UNIVERSITE DE KINSHASA
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
Département des Sciences Economiques
Option : Economie Mathématique
Mémoire de fin
d'étude
Présenté et soutenu
Les Effets de la Dette Extérieure sur La
Croissance et les investissements dans les PPTE africains:
Analyse par la Méthode des Moments
Généralisés (GMM)
Par
KONSO
BOLA Alain
Deuxième licence en économie
mathématique
Directeur : Prof KINTAMBU MAFUKU
Rapporteur : CT LUWA
Année académique 2004-2005
INTRODUCTION GENERALE
1. Problématique
Durant les deux décennies
précédentes, l'environnement économique des pays à
faible revenu, particulièrement l'Afrique centrale, fut marqué
par une crise de la dette extérieure très élevée
qui de nos jours, continue à demeurer un obstacle majeur pour ces pays
afin d'atteindre les Objectifs du Développement pour le
Millénaire.
Aussi, cette crise de la dette
extérieure élevée reste encore dans les débats des
hommes politiques et de l'opinion publique à travers le monde comme
étant l'un des principaux facteurs contribuant à restreindre ou
limiter le développement économique de ces pays pauvres ; vu
que la plupart d'entre eux (pays pauvres) ont contracté de grands
emprunts excessivement élevés au cours des décennies
passées, souvent avec des taux d'intérêts sous des
conditions privilégiées.
En effet, ces pays ont
bénéficié des prêts très élevés
combinés parfois avec de faveur qui en principe, pouvait permettre leur
développement en accroissant les investissements pour
accélérer une croissance durable.
En revanche, il s'est fait constater au
début des années 80 que les ratios d'endettement atteignaient des
niveaux insoutenables à telle enseigne que le remboursement de la dette
devenait pratiquement impossible.
D'ailleurs, l'ensemble de la dette
extérieure des pays pauvres estimés à 37,4% de leur
Produit Intérieur Brut (PIB) cumulés fut multipliés par
quatre durant ces seules 20 dernières années1(*).
Ainsi, bien que les remboursements de la
valeur actualisée nette (VAN) sur les obligations ne soient
virtuellement pas possibles comme dit ci haut, ceux-ci (remboursements)
pourraient sévèrement contraindre si possible les performances
économiques des pays endettés. Surtout que les ressources
transférées au titre des services de la dette atteignent des
proportions vraiment élevées par rapport aux capacités de
financement et aux besoins de financement de ces pays, c'est à dire que
ces services de la dette privent leurs populations aux besoins fondamentaux en
compromettant leur épanouissement et développement.
Cependant, vers la fin des années 90,
la campagne « Pour l'an 2000, annulons la
dette » ayant connu un succès fou avec la plus grande
pétition jamais réalisée auparavant (24 millions des
signatures ont été recueillies) a permis d'obtenir des mesures
d'allégement des dettes impensables par les principaux bailleurs des
fonds.
Par conséquent, les institutions de
Bretton Woods (Fonds monétaire international et banque mondiale) aussi
bien que les créditeurs bilatéraux ont apporté au
traditionnel mécanisme d'allégement existant, l'initiative PPTE
renforcé.
Cette initiative en faveur des PPTE fournit
une assistance conditionnelle se rapportant à des politiques
économiques d'ajustement et quelques critères de
performances2(*) afin de
permettre aux pays éligibles de bénéficier d'un
allégement de l'ordre de 80% de la VAN, et ainsi rendre la dette
à un niveau soutenable. Et avec les ressources qui devraient être
remboursées au service de la dette, les pays éligibles devront
alors élaborer des stratégies dans un document (DSRP) pour
éradiquer la pauvreté et relancer la croissance
économique.
De tout ce qui précède, il
s'avère que les niveaux insoutenables de la dette extérieure des
pays pauvres (Afrique centrale) sont le symptôme d'un problème
beaucoup plus important à savoir la faiblesse de la croissance
économique ; De ce fait, les préoccupations de notre
étude consistent à répondre aux questions
suivantes :
· Existe-t-il un seuil critique au-delà duquel la
dette extérieure influe-t-elle négativement sur les performances
économiques des pays de l'Afrique centrale ?
· Les investissements constituent le canal par lequel
les effets négatifs de la dette extérieure se
matérialisent ou se manifestent-ils ?
Nous allons délimiter notre analyse
temporellement de 1980 à 2000, période au cours de laquelle a
surgi le problème de la dette dans les économies africaines. Et
comme champs d'analyse, nous utilisons un panel des pays de l'Afrique centrale
ayant déjà atteint le point de décision de l'initiative en
faveur des PPTE, présentement.
2.
Hypothèse de l'étude
Dans notre étude, nous retenons
pratiquement trois hypothèses que voici :
Ø La dette extérieure en Afrique centrale a une
relation non linéaire avec le taux de croissance du PIB ;
Ø Le paiement futur de service de la dette
(décrit par le poids du stock de la dette) en augmentant la
probabilité d'un accroissement de la pression fiscale future
décourage l'investissement domestique et étranger (debt
overhang) ;
Ø Le service très important de la dette
extérieure en évinçant les ressources destinées
à l'investissement public moteur de la croissance dans les PPTE,
constitue un frein à la croissance économique ;
3.
Intérêt du sujet
Au cours du mois de juillet 2005, il s'est
tenu à Addis-Abeba, le IVième sommet de l'Union Africaine avec
comme thème principal : L'annulation totale de la dette
extérieure de l'Afrique ; Juste avant le sommet de G7 à
Gleneagles sur le problème de la dette toujours. Il s'avère que
la dette constitue une entrave rongeant les économies africaines.
D'où, un tel exercice cherchant
à déceler le seuil de l'endettement soutenable pourrait, dans la
mesure du possible, pousser les gouvernements des pays pauvres de bien ajuster
leur politique d'endettement extérieure.
4.
Objectifs spécifiques de l'étude
Dans notre étude, nous aimerions
vérifier premièrement, les effets de la dette extérieure
à travers l'effet d'éviction du service de la dette et
l'existence d'une relation entre la courbe de Laffer de la dette et la
croissance dans les économies des PPTE de l'Afrique centrale
particulièrement ; Ensuite, nous cherchons aussi à savoir
comment cet effet de la dette sur ces économies va -t-il se manifester
et finalement nous aimerions vulgariser les estimateurs des moments GMM dans
notre faculté étant donné qu'il a plusieurs avantages que
le traditionnel Moindres carrées ordinaires (OLS).
5.
Approche et Méthodologie
L'analyse sous-étude sera basée
sur les analyses des régressions multiples pour atteindre notre
objectif.
Nous retenons certaines variables décisives de la
croissance économiques pour les pays africains notamment : le
revenu national réel par tête d'habitant (décalé
pour tenir compte de la théorie de convergence), le taux
d'investissement, l'aide publique au développement, la population, un
indicateur de l'ouverture au commerce extérieur, le solde
budgétaire pour établir la différence des politiques mises
en oeuvre et enfin les chocs extérieurs mesurés par le terme de
l'échange.
En plus des indicateurs de la dette
extérieure en valeur nominale ou faciale, nous avons aussi le ratio des
services de la dette et les exportations.
En effet, en utilisant une forme quadratique
pour voir la relation non linéaire entre la dette et la croissance, deux
méthodes d'estimation vont nous permettre de tester la robustesse de nos
résultats, il s'agit de :
Ø Les effets fixes individuels (estimateur within) pour
tenir compte de certains éléments nationaux spécifiques
non observés tels que la qualité et l'historique des institutions
etc. et nous assurer que les résultats ne sont pas
influencés par les effets spécifiques liés au
temps
Ø Le système GMM de la méthode des
moments généralisés afin de corriger le biais introduit
par la variable décalée du revenu national par habitant et
l'endogénéité de certaines variables
Et puis nous allons estimer un modèle
des investissements avec comme variables explicatives : l'aide
extérieure, le revenu national réel par tête d'habitant, le
taux d'ouverture commerciale, le ratio de service de la dette aux exportations
et les différents indicateurs de la dette en valeur nominale
rapportés aux exportations et au PIB. Cela en vue de savoir si ce
dernier constitue le canal par lequel les effets de la dette se traduisent et
si le service de la dette évince les investissements.
6.
Revue de la littérature
Il existe des articles, documents de travail,
draft assez nombreux sur la question qui est sous analyse ; Ainsi, nous
avons passé en revue diverses littératures notamment :
OCDE (1984) dans son rapport
« étude 1983 » met en exergue l'évolution
générale de la situation de l `endettement des pays en
développement au cours des années 60, 70, et au début 80.
Il énumère trois éléments qui se sont
conjugués pour donner naissance aux problèmes de la dette,
à savoir :
· Les grandes mutations de l'environnement
économique mondiale au cours de la période 79-83 imputables
notamment à la priorité accordée par les pays riches aux
objectifs de stabilisation et de croissance à moyen et long terme
occasionnant une accentuation de la récession et une forte
désinflation ;
· Les emprunts excessifs contractés auprès
du secteur bancaire par certains pays en développement et en retour, les
crédits excessifs accordés par le secteur bancaire à ces
mêmes pays à la suite du second choc pétrolier ;
· Enfin, l'adoption dans bon nombre des PED des
stratégies économiques inapplicables durablement.
En plus, ce rapport relève le fait que
les pays à faible revenu soient dans une situation insoutenable est
dû à la fragilité de leur économie surtout qu'ils
bénéficient des prêts à de taux très
concessionnels.
Hansen (2001), quant à lui, tient
compte des spécificités de financement des pays pauvres en
analysant l'impact de l'interaction entre l'aide au développement et la
dette extérieure sur la croissance de 54 pays en développement en
mettant en évidence l'existence d'une courbe de Laffer de l'aide.
D'après lui, cet impact négatif de la dette serait assez
important dans les pays dépendant fortement de l'aide
extérieure.
Yapo (2001) trouve dans une étude
empirique que le taux de croissance du PIB évolue dans le sens contraire
de l'endettement en Côte d'ivoire. Donc, un taux de croissance
économique assez élevé réduit les
opportunités d'endettement ; ce qui lui amène à la
conclusion selon laquelle les performances macro-économiques ont
tendance à limiter dans une certaine proportion les contraintes
liées aux besoins en capitaux extérieurs.
Patillo, Ricci et Poirson (2002)
étudient le fait qu'aurait le doublement de la dette sur la
croissance et ont trouvé une réduction du PIB per capita pour
plus de la moitié des points de pourcentage.
En prenant comme base l'endettement extérieur moyen des
PPTE en 2000 (300% des exportations et 80% du PIB), ils étudient l'effet
qu'aurait une réduction de la dette de moitié des PPTE et
trouvent une augmentation du taux de croissance du PIB par tête d'un
point de pourcentage.
Néanmoins une limite apparaît dans son analyse du
fait que son raisonnement est appliqué aux PPTE mais basé sur un
échantillon incluant de non-PPTE.
Ils confirment la thèse du surendettement car il trouve
qu'au-delà de 160-170% du ratio de la dette sur les exportations et
35-40% de la dette sur le PIB en valeur nominale, la dette rend négative
la croissance.
Clements et al (2003) estiment un
modèle de croissance retenant l'hypothèse du fardeau virtuel de
la dette, et arrivent à conclure qu'une diminution 6 point de
pourcentage du PIB du service de la dette va accroître l'investissement
de 0,75 à 1 point du PIB et la croissance de 2 points de pourcentage.
Enfin, ils concluent que si la moitié du service de la
dette est annulée sans hausse du déficit budgétaire, la
croissance augmentera dans quelques PPTE par 0,5 point de pourcentage par an.
En plus, ils confirment cette thèse de la courbe de Laffer de la dette
car il trouve qu'au-delà de 50% de la dette en valeur nominale sur le
PIB et 20-25% en valeur actualisée, la dette va rendre la croissance
négative.
Idlemounden et Raffinot (2005) pensent que la
dette extérieure constitue un fardeau pour une économie. Ils
disent que le paiement du service de la dette tend à évincer les
dépenses publiques menant à une baisse de l'investissement global
et son poids futur décrit par l'encours influerait sur les incitations
des agents économiques privés via l'accroissement de la pression
fiscale. Ensuite, cet effet selon les auteurs, ne va se manifester qu'à
partir d'un certain niveau justifiant ainsi l'annulation partielle de la dette
lorsque ce seuil est dépassé.
Ainsi, après la lecture de la
littérature de ces différentes études théoriques et
empiriques sur l'impact négatif de la dette extérieure sur la
croissance des pays pauvres, nous retenons la théorie de la relation non
linéaire de la dette et la croissance. Cela tout simplement, du fait que
la dette ayant pour objectif principal d'accroître la croissance, devient
une entrave à la croissance de cette économie lorsqu'elle atteint
un certain niveau.
7.
Canevas de l'étude
Outre l'introduction qui fait le diagnostic
et la conclusion, le premier chapitre définit les concepts de base et
passe en revue la théorie entre la dette et la croissance.
Le deuxième chapitre présente
les effets de la dette sur les performances économiques en Afrique
centrale et enfin, au dernier chapitre, il sera question de faire une analyse
empirique pour vérifier nos hypothèses et atteindre notre
objectif spécifique.
Chapitre Premier
ANALYSE CONCEPTUELLE & THEORIQUE SUR LA DETTE EXTERIEURE
ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Il est question dans ce chapitre qui comporte
essentiellement quatre sections, de faire une nette et brève explication
aux divers concepts que nous allons utiliser tout au long de notre étude
pour une bonne compréhension de la littérature à la
première section, puis à la deuxième, nous
connaîtrons ce que nous renseigne la théorie économique sur
la relation entre la dette extérieur et la croissance
économiques.
Ensuite, nous allons aborder le
problème surgissant lors du surendettement et enfin nous verrons les
différentes initiatives en la matière pour résorber le
problème du surendettement.
I. 1
Définition des Concepts
Dans cette section, nous donnons les sens des
concepts utilisés dans notre étude.
1. La dette
D'après le dictionnaire le Petit
Robert, c'est l'obligation pour une personne (débiteur) à
l'égard d'une autre (créancier) de payer une somme d'argent.
Bongoy (2005) parle de la dette lorsque le
débiteur (emprunteur) doit au créancier (prêteur) la somme
empruntée plus intérêt qui est la
rémunération du capital prêté, souvent
exprimé en pourcentage de ce capital3(*).
Cependant, il existe plusieurs
différents types des dettes en finances publiques notamment :
Ø la dette publique :
C'est un ensemble des engagements financiers
contractés par l'Etat (net des remboursements effectués) ou
encore c'est l'ensemble des sommes dues par l'Etat par suite de sa politique
d'emprunt. Appelé aussi dette de l'Etat, elle comprend outre l'ensemble
des engagements contractés par l'Etat, diverses distinctions sont
également utilisées pour l'analyse de son montant.
Ø Dette viagère
Elle est constituée surtout des
prévisions (retraites des fonctionnaires, victimes des guerres et leurs
ayants droits) et ne peut faire l'objet d'une évaluation en capital.
Ø Dette perpétuelle
Bernard et Coli (1996) disent que c'est celle
dont le remboursement peut-être indéfiniment différé
sous réserve des paiements des intérêts ; Ici, le
débiteur n'est jamais tenu d'en rembourser le capital, la charge est
réduite aux intérêts4(*).
Ø Dette amortissable
C'est une dette remboursable à terme
fixe ou par annuités comprenant les emprunts obligataires d'une
durée de 10 ans au moins, les emprunts à moyen terme et à
long terme. On y inscrit aussi les engagements contractés par l'Etat
comportant un règlement par annuités5(*).
Ø Dette flottante
Elle comprend les bons de trésor et
les certificats de trésorerie. Elle se caractérise non seulement
par la courte échéance des titres la composant mais
également par le caractère continuel des opérations
d'émissions et de remboursement. De ce fait, son volume varie en
fonction de la différence quotidienne entre la souscription et le
remboursement.
Ø Dette commerciale, selon Robert (2002), c'est
l'ensemble des engagements contractés par un Etat auprès des
banques étrangères commerciales ;
Ø Dette politique, c'est le concours des
institutions monétaires internationales et avances consenties par les
Etats étrangers ;
Ø Dette extérieure, c'est l'ensemble de
la dette politique et commerciale selon le dictionnaire petit Robert et Bongoy
(2005) dit que c'est l'ensemble des dettes contractées par les nationaux
avec le reste du monde.
Ø Dette garantie, celle contractée par un
organisme autre que l'Etat mais dont le remboursement est garanti par l'Etat au
cas où le débiteur serait défaillant.
2. Moratoire : c'est
une mesure qui suspend la déchéance d'un droit ou
l'échéance d'un engagement ;
3. Terme de
l'échange
C'est un indicateur permettant
d'apprécier l'avantage qu'une économie donnée retire de
ses relations commerciales avec l'extérieur ; son analyse a pour
objet de calculer le prix payé par une nation pour se procurer à
l'extérieur ce qu'elle ne fabrique pas chez elle.
4. le taux de croissance de
PIB
Le PIB qui est le produit intérieur
brut se définit de 3 manières à savoir par
l'équilibre comptable, c'est la somme des biens et services produits par
des unités résidentes pour des emplois ; par la somme des valeurs
ajoutées produites par les branches de l'économie plus les
impôts sur les produits moins les subventions sur les produits car la
valeur ajoutée est mesurée par le prix de base ; Enfin par
la somme des rémunérations des salariés versées par
les unités résidentes.
Ainsi le taux de croissance du PIB est la
mesure de l'évolution relative du PIB entre deux périodes
distinctes6(*)
5. Accords de
rééchelonnement de la dette
Ce sont des accords entre un débiteur
et ses créanciers pour modifier les échéances des
remboursements et/ou un moratoire de remboursement.
6. Les Programmes
d'Ajustements Structurels (PAS)
Les PAS du fonds monétaire
international sont des politiques de stabilisation de grande ampleur dont
l'application est une condition au rééchelonnement de la dette de
certains pays en développement.
7. Exportation et
importation
Les exportations représentent la
valeur des biens et services fournis par des unités résidentes
à des unités non-résidentes. Compte tenu de la
définition de la résidence, il n'est pas nécessaire que
les produits franchissent les frontières. Quant aux importations, c'est
justement l'opération inverse.
8. Club de Paris
C'est un groupe informel de gouvernements
créanciers se réunissant régulièrement à
Paris depuis 1956, le secrétariat étant assuré par le
trésor français. Les créanciers rencontrent les pays
débiteurs afin de convenir avec eux des mesures de restructuration de
leur dette, mesures qui entrent dans le cadre de l'aide internationale
accordée aux pays confrontés à des difficultés de
service de leur dette mettant en oeuvre des programmes d'ajustement soutenu par
un accord du Fonds monétaire international.
9. Aide Publique
Internationale (au développement)
Il s'agit du financement d'origine publique
comportant une partie « don » au moins égal à
25% du total et destinés à financer le développement
économique et le niveau de vie des pays en développement.
I. 2.
Analyse théorique sur la dette extérieure et la croissance
I.2.1.
Généralités
Il est très vital pour un pays
d'emprunter à l'étranger afin d'ajuster la croissance
économique. Cette possibilité d'emprunt à
l'étranger procure de vastes perspectives, mais cela peut aussi exposer
le pays à des graves dangers.
A la base de toute théorie
d'endettement, la capacité de remboursement du pays endetté et le
seuil de l'endettement insupportable s'y trouvent. La contrainte du
remboursement ne se justifie que si elle n'est annexée au taux de
croissance de l'économie, à un ajustement des structures
économiques par choix des investissements productifs qui permettent par
le truchement de l'accroissement des exportations, le paiement du service de la
dette en devise. Ainsi compris, l'endettement favorise le
développement.
Un autre thème relatif à
l'économie de l'endettement étudie l'inter indépendance
entre le financier et l'économique ; c'est à dire la logique
d'endettement relève d'une approche différente de celle du
crédit.
Dans l'économie traditionnelle du
crédit, une institution recourant à ce mode de financement est
tenue au remboursement du prêt selon les conditions des coûts, de
calendrier et de durée initialement prévue dans les clauses
d'endettement.
Par contre il y a rupture réelle
provoquant l'arrêt brutal de crédit et l'effondrement des
échanges internationaux si les clauses ne sont pas respectées. Or
l'économie d'endettement assure la continuité réelle des
liens économiques à l'aide de la flexibilité et la
globalité du système financier international apparaissant
à travers les mécanismes d'endettement.
Cela étant, si l'endettement assure la
continuité réelle des échanges internationaux, il ne
présente pas forcément leur chance de réussite.
Il y a une relative indépendance entre
les conditions financières de l'emprunt et la rentabilité
économique de l'investissement financé par l'endettement7(*).
D'autres contraintes notamment celles des
liquidités et de solvabilité sont également dissociables
difficilement au cours des mécanismes de l'endettement.
A ajouter la conditionnalité exprimant
une limitation d'ordre endogène comme les contraintes de
liquidités et de solvabilité mais d'ordre exogène,
déterminés par des distorsions structurelles. Elle se
présente comme un processus d'ajustement qui modifie à la fois le
comportement des créanciers et du pays endetté.
I.2.2.
Dette extérieure et croissance : Théorie
économique
Dans l'analyse économique, il y a
principalement deux courants qui s'affrontent sur les théories
économiques, à savoir les keynésiens et les
néoclassiques.
Concernant la théorie sur la dette
extérieure et la croissance, les keynésiens pensent que
l'endettement n'occasionne des charges ni pour les générations
futures ni pour des générations présentes du fait des
investissements qu'il génère. En fait, le modèle de l'Etat
selon les keynésiens, tire ses fondements dans la demande globale et sur
ses effets multiplicateurs et accélérateurs,
caractéristique fondamentale de cette théorie.
Dans cette approche, l'endettement
entraînant la relance de la demande provoque par l'effet
accélérateur une hausse plus proportionnelle de l'investissement,
qui à son tour incite une hausse de la production.
Le déficit budgétaire menant
par ses flux successifs à augmenter le stock de la dette produit
l'expansion du cycle économique par la demande et l'investissement
autonome. Ainsi, le déficit auquel correspond l'emprunt stimule la
demande et permet d'alléger le coût de son remboursement seulement
et probablement qu'en situation de sous-emploi des ressources productives.
Par contre les classiques considèrent
l'endettement comme un impôt futur et l'imputent à l'Etat, une
connotation négative car selon eux, l'endettement public
défavorise l'accumulation du capital et la consommation des
générations présentes et futures. En fait les citoyens,
selon Ricardo voient dans l'emprunt un impôt différé dans
le temps et vont se comporter comme s'ils sont contraints de payer un
impôt ultérieurement pour rembourser cet emprunt peu importe le
décalage intergénérationnel.
Autrement, les comportements des agents
économiques sont guidés par une anticipation à la hausse
des impôts. Toutefois, une réserve peut être introduite
selon la nature ou la qualité des dépenses (dépenses de
transferts et d'investissement) financée par l'emprunt.
Barro8(*) cité par Yapo(2001) montre qu'une politique de
déficit budgétaire financé par l'emprunt reste sans effet
sur l'activité économique dans la mesure où les agents ne
sont pas victimes de l'illusion fiscale.
Au vu de ces divergences entre
keynésiens et néoclassiques, nous allons cependant analyser les
mobiles de l'endettement extérieur pour un pays donné.
I.2.3.
Les mobiles de l'endettement extérieur
Un pays emprunte à l'étranger
pour substituer ce qui manque chez lui afin d'atteindre le stade du
développement.
D'où, principalement, nous pouvons
avoir trois motifs qui font qu'un pays puisse emprunter à
l'étranger :
· Pour financer un haut niveau d'investissement
· Pour lisser les fluctuations de la consommation en cas
de la baisse du revenu
· Pour échapper à un ajustement face aux
déséquilibres intérieurs ou extérieurs
3.1. Le financement de
l'investissement
Nous sommes d'accord qu'un pays renfermant un
potentiel d'investissement productif ne fournisse pas forcément pour
autant un niveau très suffisant d'épargne intérieure pour
financer cet investissement.
D'où l'épargne
extérieure peut bien remplacer et redynamiser l'investissement
intérieur en donnant lieu à une accélération rapide
de la croissance économique.
Partons de l'identité suivante :
Dans laquelle S désigne
l'épargne intérieure, I l'investissement,
X - M le solde du compte courant de la
balance des paiements et Sex l'épargne
extérieure.
Nous remarquons qu'à l'emprunt de
l'épargne extérieure (accumulation de la dette extérieure)
correspond un déficit de compte courant. Si le déficit courant
provient d'un niveau d'investissement élevé, emprunter à
l'étranger va permettre au pays d'augmenter sa croissance.
Cependant, la relation négative entre
épargne intérieure et extérieure pose moins de
problèmes si nous ne limitons pas le rôle des capitaux
étrangers à accroître l'investissement et nous prenons en
considération leur intervention comme instrument d'allocation efficiente
inter temporelle de la consommation9(*).
Supposons qu'un accroissement de l'aide
étrangère au profit d'un pays bénéficiaire soit
investi, cela va augmenter le potentiel de la consommation future tout en
laissant la consommation présente au même niveau initial.
Toutefois, il reste le problème
structurel du résultat à long terme, c'est à dire voir
comment l'appel régulier des emprunts extérieurs finit par
relâcher les efforts du pays emprunteur et par le rendre dépendant
de l'épargne extérieure10(*).
3.2. Le lissage des
fluctuations de la consommation
Théoriquement un déficit du
compte courant peut résulter des chocs exogènes négatifs
à savoir11(*) :
· Une dégradation des termes de
l'échange
· Une récession chez les principaux partenaires
· Une catastrophe naturelle (calamité)
Evidemment, ces chocs donnent lieu à
une baisse du revenu. Ainsi, pour remédier à ces
problèmes, un pays peut soit réduire ses dépenses de sorte
que la somme de la consommation et de l'investissement (absorption) baisse
proportionnellement avec le revenu ; Dans ce cas, il n'y a pas
dégradation du compte courant, soit contracter une dette
extérieure pour maintenir le niveau d'absorption.
Du moins, au moment où nous
connaissons que cette baisse du revenu n'est que temporaire, le pays sera
convié à contracter une dette extérieure.
Cependant, s'il faut retourner à
l'identité ci haut, nous constatons que le déficit du compte
courant provient d'une baisse temporaire de l'épargne que le pays peut
résoudre d'une manière provisoire en empruntant à
l'étranger. Toutefois, une diminution des réserves que l'on pense
parfois temporaire peut s'avérer durable que prévu.
Par exemple, nous imaginons une
économie soumise à une forte instabilité de ses recettes
d'exportation, si elle ne bénéficie pas d'aide
étrangère, le fardeau d'une chute de ses exportations est
résorbé par une réduction des dépenses, et par
conséquent de la consommation domestique.
Si par contre, cette économie tire
avantage des capitaux étrangers, ces fonds vont être
utilisés pour permettre une allocation efficiente de la consommation, en
transférant la consommation des années de surplus d'exportation
vers celle des années d'exportation inférieure au trend.
D'où, dans ces périodes
d'insuffisance d'exportation, où l'épargne intérieure
baisse, l'apport à l'emprunt à l'étranger augmente et
voient suppléer la chute de la consommation12(*).
3.3. Pour éviter les
ajustements
En ce qui concerne l'évitement des
ajustements, nous pouvons dire qu'un déficit du compte courant
insoutenable doit faire l'objet d'un ajustement par des changements des
politiques économiques.
Du reste, après avoir analysé
les mobiles de l'endettement extérieur, la théorie suggère
toutefois que les emprunts extérieurs ont un impact positif sur les
investissements et la croissance à un certain seuil car au-delà,
l'impact va devenir négatif.
Donc un niveau élevé de la
dette extérieure ou le surendettement extérieur provoque des
effets pervers sur la croissance économique et entrave les performances
économiques.
C'est cette approche que nous allons traiter dans la section
suivante
I.3.Le
problème du surendettement extérieur : Théories
Il sied de signaler que le niveau
tolérable et raisonnable de la dette extérieure est voué
à avoir des effets positifs sur la croissance comme dit ci haut ;
par contre, il est pratiquement visible qu'un niveau très
élevé du stock de la dette conduit nécessairement à
baisser la croissance. Donc, l'accumulation par un pays d'une dette très
élevée risque de mettre dans une situation où il ne pourra
plus être capable de rembourser les emprunts passés, ce qui aura
un effet dissuasif sur les créanciers et les investisseurs potentiels.
Alors, si les coûts
élevés des taxes du service de la dette ne sont pas
internisés, cela peut provoquer une baisse de croissance avec la fuite
des capitaux. Cette thèse13(*) est connue sous le nom de la théorie du
surendettement ou la thèse du fardeau virtuel de la dette ou encore
Debt overhang en version anglaise.
En effet, si le niveau de la dette d'un pays
peut vraisemblablement dépasser la capacité de son remboursement,
le service prochain de la dette va être une fonction croissante du niveau
de production de ce pays.
Par conséquent, le taux de rendement
d'investissement intérieur va faire face à une taxe
élevée marginale par les créanciers étrangers, et
les nouveaux investissements nationaux et étrangers vont être
découragés ainsi que la croissance économique.
Par ailleurs, le surendettement ralentit la
croissance en haussant l'incertitude des investisseurs quant aux moyens
auxquels le gouvernement peut recourir pour acquitter les cours des obligations
du service de la dette.
Si le volume de la dette extérieure
augmente, les investisseurs peuvent craindre que le gouvernement ne finance les
obligations du service de la dette par des mesures génératrices
des distorsions par exemple en accroissant rapidement la masse monétaire
(cause directe de l'inflation).
Ainsi, dans cette situation, les
investisseurs privés peuvent craindre d'y venir, et s'ils investissent,
il y a de fortes chances pour qu'ils retiennent des projets qui offrent un
rendement rapide et non des projets de longue échéance pouvant
accroître la croissance durable.
Encore, cette situation peut rendre le
gouvernement moins enclin à procéder à des réformes
structurelles et fiscales importantes s'il s'attend à ce que ces
dernières vont profiter aux créanciers étrangers14(*). Et pourtant ces reformes
peuvent affermir la croissance économique du pays et la situation des
finances publiques car si sa situation financière s'améliore, il
est inévitable que ces créanciers extérieurs le poussent
de payer ce qu'il leur doit
Cette théorie de debt
overhang peut également avoir plusieurs implications puisque le
comportement des agents économiques va être guidé par une
anticipation à la hausse des impôts.
De plus, un niveau élevé de la
dette extérieure peut aussi entraver l'épargne et
l'investissement. A son tour, la grande corrélation entre
l'épargne et l'investissement, l'accumulation du capital humain et la
croissance suggère qu'une charge élevée de la dette
extérieure peut contraindre de façon drastique le taux de
croissance et limiter les améliorations des niveaux de vie.
Du moins, la théorie suggère
pour des raisons évoquées ci haut que les emprunts
extérieurs, au-delà d'un certain seuil ont des effets pervers sur
la croissance économique. Cela signifie que les emprunts
supplémentaires vont décroître la probabilité de
rembourser.
Par conséquent, si le pays commence
à avoir du mal à obtenir des prêts, il va lui devenir plus
difficile d'accumuler du capital, ce qui revient à ralentir la
croissance. Ainsi, la relation entre la valeur faciale de la dette et
l'investissement peut-être représenté par une sorte de
courbe de Laffer de la dette
D
Encours de la dette extérieure
Les remboursements
Cette courbe montre que le long du
côté gauche ou bon, la hausse de la valeur faciale de la dette est
associée avec la hausse du remboursement de la dette, jusqu'au point
d'inflexion de la courbe D (où le stock très grand de l'encours
de la dette commence à agir comme une taxe excessive sur
l'investissement) et au-delà de ce point, il y a baisse du remboursement
car les résultats déformés de l'environnement
macroéconomiques vont contribuer à baisser l'efficience et la
productivité de l'investissement.
Donc, ce point d'inflexion correspond au
niveau où la dette commence à avoir un effet négatif
marginal sur la croissance.
Enfin, le service de la dette comprenant les
intérêts et les amortissements, peut potentiellement affecter la
croissance en évinçant l'investissement privé ou
altérant la composition des dépenses publiques. Ceteris paribu,
un service élevé de la dette peut accroître les
déficits budgétaires réduisant ainsi l'épargne
publique ; peut aussi élever le taux d'intérêt ou
même évincer le crédit disponible pour les investissements
privés refroidissant la croissance.
Il a des effets pervers sur la composition
des dépenses publiques en se servant les montants des ressources
disponibles pour l'infrastructure et le capital humain avec effet
négatif sur la croissance.
En somme, le surendettement extérieur
constitue une véritable entrave pour l'économie des pays en
développement surtout africaine ; d'où il y a eu des
initiatives instituées par la communauté internationale pour
résorber à cette situation de surendettement.
C'est ce qui constitue le point qui suit.
I.4.
Initiatives en la matière
Toutes les théories vues ci haut se
sont manifestées pendant les décennies passées et ont
causée ce qu'on a appelé la crise de la dette de 1982 au Mexique
et notamment dans plusieurs pays en développement.
Ainsi, divers mécanismes
internationaux ont été mis en oeuvre parmi lesquels le Plan Brady
(1985), les termes de Toronto (1988), les termes de Londres(1991), les termes
de Naples (1995), les termes de Lyon (1996) et enfin l'initiative en faveur des
pays pauvres très endettés (PPTE) en 1996 et 1999.
Les conditions de Toronto consistent en la
réduction du tiers de la dette officielle bilatérale
éligibles qui est venue à échéance. Celles de
Londres portent sur une réduction de moitié et celles de Naples,
quant à elles, prévoient un accord de réduction de 2/3 du
service de la dette bilatérale échue en valeur actuelle
nette15(*).
Initiative PPTE
L'initiative PPTE, conçue au
départ par la banque mondiale et le Fonds monétaire international
en 1996 et améliorée ensuite en 1999, consiste en une remise de
la dette des 41 pays à faible revenu et réduit cependant le
niveau de leur remboursement de la dette à un niveau gérable ou
soutenable.
Elle requiert également sous la
supervision des institutions de Bretton Woods, que les pays éligibles
présentent une trajectoire des performances de bonnes politiques
économiques, c'est à dire que ces pays doivent démontrer
des antécédents satisfaisants sur le plan de leur gestion
économique tels des programmes de stabilisation économique, des
reformes des secteurs publics et une réorientation des dépenses
publiques en faveur de la réduction de la pauvreté, de
l'éducation, des soins de santé y compris une croissance durable
profitant aux populations pauvres16(*).
Dans ce sens, l'initiative PPTE se
déroule en deux étapes principales de trois ans chacune, à
savoir :
1ère étape : constituée
par les bons antécédents énumérés ci haut
pendant 3 ans ; et à la fin de cette performance économique,
le pays va bénéficier de la part du club de Paris, des autres
créanciers bilatéraux et commerciaux d'un accord de
rééchelonnement des flux aux conditions de Naples (67% de la
VAN). Et le pays atteint le point de décision
Cependant, bien avant le point de
décision, une analyse sur la soutenabilité de la dette est
effectuée pour déterminer l'éligibilité du pays
à un allégement supplémentaire de la dette.
Par conséquent, il y a deux
possibilités qui se pointent :
- Si après analyse, il s'avère que
l'opération aux termes de Naples due au club de Paris est suffisante
pour réaliser la soutenabilité de la dette en 3 ans. Dans ce cas,
le pays va s'avérer dynamique et apte à sortir du processus de
rééchelonnement de la dette et ne bénéficiera pas
d'une aide aux termes de l'initiative.
- Si cette opération aux termes de Naples paraît
insuffisante pour réaliser la soutenabilité de la dette, le pays
peut bénéficier de l'initiative, et dans ce cas, il pourra
solliciter une aide à ce titre, voire même solliciter un autre
rééchelonnement aux conditions de Naples si cela s'avère
nécessaire pour ramener sa dette à un niveau tenable.
2ème étape : Pour les pays
réputés admissibles à l'initiative PPTE, le club de Paris
et tous les autres créanciers vont accorder cas par cas des
rééchelonnement des flux aux conditions plus concessionnelles
jusqu'à 80% de la dette admissible. Mais le pays doit encore
établir des politiques judicieuses pendant trois ans toujours sous la
supervision des IBW. Et les bailleurs des fonds, les créanciers
bilatéraux et les institutions multilatérales sont aussi
obligés de fournir une assistance sur la forme des dons et des
prêts sous conditions privilégiées.
La fin de la deuxième étape
s'appelle le point d'achèvement ou fin du processus.
Il sied de rappeler que les fonds
libérés par cette remise doivent être utilisés au
bénéfice des programmes de réduction de la pauvreté
plutôt que sous forme des remboursements.
Et ces programmes doivent être
élaborés au travers des documents des stratégies de
réductions de la pauvreté (DSRP), un processus impliquant des
consultations très larges avec les groupements communautaires et les
organisations gouvernementales (ONG) ainsi que les bailleurs des fonds sur les
priorités à mettre dans les politiques publiques ciblées
pour réduction de la pauvreté.
Chapitre deux
CARACTERISTIQUES DE LA DETTE EXTERIEURE ET PERFORMANCES
ECONOMIQUES EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
Dans ce second chapitre, nous allons
premièrement donner les origines de la crise de la dette qui a surgi au
Mexique en 1982 ; à la deuxième section, nous allons
décrire la dette extérieure des pays pauvres en se focalisant
plus sur les pays pauvres de l'Afrique subsaharienne et enfin, à la
troisième section, nous parcourrons les progrès
réalisés économiquement par certains pays africains en
dépit de la situation de la pauvreté et le poids de la dette qui
pèse tant dans cette partie de la terre.
II.1. Les origines de la crise de
la dette des PED
Tous les pays pauvres n'ont pas connu le
problème de la dette au même moment ; cependant, à la
crise de la dette du Mexique de 1982, pratiquement l'ensemble de pays en
développement ont connu des d'énormes difficultés à
honorer leurs services de la dette.
Par ailleurs, la dette des PED n'est pas
apparue seulement dans les années 70, la république
démocratique du Congo est née déjà endettée
lors de son accession à l'indépendance héritant des dettes
de l'ancienne colonie belge envers la métropole17(*).
Pour remonter à l`origine de la crise
de la dette, il sied de rappeler que les pays du sud (pauvres essentiellement)
manquent des capitaux et sont obligés d'en importer. Ce qui fait que
leur épargne intérieur soit généralement
insuffisant pour couvrir leurs besoins d'investissement.
Vers les années 60, la plupart de pays
pauvres obtenaient des prêts essentiellement à des taux
d'intérêts concessionnels ou des dons.
Et le début 70 va être
caractérisé par la fin du système d'étalon or et
l'émergence des taux de change flottants. Ainsi, ce changement
occasionne une baisse du dollar, et donc des revenus d'exportations des pays
pauvres qui sont exportateurs nets et exclusifs des matières
premières et produits bruts dont les prix étant libellés
en dollar.
En 1973, suite à la guerre de Kippour,
les pays de l'OPEP ont multiplié le prix de baril par 4 et les recettes
pétrolières vont passer de 33 milliards à 108 milliards de
dollar américain en un an18(*).
Cette conjoncture fut très favorable
car leurs exportations des matières premières ont
augmenté, et à la même époque, les banques
privées avaient accumulé des pétrodollars, donc des
capitaux.
D'où, ces recyclages des surplus
dégagés par les pays pétroliers se font traduire par une
expansion sans précédent des crédits internationaux
principalement vers les pays du sud à des taux très bas voire
même négatif.
Lors du second choc pétrolier de 1979,
coïncidant avec la politique monétaire restrictive des Etats unis
en augmentant leur taux d'intérêt passant de 4-6 à
20%19(*), les pays du sud
vont se retrouver dans une situation telle que les banques privées ont
commencé à réduire les crédits internationaux
entraînant la baisse des cours internationaux des matières
premières.
La modification de la conjoncture qui va
avoir des conséquences importantes sur la situation des pays
endettés fut visible non seulement au niveau des taux
d'intérêts mais aussi des taux de croissance et de change, c'est
à dire que la remontée des dollars entre 1979 et début
1985. Celle-ci a eu un effet double à savoir la hausse des dettes
libellées en dollar mais également profit de
compétitivité pour les économies exportatrices sur le
marché américain.
Par ailleurs, durant la période
précédant la crise, la consommation des importations des produits
intermédiaires et des biens d'équipement augmentaient
considérablement. Pourtant, les importations étaient très
chères en devises, ce qui pouvait ainsi augmenter la dette.
Les pays en développement
remboursaient leur ancien emprunt de nouveaux prêts
octroyés ; or avec ce revirement de la conjoncture, c'est à
dire la politique monétaire restrictive américaine, les banques
n'octroyaient plus des crédits. Cela a fait que ces pays se soient
retrouvés dans des situations financières très
préoccupantes ; d'où, la crise de la dette éclate en
1982 lorsque le Mexique se déclare insolvable avec une dette
dépassant les 100 milliards de dollar20(*).
Quelques temps après, c'est plusieurs
dizaines de pays notamment de grands débiteurs (Argentine,
Brésil, Algérie...) qui à leur tour, ont annoncé
leur incapacité à assurer le service de leur dette.
Les déséquilibres apparus dans
de nombreux pays en développement à la fin des années 70
ont le plus souvent des causes structurelles anciennes. Le poids de la dette
extérieure a aggravé considérablement les
déséquilibres de la balance des paiements et le
déséquilibre budgétaire.
Le caractère insupportable de ces
déséquilibres a conduit à la nécessité de
mettre en oeuvre les politiques d'ajustement sous l'égide des
institutions financières internationales notamment le Fonds
monétaire international et la banque mondiale.
Les mesures préconisées par ces
politiques visaient essentiellement à éviter la catastrophe
financière.
II.2.
Caractéristiques et évolution de la dette des PED
Les pays pauvres ont d'énormes
difficultés dans leurs économies respectives pour pouvoir
atteindre les différents objectifs du développement pour le
millénaire dont ils se sont engagés lors du sommet du
millénaire en septembre 2000 à New York.
Parmi lesquels, les goulots
d'étranglement figurent le fardeau très lourd de la dette
extérieure qui pour la plupart d'entre eux est publique.
Pendant les deux dernières
décennies, la dette extérieure des pays pauvres fut
quadruplée et même ces pays pauvres ont dû verser 376
milliards de dollar21(*)
à leurs créanciers en 2000 soit 17%de leurs revenus
d'exportation. Ces ressources privent d'immenses possibilités aux
populations pauvres pour satisfaire des besoins vraiment fondamentaux.
Concernant l'Afrique subsaharienne, elle a
consacré en 2000, 12.8% de ses recettes d'exportations au service de la
dette contre 7.2% en 1980, soit un accroissement de 89% en 20 ans.
Lorsque ces pays ont connu le problème
de la dette, c'est à dire dès qu'ils sont devenus incapables de
rembourser les emprunts accordés ou que les obligations de la dette
dépassaient les recettes d'exportations, plusieurs pays pauvres surtout
africains ont signé les accords de rééchelonnement au
cours des années 80 consistant en une redéfinition de
l'échéancier des crédits mais entre temps, ils payaient
les intérêts et bénéficiaient de nouveaux
prêts.
C'est rééchelonnement constitue
également l'un des facteurs déterminants de l'alourdissement de
la dette dans les pays pauvres car il n'a fait que multiplier la dette et
repousser l'échéance de la dette.
Tableau 1: Evolution de la dette des PED (en milliards
de dollar us)
|
1970
|
1980
|
1990
|
1999
|
2000
|
Stock de la dette
|
-
|
586,7
|
1459,9
|
2563,6
|
2527,5
|
Dette à long terme
|
62,6
|
435,5
|
1180,1
|
2077,9
|
2061,1
|
Dette publique et commerciale garantie
|
47
|
365
|
1114,6
|
1542,4
|
1526,9
|
Dette privée non garantie
|
15,4
|
70,5
|
65,6
|
535,5
|
534,2
|
Crédit FMI
|
0,8
|
12,2
|
34,7
|
78,9
|
64,1
|
Crédit à court terme
|
-
|
138,9
|
245,1
|
406,8
|
402,3
|
Transferts nets de la dette
|
-
|
62,4
|
-10,6
|
-137,3
|
-101,6
|
Service de la dette
|
-
|
88,7
|
164,1
|
389,3
|
376,7
|
Source : Banque mondiale, Global Development
Finance 2001
Il est évident que depuis la crise de
Mexique de 1982, le stock de la dette des PED s `est accrû
considérablement jusqu'à nos jours, cela est encore pire pour
l'Afrique subsaharienne où le stock de la dette se chiffrait à
6921 millions de dollar us en 1970 pour se retrouver à plus de 200.000
millions en 2002, soit 32% d'accroissement dans 3 décennies.
Tableau 2: Banque mondiale, GDF 2004
Cette évolution exponentielle du stock
de la dette en Afrique est due non seulement au problème des hausses des
taux d'intérêts dit ci haut mais également des causes
structurelles internes fondamentales dans leurs économies.
En effet, les pays de l'Afrique du sud de
Sahara ont eu des emprunts à des conditions très douces
auprès des bailleurs des fonds extérieurs dont ils ont
financé essentiellement des projets non directement productifs, en
particulier les projets d'infrastructures économiques (routes, ports,
aéroports, éléphants blancs...) ou encre alimenter des
fuites des capitaux.
Ainsi, en Côte d'ivoire, l'ancien
président Houphouët Boigny a consacré 350 millions de dollar
us à la construction d'une réplique de la basilique Saint Pierre
dans son village natal à Yamoussoukro.
Dans une étude intitulée La
dette odieuse22(*) ,
Kremer et Jayachandra (2002) ont cité des dictateurs africains qui ont
alimenté des fuites des capitaux en plaçant à
l'étranger le produit de leur détournements : le
maréchal Mobutu de la RDC aurait détourné 4 milliards de
dollar us sur des comptes personnels, le général Sani Abasha du
Nigeria a détourné 2 milliards sur des comptes en Suisse en 1999
et le gouvernement d'Apartheid de l'Afrique du sud a emprunté aux
banques privées et alloué d'importants crédits aux forces
armées, à la police et à l'oppression.
Roote et Thugge (1999) pensent que les pays
pauvres très endettés de l'Afrique subsaharienne continuent
d'éprouver des difficultés à honorer les obligations du
service de la dette extérieure pour diverses raisons dont23(*) : Les chocs
extérieurs tels que la dégradation des termes de l'échange
ou conditions climatiques défavorables ; Des troubles civils ;
Le manque de persévérance dans l'ajustement et la mise en oeuvre
des reformes structurelles ; Des politiques des crédits de
nombreux créanciers ; Manque de prudence des politiques de gestion
de la dette des pays débiteurs attribuables en partie au fait que les
créanciers et les débiteurs comptent avec beaucoup trop
d'optimisme sur l'expansion des exportations pour accroître la
capacité de service de la dette. Selon eux, ce sont des facteurs qui ont
contribué à alourdir la charge de la dette des PPTE et bien
entendu le paiement de service de la dette.
Tableau 3: Banque mondiale (2004), GDF
Au vu de ce graphique, il s'avère que
le paiement de service de la dette en Afrique du sud de Sahara a
considérablement aggravé la situation déjà
précaire de l'économie et de la population car tellement il est
énorme. Il ne fait que s'accaparer de la grande part des recettes
publiques comme le montre le tableau ci dessous, les dépenses de
paiements de service de la dette sont de loin importantes que les
dépenses publiques d'éducation et de santé qui constituent
le secteur clé de l'apport en capital humain.
Comparaison de service de la dette et les
dépenses publiques des PPTE
Classement des pays selon l'IDH24(*)
|
Service de la dette
|
Dépenses publiques
|
|
en % duPIB
|
en % des exportations
|
Education en % duPIB
|
de santé en % de Pib
|
|
1990
|
1999
|
1990
|
1999
|
1985-87
|
1995-97
|
1990
|
1999
|
109 Gabon
|
2,8
|
2,3
|
35,3
|
13,5
|
4,8
|
3,3
|
3,3
|
3,9
|
125 Cameroun
|
4,7
|
6
|
22,5
|
24,3
|
2,8
|
-
|
0,9
|
1
|
126 Congo Brazza
|
19
|
1,1
|
35,3
|
1,4
|
4,9
|
6,1
|
1,5
|
2
|
141 Ouganda
|
3,4
|
2,9
|
58,9
|
23,7
|
3,5
|
2,6
|
-
|
1,9
|
142 RDC
|
3,7
|
0,3
|
13,5
|
1,2
|
1
|
-
|
-
|
-
|
143 Zambie
|
6,2
|
13,9
|
14,9
|
46,6
|
3,1
|
2,2
|
2,6
|
3,6
|
152 Rwanda
|
0,8
|
1,6
|
14
|
29,6
|
3,5
|
-
|
1,7
|
2
|
154 RCA
|
2
|
1,8
|
13,2
|
12,1
|
2,6
|
-
|
-
|
2
|
155 Tchad
|
0,7
|
2,1
|
4,4
|
10,3
|
-
|
2,2
|
|
2,3
|
160 Burundi
|
3,7
|
4
|
43,4
|
45,6
|
3,1
|
4
|
1,1
|
0,6
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : PNUD, Rapport annuel
sur le développement humain 2001
Toutefois, les ajustements structurels
préconisés par les institutions de Bretton Woods ont tant soi peu
contribué à l'aggravation de stock de la dette en Afrique. Ces
programmes d'ajustement structurels consistaient en application des mesures de
stabilisation destinées à rétablir les équilibres
fondamentaux, et des mesures de modification des structures, destinées
à libérer les initiatives du secteur privé et/ou à
favoriser la relance de l'activité économique.
Par ailleurs, nombre de mesures prises par
les politiques d'ajustement ne coïncidaient guère avec les
réalités sociales et économiques des pays africains suite
à un mauvais diagnostic. Ces politiques n'étaient pas
également bien adaptées au continent africain qu'elles ont
aggravé ou enlisé la situation sociale déjà
précaire des pays africains pauvres.
Parmi les différentes mesures
appliquées, citons entre autres la rigueur budgétaire consistant
en une augmentation des recettes publiques ou des impôts et en une
réduction des dépenses publiques.
Pourtant, les dépenses
gouvernementales occupent selon Raffinot (1991) une place très
importante dans la demande finale monétarisée.
Aussi, s'il faut lire les statistiques de la
banque mondiale, il serait remarqué une dégringolade des
dépenses sociales notamment de l'éducation et de santé
dans les pays où les PAS furent mis en oeuvre jusqu'à nos jours
compromettant l'apport en capital humain dans le processus du
développement économique.
Il y a encore la dépréciation
de la monnaie nationale afin de stimuler les exportations et réduire les
importations.
Mais vu que les prix des exportations sur le
marché mondial baissaient, leur accroissement n'a pas pu permettre une
entrée des devises.
Cela a modifié le profil
extérieur de l'Afrique subsaharienne qui a enregistré une nette
dégradation des termes de l'échange par rapport à la
période antérieure. Les exportations ont crû à un
rythme de 6.6% l'an pendant la période 1965 à 1980 alors que les
importations, dans la même période n'atteignaient pas 4.9%. Dans
la période 1980 et 1988, la réduction des exportations est de
0.7% en moyenne et celle des importations de 5%
Quant aux conséquences sociales de
l'ajustement, avec une croissance démographique grandissante et une
précarité dans les conditions de vie en Afrique subsaharienne,
peu de pays pouvaient budgétairement supporter le coût des
dépenses de santé ou d'éducation nécessaire pour le
maintien des services par les bénéficiaires dans un contexte
d'ajustement.
Dans une étude publiée par
l'UNICEF en 1986, effectuée dans dix pays dont 4 de l'Afrique
subsaharienne, les effets de l'ajustement sur les populations les plus
défavorisées ont eu soit un effet direct sur les revenus
réels tenant aux mesures de diminutions des salaires et de hausse des
prix des produits de base ainsi qu'aux mesures macroéconomiques tendant
à déclencher des processus inflationnistes ou des politiques
monétaires restrictives ayant un effet de contraction de
l'activité ; soit encore un autre effet indirect à travers
la réduction de l'offre des biens publics.
En plus, la réduction des dotations
budgétaires pour les programmes sociaux a provoqué une baisse de
la satisfaction des besoins de base de santé et d'éducation.
Mais les études statistiques n'ont pas
clairement démontré que l'ajustement avait conduit aux
réductions de ces dépenses surtout que dans les budgets
nationaux, il n'était pas possible d'envisager l'ensemble de
dépenses dans ce contexte d'ajustement sur aide extérieure.
Dans tous les cas, durant cette
période d'ajustement, il fut constaté l'accroissement de
personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté, la hausse de la
malnutrition des enfants, une diminution de niveau d'instruction, une
recrudescence des maladies transmissibles etc.
Cependant, la situation pays par pays
s'avère encore plus contraste en Afrique subsaharienne. L'exemple
illustratif25(*) est le
cas de la république centrafricaine qui selon la banque mondiale, en
2002 la dette extérieure atteignait 100% de son Pib soit plus d'un
milliard.
Aussi, la détérioration des
entreprises publiques dont la dette garantie représente 8% du PIB pour
l'essentiel, pèse lourdement sur l'endettement extérieur de ce
pays. Selon la banque des Etats de l'Afrique centrale (BCEA), le ratio du
service de la dette sur les ressources budgétaires est passé de
34.8% en 2002 à 44.7% en 2003.
Quant au Cameroun qui sur 7 ans, s'est
beaucoup désendetté car sa dette totale est passée de
126.7% du PNB en 1995 à 98.1% en 2002. le Cameroun a atteint le point de
décision de l'initiative PPTE renforcé en 2000 et sa dette
s'élevait à la fin 2002 à 8502 milliards de dollar us.
Concernant l'évolution du ratio de
service de la dette, qui reste encore plus nette car sur la même
période de 1995 à 2002, le service rapporté aux
exportations est passé de 20.9% à 13.8%
Cette nette performance est due à un
réaménagement de sa dette dans le cadre du club de Paris pour les
échéances de la période janvier 2001/décembre 2003
avant le point d'achèvement où le Cameroun a
bénéficié de l'annulation d'une partie de sa dette pouvant
atteindre 2 milliards de dollar us.
Il y a encore l'Ouganda qui fut l'un de
premier pays à pouvoir atteindre le point d'achèvement de
l'initiative PPTE en 1999. Selon la banque mondiale, ces ressources
dégagées par les allégements ont été
investies dans la lutte contre la pauvreté et ces fonds ont permis de
doubler le taux de scolarisation primaire et d'augmenter les dépenses de
santé de 270%.
II.3.
Les performances économiques en Afrique subsaharienne
Pendant les décennies 80 et 90, les
pays pauvres de l'Afrique du sud de Sahara ont exhibé des
résultats économiques très frustrants, et insatisfaisants
car un bon nombre considérable de pays ont présenté des
scénarios de croissance faible (voire de recul) du revenu per capita, de
très fortes inflations et des difficultés de balance des
paiements. Bref, tous les équilibres macroéconomiques
fondamentaux étaient en péril.
En revanche, vers la fin de la
dernière décennie, toutefois, les performances se sont
améliorées et le revenu per capita a quand même connu des
progrès bien que minimes.
Cette amélioration de la conjoncture a
été non seulement le fruit du redressement des termes de
l'échange mais aussi parce que de nombreux pays se sont engagés
à mener des politiques macroéconomiques saines, à mieux
gérer leur économie, à l'apparition de la bonne
gouvernance suite aux investitures des pouvoirs démocratiquement
élus. Et là où les autorités politiques ont tenu le
cap, la croissance s'est accélérée dans la mesure du
possible et la pauvreté a reculé.
Du moins, malgré des progrès
récents, dans la majorité de pays africains, la croissance
demeure toujours fragile, les niveaux de vie sont autant très bas, la
pauvreté reste encore chronique. Les indicateurs d'éducation et
de santé, quant à eux, sont toujours médiocres et, dans
certains pays, le rythme de créations d'emploi n'arrive pas à
emboîter le pas de celui de population active grandissante.
Les économies de la plupart de ces
pays sont restées à la merci des aléas climatiques
(sécheresse, inondation...) et sont souvent dépendantes des aides
extérieures concessionnelles.
Egalement l'émergence de plusieurs
conflits armés dans bon nombre de pays, assombrit les perspectives
économiques de la région et la propagation de la pandémie
de VIH/SIDA continue à diminuer la productivité de la main
d'oeuvre.
Néanmoins, il y a des facteurs
demeurant encore en Afrique subsaharienne sont toutefois défavorables
à l'épanouissement de processus du développement
économique et de la relance d'une croissance durable, à
savoir26(*) :
L'insuffisance des infrastructures, les carences de l'administration fiscale et
du recouvrement de l'impôt ; des politiques fiscales et
d'investissements soumises davantage à quelques individus corruptibles
qu'à des règles transparentes ; l'accès limité
aux technologies de l'information ; le manque d'équipements de
communication ; l'état embryonnaire des services financiers ;
la faiblesse de l'appareil judiciaire etc.
Cependant, certains pays en particulier, ont
enregistré des performances économiques très manifestes
avec une croissance économique toujours à la hausse depuis la fin
des années 90 jusqu'à ce jour d'aujourd'hui, entre
autres27(*) :
Ø Le Botswana qui demeure l'une des
économies en développement les plus performantes du monde. La
croissance de la production par habitant supérieure à 7% l'an a
fait que ce pays - qui auparavant était compté parmi les plus
pauvres de la terre lors de son accession à l'indépendance en
1966 - soit considéré de nos jours comme une économie
à revenu intermédiaire.
Ces succès durables ont été
facilités par des politiques monétaires et budgétaires
très prudentes, aussi par une exploitation efficiente des ressources
minérales et leur utilisation afin de stimuler l'investissement dans les
infrastructures et les services sociaux notamment la santé et
l'éducation ;
Ø Le Cameroun, après une
décennie de récession caractérisée par
l'aggravation de la pauvreté, la dégradation des infrastructures,
l'accumulation d'arriérés internes et externes gigantesques et
surtout une corruption endémique, a réalisé un programme
d'ajustement qui tient bon avec une relance de la croissance durable.
En effet, ce programme avait comme priorité la
stabilisation macroéconomique, une reforme des finances publiques
centrées sur la refonte du système fiscal, la régulation
du transfert de la totalité des recettes pétrolières au
budget.
Principalement, le Cameroun a placé la bonne
gouvernance au centre du programme des reformes en insistant sur la passation
des marchés, les secteurs pétroliers et forestiers ainsi que les
travaux publics ;
Ø L'Ouganda, quant à lui, a
enregistré des succès très notables pendant la
décennie 90 au cours de laquelle ce pays a réalisé une
croissance rapide accompagnée d'un faible taux d'inflation et a
réussi à faire régresser sensiblement la pauvreté
suie à une bonne application des politiques de l'initiative PPTE dont il
est le premier à atteindre le point d'achèvement.
Par ailleurs, les dépenses publiques destinées
au maintien et à l'épanouissement du capital humain, à
l'agriculture, au réseau routier, à l'alimentation en eau ont
augmenté ces dernières années en proportion du PIB et par
rapport aux dépenses de l'Etat ;
Ø Le Rwanda a connu également
comme l'Ouganda des solides performances économiques juste après
la guerre et le génocide de 1994.
Cette reprise fut facilitée par une politique
budgétaire avisée ayant jeté les bases d'une reprise
rapide des efforts de reconstructions destinés à permettre la
réinstallation des réfugiés et des personnes
déplacées revenues au pays etc.
Puis l'économie a réalisé des reformes
structurelles notamment sur la fonction publique avec l'adoption d'une nouvelle
grille salariale et son relèvement et le Rwanda a adopté une
nouvelle législation des banques commerciales ;
Ø La Tanzanie, étayée
par une politique budgétaire rigoureuse, les résultats
macroéconomiques enregistrés sur la période 1996-1999 a
été généralement bons.
Le système de gestion de trésorerie
adopté a favorisé la maîtrise des dépenses
publiques, et des progrès considérables ont été
accomplis sur le plan structurel aussi à savoir des reformes fiscales
importantes, un cadre de gestion monétaire et du développement du
secteur financier a été mis en oeuvre.
En définitive, pendant que d'autres
pays de l'Afrique subsaharienne progressent, certains pays stagnent encore avec
des graves crises économiques dues aux causes citées ci haut et
surtout le problème de la dette avec son service de la dette constituant
une impasse pour les économies pauvres.
Chapitre trois
VERIFICATION EMPIRIQUE DES HYPOTHESES RETENUES
Dans ce chapitre, il sera question pour nous
de vérifier les hypothèses que nous avons émises dans
notre introduction.
III.1.
Vérification de la 1ère et 2ème Hypothèse
La première hypothèse est
l'existence d'une relation non linéaire entre la dette et la croissance
tandis que la seconde est que le paiement futur de la dette décrit par
son encours en augmentant la probabilité d'un accroissement de la
pression fiscale, décourage les investissements domestiques et
étrangers.
Ces deux hypothèses décrivent
la théorie de surendettement ou debt overhang qui consiste à
l'existence d'une relation entre la courbe de Laffer de la dette et la
croissance. Elles vont être modélisées par cette
équation de modèle de croissance :
1.1.
Présentation du modèle et des variables
Le modèle que nous utilisons pour
estimer les effets de la dette sur la croissance a une forme quadratique et
s'écrit comme suit :
Txcroisit = i +
1(Pnbhab)it-1 + 2Texchit +
3Txpopit + 4Apdit
+ 5Txinvit +
6Deficitit + 7Openit +
8Servexpit
+ 9Dextit +
10(Dext)it2 + it
Où les différentes variables représentent
ce qui suit :
Ø Txcrois: le taux de croissance réelle par
habitant du PIB ;
Ø Pnbhab-1: le revenu national réel
par habitant décalé d'une période ;
Ø Texch : les variations des termes de
l'échange ;
Ø Txpop : le taux de croissance
démographique ;
Ø Apd : l'indicateur de l `aide publique au
développement de tous les bailleurs des fonds ;
Ø Deficit : le solde budgétaire de
l'administration centrale en pourcentage du PIB ;
Ø Open : un indicateur de l'ouverture commerciale
(les exportations et les importations en pourcentage du PIB) ;
Ø Servexp : le total du service de la dette
(publique et privée) en pourcentage des exportations ;
Ø Dext : les variables indicatives de l'encours de
la dette en valeur nominale soit en pourcentage des exportations soit en
pourcentage du PIB ;
Ø Dext2 : ces mêmes variables de
l'encours de la dette mais cette fois ci élevée au
carré ;
: Ceci représente les perturbations
aléatoires, iid et suivent une loi normale de moyenne nulle et de
variance constante.
Nous avons introduit des variables de
contrôles car il n' y a pas que la dette qui influe sur la
croissance ; D'où, cela s'avère pertinent de les introduire.
Il s'agit du revenu réel par habitant
qui est décalé pour vérifier l'hypothèse de la
théorie de la convergence des modèles de croissance de Barro.
Dans ce cas, le signe attendu pour son
coefficient doit être négatif ; le taux de croissance
démographique et le taux d'investissement reflètent l'impact du
facteur capital physique et capital humain dans le processus de production,
cependant, le coefficient du taux de croissance démographique est
attendu négatif tandis que celui du taux d'investissement positif.
Les termes de l'échange sont mis pour
capter les effets de chocs extérieurs dans ces économies surtout
que la plupart est dépendante et exportatrice des matières
premières ; et ces économies sont pratiquement
vulnérables à ces chocs mais le signe attendu est positif.
Le solde budgétaire est inclus pour
voir l'impact des politiques du gouvernement et du budget sur la croissance et
doit avoir un signe positif.
L'indicateur de l'ouverture commerciale avec
un signe positif est introduit pour stimuler la productivité à
travers les transferts des connaissances et des bénéfices
efficients ; l'aide au développement publique est
modélisée pour voir son importance dans ces économies et
doit avoir un signe positif.
Enfin, pour faire la distinction entre
l'effet d'éviction de la dette et la thèse du surendettement
(debt overhang) c'est à dire l'existence d'une relation entre la courbe
de Laffer et la croissance, nous avons utilisé le service de la dette
rapporté aux exportations et les indicateurs de la dette au premier et
second degré.
Le ratio service de la dette exportation doit
avoir un signe négatif pour illustrer cet effet d'éviction
tandis que pour l'existence de la thèse du surendettement, il faut que
le signe du coefficient de la dette soit positif et celui de la dette au
carré négatif.
Ainsi, le pic de notre équation
quadratique va identifier le niveau du stock de la dette où l'impact
marginal de la dette sur la croissance devient négatif.
1.2.
Les estimateurs du modèle
Afin de parvenir aux résultats, nous
utilisons deux méthodes d'estimation : l'estimateur within des
effets fixes individuels et l'estimateur de la méthode des moments
généralisés (GMM)28(*).
L'avantage des effets fixes est qu'ils
fournissent des estimations tenant compte de la présence des effets
spécifiques pour chaque pays qui peuvent être la qualité et
l'historique des institutions, les politiques d'endettements respectifs de
chaque pays...
Cependant, avec des données de panel,
la présence d'effets fixes est biaisée par la présence de
la variable décalée du revenu per capita
Par conséquent, pour contourner ce
problème de biais introduit par la présence de la variable
décalée qui est corrélée avec les effets
individuels, nous allons utiliser la méthode des moments
généralisés (GMM) qui va corriger ce biais et
l'endogénéité de certaines variables, par exemple les
investissements.
L'estimateur GMM a plusieurs avantages car il
est robuste à la mauvaise spécification du modèle puisque
sa dérivation ne requiert pas d'hypothèses distributionnelles
particulières sur les résidus29(*) ; il est plus proche de la relation
théorique car cet estimateur est choisi de sorte à minimiser la
distance pondérée entre les valeurs théoriques et les
valeurs observées30(*) .
Dans le cas où les effets
spécifiques sont corrélés avec les régresseurs,
nous avons deux possibilités pour trouver les estimateurs convergents et
sans biais31(*) :
Soit, on estime le modèle en différences premières et l'on
utilise les variables à niveau décalées comme instruments
soit on conserve le modèle à niveau amis cette fois ci on utilise
les variables en différences premières décalées
comme instruments.
Cependant, c'est le deuxième type
d'estimation qui est plus efficient que le premier.
1.3.
Les données
Notre analyse empirique utilise un panel de
10 pays de l'Afrique centrale qui sont tous éligibles à la
facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la
croissance du Fmi et ont déjà atteint le point de décision
de l'initiative PPTE pour les uns et d'autres le point d'achèvement de
cette même initiative. Ces données couvrent la période de
1980 à 2000 car c'est durant cette période que le problème
de la dette est en ébullition.
Pour la période 1980 à 1988, la
grande partie des données se retrouve dans Données
économiques et financières sur l'Afrique de la banque
mondiale et du Programme des nations unies pour le développement (PNUD).
La suite c'est à dire de 1989 à
2000 a été recueillie dans African Development Indicator ADI
2002 de la banque mondiale sauf le service de la dette dont une partie est
disponible sur le site web des nation unies32(*) et une autre dans Global Development Finance
2004 de la banque mondiale. Le stock de la dette de certains pays et
d'autres variables a été récolté dans World
Development Indicator 2005 de la banque mondiale.
1.4.
Résultats et interprétations économiques
De prime abord, la matrice des
corrélations (en annexe) confirme la théorie avec les effets de
différents facteurs de la croissance. On remarque que les deux
corrélations entre la croissance et le solde budgétaire et la
croissance et les investissements sont les plus grandes et ont respectivement
le signe attendu. L'aide publique au développement, les indicateurs de
la dette, le taux d'ouverture commerciale, le service de la dette, le taux de
croissance démographique sont tous négativement significatifs
tandis que les variation des termes de l'échange, quant à lui,
est significativement positif.
Cependant le revenu réel per capita a
une corrélation négative et non significative avec la croissance
telle que la théorie de la croissance le suggère : les
données n'ont mené à la théorie de convergence
absolue de Solow.
Ensuite, concernant les variables de
contrôles, comme le montre le tableau ci dessous, qui se lit comme
ceci :
Ø Le coefficient du revenu réel pare tête
d'habitant est, dans toutes les régressions (GMM et Effets fixes)
significativement négatif corroborant ainsi l'hypothèse de la
convergence conditionnelle. Ces résultats correspondent à ceux
trouvés par Patillo et al (2002) et Clement et al (2003) ;
Ø Le taux d'investissement est aussi significatif dans
toutes les régressions avec le signe attendu bien qu'il est
considéré endogène dans le système GMM.
Par contre, il tend à être plus
élevé dans les régressions des effets fixes pour
refléter probablement le biais introduit par son
endogénéité partiale ;
Ø L'aide au développement est significatif au
système GMM mais a un coefficient très faible dans toutes les
régressions justifiant sa médiocrité malgré son
impact significatif sur la croissance ;
Ø Le coefficient du taux d'ouverture commerciale, quant
à lui, a un signe négatif et est non significatif voulant dire
que l'ouverture commerciale n'a pas d'impact sur la croissance ;
Ø Le coefficient de taux de croissance
démographique n'est pas significatif et n'a pas le signe attendu
contrairement à la littérature sur la croissance ;
Ø Le solde budgétaire a un impact positif sur
la croissance et son coefficient est significatif dans toutes les
régressions. Mais il est élevé aux effets fixes
peut-être puisqu'il est spécifié comme une variable
endogène au système GMM ;
Ø Les variations des termes de l'échange ont un
impact positif sur la croissance et restent non significatives dans toutes les
régressions mais faibles car ces pays sont très
vulnérables aux chocs extérieurs.
Tableau 4: Impact de taux d'inv et la dette sur la
croissance
Variables
|
Effets fixes
|
GMM
|
Effets fixes
|
GMM
|
Lpnbhab(-1)
Texch
Ltxpop
APD
Servexp
Deficit
Txinv
Open
Ldepib
Ldepib2
Ldexp
Ldexp2
C
|
-2.6 (0.004)
0.04 (0.11)
2.01 (0.29)
0.0017 (0.62)
0.036 (0.40)
0.37 (0.0069)
7.44 (0.000)
-0.049 (0.30)
-0.92 (0.69)
-0.93 (-0.41)
5.6 (0.36)
|
-4.33 (0.02)
0.006 (0.87)
2.06 (0.43)
0.005 (0.009)
-0.151 (0.13)
0.22 (0.208)
0.57 (0.005)
-0.035 (0.58)
-1.40 (0.78)
-0.56 (0.81)
29.44 (0.08)
|
-2.55 (0.004)
0.047 (0.12)
2.02 (0.29)
0.0017 (0.62)
0.035 (0.46)
0.37 (0.0068)
7.40 (0.000)
-0.047 (0.39)
-1.73 (0.45)
-0.54 (0.64)
5.95 (0.67)
|
-4.47 (0.02)
0.008 (0.83)
2.13 (0.40)
0.005 (0.008)
-0.14 (0.14)
0.21 (0.23)
0.58 (0.0004)
-0.05 (0.41)
-2.17 (0.63)
-0.13 (0.95)
33.87 (0.17)
|
N° Obser
N°Pays
R squared
DW
Prob Fisher(1)
|
200
10
0.22
01.87
0.0002
|
200
10
0.12
-
0.04
|
200
10
0.27
2.002
0.0008
|
200
10
0.12
-
0.045
|
(1) la plue-value concernant le système
GMM
Les variables de contrôles sont
complétées par le ratio de service de la dette aux exportations
qui a le signe attendu (négatif) pour son coefficient et non
significatif.
Donc, le service de la dette n'a pas d'effet
direct sur la croissance pareillement aux résultats de Patillo et al
(2002) qui concluent que c'est plutôt l'efficience ou la qualité
de l'investissement et non son volume que pouvait venir l'explication du fait
que dans le modèle estimé, le taux d'investissement est inclus
comme variable explicative et maintenu constant.
Quant à nos résultats, on dira
qu'il n'a pas d'effet direct sur la croissance puisque ses effets peuvent se
manifester à travers son impact sur les investissements.
Ainsi, pour confirmer cela, nous allons
estimer un modèle d'investissement pour illustrer le lien entre les
investissements et le service de la dette (effet d'éviction).
Concernant les coefficients des indicateurs
de la dette en valeur nominale ; contrairement aux résultats de
Clement et al (2003), nos estimations empiriques montrent qu'il n'a pas
forcément une relation non linéaire entre la dette et la
croissance car tous les coefficient sont négatifs et n'ont pas le signe
attendu.
Donc, l'existence d'un seuil critique qui
rendrait la croissance négative s'avère peu probante dans les
PPTE retenus, nous pouvons dire que chaque pays a sa propre politique
d'endettement extérieur et peut-être, chaque pays peut avoir son
niveau intolérable où la dette peut compromettre ses
activités productives et non l'existence d'un seuil critique unique pour
tous les pays.
A propos de la théorie du
surendettement (debt overhang), il n'a été vérifié
dans nos estimations. Son effet désincitatif à travers une
taxation marginale de la dette sur les investissements suite à une
grande probabilité de l'accroissement de la pression fiscale reste
généralement très faible sinon pas évidente.
Cela s'explique dans le fait que le
système fiscal des pays pauvres est généralement
très mal structuré et ne contribue guère à la
croissance économique de ces pays africains.
Une étude33(*) économétrique
qui a été réalisée montre que dans les PED, la
fiscalité considérée isolément de la
dépense publique pénalise la croissance économique et
qu'elle la pénalise d'autant plus que la part des taxes assises sur le
commerce international est élevé.
Encore, l'accroissement de la pression
fiscale dans les pays africains n'a pas d'effet considérable sur les
investissements privés car son système fiscal est
caractérisé par des exonérations fiscales très
élevées, une corruption vive faisant que les recettes publiques
soient détournées.
Il sied également de noter que dans
les pays pauvres très endettés africains surtout,
l'investissement public constitue le moteur principal de la croissance (Clement
et al (2003) l'ont démontré empiriquement).
En outre, ils ont de grandes
difficultés à prélever l'impôt ; c'est ce qui
fait une application difficile des théories de debt overhang dans ces
pays.
Une autre étude empirique de Birdsal
et al (2001)34(*) montre
qu'il n'y avait pas debt overhang dans les pays pauvres car les transferts nets
moyens à destination de ces pays sont restés positifs pendant
toute la durée de son étude (1979-199) en constituant en moyenne
12% du PIB soit environ la moitié des recettes publiques.
Il suffit de pousser très loin des
analyses pour voir si le problème de la dette des pays pauvres est le
fait d'insolvabilité (le remboursement n'est possible ni aujourd'hui, ni
dans le futur) ou d'illiquidités (le débiteur a une
difficulté de trésorerie mais pourra payer dans le futur).
III.2.
Vérification de la 3ème hypothèse
Elle s'énonce comme ceci : le
service de la dette en évinçant les ressources destinées
à l'investissement public constitue un frein à la croissance,
cette hypothèse décrit ce que la théorie appelle l'effet
d'éviction de service de la dette.
Précédemment, nous avons
trouvé que le service de la dette n'avait pas d'effet direct sur la
croissance ; et pour confirmer que ses effets se manifestent à
travers son impact sur les investissements, nous allons modéliser les
investissements :
Dans notre modèle, par manque des
données suffisantes sur les investissements publics, nous retenons les
investissements totaux surtout que les investissements privés ont une
part faible dans le total dans les économies pauvres.
Comme variables explicatives, nous avons
retenu le revenu réel par tête d'habitant pour déterminer
le niveau de développement économique du pays, l'aide
extérieure car elle permet aux gouvernements de réaliser aussi
des investissements publics et nous incluons aussi le taux d'ouverture
commerciale car elle a une relation positive avec les investissements.
Nous ajoutons aussi le ratio du service de la
dette aux exportations et les deux variables indicatives de la dette en valeur
nominale pour voir son impact sur les investissements.
Dans ce modèle, nous n'allons
qu'utiliser les estimateurs des effets fixes car le problème de biais
n'existe plus.
Les résultats sont
résumés dans le tableau ci-dessous :
Tableau 5: Impact du service de la dette sur les
investissements
Variables
|
Effets fixes
|
AIDE
LPNBHAB
SERVEXP
OPEN
LDEXP
LDEXP2
LDEPIB
LDEPIB2
C
|
0.01 (0.03)
4.75 (0.000)
-0.01 (0.037)
0.17 (0.000)
5.16 (0.000)
-3.53 (0.000)
-13.06 (0.016)
|
0.01 (0.03)
4.71 (0.00)
-0.01 (0.037)
0.17 (0.00)
-7.1 (0.00)
2.6 (0.006)
-41.28 (0.000)
|
R squarred
DW
Prob Fisher
|
0.72
2.20
0.000
|
0.73
2.21
0.0000
|
Les résultats de ce modèle des
investissements paraissent fort intéressants. L'ouverture de
l'économie et les apports d'aide extérieure ont des signes
attendus et sont significatifs ; cela peut vouloir dire qu'ils semblent
doper ou stimuler les investissements. La hausse du revenu réel par
habitant motive également l'investissement dans les pays pauvres
très endettés africains. Et bien entendu, les variables de la
dette en valeur nominale sont aussi significatives.
Cependant, nos résultats confirment
l'hypothèse selon laquelle la hausse de service de la dette (à
différencier de l'encours de la dette) évince l'investissement et
cet effet d'éviction s'amplifie dès lors que le ratio du service
de la dette aux exportations croît.
Donc, en moyenne, pour chaque point
d'augmentation du service de la dette, l'investissement des pays pauvres est
réduit de 0.01 point de pourcentage du PIB. Par ailleurs, il
apparaît étonnant que cette réduction soit tellement si
minime et cela pouvait signifier que l'investissement dans les pays pauvres
très endettés n'a pas été considérablement
touché par le poids de la dette extérieure.
CONCLUSION GENERALE
Notre étude tente de donner, dans la
mesure du possible une réponse d'analyse sur l'importante question si
brûlante qui concernent tous les hommes politiques, les organisations non
gouvernementales, les institutions financières et toute les populations
pauvres de la terre qu'est l'impact de la dette sur la croissance des
économies des pays pauvres.
Elle comporte trois objectifs
spécifiques qui premièrement est de vérifier les effets de
la dette sur la croissance à travers l'effet d'éviction du
service de la dette sur les investissements, puis l'existence d'une relation
entre la courbe de Laffer de la dette et la croissance et enfin, de savoir
comment cet effet de la dette sur la croissance va se manifester.
Afin de parvenir à nos
résultats, nous avons employé un modèle d'équation
de la croissance en incluant des indicateurs de la dette en valeur nominale
rapporté soit aux exportation soit au PIB et un autre modèle
d'équation des investissements en incluant cette fois le ratio du
service de la dette aux exportations.
En utilisant les données de panel de
10 PPTE éligibles à l'initiative en faveur des pays pauvres
très endettés pendant la période de 1980 à 2000,
nous avons usé deux méthodes économétriques (effets
fixes et système GMM) pour tenir compte de certaines variables et des
effets spécifiques de chaque pays.
Par conséquent, les principaux
résultats auxquels nous avons aboutis se résument en
ceci :
Ø Il n' y a pas forcément une relation non
linéaire entre la dette extérieure et la croissance des pays
pauvres. Ce qui implique qu'il est difficile de déterminer un seuil
standard et critique de la dette qui rendrait la croissance négative
pour les PPTE.
Mais il est généralement admis qu'un stock
considérable et excessif de la dette peut entraver l'effort d'une
croissance durable à un certain niveau ;
De ce fait, tous les pays pauvres n'ont pas connu le
problème de la dette pour une même cause, c'est à dire que
chaque pays peut avoir son seuil respectif où la dette peut rendre la
croissance négative car chaque pays a ses propres réalités
économiques, ses propres distorsions et même une politique
d'endettement idoine pour soi-même ;
Ø L'hypothèse de fardeau excessif de la dette ou
du surendettement (debt overhang) ne s'applique pas aux PPTE africains au
regard de nos résultats.
Cette théorie qui avance que le flux financier
extérieur représente un déterminant positif pour la
croissance mais à une limite. Et qu'au-delà de cette limite, le
stock excessif de la dette peut dissuader via l'accroissement de la pression
fiscale, les reformes gouvernementales ainsi que la croissance
économique.
C'est cette théorie qui a comme conséquence la
réduction de la dette au-delà de ce seuil pour relancer les
économies des pays pauvres très endettés (initiative
PPTE).
En revanche, il s'avère que dans les pays pauvres, les
reformes fiscales n'ont pas des effets considérables sur la croissance
du fait de l'existence des exonérations fiscales très large et
une corruption remarquable.
Il semble que les PPTE sont caractérisés non
seulement par un niveau élevé de la dette extérieure mais
également par leurs médiocres performances économiques,
des politiques inadéquates, des gouvernements et des institutions
faibles avec une capacité administrative et de gestion très
limitée.
C'est ce qui fait que cela s'avère assez dur de savoir
si la faible croissance est causée par l'accumulation de la dette et si
la dette décourage l'investissement et la bonne action politique et
ainsi dissuader la croissance.
Donc, l'évidence économétrique de
l'impact négatif de la dette sur la croissance paraît non
conclusive et non concluante.
Rappelons tout simplement que cette théorie du
surendettement fut développé initialement pour rendre compte des
problèmes de la dette extérieure vécus par les pays
à revenu intermédiaires ; Dans lesquels pays, le mode de
financement extérieur se distingue de celui pauvre et dont la plupart ne
se retrouve pas dans les PPTE africains. Ceux-ci n'ont pas d'accès au
financement privé.
Du moins la question essentielle serait de savoir si les pays
pauvres sont insolvables ou illiquides pour arriver à arbitrer entre
réduire la dette ou prêter de nouveau. Selon nos estimations, il
ne semble pas un problème d'insolvabilité.
D'où, il est nécessaire et avantageux d'adopter
la stratégie de continuer à prêter aux PPTE et ainsi
profiter d'un probable retournement de la tendance ;
Ø D'après nos estimations,
l'hypothèse d'effet d'éviction du service de la dette sur
les investissements dans les PPTE existe mais demeure très faible car
pour chaque point d'augmentation du service de la dette, les investissements en
général des PPTE décroissent de 0.01 point du pourcentage
du PIB.
Donc, à en croire à nos résultats,
l'allègement de la dette au titre de l'initiative PPTE n'aura pas
d'effet sur les investissements.
Cela se justifie du fait que les PPPTE africains
dépendent souvent de l'aide extérieure et en considérant
qu'ils reçoivent un volume non négligeable des dons et
d'importants transferts nets positifs, on ne pourra pas évoquer
l'éviction des dépenses publiques par le service de la dette car
ce dernier est financé par les dons.
En conséquence, étant
donné nos résultats empiriques, les effets de la dette sur la
croissance, nous sommes à même de proposer des suggestions aux
autorités politiques et économiques des pays pauvres et aux
institutions financières internationales qui regorgent tous les
créanciers bilatéraux et multilatéraux en ces
termes :
Pour la communauté internationale,
nous dirons ce qui suit :
Ø De faire des études empiriques très
approfondies incluant que des PPTE homogènes pour pouvoir arriver
à déceler si le problème est celui de manque des
liquidités ou d'insolvabilité. Car avec l'initiative PPTE et sa
réduction, rien ne stipule que le problème de la dette va
être réglé pour les pays pauvres très
endettés surtout africains ;
Ø De ramener les fortunes détenues dans les
banques occidentales (dette odieuse) des dictateurs africains constituant des
dettes pour le pays à leur profits ou annuler l'équivalent de
cette immense somme détournée par ces dictateurs ;
Ø Par rapport à nos résultats, l'aide
internationale a un impact sur positif sur la croissance et les investissements
mais fiable, alors il serait mieux d'en accroître comme l'ont
souhaité les présidents africains lors du quatrième sommet
de l'union africaine à Abuja en juillet 2005.
Donc, une additionnalité des transferts dans le cadre
de l'aide publique au développement pour stimuler encore la croissance
des PPTE.
Et aux pays débiteurs, nous allons
suggérer ce qui suit :
Ø La mise en place des reformes économiques qui
doivent inciter à investir plus et une intégration des politiques
macroéconomiques, fiscales, sectorielle qui doivent changer la tendance
de la croissance pour ainsi investir et avoir des ressources afin de bien
contrôler le problèmes économiques internes et ainsi
prendre le train de processus du développement économique pour
une croissance durable ;
Ø Un accroissement des exportations pour ainsi
régler durablement cette impasse économique due au manque des
recettes en devises dans ces pays.
Cela notamment en diversifiant leur exportation pour
éviter d'être vulnérable au choc extérieur.
Et les partenaires commerciaux internationaux doivent faire en
sorte que les produits exportés des PPTE africains prennent place aux
marchés américains, européens et asiatiques.
Ainsi, avec des recettes d'exportations excessives, les PPTE
auront moins de problèmes des devises et plus encore, moins de
difficultés pour honorer à échéance le service de
la dette.
En définitive comme
tout travail, notre étude pourrait avoir des limites inhérentes
au traitement des données telles que le manque de la donnée
relative aux valeurs actualisées nettes de la dette qui tiennent compte
du taux concessionnel dont la plupart des PPTE africains a
bénéficiés.
D'où, nos recommandations,
interprétations et résultats doivent être pris avec
mesure.
PARTIES ANNEXES
1. Estimateur de la Méthode des Moments
Généralisés
Le point de départ de cette méthode
réside dans l'existence d'une relation théorique que les
paramètres considérés doivent satisfaire. L'idée de
base est qu'il faut choisir les estimateurs des paramètres de telle
sorte qu'ils soient le plus proches de la relation théorique. Ces
estimateurs sont choisis pour minimiser la distance pondérée
entre les valeurs théoriques et les valeurs observées.
Autrement, on introduit un ensemble de
paramètres auxiliaires, facilement estimables, et l'on estime les
paramètres du modèle à partir de ces estimatuers
auxiliaires.
Toutefois, s'il on retient un nombre important des
paramètres auxiliaires que des paramètres
d'intérêts, cela devrait améliorer la précision des
estimateurs des moments.
Notons que l'estimateur GMM (Generalized method of moments)
est robuste au sens où il ne nécessite pas des informations
particulières sur la vraie distribution des erreurs.
L'estimateur GMM consiste en une restriction sur les moments,
appelée conditions d'orthogonalité :
E (W', X,) = 0 (1)
Où W' est un vecteur des paramètres auxiliaires,
X, un vecteur des paramètres d'intérêts et un vecteur des
paramètres inconnus.
En notant G (X, W, ) la contrepartie empirique de (1), il
vient :
(2)
L'estimateur GMM de est tel que la moyenne empirique G (X,
W', ) soit aussi proche de zéro. Cet estimateur est alors la valeur de
qui minimise la fonction critère suivante :
G' (X, W',) A G ( X, W',) (3)
Où A est une matrice de pondération, de poids ou
de distance.
Si le système est juste identifié, le nombre des
paramètres d'intérêts égale celui des
paramètres auxiliaires, la fonction critère (3) est
minimisée pour la valeur de vérifiant : G (X, W', ) = 0
Signalons que de très nombreuses méthodes
d'estimation sont des cas particuliers de la méthode des moments
généralisés. Ainsi, l'estimateur des moindres
carrés ordinaires est un cas particulier de l'estimateur GMM en posant
que les variables endogènes et exogènes ne sont pas
corrélées avec le terme résiduel.
2. Outputs des estimations
Tableau 6: estimation de within avec
dette/pib
Dependent Variable: TXCROIS
|
Method: Least Squares
|
Date: 01/14/06 Time: 13:17
|
Sample(adjusted): 2 200
|
Included observations: 196
|
Excluded observations: 3 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
18.85207
|
7.695677
|
2.449696
|
0.0153
|
LPNBHAB(-1)
|
-2.762817
|
0.901151
|
-3.065877
|
0.0025
|
TEXCH
|
0.041704
|
0.030377
|
1.372874
|
0.1715
|
APD
|
0.000917
|
0.003519
|
0.260655
|
0.7947
|
LTXPOP
|
2.375701
|
1.907803
|
1.245255
|
0.2147
|
SERVEXP
|
0.005483
|
0.043105
|
0.127198
|
0.8989
|
TXINV
|
0.470486
|
0.104114
|
4.518945
|
0.0000
|
DEFICIT
|
0.434792
|
0.136100
|
3.194656
|
0.0017
|
OPEN
|
-0.064350
|
0.049735
|
-1.293850
|
0.1974
|
LDEPIB
|
-0.577571
|
2.351299
|
-0.245639
|
0.8062
|
LDEPIB2
|
-0.933932
|
1.139759
|
-0.819412
|
0.4137
|
D1
|
3.555428
|
3.423063
|
1.038669
|
0.3004
|
D2
|
-0.451753
|
3.037599
|
-0.148720
|
0.8819
|
D3
|
-1.935853
|
2.539689
|
-0.762240
|
0.4469
|
D4
|
0.666388
|
2.934215
|
0.227109
|
0.8206
|
D5
|
0.172904
|
2.941162
|
0.058788
|
0.9532
|
D6
|
-1.176215
|
2.935830
|
-0.400641
|
0.6892
|
D7
|
2.794441
|
3.400393
|
0.821800
|
0.4123
|
D8
|
-4.933572
|
3.635712
|
-1.356975
|
0.1765
|
D9
|
-0.513478
|
2.986656
|
-0.171924
|
0.8637
|
R-squared
|
0.275222
|
Mean dependent var
|
1.842857
|
Adjusted R-squared
|
0.196979
|
S.D. dependent var
|
7.585411
|
S.E. of regression
|
6.797395
|
Akaike info criterion
|
6.767407
|
Sum squared resid
|
8132.006
|
Schwarz criterion
|
7.101908
|
Log likelihood
|
-643.2059
|
F-statistic
|
3.517530
|
Durbin-Watson stat
|
2.006632
|
Prob(F-statistic)
|
0.000005
|
Tableau 7: estimation de within avec
dette/exportation
Dependent Variable: TXCROIS
|
Method: Least Squares
|
Date: 01/14/06 Time: 13:18
|
Sample(adjusted): 2 200
|
Included observations: 196
|
Excluded observations: 3 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
21.04443
|
14.65775
|
1.435721
|
0.1529
|
LPNBHAB(-1)
|
-2.735285
|
0.904724
|
-3.023338
|
0.0029
|
TEXCH
|
0.041395
|
0.030352
|
1.363813
|
0.1744
|
APD
|
0.000945
|
0.003519
|
0.268665
|
0.7885
|
LTXPOP
|
2.379889
|
1.907609
|
1.247577
|
0.2138
|
SERVEXP
|
0.005458
|
0.043098
|
0.126648
|
0.8994
|
TXINV
|
0.467935
|
0.104138
|
4.493412
|
0.0000
|
DEFICIT
|
0.434998
|
0.136058
|
3.197142
|
0.0016
|
OPEN
|
-0.061663
|
0.049817
|
-1.237803
|
0.2174
|
LDEXP
|
-1.733347
|
2.285464
|
-0.758422
|
0.4492
|
LDEXP2
|
-0.368872
|
1.178106
|
-0.313106
|
0.7546
|
D1
|
3.637165
|
3.420753
|
1.063264
|
0.2891
|
D2
|
-0.390532
|
3.036333
|
-0.128620
|
0.8978
|
D3
|
-1.895929
|
2.539590
|
-0.746549
|
0.4563
|
D4
|
0.743085
|
2.935547
|
0.253134
|
0.8005
|
D5
|
0.212515
|
2.938622
|
0.072318
|
0.9424
|
D6
|
-1.096113
|
2.935062
|
-0.373455
|
0.7093
|
D7
|
2.904663
|
3.396796
|
0.855119
|
0.3936
|
D8
|
-4.856862
|
3.629710
|
-1.338086
|
0.1826
|
D9
|
-0.486829
|
2.983761
|
-0.163160
|
0.8706
|
R-squared
|
0.275430
|
Mean dependent var
|
1.842857
|
Adjusted R-squared
|
0.197209
|
S.D. dependent var
|
7.585411
|
S.E. of regression
|
6.796422
|
Akaike info criterion
|
6.767120
|
Sum squared resid
|
8129.677
|
Schwarz criterion
|
7.101622
|
Log likelihood
|
-643.1778
|
F-statistic
|
3.521192
|
Durbin-Watson stat
|
2.007274
|
Prob(F-statistic)
|
0.000005
|
Tableau 8:Estimation GMM avec dette/pib
Dependent Variable: TXCROIS
|
Method: Generalized Method of Moments
|
Date: 01/18/06 Time: 09:31
|
Sample(adjusted): 3 181
|
Included observations: 179 after adjusting endpoints
|
No prewhitening
|
Bandwidth: Fixed (4)
|
Kernel: Bartlett
|
Convergence achieved after: 10 weight matricies, 11 total coef
|
iterations
|
Instrument list: D(TXCROIS) D(LPNBHAB(-1)) D(TEXCH) D(LTXPOP)
|
D(APD) D(SERVEXP) D(DEFICIT) D(TXINV) D(OPEN)
D(LDEPIB)
|
D(LDEPIB2)
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
29.44941
|
16.89479
|
1.743106
|
0.0831
|
LPNBHAB(-1)
|
-4.336943
|
1.938552
|
-2.237207
|
0.0266
|
TEXCH
|
0.006446
|
0.041848
|
0.154026
|
0.8778
|
LTXPOP
|
2.064860
|
2.613222
|
0.790159
|
0.4305
|
APD
|
0.005453
|
0.002065
|
2.641009
|
0.0090
|
SERVEXP
|
-0.151259
|
0.101448
|
-1.491007
|
0.1378
|
DEFICIT
|
0.228554
|
0.181099
|
1.262038
|
0.2087
|
TXINV
|
0.571036
|
0.160461
|
3.558730
|
0.0005
|
OPEN
|
-0.035450
|
0.064594
|
-0.548820
|
0.5839
|
LDEPIB
|
-1.408378
|
5.037171
|
-0.279597
|
0.7801
|
LDEPIB2
|
-0.565325
|
2.258483
|
-0.250312
|
0.8027
|
R-squared
|
0.119854
|
Mean dependent var
|
1.770391
|
Adjusted R-squared
|
0.067464
|
S.D. dependent var
|
6.070426
|
S.E. of regression
|
5.862083
|
Sum squared resid
|
5773.154
|
Durbin-Watson stat
|
1.710482
|
J-statistic
|
0.045428
|
Tableau 9: Estimation GMM avec dette/export
Dependent Variable: TXCROIS
|
Method: Generalized Method of Moments
|
Date: 01/18/06 Time: 09:32
|
Sample(adjusted): 3 181
|
Included observations: 179 after adjusting endpoints
|
No prewhitening
|
Bandwidth: Fixed (4)
|
Kernel: Bartlett
|
Convergence achieved after: 12 weight matricies, 13 total coef
|
iterations
|
Instrument list: D(TXCROIS) D(LPNBHAB(-1)) D(TEXCH) D(LTXPOP)
|
D(APD) D(SERVEXP) D(DEFICIT) D(TXINV) D(OPEN) D(LDEXP)
|
D(LDEXP2)
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
33.81051
|
24.60346
|
1.374218
|
0.1712
|
LPNBHAB(-1)
|
-4.470962
|
1.959561
|
-2.281613
|
0.0238
|
TEXCH
|
0.008734
|
0.041198
|
0.211999
|
0.8324
|
LTXPOP
|
2.133572
|
2.581795
|
0.826391
|
0.4098
|
APD
|
0.005301
|
0.002003
|
2.647066
|
0.0089
|
SERVEXP
|
-0.147657
|
0.102043
|
-1.447013
|
0.1498
|
DEFICIT
|
0.213474
|
0.180485
|
1.182783
|
0.2386
|
TXINV
|
0.582907
|
0.161716
|
3.604503
|
0.0004
|
OPEN
|
-0.054244
|
0.066484
|
-0.815901
|
0.4157
|
LDEXP
|
-2.176813
|
4.542123
|
-0.479250
|
0.6324
|
LDEXP2
|
-0.132237
|
2.568427
|
-0.051486
|
0.9590
|
R-squared
|
0.124803
|
Mean dependent var
|
1.770391
|
Adjusted R-squared
|
0.072708
|
S.D. dependent var
|
6.070426
|
S.E. of regression
|
5.845578
|
Sum squared resid
|
5740.692
|
Durbin-Watson stat
|
1.719906
|
J-statistic
|
0.045930
|
Dependent Variable: TXINV
|
Method: Least Squares
|
Date: 01/20/06 Time: 22:10
|
Sample: 1 200
|
Included observations: 200
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-13.06925
|
5.126555
|
-2.549325
|
0.0116
|
AIDE
|
0.001213
|
0.002471
|
-2.490712
|
0.0342
|
LPNBHAB
|
4.761445
|
0.590170
|
8.067921
|
0.0000
|
SERVEXP
|
-0.011298
|
0.030338
|
2.372409
|
0.0370
|
OPEN
|
0.172154
|
0.031111
|
5.533475
|
0.0000
|
LDEPIB
|
-7.155756
|
1.523858
|
-4.695816
|
0.0000
|
LDEPIB2
|
2.611271
|
0.747353
|
3.494028
|
0.0006
|
D1
|
4.959196
|
2.115953
|
2.343717
|
0.0202
|
D2
|
0.206611
|
2.012250
|
0.102677
|
0.9183
|
D3
|
4.753549
|
1.666340
|
2.852688
|
0.0048
|
D4
|
3.683322
|
1.939713
|
1.898900
|
0.0591
|
D5
|
0.501738
|
1.993377
|
0.251703
|
0.8016
|
D6
|
4.029906
|
1.909829
|
2.110088
|
0.0362
|
D7
|
11.26193
|
2.094612
|
5.376617
|
0.0000
|
D8
|
11.48801
|
2.344449
|
4.900088
|
0.0000
|
D9
|
2.385389
|
1.992298
|
1.197305
|
0.2327
|
R-squared
|
0.735212
|
Mean dependent var
|
17.32150
|
Adjusted R-squared
|
0.713626
|
S.D. dependent var
|
9.222285
|
S.E. of regression
|
4.935210
|
Akaike info criterion
|
6.107286
|
Sum squared resid
|
4481.558
|
Schwarz criterion
|
6.371151
|
Log likelihood
|
-594.7286
|
F-statistic
|
34.05964
|
Durbin-Watson stat
|
2.206456
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
Dependent Variable: TXINV
|
Method: Least Squares
|
Date: 01/20/06 Time: 22:11
|
Sample: 1 200
|
Included observations: 200
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-41.28530
|
9.746545
|
-4.235891
|
0.0000
|
AIDE
|
0.001228
|
0.002474
|
-2.496247
|
0.0320
|
LPNBHAB
|
4.758744
|
0.591126
|
8.050309
|
0.0000
|
SERVEXP
|
-0.011315
|
0.030377
|
2.372493
|
0.0370
|
OPEN
|
0.171222
|
0.031179
|
5.491518
|
0.0000
|
LDEXP
|
5.166659
|
1.497983
|
3.449076
|
0.0007
|
LDEXP2
|
-3.539599
|
0.762927
|
-4.639501
|
0.0000
|
D1
|
4.903493
|
2.117539
|
2.315656
|
0.0217
|
D2
|
0.150129
|
2.013271
|
0.074570
|
0.9406
|
D3
|
4.730356
|
1.668171
|
2.835655
|
0.0051
|
D4
|
3.658096
|
1.943219
|
1.882492
|
0.0613
|
D5
|
0.441447
|
1.993969
|
0.221391
|
0.8250
|
D6
|
3.980266
|
1.911292
|
2.082500
|
0.0387
|
D7
|
11.19431
|
2.095342
|
5.342473
|
0.0000
|
D8
|
11.42606
|
2.345772
|
4.870918
|
0.0000
|
D9
|
2.340733
|
1.993862
|
1.173969
|
0.2419
|
R-squared
|
0.734529
|
Mean dependent var
|
17.32150
|
Adjusted R-squared
|
0.712887
|
S.D. dependent var
|
9.222285
|
S.E. of regression
|
4.941571
|
Akaike info criterion
|
6.109862
|
Sum squared resid
|
4493.118
|
Schwarz criterion
|
6.373727
|
Log likelihood
|
-594.9862
|
F-statistic
|
33.94045
|
Durbin-Watson stat
|
2.210681
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
LES STATISTIQUES DESCRIPTIVES
|
APD
|
DEFICIT
|
DEPIB
|
DEPIB2
|
DEXP
|
DEXP2
|
OPEN
|
PNBHAB
|
SERVEXP
|
TEXCH
|
TXCROIS
|
TXINV
|
TXPOP
|
Mean
|
227.7450
|
-5.155500
|
86.48500
|
2445.040
|
394.1650
|
109.4400
|
57.10000
|
752.1500
|
18.16400
|
89.58835
|
1.786000
|
17.32150
|
2.705000
|
Median
|
183.5000
|
-4.250000
|
68.00000
|
1035.500
|
321.5000
|
46.50000
|
50.00000
|
297.5000
|
14.00000
|
89.50000
|
2.100000
|
14.90000
|
3.000000
|
Maximum
|
2034.000
|
6.100000
|
243.0000
|
46099.00
|
2147.000
|
589.0000
|
160.0000
|
5100.000
|
112.0000
|
180.3000
|
34.40000
|
59.70000
|
15.00000
|
Minimum
|
35.00000
|
-26.90000
|
16.00000
|
45.00000
|
67.00000
|
2.000000
|
5.000000
|
80.00000
|
0.100000
|
7.900000
|
-50.20000
|
1.800000
|
-21.00000
|
Std. Dev.
|
200.0568
|
4.874729
|
59.02593
|
4626.440
|
299.3147
|
144.2802
|
25.43017
|
1094.666
|
15.37000
|
20.02649
|
7.551785
|
9.222285
|
2.024467
|
Skewness
|
4.699553
|
-1.058228
|
1.085566
|
5.640847
|
2.076604
|
1.811527
|
1.409821
|
2.488725
|
2.378966
|
0.485244
|
-0.758504
|
1.613233
|
-6.960521
|
Kurtosis
|
36.94112
|
4.883159
|
3.228515
|
45.93284
|
9.861182
|
5.247823
|
5.538105
|
8.092166
|
12.30248
|
6.260334
|
16.08036
|
6.363473
|
101.8979
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Jarque-Bera
|
10336.19
|
66.88059
|
39.71695
|
16420.88
|
536.0412
|
151.4936
|
119.9364
|
422.5430
|
909.7834
|
96.43019
|
1444.977
|
181.0253
|
83121.61
|
Probability
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Observations
|
200
|
200
|
200
|
200
|
200
|
200
|
200
|
200
|
200
|
200
|
200
|
200
|
200
|
LA MATRICE DES CORRELATIONS
|
APD
|
DEFICIT
|
DEPIB
|
DEPIB2
|
DEXP
|
DEXP2
|
OPEN
|
PNBHAB
|
SERVEXP
|
TEXCH
|
TXCROIS
|
TXINV
|
TXPOP
|
APD
|
1.000000
|
-0.196527
|
0.434168
|
0.144966
|
0.305313
|
0.421004
|
-0.103610
|
-0.288980
|
0.081268
|
-0.218194
|
-0.041200
|
-0.242136
|
-0.010125
|
DEFICIT
|
-0.196527
|
1.000000
|
-0.424584
|
-0.103089
|
-0.245565
|
-0.387639
|
-0.021618
|
0.166950
|
-0.132152
|
0.347015
|
0.240261
|
-0.091087
|
-0.019489
|
DEPIB
|
0.434168
|
-0.424584
|
1.000000
|
0.199662
|
0.410691
|
0.969053
|
0.407233
|
-0.045708
|
0.077639
|
-0.155415
|
-0.222427
|
0.096683
|
0.048765
|
DEPIB2
|
0.144966
|
-0.103089
|
0.199662
|
1.000000
|
0.911166
|
0.160424
|
-0.300189
|
-0.206215
|
0.493774
|
0.028556
|
-0.165918
|
-0.238545
|
0.060278
|
DEXP
|
0.305313
|
-0.245565
|
0.410691
|
0.911166
|
1.000000
|
0.343043
|
-0.359317
|
-0.325363
|
0.500594
|
-0.032320
|
-0.192474
|
-0.311957
|
0.029297
|
DEXP2
|
0.421004
|
-0.387639
|
0.969053
|
0.160424
|
0.343043
|
1.000000
|
0.399498
|
-0.100248
|
0.013353
|
-0.110122
|
-0.193507
|
0.067504
|
0.043147
|
OPEN
|
-0.103610
|
-0.021618
|
0.407233
|
-0.300189
|
-0.359317
|
0.399498
|
1.000000
|
0.491426
|
-0.291591
|
0.088122
|
-0.018215
|
0.622178
|
0.074856
|
PNBHAB
|
-0.288980
|
0.166950
|
-0.045708
|
-0.206215
|
-0.325363
|
-0.100248
|
0.491426
|
1.000000
|
-0.140557
|
0.054086
|
-0.001504
|
0.608742
|
0.082350
|
SERVEXP
|
0.081268
|
-0.132152
|
0.077639
|
0.493774
|
0.500594
|
0.013353
|
-0.291591
|
-0.140557
|
1.000000
|
-0.184582
|
-0.038739
|
-0.104001
|
0.007328
|
TEXCH
|
-0.218194
|
0.347015
|
-0.155415
|
0.028556
|
-0.032320
|
-0.110122
|
0.088122
|
0.054086
|
-0.184582
|
1.000000
|
0.139766
|
-0.078412
|
0.164242
|
TXCROIS
|
-0.041200
|
0.240261
|
-0.222427
|
-0.165918
|
-0.192474
|
-0.193507
|
-0.018215
|
-0.001504
|
-0.038739
|
0.139766
|
1.000000
|
0.181904
|
0.157631
|
TXINV
|
-0.242136
|
-0.091087
|
0.096683
|
-0.238545
|
-0.311957
|
0.067504
|
0.622178
|
0.608742
|
-0.104001
|
-0.078412
|
0.181904
|
1.000000
|
0.106495
|
TXPOP
|
-0.010125
|
-0.019489
|
0.048765
|
0.060278
|
0.029297
|
0.043147
|
0.074856
|
0.082350
|
0.007328
|
0.164242
|
0.157631
|
0.106495
|
1.000000
|
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. BANQUE MONDIALE (1998), Rapport sur le
développement dans le monde 2000/01 : combattre la
pauvreté, Editions Eska, Paris
2. BERNARD & COLI (1996), Dictionnaire
économique et financier, 2ème édition
du Seuil, Paris
3. BIRDSAL et AL (2001), Will HIPC matter? Debt Game and
Donor behavior in Africa, UNU/Wider development conference on Debt
relief, 17-18 août, Helsinki, Finland
4. BONGOY (2005), Théories de l'économie et
des Finances publiques, cours en licence, Faseg, UNIKIN,
5. BOOTE A & THUGGE K(1999), Allègement de la
dette des pays à faible revenu : l'initiative PPTE, FMI,
Washingtpon
6. CHAVAGNEUX (2001), La lutte contre la
pauvreté ; les enjeux politiques d'un slogan, Politique
africaine, n°82, juin
7. CLEMENTS et AL (2003), External Debt, Public
Investment and Growth in Low-incomes countries, IMF, Working Paper,
WP/03/249, december
8. CONTE B (2003), les origines de la crise de la dette
extérieure, Université de Bordeaux,
9. DETTE & DEVELOPPEMENT (2002) : La dette des
pays du sud et le financement du développement, ISSN, Paris
10. DE VRIES (1988), Gestion de la dette
extérieure, Bulletin du FMI, Washington, Vol 14 n°2
11. FMI (2003), Cours de Programmation
Financière, Washington, Institut Du FMI
12. GANIASSE, E (1994), Economie de l'endettement
international : théorie et politiques, PUF, Paris
13. KREMER ET JAYACHANDRA (2002), La dette
odieuse, Finance e Développement, FMI, juin
14. KRUGMAN (1989), Financing vs forgiving a debt
overhang, NBER, Working paper, n°2586
15. LARDIC et MIGNON (2003), Econométrie des
séries temporelles des données financières et
macroéconomiques, Economica, Paris
16. MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES (France) (2005) ,
Afrique au sud du Sahara, Mobiliser des ressources fiscales pour le
développement, une étude menée conjointement par
le CERDI et une équipe d'experts douaniers et fiscaux de l'ADETEF et du
ministère des Finances sous la direction de Chambas en 2004, Paris
17. PIRIOU, JP (2003), Lexique des sciences
économiques et sociales, Découvertes,
6ème édition, Paris
18. RAFFINOT M (1993), La dette des tiers du
monde, la découverte, collection repère, Paris
19. RAFFINOT M (1991), Dette extérieure et
Ajustement structurel, Edicef/Aupelf, Paris
20. SABAN P (2003) Econométrie des variables
qualitatives, Dunod, Paris
21. SEVESTRE P (2002), Econométrie des
données de Panel, Dunod, Paris
22. YAPO, L (2001), Les déterminants de
l'endettement extérieur des PPTE : Cas de la côte
d'ivoire, WIDER, Helsinki,
TABLES
DES MATIÈRES
INTRODUCTION GENERALE
1
1. Problématique
1
2. Hypothèse de l'étude
3
3. Intérêt du sujet
3
4. Objectifs spécifiques de
l'étude
4
5. Approche et Méthodologie
4
6. Revue de la littérature
5
7. Canevas de l'étude
7
I.
ANALYSE CONCEPTUELLE & THEORIQUE SUR LA DETTE
EXTERIEURE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
8
I. 1 Définition des Concepts
8
I.2. Analyse théorique sur la dette
extérieure et la croissance
12
I.2.1. Généralités
12
I.2.2. Dette extérieure et croissance :
Théorie économique
13
I.2.3. Les mobiles de l'endettement
extérieur
14
I.3.Le problème du surendettement
extérieur : Théories
17
I.4. Initiatives en la matière
20
Initiative PPTE
20
II.
CARACTERISTIQUES DE LA DETTE EXTERIEURE ET
PERFORMANCES ECONOMIQUES EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
23
II.1. Les origines de la crise de la dette des
PED
23
II.2. Caractéristiques et évolution
de la dette des PED
25
II.3. Les performances économiques en
Afrique subsaharienne
32
III
VERIFICATION EMPIRIQUE DES HYPOTHESES RETENUES
36
III.1. Vérification de la
1ère et 2ème Hypothèse
36
1.1. Présentation du modèle et des
variables
36
1.2. Les estimateurs du modèle
38
1.3. Les données
39
1.4. Résultats et interprétations
économiques
40
III.2. Vérification de la
3ème hypothèse
45
CONCLUSION GENERALE
48
PARTIES ANNEXES
53
1. Estimateur de la Méthode des Moments
Généralisés
53
2. Outputs des estimations
54
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
62
TABLES DES MATIÈRES
64
* 1 Dette &
Développement (2002) : La dette des pays du sud et le
financement du développement, ISSN, Paris, P 3
* 2 http://
www.imf.org/external/np/facts/hipc.htm.
* 3 BONGOY(2005),
Théories de l'économie et des Finances
publiques, cours en licence, Faseg, UNIKIN,
* 4 BERNARD & COLI (1996)
Dictionnaire économique et financier,
2ème édition du Seuil, Paris, PP359
* 5 idem
* 6 PIRIOU, JP(2003),
Lexique des sciences économiques et sociales,
Découvertes, 6ème édition, Paris, pp47
* 7 GANIASSE,E (1994)
Economie de l'endettement international : théorie et
politiques, PUF, Paris, pp23
* 8 YAPO, Léonce,
Les déterminants de l'endettement extérieur des
PPTE :Cas de la côte d'ivoire, WIDER, Helsinki, pp25
* 9 FMI(2003), Cours de
Programmation Financière, Washington, Institut Du FMI, pp67
* 10 DE VRIES(1988),
Gestion de la dette extérieure, Bulletin du FMI,
Washington, Vol 14 n°2, pp23
* 11 FMI, Opcit
* 12 GANIASSE E,
Opcit
* 13 KRUGMAN ( 1989)
Financing vs forgiving a debt overhang, NBER, Working
paper,n°2586
* 14 CLEMENTS et AL (2003)
External Debt, Public Investment and Growth in Low-incomes
countries, IMF, Working Paper, WP/03/249, december
* 15 YAPO Léonce,
Opcit
* 16 BOOTE A & THUGGE
K(1999) Allègement de la dette des pays à faible
revenu : l'initiative PPTE, FMI, Washingtpon, pp4
* 17 RAFFINOT M (1991),
Dette extérieure et Ajustement structurel,
Edicef/Aupelf, Paris, ppp39
* 18 CONTE B(2003) les
origines de la crise de la dette extérieure, université
de Bordeaux, pp4
* 19 CHAVAGNEUX (2001)
La lutte contre la pauvreté ; les enjeux politiques d'un
slogan, Politique africaine, n°82, juin, pp121-123
* 20 RAFFINOT M (1993),
La dette des tiers du monde, la découverte , collection
repère, Paris, pp78
* 21 DETTE & DEVELOPPEMENT
(2002), Opcit
* 22 Kremer et Jayachandra
(2002) La dette odieuse, Finance e Développement, FMI,
juin, pp22
* 23 Roote et Thugge (1999)
Opcit
* 24 Indice du
développement Humain du PNUD
* 25 Les différents
exemples par pays sont disponible sur le site web :
http://www.izf.net/EE/pro/pays/3061.asp
* 26 Banque mondiale (1998),
Rapport sur le développement dans le monde 2000/01 :
combattre la ,pauvreté, Editions Eska, Paris, pp89
* 27 voir la fiche technique du
FMI pour chaque pays sur ww.imf.org/external/np/exr/facts/prgf.htm
* 28 Voir annexe pour plus de
détail
* 29 SABAN P (2003)
Econométrie des variables qualitatives, Dunod, Paris,
PP49
* 30 LARDIC et MIGNON
(2003), Econométrie des séries temporelles des
données financières et macroéconomiques,
Economica, Paris, pp315
* 31 SEVESTRE P (2002),
Econométrie des données de Panel, Dunod, Paris,
pp149
* 32
Données disponibles sur
http://unstats.un.org/unsd/
* 33 MINISTERE DES AFFAIRES
ETRANGERES (France) (2005) , Afrique au sud du Sahara, Mobiliser
des ressources fiscales pour le développement, une étude
menée conjointement par le CERDI et une équipe d'experts
douaniers et fiscaux de l'ADETEF et du ministère des Finances sous la
direction de Chambas en 2004, Paris, PP21
* 34 BIRDSAL et AL (2001),
Will HIPC matter? Debt Game and Donor behavior in Africa,
UNU/Wider development conference on Debt relief, 17-18 août, Helsinki,
Finland
|