La dialectique de la reconnaissance chez Hegel( Télécharger le fichier original )par Dominique Mvogo Mvogo Université Catholique d'Afrique Centrale - Maîtrise en Philosophie 2005 |
PARTIE III : LIMITES ET CONTINUITE DE LA DIALECTIQUE DE LA RECONNAISSANCECHAPITRE I : CRITIQUESLa dialectique de la reconnaissance telle que nous venons de l'étudier a un double aspect. Il y a dans un premier temps le fait que le conflit est constitutif de l'humanité. Dans un second temps, nous constatons à travers le dialectique que le travail a des vertus humanisantes. Par ce fait, il est alors méditation, au sens hégélien et non pas un but. Abel Jeannière, ayant aborder cette perspective affirme a la suite de Hegel que : « Seulement le travail serait humanisant dans la mesure où il conduit à une connaissance et une reconnaissance, donc à un mode, même inégal, de communications humaines. Comment le travail peut-il humaniser si la communication qui s'établit par lui se ressoude en définitive, dans la pure opposition, dans la lutte des classes ? » (1989 :126). La perpétuelle lutte des classes fait que la dialectique de la reconnaissance soit un éternel recommencement. C'est précisément à ce niveau que Hegel nous laisse sans explication. Pour lui semble-t-il, le progrès social tient à l'évolution dont la civilisation est le prolongement sur le plan humain. La réduction du plus faible aux fins du plus fort et du plus intelligent est en effet la racine de tout progrès. C'est dans ce sens que Gaston Fessard reprend les mots de Hitler et dit : « sans la possibilité qui est fut offerte à l'Aryen d'employer des hommes de race inférieure, il n'aurait jamais pu faire les premiers pas sur la route qui allait les conduire à la civilisation »21(*). Et le rapport de l'homme à l'homme contient déjà le type humain du rapport à la nature tel qu'il se révélera dans le travail. A travers notre étude, il ressort que le fait primordial de l'histoire chez Hegel est la lutte et la lutte à mort. Ceci met en exergue la dimension politique du vécu social. Et le travail qui fait appel à l'économique est relégué au second plan. Or nous pensons qu'on peut séparer politique et économie : ce sont deux dimensions du social. Leur rapport constitue une unique dialectique et dans cette dialectique :
« Les deux instances : lutte à mort et travail, c'est-à-dire, à leur fondement, politique et économie semblent bien être tour à tour premières. Aujourd'hui il n'est plus d'initiative économique qui soit pas politique ; quant au politique son expression effective est forcement économique » (Abel Jeannière, 1989 : 127).
A partir de ce qui précède, il ressort deux limites à partir desquelles nous voulons rejoindre le point de vue de Jeannière. Pour lui l'esclave seul peut accéder à l'idée d'une société oeuvre de tous et de chacun. Et par ce fait, il est « le premier instrument technique au service d'une civilisation naissante » (Gaston Fessard, op.cit.). Le travail fait alors arriver à une double libération une libération matérielle et donc économique, et, une libération politique. I . 1. Le travail comme source de libérationPar la médiation du travail, l'esclave se forme une intuition et seulement une intuition de la liberté. Le travail dans la vision de Hegel est une valeur. Il a une fonction formative. Par celui-ci, l'homme a une intuition de son indépendance et se pose comme sujet historique. Le mode de l'histoire est fonction du travail et de la culture. On accède à l'humanité par le travail et la culture. « Et c'est ainsi que peu à peu il accède à l'humanité parce qu'il a cessé d'être mû par ses désirs. Il devient homme de façon plus radicale que le maître, qui suivant le mot de Kojève n'aura été, à l'origine, que le catalyseur indispensable de l'humanité. il apprend une sagesse que le maître ignore » (A. Jeannière, 1989 : 112). * 21 Gaston Fessard, « communisme et national-socialiste :une idée croisée » www. Catallaxia.org / backend.php. 2002 |
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