3.1.2.2 Le recueil des données
Pour accroître l'objectivité de mon analyse et
pour répondre au mieux à la conception qu'ont les
représentants du Palais de Tokyo du métier de médiateur
jeune public, je décidai de m'appuyer sur plusieurs sources pour
recueillir les données nécessaires :
- La connaissance personnelle du métier et la pratique
du métier
- L'observation du métier de médiateur jeune
public
- Les discussions avec les médiateurs jeune public et
le responsable du service
- L'analyse des documents élaborés par le
responsable jeune public à l'attention des médiateurs jeune
public
- L'analyse des documents de communication sur les
activités jeune public
- L'analyse des documents élaborés dans le cadre
du projet de formation
Travaillant depuis de nombreuses années dans le champ
de l'animation socioculturelle, la première étape fut pour moi
d'élaborer une hypothèse sur les pratiques du médiateur
jeune public en me basant sur le métier d'animateur socioculturel et en
l'appliquant au cadre du Palais de Tokyo. Après avoir
découpé ce métier en plusieurs phases, j'ai pu les mettre
en relation avec l'observation du métier de médiateur jeune
public sur le terrain ainsi que sur l'analyse de ma pratique personnelle
puisque j'ai exercé ce métier de médiateur jeune public
dans le cadre de ma mission. Puis en discutant avec les personnes
concernées et en analysant les documents écrits qui circulaient
au sein du service, j'ai cherché à voir quel sens avait ce
métier pour le responsable jeune public et pour les médiateurs de
ce service. Puis, j'ai porté mon attention sur la communication du
Service jeune public sur ses activités. Enfin, J'ai cherché
à cerner la vision qu'avait du métier, l'Administration et plus
particulièrement la Coordination générale, en m'appuyant
sur les documents réalisés dans le cadre du projet de formation,
comme les documents de communication et le programme prévisionnel des
cours.
3.1.2.3 Le référentiel d'activités
Après avoir observé, analysé, et
discuté les données avec les responsables du Palais de Tokyo, 6
fonctions qu'exercent ou que devraient exercer le médiateur, furent
retenues. Il s'agit des fonctions d'expertise, de réseau, de conception,
de mise en oeuvre, d'action, et d'évaluation.
Vous trouverez en annexes, un tableau détaillant ce
référentiel d'activités.
Les trois fonction essentielles, qui m'étaient tout
d'abord apparues, étaient les fonctions de conception, d'action (de
médiation) et d'évaluation. Ces trois fonctions me semblent
être représentatives de trois temps importants dans l'exercice du
métier.
La « conception » tout d'abord est un
moment important car il constitue la préparation du temps de
médiation. Ce temps de travail est, je pense, très important dans
la conception qu'a le Palais de Tokyo de la médiation culturelle jeune
public. En effet, une attention particulière est portée au
contenu de l'activité de médiation mais aussi à la forme.
C'est justement sur ces deux points que le Palais de Tokyo insiste lorsqu'il
parle de la qualité de ses prestations. C'est ce qui permet de le
différencier de bon nombre d'activités du secteur socioculturel
qui par manque de moyens et de temps pêchent souvent sur le contenu et la
forme des activités. Celles-ci même si elles sont
récréatives, ne sont pas toujours à la hauteur de la
qualité éducative qu'elles présupposent. Il apparaît
donc essentiel que cette fonction de conception soit présente dans ce
référentiel d'activités. Nous avons choisi d'y inclure
à la fois l'activité de conception de formats d'accompagnement
(modèle d'activité de médiation), et à la fois la
conception d'outils de médiation (supports de l'action), mais aussi une
activité de programmation qui consiste à créer un ensemble
cohérent d'activités de médiation.
L'action de médiation culturelle que nous mettrons sous
la fonction d' « action » constitue le coeur du
métier et peut donc être considérée comme la
fonction essentielle du médiateur jeune public. Celle-ci peut-être
décomposée en deux activités : l'accueil du public
qui constitue, notamment dans les centres d'art et les musées, un moment
important dans la relation avec celui-ci ; et la mise en place et
l'animation d'activités de médiation qui caractérisent ici
l'originalité et le savoir-faire du Palais de Tokyo, en termes de
médiation jeune public. Un point particulier doit être mis sur
cette activité de médiation qui doit être en lien avec un
contenu culturel et doit savoir susciter un dialogue avec le public tout en
valorisant son expérience.
Enfin, la dernière fonction essentielle de ce trio me
semble être l'évaluation. En effet, comment concevoir une
prestation de médiation culturelle de qualité si aucune
évaluation n'est jamais faîtes. Après avoir conçu
des activités et un programme d'activités avec des objectifs
pédagogiques précis, il est donc tout à fait logique de
les évaluer pour pouvoir améliorer la qualité des
prestations. Le responsable du service jeune public a à ce propos
élaboré des outils intéressants. J'ai en effet pu analyser
les outils qu'il utilise pour manager son équipe, il s'agit des
« fiches déroulés formats jeune public » qui
consiste en un découpage temporel et par activités, des formats
d'accompagnement mis en place au Palais de Tokyo. Ceci permet aux
médiateurs de concevoir des activités dans un cadre
précis. Ils ont également à leurs dispositions les
« fiches Tok Tok » qui permettent de cadrer la conception
de l'activité, de l'évaluer et de lancer des axes de recherches
pour les futures activités.
Après avoir défini ces trois grandes fonctions,
il me sembla au regard des nombreux éléments que j'avais à
ma disposition, notamment les propositions de contenus de cours, qu'il
était nécessaire d'introduire la fonction d'expertise qui
consiste pour le médiateur à analyser le contexte dans lequel il
intervient et d'évaluer les besoins et les demandes du public. Cette
fonction d'expertise, dont le nom peut faire débat (S'agit-il
réellement d'une expertise, ce terme ne qualifie-t-il pas un
degré de maîtrise trop important pour ce niveau
d'étude et ce type d'activité professionnelle ?) aurait pu
se joindre à la fonction de conception, mais il m'a semblé
intéressant de les séparer pour souligner une étape
importante qui permet au médiateur de préparer son intervention,
et qui consiste à prendre du recul, à observer et à
analyser le contexte dans lequel il intervient et les besoins et demandes de
son public.
Il m'est ensuite apparu important d'introduire une autre
fonction entre l'expertise et la conception, il s'agit de la fonction
« réseau ». En effet, les acteurs du Palais de Tokyo
travaillant sur ce projet m'ont fait remarquer cette activité importante
qui consiste à repérer les partenaires de sa structure et leurs
actions pour pouvoir situer le service et la structure dans lesquels il
travaille par rapport à ces partenaires. Ceci avec la fonction
d'expertise vient définir le cadre de travail dans lequel il doit
exercer. On peut comparer cette fonction à la fonction de veille
stratégique que l'on trouve dans nombre d'entreprises. Il s'agit de
connaître les activités de ses partenaires voire de ses
concurrents pour travailler en conséquence.
Enfin la dernière fonction de ce
référentiel d'activité que nous n'avons pas encore
citée se situe dans cette phase de préparation de l'action de
médiation et que nous appellerons « mise en
oeuvre ». Il s'agit ici de souligner les activités de
management de projet et de promotion des activités, c'est-à-dire
l'activité de gestion administrative, budgétaire,
matériel, voire juridique. Il s'agit également de souligner
l'activité qui consiste à inscrire l'activité de
médiation dans la stratégie globale de son entreprise ou
institution. Enfin, cette fonction doit mettre en évidence
l'activité de promotion des activités de médiation
conçues au préalable auprès du public, des médias
et des partenaires.
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