CONCLUSION :
Nous avons vu, tout au long de notre exposé, que
l'existence de règles internationales, censées garantir le droit
à la souveraineté sur les ressources naturelles, ainsi que les
nombreuses interventions tant étatiques qu'onusiennes, n'influent
guère sur la détermination d'un État de vouloir
s'approprier les ressources naturelles d'un autre. En effet, il semblerait que
le droit soit impuissant face à la détermination et à la
volonté politique d'un pays. Il semblerait que peu de solutions existent
finalement capables de garantir aux peuples sahraoui et palestinien leur pleine
jouissance sur leurs ressources naturelles.
Concernant le Sahara occidental, tout d'abord, nous pensons
que si les États membres des Nations Unies reconnaissaient la RASD comme
État, comme l'ont d'ailleurs fait bon nombre d'États africains
notamment, cela forcerait le Maroc à reconsidérer sa position vis
à vis du Sahara occidental. La position onusienne renforcerait ainsi le
caractère illégal de l'occupation marocaine et mettrait le Maroc
en porte à faux avec le reste des États. De plus, certains pays
soutenant la position marocaine, et notamment l'Union européenne en
signant des accords de pêche avec le Maroc, verraient leur position
affaiblie. En effet, si l'ONU prenait réellement position, certains
États comme le Japon, appuieraient cette attitude et ainsi cela
isolerait la position européenne. Et sans le soutien de l'Union
européenne, le Maroc ne pourrait alors décemment pas poursuivre
sa politique d'occupation et d'exploitation du territoire sahraoui.
L'ONU accorde sans doute beaucoup trop d'importance au jeu que
joue le Maroc. Si celle-ci condamnait purement et simplement l'occupation
marocaine, il n'y aurait pas besoin de plan Baker. La Cour internationale de
Justice a été formelle, il n'y a pas de lien de
souveraineté entre le Maroc et le Sahara occidental, le Maroc n'a donc
rien à faire au Sahara occidental. Il y a beaucoup trop de
tergiversations autour du plan Baker. Le Conseil de sécurité est
le seul organe à avoir autorité sur les États membres de
l'ONU, et pourtant le Maroc n'a jamais eu à craindre ses foudres. Le
plan Baker aurait dû être appliqué depuis
bien longtemps mais le Maroc use de moyens dilatoires pour en retarder
l'application. Cette attitude démontre le désintéressement
dont fait l'objet le conflit sahraoui et de ce fait, le manque de
volonté de le voir un jour résolu.
Pour ce qui est des territoires palestiniens, le constat est
plus contrasté mais tout aussi dramatique. En effet, même si
l'occupation israélienne a été condamnée par l'ONU,
cette dernière n'affiche pas une réelle volonté politique
de mettre un terme au conflit. En effet, malgré l'avis cinglant de la
Cour internationale de Justice vis-à-vis de la politique
israélienne, la situation ne s'est pas améliorée
là-bas. Certains diront qu'Israël a tout de même
libéré la bande de Gaza, mais ce qu'Israël donne d'un
côté, il le prend de l'autre. Tant qu'une réelle
coopération au niveau hydraulique ne se sera pas mise en place dans la
région, les États du Proche-Orient s'entre-déchireront, et
les Palestiniens, eux, n'auront qu'à subir cette bataille, se trouvant
au carrefour des ressources en eau de cette partie du globe. L'eau, peut-on
espérer, pourrait devenir l'élément
fédérateur du Proche-Orient, car sans cette collaboration, les
États, pris individuellement, ne pourrons pas revenir à plus de
réalisme. Il est aujourd'hui inadmissible qu'un cultivateur
israélien puisse faire pousser des oranges en plein désert du
Néguev, alors que son voisin palestinien ne bénéficie
d'une source d'eau courante que quelques heures par semaine pour irriguer le
peu de cultures qui lui reste, et qui est censé le faire vivre lui et sa
famille. Il est bien évident qu'une guerre pour l'eau dans cette
région n'est pas le but ni des Israéliens, car ils ont trop
à perdre, ni des Palestiniens, qui n'espère pas pouvoir obtenir
plus par les armes. Une intervention au niveau international est donc
indispensable pour régler ce conflit. La mise en place d'un organe
régional chargé de gérer les ressources en eau et d'en
assurer la distribution s'avère essentielle, non seulement à la
préservation des ressources hydrauliques de la région, notamment
afin d'éviter une trop grande salinisation des nappes
phréatiques, mais également à la préservation d'un
certain équilibre politique et surtout à l'instauration d'une
paix durable entre Israéliens et Palestiniens.
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