Norois, Villes et tourisme : images, espaces
acteurs, n°178, Avril - Juin 1998
Ce numéro de la revue Norois, coordonné par
Maria Gravari-Barbas et Philippe Violier, propose d'approfondir la notion de
« ville-entreprise » appliquée au tourisme. En
reprenant Georges Cazes, les auteurs définissent l'activité
touristique comme un système de trois éléments qui
constituent les points d'entrée de l'ouvrage : les images, les
espaces, les acteurs.
La première partie interroge le concept d'image de la
ville à travers l'angle touristique. Le touriste est par
définition déterritorialisé et n'a que des images, plus ou
moins floues, du lieu qu'il va visiter. Mais ces images proviennent de
plusieurs acteurs qui interviennent dans le processus de la transmission des
ces images. Il y a donc une sélection rigoureuse de ces images, afin de
retenir celles qui seront mises en valeur. Avec les trois études de cas,
nous voyons la création d'une image d'un lieu et celle du changement de
celle-ci qui évolue selon l'air du temps par le marketing.
La deuxième partie, sur le système d'espaces,
pose la question de l'impact de l'activité touristique sur
l'organisation, l'aménagement, l'environnement ou l'esthétique
urbains. La contribution de Maria Gravari-Barbas sur l'esthétique de la
ville touristique, met en évidence l'importance de l'esthétique
urbaine pour le tourisme. Et en même temps l'impact visuel du tourisme
sur la ville. Car la ville touristique doit être « belle,
propre, festive et sécurisante », en d'autre terme la
ville idéale. Mais la ville touristique n'a-t-elle pas l'intention
d'être une ville idéale ? Comme le texte de Claudine
Barçon (Cahiers Espaces, 1994), l'auteur insiste sur la
lisibilité de la ville, qui est primordiale pour le touriste.
« L'esperanto touristique » permet ainsi de faciliter la
lecture de la ville et a tendance à rendre « tout
beau » dans la ville. Ce texte est intéressant car il montre
comment l'esthétisation de la ville fait que l'extérieur prime
sur l'intérieur (d'où l'importance de la flânerie dans la
ville) et permet à l'auteur de finir sur ces mots : « Le
tourisme, à la fois raison d'être et prétexte pour ces
mises en beauté, initie, exacerbe, ou bénéficie de ces
tendances » (p.193). Sans la moindre attaque ni snobisme sur le
tourisme, l'auteur expose clairement l'esthétique des villes
touristiques.
Pour les autres contributions, il est davantage question de
réhabilitation des friches industrielles (portuaire) et d'impact sur le
patrimoine. Ces études de cas ne nous apportent pas un plus pour notre
sujet.
Quand à la troisième partie, elle s'attarde
à mettre en évidence les systèmes d'acteurs du tourisme et
met en place la notion de « système d'acteurs
localisés » (tiré du district industriel). Mais il
n'est pas question d'étudier le premier acteur du tourisme, qui est le
touriste lui-même.
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