Les sources d'information géographique en France
peuvent être classées en deux groupes principaux :
- les sources de données géographiques de
référence: l'essentiel de ces sources est apporté
soit par l'Institut Géographique National (IGN) et le service de
cadastre de la Direction Générale des Impôts (DGI) qui
réalise le seul plan à grande échelle de couverture
nationale (cartes des limites de propriété foncière), soit
par le Service Hydrographique et Océanographique de la Marine (SHOM)
pour le domaine maritime (données bathymétriques, données
cartographiques marines, océanographiques...)
L'IGN est chargé de la géodésie, du
nivellement et de la cartographie de base du territoire. Il est le producteur
d'informations géographiques numériques de
référence, propose toute une gamme de produits qui peuvent servir
d'ossature commune aux informations produites par les autres opérateurs
(orthophotoplans, cartes scannées, etc.) sous la supervision du Conseil
National de l'Information Géographique. L'IGN met en oeuvre une
série de bases de données numériques telles que «la
BD Carto», la «BD Topo», la «BD altimétrique»
ou «Géoroute».
- les sources de données géographiques
thématiques: Ces sources sont à la fois
très nombreuses et très diverses. Elles peuvent porter sur
certaines sciences de la Terre (ex. géologie,
météorologie, Environnement...), ou sciences humaines
(démographie, économie) mais aussi sur certains domaines
d'activités (ex. transports, agriculture). Ainsi, le BRGM se charge de
la collecte de l'information géologique et géophysique ; le
Ministère chargé de l'Agriculture, des données relatives
à la nature et la composition des sols, les ressources
forestières ou des exploitations agricoles ; l' IFEN (institut
Français de l'environnement), de l'information relative à
l'environnement ; Météo- France, de l'information
météorologique ; l'INSEE, de l'information à
caractère socio- économique, le centre national d'études
spatiales (CNES) fournit les images satellitales, etc. Le panorama ci-dessus
est forcément incomplet, la liste est loin d'être exhaustive.
Ces différents établissements
(énumérés ci-dessus), associés à certains
ministères (Défense, Intérieur, Equipement et transports,
Agriculture, Environnement), grands utilisateurs d'information
géographique et les collectivités locales qui, elles, abordent
les SIG par la connaissance des réseaux et l'amélioration de leur
exploitation, par des préoccupations de planification et de gestion
urbaine, forment ce que nous avons convenu d'appeler «les producteurs
nationaux »de l'information géographique.
Par ailleurs, on distingue aussi les «acteurs
locaux», producteurs de l'information localisée. Ce sont
essentiellement :
- l'Ordre de des géomètres- experts qui assure
la mission de service public de délimitation de la
propriété foncière ou les travaux de levers à
grande échelle pour le plan cadastral... ;
- les géomètres topographes qui
exécutent les travaux techniques de la topographie ;
- les photogramètres privés ;
- les concessionnaires de réseaux de distribution
d'eau, d'électricité, de gaz, de télécommunications
(EDF- GDF, France- Télécom, la Générale des
eaux,...) qui sont des utilisateurs des documents à grande
échelle, co-financent la numérisation du plan cadastral.
L'accès aux données géographiques
numériques se fait en s'adressant directement à l'organisme
producteur ou à ses diffuseurs. La mise à disposition des
données est généralement assortie d'une licence
précisant les conditions d'utilisation et de reproduction.
Le secteur de l'information géographique en France
n'est pas, selon ECOBICHON (1994), très «lisible»
aujourd'hui. Les typologies traditionnelles sont à affiner et à
compléter, que l'on s'attache à la source de financement ou au
statut, public ou privé, de l'opérateur, à la part de
l'activité qu'il consacre à la production, sans parler de
l'imbrication progressive des mondes «géographique» et
«statistique».
Les ressources financières d'un opérateur ou
d'une opération sont souvent multiples et le statut des intervenants
pour les collectivités territoriales diversifié. En effet, aux
services internes de ces collectivités et l'assistance traditionnelle
des cabinets de géomètres, s'ajoutent les prestations des
sociétés d'économie mixte à vocation informatique,
celles des concessionnaires de réseaux ou celles de bureaux
d'études. De même, la frontière entre producteur et
utilisateur est elle- même très fluctuante ; nombre
d'intervenants utilisent une information de base pour élaborer des
produits résultants...qui sont une nouvelle information
géographique (ECOBICHON, 1994).