II.2. GESTION DE LA
PRODUCTION.
II.2.1. DEFINITION.
La gestion de la production est l'ensemble des
activités qui participent à :
- la conception ;
- la planification des ressources (matérielles,
financières ou humaines) ;
- l'ordonnancement ;
- l'enregistrement des activités de
production ;
- le contrôle des activités de production de
l'entreprise.
L'objectif est d'optimiser le processus de valeur
ajoutée en améliorant de manière continue les flux allant
des fournisseurs aux clients.
L'ensemble de ces activités doit être
réalisé dans le respect des procédures établies
(implicitement ou explicitement) par l'entreprise et tenir compte à la
fois de la quantité de ses produits ou service mais aussi de la
sécurité de ses salariés ou de son environnement.
II.2.2. ACTIVITE ET
PROCESSUS.
Introduction.
L'activité est un ensemble de tâches
élémentaires :
- réaliser par un individu ou un groupe ;
- faisant appel à un savoir-faire
spécifique ;
- homogènes du point de vue de leurs comportements de
coûts et de performances :
· permettant de fournir un output ;
· à un client interne ou externe ;
· à partir d'un panier d'inputs (travail, machine,
information, etc.)
Le processus est un ensemble d'activité inter -
reliées qui sont mises en oeuvre pour réaliser un output global
pour lequel il existe un client interne ou externe.
La caractérisation de
l'activité
Afin d'atteindre les différents objectifs de l'analyse
des activités, il est indispensable de rassembler un ensemble
d'introduction sur chaque activité de façon à, d'une part,
pouvoir établir leur coût et, d'autre part, les gérer de
façon optimale. Il faut rassembler l'information relative aux
caractéristiques suivantes :
a) L'appartenance de l'activité au centre de
responsabilité.
Le contrôle des coûts s'exerce à travers la
structure de responsabilité de l'entreprise. Il est donc essentiel de
déterminer, pour chaque activité, le centre de
responsabilité auquel elle est rattachée pour identifier la
personne qui peut prendre les décisions de gestion relatives à
l'activité.
b) L'insertion de l'activité au sein d'un
processus.
Une gestion adéquate de l'activité et de ses
performances, en termes de coût, qualité et délais suppose
une compréhension de la place qu'elle occupe au sein d'un processus.
II.2.3. LA FONCTION DE
PRODUCTION.
II.2.3.1. Notion de charge.
a) Charge directe.
C'est une charge dont il est facile d'observer qu'elle a
été encourue pour un objet de coût spécifique. Elle
peut donc être affectée, sans aucune ambiguïté,
à cet objet de coût
b) Charge indirecte.
C'est une charge qui n'est pas associée
spécifiquement à un objet de coût ; une charge peut
aussi être indirecte parce qu'elle est soit impossible, soit
extrêmement coûteuse dans la pratique.
c) Charge variable et charge fixe.
La variabilité ou la fixité de charge
dépend dans une grande mesure des opérations qui sont
effectuées par l'entreprise.
II.2.3.2. Typologie de coût.
1) Notion de coût.
Traditionnellement, un coût se définit comme une
ressource sacrifiée ou à laquelle on renonce pour atteindre un
but spécifique. Concrètement, il s'agit d'un montant
monétaire qu'il faut payer pour acquérir un bien ou un service.
Ainsi, le coût est défini par trois
caractéristiques :
- le champ d'application du calcul ; moyen
d'exploitation, un produit, un stade d'élaboration du produit, ...
- le contenu ; les charges retenues, en totalité
ou en partie, pour une période donnée ;
- le moment du calcul ; antérieur (coût
préétabli), a posteriori (coût constant), à la
période considérée.
Actuellement, le coût peut se définir comme tout
regroupement de charges comptables qu'il est pertinent d'opérer pour
informer une prise de décision dans l'entreprise ou pour assurer le
contrôle d'une partie ou l'ensemble de l'organisation. Il est à
noter que l'objet de coût est tout élément pour lequel une
mesure séparée du coût est jugée utile.
2) Coût marginal.
C'est le coût de la dernière unité
produite, selon la théorie économique. Il sert de
référence pour diminuer l'optimum de production qui correspond
à un volume de production où le coût marginal est
exactement égal au revenu marginal.
En comptabilité de gestion, le coût marginal
représente l'augmentation ou la diminution du coût total de
production lorsque le volume de production s'accroît ou se réduit
d'une unité.
3) Coût d'opportunité.
C'est le revenu provenant de la meilleure utilisation
alternative possible d'une ressource ou d'un facteur rare auquel on renonce en
affectant cette ressource ou ce facteur à un usage précis. Il est
à noter que ce coût n'est pas enregistré en tant que tel
dans la comptabilité de l'entreprise car il ne correspond à aucun
moment à une dépense.
Le coût d'opportunité, même s'il
n'apparaît pas dans la comptabilité, doit être pris en
compte dans les décisions stratégiques comme celle de fabriquer
soi-même ou de sous traiter la fabrication d'une partie ou de la
totalité des composants d'un produit ou celle d'assurer soi-même
ou d'externaliser un certain nombre d'activité de service.
4) Les « SUNK COSTS » : Les
coûts engagés indifférents ou coûts
éteints.
Ce sont des coûts qui peuvent apparaître dans la
comptabilité sous la forme d'étalements de charge comme, par
exemple les amortissements d'une machine représentent la
répartition de la charge liée à l'acquisition de la
machine sur la durée de vie. Comme ils sont irréversibles, ils ne
sont pas pertinents pour prendre une décision quant au choix entre
plusieurs orientations alternatives car, quelque soit le choix, il s ne seront
pas modifiés.
5) Les coûts cachés.
La notion de coûts cachés désigne les
coûts qui ne sont pas repris dans les systèmes d'information de
gestion de l'entreprise et, en particulier, dans le système
d'information comptable. Ils sont générés par la
nécessité de réguler certains dysfonctionnements qui
apparaissent dans l'organisation. Un exemple est le coût induit par
l'absentéisme ou par la mauvaise qualité des processus de
fabrication.
La maîtrise des coûts cachés suppose
l'identification de leurs facteurs de causalité, des inducteurs de
coûts.
6) Les coûts contrôlables.
La notion de coûts contrôlables renvoie à
la structure de responsabilités dans l'organisation. Un coût est
dit contrôlable lorsqu'il est principalement dépendant de la
décision du responsable hiérarchique d'un centre de
responsabilité pendant l'horizon de temps considéré.
Autrement dit, il est possible d'identifier clairement celui qui peut prendre
des décisions qui affecteront le coût considéré.
Un coût est non contrôlable lorsqu'il s'impose
à un responsable sans qu'il ne puisse avoir aucune action sur ce
coût. Un exemple de coût non contrôlable est l'allocation
arbitraire de frais généraux administratifs à des
unités opérationnelles de production.
7) Les coûts joints.
Le coût de fabrication des produits joints est
appelé coût joint. Il s'agit du coût d'un processus de
fabrication qui produit simultanément différents produits
appelés produits joints. Ces derniers ne sont identifiables comme des
produits séparés distincts qu'en cours ou à l'issue du
processus de production et ils ont chacun une valeur de revente importante.
Le coût joint est le coût du processus de
production commun à l'ensemble des produits jusqu'au moment où
les différents produits deviennent clairement identifiables et
séparables.
8) Le coût de période.
Le droit comptable limite strictement le type de charge qui
peuvent être incluses dans le coût de revient des produits. Il
n'autorise que les charges liées à la production. Les charges non
imputables au coût des produits sont appelées coûts de
période.
9) Coûts fixes et coûts variables.
Les coûts variables sont des coûts qui
dépendent du niveau de la production tandis que les coûts fixes
c'est l'ensemble de frais qui doivent être couverts par l'entreprise
quelque soit son état de production.
10) Coût de revient.
En comptabilité générale, ce terme
désigne la valeur d'acquisition d'un élément d'actif
lorsque le bien acquis a été fabriqué par l'entreprise
elle-même.
En comptabilité analytique, il désigne le
coût complet d'un produit au stade final (coût de distribution
inclus).
II.2.3.3. Caractéristiques de la fonction de
production.
Pour une unité de production, il faut une
quantité bien définie « u » d'unités
de travail (ouvriers ou heures de travail) et une quantité bien
définie « v » d'unités de capital. Dans
l'hypothèse de rendements d'échelle constants il en
résulte que, pour produire une quantité Q, il faut u.Q heures de
travail et v.Q machines. Les facteurs de production sont
« complémentaires » utilisables dans une proportion
strictement déterminée par les caractéristiques
techniques.
Si on dispose de heures de travail et de machines, la production Q que l'on pourra obtenir sera :
Q = min () (2.13)
On notera que :
= k = constante.
K
V isoquante Q = 1
0 u L
v représente la quantité de capital (le nombre
de machines) nécessaire à la production d'une certaine
quantité de produit Q ; v est défini comme le coefficient de
capital.
u représente la quantité de capital de travail
(le nombre d'ouvriers) nécessaire à la production d'une certaine
quantité de produit Q ; u est défini comme le coefficient
d'utilisation de travail.
Il s'agit donc d'une fonction de production avec
impossibilité de substitution entre facteurs. Il n'existe qu'une seule
technique, qu'un seul rapport capital - travail qui permette le plein emploi de
deux facteurs de production. Il s'agit du rapport :
K = ...
En dehors de ce rapport particulier (en tirets sur le
graphique), il y aura soit du chômage (L < ), soit une surcapacité de production (K < )
L = = u.Q
K = v.Q <
K = = v.Q
L = u.Q <
Q = Q =
K K
K= K
0 Chômage L L 0 Surcapacité L = L
Dans ce cas, il y a bien fixité des coefficients
techniques ; il est également possible d'avoir plusieurs
procédés techniques de fabrication, l'un de ces
procédés ayant été choisi pour des raisons
exogènes (contrainte de prix) détermine les coefficients
techniques fixes en se basant strictement sur des raisons économiques et
non sur des raisons techniques.
Si la droite de budget a une pente fixe parce que le rapport
des prix des facteurs est lui-même rigide l'intensité
capitalistique sera bloquée au niveau en dépit des possibilités technique de substitution.
K
0
la fonction de production a une variable dans le cas de
rendement d'échelle constants, l'équation générale
Q = min () s'écrit :
q = = min (2.14)
q
0 k
D'où la représentation graphique : la
production par tête « q » croît tant que le
capital par tête n'a pas atteint la proportion optimale ; puis la production par tête n'augmente plus malgré
l'accroissement de l'intensité capitalistique (impossibilité de
substitution entre facteurs).
On remarquera que dans le cas de fonction de production
à facteurs complémentaires, il n'est pas possible de
définir les productivités marginales. La fonction n'est pas
différentiable au point (,)
|