Les Effets de la Dette Extérieure sur La Croissance et les investissements dans les PPTE africains: Analyse par la méthodes des moments généralisés( Télécharger le fichier original )par Alain Konso Bola Université de Kinshasa - Licence 2004 |
I.2.3. Les mobiles de l'endettement extérieurUn pays emprunte à l'étranger pour substituer ce qui manque chez lui afin d'atteindre le stade du développement. D'où, principalement, nous pouvons avoir trois motifs qui font qu'un pays puisse emprunter à l'étranger :
3.1. Le financement de l'investissementNous sommes d'accord qu'un pays renfermant un potentiel d'investissement productif ne fournisse pas forcément pour autant un niveau très suffisant d'épargne intérieure pour financer cet investissement. D'où l'épargne extérieure peut bien remplacer et redynamiser l'investissement intérieur en donnant lieu à une accélération rapide de la croissance économique. Partons de l'identité suivante :
Dans laquelle S désigne l'épargne intérieure, I l'investissement, X - M le solde du compte courant de la balance des paiements et Sex l'épargne extérieure. Nous remarquons qu'à l'emprunt de l'épargne extérieure (accumulation de la dette extérieure) correspond un déficit de compte courant. Si le déficit courant provient d'un niveau d'investissement élevé, emprunter à l'étranger va permettre au pays d'augmenter sa croissance. Cependant, la relation négative entre épargne intérieure et extérieure pose moins de problèmes si nous ne limitons pas le rôle des capitaux étrangers à accroître l'investissement et nous prenons en considération leur intervention comme instrument d'allocation efficiente inter temporelle de la consommation9(*). Supposons qu'un accroissement de l'aide étrangère au profit d'un pays bénéficiaire soit investi, cela va augmenter le potentiel de la consommation future tout en laissant la consommation présente au même niveau initial. Toutefois, il reste le problème structurel du résultat à long terme, c'est à dire voir comment l'appel régulier des emprunts extérieurs finit par relâcher les efforts du pays emprunteur et par le rendre dépendant de l'épargne extérieure10(*). 3.2. Le lissage des fluctuations de la consommationThéoriquement un déficit du compte courant peut résulter des chocs exogènes négatifs à savoir11(*) : · Une dégradation des termes de l'échange · Une récession chez les principaux partenaires · Une catastrophe naturelle (calamité) Evidemment, ces chocs donnent lieu à une baisse du revenu. Ainsi, pour remédier à ces problèmes, un pays peut soit réduire ses dépenses de sorte que la somme de la consommation et de l'investissement (absorption) baisse proportionnellement avec le revenu ; Dans ce cas, il n'y a pas dégradation du compte courant, soit contracter une dette extérieure pour maintenir le niveau d'absorption. Du moins, au moment où nous connaissons que cette baisse du revenu n'est que temporaire, le pays sera convié à contracter une dette extérieure. Cependant, s'il faut retourner à l'identité ci haut, nous constatons que le déficit du compte courant provient d'une baisse temporaire de l'épargne que le pays peut résoudre d'une manière provisoire en empruntant à l'étranger. Toutefois, une diminution des réserves que l'on pense parfois temporaire peut s'avérer durable que prévu. Par exemple, nous imaginons une économie soumise à une forte instabilité de ses recettes d'exportation, si elle ne bénéficie pas d'aide étrangère, le fardeau d'une chute de ses exportations est résorbé par une réduction des dépenses, et par conséquent de la consommation domestique. Si par contre, cette économie tire avantage des capitaux étrangers, ces fonds vont être utilisés pour permettre une allocation efficiente de la consommation, en transférant la consommation des années de surplus d'exportation vers celle des années d'exportation inférieure au trend. D'où, dans ces périodes d'insuffisance d'exportation, où l'épargne intérieure baisse, l'apport à l'emprunt à l'étranger augmente et voient suppléer la chute de la consommation12(*). * 9 FMI(2003), Cours de Programmation Financière, Washington, Institut Du FMI, pp67 * 10 DE VRIES(1988), Gestion de la dette extérieure, Bulletin du FMI, Washington, Vol 14 n°2, pp23 * 11 FMI, Opcit * 12 GANIASSE E, Opcit |
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