La libéralisation des marchés et le developpement durable en Afrique: le cas du secteur agricole au Cameroun( Télécharger le fichier original )par Jean de Dieu AWOUMOU ENA - Master en Administration Publique 2006 |
B. Le potentiel socio-économique de l'agriculture au CamerounL'agriculture est un secteur économique capital au Cameroun ; son intérêt pour le pays est à plusieurs niveaux de considérations: 1. Le secteur agricole est une source considérable de ressources budgétaires L'apport du secteur agricole dans la construction de la richesse nationale est largement perceptible à travers les indicateurs macro économiques. L'apport particulier des cultures pérennes dans le budget de l'Etat se fait par le biais des taxations à l'exportation. Le système de stabilisation mis en place depuis les indépendances a servi de trésorerie pour le budget de l'Etat. L'étude de P. Janin1 sur la libéralisation agricole au Cameroun démontre qu'entre 1979 et 1988 l'office national de commercialisation des produits de base (ONCPB) a prélevé 375 Milliards FCFA dont 220 Milliards pour la seule filière Cacao. La contribution budgétaire de l'agriculture a toujours été importante. Au début des années 80, le secteur agricole occupait plus de 60% de la population et rapportait 15% des recettes budgétaires et plus du tiers des recettes en devises2. Selon une étude sur les opportunités du secteur agricole au Cameroun de 1986 à 1996 l'agriculture a assuré un taux moyen de 20% de contribution à la croissance économique. En fait, la commercialisation des produits agricoles constitue une source importante d'approvisionnement des réserves de change. Par ce biais l'agriculture a longtemps joué un rôle important dans l'équilibre de la balance de paiement. On peut remarquer que le Cameroun rentre dans la crise économique en 1987 année à laquelle les cours mondiaux des produits agricole ont accusé une chute drastique passant d'environ 1500 FCFA le Kg en ce qui concerne le café à 600 FCFA. De plus, outre la production de bois qui représente 16 % des recettes d'exportations sur la période 1996-1997 et place le Cameroun au second rang des pays africains derrière l'ex Zaïre ; 1 P. JANIN ; un planteur sans Etat peut il encore être un planteur ? http://www.politiqueafricaine.com/numeros/pdf/062045.pdf 2 Communication camerounaise lors de l'atelier conjoint sur le renforcement des systèmes nationaux de statistiques alimentaires et agricole en Afrique, Pretoria Afrique du Sud- 22- 26 Novembre 2001 on note que le café apporte 7 % des recettes d'exportation, le coton 6,6 % des recettes d'exportation, le cacao 6,4 %. Toutes ces proportions traduisent l'importance de l'agriculture pour le budget national1. Selon les statistiques de la FAO, en 2003 le PIB camerounais s'élevait à 12,4 Milliards dont 44,5% provenait du secteur agricole. L'importance de l'agriculture est aussi visible au plan de l'emploi. |
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