niveau d'instruction ou niveau de scolarisation est le
niveau d'instruction le plus élevé dans le système de
formation officiel en vigueur dans chaque pays. Il peut être
mesuré par la dernière classe suivie, par le diplôme le
plus élevé obtenu ou par le cycle atteint. La mesure de
l'instruction n'a pas toujours été la même dans les
études menées à ce sujet. Et nous le définissons
comme le niveau d'étude le plus élevé.
· Les facteurs
socio-économiques
Ces facteurs socio-économiques renvoient aux facteurs
favorisant le développement économique du milieu où la
femme vit. Ils englobent à la fois la répartition des ressources
économiques au niveau de la population et l'accès de celle-ci aux
différents services (éducation, santé, emploi...). Les
facteurs économiques déterminent le cadre de vie de la femme et
de l'enfant. Et en matière de nutrition, la femme développe des
stratégies alimentaires en fonction des ressources disponibles. Ces
stratégies peuvent parfois conduire à une réduction de
l'apport énergétique consommé dans les ménages en
situation de crise. Le contexte socio-économique sera
appréhendé par l'activité économique de la
femme.
· Les facteurs
socio-culturels
Nous les définissons par rapport à un cadre de
référence des structures sociales et des normes, les
règles, les modes de pensées et les habitudes en matière
de nutrition et de soins apportés aux enfants. Ces règles et ces
normes déterminent la place de l'individu dans la société.
Les facteurs culturels ont une influence sur la nutrition des individus en
général et celui des enfants en particulier. L'attachement de la
population à sa culture conduit parfois certaines femmes à
adopter des comportements conformes à ces normes bien que ceux-ci
risquent de compromettre leur propre santé et celle de leurs enfants.
L'appartenance religieuse et l'appartenance ethnique de la femme permettent
d'appréhender le contexte socio-culturel dans le quel la femme vit.
· Facteurs liés aux comportements
nutritionnels
La nutrition est un facteur clé de la santé et
de la santé des enfants en particulier. Elle détermine la
résistance des enfants aux agents pathogènes et constitue un
élément essentiel des conditions de développement et de la
croissance des enfants. Une bonne nutrition peut transformer la vie de l'enfant
et améliorer son développement physique et mental. L'impact de
cette maladie sur l'état nutritionnel des enfants se manifeste par une
plus grande susceptibilité des enfants aux maladies. Les pratiques
alimentaires adoptées par les femmes doivent répondre aux besoins
nutritionnels des enfants. Ces comportements se sont le mode d'allaitement et
la source d'approvisionnement en eau de boisson.
· Caractéristiques démographiques
de la mère et de l'enfant
Ce sont le statut matrimonial de la mère, l'âge de
la mère, l'âge de l'enfant et le sexe de l'enfant.
I.3.4. Construction du modèle d'analyse
L'analyse de l'état nutritionnel des enfants
révèle qu'un mécanisme causal fait apparaître des
liens importants entre les différents facteurs (contextuels, socio-
économiques, socio-culturel, les comportements
nutritionnels, les caractéristiques de la mère et de l'enfant) et
l'état nutritionnel des enfants. Sur la base de tout ce qui
précède, nous définissions le cadre analytique
ci-après.
Schéma d'analyse
Graphique 1.2 : Schéma d'analyse de
l'impact du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des
enfants
![](impact-niveau-instruction-femme-etat-nutritionnel-enfants-moins-de-3-ans3.png)
Le niveau d'instruction de la femme
- Statut matrimonial
- Age de la mère
- Age de l'enfant
- Sexe de l'enfant
Activité économique
- Région sanitaire
- Milieu de résidence
- Niveau de vie
Religion et ethnie
Etat nutritionnel
des enfants
(Retard de croissance)
![](impact-niveau-instruction-femme-etat-nutritionnel-enfants-moins-de-3-ans4.png)
- Mode d'allaitement - Eau de boisson
CHAPITRE II
DOMETHODE L'ETUDELOGIE
Dans ce chapitre, il sera question de présenter les
sources de données qui seront utilisées, évaluer les
données pour apprécier leurs limites, spécifier les
variables d'analyses et décrire les méthodes d'analyses à
utiliser pour vérifier les hypothèses de travail.
II.1. Présentation des
données
II.1.1. Sources de données
Le manque des données fiables dans les années
50, a constitué un handicap majeur à la réalisation d'une
étude des phénomènes démographiques en Afrique, y
compris la santé des enfants. Cependant dans les années 70, on
assiste à une multitude d'opérations de collectes d'où
l'enrichissement de la littérature démographique sur la
malnutrition des enfants et l'état nutritionnel des enfants. Dans le
cadre de cette étude, pour des besoins d'analyses nous n'allons pas
collecter les données sur le terrain, mais nous allons utiliser les
données existantes. Il s'agit de l'Enquête Démographique et
de Santé (EDS) réalisée en République
Centrafricaine de 1994-1995. Cette enquête constitue actuellement une la
source essentielle des données pour l'analyse des
phénomènes démographiques en centrafrique. Elle comprend
un volet sur l'état nutritionnel des enfants.
Parmi les objectifs de l'EDS figure l'évaluation de
l'état nutritionnel des enfants de moins de trois ans et de leurs
mères. Elle mesure l'état nutritionnel des enfants par le biais
des mesures de la taille et de l'âge de l'enfant. Elle contient
également des informations précises sur la santé familiale
: vaccinations, prévalence et traitement de la diarrhée, de la
fièvre et de la toux, visites prénatales et assistance à
l'accouchement, allaitement maternel. Les informations sur les mesures
anthropométriques sont pertinentes pour la construction de l'état
nutritionnel des enfants. L'EDSRCA a utilisé quatre types de
questionnaires : le questionnaire individuel femme, le questionnaire homme, le
questionnaire ménage et le questionnaire communautaire. Tous ces
questionnaires rendent compte des caractéristiques
socio-économiques, socio-culturelles et socio-démographiques des
femmes, de leurs
conjoints et de leurs enfants. Les informations que nous
analysons dans ce travail, ont été collectées à
partir du questionnaire individuel femme. Quant au questionnaire ménage,
il est utilisé uniquement pour la construction de l'indicateur de niveau
de vie du ménage.
II.1.2. Echantillonnage de l'EDSRCA et population cible
Pour mieux appréhender l'impact du niveau d'instruction
de la femme sur l'état nutritionnel des enfants dans les analyses,
l'échantillon de l'analyse de l'état nutritionnel des enfants en
Centrafrique est constitué des enfants survivants parmi ceux qui sont
nés au cours des trois dernières années entre 1992 et 1995
précédant l'enquête. Cet échantillon concerne les
enfants de moins de 36 mois. Au cours de cette enquête, 2.577 enfants
âgés de moins de trois ans des femmes éligibles
âgées (15-49 ans) ont été pesés et
mesurés. Cet échantillon permet de voir dans quel groupe
d'âge, on a une forte proportion d'enfants malnutris au cours du premier
mois de la vie.
Les questions sur la malnutrition des enfants ne sont pas
posées directement aux enfants mais aux femmes qui ont au moins un
enfant. L'EDSRCA a couvert un échantillon de 6 000 femmes
âgées de 15-49ans. En gros, 6 159 ménages ont
été sélectionnés, 5 583 ont été
identifiés et dont 5 551 ont été effectivement
enquêtés, soit un taux de réponse de 99,4%. Sur les 5 884
femmes éligibles âgées de 15-49 ans sur 6 005 femmes ont
été enquêtées, soit également un taux de
réponse de 98 %. Ce taux de réponse paraît très
satisfaisant pour témoigner le bon déroulement des
opérations sur le terrain.
II.1.3. Niveau de la malnutrition des enfants en
Centrafrique
La malnutrition, qu'elle soit chronique, pondérale ou
aiguë, se présente sous deux formes : la malnutrition
modérée et la malnutrition sévère. Ces indices
obtenus à travers les mesures anthropométriques ont
été comparés à ceux de la population de
référence recommandée par l'OMS.
Généralement si une population est bien nourrie et en bonne
santé, on s'attend à ce que seulement 2,3 % des enfants se
situent à moins de deux écartstype (- 2 ET) pour la malnutrition
modérée, et 1,0 % à moins de trois écarts-types (-3
ET) pour la malnutrition sévère (EDSRCA, pp. 169).
Sur l'ensemble du territoire centrafricain, le taux de
malnutrition des enfants est largement au dessus des recommandations de l'OMS
comme le montre le tableau 2.2 et le graphique 2.3. La malnutrition en
générale touche les enfants sans distinction du milieu de
résidence. Le taux de retard de croissance au niveau national est de
33,6 % dont 37, 2 % en milieu rural et 28,6 % en milieu urbain. Ce
résultat au niveau national est proche de ce que nous avons trouver dans
Epi Info (cf. annexe). Il en résulte que quelle que soit
la forme de malnutrition, les proportions se situent au dessus de celles d'une
population comparée à la population de référence
recommandée par l'OMS.
Tableau 2.2 : Etat nutritionnel des enfants en
Centrafrique
Milieu de résidence
|
Insuffisance pondérale (Poids pour âge)
|
Retard de croissance (Taille pour âge)
|
Emaciation (Poids pour taille)
|
Effectif
|
Modéré
|
Sévère
|
Modéré
|
Sévère
|
Modéré
|
Sévère
|
National
|
27,3
|
7,5
|
33,6
|
14,3
|
7,1
|
1,1
|
2310
|
Urbain
|
22,2
|
4,5
|
28,6
|
10,8
|
5,8
|
1,0
|
949
|
Rural
|
30,8
|
9,5
|
37,2
|
16,7
|
8,1
|
1,1
|
1361
|
Source : Données de l'EDSRCA, 1995.
Graphique 2.3 : Evolution de différentes
formes de la malnutrition en Centrafrique
|
|
40 35 30 25 20 15 1 0
5
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
National Urbain Rural
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Modéré
P/A
|
Sévère
|
Modéré
|
T/A
Sévère
|
Modéré
|
P/T
sévère
|
|
|
II.2. Evaluation de la qualité des
données
Dans presque toutes les études, les résultats
sont tributaires de la qualité des données. L'utilisation des
données nécessité une vérification de leur
qualité. Tout ceci pour éviter que les résultats de
l'analyse ne soient biaisés et de connaître les limites à
apporter aux résultats de l'étude. Cependant, quels que soient
les efforts fournis pour améliorer la qualité des données,
il n'est pas toujours facile d'éviter certaines erreurs. Nous nous
intéressons ici à l'évaluation des erreurs liées
à la méthodologie de collecte des données, à
l'évaluation de la qualité des données sur l'âge et
les limites, biais relatifs aux informations liées à
l'état nutritionnel des enfants.
II.2.1. Erreurs liées à la
méthodologie de collecte des données
Les erreurs qu'on rencontre le plus souvent dans les EDS, sont
des erreurs liées à la sélection de l'échantillon
et les erreurs de sondage. Les erreurs de sondage permettent de mesurer le
degré de variation des réponses d'un échantillon à
un autre. Ces erreurs sont mesurées par l'indice l'erreur
type10 qui est définie comme la racine carrée de la
variance des réponses (EDSRCA, 1995 : pp. 235-236). Les erreurs de
sondage reflètent également l'effet du plan de sondage ou l'effet
de grappe. Rappelons que l'échantillon de l'EDSRCA était
basé sur un sondage auto pondéré à deux
degrés. Tandis que les erreurs liées à la sélection
de l'échantillon reflètent les biais introduits par le choix de
l'échantillon. Les informations relative à l'état
nutritionnel des enfants concerne les enfants nés au cours des trois
années précédant l'enquête ont été
recueillies auprès d'un échantillon de femmes âgées
de 15 à 49 ans. Toutes les femmes qui ne font pas partie de cette
tranche d'âge, qui ont eu des naissances au cours de la période de
référence y compris celles qui sont décédées
avant la date de l'enquête sont exclues de l'échantillon. Et, par
conséquent les enfants nés de ces femmes sont également
exclus de l'échantillon.
II.2.2. Evaluation de la qualité des
données sur l'âge de la femme
La mauvaise déclaration de l'âge ou de la date de
naissance des femmes peut conduire à une sous-estimation ou une
surestimation de l'état nutritionnel des enfants.
10 L'erreur-type (ET) est un indice particulièrement utile
pour mesurer l'erreur de sondage d'un paramètre (moyenne ou
proportion).
L'échantillon des femmes sélectionnées
pour l'enquête appartient à la tranche d'âge 15-49 ans. De
ce point de vue, la mauvaise déclaration des âges de ces femmes
peut affecter l'état nutritionnel des enfants et surtout la
mortalité différentielle. Dans les enquêtes on demande
souvent les dates de naissances des femmes. Ces dates permettent de calculer
les âges. Et, dans le cas où les dates ne sont pas disponibles, on
demande à ces femmes de donner leur âge. La mauvaise
déclaration de ces âges peut entacher d'erreur de la part des
enquêtes. Ainsi donc les phénomènes d'attraction des
âges dits ronds (âge se terminant par 0 ou 5) et de
répulsion des âges sont généralement
constatés dans les enquêtes où on demande aux femmes
d'essayer de se souvenir des dates des évènements passées.
Nous utiliserons la méthode graphique pour évaluer la
qualité de déclaration des âges des femmes. L'existence des
pics ou de creux à certains âges des femmes indique une attraction
ou répulsion pour ces âges et traduit par conséquent la
mauvaise déclaration de ces âges.
Le graphique 2.2 montre une allure irrégulière.
On observe une attraction aux âges se terminant par 0 et 20 ans. Le
problème que ces femmes ont pour se souvenir de leur âge les
conduit souvent à arrondir leurs âges par les chiffres ronds. La
forte préférence de l'âge de 20 ans peut s'expliquer par le
fait que celui-ci correspond à l'âge auquel les adolescentes
montrent qu'elles sont grandes même si elles n'ont pas atteint
l'âge de 20 ans.
Graphique 2.2 : Répartition des femmes
selon leur âge
Plusieurs méthodes sont utilisées pour
apprécier la qualité des déclarations des âges. Les
indices les plus utilisés sont : l'indice de Bachi, l'indice
combiné des Nations Unies, l'indice de Whipple et l'indice de Myers.
Dans cette étude, nous allons recourir aux deux derniers indices. Nous
allons les présentons brièvement puisqu'ils ont été
utilisés par plusieurs auteurs.
L'indice de Whipple (Iw) permet de confirmer ou d'infirmer la
préférence des âges ronds (0 et 5). Si tous les âges
enregistrés se terminent par 0 ou 5, l'indice vaut 5 ; s'il n'y a aucune
attraction ou répulsion pour ces âges, il vaut 1, s'il y a
contraire une répulsion pour ces âges, il est inférieur
à 1 et vaut 0 si aucun âge ne se termine par 0 ou par 5 (Gendreau,
1993). L'avantage de cet indice est sa simplicité et son
inconvénient est de ne mesurer que la préférence pour les
chiffres 0 et 5. Dans notre cas, Iw est égal à 1,24. On constate
que cette valeur supérieure à 1 et inférieure à 5,
montre une légère préférence pour les âges se
terminant par 0 et 5.
Quant à l'indice de Myers (IM) traduit les
préférences (ou aversions) pour les âges se terminant par
des chiffres de 0 à 9. Il est compris entre 0 et 180. Cet indice est nul
si les déclarations d'âge sont exactes. Sa valeur est d'autant
plus élevée que les préférences ou aversions pour
les âges se terminant par certains chiffres sont plus grandes. Sa valeur
maximale est atteinte lorsqu'il y a préférence pour tous les
âges se terminant par un même chiffre, et vaut 180 (ibid.). Les
signes négatifs et positifs indiquent une répulsion et une
attraction aux âges se terminant par ce chiffre. La valeur de l'indice de
Myers est de l'ordre de 15 en Afrique et voire même 20 ou 30 dans
certaines EDS (Tabutin et Schoumaker, 2000). Pour cette étude elle est
de 12,01 et cette situation illustre bien les préférences ou
aversions pour certains âges. Bien que la qualité de la
déclaration des âges soit mauvaise, le rapprochement de l'indice
de Myers 0 par rapport à 180 permet d'admettre les données sur
l'âge comme acceptable.
II.2.3. Evaluation de la qualité des données
sur l'âge de l'enfant
Les âges des enfants peuvent être mal
déclarés non par l'enfant mais par sa mère. La mauvaise
déclaration de ces âges peut conduire à des calculs
erronés de certains
indicateurs de l'état nutritionnel des enfants qui se
mesurent en fonction de l'âge. Notons que les questions sur l'âge
(en mois) concernent les enfants nés au cours des trois années
précédant l'enquête.
Le graphique 2.3 ci-dessus indique une certaine attraction aux
chiffres 6, 11, 17 engendrant une répulsion aux chiffres 7, 12, 14. Ceci
montre des problèmes que les femmes ont pour donner exactement la date
de naissance de leurs enfants. Ces femmes ont tendance de faire des
approximations de l'âge de l'enfant avec des chiffres impairs.
Graphique 2.3 : Répartition des enfants
selon leur âge
|
|
4,0 3,5 3,0 2,5 2,0 1,5 1,0 0,5
|
|
|
0,0
|
|
|
II.2.4. Evaluation de la qualité des
données sur l'état nutritionnel des enfants
Nous avons signalé ci-haut que, un des objectifs de
l'EDSRCA était d'évaluer l'état nutritionnel des enfants
de moins de trois ans. Puisque l'état nutritionnel joue la chance
qu'à un enfant d'attraper des maladies. Comme exemple, un enfant qui a
atteint une malnutrition chronique est en position de faiblesse. Il se trouve
au grand risque de contracter des maladies et finalement de
décéder. L'état nutritionnel des enfants est
évalué au moyen d'indicateurs anthropométriques. Ces
indicateurs suivent les recommandations de l'OMS. Ainsi donc, l'état
nutritionnel des enfants enquêtés est comparé en tenant
compte de la population de référence
internationale10. Dans une population en bonne santé et bien
nourrie, normalement on devrait s'attendre à ce que au moins 2,3 % des
enfants se situent à moins de deux écarts types en dessous de la
médiane de la population de référence sont
considérés mal nourris, tandis que ceux qui se situent à
moins de trois écarts type en dessous de la médiane sont
considérés sévèrement mal nourris pour chacun des
trois indicateurs de nutrition : Taille-pour-âge, poids-pour-taille et
poids-pour-âge.
II.3. Seuil de classification de l'état
nutritionnel des enfants
Les études de prévalence de l'état
nutritionnel des enfants reposent sur certains seuils de classification. Seul
le seuil qui est régulièrement utilisé et le plus ancien
est celui de Gomez (Gomez et al. 1956). Ce seuil de classification tient compte
du seul critère du poids en fonction de l'âge. Autre
classification est celle proposée par Waterlow John (cité par
Hennart, inédit ; Rakotondrabe, 2004), par seuil de l'état
nutritionnel des enfants, nous a servi pour classer un enfant par rapport
à son état nutritionnel. Le pourcentage par rapport à la
médiane et la Z-score sont deux indices utilisés pour classer les
enfants. Cette classification permet de distinguer divers degrés
d'urgence pour une intervention nutritionnelle à partir d'une
combinaison de deux indicateurs à savoir le poids en fonction de la
taille et la taille en fonction de l'âge. Ainsi, si nous pouvons admettre
que 80 % de la médiane de référence du poids-pour-taille
et 90 % de la médiane de référence de la
taillepour-âge correspondent à -2 ET en dessous de ces
médianes, nous pouvons utiliser le Z-score qui exprime en «
déviations standards », qui est l'écart du poids ou de la
taille d'un enfant par rapport à la médiane des enfants de
référence de sa taille ou de son âge. Tout écart
entre les indices anthropométriques et la norme de
référence est synonyme de malnutrition. (Waterlow, 1973 et 1976 ;
Garenne, 2000).
II.3.1. Seuil de classification de l'état
nutritionnel des enfants par Ecart-type
Il n'existe pas d'arguments définitifs pour
considérer un seuil meilleur qu'un autre, pour définir et classer
les enfants malnutris. Les recommandations par rapport à ce mode de
calcul sont en faveur d'une expression des valeurs en nombre
d'écart-types des données
10 La référence établie par NCHS/CDC/OMS
à partir de l'observation d'enfants américains de moins de cinq
ans en bonne santé
de référence, avec des seuils fixés
à -2,0 écart-types. Cette attitude normative a prévalu
faute de données suffisantes, du type de celles recherchées dans
cette étude, pour estimer un seuil correspondant à un risque
accru de l'état nutritionnel des enfants.
Généralement la classification des enfants selon
leur état nutritionnel se faisait en tenant compte des indices
exprimés en pourcentage de la médiane de référence.
Si la différence des prévalences de l'état nutritionnel
des enfants selon la classification est faible pour le poids par la taille (les
valeurs en écart-types sont sous-estimées par rapport aux valeurs
en pourcentage de la médiane), mais elle est beaucoup plus importante
pour la taille par âge et les valeurs trouvées en
écart-type sont considérablement supérieures à
celles fournies par les pourcentages à la médiane (des
estimations faibles et fortes respectivement de la prévalence de la
chétivité et de la malnutrition sévère aux
différents âges), comme le montre la tableau ci-dessous (Keller W
et Fillmore C.M, 1983).
Tableau 2.3 : Différentes classifications
de Waterlow pour estimer la prévalence de la malnutrition des
enfants
|
W1*
|
W2*
|
W3
|
Normal
|
|
|
|
Poids par taille
|
> 80,0
|
> 80,0
|
> -2,0 ET
|
Taille par âge
|
> 87,5
|
> 90,0
|
> -2,0 ET
|
Chétif (malnutrition
chronique)
|
|
|
|
Poids par taille
|
> 80,0
|
> 80,0
|
> -2,0 ET
|
Taille par âge
|
< 87,5
|
< 90,0
|
< -2,0 ET
|
Maigre (malnutrition aiguë)
|
|
|
|
Poids par taille
|
< 80,0
|
< 80,0
|
< -2,0 ET
|
Taille par âge
|
> 87,5
|
> 87,5
|
> -2,0 ET
|
Sévèrement malnutri (maigre et
chétif)
|
|
|
|
Poids par taille
|
< 80,0
|
< 80,0
|
< -2,0 ET
|
Taille par âge
|
<87,5
|
< 90,0
|
< -2,0 ET
|
* : Pourcentage par rapport à la médiane
|
(ET) : Ecarts-types par rapport à la médiane
|
Source : Garenne et al., CEPED N°1 7.
II.3.2. Seuil de classification de l'état
nutritionnel des enfants par Z-score
Le Z-score est la différence entre la mesure
observée et la valeur de la médiane par rapport à la
population de référence. Il est exprimé en tenant compte
de l'unité de mesure qui est l'écart-type de la distribution. La
formule de Z-score est :(mesure - médiane)/écarttype de la
médiane.
Ce mode de calcul fixe le seuil de malnutrition, à -2,0
ET. En effet, si le Z-score d'un enfant est inférieur au seuil de -2,0
ET alors, cet enfant est malnutri dans le cas contraire il ne l'est pas. Dans
le cas théorique, l'explication différentielle entre la
méthode de la classification par seuil et celle de la mesure de
prévalence standardisée peut être illustré par le
graphique (Graphique 2.6). Le graphique nous présente deux cas de
figures de deux enfants : « A et A' » enfant qui souffrent
d'insuffisance pondérale et « B et B' » enfant qui souffre de
retard de croissance. Sur ce graphique, prenons l'exemple des enfants A et A',
nous voyons que l'enfant A' est considéré comme un enfant
dénutri c'est-à-dire qui présente une insuffisance
pondérale car son poids est situé en dessous du seuil de -2
écart type, tandis que l'enfant A bien que se situant dans la partie
inférieure du seuil c'està-dire malgré une perte de poids,
on ne peut pas le classer parmi les enfants dénutris parce qu'il n'a pas
dépassé le seuil fixé, il n'est pas
considéré comme un enfant qui présente une insuffisance
pondérale.
En ce qui concerne le deuxième cas de figure les
enfants B et B', nous voyons également que l'enfant B' bien qu'il est de
petite taille mais comme il n'a pas dépassé le seuil de -2
écart-type puisque sa taille reste au dessus de la médiane de
référence, on ne peut pas le considérer ou le classer
parmi les enfants qui présentent un retard de croissance. Tandis que
l'enfant qui se situe dans la partie positive ne l'est pas. Dans le cas
théorique représenté, l'enfant A est classé comme
dénutri, car son poids est situé en dessous du seuil de -2
écart-type alors que l'enfant B ne l'est pas, malgré une perte de
poids plus important. En d'autres termes, si un enfant maigrit, pour une raison
d'insuffisance, mais que son poids reste au dessus de la limite arbitraire de
-2 Z-score, il ne sera pas classé parmi les enfants dénutris,
bien qu'il ait pu prendre du poids de façon importante.
Graphique 2 :4 : Méthode de classification
de l'état nutritionnel des enfants par Z-score
![](impact-niveau-instruction-femme-etat-nutritionnel-enfants-moins-de-3-ans5.png)
A'
B'
A
B
-3 -2 -1 0 1 2 3 Ecart type par rapport à la moyenne
(Z-score d'écart type)
II.4. Spécification des variables d'analyses
et construction des indicateurs II.4.1. Les variables d'analyses et
indicateurs
· L'état nutritionnel des
enfants
Les indicateurs anthropométriques sont des indicateurs
les plus souvent utilisés pour mesurer l'état nutritionnel des
enfants de moins de cinq ans. Cette variable sera construite au cours de cette
étude (cf. page 44-45).
· Les variables contextuelles La
région sanitaire
La région sanitaire se définit par rapport au
découpage territorial effectué par le Ministère de la
Santé Publique et de la Population. Dans cette étude, nous nous
référons à ce découpage pour appréhender le
lien de résidence de la mère. Une région sanitaire n'a pas
les mêmes particularités (physiques, économiques et
culturelles) que les autres régions sanitaires. Chacune de ses
particularités constitue un poids, qui a une influence sur l'état
nutritionnel des enfants. En RCA, il existe six régions sanitaires y
compris Bangui la capitale. Les modalités de la région sanitaire
sont : la région I (regroupe la préfecture de l'Ombella-Mpoko,
Lobaye, Kémo et Nana-Grébizi) ; la région II (regroupe la
préfecture de la Mambéré-Kadéi,
Sangha-Mbaéré et Nana-Mambéré) ; la région
III (regroupe la préfecture de l'Ouham et Ouham-Péndé) ;
la région IV (regroupe la préfecture de la Ouaka,
Bamingui-Bangoran, Haute-Kotto et Vakaga) ; la région V (regroupe la
préfecture du Mbomou, Basse-Kotto et Haut-Mbomou) et Bangui la
capitale.
Le milieu de résidence
Le milieu de résidence sera appréhendé par
le secteur d'habitat de la mère. Ses modalités sont : le milieu
urbain et le milieu rural.
Le niveau de vie du ménage
Le niveau de vie du ménage est difficile à
définir et à mesurer. Il est utilisé pour
appréhender un autre concept complexe comme la pauvreté dans
certaines études. Nous pouvons le définir comme reflétant
l'accès des ménages aux biens et ressources nécessaires
à la vie. (cf. page 54-55).
· Les variables socio-culturelles Appartenance
religieuse
La religion contribue à la variation des niveaux de
l'état nutritionnel des enfants à travers son influence sur les
pratiques d'allaitement et de sevrage (Ntsame, 1999). L'appartenance d'une
femme à une religion détermine la perception de cette
dernière à l'égard de certaines maladies et
également le recours thérapeutique. Les modalités de la
religion sont : catholique, protestante, musulmane et religion
traditionnelle/autre.
Appartenance ethnique
L'ethnie détermine en partie les croyances
étiologiques, les représentations, les normes et les valeurs
culturelles. Elle conditionne également la réceptivité de
la mère aux valeurs modernes et peut donc influencer ses comportements
sanitaires et nutritionnels. Elle est opérationnalisée à
travers l'ethnie de la femme. Les modalités sont : Haoussa, Sara, Mboum,
Gbaya, Mandja, Banda, Ngbaka-Bantou, Yakoma-Sango et Zandé-Nzakara.
.
· Les variables socio-économiques L
'instruction de la mère
Les femmes instruites sont prêtes à adopter des
comportements bénéfiques pour la croissance de leurs enfants.
Dans le cadre de notre étude, le niveau d'instruction c'est le niveau
d'études que la femme a atteint et surtout dans un système
éducatif formel. Le niveau d'instruction de la mère sera
mesuré en distinguant les modalités : aucun niveau, niveau
primaire, niveau secondaire et plus.
Activité économique de la
mère
L'activité économique permettra à la
femme d'avoir des ressources financières pour la famille. Elle est
à la fois un indicateur de richesses et du niveau de vie. Le type
d'activité exercé par la femme que nous avons signalé
ci-haut joue un rôle très important dans le choix des services de
soin de santé et de la qualité d'aliments à donner aux
enfants.
L'activité de la femme est saisie à travers les
modalités suivantes : sans occupation, commerçantes/travailleuses
dans le secteur moderne et travailleuses dans le secteur agricole.
· Les caractéristiques
démographiques de la mère et de l'enfant Statut matrimonial
de la femme
En matière de santé et de nutrition, les
comportements des femmes varient selon le statut matrimonial. Des études
ont montré que le mauvais état nutritionnel de l'enfant est
souvent dû à l'inexpérience des femmes célibataires.
Cette variable sera saisie par les modalités : femmes non mariées
(célibataires, divorcés, séparées, veuves) et
femmes mariées/en union.
L 'âge de la mère
L'âge est une variable importante en ce qui concerne
l'état nutritionnel des enfants. Ceci du fait de l'inexpérience
surtout des mères très jeunes pour la qualité des soins
à apporter à l'enfant. L'âge est mesuré par
l'âge de la femme au moment de l'enquête regroupé en 3
modalités : très jeune (15-24 ans), jeune (25-34 ans) et adultes
(35 et plus).
L 'âge de l'enfant
La variation de l'état nutritionnel des enfants
dépend en partie de l'âge de l'enfant. L'âge de l'enfant est
mesuré en mois. Les enfants de moins de 6 mois qui sont allaités
au sein présentent souvent un bon état nutritionnel par rapport
à leurs soeurs qui ont 12 mois et plus (Akoto et Hill, 1988). Ceci est
dû au fait qu'ils bénéficient de la protection des
anticorps de leur mère. On aura pour modalités : les enfants de 0
à 5 mois, de 6 à 1 1mois, de 12 à 23 mois, de 24 à
35 mois.
Le sexe de l'enfant
Pour le sexe de l'enfant, on constate que sur le plan
biologique les filles résistent
beaucoup plus aux maladies que les garçons (Bakenda,
2004). Compte tenu de leur fragilité, les garçons sont souvent
exposés à être frappés de malnutrition comme le
témoigne le rapport de l'EDSRCA-1995. Les modalités du sexe sont
: masculin et féminin.
Mode d'allaitement
Ici, nous nous référons au début de
l'allaitement donné aux enfants. Le mode d'allaitement aura pour
modalité : ceux qui sont allaités au sein (6 mois d'allaitement
exclusif) et au biberon (allaitement mixte), ceux qui sont allaités
exclusivement au sein et ceux qui sont allaités uniquement au
biberon.
Source d'approvisionnement en eau de
boisson
Il sera appréhendé à travers les
modalités suivantes : eau du robinet, eau du puits/forage et eau de la
source/cours d'eau.
II.4.2. Justification du choix et construction de
l'indicateur de l'état nutritionnel des enfants
Les indicateurs anthropométriques sont des indicateurs
les plus souvent utilisés pour mesurer l'état nutritionnel des
enfants de moins de cinq ans. A partir du poids, de la taille et de l'âge
de l'enfant mesuré au moment de l'enquête, sont calculés
trois indicateurs : la taille par rapport à l'âge
(taille-pour-âge), le poids par rapport à la taille
(poids-pour-taille) et le poids par rapport à l'âge
(poids-pour-âge). Le choix des meilleurs indicateurs parmi ces variables
ne fait pas l'unanimité des chercheurs. En général les
indices nutritionnels les plus utilisés sont le poids et la taille,
parce qu'elles reflètent la situation nutritionnelle au moment de
l'enquête. Pour cette étude, nous avons choisit l'indice «
taille-pour-âge » pour mesurer l'état nutritionnel
des enfants. L'avantage pour cet indice c'est qu'il exprime la malnutrition
chronique. Cette situation est le résultat d'une alimentation
inadéquate ou de maladies survenues pendant une longue période et
qui se sont manifestées à maintes reprises. L'inconvénient
est que, cet indice est une mesure des effets à long terme de la
malnutrition.
· Construction de l'indicateur de l'état
nutritionnel des enfants Variable dépendante
Pour construire cet indicateur de l'état nutritionnel
des enfants, nous avons sélectionné la taille en
centimètre et l'âge en mois de l'enfant des deux sexes nés
au cours des trois dernières années précédant
l'enquête, c'est à dire des enfants âgés de 1
à 35 mois révolus. La première étape consiste
à diviser la taille par l'âge des enfants. Ensuite nous avons
utilisé la procédure du modèle de nutrition (EPINUT) du
logiciel EpiInfo 6.0 pour générer la distribution
les écarts-types avec la médiane. Comme référence,
on utilise généralement les normes recommandées par l'OMS
qui émanent du National Centers for Health Statistics (NCHS) des Etats
Unis d'Amérique exprimées en unité d'écart types
par rapport à la médiane de la distribution normale. Les enfants
dont les indices (taille-pourâge) tombent à moins de 2
écart-types (-2 ET) de la médiane de la population de
référence sont considérés comme souffrant d'une
malnutrition modérée. Tandis que ceux dont les indices tombent
à moins de 3 écart-types (-3 ET) souffrent d'une malnutrition
sévère ou chronique. Dans ce cas, l'indicateur de l'état
nutritionnel des enfants est une variable dichotomique qui prend la valeur 1 si
l'enfant est malnutri et 0 dans le cas contraire. La variable dépendante
« état nutritionnel des enfants » à pour
modalité: mauvais état nutritionnel (c'est-à-dire
malnutrition chronique) et bon état nutritionnel (c'est-à-dire
malnutrition modérée).
II.4.3. Construction de l'indicateur de niveau de vie
du ménage
Beaucoup d'approches multidimensionnelles permettent de
rendre compte du niveau de vie des ménages. Nous pouvons citer entre
autre l'approche subjective, l'approche monétaire et l'approche par les
conditions de vie. L'approche subjective conçue par Van PRAAG (1968),
intègre l'opinion de la personne enquêtée en ce qui
concerne sa situation financière et son bien-être, du nombre
d'enfants qu'elle a dans le ménage. L'approche monétaire repose
sur le revenu du ménage. Elle cherche à fixer un seuil
adapté selon la taille du ménage. Cette approche est loin
d'être la plus répandue. Tandis que la dernière approche
qui est l'approche dite par les conditions de vie est élaborée
à partir de nombreux indicateurs comme le manque de bien-être
matériel ou de possibilité de
participation à la vie sociale. Et, pour les tenants
de cette approche, pour définir la catégorie des pauvres, ce
n'est pas le manque de tel ou tel bien matériel
élémentaire, mais plutôt le cumul des manquements.
Plusieurs études ont utilisé les caractéristiques de
l'habitat, l'eau et l'assainissement, la possession des biens et
matériels pour appréhender le niveau de vie des ménages
(Wakam et al, 1998).
Nous avons opté pour l'approche par les conditions de
vie que nous jugeons adaptables au contexte centrafricain, car la question sur
les revenus fait l'objet d'une mauvaise déclaration pour des raisons
culturelles et de présomption. Outre, la principale raison, la nature
des données dont nous disposons permet d'approcher une mesure des
conditions de vie des ménages. L'EDSRCA n'a pas prévu un
modèle spécifique permettant de mesurer directement le niveau de
vie du ménage. Nous avons crée un indicateur composite qui a
intègre les caractéristiques concernant l'habitat, les biens
d'équipement du ménage comme les matériaux du mur, du
logement, du toit, le type d'aisance ; la possession des biens tels que la
radio, l'électricité, le poste téléviseur, le
réfrigérateur, la bicyclette, la voiture. Ces variables ont
été soumises à une Analyse en Composantes Principale (ACP)
à un seul facteur. La procédure a conduit à la
construction de l'indicateur du niveau de vie à trois modalités:
faible, moyen et élevé. Et, d'après cet indicateur, 71,6 %
des ménages ont un niveau de vie faible, 23,4 % ont un niveau de vie
moyen et 5 % ont un niveau de vie élevé.
II.5. Méthodes d'analyse
Pour atteindre les objectifs fixés par cette
étude, nous avons recouru à deux approches d'analyse : l'approche
descriptive et l'approche explicative. C'est cette dernière approche qui
nous permettra de vérifier nos hypothèses et surtout de voir par
quels mécanismes d'action le niveau d'instruction de la femme à
un impact sur l'état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans en
Centrafrique.
II.5.1. Approche descriptive
Nous recourons à cette approche descriptive pour voir
le niveau de l'état nutritionnel des enfants en faisant ressortir les
aspects différentiels selon les caractéristiques des facteurs
socio-économiques et culturels des mères. Ces associations sont
mesurées à l'aide du khi deux, consiste à croiser chacune
des variables indépendantes avec les variables dépendantes et
à voir la significativité des associations pour un seuil de 5 %
que nous avons retenu.
II.5.2. Approche explicative
Cette méthode modélise la relation entre une
variable qualitative dichotomique qui est la variable dépendante ou
à expliquer et les variables indépendantes qui peuvent être
qualitatives ou quantitatives. Elle prend en compte les interactions entre les
variables indépendantes afin de dégager les effets nets sur les
variables dépendantes. Les techniques statistiques d'analyses sont
nombreuses et leur choix dépend essentiellement de la nature de la
variable à expliquer. Nous optons pour la régression logistique
car la variable dépendante est dichotomique.
La méthode de régression logistique pose comme
première exigence la nature des variables dépendantes et
indépendantes à introduire dans le modèle d'analyse. Ainsi
donc, l'utilisation de cette méthode n'est possible que si la variable
dépendante est dichotomique à laquelle on attribue les valeurs 1
et 0. Cette méthode permet de déterminer les facteurs qui peuvent
expliquer les variations de l'état nutritionnel des enfants en rapport
avec les variables indépendantes. En ce qui concerne les variables
indépendantes, P est la probabilité pour que l'enfant
présente un retard de croissance.
Les « odds ratio » ou rapports de chance qui sont
produits par le modèle sont des mesures d'association correspondante au
risque ou à l'exposition au phénomène dont rend compte la
variable dépendante. Pour mesurer la force de détermination d'une
régression logistique, il faut connaître dans quelle mesure la
variable dépendante étudiée se trouve expliquée par
les variables indépendantes prises en compte. En analyse de
régression
logistique, le pseudo R² permet d'approcher
cette mesure de la variance. Elle se présente comme suit :
Soit une variable dépendante Y à expliquer par
K variables indépendantes (X1, X2,....XK). La nature de la variable Y
est dichotomique et Y prend la valeur 1 pour la modalité
étudiée et 0 au cas contraire.
Soit P la probabilité pour que Y = 1 se
réalise, P = probabilité (Y=1) et (Y=0) si le
phénomène étudié ne se réalise pas ; donc 1-
P = probabilité (Y= 0). Le modèle de régression logistique
permet d'écrire :
Z=log (P/1-P) = logit (P) sous la forme linéaire.
Z=log (P/1-P) = f3o + f31*X1 + f32*X2 +f33*X3+ + f3K*XK
Ou encore ez = P/1 - P { } P=ez/1+ ez
f3o, f31, f32, sont les coefficients de régression
estimés à partir des données mesurant l'effet net de la
variable Xi (ou de modalité d'une variable).
Xi désigne les variables indépendantes ou
variables explicatives.
Le signe de f3i indique le sens de relation entre la variable i
et la variable dépendante.
Ici, nous utiliserons le coefficient f3 pour évaluer le
rapport du risque relatif de chaque modalité donnée dans le
modèle par rapport à la modalité de
référence.
II.5.3. Interprétation des résultats
L'interprétation des résultats se base sur les
« odds ratios » (ou les rapport de cotes), calculés par e
f3i. Le « odd » est défini comme le
rapport de la probabilité pour que l'évènement se
réalise sur la probabilité pour que l'évènement ne
se réalise pas.
Ainsi, si f3i est positif, ef3i est
supérieur à 1, et il y a (ef3i - 1) plus de chance
pour que l'évènement se produise (Y = 1). Mais, si f3i est
négatif, ef3i est inférieur à 1 et il y a (1-
ef3i) moins de chance que l'évènement se
réalise.
DEUXIEME PARTIE
et Analyses résultats
CHAPITRE III
ANALYSE DIFFERENTIELLE DE L'ETAT
NUTRITIONNEL DES ENFANTS
Dans ce chapitre, nous nous intéressons
essentiellement à l'analyse descriptive. Celle-ci nous a permis de
mettre en évidence les différentes relations existant entre
l'état nutritionnel et certaines caractéristiques
socio-économiques, culturelles et démographiques des enfants.
Les données de l'EDSRCA nous ont permis de
procéder à une analyse bivariée approfondie de l'incidence
du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants
et de voir son impact sur cette variable. Cette partie traite des variations de
l'état nutritionnel des enfants centrafricains en fonction du niveau
d'instruction de la femme. En un mot, il cherche des éléments
explicatifs de ces différentes variations. C'est dans le chapitre qui
suit que ces éléments seront approfondis.
III.1. Etat nutritionnel des enfants en
Centrafrique
La malnutrition comme nous avons défini ci-haut est un
désiquilibre nutritionnel. Elle est étudiée ici en mettant
en relation toutes les variables de cette étude avec la variable
dépendante (état nutritionnel des enfants). Cette méthode
se fera au moyen de la méthode d'analyse bivariée. Et les
tableaux croisés sont le mieux indiqués. Avant d'y arriver, il
serait nécessaire d'examiner de façon globale l'état
nutritionnel des enfants en Centrafrique. Tout ceci nous permettra d'avoir une
idée sur la malnutrition dans ce pays. Notons qu'en fonction de la
typologie de l'état nutritionnel des enfants établie
précédemment, 15,1% ont un état nutritionnel mauvais et
84,9% ont un bon état nutritionnel. Le graphique 3.5 rend compte du
niveau de l'état nutritionnel des enfants de moins de trois ans entre
ces différents. L'état de la malnutrition des enfants en
Centrafrique est au dessus du seuil de 10 % fixé par l'OMS
au-delà duquel une population est gravement touchée. Ce
résultat montre que, la situation est préoccupante et
inquiétante, elle appelle des mesures adéquates pour freiner
cette évolution qui risque de s'amplifier dans les années
à venir.
Graphique 3.5 : Répartition des enfants
de moins de trois ans selon leur état nutritionnel en
Centrafrique
Source : Traitement des données de l'EDSRCA,
1995
III.2. Variation de l'état nutritionnel des
enfants selon les facteurs contextuels
L'analyse descriptive utilisée ici permet de mettre en
évidence les associations entre les facteurs prédisposant les
enfants à la malnutrition en Centrafrique. Dans cette partie, nous avons
mis en relation les différentes variables avec la variable
dépendante. Le tableau croisé et la statistique de khi-deux
semble selon nous sont le mieux adaptés pour voir cette association.
· Région sanitaire de la
femme
La région sanitaire est associée à
l'état nutritionnel des enfants au seuil de 5% (Tableau 3.4). La
proportion d'enfants malnutris dans les régions se présente comme
suit : la région I 36,5%, région II 3 8,4%, région III
34,1%, région IV 35,9%, région V 35,5% et la région de
Bangui 28,5%. Ce niveau de l'état nutritionnel des enfants s'observe
dans deux régions à savoir la région sanitaire II avec
38,4 % et la région I avec 36,5 %. La région sanitaire III et
Bangui la capitale enregistrent une faible proportion 34,1% et 28,5 %. Ces
différences du niveau de l'état nutritionnel des enfants
pourraient s'expliquer par les caractéristiques socio-économiques
et socio-culturel propre à chacune de ces régions, surtout
l'influence de la tradition. Tel est le cas du taux élevé de la
malnutrition dans la région sanitaire II et I. Quand à Bangui la
capitale dotée des infrastructures sanitaires, il est normal qu'elle
enregistre un taux faible de malnutrition.
Tableau 3.4: Variation de l'état
nutritionnel des enfants selon la région sanitaire de la
femme
Région sanitaire de la
femme11
|
Etat nutritionnel de l'enfant (Taille/Age)
|
|
Mauvais
|
Statistique de khi2
|
Région I
|
193
|
36,5
|
|
Région II
|
151
|
38,4
|
|
Région III
|
157
|
34,1
|
11,69**
|
Région IV
|
93
|
35,9
|
|
Région V
|
91
|
35,5
|
|
Bangui
|
137
|
28,5
|
|
NB : *** : Significatif au seuil de 1% ; ** :
Significatif au seuil de
|
5% ; * : Significatif au seuil de 10% ; n.s : Non
significatif.
|
|
· Milieu de résidence de la
femme
Le milieu de résidence est associé à
l'état nutritionnel des enfants au seuil de 1% et présente des
écarts significatifs entre le milieu urbain et le milieu rural (Tableau
3.5). Le milieu rural enregistre une proportion plus élevée
d'enfants malnutris (37,5%) que le milieu urbain (30,2%). L'écart entre
ces deux milieux pourrait s'expliquer entre autres par la disponibilité
des infrastructures socio-économiques. En milieu rural, faute de
certaines de ces infrastructures, les femmes sont obligées de recourir
à la médecine traditionnelle pour soigner leurs enfants.
11 Région Sanitaire I : Elle regroupe la
préfecture de l'Ombella-M'poko, de la Lobaye, de la Kémo et de la
Nana-Gribizi ; Région Sanitaire II : Elle regroupe la préfecture
de la Mambéré-Kadéi, de la Sangha-Mbaéré et
de la Nana-Mambéré ; Région Sanitaire III : Elle regroupe
la préfecture de l'Ouham et de l'Ouham-Pendé ; Région
Sanitaire IV : Elle regroupe la préfecture de la Ouaka, de
Bamingui-Bangoran, de la Haute-Kotto et de la Vakaga ; Région Sanitaire
V : Elle regroupe la préfecture de Mbomou, de la Basse-Kotto et du
Haut-Mbomou ; Bangui la capitale fait partie de la région sanitaire
N°I, mais a été considérée a part comme une
région pour les besoins de l'analyse.
Tableau 3.5 : Variation de l'état nutritionnel
des enfants selon le milieu de résidence
de la femme
Milieu de résidence de la femme
|
Etat nutritionnel de l'enfant (Taille/Age)
|
|
Mauvais
|
Statistique de khi2
|
Urbain Rural
|
291 531
|
30,2 37,5
|
13,66***
|
NB : *** : Significatif au seuil de 1% ; ** :
Significatif au seuil de 5% ; * : Significatif au seuil de 10% ; n.s : Non
significatif.
|
|
· Niveau de vie du
ménage
Le niveau de vie du ménage est associé à
l'état nutritionnel des enfants au seuil de 1%. La proportion des
enfants malnutris augmente au fur et à mesure que les ménages
sont pauvres. Il ressort des résultats du tableau 3.6 que, environ 70,6%
des enfants issus des ménages pauvres sont mal nourris contre 24,4% des
enfants issus des femmes des ménages moyens et 5,3% des ménages
riches. La variation de l'état nutritionnel des enfants selon le niveau
de vie du ménage pourrait s'expliquer par la pauvreté qui
règne dans les ménages. Des différentes études
menées, il ressort que depuis plus deux décennies, la
pauvreté s'est installée durablement en Centrafrique.
Tableau 3.6: Variation de l'état nutritionnel
des enfants selon le niveau de vie du
ménage
Le niveau de vie du ménage
|
Etat nutritionnel de l'enfant (Taille/Age)
|
|
Mauvais
|
Statistique de khi2
|
Faible Moyen Elevé
|
563 195 64
|
72,1 22,7 5,2
|
16,65***
|
NB : *** : Significatif au seuil de 1% ; ** :
Significatif au seuil de 5% ; * : Significatif au seuil de 10% ; n.s : Non
significatif.
|
|
III.3. Variation de l'état nutritionnel des
enfants selon les facteurs socio-culturels
L'appartenance religieuse de la mère n'est pas
associée à l'état nutritionnel des enfants. Seule son
appartenance ethnique est associée à l'état nutritionnel
des enfants au seuil de 10% (tableau 3.7).
· La religion de la femme
La religion de la femme n'est pas associée à
l'état nutritionnel des enfants.
Tableau 3.7: Variation de l'état
nutritionnel des enfants selon la religion de la femme
Religion de la femme
|
Etat nutritionnel de l'enfant (Taille/Age)
|
|
Mauvais
|
Statistique de khi2
|
Catholique
Protestante
Musulmane Traditionnelles/Autres
|
292 451 66
13
|
36,3 34,5 28,3 39,4
|
5,45 n.s
|
NB : *** : Significatif au seuil de 1% ; ** :
Significatif au seuil de 5% ; * : Significatif au seuil de 10% ; n.s : Non
significatif.
|
|
· L'appartenance ethnique de la
femme
L'ethnie est associée à l'état
nutritionnel des enfants au seuil de 10% (tableau 3.8). Le lien entre l'ethnie
et l'état nutritionnel des enfants n'est pas tellement significatif.
C'est chez les enfants des femmes de l'ethnie Gbaya qu'on observe un taux
élevé de malnutrition (38,2%), comparativement à la
situation de leurs frères de l'ethnie Zandé-Nzakara avec (26,5%).
C'est l'influence de la culture qui pourrait expliquer par la pesanteur de la
tradition. Les femmes de l'ethnie Gbaya sont beaucoup plus attachées
à leur coutume et us.
Tableau 3.8 : Variation de l'état
nutritionnel des enfants selon l'appartenance ethnique de la femme
|
Etat nutritionnel de l'enfant (Taille/Age)
|
Appartenance ethnique de la femme
|
Effectif
|
Mauvais
|
Statistique de khi2
|
Haoussa
|
40
|
28,8
|
|
Sara
|
47
|
30,3
|
|
Mboum
|
49
|
30,2
|
|
Gbaya
|
288
|
38,2
|
13,49*
|
Mandjia
|
67
|
31,2
|
|
Banda
|
208
|
35,9
|
|
Ngbaka-Bantou
|
70
|
39,1
|
|
Yakoma-Sango
|
40
|
33,1
|
|
Zandé-Nzakara
|
13
|
26,5
|
|
NB : *** : Significatif au seuil de 1% ; ** :
Significatif au seuil de
|
5% ; * : Significatif au seuil de 10% ; n.s : Non
significatif.
|
|
III.4. Variation de l'état nutritionnel des
enfants selon les facteurs socio-économiques
· Niveau d'instruction de la
femme
Au regard des résultats du tableau 3.9, on constate
que le niveau d'instruction de la femme est associé à
l'état nutritionnel des enfants au seuil de 1%. La prise en compte du
niveau d'instruction de la femme dans l'analyse indique que le taux de
malnutrition est plus élevé chez les enfants dont les
mères n'ont aucun niveau d'instruction (37,8 %). Ce taux est de 33,2%
chez les enfants des femmes du niveau primaire et de 25,8% chez ceux dont les
mères ont atteint le secondaire. Ceci montre l'avantage dont
bénéficient les enfants des femmes ayant un niveau d'instruction
secondaire ou supérieur en matière d'éducation
nutritionnelle. Plus le niveau d'instruction augmente, moins les enfants sont
malnutris. Autrement dit, la proportion d'enfants malnutris diminue au fur et
à mesure que le niveau d'instruction de la femme augmente.
Etant la principale responsable de la nutrition et des soins
accordés aux enfants, le risque d'exposition des enfants à la
malnutrition est faible à mesure que l'analphabétisme baisse.
Puisqu'on considère qu'une baisse de l'analphabétisme
féminine de 1%, aurait un impact sur la santé des enfants et deux
fois supérieur à celui d'une augmentation de 1% du nombre de
personnel médical. La montée grandissante de
l'analphabétisme féminine en Centrafrique est la cause du taux
élevé de la malnutrition d'enfants chez les femmes de sans niveau
et de niveau d'instruction primaire. Ceci montre bien la
nécessité d'assurer l'éducation à tous (surtout
l'éducation de base). Ici le niveau d'instruction n'est pas un mauvais
indicateur comme certains auteurs ont évoqué dans leurs
études. Le niveau d'instruction de la femme a un effet net significatif
sur la malnutrition des enfants quel que soit le milieu dans lequel la femme
vit.
Tableau 3.9: Variation de l'état
nutritionnel des enfants selon le niveau d'instruction de la femme
Le niveau d'instruction de la femme
|
Etat nutritionnel de l'enfant (Taille/Age)
|
|
Mauvais
|
Statistique de khi2
|
Aucun
|
446
|
37,8
|
|
Primaire
|
297
|
33,2
|
16,59***
|
Secondaire ou plus
|
79
|
25,8
|
|
NB : *** : Significatif au seuil de 1% ; ** :
Significatif au seuil de
|
5% ; * : Significatif au seuil de 10% ; n.s : Non
significatif.
|
|
· Activité économique de la
femme
L'activité économique est significativement
associée à l'état nutritionnel des enfants au seuil de 1%.
L'état nutritionnel des enfants varie en fonction de l'activité
économique de la femme surtout si on compare la situation des enfants
des femmes sans occupation avec 28,8% et la situation des enfants des femmes
travailleuses dans le secteur agricole avec 37,9% (Tableau 3.10). Le taux
élevé de la malnutrition des enfants des femmes travailleuses
dans le secteur agricole pourrait s'expliquer par le fait que partout dans les
pays d'Afrique subsaharienne c'est l'agriculture qui constitue la principale
activité
économique. En Centrafrique, l'agriculture est le fer
de lance de l'économie du pays. Pour les enfants issus des femmes
travailleuses dans l'agriculture avec des moyens rudimentaires et avec la chute
des prix agricoles, elles n'ont pas les moyens financiers pouvant leur
permettre d'améliorer l'état nutritionnel des enfants et celle de
la famille à travers la qualité des soins à accorder aux
enfants et aux membres de la famille. Les femmes sans occupation nourrissent
mieux leurs enfants et les autres. Ces femmes ont suffisamment de temps pour
veiller au bien-être des enfants.
Tableau 3.10: Variation de l'état
nutritionnel des enfants selon l'activité économique de la
femme
Activité économique de la
femme
|
Etat nutritionnel de l'enfant (Taille/Age)
|
|
|
Mauvais
|
Statistique de khi2
|
|
Sans occupation
|
126
|
28,8
|
|
|
Commerçante/Travailleuse
|
144
|
29,5
|
|
|
dans le secteur moderne
|
|
|
18,91 ** *
|
|
Travailleur dans le secteur agricole
|
552
|
37,9
|
|
|
NB : *** : Significatif au seuil de 1% ; ** :
Significatif au seuil de 5% ; *
|
:
|
Significatif au seuil de 10% ; n.s : Non significatif.
|
|
|
III.5. Variation de l'état nutritionnel des
enfants selon les caractéristiques démographiques de la
mère et de l'enfant
Parmi les variables considérées dans l'analyse,
seuls le statut matrimonial de la femme et l'âge de l'enfant sont
associés à l'état nutritionnel des enfants. Tandis que les
variables comme l'âge de la femme et le sexe de l'enfant ne sont pas
associés à l'état nutritionnel des enfants tableau
3.12).
· Statut matrimonial de la
femme
Tout comme l'appartenance ethnique, le statut matrimonial de
la femme est associé à l'état nutritionnel des enfants au
seuil de 10% (tableau 3. 11). Ici, ce sont les enfants des femmes non
mariées qui ont un taux élevé de malnutrition (3 8,6%)
contre (3 3,8%) pour les enfants des femmes mariées ou en union. La
situation des enfants des femmes non mariées sur l'état
nutritionnel des enfants s'explique ainsi par l'inexpérience de ces
dernières en matière de connaissances nutritionnelles et de
pratiques en matière d'hygiène alimentaire. En effet, comme c'est
le cas en Afrique subsaharienne, les femmes célibataires sont souvent
très jeunes et par du manque de ces connaissances, la santé et la
nutrition des enfants leur posent d'énormes difficultés.
Tableau 3.11 : Variation de l'état nutritionnel
des enfants selon le statut matrimonial
de la femme
Statut matrimonial de la femme
|
Etat nutritionnel de l'enfant (Taille/Age)
|
|
Mauvais
|
Statistique de khi2
|
Femmes non mariées Femmes mariées/ou en
union
|
135 687
|
38,6 33,8
|
3,03*
|
NB : *** : Significatif au seuil de 1% ; ** :
Significatif au seuil de 5% ; * : Significatif au seuil de 10% ; n.s : Non
significatif.
|
|
· L 'âge de l'enfant
En considérant l'âge de l'enfant dans l'analyse,
dans l'ensemble l'état nutritionnel des enfants varie en fonction de
l'âge de l'enfant au seuil de 1%. L'âge de l'enfant est une
variable qui permet de voir dans quel groupe d'âge la malnutrition touche
beaucoup plus. Les enfants âgés de moins de 6 mois ont un taux de
malnutrition de 7,7%. Ce taux est en dessous du seuil de 10% fixé par
l'OMS. Cela peut s'expliquer par le fait que les enfants de moins de 6 mois qui
sont allaités uniquement au sein, bénéficient de la
protection des anticorps de leurs mères. Le lait maternel protège
ces enfants contre les agressions extérieures. Les enfants de 6 à
11 mois ont une proportion de 21,2 %, ceux de 12 à 23 mois
44,7 % et ceux de 24 et 35 mois 47,4 %. Autrement dit, au fur
et à mesure que l'âge de l'enfant augmente le taux de malnutrition
des enfants augmente. Comme on le constate, au-delà de certains
âges les enfants sont exposés aux agents pathogènes et aux
risques de contracter les maladies. Le problème est que certaines femmes
introduisent très vite dès l'âge de 6 mois des aliments de
complément dans l'allaitement, toutes ces pratiques ne peuvent
qu'exposer l'enfant à un risque de malnutrition et augmenter le taux
d'enfants malnutris dans ces tranches d'âge.
Tableau 3.12: Variation de l'état
nutritionnel des enfants selon les caractéristiques
démographiques de la mère et de l'enfant
Les caractéristiques
|
Etat nutritionnel de
l'enfant (Taille/Age)
|
démographiques de la mère et de
l'enfant
|
Effectif
|
Mauvais
|
Statistique de khi2
|
Age de la femme
|
|
|
|
Adolescence (15-24 ans)
|
311
|
32,8
|
|
Jeune (25-34 ans)
|
371
|
35,5
|
2,28 n.s
|
Adulte (35 ans et plus)
|
140
|
36,3
|
|
L'âge de l'enfant
|
|
|
|
00-05 mois
|
32
|
7,7
|
|
06-11 mois
|
96
|
21,2
|
257,30***
|
12-23 mois
|
353
|
44,7
|
|
24-35 mois
|
341
|
47,4
|
|
Le sexe de l'enfant
|
|
|
|
Masculin
|
430
|
35,8
|
1,64 n.s
|
Féminin
|
392
|
33,3
|
|
NB : *** : Significatif au seuil de 1% ; ** :
Significatif au seuil de
|
5% ; * : Significatif au seuil de 10% ; n.s : Non
significatif.
|
|
III.6. Variation de l'état nutritionnel des enfants
selon les facteurs liés aux comportements nutritionnels
Le mode d'allaitement et l'approvisionnement en eau de
boisson sont les deux variables introduites dans l'analyse. Au regard des
résultats, nous constatons que seule la variable approvisionnement en
eau de boisson est associée à l'état nutritionnel des
enfants au seuil de 1%. Quant au mode d'allaitement, il n'est pas
associé à l'état nutritionnel des enfants (tableau
3.13).
· L 'approvisionnement en eau de
boisson
Concernant l'approvisionnement en eau de boisson, il est
associé à l'état nutritionnel des enfants au seuil de 1%.
Il faut remarquer que l'impact de l'approvisionnement en eau de boisson ne
dépend pas uniquement de la qualité de celle-ci, mais aussi de
son mode de conservation et d'utilisation. Bien évidemment, si un
ménage s'approvisionne en eau de robinet, et que si cette eau n'est pas
bien conservée, de ce fait les enfants sont touj ours exposés aux
risques de maladies hydriques et par conséquent aux risques de
malnutrition. Mais ici, nous voyons que les ménages qui
s'approvisionnent en eau du robinet, leurs enfants présentent un faible
taux de malnutrition (25,3%) par rapport aux enfants des ménages qui
utilisent l'eau du puits ou du forage (34,2%) et l'eau de la source ou des
cours d'eau (39,8%). Le taux élevé d'enfants malnutris des
ménages qui s'approvisionnent de ces eaux (puits/forage et source/cours
d'eau) s'explique uniquement par la qualité de ces eaux non potables et
la manière de conserver.
Tableau 3.13: Variation de l'état
nutritionnel des enfants selon les facteurs liés aux comportements
nutritionnels
Les facteurs liés
aux comportements nutritionnels
|
Etat nutritionnel de
l'enfant (Taille/Age)
|
|
Mauvais
|
Statistique de khi2
|
Mode d'allaitement Mixte
Sein
Biberon
|
191 548 83
|
42,6 31,0 33,3
|
3,73 n.s
|
Approvisionnement en eau de boisson
Robinet
Puits/forage
Source/cours d'eau
|
130 321 371
|
25,7 34,1 39,7
|
28,39***
|
NB : *** : Significatif au seuil de 1% ; ** :
Significatif au seuil de 5% ; * : Significatif au seuil de 10% ; n.s : Non
significatif.
|
|
En guise de synthèse...
Ce chapitre nous a permis de décrire le niveau de
l'état nutritionnel des enfants et la variation selon un certain nombre
de variables. En croisant toutes les variables avec la variable
dépendante, nous voyons que l'état nutritionnel des enfants est
associé à un certain nombre de variables. Parmi les variables
prises en compte, les variables contextuelles, les variables socio-culturelles,
et les variables socio-économiques, sont associées
significativement à l'état nutritionnel des enfants. Des
variables comme les caractéristiques démographiques de la
mère et de l'enfant et les facteurs liés aux comportements
nutritionnels, seuls l'âge de l'enfant et l'approvisionnement en eau de
boisson sont associés à l'état nutritionnel de ce
dernier.
Pour permettre d'examiner à fond les relations entre
les variables explicatives et l'état nutritionnel des enfants, le
dernier chapitre qui porte sur l'analyse explicative va nous permettre
d'étudier les mécanismes d'action du niveau d'instruction de la
femme et de toutes les autres variables sur l'état nutritionnel des
enfants.
Chap it'te JV: &rame,t de ('impact du ai&eau
d'inot'tuctio,t de (a femme ou't ('état aut'titio~~e( deo e~fant en
Ce~t'taf'ti~ue
CHAPITRE IV
EXAMEN DE L'IMPACT DU NIVEAU
DE LA FEMME SUR D'INSTRUCTION L'ETAT
NUTRITIONNEL DES ENFANTS
L'objet du présent chapitre est d'identifier, par une
approche explicative, les facteurs associés à l'état
nutritionnel des enfants en Centrafrique. L'accent sera beaucoup mis sur le
niveau d'instruction de la femme et l'état nutritionnel des enfants. Il
sera question de voir si le niveau d'instruction de la femme a un effet propre
sur la malnutrition des enfants ou son impact s'exerce par le canal d'autres
facteurs. Tout cela va nous permettre de confirmer ou d'infirmer les
hypothèses que nous avons formulées dans la partie
théorique de cette étude. Pour bien cerner les mécanismes
à travers lesquels l'instruction de la femme agit sur l'état
nutritionnel des enfants, sept modèles sont élaborés. Dans
ces modèles, les variables intermédiaires sont introduites
progressivement. Pour ce faire, nous avons utilisé les modèles
pas à pas de la régression logistique dont les fondements ont
été succinctement présentés dans le chapitre II.
Pour la variable dépendante, nous appliquons ces modèles de
régression logistique aux différentes variables
indépendantes, c'est-à-dire le niveau d'instruction de la femme
et les autres facteurs présentés dans le cadre conceptuel,
susceptibles d'influencer l'impact de ce premier sur l'état nutritionnel
des enfants. Au total, nous avons élaboré six modèles de
régression correspondante aux cinq dimensions de notre cadre analytique
:
· Le modèle 0 (M0) : dans ce
modèle, nous avons introduit toutes les variables indépendantes
pour voir leur signification au niveau brut.
· Le modèle 1 (M1) : ce
modèle a pris en compte le niveau d'instruction de la femme. Les
résultats se trouvent dans la colonne n°2 des tableaux 4.14 ; 4.15
; 4. 16 ; 4. 17 et 4.18.
· Le modèle 2 (M2) : en plus du
niveau d'instruction de la femme, nous avons introduit les variables
contextuelles considérées comme les variables de base. Les
résultats sont présentés dans la colonne n°3.
· Le modèle 3 (M3) : nous avons
intégré toutes les variables du modèle
précédent,
Chap it'te JV: &rame,t de ('impact du ai&eau
d'inot'tuctio,t de (a femme ou't ('état aut'titio~~e( deo e~fant en
Ce~t'taf'ti~ue
les variables socio-culturelles et les variables
socio-économiques. Les résultats sont présentés
dans la colonne n°4.
· Le modèle 4 (M4) : nous avons
pris en compte, en plus du modèle précédent, les
caractéristiques démographiques de la mère et de l'enfant
à savoir le statut matrimonial de la femme, l'âge de la femme,
l'âge de l'enfant et le sexe de l'enfant. Les résultats de ce
modèle sont présentés dans la colonne n°5.
· Le modèle 5 (M5) : en plus de
ces cinq modèles, nous avons introduit enfin les facteurs liés
aux comportements nutritionnels (le mode d'allaitement et l'approvisionnement
en eau de boisson) qui également sont susceptibles de médiatiser
l'impact du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des
enfants, c'est le modèle global. Les résultats de ce
modèle sont présentés dans la colonne n°6 des
tableaux suscités.
IV.1. Recherche du mécanisme d'action du
niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des
enfants
IV.1.1. Le niveau d'instruction de la femme
Les résultats de la régression logistique
montrent qu'il existe une différence significative entre le niveau
d'instruction de la femme au seuil de 1% (tableau 4.14, modèle 1). Les
enfants des femmes de niveau primaire, secondaire et plus courent moins de
risque (18% et 42 %) d'être malnutris que leurs congénères
des femmes de sans niveau. Autrement dit, les femmes de niveau primaire et de
niveau secondaire et plus nourrissent mieux leurs enfants. Sur l'ensemble des
résultats (tableau en annexe), le niveau d'instruction a un impact sur
l'état nutritionnel des enfants. Les enfants des femmes de niveau
d'instruction primaire et supérieur ou plus courent touj ours moins de
risque de malnutrition.
L'instruction de la mère améliore les
connaissances et les pratiques en matière d'hygiène alimentaire
et de nutrition de mère (Akoto, 1985 ; Dackam, 1990 ; cité par
Ntsame, 1999). En Afrique subsaharienne, la non-maîtrise des besoins
spécifiques des enfants, certaines croyances et pratiques pous sent
souvent les femmes à donner aux enfants des aliments au point de vue de
la qualité et de la quantité. La femme étant
supposée être le
Chap it'te JV: &rame,t de ('impact du ai&eau
d'inot'tuctio,t de (a femme ou't ('état aut'titio~~e( deo e~fant en
Ce~t'taf'ti~ue
membre du ménage ayant en charge la santé et la
nutrition des enfants, le fait qu'elle est instruite lui permet de donner
à ses enfants des aliments nutritifs.
En outre, l'instruction de la femme lui permet de mettre fin
à certaines pratiques traditionnelles dangereuses qui consistent
à exclure du régime alimentaire de l'enfant les aliments riches
en protéines tels que les oeufs, la viande, les légumes, les
fruits et même des micros-nutritiments. Cette influence est d'autant plus
importante lorsque la femme a bénéficié de l'enseignement
des connaissances médicales modernes, changeant ses attitudes tout en
modifiant significativement l'état nutritionnel des enfants, souvent
sans exiger les ressources économiques supplémentaires.
L'instruction de la femme joue un rôle crucial sur la santé, la
croissance et sur l'état nutritionnel des enfants. Ainsi, ces
résultats confirment notre première hypothèse qui stipule
que, plus la femme est instruite, moins les enfants sont malnutris.
IV.1.2. Les facteurs contextuels
La prise en compte du niveau de vie du ménage dans le
modèle 2 (tableau 4.14), montre que l'association entre la malnutrition
et le niveau d'instruction de la femme est significative au seuil de 1%. Le
niveau d'instruction de la femme explique en partie les différences de
l'état nutritionnel des enfants observées selon le niveau de vie
du ménage. La prise en compte du niveau de vie du ménage
entraîne une diminution du risque de la malnutrition (42% dans le
modèle 1 contre 28%). L'impact du niveau de vie du ménage diminue
sous l'effet du niveau d'instruction. Par rapport aux enfants qui appartiennent
aux ménages de niveau de vie faible, ceux qui vivent dans les
ménages de niveau de vie élevé courent un risque de
malnutrition de 24% respectivement moins élevé. En Centrafrique,
les familles de niveau d'instruction élevé sont souvent les
familles favorisant d'un niveau de vie élevé. Il est normal que
les enfants appartiennent à ces ménages présentent un
état nutritionnel satisfaisant. Notre deuxième hypothèse
qui stipule que, le niveau de vie du ménage agit sur l'état
nutritionnel des enfants à travers l'instruction de la femme a
été vérifiée.
Chap it'te JV: &rame,t de ('impact du ai&eau
d'inot'tuctio,t de (a femme ou't ('état aut'titio~~e( deo e~fant en
Ce~t'taf'ti~ue
Le milieu de résidence et la région sanitaire de
la femme introduits touj ours dans le modèle 2, ne permettent pas
d'expliquer les différences de malnutrition selon le niveau
d'instruction de la femme.
Le rapport de risque de malnutrition des enfants selon le
milieu de résidence est significatif au seuil de 5% en ce qui concerne
le milieu rural (tableau en annexe). Le milieu urbain n'a pas d'effet
significatif. En lançant les résultats par le milieu de
résidence, on constate que le niveau d'instruction perd son influence
sur l'état nutritionnel des enfants. Autrement dit, les effets du niveau
d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants passent
par d'autres variables. Le niveau d'instruction de la femme ne permet pas
d'expliquer l'état nutritionnel des enfants. Il contribue plutôt
à discriminer les enfants selon le milieu de résidence.
IV.1.3. Les facteurs socio-culturels et
socio-économiques
Ce modèle comprend, en plus des variables introduites
dans le précédent, l'appartenance religieuse et ethnique ; et
l'activité économique de la femme mesurée par leur
état nutritionnel (modèle 3). Lorsqu'on considère
l'appartenance ethnique de la femme, on constate que le modèle est
significatif au seuil de 1%. Les enfants nés des femmes de l'ethnie
Haoussa et de l'ethnie Mboum courent le risque d'être malnutris de (49 %
et 33 %) respectivement inférieur à celui des enfants des femmes
de l'ethnie Gbaya. On remarque une légère augmentation du risque
d'exposition à la malnutrition pour les femmes de niveau d'instruction
secondaire et plus en présence de cette variable. Une partie de leur
avantage sur les autres ethnies ne s'explique pas par leur meilleure
scolarisation, mais plutôt par le fait que les femmes Haoussa et Sara
nourrissent bien leurs enfants. Dans les résultats du tableau en annexe,
ce sont les enfants appartenant aux ethnies Mandjia et Mboum qui courent (35 %
et 44 %) moins de risque de malnutrition. Les résultats confirment notre
troisième hypothèse qui stipule que, les enfants des femmes
appartenant aux groupes ethniques qui sont pour la scolarisation des enfants
auront un état nutritionnel satisfaisant que les enfants appartenant aux
autres groupes ethniques.
Chap it'te JV: &rame,t de ('impact du ai&eau
d'inot'tuctio,t de (a femme ou't ('état aut'titio~~e( deo e~fant en
Ce~t'taf'ti~ue
En contrôlant le niveau de vie du ménage, on
constate que tout comme le niveau d'instruction de la femme, le niveau de vie
du ménage connaît également une légère
augmentation du risque de malnutrition (24 % contre 29 %). On remarque en
présence de l'ethnie de la femme, la persistance de l'avantage des
enfants qui vivent dans les ménages qui ont un niveau de vie
élevé sur leurs congénères qui vivent dans une
ménage de niveau de vie faible.
Par ailleurs, l'activité économique de la femme
bien, que significative dans le modèle, n'explique pas cependant
l'association entre le niveau d'instruction de la femme et l'état
nutritionnel des enfants. L'activité économique de la femme ne
permet pas d'expliquer l'état nutritionnel des enfants.
IV.1.4. Les caractéristiques
démographiques de la mère et de l'enfant
En dehors des variables existant dans le modèle
précédent, ce modèle 4 contient le statut matrimonial de
la femme, l'âge de la femme, l'âge de l'enfant et le sexe de
l'enfant. La prise en compte de ces variables dans le modèle montre que
le modèle est touj ours significatif au seuil de 1%. Les enfants des
femmes non mariées courent 1,3 fois moins de risque de malnutrition que
leurs congénères des femmes mariées ou en union. Les
femmes instruites sont en grande majorité des femmes
célibataires. Cette instruction leurs permettent de mettre fin aux
pratiques traditionnelles et de bien nourrir leurs enfants. Le taux
élevé de malnutrition chez des enfants des femmes mariées
pourrait s'expliquer par le fait que, certaines de ces femmes sont
occupées par certains travaux comme le commerce, l'agriculture, la
cueillette etc... Le statut matrimonial est une variable qui discrimine
l'état nutritionnel des enfants. Ainsi donc, notre quatrième
hypothèse qui stipule que, les femmes mariées ont tendance
à bien nourrir leurs enfants que les femmes célibataires. Cette
hypothèse n'est pas confirmée.
En introduisant l'âge de l'enfant, on constate que
l'influence de cette variable sur l'état nutritionnel des enfants est
plus déterminante que celle de la mère. La prise en compte de
cette variable dans le modèle donne l'avantage aux femmes de niveau
d'instruction secondaire ou supérieur c'est-à-dire il rend plus
significatif les effets associés
Chap it'te JV: &rame,t de ('impact du ai&eau
d'inot'tuctio,t de (a femme ou't ('état aut'titio~~e( deo e~fant en
Ce~t'taf'ti~ue
à l'instruction maternelle. Les enfants de moins de 6
mois et les enfants de 6 à 11 mois courent moins de risque de
malnutrition de (91 % et 68 %) inférieur aux enfants de 12 à 23
mois. Les femmes instruites de statut matrimonial célibataire vivant
dans un ménage de niveau de vie élevé, ont tendance
à avoir moins d'enfants et par conséquent elles nourrissent bien
leurs enfants. Des études montrent que, les enfants de moins de 6 mois
sont protégés par les éléments nutritifs contenus
dans le lait maternel, indispensable au bon développement et à la
croissance de l'enfant. Ce lait transmet des anticorps et limite la
prévalence des maladies. Or, on constate ici, bien que ce taux soit
inférieur au taux de malnutrition des enfants de 12 à 23 mois,
mais la différence n'est pas tellement grande. Ce qui pourrait
s'expliquer par la négligence de leurs mères ou bien c'est parce
que certaines femmes introduisent très vite dans l'alimentation de
l'enfant des aliments de compléments souvent pauvre en vitamine. Ces
pratiques ne peuvent que continuer à amplifier le risque de la
malnutrition chez les enfants dans cette tranche d'âge.
L'âge de la femme et le sexe de l'enfant ne
déterminent pas la malnutrition des enfants selon le niveau
d'instruction de la femme. Leurs apports à l'explication de
l'état nutritionnel des enfants sont nuls. De plus, ils n'influencent
pas, ni ne médiatisent pas l'impact d'autres variables sur l'état
nutritionnel des enfants. Mais les résultats selon le milieu de
résidence, montre que le sexe de l'enfant influence son état
nutritionnel des enfants surtout en milieu rural (tableau en annexe). Les
enfants de sexe féminin courent 30% moins de risque de malnutrition que
les enfants de sexe masculin. Cette surmortalité masculine ne s'explique
pas par rapport à la préférence en matière de sexe.
En Centrafrique, il n'existe pas de discrimination en matière du sexe.
Le taux élevé de malnutrition chez les garçons pourrait
s'expliquer par leur faible résistance à la maladie. Aussi, par
le fait que en milieu rural les femmes ont de préférence pour le
sexe féminin.
Dans ce modèle, on note la persistance de
l'appartenance ethnique et du niveau de vie du ménage. Les enfants des
femmes de l'ethnie Mboum et les enfants vivant dans le ménage de niveau
de vie élevé courent touj ours moins de risque d'être
malnutris que leurs congénères des femmes de l'ethnie Gbaya et
les enfants vivant dans le ménage ayant un niveau de vie faible.
Chap it'te JV: &rame,t de ('impact du ai&eau
d'inot'tuctio,t de (a femme ou't ('état aut'titio~~e( deo e~fant en
Ce~t'taf'ti~ue
IV.1.5. Les facteurs liés aux comportements
nutritionnels
Nous avons vu qu'en l'absence de contrôle des autres
variables, le niveau d'instruction de la femme apparaît comme un facteur
très déterminant de l'état nutritionnel des enfants. La
prise en compte du mode d'allaitement dans le dernier modèle à un
impact sur l'état nutritionnel des enfants. Les coefficients de
régression â, tout en restant significatifs ont augmenté
(0,568 dans le modèle 4 contre 0,572, 0,824 contre 0,820) respectivement
pour les modalités secondaire ou plus et primaire. Comparés aux
enfants allaités au sein, les enfants allaités au sein et au
biberon (allaitement mixte) courent 28% de risque de malnutrition. Ces femmes
instruites, de statut matrimonial célibataires vivant dans un
ménage ayant un niveau de vie élevé, ont tendance à
donner aux enfants en plus du sein le lait artificiel (biberon). En
présence du mode d'allaitement, on constate qu'il n'existe plus de
différence significative entre les ethnies. L'influence de l'ethnie
transiterait donc par l'intermédiaire d'autres variables. Le mode
d'allaitement est une variable qui discrimine l'appartenance ethnique de la
femme.
Lorsqu'on a introduit l'âge de l'enfant, on constate
touj ours l'avantage en faveur des enfants de moins de 6 mois et des enfants de
6 à 12 mois. Ces tranches d'âge courent un risque de malnutrition
inférieur aux enfants de 12 à 23 mois. Cet avantage pourrait
s'expliquer les motifs que nous avons évoqué ci-haut.
On note en outre l'avantage au point de vue nutritionnel des
enfants des femmes instruites de niveau primaire et secondaire ou plus vivant
dans le ménage ayant un niveau de vie élevé sur les
enfants des femmes de sans niveau vivant dans un ménage ayant un niveau
de vie faible.
L'approvisionnement en eau de boisson n'influence pas
l'état nutritionnel des enfants. Cette variable n'a pas un pouvoir
explicatif très important pour la variation de la malnutrition des
enfants selon le niveau d'instruction de la femme. Au fur et à mesure
que nous introduisons les autres variables, nous constatons qu'il n'existe plus
de différence significative entre l'approvisionnement en eau de boisson
et l'état nutritionnel des enfants.
enapit'te JV: &rame de ('impact du ai&eau
d'inot'tuctio de (a femme ou't ('état aut'titio~~e( deo e~fant en
ee~t'taf'ti~ue
En guise de synthèse...
Les résultats de l'analyse explicative nous ont permis
de constater que l'instruction de la femme est associée à
l'état nutritionnel des enfants. Une partie de cet impact s'exerce
à travers d'autres variables. Et, en présence de toutes ces
variables, l'effet significatif du niveau d'instruction de la femme sur
l'état nutritionnel des enfants s'est modifié sans toutefois
disparaître. Autrement dit, le niveau d'instruction de la femme n'est pas
en soi un facteur qui discrimine l'état nutritionnel des enfants. Une
baisse de l'analphabétisme féminine aurait un impact sur
l'état nutritionnel des enfants. C'est ce qui pourrait expliquer ce
phénomène. La montée grandissante de
l'analphabétisme féminine en Centrafrique est la cause du taux
élevé de malnutrition observé à travers certaines
variables.
Sur l'ensemble des variables introduites dans l'analyse, seul
le niveau de vie du ménage, le statut matrimonial de la femme et
l'âge de l`enfant, apportent plus de signification à l'explication
de l'état nutritionnel des enfants, suivi du mode d'allaitement et de
l'appartenance ethnique. Par contre la région sanitaire, le milieu de
résidence, la religion, l'activité économique, l'âge
de la femme, le sexe de l'enfant et l'approvisionnement en eau de boisson,
n'ont pas un pouvoir explicatif sur l'état nutritionnel des enfants
selon le niveau d'instruction de la femme.
Chap it'te JV: &rame,t de ('impact du ai&eau
d'inot'tuctio,t de (a femme ou't ('état aut'titio~~e( deo e~fant en
Ce~t'taf'ti~ue
Tableau 4.14 : Rapport de risques de malnutrition
des enfants selon le niveau d'instruction de la femme
Les variables et les modalités
|
Modèle0
|
Modèle1
|
Modèle2
|
Modèle3
|
Modèle4
|
Modèle5
|
Exp3
|
Exp3
|
Exp3
|
Exp3
|
Exp3
|
Exp3
|
Niveau d'instruction de la femme
|
|
Aucun
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Primaire
|
0,817**
|
0,817**
|
0,907 n.s
|
0,855 n.s
|
0,824*
|
0,820*
|
Secondaire et plus
|
0,577***
|
0,577***
|
0,716**
|
0,574**
|
0,568***
|
0,572***
|
Région sanitaire
|
|
Région I
|
Réf
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Région II
|
1,086 n.s
|
|
1,043 n.s
|
0,98 1 n.s
|
1,029 n.s
|
1,007 n.s
|
Région III
|
0,897 n.s
|
|
0,799 n.s
|
0,905 n.s
|
0,828 n.s
|
0,877 n.s
|
Région IV
|
0,981 n.S
|
|
1,027 n.s
|
1,088 n.s
|
1,080 n.s
|
1,146 n.s
|
Région V
|
0,958 n.s
|
|
0,895 n.s
|
0,933 n.s
|
0,887 n.s
|
0,83 1 n.s
|
Bangui
|
0,696***
|
|
0,767 n.s
|
0,805 n.s
|
0,844 n.s
|
0,999 n.s
|
Milieu de résidence
|
|
Urbain
|
0,719***
|
|
0,844 n.s
|
0,906 n.s
|
0,902 n.s
|
0,957 n.s
|
Rural
|
Réf
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Niveau de vie du ménage
|
|
Faible
|
Réf
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Moyen
|
1,386***
|
|
1,181 n.s
|
1,077 n.s
|
1,154 n.s
|
1,085 n.s
|
Elevé
|
0,868***
|
|
0,756**
|
0,710**
|
0,727**
|
0,735**
|
Religion
|
|
Catholique
|
1,088 n.s
|
|
|
1,106 n.s
|
1,131 n.s
|
1,116 n.s
|
Protestante
|
Réf
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Musulmane
|
0,747*
|
|
|
1,164 n.s
|
1,044 n.s
|
1,037 n.s
|
Traditionnelles/Autres
|
1,214 n.s
|
|
|
1,281 n.s
|
0,966 n.s
|
0,911 n.s
|
Ethnie
|
|
Haoussa
|
0,659**
|
|
|
0,506*
|
0,555 n.s
|
0,559 n.s
|
Sara
|
0,703*
|
|
|
0,789 n.s
|
0,765 n.s
|
0,751 n.s
|
Mboum
|
0,703*
|
|
|
0,671*
|
0,628 n.s
|
0,625 n.s
|
Gbaya
|
Réf
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Mandjia
|
0,735*
|
|
|
0,788 n.s
|
0,754 n.s
|
0,774 n.s
|
Banda
|
0,904 n.s
|
|
|
0,902 n.s
|
0,873 n.s
|
0,909 n.s
|
Ngbaka-Bantou
|
1,042 n.s
|
|
|
1,086 n.s
|
1,198 n.s
|
1,222 n.s
|
Yakoma-Sango
|
0,799 n.s
|
|
|
0,982 n.s
|
0,931 n.s
|
0,963 n.s
|
Zandé-Nzakara
|
0,578*
|
|
|
0,669 n.s
|
0,706 n.s
|
0,695 n.s
|
Activité économique de la femme
|
|
Sans occupation
|
0,667***
|
|
|
0,900 n.s
|
0,965 n.s
|
1,018 n.s
|
Travailleuses dans le secteur moderne
|
0,684***
|
|
|
0,877 n.s
|
0,801 n.s
|
0,846 n.s
|
Travailleuses dans le secteur agricole
|
Réf
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Statut matrimonial de la femme
|
|
Femmes non mariées
|
1,236*
|
|
|
|
1,359**
|
1,362**
|
Femmes mariées/ou en union
|
Réf
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Age de la femme
|
|
Chap it'te JV: &rame,t de ('impact du ai&eau
d'inot'tuctio,t de (a femme ou't ('état aut'titio~~e( deo e~fant en
Ce~t'taf'ti~ue
Adolescente (15-24 ans)
|
|
0,883 n.s
|
|
|
|
|
1,011 n.s
|
1,023 n.s
|
Jeune (25-34 ans)
|
|
Réf
|
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Adulte (35 ans et plus)
|
|
1,033 n.s
|
|
|
|
|
0,984 n.s
|
0,969 n.s
|
Age de l'enfant
|
|
|
|
00 - 05 mois
|
|
0,102***
|
|
|
|
|
0,094***
|
0,090***
|
06 - 11 mois
|
|
0,331***
|
|
|
|
|
0,323***
|
0,314***
|
12 - 23 mois
|
|
Réf
|
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
24 - 35 mois
|
|
1,112 n.s
|
|
|
|
|
1,090 n.s
|
1,121 n.s
|
Sexe de l'enfant
|
|
|
|
Masculin
|
|
Réf
|
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Féminin
|
|
0,896 n.s
|
|
|
|
|
0,867 n.s
|
0,87 1 n.s
|
Mode d'allaitement
|
|
|
|
Mixte
|
|
1,650*
|
|
|
|
|
|
0,723**
|
Sein
|
|
Réf
|
|
|
|
|
|
Réf
|
Biberon
|
|
1,049 n.s
|
|
|
|
|
|
0,494 n.s
|
Eau de boisson
|
|
|
|
Robinet
|
|
0,669***
|
|
|
|
|
|
0,775 n.s
|
Puits/forage
|
|
Réf
|
|
|
|
|
|
Réf
|
Source/cours d'eau
|
|
1,273**
|
|
|
|
|
|
1,195 n.s
|
Chi Square
|
|
|
16,636***
|
|
37,326***
|
52,851***
|
334,095***
|
338,242***
|
R²
|
|
|
0,01
|
|
0,01
|
0,02
|
0,11
|
0,11
|
(***) : Significatif au seuil de 1% ; désigne la
modalité de référence
|
(**) : Significatif au seuil de 5% ;
|
(*) : Significatif au seuil de 10% ; (n.s) ; Non significatif ;
Réf :
|
CONCLUSION GENERALE
« Le développement axé sur l'être
humain - au sens d'un investissement dans la population en
général, et en particulier sur le plan de la santé, de
l'éducation et de la réalisation de l'équité et de
l'égalité des sexes - est perçu comme un fondement solide
pour une croissance économique soutenue et un développement
durable12 ». Ce développement exige des
hommes et des femmes en bonne santé tant sur les plans sanitaire et
éducationnel que nutritionnel. Or, en Afrique subsaharienne, plus d'un
enfant sur dix risque de mourir avant l'âge d'un an et plus d'un enfant
sur cinq, avant son cinquième anniversaire. Tous les ans, plus de 8
millions de décès d'enfants de moins de cinq ans sont liés
à la malnutrition. On estime que, chaque année, la malnutrition
contribue au décès de quelque 5,6 millions d'enfants de moins de
5 ans. La mortalité infantile est aujourd'hui au centre des
préoccupations de toutes les sociétés. En Afrique
tropicale, elle reste un des sujets majeurs de préoccupations des
gouvernements, des responsables de la santé publique.
Cependant, la plupart des études antérieures ont
mis en exergue les déterminants et les facteurs explicatifs de la
malnutrition avec la santé des enfants. Certains éprouvent le
besoin de rendre plus fines certaines variables à utiliser dans les
études portant sur la santé des enfants pour mieux
appréhender leurs mécanismes d'action sur cette dernière.
C'est pourquoi les relations entre les variables spécifiques telles que
le niveau d'instruction de la femme, l'activité ou la religion de la
mère, et la santé des enfants ont fait l'objet d'études
approfondies.
L'objectif de cette étude, était d'abord de
décrire le niveau de l'état nutritionnel des enfants de moins de
trois ans en Centrafrique, ensuite de chercher l'impact du niveau d'instruction
de la femme sur l'état nutritionnel des enfants et enfin de
déterminer les mécanismes par lesquels le niveau d'instruction de
la femme agit sur l'état nutritionnel des enfants.
La détermination de l'état nutritionnel des enfants
en Afrique a été souvent basée sur le standard des enfants
américains. Fort de ce constat, nous avons construit notre
12 David Werner, militant pour la santé et auteur de Where
There Is No Doctor, cité par l'UNICEF « Rapport sur la
nutrition, 2005 ».
variable dépendante (état nutritionnel des
enfants), un indicateur combiné à partir des données de
l'EDSRCA-1995. Nous avons utilisé le rapport taille sur âge pour
construire cet indicateur qui comporte deux modalités : « mauvais
» pour tout enfant ayant un rapport taille sur âge inférieur
à -3 écart-type et « bon » pour tout enfant ayant un
rapport taille sur âge inférieur à -2 écart-type est
considéré comme un enfant bien nourri.
L'analyse de l'impact du niveau d'instruction de la femme sur
l'état nutritionnel des enfants a été effectuée en
deux étapes. La première a consisté à examiner
l'effet de celui-ci sur l'état nutritionnel des enfants. La seconde,
quant à elle, a consisté à déterminer les
mécanismes par lesquels cela puisse agir sur l'état nutritionnel
des enfants. Pour ne pas reprendre de façon détaillée les
résultats obtenus, nous relevons rien que les points saillants.
Il ressort de nos analyses que, environ 34,5 % des
centrafricains souffrent de malnutrition c'est-à-dire présentent
un état nutritionnel mauvais et environ 65,5 % des enfants
présentent un état nutritionnel acceptable. Les résultats
relatifs à l'impact du niveau d'instruction de la femme sur
l'état nutritionnel des enfants, montrent que cette variable est un
facteur qui détermine l'état nutritionnel des enfants. Le niveau
d'instruction de la femme influence significativement l'état
nutritionnel des enfants tant au niveau brut qu'au niveau net.
La prise en compte du niveau d'instruction de la femme dans le
modèle de régression logistique de l'état nutritionnel des
enfants, en contrôlant les autres variables, a permis de dégager
la prépondérance de l'impact du niveau d'instruction de la femme
sur l'état nutritionnel des enfants. Ces résultats confirment
l 'importance de l 'instruction de la femme sur l 'état nutritionnel des
enfants.
On note toutefois que, le niveau d'instruction de la femme est
positivement corrélé avec l'état nutritionnel des enfants,
ce qui va dans le sens attendu. Cela est d'autant plus vrai que, pour bien
nourrir les enfants, il faut avoir de connaissance. Et, cette connaissance ne
peut être acquise par le moyen de l'instruction. Or on constate que,
depuis 1996 la Centrafrique traverse une crise militaro-politique qui a
paralysé le secteur d'éducation. De
ce point de vue, il est normal que, plus les femmes sont
analphabètes, plus le risque de malnutrition est élevé
chez leurs enfants. De toutes les variables retenues, le résultat le
plus frappant est la forte contribution du niveau d'instruction de la femme, le
statut matrimonial de la femme et l'âge de l'enfant. On note
également la persistance de l'avantage de l'ethnie Mboum, Sara et Banda
sur les autres ethnies.
Nous ne saurions terminer ce travail, sans relever certaines
limites. Les données disponibles ne nous ont pas permis d'avoir un
fichier d'analyse unique pour cette étude. Nous étions
obligé de construire un indicateur de niveau de vie dans le fichier
ménage que nous avons adjoint à notre fichier d'analyse. Tout
travail de recherche doit contribuer au développement de la science et
du bien-être de l'homme. De ces résultats, nous pouvons formuler
quelques recommandations :
- L'homme est au centre de tout développement. Il en
est le principal acteur et le bénéficiaire, sa santé doit
donc être une priorité dans toute stratégie de
développement. Pour cela, il faut développer des programmes
d'actions dans le domaine de la prévention de la malnutrition des
enfants et faciliter l'accès aux soins de santé primaire pour
tous.
- Pour bien traiter la malnutrition, la formation du personnel
de santé à l'identification et à la prise en charge de la
malnutrition chronique (retard de croissance) est nécessaire. Toute
action visant à réduire la malnutrition chronique des enfants de
moins de trois ans devrait cibler Bangui la capitale, les ménages
pauvres, les femmes de religion musulmane, les femmes de l'ethnie Haoussa, et
Zandé-Nzakara.
- Les femmes sans niveau d'instruction ou analphabètes
sont défavorisées et plus touchées par la crise
économique. Tout ceci ne peut que jouer tant sur les comportements des
parents que sur la santé des enfants. En dehors des stratégies
pour aider ces femmes à tirer leur épingle du jeu, il faut
promouvoir l'éducation nutritionnelle et sanitaire tout en relevant le
niveau d'instruction des femmes.
- La crise en Centrafrique se situe dans un contexte de crise
structurelle qui dure depuis plus d'une décennie et qui a abouti
à l'échec du processus de développement, en raison de
problèmes socio-politiques et sécuritaires
jamais résolus. Sans la paix il n'y a pas de développement, le
gouvernement devrait lutter contre la montée grandissante de
l'insécurité qui constitue un obstacle majeur à la mise en
oeuvre des actions humanitaires et de développement. Le gouvernement
devrait mettre en place une politique de développement durable afin de
permettre l'amélioration des conditions de vie des populations et amener
ces dernières à faire face aux problèmes de santé
de leurs enfants.
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infantile et juvénile en Afrique. Niveaux et caractéristiques.
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ANNEXES
Résultats des indices anthropométriques
obtenus selon la procédure « Epinut » du logiciel Epi Info
Taille/Age écart-type
408 fiches exclues Indice/Indicateur
|
pour valeurs Garçons
|
aberrantes Filles
|
Deux sexes
|
-5.0 , -4.5]
|
34
|
2.9%
|
21
|
1.9%
|
55
|
2.4%
|
-4.5 , -4.0]
|
30
|
2.6%
|
28
|
2.5%
|
58
|
2.5%
|
-4.0 , -3.5]
|
50
|
4.3%
|
31
|
2.8%
|
81
|
3.6%
|
-3.5 , -3.0]
|
56
|
4.8%
|
61
|
5.5%
|
117
|
5.1%
|
-3.0 , -2.5]
|
93
|
8.0%
|
94
|
8.4%
|
187
|
8.2%
|
-2.5 , -2.0]
|
137
|
11.9%
|
118
|
10.5%
|
255
|
11.2%
|
-2.0 , -1.5]
|
162
|
14.0%
|
145
|
13.0%
|
307
|
13.5%
|
-1.5 , -1.0]
|
159
|
13.8%
|
143
|
12.8%
|
302
|
13.3%
|
-1.0 , -0.5]
|
125
|
10.8%
|
122
|
10.9%
|
247
|
10.9%
|
-0.5 , 0.0]
|
116
|
10.0%
|
116
|
10.4%
|
232
|
10.2%
|
0.0 , 0.5]
|
77
|
6.7%
|
84
|
7.5%
|
161
|
7.1%
|
0.5 , 1.0]
|
61
|
5.3%
|
69
|
6.2%
|
130
|
5.7%
|
1.0 , 1.5]
|
25
|
2.2%
|
40
|
3.6%
|
65
|
2.9%
|
1.5 , 2.0]
|
17
|
1.5%
|
21
|
1.9%
|
38
|
1.7%
|
2.0 , 2.5]
|
9
|
0.8%
|
10
|
0.9%
|
19
|
0.8%
|
2.5 , 3.0]
|
4
|
0.3%
|
4
|
0.4%
|
8
|
0.4%
|
3.0 , 3.5]
|
0
|
0.0%
|
6
|
0.5%
|
6
|
0.3%
|
3.5 , 4.0]
|
1
|
0.1%
|
3
|
0.3%
|
4
|
0.2%
|
4.0 , 4.5]
|
0
|
0.0%
|
1
|
0.1%
|
1
|
0.0%
|
4.5 , 5.0]
|
0
|
0.0%
|
2
|
0.2%
|
2
|
0.1%
|
Total
|
1156
|
100.0%
|
1119
|
100.0%
|
2275
|
100.0%
|
Indicateurs de malnutrition
|
|
|
|
|
Proportion <-2.0
|
400
|
34.6%
|
353
|
31.5%
|
753
|
33.1%
|
95% IC
|
31.9,
|
37.4
|
28.8,
|
34.4
|
31.2,
|
35.1
|
Proportion <-3.0
|
170
|
14.7%
|
141
|
12.6%
|
311
|
13.7%
|
95% IC
|
12.7,
|
16.9
|
10.7,
|
14.7
|
12.3,
|
15.2
|
Caractéristiques de
|
la distribution
|
|
Médiane
|
-1.45
|
-1.28
|
-1.37
|
Moyenne
|
-1.46
|
-1.24
|
-1.35
|
95% IC
|
-1.55,-1.38
|
-1.33,-1.15
|
-1.42,-1.29
|
Déviation standard
|
1.24
|
1.61
|
1.58
|
Skewness:
|
-0.07
|
0.19
|
0.08
|
Kurtosis:
|
3.04
|
3.43
|
22.27
|
Std prev:
|
46.02%
|
40.07%
|
43.03%
|
Taille/Age percentile
408 fiches exclues
Indice/Indicateur
|
pour valeurs Garçons
|
aberrantes
Filles
|
Deux sexes
|
] 0th ,
|
5th]
|
518
|
44.8%
|
450
|
40.2%
|
968
|
42.5%
|
] 5th ,
|
10th]
|
117
|
10.1%
|
111
|
9.9%
|
228
|
10.0%
|
] 10th ,
|
15th]
|
79
|
6.8%
|
68
|
6.1%
|
147
|
6.5%
|
] 15th ,
|
20th]
|
52
|
4.5%
|
54
|
4.8%
|
106
|
4.7%
|
] 20th ,
|
25th]
|
45
|
3.9%
|
38
|
3.4%
|
83
|
3.6%
|
] 25th ,
|
30th]
|
33
|
2.9%
|
34
|
3.0%
|
67
|
2.9%
|
] 30th ,
|
35th]
|
35
|
3.0%
|
40
|
3.6%
|
75
|
3.3%
|
] 35th ,
|
40th]
|
32
|
2.8%
|
40
|
3.6%
|
72
|
3.2%
|
]40th ,
|
45th]
|
31
|
2.7%
|
24
|
2.1%
|
55
|
2.4%
|
]45th ,
|
50th]
|
21
|
1.8%
|
20
|
1.8%
|
41
|
1.8%
|
]50th ,
|
55th]
|
19
|
1.6%
|
27
|
2.4%
|
46
|
2.0%
|
]55th ,
|
60th]
|
24
|
2.1%
|
25
|
2.2%
|
49
|
2.2%
|
]60th ,
|
65th]
|
18
|
1.6%
|
18
|
1.6%
|
36
|
1.6%
|
]65th ,
|
70th]
|
19
|
1.6%
|
17
|
1.5%
|
36
|
1.6%
|
]70th ,
|
75th]
|
16
|
1.4%
|
26
|
2.3%
|
42
|
1.8%
|
]75th ,
|
80th]
|
23
|
2.0%
|
22
|
2.0%
|
45
|
2.0%
|
]80th ,
|
85th]
|
23
|
2.0%
|
20
|
1.8%
|
43
|
1.9%
|
]85th ,
|
90th]
|
10
|
0.9%
|
26
|
2.3%
|
36
|
1.6%
|
]90th ,
|
95th]
|
14
|
1.2%
|
17
|
1.5%
|
31
|
1.4%
|
]95th ,
|
100th]
|
27
|
2.3%
|
42
|
3.8%
|
69
|
3.0%
|
Total
|
|
1156
|
100.0%
|
1119
|
100.0%
|
2275
|
100.0%
|
Proportion <5.0
|
518
|
44.8%
|
450
|
40.2%
|
968
|
42.5%
|
95% IC
|
|
41.9,
|
47.7
|
37.3,
|
43.2
|
40.5,
|
44.6
|
Proportion <3.0
|
432
|
37.4%
|
391
|
34.9%
|
823
|
36.2%
|
95% IC
|
|
34.6,
|
40.2
|
32.2,
|
37.8
|
34.2,
|
38.2
|
Taille/Age % de la médiane
408 fiches exclues pour valeurs aberrantes
Indice/Indicateur
|
Garçons
|
Filles
|
Deux
|
sexes
|
] 50% ,
|
55%]
|
0
|
0.0%
|
0
|
0.0%
|
0
|
0.0%
|
] 55% ,
|
60%]
|
0
|
0.0%
|
0
|
0.0%
|
0
|
0.0%
|
] 60% ,
|
65%]
|
0
|
0.0%
|
0
|
0.0%
|
0
|
0.0%
|
] 65% ,
|
70%]
|
0
|
0.0%
|
0
|
0.0%
|
0
|
0.0%
|
] 70% ,
|
75%]
|
0
|
0.0%
|
0
|
0.0%
|
0
|
0.0%
|
] 75% ,
|
80%]
|
10
|
0.9%
|
8
|
0.7%
|
18
|
0.8%
|
] 80% ,
|
85%]
|
69
|
6.0%
|
50
|
4.5%
|
119
|
5.2%
|
] 85% ,
|
90%]
|
150
|
13.0%
|
149
|
13.3%
|
299
|
13.1%
|
]90% ,
|
95%]
|
389
|
33.7%
|
354
|
31.6%
|
743
|
32.7%
|
]95% ,
|
100%]
|
345
|
29.8%
|
318
|
28.4%
|
663
|
29.1%
|
]100% ,
|
105%]
|
148
|
12.8%
|
177
|
15.8%
|
325
|
14.3%
|
]105% ,
|
110%]
|
39
|
3.4%
|
46
|
4.1%
|
85
|
3.7%
|
]110% ,
|
115%]
|
5
|
0.4%
|
12
|
1.1%
|
17
|
0.7%
|
]115% ,
|
120%]
|
1
|
0.1%
|
4
|
0.4%
|
5
|
0.2%
|
]120% ,
|
125%]
|
0
|
0.0%
|
1
|
0.1%
|
1
|
0.0%
|
]125% ,
|
130%]
|
0
|
0.0%
|
0
|
0.0%
|
0
|
0.0%
|
]130% ,
|
135%]
|
0
|
0.0%
|
0
|
0.0%
|
0
|
0.0%
|
]135% ,
|
140%]
|
0
|
0.0%
|
0
|
0.0%
|
0
|
0.0%
|
]140% ,
|
145%]
|
0
|
0.0%
|
0
|
0.0%
|
0
|
0.0%
|
]145% ,
|
150%]
|
0
|
0.0%
|
0
|
0.0%
|
0
|
0.0%
|
Total
|
1156
|
100.0%
|
1119
|
100.0%
|
2275
|
100.0%
|
Proportion <90.0%
|
229
|
19.8%
|
207
|
18.5%
|
436
|
19.2%
|
95% IC
|
17.6,
|
22.3
|
16.3,
|
20.9
|
17.6,
|
20.9
|
Proportion <80.0%
|
10
|
0.9%
|
8
|
0.7%
|
18
|
0.8%
|
95% IC
|
0.4,
|
1.6
|
0.3,
|
1.5
|
0.5,
|
1.3
|
Tableau 4.15 : Rapport de risques de malnutrition des
enfants selon le milieu urbain de la femme
Les variables et les modalités
|
Modèle0
|
Modèle1
|
Modèle2
|
Modèle3
|
Modèle4
|
Modèle5
|
Exp3
|
Exp3
|
Exp3
|
Exp3
|
Exp3
|
Exp3
|
Niveau d'instruction de la femme
|
|
Aucun
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Primaire
|
0,837 n.s
|
0,837 n.s
|
0,956 n.s
|
0,884 n.s
|
0,932 n.s
|
0,921 n.s
|
Secondaire et plus
|
0,606***
|
0,606***
|
0,757 n.s
|
0,832 n.s
|
0,631*
|
0,645 n.s
|
Région sanitaire
|
|
Région I
|
Réf
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Région II
|
0,949 n.s
|
|
0,995 n.s
|
0,930 n.s
|
1,091 n.s
|
1,141 n.s
|
Région III
|
0,700 n.s
|
|
0,641 n.s
|
0,845 n.s
|
0,792 n.s
|
0,949 n.s
|
Région IV
|
0,763 n.s
|
|
0,852 n.s
|
0,964 n.s
|
1,034 n.s
|
1,175 n.s
|
Région V
|
0,493 n.s
|
|
0,476 n.s
|
0,611 n.s
|
0,668 n.s
|
0,534 n.s
|
Bangui
|
0,709 n.s
|
|
0,784 n.s
|
0,936 n.s
|
1,034 n.s
|
1,293 n.s
|
Niveau de vie du ménage
|
|
Faible
|
Réf
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Moyen
|
1,782**
|
|
1,808*
|
1,324 n.s
|
1,669 n.s
|
1,557 n.s
|
Elevé
|
1,051 n.s
|
|
1,006 n.s
|
0,874 n.s
|
0,904 n.s
|
0,887 n.s
|
Religion
|
|
Catholique
|
1,290*
|
|
|
1,412**
|
1,382**
|
1,336 n.s
|
Protestante
|
Réf
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Musulmane
|
0,820 n.s
|
|
|
1,755 n.s
|
1,590 n.s
|
1,645 n.s
|
Traditionnelles/Autres
|
1,615 n.s
|
|
|
1,753 n.s
|
1,420 n.s
|
1,389 n.s
|
Ethnie
|
|
Haoussa
|
0,650 n.s
|
|
|
0,365*
|
0,399 n.s
|
0,432 n.s
|
Sara
|
0,536**
|
|
|
0,598 n.s
|
0,600 n.s
|
0,6 15 n.s
|
Mboum
|
0,725 n.s
|
|
|
0,693 n.s
|
0,65 1 n.s
|
0,638 n.s
|
Gbaya
|
Réf
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Mandjia
|
1,085 n.s
|
|
|
1,047 n.s
|
0,925 n.s
|
1,028 n.s
|
Banda
|
0,93 1 n.s
|
|
|
0,926 n.s
|
0,923 n.s
|
1,002 n.s
|
Ngbaka-Bantou
|
0,639 n.s
|
|
|
0,621 n.s
|
0,688 n.s
|
0,743 n.s
|
Yakoma-Sango
|
0,696 n.s
|
|
|
0,73 8 n.s
|
0,755 n.s
|
0,822 n.s
|
Zandé-Nzakara
|
0,53 6 n.s
|
|
|
0,548 n.s
|
0,546 n.s
|
0,606 n.s
|
Activité économique de la femme
|
|
Sans occupation
|
0,835 n.s
|
|
|
0,822 n.s
|
0,912 n.s
|
0,946 n.s
|
Travailleuses dans le secteur moderne
|
0,776*
|
|
|
0,7 10 n.s
|
0,655 n.s
|
0,693 n.s
|
Travailleuses dans le secteur agricole
|
Réf
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Statut matrimonial de la femme
|
|
Femmes non mariées
|
1,328*
|
|
|
|
1 ,575**
|
1 ,602**
|
Femmes mariées/ou en union
|
Réf
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Age de la femme
|
|
Adolescente (15-24 ans)
|
0,859 n.s
|
|
|
|
1,010 n.s
|
1,013 n.s
|
Jeune (25-34 ans)
|
Réf
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Adulte (35 ans et plus)
|
1,199 n.s
|
|
|
|
1,208 n.s
|
1,198 n.s
|
Age de l'enfant
|
|
00 - 05 mois
|
|
0,089***
|
|
|
|
0,080***
|
0,079***
|
06 - 11 mois
|
|
0,345***
|
|
|
|
0,316***
|
0,306***
|
12 - 23 mois
|
|
Réf
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
24 - 35 mois
|
|
1,109 n.s
|
|
|
|
1,120 n.s
|
1,097 n.s
|
Sexe de l'enfant
|
|
|
Masculin
|
|
Réf
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Féminin
|
|
1,243 n.s
|
|
|
|
1,236 n.s
|
1,249 n.s
|
Mode d'allaitement
|
|
|
Mixte
|
|
1,452*
|
|
|
|
|
0,902 n.s
|
Sein
|
|
Réf
|
|
|
|
|
Réf
|
Biberon
|
|
0,037 n.s
|
|
|
|
|
0,008 n.s
|
Eau de boisson
|
|
|
Robinet
|
|
0,680**
|
|
|
|
|
0,790 n.s
|
Puits/forage
|
|
Réf
|
|
|
|
|
Réf
|
Source/cours d'eau
|
|
1,408 n.s
|
|
|
|
|
1,439 n.s
|
Chi Square
|
|
|
6,910**
|
11,761 n.s
|
27,349 n.s
|
137,888***
|
143,249***
|
R²
|
|
|
0,006
|
0,010
|
0,025
|
0,11
|
0,12
|
(***) : Significatif au seuil de 1% ; modalité de
référence
|
(**) : Significatif au seuil de 5% ; (*) : Significatif au
seuil de 10% ; (n.s) ; Non significatif ; Réf : désigne
la
|
Tableau 4.16 : Rapport de risques de malnutrition des
enfants selon le milieu rural de la femme
Les variables et les modalités
|
Modèle0
|
Modèle1
|
Modèle2
|
Modèle3
|
Modèle4
|
Modèle5
|
Exp3
|
Exp3
|
Exp3
|
Exp3
|
Exp3
|
Exp3
|
Niveau d'instruction de la femme
|
|
Aucun
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Primaire
|
0,866 n.s
|
0,866 n.s
|
0,901 n.s
|
0,844 n.s
|
0,802 n.s
|
0,796 n.s
|
Secondaire et plus
|
0,781 n.s
|
0,781 n.s
|
0,734 n.s
|
0,636 n.s
|
0,614 n.s
|
0,581 n.s
|
Région sanitaire
|
|
Région I
|
Réf
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Région II
|
1,159 n.s
|
|
1,059 n.s
|
1,005 n.s
|
1,053 n.s
|
1,016 n.s
|
Région III
|
0,960 n.s
|
|
0,871 n.s
|
0,937 n.s
|
0,891 n.s
|
0,909 n.s
|
Région IV
|
1,129 n.s
|
|
1,153 n.s
|
1,258 n.s
|
1,253 n.s
|
1,368 n.s
|
Région V
|
1,055 n.s
|
|
1,018 n.s
|
1,002 n.s
|
0,957 n.s
|
0,985 n.s
|
Bangui
|
|
|
|
|
|
|
Niveau de vie du ménage
|
|
Faible
|
Réf
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Moyen
|
1,013 n.s
|
|
1,025 n.s
|
1,093 n.s
|
1,150 n.s
|
1,089 n.s
|
Elevé
|
0,650***
|
|
0,649***
|
0,688**
|
0,708**
|
0,725*
|
Religion
|
|
Catholique
|
0,996 n.s
|
|
|
1,002 n.s
|
1,054 n.s
|
1,089 n.s
|
Protestante
|
Réf
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Musulmane
|
0,762 n.s
|
|
|
0,825 n.s
|
0,782 n.s
|
1,039 n.s
|
Traditionnelles/Autres
|
1,029 n.s
|
|
|
0,987 n.s
|
0,711 n.s
|
0,677 n.s
|
Ethnie
|
|
Haoussa
|
0,765 n.s
|
|
|
0,696 n.s
|
0,730 n.s
|
0,736 n.s
|
Sara
|
0,833 n.s
|
|
|
0,911 n.s
|
0,884 n.s
|
0,858 n.s
|
Mboum
|
0,685*
|
|
|
0,652 n.s
|
0,610*
|
0,614*
|
Gbaya
|
Réf
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Mandjia
|
0,526***
|
|
|
0,508 n.s
|
0,591*
|
0,562**
|
Banda
|
0,907 n.s
|
|
|
0,854 n.s
|
0,824 n.s
|
0,822 n.s
|
Ngbaka-Bantou
|
1,605**
|
|
|
1,507 n.s
|
1,750**
|
1,804**
|
Yakoma-Sango
|
1,140 n.s
|
|
|
1,354 n.s
|
1,204 n.s
|
1,138 n.s
|
Zandé-Nzakara
|
0,608 n.s
|
|
|
0,722 n.s
|
0,824 n.s
|
1,113 n.s
|
Activité économique de la femme
|
|
Sans occupation
|
0,770 n.s
|
|
|
0,889 n.s
|
0,918 n.s
|
0,943 n.s
|
Travailleuses dans le secteur moderne
|
1,034 n.s
|
|
|
1,276 n.s
|
1,153 n.s
|
1,231 n.s
|
Travailleuses dans le secteur agricole
|
Réf
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Statut matrimonial de la femme
|
|
Femmes non mariées
|
1,328 n.s
|
|
|
|
1,130 n.s
|
1,113 n.s
|
Femmes mariées/ou en union
|
Réf
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Age de la femme
|
|
Adolescente (15-24 ans)
|
0,921 n.s
|
|
|
|
1,000 n.s
|
1,026 n.s
|
Jeune (25-34 ans)
|
Réf
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Adulte (35 ans et plus)
|
0,941 n.s
|
|
|
|
0,920 n.s
|
0,912 n.s
|
Age de l'enfant
|
|
|
|
00 - 05 mois
|
|
0,107***
|
|
|
|
|
0,096***
|
0,091***
|
06 - 11 mois
|
|
0,315***
|
|
|
|
|
0,316***
|
0,304***
|
12 - 23 mois
|
|
Réf
|
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
24 - 35 mois
|
|
1,098 n.s
|
|
|
|
|
1,049 n.s
|
1,106 n.s
|
Sexe de l'enfant
|
|
|
|
Masculin
|
|
Réf
|
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Féminin
|
|
0,739***
|
|
|
|
|
0,698***
|
0,695***
|
Mode d'allaitement
|
|
|
|
Mixte
|
|
1,094 n.s
|
|
|
|
|
|
0,620**
|
Sein
|
|
Réf
|
|
|
|
|
|
Réf
|
Biberon
|
|
0,960 n.s
|
|
|
|
|
|
0,531 n.s
|
Eau de boisson
|
|
|
|
Robinet
|
|
1,060 n.s
|
|
|
|
|
|
0,760 n.s
|
Puits/forage
|
|
Réf
|
|
|
|
|
|
Réf
|
Source/cours d'eau
|
|
1,223*
|
|
|
|
|
|
1,092 n.s
|
Chi Square
|
|
|
1,988 n.s
|
|
16,296**
|
35,305**
|
213,196***
|
216,970***
|
R²
|
|
|
1,00
|
|
0,99
|
0,98
|
0,88
|
0,88
|
(***) : Significatif au seuil de 1% ; désigne la
modalité de référence
|
(**) : Significatif au seuil de 5%
|
; (*) : Significatif au seuil de 10% ; (n.s) ; Non significatif
; Réf :
|
Tableau 4.17 : Rapport de risques de malnutrition des
enfants selon le sexe masculin de l'enfant
Les variables et les modalités
|
Modèle0
|
Modèle1
|
Modèle2
|
Modèle3
|
Modèle4
|
Modèle5
|
Exp3
|
Exp3
|
Exp3
|
Exp3
|
Exp3
|
Exp3
|
Niveau d'instruction de la femme
|
|
Aucun
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Primaire
|
0,773**
|
0,773**
|
0,904 n.s
|
0,826 n.s
|
0,802 n.s
|
0,804 n.s
|
Secondaire et plus
|
0,547***
|
0,547***
|
0,822 n.s
|
0,722 n.s
|
0,629*
|
0,669 n.s
|
Région sanitaire
|
|
Région I
|
Réf
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Région II
|
0,943 n.s
|
|
0,93 6 n.s
|
0,876 n.s
|
0,846 n.s
|
0,859 n.s
|
Région III
|
0,994 n.s
|
|
0,764 n.s
|
0,825 n.s
|
0,733 n.s
|
0,763 n.s
|
Région IV
|
1,104 n.s
|
|
1,112 n.s
|
1,320 n.s
|
1,228 n.s
|
1,256 n.s
|
Région V
|
0,995 n.s
|
|
0,840 n.s
|
0,928 n.s
|
0,930 n.s
|
0,932 n.s
|
Bangui
|
0,577***
|
|
0,870 n.s
|
0,830 n.s
|
0,83 1 n.s
|
1,068 n.s
|
Milieu de résidence
|
|
Urbain
|
0,556***
|
|
0,671**
|
0,742 n.s
|
1,380 n.s
|
1,364 n.s
|
Rural
|
Réf
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Niveau de vie du ménage
|
|
Faible
|
Réf
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Moyen
|
1,825***
|
|
1,464*
|
1,315 n.s
|
1,380 n.s
|
1,364 n.s
|
Elevé
|
0,989 n.s
|
|
0,842 n.s
|
0,779 n.s
|
0,8 18 n.s
|
0,832 n.s
|
Religion
|
|
Catholique
|
0,892 n.s
|
|
|
0,882 n.s
|
0,922 n.s
|
0,921 n.s
|
Protestante
|
Réf
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Musulmane
|
0,584**
|
|
|
0,960 n.s
|
0,901 n.s
|
0,59 n.s
|
Traditionnelles/Autres
|
0,265 n.s
|
|
|
0,299 n.s
|
0,218*
|
0,223*
|
Ethnie
|
|
Haoussa
|
0,448 n.s
|
|
|
0,380*
|
0,421 n.s
|
0,433 n.s
|
Sara
|
0,891 n.s
|
|
|
0,987 n.s
|
0,854 n.s
|
0,824 n.s
|
Mboum
|
0,921 n.s
|
|
|
0,641 n.s
|
0,554**
|
0,550**
|
Gbaya
|
Réf
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Mandjia
|
0,722 n.s
|
|
|
0,792 n.s
|
0,781 n.s
|
0,827 n.s
|
Banda
|
0,864 n.s
|
|
|
0,768 n.s
|
0,716 n.s
|
0,734 n.s
|
Ngbaka-Bantou
|
0,979 n.s
|
|
|
1,110 n.s
|
1,149 n.s
|
1,168 n.s
|
Yakoma-Sango
|
0,835 n.s
|
|
|
1,056 n.s
|
1,028 n.s
|
1,118 n.s
|
Zandé-Nzakara
|
0,625 n.s
|
|
|
0,691 n.s
|
0,781 n.s
|
0,786 n.s
|
Activité économique de la femme
|
|
Sans occupation
|
0,646***
|
|
|
|
0,855 n.s
|
0,827 n.s
|
Travailleuses dans le secteur moderne
|
0,632***
|
|
|
|
0,879 n.s
|
0,814 n.s
|
Travailleuses dans le secteur agricole
|
Réf
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Statut matrimonial de la femme
|
|
Femmes non mariées
|
1,362*
|
|
|
|
1,520**
|
1,553**
|
Femmes mariées/ou en union
|
Réf
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Age de la femme
|
|
Adolescente (15-24 ans)
|
0,938 n.s
|
|
|
|
1,114 n.s
|
1,101 n.s
|
Jeune (25-34 ans)
|
|
Réf
|
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Adulte (35 ans et plus)
|
|
1,010 n.s
|
|
|
|
|
1,023 n.s
|
0,999 n.s
|
Age de l'enfant
|
|
|
|
00 - 05 mois
|
|
0,106***
|
|
|
|
|
0,079***
|
0,078***
|
06 - 11 mois
|
|
0,374***
|
|
|
|
|
0,356***
|
0,360***
|
12 - 23 mois
|
|
Réf
|
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
24 - 35 mois
|
|
1,080 n.s
|
|
|
|
|
0,951 n.s
|
0,921 n.s
|
Mode d'allaitement
|
|
|
|
Mixte
|
|
1,441**
|
|
|
|
|
|
0,967 n.s
|
Sein
|
|
Réf
|
|
|
|
|
|
Réf
|
Biberon
|
|
0,8 19 n.s
|
|
|
|
|
|
0,343 n.s
|
Eau de boisson
|
|
|
|
Robinet
|
|
0,496***
|
|
|
|
|
|
0,636*
|
Puits/forage
|
|
Réf
|
|
|
|
|
|
Réf
|
Source/cours d'eau
|
|
1,102 n.s
|
|
|
|
|
|
1,029 n.s
|
Chi Square
|
|
|
11,257***
|
|
34,240***
|
49,222***
|
188,599***
|
189,767***
|
R²
|
|
|
0,99
|
|
0,98
|
0,97
|
0,88
|
0,88
|
(***) : Significatif au seuil de 1% ; désigne la
modalité de référence
|
(**) : Significatif au seuil de 5% ;
|
(*) : Significatif au seuil de 10% ; (n.s) ; Non significatif ;
Réf :
|
Tableau 4.18 : Rapport de risques de malnutrition des
enfants selon le sexe féminin de l'enfant
Les variables et les modalités
|
Modèle0
|
Modèle1
|
Modèle2
|
Modèle3
|
Modèle4
|
Modèle5
|
Exp3
|
Exp3
|
Exp3
|
Exp3
|
Exp3
|
Exp3
|
Niveau d'instruction de la femme
|
|
Aucun
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Primaire
|
0,865 n.s
|
0,865 n.s
|
0,933 n.s
|
0,902 n.s
|
0,875 n.s
|
0,853 n.s
|
Secondaire et plus
|
0,606**
|
0,606**
|
0,629*
|
0,623*
|
0,503**
|
0,465***
|
Région sanitaire
|
|
Région I
|
Réf
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Région II
|
1,270 n.s
|
|
1,175 n.s
|
1,157 n.s
|
1,347 n.s
|
1,365 n.s
|
Région III
|
0,840 n.s
|
|
0,857 n.s
|
1,055 n.s
|
1,016 n.s
|
1,152 n.s
|
Région IV
|
0,871 n.s
|
|
0,967 n.s
|
0,943 n.s
|
1,010 n.s
|
1,214 n.s
|
Région V
|
0,893 n.s
|
|
0,941 n.s
|
0,964 n.s
|
0,931 n.s
|
0,822 n.s
|
Bangui
|
0,840 n.s
|
|
0,747 n.s
|
0,792 n.s
|
0,925 n.s
|
0,981 n.s
|
Milieu de résidence
|
|
Urbain
|
0,936 n.s
|
|
1,045 n.s
|
1,093 n.s
|
1,185 n.s
|
1,275 n.s
|
Rural
|
Réf
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Niveau de vie du ménage
|
|
Faible
|
Réf
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Moyen
|
1,051 n.s
|
|
0,953 n.s
|
0,879 n.s
|
0,929 n.s
|
0,843 n.s
|
Elevé
|
0,756*
|
|
0,675**
|
0,635**
|
0,594**
|
0,603**
|
Religion
|
|
Catholique
|
1,349**
|
|
|
1,393**
|
1,410**
|
1n383**
|
Protestante
|
Réf
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Musulmane
|
0,961 n.s
|
|
|
1,371 n.s
|
1,154 n.s
|
1,090 n.s
|
Traditionnelles/Autres
|
2,635**
|
|
|
2,934**
|
2,359 n.s
|
2,085 n.s
|
Ethnie
|
|
Haoussa
|
0,893 n.s
|
|
|
0,654 n.s
|
0,696 n.s
|
0,726 n.s
|
Sara
|
0,555**
|
|
|
0,657 n.s
|
0,711 n.s
|
0,666 n.s
|
Mboum
|
0,721 n.s
|
|
|
0,701 n.s
|
0,73 1 n.s
|
0,741 n.s
|
Gbaya
|
Réf
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Mandjia
|
0,745 n.s
|
|
|
0,825 n.s
|
0,799 n.s
|
0,838 n.s
|
Banda
|
0,940 n.s
|
|
|
1,069 n.s
|
1,046 n.s
|
1,128 n.s
|
Ngbaka-Bantou
|
1,107 n.s
|
|
|
1,095 n.s
|
1,333 n.s
|
1,424 n.s
|
Yakoma-Sango
|
0,73 1 n.s
|
|
|
0,862 ns
|
0,787 n.s
|
0,753 n.s
|
Zandé-Nzakara
|
0,504 n.s
|
|
|
0,603 n.s
|
0,666 n.s
|
0,517 n.s
|
Activité économique de la femme
|
|
Sans occupation
|
0,823 n.s
|
|
|
0,933 n.s
|
1,1112 n.s
|
1,194 n.s
|
Travailleuses dans le secteur moderne
|
0,892 n.s
|
|
|
0,856 n.s
|
0,767 n.s
|
0,839
|
Travailleuses dans le secteur agricole
|
Réf
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Réf
|
Statut matrimonial de la femme
|
|
Femmes non mariées
|
1,114 n.s
|
|
|
|
1,148 n.s
|
1,113 n.s
|
Femmes mariées/ou en union
|
Réf
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Age de la femme
|
|
Adolescente (15-24 ans)
|
0,828 n.s
|
|
|
|
0,923 n.s
|
0,95 8 n.s
|
Jeune (25-34 ans)
|
|
Réf
|
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
Adulte (35 ans et plus)
|
|
1,059 n.s
|
|
|
|
|
0,972 n.s
|
0,960 n.s
|
Age de l'enfant
|
|
|
|
00 - 05 mois
|
|
0,098***
|
|
|
|
|
0,100***
|
0,093***
|
06 - 11 mois
|
|
0,283***
|
|
|
|
|
0,264***
|
0,251***
|
12 - 23 mois
|
|
Réf
|
|
|
|
|
Réf
|
Réf
|
24 - 35 mois
|
|
1,144 n.s
|
|
|
|
|
1,215 n.s
|
1,324 n.s
|
Mode d'allaitement
|
|
|
|
Mixte
|
|
1,045 n.s
|
|
|
|
|
|
0,566**
|
Sein
|
|
Réf
|
|
|
|
|
|
Réf
|
Biberon
|
|
1,010 n.s
|
|
|
|
|
|
0,895 n.s
|
Eau de boisson
|
|
|
|
Robinet
|
|
0,898 n.s
|
|
|
|
|
|
0,9 10
|
Puits/forage
|
|
Réf
|
|
|
|
|
|
Réf
|
Source/cours d'eau
|
|
1,470***
|
|
|
|
|
|
1,421 n.s
|
Chi Square
|
|
|
6,047**
|
|
14,661 n.s
|
30,821 n.s
|
178,522***
|
187,812***
|
R²
|
|
|
1,00
|
|
1,00
|
0,98
|
0,88
|
0,88
|
(***) : Significatif au seuil de 1% ; désigne la
modalité de référence
|
(**) : Significatif au seuil de 5% ;
|
(*) : Significatif au seuil de 10% ; (n.s) ; Non significatif ;
Réf :
|
|
|