CHAPITRE II
PRESENTATION DES DIFFERENTES APPROCHES D'EVALUATION DES
ENTREPRISES
L'évaluation des entreprises présente un grand
intérêt pour l'activité économique et le
fonctionnement du marché financier de ce fait la valeur de l'entreprise
peut être dégager selon différentes méthodes
basées aussi bien sur le passé faisant essentiellement
références aux donnée comptables ainsi que sur des
approches axées sur le devenir de l entreprise considérant que la
valeur dune action et avant tout liée a sa rentabilité future,
c'est-à-dire aux dividendes
Afin de présenter les fondements théoriques de
cette discipline, ce chapitre se propose d'analyser l'évaluation
à travers deux approches :
- Approches classiques
- Approches dynamiques
Différents évènements dans la vie d'une
Entreprise peuvent justifier son évaluation:
.Acquisition ou ventes de titres;
nécessité pour les deux parties d'évaluer les titres pour
déterminer le prix payé (qui peut être différents de
la valeur calculée car il s'agit de valeur négociée.
.Introduction en bourse ou augmentation de
capital, prise de participation, fusion, cession d'une branche
d'activité ou d'une filiale lors d'une restructuration, rachat d'actions
propres...
.Clôture de l'exercice, liquidation ou
succession, l'inventaire annuel contraint les E à évaluer les
titres afin de provisionner les pertes éventuelles. En cas de
liquidation, il faut satisfaire les différents créanciers de
l'Entreprise. En cas de succession, il ne faut pas léser les
héritiers.
Section 1 : L'APPROCHE CLASSIQUE
1. LES METHODES PATRIMONIALES :
1.1. Définition:
« L'entreprise a une valeur parce qu'elle
possède des éléments qui ont eux même une valeur:
immeubles, terrains, trésorerie, etc. »
Ces éléments peuvent se négocier en
dehors de toute autre considération qu'eux-mêmes; l'entreprise est
alors une collection d'éléments.
L'approche patrimoniale regroupe l'ensemble des
méthodes qui présentent un caractère historique et non
prévisionnel.
Ces méthodes sont essentiellement basées sur le
patrimoine de l'entreprise, c'est-à-dire le bilan et les comptes de
résultats. Selon ces méthodes, la valeur de l entreprise est
limitée a ce qu'elle possède c est à dire : bien
immobilier ou mobilier, tangible ou intangible, liquide ou non, diminués
de ses passifs ou dettes.
Toutefois, ces approches de l'évaluation fondées
sur le patrimoine soulèvent de nombreuses critiques, notamment celles
tenant à la non prise en considération de l'investissement
immatériel.
1.2. L'actif net comptable:
La valeur de l'entreprise (V), selon l'actif net comptable,
est basée sur des valeurs tirées du bilan.
On peut la calculer par le haut du bilan, dans ce cas.
V= capitaux propres - dividendes.
Ou bien par le bas du bilan, on aura:
V = Actif total - (passif exigible +
dividendes)
Cette valeur, facile à calculer, donne une
première expression de la valeur de l'entreprise.
1.3. L'actif net corrigé:
Le bilan donne une idée comptable des
éléments d'actifs et du passif, or les éléments du
bilan sont enregistrés à leur valeur historique, il en
résulte que le bilan constitue une vision historique et non
économique de l'entreprise.
Il convient donc de traiter les valeurs du bilan pour les
rendre plus réalistes, d'ou la notion d'actif net corrigé.
« L'actif net corrigé correspond à un
actif net comptable, corrigé des données économiques et
financières venant modifier les valeurs de certains postes du bilan: les
éventuelles conséquences fiscales, une sous évaluation
d'actifs immobilisés ou des impôts latents ».
Cette méthode consiste à inventorier l ensemble
des actifs et passifs de la société, juger leur ré
alité et leur existence et évaluer leur valeur en corrigeant leur
valeur comptable ou en se basant sur leur valeur vénale, leur coût
de remplacement, leur valeur d'usage ou sur tout autre indice
édicté par l expérience théorique et pratique.
La valeur de l'entreprise s'écrit:
V = Actif corrigé - endettement
corrigé
Avec :
v Actif corrigé = Actif comptable
d'exploitation + values éventuelles
v Endettement corrigé = Dettes à Court,
Moyen et Long terme.
1.4. La valeur substantielle brute:
Il s'agit d'évaluer l'ensemble des biens et des
dépenses nécessaires à l'exploitation, quel qu'en soit le
propriétaire. La valeur substantielle brute (VSB) n'est pas
corrigée des éléments de dette (passif du bilan), elle ne
détermine pas la valeur de l'entreprise, mais sert au calcul du
Goodwill. Elle représente la totalité des emplois corporels de
l'entreprise engagés et organisés pour en réaliser l'objet
sans tenir compte de leur mode de financement.
VSB = Actif net corrigé
+ Compléments de substances (biens en location,
biens en crédit-bail, effets escomptés non
échus)
+ Frais d'établissement
- Frais de réparations à engager pour
maintenir certains biens en état de fonctionnement.
Certains auteurs ont défini d'autres notions de la
valeur substantielle.
Hirigoyen et Degos définissent la valeur substantielle
réduite comme la valeur substantielle brute corrigée :
· De la valeur des capitaux laissés gratuitement
à la disposition de l'entreprise par ses dirigeants (comptes courants
créditeurs).
· Du crédit interentreprises obtenu des
fournisseurs, dans des conditions plus favorables que pour la moyenne du
secteur.
1.5. Les capitaux permanents nécessaires
à l'exploitation:
La notion de capitaux permanents nécessaires à
l'exploitation (CPNE) a été introduite par Barnay et Calba. Elle
représente la masse de capitaux permanents nécessaires pour
financer les investissements et le besoin en fonds de roulement afin que
l'entreprise soit en équilibre financier.
CPNE = Immobilisations nécessaires à
l'exploitation (y compris biens en crédit-bail ou loués) + BFR
d'exploitation (généralement le BFR normatif).
« Les CPNE sont donc composés d'une partie de
capitaux propres et d'une partie de capitaux d'emprunt. »
1.6. Limites de cette approche :
Cette méthode parait plus réaliste, mais reste
toujours insuffisante du fait qu'elle fait abstraction à la notion de
résultat.
La valeur résultante de l'approche patrimoniale, ne
traduit pas toujours bien les anticipations des investisseurs en ce qui
concerne la rentabilité future de l'entreprise.
En effet, cette approche repose sur les montants des postes du
bilan & les bénéfices actuels. Ainsi pour ce qui est du
bilan, ce dernier, présente l'inconvénient d'être une
notion statique qui n'intègre pas les perspectives futures de
l'entreprise.
Quant au bénéfice, il est susceptible de
comporter certains biais, étant donné qu'il ne correspond pas
toujours au bénéfice économique mais plutôt à
un bénéfice des années précédentes ou
à la moyenne des bénéfices des années
récentes.
|