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La dialectique de la reconnaissance chez Hegel

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par Dominique Mvogo Mvogo
Université Catholique d'Afrique Centrale - Maîtrise en Philosophie 2005
  

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CHAPITRE 2 : L'AUTOCONSCIENCE

A travers l'autoconscience, nous sommes en dehors de la problématique philosophique de l'intellect. Et dans ce nouveau mouvement théorique, il se pose deux itinéraires :

- la conscience qui devient esprit,

- l'individu qui l'accommode à la communauté éthique : vérité de la certitude de soi

Dans le présent chapitre, l'altérité (l'en-soi) est fonction de la conscience (le pour-soi). Et la conscience de soi est essentiellement retour à soi-même à partir de l'être autre (t.1, p.146). Dès lors, la vérité devient certitude de la conscience elle-même. Elle est vie dans la sphère de la vie. Pour arriver à une telle reconnaissance, l'autoconscience doit parcourir certaines étapes : indépendance et dépendance de l'autoconscience, liberté, conscience stoïque sceptique et malheureuse.

Et pour arriver à la vérité de la conscience de soi, nous nous posons cette question : quel est donc l'objet du savoir ? C'est l'expérience de la conscience. Donc la vérité n'est autre que la certitude de la conscience même qui vit dans la sphère de la vie et en plus dans la pure abstraction ou réflexion :

« Avec la conscience de soi alors, nous sommes entré dans la terre natale de la vérité. Il faut voir comment surgit d'abord cette figure de la conscience de soi. Si nous considérons cette nouvelle figure du savoir, le savoir de soi-même, dans sa relations avec les figures précédentes, c'est-à-dire avec le savoir d'un autre, nous voyons alors que ce dernier savoir a bien disparu ; cependant, ces moments ne sont en même temps conservés, et la perte consiste en ceci qu'ils sont ici présents comme en soi » (t.1, p.146).

La conscience de soi dans sa première apparition est immédiate. Car les précédentes figures de la conscience sensible, perception, intellect, étaient des moments de la connaissance de l'altérité, mais non de la conscience de soi qui est retour sur soi et négation de la réalité étrangère. Mais dans cet acte de négation, il semble que l'autoconscience apparaît moins étant donné que les objets et le monde (changement de sens). Or, ce moment de pure négativité inclut à son tour un moment positif.

« Le bouton disparaît dans l'éclatement de la floraison, et on pourrait dire que le bouton est refusé par la fleur. A l'apparition du fruit, également la fleur est dénoncée comme un faux être-là de la plante, et le fruit s'introduit à la place de la fleur comme sa vérité. Ces formes ne sont pas seulement distinctes, mais encore chacune réfute l'autre, parce qu'elle sont naturellement incompatibles. Mais en même temps leur nature fluide en fait des moments de l'unité organique dans laquelle elle ne se repoussent pas seulement, mais dans laquelle l'une est aussi nécessaire que l'autre, et égale nécessité constitue seule la vie de tout » (t.1, p.6).

Nous sommes ici au coeur de la dialectique hégélienne qui est un moment de négation et de conservation. Elle se veut conquête de tout. Il faut ainsi comprendre que les précédentes figures de la conscience (certitude sensible, perception, intellect), restaient au niveau de la conscience de l'altérité et non de la conscience de soi. L'autoconscience pour cela est retour à l'immédiateté de soi, à la réception de la réalité étrangère. Dans cet acte de négation, il semble que le mouvement d'autoconscience acquiert un moment positif dans la densité conceptuelle de la vérité. Il y a à cet effet réception et conservation.

La conscience de soi est donc une partie du monde sensible et en même temps désir de continuité de ce monde. Ce monde apparaît comme un pôle très important de besoin constitutif de la conscience. Le monde est alors le lieu de son autosatisfaction. En plus la conscience de soi désire le monde parce qu'elle représente la possibilité de la vie. Cette tension vers le monde comme lieu de la vie laisse entrevoir le fait que la conscience a besoin d'être reconnue. « La conscience de soi atteint sa satisfaction seulement dans une autre conscience de soi » (t.1, p.153). Cette altérité de consciences de soi les unes pour les autres est le fait de la vie. La conscience de soi n'est pas seulement pour soi, elle est encore pour une autre, car elle est chose vivante. Il se pose alors une égalité qui suppose qu'il y a les mêmes pouvoirs (dialectique de Je/Tu). Cette reconnaissance objective est essentiellement pour-soi afin de pouvoir dépasser le solipsisme. Ainsi l'esprit comme dimension éthique de nous est en vue : « un moi qui est un Nous, et un Nous qui est un Moi » (t.1, p.154). Il s'y dégage un certain esprit.

II.1. Conscience comme Esprit.

L'esprit traduit un type de rapport particulier entre les vivants. C'est le moment du passage décisif de l'en-soi au pour-soi ou de la conscience à la conscience de soi. Les deux termes que nous posons ainsi à travers la démarche hégélienne ne s'opposent pas, mais se présentent ainsi :

« Non pas le contraire d'un autre, mais seulement le contraire pur ; ainsi chacun est en lui-même donc le contraire de soi ; ou encore il n'est pas un contraire du tout, mais est purement pour soi une essence égale à soi-même qui n'a en elle aucune différence » (t.1, p.137).

Il en ressort que chaque terme parce qu'en relation, est ainsi totalité dans son rapport à soi (dans son pour-soi). Mais le contenu de cette totalité est le mouvement infini qui fait que chacun est radicalement différent de soi9(*).

Pour donner une explication à ce mouvement, nous dirons que toute réalité est constituée par un jeu de force (attraction / répulsion). Ne dit-on pas en physique que les corps de même de nature se repoussent et ceux de nature différente s'attirent ? C'est ainsi que se posent les relations entre les pôles contraires d'un circuit électrique ou d'un champ magnétique. Et si nous allons à Hegel et aux termes qui lui sont propres, « je, l'homonyme, me reposer de moi-même ; mais le terme distinct, ce quelque chose posé comme inégal, immédiatement distinct, ne constitue plus pour moi aucune différence » (t.1, p.139).

Ici la compréhension de ces propos nous paraît assez difficile. Faut-il comprendre que le monde pour Hegel est un simple miroir de la conscience ? Puisqu'il ne nous dit pas que le monde n'existe pas dans son objectivité réelle10(*). En fait, pour lui, comme pour tout homme, le monde, celui de la conscience sensible, reste le monde. Et ce qui importe, ce qui est premier, c'est le rapport de l'esprit à l'esprit (c'est-à-dire le rapport de l'homme à l'autre homme par la médiation du monde). De sorte que ce qui constitue le véritable point de départ de la philosophie, c'est la relation entre deux consciences de soi.

Donc, le monde est le point de rencontre de l'homme avec l'homme. Ceci met en évidence le fait que chaque conscience est dotée d'un double objet : l'un extérieur, sensible et intérieur qui est son propre concept.

C'est de cette dualité que vont surgir les conditions de l'expérience nouvelle. Car, les deux consciences de soi, dans leur médiation commune au monde, sont une représentation de l'infinité. Tel est l'élément dans lequel vont se poser tous développements phénoménologiques prochains. Le rapport fondateur qui fait qu'une conscience de soi n'est que par et pour une autre conscience de soi est ainsi établit. « La conscience de soi est en soi et pour soi quand et parce qu'elle est en soi et pour soi pour une autre conscience de soi. C'est à dire qu'elle est en temps que être reconnu » (t.1, p. 155).

L'esprit est donc ici devenu l'identité manifeste entre le singulier et l'universel. Qu'il soit dit absolu signifie et c'est le cas de le dire que Hegel se propose de chercher son sens dans les représentations religieuses. Nous savons bien que celle-ci se donne comme révélation de l'absolu.

* 9 Posons le "Je" comme exemple pour comprendre le "Je" ne sera soi que s'il s'exprime comme autre que soi. Et l'intérieur ne sera vraiment intérieur qu'en se donnant à connaître comme tel dans l'extériorité.

* 10 Si Hegel nous parlait de l'objectivité réelle du monde, on pourrait alors faire l'expérience qu'en se heurtant aux objets par exemple, qu'on espère les voir s'animer et dialoguer avec nous.

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