2. L 'absence de dispositifs de suivi des impacts de la
libéralisation
Par ailleurs, on constate qu'à ce jour malgré
les avancées en termes de suivi des politiques gouvernementales, la
situation n'a pas beaucoup évolué. Dans le cadre de
l'exécution de ses engagements concernant le programme économique
et financier en vue de l'atteinte du point d'achèvement, le Cameroun a
mis sur pied des politiques dans la continuité des réformes
structurelles. L'objectif pour celles-ci est la réduction de la
pauvreté au-delà du regain de compétitivité. Le
dossier de référence de ces engagements est le Document
stratégique de réduction de la pauvreté (DSRP). Ce
document reprend les principaux objectifs économiques et les moyens
retenus pour les réaliser. Il a été élaboré
dans le cadre de l'Initiative Pays Pauvres Très Endettés (IPPTE)
dans laquelle le Cameroun a été éligible en l'an 2000 pour
parvenir à une annulation de sa dette vis-à-vis de ses
créanciers internationaux. La Banque Mondiale (B.M.) a proposé
l'IPPTE pour permettre aux pays dont le poids de la dette compromet fortement
les chances de développement de pouvoir bénéficier de
l'annulation de leur dette. Cette initiative est assortie d'un ensemble de
conditionnalités qui s'inscrivent dans la continuité des PAS. Il
s'agit certes de débarrasser le pays du boulet de la dette mais aussi de
mettre sur pied des politiques qui garantissent la bonne utilisation des
ressources dégagées en faveur de la lutte contre la
pauvreté. C'est donc dans ce nouveau cadre que se poursuit la politique
camerounaise de libéralisation agricole. Les difficultés en ce
domaine tiennent dans l'absence d'instruments d'évaluation des
1 Document Stratégique pour la Réduction de la
Pauvreté, 2004
progrès et des difficultés. Aucun
mécanisme de suivi des impacts de la libéralisation agricole n'a
été mis sur pied entre 1995 et 2003. La création en
septembre 2003 d'une organisation institutionnelle de suivi et
d'évaluation des politiques économiques vient certes combler le
vide en ce domaine. Mais cette organisation bien qu'appréciable dans le
principe reste néanmoins à parfaire pour répondre aux
besoins de compétitivité du secteur. Un examen cette organisation
institutionnelle permet de constater des manquements.
a. L'organisation institutionnelle du suivi et de
l'évaluation des engagements économiques du Cameroun
Le suivi et l'évaluation de la libéralisation
agricole est conduite dans le cadre plus global de l'exécution du DSRP.
Le Gouvernement a mis sur pied une mécanisme institutionnel qui couvre
tout le territoire. Ce mécanisme est constitué de trois
échelons principaux :
Le premier est au niveau des services du PM. Il s'agit du
comité inter ministériel de suivi et d'évaluation mis sur
pied par le décret n° 2003/PM du 29 septembre 2003 du Premier
Ministre. Il est placé sous la présidence du Secrétaire
Général des services du PM. Il chargé de la supervision et
de la coordination de la mise en oeuvre des engagements de l'Etat dans le cadre
du DRSP. Il se composé de 15 membres issus des ministères en
charge des questions économiques et sociales.
Le comité inter-ministériel est assisté
dans ses missions par un Comité Technique du Suivi et de
l'évaluation des engagements (CTS). Ce comité technique a
été créé par le décret n°2003/2 122/PM
du 29 septembre 2003 du Premier Ministre. Il est un organisme paritaire
composé des représentants du Gouvernement, de la
Société civile, du Privé, des ONG et des Partenaires au
développement. Le CTS est placé sous l'autorité du SG du
Ministère des affaires économiques, de la Programmation et de
l'Aménagement du Territoire (MINEPAT)
Enfin, le comité technique travaille en collaboration
avec les délégations provinciales du MINEPAT. Il se
décline en comités provinciaux de suivi et d'évaluation
placés sous la supervision du gouverneur de province. Ces comités
provinciaux sont constitués des délégués
provinciaux du MINEPAT, des représentants du Ministère des
finances, des Associations ; des Groupes religieux etc....
A côté de ce dispositif institutionnel, il existe
un dispositif statistique dédié à la production des
données statistiques. L'objectif était de pouvoir multiplier les
sources d'information pour l'élaboration des stratégies
sectorielles et l'évaluation des progrès
réalisés1.
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