Première partie : la théorie
islamique classique de relations entre les nations :
La théorie islamique classique fut le fruit d'une
époque historique dite classique de l'histoire musulmane, à
savoir le huitième et le neuvième siècle. Il faut noter
que cette période a connu sur le plan politique le déclin de la
dynastie ummayade et l'avènement et l'essor de la dynastie abbasside,
alors que le monde musulman s'est constitué des gens en un vaste empire
s'étendant de l'Occident jusqu'aux confins de l'Extrême-Orient.
Ainsi par la force des choses et de fait de cette expansion, l'islam( Etat
islamique) s'est trouvé obligé d'avoir des contacts avec les
autres nations, soit dans un cadre de conflit soit dans un cadre de
coopération, ainsi, et afin de gérer ces relations
imprégnés d'extranéité ( Etat
islamique/entités étrangères), nombreuses sont les
écoles et nombreux sont les juristes et théologues qu'ont pris
pour charge d'élaborer un corpus juridique des règles juridiques
à même de gérer ces situation nouvelles de paix et de
guerre avec les autres entités.
A) genèse de la théorie classique
la théorie classique des R.I en islam, trouve son
essence dans l'esprit du siècle coincidant à la période
classique de l'islam ( VIII et XI), ainsi, afin de bien comprendre le contenu
et la portée de cette théories il nous parait utile de poser
quelques points de lumière sur le cadre et historique et politique et
culturel de cette période ainsi que son cadre
épistémologique.
A.1) le cadre historique et épistémologique de
la théorie classique
La période classique de l'islam fut dominée,
politiquement, par l'une des grandes dynasties régnantes de l'histoire
de l'islam, en l'occurrence les `abbasside régna jusqu'au 13 ème
siècle ( 1258).
L'époque abbasside fut marqué par
l'élargissement spectaculaire de l'empire musulman. ainsi
l'apogée du pouvoir abbasside fut atteinte sous le règne du
calife Harun al-Rashid (786-809), et qui divisa le califat entre ses deux fils,
Al-Amin (809-813) en Irak et en occident et Al Ma'Mun (813-833) en Iran,
après sa mort l'accord fut brisé, suivi d'une décennie de
guerre civile destructrice avant que AL ma'mun ne fut capable de
s'établir à Bagdad son règne fut une période
florissante sur le plan intellectuel et culturel ou le calife lui-même a
joué un rhum majeur dans la traduction et l'assimilation de
l'héritage culturel hellénique. À côté de cet
intérêt tardif philosophie grecque, le Fiqh, science religieuse
droit de jurisprudence, et de fait de la nature religieuse voire messianique du
mouvement abbasside, ont eu une classe d'élections sous le califat
abbasside, ainsi avec l'arrivée des abbassides au pouvoir, quelques
écoles « Madahib » commencèrent à se
constituer, l'école de Mèdine fut fondée par le grand
maître Malik ibn Anas, son ouvrage principal Al Muwatta, et un recueil
méthodique des hadiths admis à Médine
Est destiné à y fonder la pratique du droit.
Auprès des abbassides l'école qui a été liée
au régime est celle de Abu Hanifa, remarquable surtout par la
cohérence théorique générale et l'audace novatrice.
La personnalité de Shafi'i devait laisser sur le droit musulman
l'empreinte la plus puissante, le kitab Al-umm, sa
« somme »eut une belle exposition méthodique d'un
droit bannissant le ra'y et reposant sur le hadith interprété
par le kiyas ou la déduction logique. Ibn Hannbal, professe qu'il faut
éviter autant que possible toute interprétation du hadith qui
s'écarte de son sens littéral. La plupart de ces écoles
ont donné dans une confusion totale entre droit privé droit
publicdes solutions et les prescriptions touchant les rapports avec les
infidèles et les autres nations étrangères, un corpus
juridique éparpillé dans les oeuvres des maitres et de leurs
disciples.
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